Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 40 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 30-04-21

 

Commentaires: 78 reviews

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Romance

 

Résumé: Elle est japonaise. Il est américain. Elle sauve. Il tue. Elle soigne. Il assassine. Elle se bat contre la mort, lui, il la défiait tous les jours. Une femme, un homme, une rencontre, deux existences qui se croisent, jusqu'à ce que ... Cette histoire devrait être classée NC-17 (certains passages lemon) mais n'ayant pas les accès à cette section je ne peux pas y publier. Toutes mes excuses.

 

Disclaimer: Les personnages de "Yes or no" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Yes or no ?

 

Chapitre 30 :: Chapitre 30 Confidences

Publiée: 26-03-21 - Mise à jour: 26-03-21

Commentaires: Bonjour ! Merci beaucoup pour vos commentaires, c'est une vraie récompense ! Ces passages qui croisent le manga sont assez délicats, je voulais être précise et fidèle à l'histoire ... J'ai certainement loupé des trucs, si c'est le cas, je m'en excuse. Pour la petite anecdote, je crois bien que Cristina (ma super béta-reader) et moi avons perdus quelques cheveux, sûr et il y a eu BEAUCOUP de "grrrrrr, ça va paaaas !", "Mais Heuuuu ! On reprend", au cours de ce chapitre et du précédent. Donc, merci à vous lectrices et lecteurs pour vos encouragements et ... merci Cris !!!

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

 

 

Kaori resta silencieuse et je repris :  

- "Je te dois des excuses. J'aurais dû te le dire dès le début. C'était Mick mon rendez-vous quand on s'est croisées pour la robe. Mais, je ne sais pas pourquoi, j'ai hésité pour te l'avouer. Et finalement, je n'ai pas osé. J'ai eu peur, je crois ... Peur que ça ne donne rien, peur de me tromper, peur de tomber naïvement amoureuse d'un dragueur en série ..."  

 

Elle rit doucement :  

- "Ne t'inquiète pas. J'imagine parfaitement ..."  

 

Je l'observai : elle gardait la tête baissée, fixant le sol ou le bout de ses chaussures. Je poursuivis :  

- "Et puis, pour être tout à fait franche avec toi, Mick m'a dit qu'il avait été amoureux de toi et j'ai été jalouse. Et pas qu'un peu ... Et depuis un moment. Alors, quand tu as débarqué à son appart, ça a été ... Comment dire ? J'ai cru que tout était fini entre lui et moi et qu'il allait te choisir toi, qu'il allait te conquérir, que ... que sais-je encore ... que je n'avais été que le pansement pour guérir sa blessure de toi ..."  

 

Elle se tourna vers moi, les yeux brillants :  

- "Il ne s'est rien passé à l'appart. Je veux dire, entre lui et moi. Je te le jure ..."  

- "Merci. De me le dire."  

- "Mick m'a embrassée un jour mais c'était avant tout ça. A l'aéroport. Juste avant qu'il reparte aux Etats-Unis ... Avant que son avion explose, avant qu'il te rencontre ..."  

- "Oh ..." Mon cœur se serra mais j'appréciai sa sincérité.  

 

Je me sentis obligée de lui avouer :  

- "J'ai réussi à embrasser Ryo. C'était il y a plus de cinq ans maintenant. Il m'a repoussée en disant qu'il n'était pas fait pour moi. Je crois surtout qu'il voulait dire que je n'étais pas faite pour lui."  

 

Elle baissa la tête mais resta muette.  

- "Je suis désolée, Kaori. Mais je ne pouvais pas garder ça pour moi."  

- "Non, non. Tu n'es pas la première ni la dernière à l'avoir embrassé de toutes façons, je ne suis pas naïve." Elle me tendit la main : "Bon, bah, ça fait un partout, balle au centre, alors. Amies ?"  

 

Je serrai sa main dans la mienne, surprise et ravie de sa réaction :  

- "Amies !"  

 

A cet instant, la porte de la chambre de Mick s'ouvrit et Ryo et lui sortirent pour se rendre sur le toit, Ryo ayant déjà son paquet de cigarettes à la main. Kaori baissa à nouveau la tête et s'en alla rapidement dans le couloir. Je lui emboîtai le pas juste après avoir échangé un regard entendu avec Mick.  

