Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Deathscythe

Status: In corso

Serie: Family Compo

 

Total: 10 capitoli

Pubblicato: 09-09-09

Ultimo aggiornamento: 15-07-10

 

Commenti: 7 reviews

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General

 

Riassunto: Un stagiaire Canadien a l'insigne honneur de partager une année dans la vie de la famille Wakanaé et de leur eutourage...

 

Disclaimer: Les personnages de "FAMILY COMPO" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not go be ...

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   Fanfiction :: FAMILY COMPO: LE STAGIAIRE

 

Capitolo 5 :: "Concert Involontaire"

Pubblicato: 22-09-09 - Ultimo aggiornamento: 14-11-09

Commenti: J'ai pris mon temps pour écrire celui-ci parce que je voulais être certain d'écrire un chapitre à la hauteur du titre... Ici, Patrick montre qu'il n'y a pas que dans le dessin qu'il a du talent...

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Pourquoi fallait-il que j’accepte l’invitation de Maître Sora, alors que j’aurais pu me défiler facilement, rester à la résidence Wakanaé en compagnie de Yukari-san et me reposer? En faisant un rapide calcul, je devais être réveillé depuis au moins trente-six heures et mon corps me criait qu’il avait besoin de repos... Grand bêta que je suis... Ne voulant pas offenser Maître Sora, j’ai tout bonnement accepté, peu importe si je risquais de sombrer dans le sommeil à n’importe quel moment de la soirée.  

 

L’endroit ou nous nous rendions était un bistro appelé “Le Piano-Bar”. Je m’étais attendu à ce que ce soit un endroit tranquille, ou les seuls sons ambiants consisteraient en des bruits de coutellerie sur des assiettes et un petit bruit de conversation étouffé, avec un petit fond musical bien peinard... Rien de bien stimulant, en quelque sorte. Dieu avais-je eu tort de croire ça! Pour commencer, le bistro était bondé; trouver une place pour le groupe de neuf personnes que nous étions n’allait pas être une mince affaire. La salle à manger était une pièce rectangulaire faiblement éclairée ou les clients étaient assis autour de tables carrées décorées de nappes rouges. De petites lampes noires occupaient le centre des tables, éclairant faiblement les visages des convives. Le seul véritable éclairage venait de la scène, à l’autre bout de la pièce. Les clients étaient bruyants et leurs conversations étaient à peine couvert par la musique d’un orchestre composé d’un batteur, de deux guitaristes (dont l’un chantait), ainsi que d’un contre-bassiste. Personne n’était assis au piano à queue noir qui occupait l’extrême gauche de la scène. Tous les musiciens portaient un habit trois-pieces noir à noeud papillon et étaient soigneusement coiffés. Entre la scène et la première rangée de tables, il y avait une modeste pièce de danse ou deux trois couples dansaient lentement au rythme de la chanson “Smoke Gets in your eyes”. J’eus un rapide coup d’oeil autour de moi et, voyant la propreté avec laquelle les clients étaient vêtus, je pensai que je devais sérieusement détonner avec mes jeans et mon tee-shirt... Au moins, dans cette semi-obscurité, la majorité de mes défauts seraient moins visibles...  

 

Une hôtesse nous conduisit à deux tables tout juste devant la scène et nous nous y installâmes. Sora, Yuraki, Shion et Masahiko étaient assis à la première table et moi, j’étais assis avec les assistantes, entre Susumu à ma gauche et Makoto à ma droite. Nous avions rapproché les tables l’une contre l’autre afin de mieux se comprendre pendant la conversation. Quelques minutes plus tard, un serveur vint à notre table. En voyant Susumu et Kazuko, il eut une drôle d’expression de malaise, mais il se contenta de dire:  

 

-Puis-je prendre votre commande?  

-Oui, répondit Sora. Champagne pour tout le monde.  

-Un verre de jus d’orange pour notre fille qui n’a pas encore l’âge de boire de l’alcool, s’empressa de dire Yukari en voyant Shion qui frottait d’un air avide ses mains l’une contre l’autre.  

-Maman!, protesta cette dernière, un air déconfit sur le visage. J’ai dix-sept ans, je ne suis plus une enfant!  

