Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 111 capitoli

Pubblicato: 21-01-21

Ultimo aggiornamento: 01-06-21

 

Commenti: 44 reviews

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Romance

 

Riassunto: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content of R fanfictions, but we don't have time to read evrything and trust the authors on knowing the boundaries. So if you read something that doesn't seem correctly rated, please contact me.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Capitolo 78 :: Chapitre 78

Pubblicato: 16-04-21 - Ultimo aggiornamento: 16-04-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 78  

 

Soucieux, Mick attrapa Kaori et la souleva, la portant jusqu’au canapé. Il regarda son visage livide, ses yeux clos et chercha son pouls, soulagé de le trouver sans encombre. Il avait à peine eu le temps d’arriver à elle après qu’elle l’ait appelé d’une voix faible en sortant de sa chambre, s’agrippant au bâti, et de la rattraper alors que ses jambes cédaient sous elle.  

 

- Mick…, entendit-il dans un murmure.  

- Tout va bien. Tu t’es évanouie et je t’ai rattrapée. Il n’y a pas de dommage. Comment tu te sens ?, l’interrogea-t-il, inquiet.  

- En pleine forme., murmura-t-elle, forçant un sourire sur ses lèvres.  

- Tu gardes le sens de l’humour, c’est bien. Reste allongée. Je vais te chercher un jus d’orange. Ca te fera peut-être du bien., lui dit-il, caressant ses cheveux affectueusement.  

 

Elle se laissa chouchouter jusqu’à se sentir capable de s’asseoir puis de se lever pour aller petit déjeuner.  

 

- Tu dois manger, Kaori., lui enjoignit Mick, la regardant picorer.  

- J’ai cette sensation que quelque chose va arriver., lui avoua-t-elle, une main sur son estomac noué.  

- Il ne va rien arriver, Kaori. Tu es juste épuisée et anxieuse. Peut-être que la seule chose qui va arriver, c’est Ryo., suggéra-t-il, lui adressant un sourire.  

 

Il ne se demanda même pas pourquoi, à sa réponse, elle éclata en sanglots. C’était la même chose dès qu’ils en parlaient. Sachant la réaction qu’il aurait, que lui parler de sa grossesse, la confirmer causerait leur séparation, elle se mettait à pleurer. Il ne pouvait même pas lui suggérer de l’appeler. Il pouvait juste espérer que son ami avait reçu son message et pris la bonne décision et, dans le cas contraire, qu’il saurait trouver les mots pour la déculpabiliser.  

 

- Tu ne sais pas ce qu’il va dire. Alors arrête d’y penser., lui conseilla-t-il, posant une main sur la sienne.  

- Je sais très bien ce qu’il va me dire : qu’il n’en veut pas et il sait très bien ce que ça veut dire pour nous parce que je lui ai déjà dit que je n’avorterai pas. C’est de ma faute tout ça. J’aurais dû faire plus attention, ne pas oublier ma pilule, lui dire de mettre un préservatif… J’aurais dû être plus prudente. C’est de ma faute, tu comprends. Je vais le faire souffrir et ce sera uniquement de ma faute., lui dit-elle.  

- Kaori, Kaori, Kaori… dois-je te rappeler les cours de biologie ? Je pense qu’au Japon, les bébés se font comme aux Etats-unis, non ?, plaisanta-t-il pour tenter de la calmer.  

 

La remarque la fit au moins rire un peu et il posa la main sur sa joue, essuyant ses larmes.  

 

- Il faut être deux pour faire un bébé, Kaori. Ryo a autant de responsabilités que toi et je dirais même encore plus parce que c’est lui qui n’en veut pas. C’était encore plus à lui de faire attention. S’il ne voulait vraiment pas d’enfant, il aurait pu subir une légère intervention chirurgicale et c’était fini. Il n’avait sinon qu’à mettre un préservatif., lui dit-il.  

- J’ai accepté tout ça, Mick, et je pourrais encore mettre fin à ma grossesse si elle est avérée. Si je l’aimais autant que je le dis, je le ferais, non ?, lui opposa-t-elle.  

- S’il t’aime autant qu’il le dit, il accepterait ce bébé., objecta-t-il.  

 

Il reçut sans ciller son regard noir. Il reconnaissait bien là son caractère de tigresse, son besoin instinctif de protéger l’homme qu’elle aimait.  

 

- Je t’interdis de dire qu’il ne m’aime pas ! Ce n’est pas vrai !, s’écria-t-elle, se levant d’un bond.  

- Kaori, calme-toi., lui conseilla-t-il alors qu’elle blêmissait.  

- Arrête de vouloir me protéger ! Ryo est ton ami ! Moi, je suis la…, commença-t-elle avant de sentir ses pensées se brouiller.  

- Tu es la femme qui va s’évanouir pour la deuxième fois en une heure si elle ne s’allonge pas., lui dit-il, passant un bras autour de sa taille pour la soutenir.  

- Tu dois te calmer, Kaori. Arrête de tirer des plans sur la comète et attends de savoir, déjà si tu es enceinte et ensuite la réaction de Ryo. Il t’aime comme il n’a jamais aimé personne. Peut-être qu’il a besoin de se retrouver au pied du mur pour enfin accepter de revoir sa position. Peut-être qu’il se sentait à l’aise parce que tu ne l’as jamais poussé hors de sa zone de confort ou juste ce qu’il fallait pour le faire avancer sans le brusquer. Mais parfois, un bon coup de pied aux fesses qui mène dans les orties, ça fait mal mais ça ne tue pas., ajouta-t-il, la faisant s’allonger sur le divan.  