 

Ryo, lui, détourna le regard et je crus voir une pointe de regret dans ses yeux mais, comme toujours, Kaori avait le dos tourné quand il laissait entrevoir ses émotions.  

 

Je rattrapai rapidement la jeune femme et la saisis par le bras :  

- "Attends ... Kaori ... Qu'est-ce qu'il se passe entre vous deux ? Entre Ryo et toi ?"  

 

Elle ne me répondit pas mais je sentis sa peine alors que je ne parvenais toujours pas à croiser ses yeux. Je continuai :  

- "Pourquoi tu ne veux pas retourner vivre avec Ryo ? Pourquoi tu lui en veux tellement ? C'est en rapport avec le fait que tu as retrouvé la mémoire, n'est-ce pas ?"  

- "Je ... Oui ... en fait ..." Elle soupira. "Sur le bateau, j'ai cru que Ryo allait mourir. Et ... On s'est embrassé."  

- "Oh !"  

 

Enfin, elle me regarda :  

- "Oui ! Mais non ! C'était à travers une vitre, donc, ça ne compte pas vraiment. Et entretemps, j'ai perdu la mémoire. Quand j'ai commencé à me souvenir, lui, il n'avait absolument pas changé ses habitudes. Il faisait comme si de rien n'était. J'ai réalisé qu'il n'en avait rien à faire, qu'il n'était absolument pas prêt à assumer ses sentiments." Des larmes roulèrent le long de ses joues. "Admettons même qu'il ait jamais eu des sentiments pour moi ..."  

- "Oh ! Kaori ... Qu'est-ce que tu racontes ?"  

 

Et je fis ce que je n'avais jamais osé faire avant. Je fis ce qu'elle avait fait pour moi quand je me sentais perdue, nulle et triste. Je la pris doucement dans mes bras, la serrant contre moi tout en caressant son dos. Elle poursuivit avec des sanglots dans la voix :  

- "Et en plus, il venait tout le temps te voir à la Clinique, il guettait tes appels, j'ai cru ... Mais c'était pour Mick, n'est-ce pas ? Tu vois, moi aussi j'ai été jalouse de toi ..." Elle s'écarta de moi et essuya ses larmes avant d'ajouter d'un ton amer : "Je suis jalouse de toutes les filles qu'il regarde autrement que moi. C'est horrible. J'en ai marre de cette situation ..."  

- "Je comprends ..."  

 

Elle me regarda, l'air déterminé cette fois :  

- "Moi, je ne veux pas faire comme si de rien n'était et laisser tout passer. Je n'ai pas envie de lui pardonner ... J'aimerais qu'il fasse un pas vers moi. Juste un petit truc, un pas grand chose, ça me suffirait. Je n'arrive tout simplement pas à croire que ce qu'il s'est passé sur le bateau était sans importance pour lui. Il faut qu'il me dise un truc ..."  

 

Je la pris par les épaules et lui souris :  

- "Tu as raison. Il faut le mettre à tes pieds ..."  

 

Elle me rendit un sourire triste :  

- "J'ai déjà essayé le coup de la jolie tenue et de la sortie en amoureux ... Mais j'étais tellement apprêtée qu'il ne m'a même pas reconnue. Alors ..."  

- "Et si tu restais toi ?"  

 

Elle me regarda, un léger sourire sarcastique aux lèvres :  

- "Tu crois que je vais le mettre à mes pieds en restant le travelo mal dégrossi avec une poitrine et des fesses plates ?"  

- "Mais non ! Je t'assure que tu ne ressembles pas du tout à un travelo mal dégrossi et que tes fesses et ta poitrine sont loin d'être plates ... D'ailleurs, je pense même que tu as une taille de soutien-gorge en plus que moi ..."  

- "Peut-être ... Mais, lui, il ne me regarde jamais comme si j'étais une femme ..."  

- "Tu veux qu'il te regarde comme si tu étais une miss mokkori parmi tant d'autres ?"  

- "Non ... Non plus ..."  

 

Je pointai son cœur de mon index.  