-Shion, tu n’es pas majeure!, rétorqua Yukari d’un ton sans réplique. Détail que ton père semble oublier quelques fois!, ajouta-t-elle en décochant un regard chargé de reproches vers Sora qui eut un sourire gêné.  

 

Shion croisa ses bras sur sa poitrine d’un air boudeur et Masahiko dit, histoire de changer de sujet:  

 

-Patrick me parlait plus tôt aujourd’hui qu’il était un bon musicien.  

-C’est vrai, tu joues de la musique?, demanda Hiromi en posant son menton sur ses mains jointes, accoudée sur la table. J’aimerais entendre ça!  

 

Elle étais assise juste devant moi et je pouvais voir l’enthousiasme luire dans ses yeux espiègles. Je levai une main et, l’air gêné, je dis:  

 

-N’exagérons rien! Je suis loin d’être un musicien professionnel comme ceux-là!, dis-je en désignant l’orchestre qui entonnait un autre vieil air, “Stand By Me”.  

-Ce ne sont pas des pros, dit Susumu. Ici, il n’y a que des amateurs qui montent sur cette scène pour faire leurs numéros.  

-Pourtant, à les voir, j’aurais cru qu’ils étaient...  

-Non, dit Masahiko. Certains clients aiment frimer, alors ils font tout pour se faire remarquer... Certains espèrent même qu’un agent se trouve dans la salle et les remarque, mais ici, ce n’est qu’un petit bistro plutôt ordinaire. Personne d’important ne vient ici.  

-Tu oublies le patron, répliqua Susumu sur un ton de reproche.  

-Personne d’important du domaine de la musique, précisa Masahiko avec un petit sourire entendu.  

-Un jour, un groupe de filles sont venues ici pour chanter du Hard Rock... habillées seulement de leurs sous-vêtements..., dit Kazuko avec un certain dédain dans la voix. Elles se sont fait éjecter avant même d’avoir fini le deuxième couplet...  

 

Je souris en essayant d’imaginer la scène... Pathétique... Certaines personnes ne reculaient vraiment devant rien pour se faire remarquer! Pendant que Kazuko et Susumu discutaient de la pluie et du beau temps, j’observai du coin de l’oeil Makoto qui, assise à côté de moi, n’avait pas ouvert la bouche depuis qu’on était descendus de la fourgonnette. Elle continuait de me regarder à la dérobée, un timide sourire aux lèvres. Mon coeur, qui s’était quelque peu calmé, dérapait toujours quand nos yeux se croisaient.  

En nous asseyant à notre arrivée, j’avais cru remarquer qu’elle avait approché sa chaise de quelques centimètres vers la mienne. Elle m’avait adressé un petit sourire, mais n’avait rien dit. Ses mains étaient croisées sur la tables et quelques fois, j’ai cru voir qu’elle esquissait un mouvement vers moi, comme pour les rapprocher des miennes.  

 

Le serveur revint avec nos coupes de champagne et les déposa devant nous sur les tables. Lorsqu’il prit congé, Maître Sora se leva, sa coupe dans sa main, et il dit:  

 

-Je voudrais porter un toast à la réussite et à la parution du prochain numéro de notre manga “Notre Emblême”. Puisse cette nouvelle parution être, comme les autres, couronnée de succès!  

 

Nous levâmmes nos coupes, puis Maître Sora ajouta:  

 

-J’aimerais par la même occasion, souhaiter officiellement la bienvenue à notre ami, Patrick Decker, qui va passer la prochaine année en notre compagnie! Que ton séjour avec nous t’apporte joie, bonheur, connaissance et accomplissement de soi!  

 

Tous levèrent leurs coupes et, l’air gêné, je me levai à mon tour et dis:  

 

-Je ne suis pas doué pour les discours, alors je vais tâcher de faire ça court Je voudrais commencer par remercier Maître Sora--  

-Appelle-moi Sora, je te l’ai dit: pas de manières entre nous!, répliqua ce dernier en riant.  

-Bon, très bien..., dis-je, pris au dépourvu. J’aimerais remercier Sora, ainsi que sa famille, pour avoir accepté de m’accueillir dans son quotidien. Je souhaite ardemment faire honneur aux enseignements qui me seront prodigués en votre compagnie et si je pouvais les évaluer en richesses, je sais que je serais l’homme le plus riche du monde.  

Ce petit discours me vallut quelques étreintes de mes nouveaux amis.  

