Capitolo 3 :: L'Aube

Pubblicato: 14-06-04 - Ultimo aggiornamento: 28-08-04

Commenti: Voilà le chap 3!! Bonne lecture

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Lorsque le taxi s’arrêta, sur le quai dix-huit il y avait déjà une foule de personnes en vêtement de soirée qui attendait en bavardant de monter sur l'imposant yacht. Kaori descendit de la voiture et attendit que le chauffeur lui remette son bagage, ensuite elle engagea le pas pour se méler aux autres. Lorsque ils la virent, beaucoup des personnes présentes furent frappés par son charisme et de coup devinrent muets, d'une façon si peu discrète qu'elle commença imperceptiblement à trembler. Heureusement, quelques instants après, un homme en smoking les informa qu'on pouvait monter à bord et l'attention de tous se tourna vers la soirée qui commençait.  

D'un pas assuré, Kaori s'approcha du garde devant l'escalier d'accès et, en masquant sa tension de plus en plus grande, lui montra avec insouciance l'invitation. Malgré son cœur qui battait si fort qu’elle pensait que même les autres pouvaient l’entendre, le garde lui rendit l'invitation avec son plus beau sourire et lui fit signe de monter. Une fois à bord, tous les invités se virent assigner une chambre; celle de Kaori\Mayuko était la deux cent trente-six. Plutôt soulagée d’avoir réussi à monter sans problèmes, Kaori prit la carte magnétique qu’on venait de lui donner et commença à parcourir le couloir que un membre du personnel lui avait indiqué.  

" Deux cent trente-trois... deux cent trente-quatre... deux cent trente-cinq... ah voilà, deux cent trente-six! Voyons donc cette chambre...... D’ailleurs à quoi nous servirons ces chambres !? La party va durer toute la nuit, demain matin nous descendrons... Bof! ... Peut-être que tout cet argent fait tourner la tête... ".  

Kaori ouvrit la porte et resta stupéfaite : la chambre à coucher était très grande et meublée vraiment avec goût; sans parler de la salle de bain qui, entièrement en marbre, était décidément énorme; l'intérieur du yacht présageait donc être encore plus grandiose que son extérieur.  

Légèrement intimidée par tout cette magnificence, elle déposa sa valise dans l'armoire et goûta à un des tentants chocolats qui se trouvaient sur un plateau d'argent, posé au centre de la table. Ensuite elle s' allongea sur le lit: celui-ci était aussi souple et moelleux que Kaori commença sérieusement à méditer sur la possibilité de rester dans cette chambre pour toute la soirée.  

Soudainement, dans le silence de la nuit interrompu seulement par le clapotis des vagues, elle entendit une femme pester furieusement contre un homme qui, à son tour, murmura quelque chose: il s'agissait des hôtes de la chambre d'à côté. Elle ne perçut rien d'autre que le ton des deux voix, mais elle comprit que, si la femme semblait être très enragée, l'homme au contraire paraissait amusé.  

" Ca commence bien! " pensa Kaori, en se tournant de l'autre côté, " La réception n'est pas encore commencée et il y a déjà des gens qui perdent la tête... Que se passera-t-il quand le champagne commencera à faire son effet et que tout le monde sera saoul ?! ".  

En soupirant un peu, elle se leva du lit, reajusta sa robe et s'assura une fois de plus d'avoir bien caché son pistolet: elle était entrée dans la tanière du loup et il y avait tant de gardes sur le bateau qu’une seule erreur pourrait lui coûter très chère. Elle sortit donc dans le couloir et se dirigea tout de suite vers le salon principal, en repassant dans sa tête la petite histoire qu'elle devait raconter.  

Grâce à Yoko et aux plans de monsieur Izumi, elle savait parfaitement dans quelle salle, le matin suivant, la rencontre se déroulerait: une chambre secrète, qui selon ses informateurs, était vaste comme un salon et accessible seulement par la chambre à coucher du propriétaire: c'était par là qu'elle devait arriver.  