- "Alors, montre-lui qui tu es. Si après ça, il ne fait rien, c'est que c'est un con. Montre-lui qui tu es. C'est ma petite sœur qui m'a dit ça, il y a quelques temps ... Montre lui qui est la vraie Kaori Makimura, celle qui aime les autres et les aide avec tant de cœur, celle qui est pleine de ressource et surtout pleine de vie. C'est de ça dont Ryo a besoin. Et bien sûr qu'il a des sentiments pour toi ... Pourquoi tu crois qu'il se laisse taper dessus, comme ça, tout le temps ?"  

 

Elle resta pensive un instant, sondant mes yeux comme si elle y cherchait une réponse, puis elle murmura :  

- "Je crois que j'ai une idée ..."  

 

Je soufflai de soulagement :  

- "Ahhh, je préfère ça !"  

- "J'ai une mission à accomplir toute seule ... Un affaire que je dois boucler."  

 

Je le dévisageai, éberluée :  

- "Ah ? Tu es sûre que c'est une bonne idée de mêler votre boulot à ça ? "  

- "Je sais ... ça ne semble pas très logique dit comme ça. Mais si je veux lui montrer vraiment qui je suis et qui il est, c'est un bon moyen ..."  

 

Je continuai, vaguement dépitée :  

- "Je ne pensais pas vraiment à ce genre de tactique ... Mais, OK. Je te fais confiance."  

 

Elle me sourit :  

- "Ta proposition de faire les tests ADN tient toujours ?"  

 

Je faillis en tomber à la renverse :  

- "Hein ?"  

 

Elle hocha la tête, visiblement sûre d'elle. Je compris alors qu'elle n'en dirait pas plus. Je répondis :  

- "Pas de problème, tu pourras compter sur moi. Amène-moi les prélèvements à la clinique et je pourrais te donner des résultats dans les soixante-douze heures."  

 

Elle se redressa et me dit :  

- "Merci Kazue. Bon, il ne me reste plus qu'à téléphoner à Miki. Je pense que je pourrais aller chez elle en attendant. Je ne vais pas rester entre Mick et toi ... ça ne serait pas correct !" Dit-elle en rougissant. "Je ne peux pas rester chez lui ... chez vous ? Tu vas emménager ?"  

- "Peut-être ... Je ne sais pas. Certaines choses ne sont pas encore réglées ..."  

- "Oh ..."  

- "Attends" dis-je en fouillant dans ma poche et en sortant mon trousseau.  

 

J'entrepris de sortir une des clefs de son anneau :  

- "C'est le double de chez moi. Ma logeuse sera ravie de t'accueillir. Elle s'appelle Madame Sakamoto et elle refuse toute visite masculine. Si Ryo se pointe là-bas, il se prendra un joli coup de canne, tu n'auras même pas besoin de sortir ta massue."  

 

Elle me regarda, stupéfaite :  

- "Kazue ... Tu es sûre ?"  

- "Oui. Si tu as besoin de prendre un peu de recul, viens quand tu veux. C'est petit par contre et tout en bordel ... même si j'ai fait le ménage hier. Mais c'est pas mon truc, le ménage, le rangement, la cuisine, tout ça, je suis nulle."  

 

Elle me regarda éberluée. Je poursuivis :  

- "Mais, tu sais, c'est pas gagné de mon côté non plus. On ne sait jamais. Je l'ai vexé dans son orgueil de pro en faisant appel à Ryo pour veiller sur lui ... On se retrouvera peut-être là-bas, toutes les deux, à pleurer comme des idiotes en mangeant des glaces ..."  

 

Elle rit :  

- "Chocolat pour moi .."  

- "Ouais ... avec des noisettes dedans ..."  

- "Et de la chantilly, direct de la bombe ..."  

- "Et du coulis de caramel ..."  

- "Arrête ... J'en arriverais presque à souhaiter qu'on habite ensemble ... Tu voudrais pas être ma colloc ? Tu envoies Mick vivre avec Ryo et je reste dans le petit bureau ? Non, parce que, tu es sûre que tu veux vivre avec un type qui n'a même pas de quoi faire un petit déj dans ses placards ? "  

- "Attends d'ouvrir les miens !!!" Répliquai-je en éclatant de rire.  