 

Masahiko me demanda, alors que je me rasseyais:  

 

-J’aimerais bien t’entendre jouer, Patrick, tu veux?  

-Je ne sais pas trop.... Dis-je en posant ma coupe sur la table  

-Ah oui, ce serait super! Répondit Hiromi en tapant dans ses mains d’un air enthousiaste.  

-Je ne saurais pas quoi jouer, protestai-je, gêné.  

-Peu importe, tant que c’est quelque chose qui bouge!, intervint Shion en me regardant avec insistance.  

-Ne le forcez pas, s’il ne veut pas, déclara Sora d’un ton ferme. Il a fait un long voyage et il n’est pas venu ici pour jouer au Jukebox.  

-Et en plus, jouer en solo, c’est pas ce que j’appelle du divertissement qui bouge, poursuivis-je, reconnaissant de l’intervention de Sora.  

 

L’orchestre amateur venait de quitter la scène, sous quelques applaudissement mitigés et les membres avaient regagné leur table, l’air déçus du peu de succès de leur représentation. Masahiko regarda dans leur direction et il dit:  

 

-Si je parvienss à convaincre ces gars-là de remonter pour jouer avec toi, tu accepterais?  

-Masahiko, j’ai dit non, répliqua son oncle d’un ton ferme.  

 

Masahiko eut une moue de déception et je regardai le piano à queue. Je reportai mon regard sur chacun des membres de notre groupe et je vis que cinq d’entre eux (Shion, Kazuko, Susumu, Hiromi et Masahiko) me regardaient avec insistance pour que j’accepte. Sora et Yukari, eux, avaient l’air de me dire que je ne devais pas me sentir obligé de monter sur la scène. Makoto, elle, me regardait avec un mélange d’insistante timide et d’enthousiasme. J’eus un soupir et je dis, vaincu:  

 

-Bon, d’accord. La majorité l’emporte. Je ferai une ou deux chansons, mais pas davantage.  

-Super! S’exclama Masahiko en selevant de sa chaise, comme s’il avait posé ses fesses sur une punaise.  

-Je viens avec toi!, déclara Shion en se levant pour le suivre.  

 

Les suivant du regard, je les vis accourir vers la table des musiciens et ils s’assirent avec eux pour leur parler.  

 

-Patrick, tu n’as pas à faire de spectacle ce soir, tu as une mine terrible, dit Yukari d’une voix douce.  

-Bah! Ce n’est pas quelque chose de si terrible et ça va leur faire plaisir, dis-je en lui souriant.  

-Qu’est-ce que tu vas nous jouer, alors?, demanda Hiromi avec avidité.  

 

Oups! Je n’avais pas pensé à celle-là... Qu’est-ce que les gens aimaient comme musique dans cet endroit? Les clients avaient l’air guindés et je ne connaissais que deux ou trois airs de musique classique. Comme je ne voulais que jouer deux ou trois chansons, j’allais simplement devoir fouiller dans le répertoire de celles que je connaissais.... Je ressentis une certaine déception en voyant les musiciens quitter leur table (j’aurais préféré rester bien peinard à ma table avec mes amis) pour se diriger vers la scène alors que Masahiko et Shion revenaient vers nous, un grand sourire aux lèvres. En s’asseyant Masahiko dit:  

 

-Je leur ai dit que tu ne parlais pas japonais, mais ils comprennent très bien l’anglais, alors tu n’aurais qu’à t’exprimer dans cette langue avec eux. Vas-y, ils t’attendent!  

 

L’embouteillage de papillons dans mes tripes revint subitement. Encore une fois, j’avais accepté sur un coup de tête de faire quelque chose dont je n’avais pas vraiment envie de faire... Sur le coup, j’ai eu peur d’avoir l’air faux en chantant... De quoi j’aurais l’air si je dégueulais sur le clavier du piano??  

Je me levai, les fourmis plein les jambes, puis je me dirigeai lentement vers la scène. En me voyant à la lumière de la scène, les musiciens eurent la même réaction face à mon apparence, mais je ne fis pas attention à leur attitude et je m’approchai du chanteur. Utilisant mon meilleur anglais, je me présentai:  

 

-Je m’appelle Patrick Decker, enchanté de vous connaître.  

