Capitolo 3 :: Ryo ? !

Pubblicato: 28-10-04 - Ultimo aggiornamento: 28-10-04

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Après ses courses, Kaori ne s’attarda pas comme à son habitude. Elle fila directement à l’appartement.  

Si seulement, elle pouvait remonter le passé… Mais malheureusement, l’heure de son humiliation approchait. Inexorablement, fatalement, les minutes s’écoulaient.  

Elle jeta un regard à la pendule. Six heures. Miyato devait arriver vers huit heures. Cela lui laissait deux heures pour préparer un repas digne d’un grand maître. Si sa vie amoureuse devait restée désespérément vide et monotone au moins pouvait-elle s’arranger pour que Ryo ne l’humilie pas trop. En laissant suffisant de nourriture sur la table, cet imbécile se goinfrait tant et si bien qu’il ne pourrait pas prononcer un seul mot. Et s’il ne voulait pas manger et bien c’est elle qui lui enfournerait la nourriture dans le bec ! Foi de Kaori !  

C’est sur cette bonne résolution qu’elle se mit au travail. Peu à peu, une merveilleuse odeur régna dans l’appartement. Après encore une demi-heure de préparation, elle baissa le feu de la cocotte et alla se préparer dans sa chambre.  

Il restait à peine ¾ heures. Juste le temps de trouver une tenue élégante. Après tout, ne lui avait-elle pas dit que ses éternelles jeans et maillots faisaient désormais partit de son passé… Et d’ailleurs, pourquoi lui avoir dit ça ? Kaori avait beau cherché, « ses éternelles jeans et maillots » étaient encore bien présents et en nombre supérieurs par rapport à ses jupes !  

Elle se laissa tomber sur son lit déjà épuisée par une soirée qui n’avait pas encore commencée. Le mensonge était décidément un art qu’elle ne maîtrisait pas…  

Brusquement, elle se rendit compte que l’appartement était vide. Elle ne le remarquait que maintenant, mais Ryo n’était pas là.  

- Où est-il donc partit, maugréa-t-elle, je lui ai pourtant dit que nous avions une invité ce soir.  

Finalement, l’idée que son partenaire ait pu déserter leur appartement l’enchanta. Elle n’aurait peut-être pas à se justifier ce soir. Après tout si Ryo n’était pas là, tant pis pour lui ! Miyato n’était là que pour quelque jour, il suffirait de laisser courir et elle repartirait tranquillement. Kaori quant à elle, sauverait son amour propre et Ryo louperait une bonne occasion de faire le joli cœur…  

De tout son cœur, elle pria pour que le Ryo, notre Roy séducteur oublie pendant une soirée qu’une jolie femme serait présente dans son appartement sans son fiancée.  

Elle rouvrit les yeux et soupira. C’était impossible ! Il viendrait…  

Il ne lui restait plus qu’une solution. Trouver une tenue élégante et à sa taille.  

Elle se maudit. À force d’écouter les remarques acerbes de son imbécile de partenaire, elle finissait toujours dans sa chambre en train de sangloter en engloutissant des glaces aux pépites de chocolats…  

Elle fit rapidement le tri, essaya deux ou trois tenues. Dès qu’elle entendait que le tissu était prêt à craquer, elle n’insistait pas. Est-ce que Ryo avait raison ? Aurait-elle pris à ce point du poids qu’elle ne puisse plus rentrer dans ces robes vieilles de l’année dernière ?  

- Je te hais, murmura-t-elle.  

Finalement, elle opta pour une jupe courte en cuire et un chemisier en soie marine. Le résultat était certes simple mais séduisant. Elle avait peut-être pris du poids mais cela lui allait finalement très bien ! Elle chaussa de fins escarpins qu’elle avait acheté avec Miki quelques temps auparavant et entreprit de marcher… mais elle abandonna rapidement. Ses chevilles manquaient de se tordre à chaque foulée ! Comment pourrait-elle convaincre son amie qu’elle portait ce genre de tenue régulièrement si elle manquait de s’étaler par terre à chaque pas ! Oh et puis zut ! Elle s’empara d’une paire de botte et les enfila rapidement. Impect ! Et c’est dans cette tenue qu’elle attendit dans le salon, sur le canapé, seule, que son partenaire daigne enfin se montrer et que miss parfaite daigne montrer sa lumière…  

Dix minutes. Tic tac. Tic Tac. Cinq minutes. Tic Tac.  

Où était Ryo ? Se pourrait-il qu’il ne vienne pas ? C’était étrange, même très étrange.  

Deux minutes… Tic Tac. Tic Tac.  