 

Elle rit, pour de vrai cette fois puis elle se tourna vers moi et sortit une petite chose brillante de sa poche : le pendentif porte-bonheur de Mick :  

- "Il me l'a rendu l'autre jour, cet idiot. Mais je n'ai pas le droit de garder ça et il pourrait encore en avoir besoin."  

 

Je restai un moment immobile et puis, même si j'aurais préféré que Mick ait gardé son bijou, je refermai la main de Kaori sur la chainette dorée et le pendentif en forme de balle de fusil :  

- "Non, garde-le. Tu vas avoir besoin de chance toi aussi ... Parce qu'avec l'autre naze-là ... On ne sait jamais !" Je la pris par les épaules : "Bon, il est temps que j'aille voir le médecin de Mick maintenant, toi, monte sur le toit chercher les deux abrutis."  

 

Elle hocha la tête et partit en direction des escaliers d'un pas vif et décidé. Je soupirai en pensant :  

- "Pourvu que ça marche. Pourvu que Mick réussisse à faire parler Ryo et qu'elle arrive au bon moment ..."  

 

Kaori était redescendue quelques instants plus tard, nerveuse et perdue dans ses pensées. Je l'avais observée du coin de l'œil pendant que je terminais de m'entretenir avec le médecin de Mick qui m'assura qu'aucun anti-douleur ou sédatif d'aucune sorte n'avait été administré à mon patient. Je demandai un double de son dossier et partis en direction de Kaori quand Mick et Ryo firent leur apparition au bout du couloir.  

- "Alors ? Je suis libéré pour bonne conduite, Docteur Natori ?" Me demanda Mick.  

 

Je souris :  

- "Tu devais t'en douter puisque tu es déjà habillé ... Il faut juste que tu signes une décharge et tout sera réglé, Monsieur Hetfields." dis-je en soulignant la fausse identité qu'il avait donnée.  

 

Mick emballa rapidement ses affaires et en moins de deux minutes, tout le monde se retrouva dehors. Arrivés devant la voiture de Ryo, Kaori dit :  

- "Attendez, nous ne rentrerons jamais tous là-dedans ..."  

- "Mais si ! Kazue et Hazuki n'ont pas du tout le même gabarit que toi et ..."  

 

PAF ! Cette fois, ce fut ma main sur son crâne qui stoppa net les paroles de Ryo :  

- "Ca suffit toi ! Ohhh, je ne sais pas ce qui me retient de te ..."  

- "Laisse Kazue ... Pas la peine." glissa Kaori en me prenant par le bras. "Je vais prendre le métro, c'est bien comme ça. Et puis, je sortirai à la gare de Shinjuku, ça me donnera l'occasion de passer voir le tableau."  

- "Comme tu veux." répondit Ryo d'un air détaché tout en ouvrant la portière pour laisser Hazuki passer à l'arrière. "On se retrouve au Cat's Eye, alors ?"  

- "Heuuu, oui, bonne idée." Dit-elle, un peu surprise, avant de tourner les talons. "A tout à l'heure."  

 

En m'asseyant à côté d'Hazuki, je demandai, tout en serrant contre moi mon sac que j'avais oublié dans la voiture tout à l'heure, tellement j'étais stressée :  

- "C'est quoi le Cat's Eye ?"  

- "Le café que Falcon et Miki tiennent dans le centre ville." répondit Ryo.  

- "Oh ... Ils tiennent un café ?"  

- "Oui ! Et tu verras, Falcon en tablier en train d'astiquer ses assiettes, c'est à se tordre de rire !" répliqua-t-il en ricanant bêtement.  

 

Au bout d'un moment, Mick demanda :  

- "Tu veux pas nous déposer chez moi ? Kazue et moi devons ... discuter de certaines choses."  

 

Je me sentis rougir alors que Ryo répliquait d'un ton sec :  

- "Non, non, pas le temps. Il faut que je vous parle d'un truc avant que Kaori ne débarque ..."  

- "Heuuu, Ryo ..." Insista Mick. "Je crois que tu peux te débrouiller maintenant, tu sais ce qu'il te reste à faire avec Kaori !"  

- "Exact. Je sais. Et j'ai besoin de vous pour y arriver."  