-Je m’appelle Ijiro Samotomo, répondit le chanteur. Voici Fong-Tse Tong, le batteur, Fujisaki Jinfujin, est guitariste, comme moi et Mao-Che Fuyamasa, est notre contre-bassiste.  

 

Nous nous serrâmes la main à tour de rôle et je dis:  

 

-Je vais m’occuper de jouer du piano et de chanter, si vous me le permettez. Quel genre de musique les gens d’ici aiment écouter?  

-Ah de tout, répondit Ijiro. Nous on joue de tout également. On aime particulièrement les vieux styles, mais on joue de la musique récente aussi. Dis-nous un titre et si on connais, on va te suivre.  

 

Je pris un moment pour réfléchir, regardant la foule devant nous. La plupart des clients nous ignoraient souverainement, trop occupés par leurs assiettes et les rares personnes qui daignaient nous regarder le faisaient avec moquerie et septicisme. Seuls mes nouveaux amis nous regardaient d’un air enthousiastes et je remarquai que Makoto ne m’avait pas quitté des yeux et qu’elle avait gardé sont petit sourire timide qu’elle m’adressait toujours.  

 

-Vous connaissez “Mess Around”, de Ray Charles?, demandai-je en me tournant vers les musiciens.  

-Oui, oui, oui! Répondit Ijiro avec un large sourire. On connait, mais j’ai du mal avec les paroles.  

-Laisse-moi le rôle du chanteur, dis-je. Il y en a un de vous qui sait jouer de la trompette ou du saxophone?  

-Oui, moi, répondit Fujisaki en levant la main.  

-Okay, alors à vos places, dis-je en allant m’asseoir derrière la piano à queue.  

 

J’ajustai le micro à la hauteur de ma bouche et, me tournant vers les clients, je dis, en anglais:  

 

-Bonsoir à tous! J’espère que vous vous amusez avec nous. Je m’appelle Patrick Decker et je viens tout juste de débarquer du Canada, un endroit ou tous sont bienvenus!  

 

Quelques applaudissements peu convainquants accueillirent mes propos. Je ne m’attendais pas à grand chose non plus.  

 

-C’est un grand plaisir pour moi de me retrouver ici devant vous ce soir et j’espère que les quelques chansons que je vais jouer pour vous, en compagnie de mes nouveaux amis, vont vous plaire. J’aimerais saluer les gens qui ont si généreusement accepté de m’accueillir dans leur maison comme un membre de leur famille. Ils sont assis juste ici, devant moi: La famille Wakanaé et leurs amis!  

 

Shion et Masahiko, imités par Susumu et Hiromi, tapèrent dans leurs mains et sifflèrent pour se faire voir. Yukari et Sora eurent un petit sourire gêné et me saluèrent de la main, alors que Kazuko, plutôt inexpressive, leva sa coupe vers moi. Seule Makoto tentait de ne pas se faire remarquer, alors qu’elle me regardait sans s’être départie de son sourire.  

Je fis craquer mes doigts et les fis courir sur le clavier afin de vérifier que le piano était bien accordé. Aucune anicroche. J’entamai alors le début de la chanson, puis je fus suivi des autres musiciens et dès que j’entamai le premier couplet, toute la nervosité que je ressentais me quitta d’un coup. Ce fut comme si je me retrouvais dans mon élément, à l’aise derrière le clavier du piano.  

 

Je tentai de garder mes yeux fixés sur mes doigts afin de ne pas voir la réaction des clients, mais durant le solo de piano, suivi du solo de saxophone, je ne pus résister à la temptation de regarder. Surprise: une dizaine de couples dansaient au rythme de la musique.  

 

À la fin de la chanson, Ijiro s’approcha de moi et il dit:  

 

-Tu joues comme un pro! Il faut absolument en faire une autre!  

 

Je regardai les couples qui étaient restés sur la piste, attendant que nous reprenions le “spectacle”. Plusieurs personnes avaient applaudi de bon coeur, mais la question que je me posai à ce moment-là fut si c’était parce qu’ils avaient vraiment aimé ou si c’était juste pour nous encourager à déguerpir au plus vite...  

 

-Great Balls of Fire? Demandai-je  

-En avant la musique! S’exclama Ijiro en reprenant sa place.  