Puis soudain, elle l’entendit. Ou plutôt, elle les entendit. Les voix venaient du couloir et se rapprochaient. C’était Ryo… et Miyato !  

Kaori sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Lui avait-il tout raconter ?  

- Ryo, murmura-t-elle en proie à d’horrible maux d’estomac. Je t’en prie, si tu ressens ne serait-ce qu’un infime amour pour moi, je t’en prie, dis-moi que tu ne lui as rien dit…  

La porte de l’appartement s’ouvrit presque aussitôt. Ryo laissa entrer une jeune femme d’un mètre soixante-douze, brune au visage délicat. Elle respirait à plein nez la beauté et le parfum de luxe… Cette dernière s’émerveilla immédiatement de tout ce qu’elle voyait.  

Courage, Kaori !  

- Oh c’est magnifique ! Mais cette pièce est incroyablement grande ! Kaori, tu es ravissante ce soir ! Je te préfère ainsi plutôt qu’avec tes effroyables guenilles !  

Kaori rougit jusqu’aux orteils. Les guenilles, elles les portaient tous les jours et s’y sentait très bien !  

Elle jeta un regard à Ryo qui se retenait pour ne pas éclater de rire. Elle lui lança un de ses regards assassins qui le calma aussitôt. Il se racla la gorge et se détourna.  

- Merci Miyato. Toi tu es toujours aussi élégante à ce que je vois.  

- Mon fiancé y tient beaucoup et je dois dire que je ne m’en plaindrais pas, dit-elle en rigolant, comme ça il m’emmène dans tous les magasins que je veux.  

- Tu en as de la chance, marmonna Kaori, moi j’en connais un qui ne sait pas dépenser son argent ailleurs que dans des futilités.  

Kaori en resta là dans les sous-entendu, mais le regard qu’elle lança à Ryo était sans équivoque.  

- Comment ça, s’étonna Miyato, ton fiancé ne t’emmène pas faire les magasins ?  

Kaori sentit que la terre s’effondrait sous ses pieds. Ca y est. On y est. Chapitre premier : la déchéance de Kaori.  

- Miyato, murmura Kaori, je dois t’avouer quelque chose. En fait Ryo et moi nous ne sommes pas f…  

- Oh que je suis bête, coupa Miyato honteuse, c’est vrai, Ryo m’a tout expliqué tout à l’heure. Il m’a dit que vous n’étiez pas fiancé.  

Kaori baissa la tête. Ainsi Ryo lui avait tout raconté. C’était évident, vu sa réaction un peu plus tôt dans l’après-midi, elle aurait dû s’en douter. Ryo ne compromettrait pas ses chances de concrétiser avec une femme aussi belle que Miyato en prétextant s’être amouracher d’un vulgaire sac d’os.  

Les larmes lui vinrent aux yeux. Elle se promit de ne plus mentir et de tout lui raconter. Après tout, elle n’avait pas à avoir honte de ce qu’elle était devenue… Elle releva fièrement la tête et soutint le regard de son amie.  

- C’est vrai, Miyato, Ryo et moi ne sommes pas fiancés. J’ai dis ça parce que…  

La phrase resta en suspend, derrière son ami, son partenaire se trémoussait sur place en faisant des gestes avec ses doigts. Elle connaissait ces gestes par cœur. Elle se mit à sourire, s’approcha de lui et posa une main sur son bras.  

- Mais ce ne serait tardé, finit-elle par dire.  

Après s’être assuré que l’amie de Kaori ne pourrait entendre ce qu’ils se disaient, Ryo murmura :  

- Deux jours où tu me laisseras draguer seul en ville ?  

- Deux jours, accepta Kaori le sourire aux lèvres.  

- Sans massue ?  

- Sans massue.  

- Sans pièges ?  

- Sans pièges.  

- Tu me le promets, tu ne feras rien pour m’en empêcher ?  

- Je te laisserais tranquille jusqu’à ce que Miyato rentre chez elle.  

Pendant une seconde, le pervers numéro un du Japon dévoila un visage peu séducteur…  

- Et bien ma chérie, si on prenait ce dîner que tu nous as spécialement préparé.  

- Kaori tu cuisines ? demanda Miyato visiblement impressionée.  

- Comme un chef, approuva Ryo.  

Kaori ne put s’empêcher de rougir devant un compliment si rare.  

Elle resta seule en plein milieu du salon à ressasser les derniers évènements. Ryo avait accepté de jouer son fiancé le temps du séjour de son amie.  

Son sourire ne la quitta pas de la soirée…  

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