- "What ? No, Bro ! I don't care about your fucking bullshits ! It's not my business anymore now ! (Quoi ? Non, Frangin ! J'en ai rien à faire de tes putains de conneries ! C'est plus mes affaires maintenant !) Tu nous déposes chez moi !" s'écria Mick en frappant sur le tableau de bord.  

 

Ryo resta silencieux et impassible.  

- "Allez, Bro ..." supplia Mick.  

 

Ryo se tourna vers Mick.  

- "Ne me force pas à raconter des choses que tu n'as pas envie que je dise ..."  

- "Tu ferais pas ça, Saeba ?"  

- "Je vais me gêner, Angel ..." répliqua Ryo d'un air mauvais.  

- "Saeba ! Je te préviens !" répliqua Mick en le menaçant de son poing ganté alors que Ryo restait impassible.  

- "Angel ..." souffla Ryo d'un ton lourd de sous-entendus.  

 

Je soupirai ... Je me doutais que Mick, secondé de Ryo, avait dû courir derrière de jolies jambes, surtout en tant qu'instructeur sportif. Mick reprit d'un ton sec :  

- "Saeba !"  

- "Angel ..." glissa Ryo, amusé.  

- "Saeba !"  

- "Angel ..."  

- "Saeba !"  

- "Angel ..."  

 

Mick explosa :  

- "Fucking holly shit, Bro ! Red lace ! (Putain de merde ! Frangin, De la dentelle rouge !) C'est un cas de force majeure ! Red laaaaaace ! "  

- "Miiiiiiick !" m'écriai-je, outrée qu'il parle ainsi à Ryo et devant Hazuki de mes sous-vêtements et je le frappai à l'arrière du crâne. "Ca suffit maintenant !"  

- "Aïïïeuuuu ! Ca fait mal, ça, Docteur Natori ! Depuis quand un médecin frappe un blessé ?"  

 

Je croisai les bras sur ma poitrine :  

- "Depuis que tu le mérites. Je vais soigner le mal par le mal, Monsieur Angel. Et attention, je pourrais finir par trouver ça efficace ..." Et le reste du trajet s'effectua dans le silence.  

 

Le Cat's Eye était un café tout simple mais bien tenu et effectivement, voir le grand Falcon en tablier en train de jouer les cafetiers modèles avait quelque chose de ... complétement décalé et je ne pus me retenir de sourire.  

 

Miki vint à notre rencontre après avoir assommé Ryo d'un grand coup de plateau alors qu'il avait essayé de lui voler un baiser :  

- "Bonjour Lieutenant Tachibabna ! Bonjour Mick ! Je suis contente de vous revoir ! Vous avez l'air en forme ... Malgré la minerve ... Ryo nous a raconté hier, quelle histoire !!!" Puis, elle se tourna vers moi, surprise : "Tiens, Docteur Natori ! Quel plaisir de vous revoir ! Qu'est-ce que vous faites-là ?"  

 

Je n'avais pas pensé à ça. C'est vrai, quoi ? Bonne question. Qu'est-ce que je faisais là ?  

 

J'avais révélé à Kaori ma relation avec Mick, mais les autres ? Que devais-je dire pour justifier ma présence parmi eux, eux les femmes et les hommes d'action ? Hazuki, la lieutenant de police, Falcon et Miki, les deux anciens mercenaires, Mick et Ryo, deux des meilleurs nettoyeurs ...  

 

Et puis je sentis la main de Mick se glisser dans la mienne :  

- "Je pensais l'annoncer de manière un peu plus élégante, mais bon ..." Il se pencha vers Miki en souriant: "Merci, Miki, pour l'effet de surprise ..."  

 

Il se tourna vers moi et planta ses yeux bleus dans les miens :  

- "Kazue et moi sommes fiancés ..."  

- "Quoi ? ..." m'exclamai-je en même temps que Miki.  

 

Miki s'approcha de moi et me prit dans ses bras :  

- "Ohhh ! Quelle merveilleuse nouvelle !"  

- "C'est que ..." bredouillai-je, gênée. " Je ... Il n'est pas encore question de mariage, c'est juste ..."  