Tandis qu'elle saluait d' un signe de la tête les personnes au fur et à mesure qu' elle les rencontrait dans le couloir, Kaori réfléchissait sur la stratégie qu’elle avait finalement mise au point : attendre au moins jusqu'à la moitié de la soirée, en essayant de ne pas attirer les regards et ensuite, une fois que le champagne aurait commencé à faire son effet sur les invités, s'éclipser sans se faire remarquer. Pourtant cela n'était pas du tout un bon plan, et elle commençait vraiment à s'en rendre compte que maintenant. En effet, qui pouvait l' assurer que au coeur de la fête et avec le cerveau imbibé d’alcool, le propriétaire du bateau ne se serait pas isolé dans sa chambre avec une quelconque jolie fille ? Elle ne pouvait évidemment pas se permettre de tout risquer en attendant le moment idéal ; elle devait placer les micro espions plus tôt, beaucoup plus tôt.  

Le salon central du troisième niveau du yacht, une très belle pièce en style victorien, était eclairé par de splendides lustres de cristal; au centre, une longue table, garnie de toutes sortes de gourmandises, souhaitait la bienvenue aux invités et autour de celle-ci, se trouvaient de petites tables préparées pour tous ceux qui préféreraient un dîner traditionnel au Buffet. En regardant autour d'elle, Kaori remarqua tout de suite les gardes à chaque porte, les invités déjà en pleine conversation et, juste devant l'entrée, un homme petit et trapu qui, par les manières et les sourires qu'il prodiguait à droite et à gauche, devait être le propriétaire. L' homme la vit et alla vers elle, en la plongeant rapidement dans une profonde crise d'angoisse :  

" Oh mon Dieu! Et maintenant comment vais-je m'en sortir ? " se demanda-t-elle terrorisée.  

— Benvenue! — s' exclama-t-il en lui souriant, et il lui embrassa la main, en la faisant ainsi rougir sous la surprise d'un pareil geste.  

— Ah, merci.... — bégaya-t-elle, très embarrassée.  

― S'il vous plait, dites-moi que ce soir nous nous rencontrons pour la première fois : ce serait impardonnable de ma part d'avoir oublié une beauté aussi rare. —  

En entendant tous ces compliments, Kaori regagna son assurance.  

" Si seulement tu pouvais me voir maintenant, Ryo! " pensa-t-elle " Tu ravalerais tous les mots méchants que tu me dis toujours ". Elle sourit à cet homme et, avec des manières parfaites elle répondit:  

— En effet, c' est la première fois que j'ai l'honneur de vous rencontrer, Monsieur Inoue, je m'appelle Mayuko Akitawa, et je suis la nièce de Toshio Izumi. —  

Inoue sursauta: — Mais certes, Izumi... bien sûr! — s' exclama-t-il prestement, essayant de masquer un léger désappointement.  

Elle s'en rendit compte et courut aux abris:  

— Pendant de longues années, j’étais loin du Japon, Monsieur, et je ne sais pas précisément quel genre de rapports vous lient à mon oncle. Toutefois je le connais plutôt bien et je sais qu' il a un caractère difficile. J'espère que ma présence ici, ne vous importune pas.... —  

Kaori le regarda doucement afin d' obtenir ce qu'elle voulait, en espérant que les rapports entre ces deux n'étaient pas trop tendus, mais Inoue l’empêcha de finir sa phrase:  

— Mademoiselle, jamais de la vie! Certes, peut-être que moi et votre oncle nous sommes, comme on dit, 'à couteaux tirés' mais je considère votre présence ici comme le premier pas vers une future réconciliation; et croyez moi, en regardant vos très beaux yeux, je ne pourrais pas désirer un futur différent. —  

Kaori fit à peine un signe de remerciement, mais en elle-même elle jubilait pour tous ces compliments qui, bien que maniérés, témoignaient de son succès.  

Peu après, la fête commença : l'orchestre entreprit de jouer, les serveurs commençèrent à offrir aux invités des hors d'oeuvre et du vin et Kaori, qui ne savait pas que faire, se mit à tourner dans la salle, en proie à l'inquiétude.  

