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Chapitre 16 :: Un moi, deux moi… Publiée: 16-11-09 - Mise à jour: 16-11-09 Commentaires: Bonjour à tous. voici la suite. merci aux lectrices pour leurs encouragements : Saoria, Grifter, Kaori62, Kiki, Tamara. un gros bisous à ma star Nanou pour ses corrections. bonne lecture.
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Le retour jusqu’à l’appartement avait permis à Kaori de faire un point sur cette affaire.
Elle avait ensuite appelé Shinji Nakano pour l’interroger un peu plus sur les éventuels suspects qui pourraient jouer un rôle dans cette histoire. Elle lui avait aussi demandé les coordonnées du frère Amano pour le questionner.
Elle fit un bref passage chez elle, préférant éviter de rencontrer son partenaire qui verrait tout de suite qu’elle lui cachait quelque chose, il avait un don pour ça.
Il lui fallait donc absolument régler tout ça avant la fin de la journée et celle-ci était déjà bien avancée.
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Quartier de Shibuya, 17h12
Avec les informations données par son client, Kaori se trouvait maintenant devant l’entrée d’un bar du quartier de Shibuya. C’est ici qu’elle pouvait rencontrer le frère de Nana Amano, Tayo Amano, le directeur de l’enseigne.
Elle passa donc timidement la porte, ne se faisant pas d’illusions sur le type d’habitué d’un tel bar. Sa présence en ces lieux serait déjà facilement remarquable.
-« Euh excusez-moi monsieur, vous pourriez me d… »
-« Voyons ma jolie, où vois-tu un homme ici ? », demanda la barmaid de sa voix rocailleuse. (Ndb : mdr)
-« Veuillez m’excuser. Je ne voulais pas vous offenser. Je pensais juste que… »
-« Bah, n’en faisons pas toute une histoire. Qu’est-ce que je te sers ? »
-« Rien de spécial en fait je voulais voir Tayo Amano. »
-« Tayo ? Tu es son nouveau chéri, bah mince, sont super bien faits tes grelots, tu me donneras le nom de ton chirurgien !» (Ndb : Oh !)
En une seconde, la colère monta en Kaori. Ce type la prenait pour un travelo ! Elle s’auto-interdit l’utilisation de la massue ou de quelque autre objet tranchant, prit une grande inspiration et répondit :
-« Non, primo je suis une femme, une vraie avec toutes ses pièces d’origine, deuxio je suis là pour parler affaire avec Amano, alors dites-moi où je peux le trouver. »
La barmaid comprenant son erreur, lui indiqua une pièce au fond de la salle où elle pourrait trouver le patron.
-« Merci. », finit la nettoyeuse avant de prendre un pas décidé dans la direction indiquée. « Non mais je vous jure, y’a des baffes qui se perdent, sont tous fous dans cette ville ! », pesta-t-elle.
Pendant ce temps là, dans la dite pièce du fond, un homme tout de blanc vêtu, discutait paisiblement avec son interlocuteur.
-« Oui, je te jure, quand tu vas voir ma nouvelle coupe, tu vas tomber raide dingue ! C’est Juan Carlo lui-même qui s’en est chargé. Tu sais bien qu’il y’a pas plus professionnel dans tout Tokyo voyons. »
-« … »
-« Je suis sûr que mon petit Shinjinou va adorer. Il… - TOC TOC TOC – attend une seconde mon lapin, quelqu’un est là. – Oui, c’est pour quoi ? »
La porte s’ouvrit.
-« Mr Amano, je m’appelle Kaori Makimura et j’aimerais vous parler quelques instants. »
-« Mon chou, je te rappelle, tchao tchao. – Qui a-t-il ? Si vous cherchez du travail, faudra revoir la tenue. »
« Super, j’ai encore tiré le gros lot. », pensa Kaori, tentant de réprimer son envie de massacre. – « Je suis là pour parler de Shinji Nakano. Vous le connaissez bien il me semble ! »
-« Shinji, qu’est ce qu’il lui arrive ? », demanda le propriétaire des lieux soudainement plus intéressé.
-« Quand lui avez-vous parlé pour la dernière fois ? »
-« Hum, hier matin. Quand je l’ai quitté, il allait très bien. Ne me dites pas qu’il lui est arrivé malheur ! »
-« Non, pourquoi pensez-vous cela ? »
-« Mon pauvre bichon est harcelé par une malade. »
-« Vous auriez un nom ? Et qui vous dis que la personne qui menace votre ami est une femme ? »
-« Il n’y a qu’une femme pour agir de la sorte. La jalousie est une chose qu’elles ne savent pas maitriser. Je suis presque sûr que c’est Nana. Elle ne supporte pas que je lui pique ses mecs ! »
Cette dernière phrase piqua la curiosité de la nettoyeuse.