- "Oui pardon." Me coupa Mick. "Je n'ai peut-être pas utilisé le bon terme. Mais je trouve que "girlfriend", ça fait flirt d'adolescent, "conjointe" ... on ne vit pas encore ensemble, donc c'est inapproprié également, et "concubine" est un mot très moche, je trouve ... Donc "fiancée", c'est plus joli, non ? A moins que tu ne préfères "maîtresse" ?"  

 

Je baissai le regard en répondant :  

- "Disons ... nous devons d'abord discuter de certaines choses, non ?"  

 

J'entendis Miki s'exclamer en riant :  

- "Ah ... Bon, ne faites pas cette tête, Mick !"  

 

Je regardai Mick qui effectivement, il avait l'air dépité et Miki lui donna une grande tape dans le dos en ajoutant :  

- "Les choses peuvent changer très vite, vous savez !"  

- "Outchhhh ! Mais pourquoi toutes les femmes me tapent dessus aujourd'hui ?"  

- "Oh !! Pardon, je suis navrée !" dit-elle plaquant une main sur sa bouche, les yeux pétillants de malice. "Je me suis laissée emportée ... Mais venez donc tous vous asseoir ! Vous allez bien prendre un café ? Nounours ?"  

- "Oui, oui ... c'est bientôt prêt ..." grommela Falcon derrière son comptoir.  

- "Nounours ?" ricana Ryo qui s'était finalement décollé du mur où l'avait envoyé le plateau de Miki.  

 

Falcon lui envoya un torchon dans la figure et quand ils eurent enfin terminé de se chamailler, Ryo nous exposa les raisons de notre présence ... Je n'étais pas vraiment sûre de tout comprendre mais en gros, il nous demandait de mentir à Kaori pour l'inciter à revenir vivre avec lui.  

 

Falcon et Mick refusèrent chacun leur tour de le suivre dans son plan, mais Ryo trouva de quoi les faire plier. Je croisai le regard de Mick et je lui glissai à l'oreille :  

- "Toi ... Tu as intérêt à me raconter ce qu'il s'est ..."  

 

Je fus interrompue par Ryo qui s'écria :  

- "Haaaa ... Kaori ! Tu tombes bien ! Nos amis ont quelque chose à te dire !"  

 

Elle nous regarda un à un et répliqua d'un air fâché :  

- "Je n'ai pas le temps d'écouter vos histoires ..."  

 

Elle tendit alors brusquement son agenda sous le nez de Ryo en disant qu'ils avaient une demande et elle le tira vivement par la main. Il essaya de protester mais rien n'y fit et Kaori le traîna de force hors du café. Je le soupçonnai de se laisser faire, comprenant parfaitement que le fait d'accepter cette nouvelle demande signifiait pour eux redevenir partenaires.  

 

Une petite heure plus tard, Mick et moi marchions silencieusement vers son appartement. La nuit tombait doucement et curieusement, aucun de nous ne semblait prêt à rompre le silence qui s'était installé entre nous.  

 

Après le départ du lieutenant, Miki nous avait proposé un deuxième café et j'avais accepté, repoussant ainsi encore un peu le moment où Mick et moi allions nous retrouver seuls ... Même si je l'attendais avec impatience, j'appréhendais en même temps notre tête à tête.  

 

J'avais alors échangé avec Miki de choses et d'autres pendant que Falcon et Mick avaient partagé un verre de whisky. J'avais découvert en Miki une jeune femme très sympathique, drôle et intelligente et, au bout de quelques minutes, nous nous étions tutoyées. En partant, je m'étais dit que, finalement, en dehors de mes collègues de travail, je manquais cruellement d'amies dans son genre. Je m'étais alors promis de revenir la voir de temps en temps.  

 

Je sursautai soudain quand je sentis la main de Mick se glisser dans la mienne pendant que nous marchions. Il avait retiré son gant et je pouvais percevoir sa chaleur. Après les émotions de cette journée qui m'avait parue sans fin, je soupirai doucement et posai ma tête contre son bras.  

 

Au bout de quelques pas, il s'arrêta et se tourna vers moi. Il pris mon visage entre ses mains et me demanda, son regard bleu glacier planté dans le mien :  

- "Je peux t'embrasser ?"  

- "Depuis quand tu demandes l'autorisation ?"  

- "Depuis qu'il faut que ce soit toi qui m'embrasses ..."  