 

À la minute ou je commençai à chanter, plusieurs personnes se précipitèrent sur la piste de dance, Masahiko et Shion compris. Tout en chantant, je pouvais voir qu’ils dansaient magnifiquement ensemble... Comme s’ils étaient faits pour être un couple...  

 

Bien vite, les deux ou trois chansons que je voulais chanter devinrent quatre ou cinq, puis six...  

À la fin de la douzième chanson (Pledging My Love, de Johnny Ace), je fis mine de me lever, mais la foule scandait, en anglais:  

 

-Une autre! Une autre!  

 

Je regardai ma montre. J’avais commencé à jouer vers les sept heures du soir, il était maintenant neuf heures. Ijiro revint vers moi et il me dit:  

 

-Patrick, la soirée est encore jeune, tu ne peux pas t’en aller tout de suite!  

-Mais je commence à être fatigué, vieux..., protestai-je, la voix lègèrement éraillée.  

-On n’a jamais vu ça ici auparavant!, répliqua-t-il. Regarde, la piste est presque pleine!  

 

En effet, il ne restait que très peu de personnes aux tables. Même Sora et Yukari étaient venus faire leur tour de piste, accompagnés des assistantes. Makoto était restée assise à sa place, sans cesserde me regarder, comme si elle avait voulu que je l’invite à faire un tour de piste et à toutes les fois ou nos regards s’étaient croisés, elle avait instantanément rougi.  

 

-Il faut continuer, me lança Mao-Che Fuyamasa avec insistance. Si on arrête maintenant, ils vont nous réduire en poussière!  

 

Me rasseyant, je me creusai les méninges, me demandant ce que je pouvais bien leur jouer.... Jusqu’alors, nous n’avions joué que des airs rétros... si nous en changions, nos danseurs risquaient de retourner s’asseoir...  

 

-Mesdames et messieurs, dis-je aux clients. Nous vous remercions de vos applaudissements et de votre enthousiasme. Veuillez nous accorder quelques instants afin que nous trouvions dans notre répertoire une autre chanson qui vous fera délirer... En attendant, un serveur aurait-il l’amabilité de m’apporter un grand verre d’eau, j’ai la gorge sèche!  

 

Quelques rires accompagnèrent mon annonce. Je décidai de jouer une pièce instrumentale de Floyd Kramer: “Last Date”. Quelque chose de doux, de calme, pour permettre à tous de respirer un peu. Les notes jouées normalement au violon furent jouées à la guitare par Ijiro et Fong-Tse Tong. Une pièce sentimentale qui permirent aux couples de danser au rythme de leur amour. Je jetai un rapide coup d’oeil en direction de Makoto et je lui souris. Comme j’aurais voulu danser avec elle sur cet air! Quelque chose dans ses yeux me laissait sous-entendre qu’elle partageait peut-être cet envie...  

 

Le rythme reprit de plus belle lorsque nous entonnâmes “Long Tall Sally”, puis “Good Golly, Miss Molly”. Je faillis cependant me tromper royalement quand nous jouâmes “Splish Splash”, mais Ijiro vint à ma rescousse. Une autre heure passa jusqu’à ce que je décide enfin de cesser de jouer. Je terminai ce “concert involontaire” avec la chanson “The Glory of Love”. J’avais la voix enrouée et mes doigts étaient fatigués. Ijiro et sa bande vinrent me remercier de leur avoir donné la chance de jouer avec autant d’entrain, puis ils prirent congé après m’avoir serré une dernière fois la main à tour de rôle. Les clients nous avaient applaudis copieusement à la fin de chaque chansons et en redemandaient toujours plus. Leurs encouragements m’avaient donné un regain d’énergie qui, après le “spectacle”, s’était épuisé. Je tenais à peine sur mes deux jambes. En allant me rasseoir à notre table, je fus accueilli par Masahiko qui ne cessait de me donner de grandes tapes dans le dos comme pour me féliciter du tabac que je venais de faire et par Shion qui, très remontée, ne cessait de me dire que je lui avais fait grandement plaisir en la faisant danser comme ça. À la voir ainsi hyperactive, je la soupçonnai d’avoir profité que son père était venu sur la piste de danse avec Yukari pour lui voler quelques gorgées de champagne. Susumu et Hiromi étaient aussi très enthousiastes du petit numéro musical que je venais de donner. Discrète, Makoto se contenta de me dire:  

 

-Tu joues très bien, tu as beaucoup de talent... et tu as une très belle voix quand tu chantes.  