-« Vous voulez dire qu’une telle situation s’est déjà présentée ? »
-« Oui, que voulez-vous, les hommes ne savent pas résister à mon charme ! »
-« Et comment a-t-elle réagi à l’époque ? »
-« Pas très bien, c’est à peu près à cette période qu’elle a commencé à s’habiller avec ses fringues hyper space, vous savez, tous ses trucs fruités comme les poupées. »
-« Je vois, vous pensez donc sincèrement que votre sœur pourrait s’en prendre directement à monsieur Nakano. »
-« Tout à fait ! », conclut-il.
Kaori le remercia, le salua et quitta le bar.
Il lui fallait absolument retourner voir Nana Amano pour la pousser dans ses retranchements.
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En un peu moins d’un quart d’heure, Kaori sonna une nouvelle fois à l’appartement de la suspecte.
La jeune fille mit un certain temps à venir ouvrir la porte et lorsque ce fut chose faite, Kaori n’en crut pas ses yeux.
-« Mademoiselle Amano, j’aurais besoin de vous poser à nouveau quelques questions. »
-« Et vous êtes ? »
-« Kaori Makimura, nous nous sommes vues il y a moins d’heure, à propos de Shinji Nakano. »
-« Ah bon, votre tête ne me dit rien. Et je ne veux rien avoir à faire avec cette pourriture ! »
« Ok, je sens que c’est pas gagné. Mais me faire le coup de l’amnésique, non merci. », pensa Kaori.
-« Puis-je entrer quelques minutes ? »
-« Non sans façon, j’évite de faire entrer des inconnues chez moi. Et puis j’allais sortir, je n’ai pas de temps à perdre à discuter d’un débris de l’humanité ! »
-« Vous semblez porter une certaine animosité envers cet homme, vous aurait-il fait du mal ? », questionna Kaori, qui tentait une autre approche.
-« Cette mauviette à peine sortie des couches ? Désolée mais moi j’ai besoin d’être entourée par des hommes, des vrais, avec tout ce qu’il faut là ou il faut, et pas manchot au moment opportun !»
Kaori ne savait plus quoi penser. Elle avait l’impression de se trouver devant une autre femme. Rien à voir avec la sweet lolita de tout à l’heure.
D’ailleurs, elle s’était changé, elle ne portait maintenant que du noir, avec un léger maquillage foncé lui aussi, les cheveux attachés par des barrettes en forme de parapluies.
-« Si vous permettez je voudrais bien finir de me préparer, on m’attend. »
-« Oui, excusez-moi, je vous laisse. »
Kaori laissa la jeune femme refermer la porte et descendit rapidement les quelques marches pour rejoindre sa voiture. Il n’était pas question de s’arrêter là. Trop de questions se bousculaient dans la tête de la nettoyeuse et elle voulait les réponses rapidement.
À peine 5 minutes venaient de s’écouler avant que Kaori n’aperçoive la jeune Amano sortir de son immeuble à bord d’une petite berline blanche.
Elle la fila discrètement et deux petits kilomètres plus tard, la voiture se gara devant l’entrée d’un salon de thé.
Nana Amano y pénétra et s’installa à une des tables qui donnait vue sur la rue.
Elle fut rejoint quelques secondes plus tard par un couple, lui aussi vêtu de façon noir de la tête au pied, avec un maquillage par contre beaucoup plus prononcé.
Kaori se demandait comment une jeune fille de bonne famille, fiancée à un homme de la haute société, même si elle avait vécu une rupture difficile, pouvait changer ainsi de personnalité.
Elle avait l’impression de voir vivre un double.
Une heure après être entrée dans ce salon de thé, Nana en sortit, laissant ses amis finir leur conversation qui semblait assez animée.
Elle reprit sa voiture et roula une bonne vingtaine de minutes. Elle semblait rouler sans but précis.
Kaori commençait à pester, l’heure tournait, elle avait d’autres chats à fouetter que suivre une gosse de riche dans toute la ville.
Elle se décida enfin en se garant devant un vieux bâtiment délabré. Même à 50 mètres, on pouvait entendre la sourde musique qui s’y échappait, de style rock-punk. Kaori n’eut qu’à attendre quelques secondes pour voir les va-et-vient de groupes d’autres jeunes.
Nana Amano y entra quelques minutes avant d’en ressortir, tenant la main d’un garçon aux cheveux long, couleur noir et fuchsia.
-« Bah, elle n’est pas si malheureuse que ça la petite. En plus, en voilà encore un avec du rose, un suspect de plus, super. »
Le jeune couple monta dans la voiture d’Amano.
Kaori s’apprêtait à les suivre quand son téléphone se mit à sonner. Elle regarda le nom de son correspondant : MAISON.
-« Zut, c’était pas le moment ! – elle inspira une fois et décrocha – Allo ? »
-« Kaori, qu’est-ce tu fais, j’ai faim moi ! »
-« Ryo, je suis occupé là, à tout à l’heure. »
-« Attends… »
Kaori venait de couper court à la conversation. Elle ne devait pas perdre la trace de sa suspecte numéro un.
Elle démarra en trombe et retrouva rapidement la trace de la berline blanche, qui avait pris la direction de l’appartement de la jeune fille.
-« Vous avez reçu un message ! », claqua le portable de Kaori.