 

Je ne compris pas tout de suite puis j'éclatai de rire quand il désigna sa minerve. Je posai une main sur sa joue l'autre sur son épaule et me hissai sur la pointe des pieds jusqu'à ses lèvres. Il me serra ensuite contre lui tout en murmurant :  

- "Je suis désolé, Kazue. J'ai été ... une sale tête de con."  

- "Et moi, une sacrée tête de mule."  

- "Je ne t'ai pas écoutée quand tu m'as dit que tu étais inquiète. Si je l'avais fait, rien de tout ça ne serait arrivé."  

- "Je ne t'ai pas laissé parler quand ... quand j'ai tout déballé. C'est un peu de ma faute aussi."  

 

Nous reprîmes notre chemin. Il resta silencieux un moment puis murmura :  

- "J'ai cru que tu ne voulais plus de moi. Ca fait presque une semaine qu'on ne s'est pas parlé ... Mais, avant toute chose, je dois t'avouer un truc... Je ... J'ai essayé d'embrasser Kaori."  

 

Je m'arrêtai net et dégageai ma main de la sienne, le fusillant du regard pendant qu'il continuait :  

- "Pour voir si je ressentais quelque chose ..."  

- "Ah, super !" lançai-je amère, tout en tournant les talons pour repartir dans l'autre sens. "T'avais besoin d'une confirmation ? Et tu lui avais déjà donné ton collier porte-bonheur ou c'était après ?"  

 

Il m'attrapa par le bras et me força à le regarder :  

- "Kazue ... Il ne s'est rien passé. Rien. Je ne l'ai pas embrassée parce que je n'ai rien ressenti. Je dois même dire que j'ai été soulagé que Ryo m'interrompe. Et en ce qui concerne mon collier, je lui avais donné avant de partir d'ici en février. Je n'ai fait que le lui rendre. On ne reprend pas un cadeau, ça ne se fait pas. Et elle va avoir besoin de chance avec l'autre imbécile."  

 

Je détournai les yeux. Je ne savais pas si je devais le croire ou non. Je le laissai finalement continuer :  

- "Quand j'ai essayé de l'embrasser, je pensais que c'était fini, toi et moi. Tu m'avais bien fait comprendre au téléphone que tu ne voulais plus me voir, que tu me sortais de ta vie ... Et ça faisait deux jours que j'avais déposé mon courrier à Madame Sakamoto et je désespérais d'avoir une réponse. Alors, oui, j'avoue, étant ce que je suis, j'ai tenté une visite nocturne. Ryo voulait Hazuki, j'ai profité de la situation. Et puis finalement, Ryo a merdé. Je soupçonne d'ailleurs ce crétin de l'avoir fait exprès, par jalousie. Mais tant mieux en un sens ... sauf qu'on s'est retrouvé saucissonnés comme deux idiots suspendus dans des futons par-dessus le balcon de Ryo."  

 

Je ne pus me retenir de rire.  

- "Tu plaisantes ?"  

- "Non. Absolument pas. C'est très inconfortable." Ajouta-t-il en riant.  

 

Je le regardai puis baissai les yeux. Je me savais déjà vaincue. Après tout, il n'était absolument pas obligé de me révéler ce secret alors ...  

 

Il n'était pas parfait, moi non plus ...  

 

Je repris alors mon chemin en direction de son appartement tout en guettant ses pas qui me rattrapèrent rapidement. Quand il fut à ma hauteur, je pris sa main dans la mienne et nous continuâmes notre chemin en silence.  

 

Arrivés en bas de chez lui, je m'arrêtai devant l'entrée de l'immeuble :  

- "Je te préviens : si je dois encore passer par la porte arrière ..."  

 

Il éclata de rire en disant :  

- "Non, plus de porte arrière. Promis. Et plus de fenêtre pour moi non plus pour un moment." Ajouta-t-il en désignant son cou.  

 

Il mima ensuite une courbette, un peu raide avec son cou immobile, ouvrit la porte en grand et me regarda, les yeux pétillants d'espièglerie :  

- "Si Madame veut bien se donner la peine ... Est-ce que tu viens ? " Puis, comme j'hésitai, il me demanda en me tendant la main : "So ? Yes or no ?"  

 

 

 


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