 

Je ne savais plus quoi penser à son propos... Une minute, elle semblait sur le point de me sauter au cou pour m’embrasser, la seconde d’après elle semblait prête à se sauver de moi en prennant ses jambes à son cou.  

 

-Tu avais dit que tu n’étais pas un pro, dit Sora avec un large sourire, mais tu pourrais facilement faire carrière dans ce domaine, si jamais tu te lassais du dessin...  

-C’est quelque chose que je fais comme passe-temps, répliquai-je gêné. Je ne pense pas avoir le potentiel pour faire une carrière internationnale.  

-Tu pourrais facilement, répondit alors Makoto en me souriant.  

 

D’un geste timide, elle posa une main sur la mienne. Le contact fut chaud, délicat et empreint de douceur, comme si elle voulait prendre garde de me pas me briser la main. Plongeant son regard dans mes yeux, et elle ajouta, d’une voix tendre:  

 

-Que ce soit pour dessiner ou pour jouer du piano, tes mains sont très précieuses et grâce à elles, on comprend clairement que tu exprimes ce que tu as de plus beau au fond de ton coeur...  

-C’est très gentil de ta part de me dire ça, je tâcherai de m’en souvenir quand je rejouerai du piano..., répliquai-je d’une voix étrangement douce.  

 

Les paroles qu’elle venait de prononcer m’étaient allées droit au coeur et je ne pus réprimer un petit sourire. Lorsque j’étouffai un long baillement, Yukari décréta d’un ton sans réplique qu’il était temps pour tout le monde de rentrer à la maison. Pendant que nous nous préparions à quitter nos tables, j’entendis Masahiko dire pour lui-même, dans ce qui semblait être un soupir de soulagement:  

 

-Au moins, cette fois-ci, Oncle Sora et ses assistantes ne se sont pas mise à danser nus devant tout le monde!  

-Plaît-il?!, dis-je, incertain d’avoir bien compris ce qu’il venait de dire.  

-Rien, rien, rien, s’empressa de dire Makoto, levant les mains devant elle, l’air embarrassée.  

 

Susumu se pencha vers moi et murmura à mon oreille, un air malicieux se peignant sur son visage:  

 

-Une petite habitude que nous avons entre nous quand nous allons au Karaoké Do Ré Mi. Cette fois-ci, le Patron a pensé que ce serait innapproprié de t’y amener puisque tu n’es pas encore initié à nos coutûmes... Lorsque ce sera le cas, tu verras que Makoto est une très bonne danseuse!  

-Su!!, siffla Makoto, les joues enflammées, arborant un air de reproche. Ne m’embarasse pas devant Patrick-san!  

 

J’eus un petit sourire en coin et, par égard pour elle, je prétendis n’avoir rien entendu. Tandis que nous nous dirigions vers la sortie, plusieurs clients se levèrent sur mon passage pour me serrer la main et pour me dire combien ils avaient aimé ma petite prestation musicale. Je les remerciai pour leur compliments en leur serrant la main aussi chaleureusement que possible et, lorsque nous fûmes arrivés à l’extérieur, Shion me demanda, l’air un peu pompette:  

 

-Tu n’as pas signé d’autographes, Patrick?  

-J’avais égaré mon stylo, répondis-je, le plus sérieusement du monde.  

 

Shion éclata de rire en s’appuyant contre l’épaule de son cousin qui vit, mal à l’aise, que Yukari regardait sa fille d’un air courroucé. À l’extérieur, l’air était encore chaud, mais moins étouffant que cet après-midi-là, lors de mon arrivée. Quand la fourgonnette taxi se garra devant nous, nous reprîmes nos place à l’intérieur et Makoto, une fois de plus, vint s’asseoir sur mes genoux. Durant le trajet, Shion s’endormit, la tête posée sur l’épaule de Masahiko et Hiromi, passablement ivre, ne cessait de nous regarder, semblant envier Makoto. En posant les yeux sur elle, je ressentis à nouveau la flèche de Cupidon transpercer mon coeur...  

 

Était-il possible qu’il puisse y avoir une place au soleil pour un monstre de laideur tel que moi? 

 


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