Capitolo 10 :: Sentiment d'infériorité

Pubblicato: 01-11-04 - Ultimo aggiornamento: 01-11-04

Commenti: Attention c'est dans pas longtemps!! Je suis diaboliquement magnifique! ha ha ha!!

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Kaori s’arrêta devant la chambre de Ryo et poussa doucement la porte. Elle s’avança dans la pièce. Le lit n’avait encore été fait et sur le canapé traînait encore la couverture dans laquelle son pauvre partenaire s’était emmitouflé pour ne pas s’enrhumer.  

Pensive, elle effleura lentement les draps. Il y a à peine onze heures de cela, elle avait été là, dans ce lit et Ryo était penché sur elle. Une douce chaleur l’envahit. Ils s’étaient regardés comme jamais ils ne l’avaient fait auparavant. Pendant une seconde, elle avait cru ressentir son trouble, cette passion qu’il voulait désespérément enfouir au plus profond de lui. Elle l’avait sentit et ressentit également. Sous ses airs d’homme volage, Ryo avait bien des facettes… Mais alors pourquoi cet imbécile avait sortit qu’il désirait un bisous de Miyato !!  

- Moi aussi j’en veux un, murmura-t-elle. Pourquoi ce serait toujours les autres et pas moi…  

Toutes ses émotions l’avaient anéanti. Et son mensonge et les comportements de son partenaire n’arrangeaient absolument rien.  

Dans la salle de bain, elle observa son visage dans le miroir. Des traits banals, des yeux marrons et des cheveux indisciplinés qui lui valaient trente-six coups de brosse avant d’obtenir quelque chose de potable. Ryo avait raison. Pourquoi était-elle si masculine ? Pourquoi n’avait-elle pas les beaux yeux bleus de Miyato ou sa longue chevelure brune ? Ou encore son corps mince et élancée ?  

Elle s’observa de profil et son regard se voila de tristesse.  

Elle n’avait même pas une poitrine convenable. Des petits seins. Voilà ce qu’elle avait. Miyato, elle, avait des formes généreuses et sa petite taille les mettait en valeur.  

Kaori soupira.  

- C’est normal qu’il préfère embrasser une fille comme elle plutôt que moi. Je suis moche ! Je suis tellement moche ! Et par dessus le marché j’ai un bouton qui va bientôt apparaître ! Si seulement je pouvais échanger mon corps contre le sien !  

Sa garde robe ne l’aida pas non plus à se sentir irrésistible ! Elle s’écroula à genou sur le sol de sa chambre et soupira bruyamment. Jeans. Pantalon sans forme. Pas de décolleté, pas de dentelles. Même ses sous-vêtements semblait complètement dépassés… Quel misère ! Ma pauvre fille, ce n’est pas étonnant que ta vie soit aussi plate !  

Ryo. C’était lui le coupable. À force de vouloir qu’elle porte des tenus en adéquation avec son travail, elle en avait oublié sa féminité ! Il ne la considérait même pas comme une femme ! Elle le revoyait rire à gorge déployée lorsqu’il avait prononcé les mots « miss boudin ». Miss Boudin. Il ne se doutait pas à quel point ces mots lui faisaient mal. Aucune massue ne serrait assez lourde pour lui faire ressentir la douleur que ces simples mots faisaient naître en elle.  

- Ryo, tu ne comprends rien, murmura-t-elle. Tu ne vois rien.  

Ses pensées revinrent une dizaine d’années en arrière. Miyato. La coqueluche du lycée. Elle était déjà si belle, si magnifique que tous les garçons qui passaient près d’elle ne pouvaient s’empêcher de l’admirer et de l’inviter à sortir.  

Elle, jamais personne ne l’avait fait. Elle n’était qu’une ombre et une ombre n’attire pas les regards. Personne ne la voyait. Personne n’était venu vers elle. Elle avait toujours été seule.  

La solitude, elle connaissait.  

Pleurer sur son sort, elle l’avait fait.  

Combien de fois s’était-elle cachée des autres pour évacuer toute la souffrance que le désintérêt fait naître ?  

À ses souvenirs, une larme roula sur sa joue.  

Les garçons. Les lycéennes rêvent de rencontrer le grand amour. L’amour avec un grand A. Mais elle… elle avait dû se résigner. L’amour n’était pas fait pour elle. À cet âge, les garçons s’intéressent plus au tour de poitrine qu’au nombre de cellules grises… Et sa poitrine ne s’était pas mise à pousser avant ses dix-sept ans. Imaginer ce que c’est que d’être grande et plate. Imaginer la souffrance des critiques, des rires… Imaginer ce que c’est que d’être le boudin à côté d’une déesse. Car Miyato était une déesse. Belle, intelligente, gentille. Miss Parfaite. Et Kaori en était loin.  

Le jour et la nuit.  

La lune et le soleil.  

Mais Miyato lui avait parlé. Miyato lui avait sourit. Miyato…  

Kaori observa tristement les larmes qui tombaient sur le sol de sa chambre. Après toutes ses années, rien n’avait changé. Elle était encore là, seule dans sa chambre à pleurer sur des souvenirs humiliants appartenant à son passé.  

Mais son passé était encore son présent. Après tout, elle avait mentit à Miyato. Ryo n’était pas son fiancé, il n’était même pas son petit ami ! Sa vie amoureuse ? Elle n’en avait pas. Elle n’en avait jamais eu. Elle regrettait énormément son mensonge, mais elle n’avait pas eu le courage de lui dire la vérité. Elle avait fui ce passé depuis longtemps. Il était derrière elle, loin derrière. Elle avançait maintenant. Elle ne voulait pas regarder en arrière et constater que tout était comme avant.  

Miyato avait semblé tellement contente pour elle…  

Kaori posa une main sur sa bouche pour étouffer les sanglots qu’elle sentait monter en elle. Sa vue se brouilla lorsqu’elle ne put retenir plus longtemps ses larmes.  

- Je dois me faire une raison. Personne ne peut m’aimer…  

- Kaori ? demanda une voix masculine et familière.  

Kaori leva la tête et ses yeux mirent quelques secondes à comprendre que Ryo était agenouillé près d’elle. Il semblait inquiet. Il posa une main sur son épaule.  

- Kaori ? Pourquoi pleures-tu ?  

Mais Kaori n’entendit pas sa phrase. Ryo était près d’elle. Ryo. L’homme qu’elle aimait. Celui pour qui elle ferait n’importe quoi. Il était à ses côtés. Il s’inquiétait. Il lui parlait.  

- Kaor… ?  

Elle ne le laissa pas finir. Ses lèvres s’étaient posés sur les siennes.  

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