Elle s'aperçut que non seulement Inoue, mais même beaucoup d'autres invités l'avaient remarquée et qu’ils ne la quittaient pas des yeux.  

" Il ne manquait plus que ça! " pensa-t-elle " Et maintenant que faire ? Si ça continue comme ça, je ne reussira sûrement pas à passer inaperçue! Je le savais, cette robe est trop provocante... Bon sang, que de regards, mais vont-ils tous tenter leur chance avec moi ? "  

Elle continua son chemin en faisant semblant de rien remarquer, jusqu' à ce qu'un jeune homme, elégantement vêtu en smoking, l' approcha:  

— Excusez-moi mademoiselle, voulez-vous danser? — demanda-t-il.  

Elle lui sourit gentiment mais refusa: il était déjà le quatrième en moin d'une demi-heure qui avait essayé d' entamer une conversation avec elle en utilisant une éxcuse ou une autre.  

" Dommage! " pensa-t-elle tandis que le jeune s' éloignait " Celui-là était même mignon. "  

Si elle n' avait pas eu à travailler, cela aurait agréable de passer la soirée à danser, au nez de Ryo qui la jugeait une femme sans charme. Sans qu'elle s’en aperçoive, il se fit neuf heures et Kaori commença à avoir faim: elle sentait son ventre grogner et l'odeur appétissante de toutes ces assiettes ne l'aidait pas du tout. Mais contrairement à elle, les autres invités ne semblaient pas avoir d’appétit, ils se comportaient même avec indifférence: aucun d’entre eux ne paraissait se régaler, et lorsque les serveurs s' approchaient en leur tendant les assiettes, ils acceptaient comme s'ils le faisaient seulement à cause de leur éducation. En fait, à bien y regarder, personne n’interpellait les serveurs ou ne se servait à la table du buffet.  

" Je peux pas me comporter différemment que eux... je me ferais découvrir tout de suite " pensa Kaori affligée " Je suis condamnée à mourir de faim... Dieu sait combien de temps il faudra que j' attendes avant que ces stupides serveurs me remarquent ! Il y a tellement de monde ici... "  

Essayant de ne pas y penser, elle détourna les yeux en se tournant vers l'autre côté de la salle et resta surprise:  

" Oh, regarde-moi ça! Celui-là mange assis à la table... Ces gens ne sont donc pas tous pareils...... eh eh.... « Le petit bonhomme qui mange »... Mon Dieu, comme je l'envie! Pourtant... certes il est presque dégoûtant... avec sa tête abaissée sur le plat."  

Kaori se retrouva à sourire à ce spectacle, et pour un instant, elle pensa qu'elle n'était pas le seul être humain dans ce salon. Certes, ce type était plus proche des animaux que des hommes, mais au moins il était indubitablement plus vivant que tous ces richards froids et détachés qui l'entouraient. Tandis qu'elle était adsorbée à regarder cet homme, Inoue arriva derrière elle:  

― Mademoiselle Mayuko, aimerez-vous un peu de langouste? ―  

Les larmes montèrent aux yeux de Kaori, elle aurait voulu hurler: « Oui merci, bien sûr que j' aimerais! » mais elle se limita à un: ― Ben, oui, pourquoi pas? ― et elle prit avec insouciance le plat qu'on lui venait de lui offrir. Inoue lui offrit même son bras:  

― C'est vraiment dommage qu' une aussi belle fille que vous doive rester ici à observer les alentours, toute seule ― commença-t-il ― Je vais vous présenter un peu des personnes les plus influentes de Tokyô, ainsi vous pourrez compenser toutes ses années d'absence et vous amuser comme tous les autres. ―  

― Je vous remercie ― bredouilla Kaori, la bouche pleine, et bien que à contrecoeur, elle fut obligée de poser presque immédiatement son plat sur une table, en ne réussissant pas en aucune façon à manger et en même temps se promener bras dessus bras avec cet homme. Toutes les attentions du propriétaire n'étaient pas du tout un hasard ou un simple acte de gentillesse, Kaori le savait bien, mais d' ailleurs si elle l' avait éloigné avec froideur, comment aurait-elle pu se débrouiller parmi tant de personnes? Elle pensa qu'avec un peu de chance, Inoue lui présenterait même l'homme qu'elle cherchait et peut-être,- mais seulement peut-être -, elle pourrait réaliser la partie la plus audacieuse de son plan: placer un micro caché sur les vêtements de ce même industriel.  