-« C’est pas le moment mon vieux. », siffla-t-elle avant de couper son portable.
Elle descendit rapidement de sa voiture pour rejoindre Amano et son ami.
-« Excusez-moi mademoiselle Amano, c’est encore moi. »
-« Qu’est-ce que vous voulez à la fin ! »
-« Vous le savez très bien ! », lâcha Kaori, sûre d’elle. « Arrêtez de persécuter Shinji Nakano. »
-« Quoi ? Vous êtes malade, Nana n’a plus rien à voir avec ce type, elle est avec moi maintenant ! », s’insurgea le garçon qui venait de s’interposer entre les deux femmes.
-« Je n’ai pas eu de nouvelles de lui depuis un moment, je crois que vous devriez plutôt chercher dans son milieu à lui. Demandez à mon miséreux de frère, il pourra très bien vous renseigner ! »
-« C’est étrange, votre frère est persuadé que vous êtes derrière toute cette histoire ! Et vous, vous ne seriez pas mêlé à tout ça ? Bizarrement, on a retrouvé une couleur sur le chien qui est très ressemblante à celle de la mèche de vos cheveux. Vous auriez très bien pu vouloir venger l’honneur de votre amie ! »
-« Vous êtes folle ma parole ! Je n’ai rien à voir dans vos histoires. Je ne sais pas ce qu’on lui a fait mais ça ne nous concerne pas. Fichez nous la paix maintenant ! »
-« Nana, vous rappelez-vous de notre conversation de cet après-midi ? »
-« Je ne vous ai pas vue cet après-midi, arrêtez de me harceler ! »
-« Ah oui ? Nous avons pourtant discuté de Nakano et de Nano aussi, vous vous souvenez ? Vous vous disiez incapable de lui faire le moindre mal. »
-« Quoi ? Je ne comprends rien, vous me donnez mal à la tête, partez ou j’appelle la police. »
-« Inutile, il poserait alors beaucoup de questions auxquelles je ne suis pas sûre que vous voudriez répondre. Encore une chose, qu’est-il arrivé aux petits amis que votre frère vous a déjà piqués ? »
Amano marqua une pause. Elle semblait très troublée. Sa tête tournait de plus en plus, comme si un souvenir douloureux tentait de refaire surface. La voix de Kaori prenait de plus en plus de place en elle et ce fut le trou noir.
-« Nana, Nana, vous m’entendez ? », demanda Kaori, inquiète que la jeune femme se soit évanouie à cause de son interrogatoire un peu poussé.
-« Mademoiselle Makimura, que m’arrive-t-il ? »
Kaori nota une différence dans le ton de la jeune femme. Elle lui rappelait nettement plus la personne qu’elle avait rencontrée dans l’après midi.
-« Vous vous sentez mieux ? Vous vous êtes évanouie. »
-« Nana, ça va ? Vous êtes contente, regardez ce que vous avez fait ! », s’énerva le jeune homme qui tenait Amano.
-« Qui êtes-vous ? » demanda Nana au garçon.
-« Quoi ? Tu te fiches de moi ? Je suis ton mec, à quoi tu joues ? »
-« Euh, je ne sais pas, je ne comprends pas bien. »
-« Venez, montons chez vous, ce sera mieux. », décida Kaori.
La nettoyeuse ouvrit l’appartement de la jeune fille et alla lui chercher un verre d’eau fraîche.
-« Tenez, ça vous rafraichira. »
-« Merci. Euh, excusez-moi, pourriez-vous me rappeler votre nom ? », demanda Nana au garçon qui se tenait à l’écart sur une chaise.
-« Nana, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu m’as oublié comme ça, en un claquement de doigts ? – Devant la sincérité qui émanait du regard de Nana, le jeune homme capitula. – Izumi, Izumi Taniguchi. Dire qu’aujourd’hui on fêtait nos deux mois. »
-« Je suis désolée. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Et puis que faisais-je dehors dans cette tenue ? »
Pour Kaori tout devenait clair. Nana souffrait d’un dédoublement de la personnalité. Il ne pouvait pas y avoir d’autre explication.
-« Nana, avez-vous déjà consulté un médecin pour des problèmes de mémoires ? »
-« Oui, une fois. Mais il n’a rien décelé d’anormal. »
-« Je pense que vous avez du subir un choc émotionnel tel que votre personnalité s’en est retrouvée affectée. Votre personnalité que l’on voit à cet instant a été occultée par le mal que vous avez subi et une Nana plus forte, plus dure en est ressortie. Je pense que c’est cette deuxième Nana qui sort actuellement avec Izumi. »
Le couple écoutait sans dire un mot. Cette solution expliquerait bien des choses mais elle était tout de même encore un peu difficile à croire.
-« Ce qui est frappant, c’est votre look à l’opposé quand vous êtes Nana 1 ou Nana 2. De plus, les seules personnes communes que les deux Nana connaissent sont celles là même qui vous ont fait souffrir, votre frère et Nakano. »
-« Et vous pensez que j’aurais pu faire du mal à Nano ? »
-« J’en ai peur ! »
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