Environ une heure s' était passée employée aux présentations, aux phrases de circonstance, et aux sourires. Sans compter l'ennui mortel des discours que Inoue, entre deux présentations, se sentait obligé de faire, et donc le voilà lancé à parler de finance, affaires et ainsi de suite. Plus le temps passait, plus cet homme devenait collant: certains regards terribles qu'il lui lançait et ses manières commençaient à la faire se sentir plutôt mal à l'aise.  

" Si ça continue comme ça, cette nuit je devrais barrer la porte de ma chambre avec l'armoire, pour le tenir éloigné " pensa-t-elle préoccupée.  

Puis, soudainement, l' homme s'immobilisa et il lui sourit satisfait:  

― Bien, je crois que nous pouvons nous arrêter ici ― s' exclama-t-il tout content ― Vous devez être déjà un peu fatiguée de vous rappeler de tous ces noms, non ? ―  

― Heeein?! ― Kaori était deçue: aucune des hommes avec lesquels elle avait parlé n'était celui qu' elle cherchait.  

― Mayuko, mais... quoi, vous voudriez continuer?! ― s' exclama l'autre surpris ― et moi qui croyais que vous vous ennuyiez! ―  

― Vous plaisantez?! ― répliqua-t-elle ― c'est tout très intéressant pour moi... ―  

― Vous voyez ma chère, ― reprit il en lui passant nonchalamment un bras autour de sa taille, ― il y a plus que cinq cents personnes réunies ici ce soir. Ce serait difficile pour moi de vous les présenter toutes. Si pourtant, vous étes particulièrement intriguée par quelqu'un entre elles, n' hésitez pas à me demander. Il n'y a rien que je ne pourrais vous refuser... ― et tout en disant ces mots, Inoue la serra plus fort contre lui. Kaori se dégagea de cette étreinte lentement, en réprimant le désir de plus en plus fort de lui envoyer un coup de poing dans le visage et elle decida de s'éloigner de lui avant qu'il ne soit trop tard.  

― Alors je m'en rappellerai, merci. Ce tour a été vraiment « illuminant », pour ce soir ça suffira. Et puis... ― continua-t-elle d' un regard eloquent ― je vous ai assez soustrait à l'attention des autres invités.... beaucoup de gens demande après vous... -  

Inoue encaissa le coup sans le montrer et il sourit:  

― Alors... je vous laisse libre de vous promener un peu seule ― dit-il ― à plus tard! ― Kaori lui fit un signe de salut et elle le regarda soulagée tandis qu'il s' éloignait.  

" Enfin! " pensa-t-elle " Espérons qu'il oubliera jusqu'à mon existence et qu' il ne viendra plus à me casser le pieds. Des types de la pire espèce : plein de belles paroles mais au fond ils ne veulent qu' une chose. Ahlala, l'heure la plus ennuyeuse de toute ma vie... et qui plus est je n'ai rien fichu... Maintenant, parmi toutes ces personnes, comment vais-je faire pour trouver Masanori Ueda? Peut-être que je devrais me contenter de mettre les microphones dans la salle secrète... Ca serait déjà assez compliqué! "  

En refléchissant sur ce qu'elle devait faire, Kaori regarda autour d'elle: laisser le salon en cet instant aurait été un peu prématuré, mais entretemps que pouvait-elle faire? Elle s'approcha distraitement d'un hublot et elle regarda dehors en s'apercevant avec effarement que le bateau bougeait et qu'il se trouvait déjà hors du golfe: pourtant Yoko lui avait dit que pendant ce genre de party, le bateau restait toujours à quai; pourquoi donc s' éloignait-il?!  

A suivre CHAPITRE 4- Imprévus 

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