- Tu crois ? Je ne veux pas le perdre et, si j’avais été plus vigilante…, répondit-elle.  

 

Mick posa un doigt sur ses lèvres pour la faire taire. Cela faisait maintenant près d’une semaine que le refrain revenait et montait en puissance comme si elle avait un besoin impérieux de s’autoflageller pour le mal qu’elle allait faire à son ami, comme si elle ne tenait même pas compte du fait que, si Ryo restait sur sa position, elle se retrouverait seule avec le bébé sans savoir s’il serait là un minimum ou pas du tout, s’il la laisserait tomber à regrets ou comme une vieille chaussette, et qu’elle souffrirait également de la séparation car il ne doutait pas une seconde des sentiments qu’elle portait à son compagnon.  

 

- Je ne veux plus entendre cette chanson-là, Kaori. Je veux bien être là pour t’écouter et t’épauler mais je ne veux plus t’entendre endosser toute la responsabilité et lui toute la souffrance alors que vous étiez deux pour le faire, ce bébé. Tu ne l’as pas violé à ce que je sache…, lui retourna-t-il, très sérieux.  

 

Elle secoua négativement la tête et se mordit la lèvre pour en contenir le tremblement ainsi que la nouvelle vague de larmes qui arrivait. Ils s’étaient aimés, juste aimés comme deux âmes qui allaient devoir vivre longtemps séparées, sans savoir que, par leur acte, ils créeraient cette vie qui les séparerait définitivement.  

 

- Fais-moi une petite place. Tu as besoin de dormir., lui conseilla-t-il, se glissant à ses côtés et la laissant venir contre lui.  

- Essaye d’oublier tout cela pour le moment et ferme les yeux. Ecoute juste le vent qui souffle doucement dans les arbres et les oiseaux qui chantent. C’est tout ce qui compte., lui murmura-t-il, caressant son épaule, sachant la fenêtre ouverte.  

 

Même s’il ne faisait pas froid, il attrapa la couverture qu’il avait ramenée quelques jours plus tôt quand il l’avait trouvée endormie au même endroit, et la remonta sur elle. Il créa un cocon autour d’elle, comme il l’avait vue faire instinctivement en dormant, et resta près d’elle, ses doigts allant et venant sur l’arrondi de plus en plus doucement. Il fallut un moment pour sentir son corps se détendre un peu et près d’une heure pour la voir fermer les yeux et s’endormir, une heure qu’ils passèrent en silence, simplement enlacés. Il ne savait ce que ferait Ryo mais il savait ce que lui ferait s’il campait vraiment sur ses positions : il serait là pour elle. Il ne quitterait pas Kazue mais il ne laisserait pas Kaori seule. Il serait là pour l’aider et l’accompagner si elle en avait besoin et il était persuadé que Kazue comprendrait et accepterait.  

 

Quand il fut sûr qu’elle était profondément endormie, il la laissa et alla faire le tour de la maison et des environs, voulant s’assurer que tout allait bien, qu’il n’y avait pas de traces de passage autre que celui d’animaux autour de la maison, que la voiture n’avait pas été trafiquée pendant la nuit… C’était son rituel trois fois par jour en plus de la promenade qu’ils faisaient en début d’après-midi, les seuls moments où il sortait de la maison. Il avait craint un moment de voir débarquer la police après le typhon mais personne n’était venu et c’était aussi bien ainsi. La maison n’avait subi aucun dégât à part quelques tuiles déplacées qu’il avait remises en place sous le regard anxieux de son amie et quelques branches arrachées qu’ils avaient ramassées à deux.  

 

Il n’avait pas voulu contribuer à son malaise mais lui aussi avait la sensation que quelque chose allait arriver et il poussa un peu plus loin sur le chemin qui menait à la maison pour vérifier que les capteurs fonctionnaient bien. Satisfait, il rebroussa chemin, sachant que, si une voiture arrivait, il aurait deux minutes pour mettre Kaori à l’abri. Il aurait aimé pouvoir faire le tour des autres capteurs disposés autour du chalet mais il ne voulait pas s’éloigner trop longtemps.  

 

Depuis une semaine, son appréhension avait doublé. Outre le stress de savoir s’ils seraient débusqués, il craignait maintenant de voir son amie faire une fausse couche car il n’avait aucun doute sur le fait qu’elle était enceinte. Il ne l’avait jamais vue aussi peu maîtresse de ses émotions, changer d’humeur aussi vite et il y avait les autres signes physiques qui laissaient peu de place au doute. Vu son état d’anxiété, c’était une conséquence possible et il la redoutait fortement. C’était l’une des raisons pour laquelle il l’entourait énormément.  

 

Dès lors, il ne savait dire si ce mauvais pressentiment était plus lié à leur situation générale ou à la grossesse de Kaori. Peut-être que c’était tout simplement la fatigue qui pesait et, franchement, c’était la réponse qu’il espérait le plus mais à laquelle il s’attendait le moins. Vu leurs vies depuis quelques mois, il avait tendance à opter pour la version pessimiste et il croisait les doigts pour qu’elle soit uniquement liée à leur cachette et non à la petite vie qui grandissait.  

 

Soucieux sans le montrer, il retourna au chalet où il s’assit à même le sol à côté du divan où son amie dormait toujours et entreprit de nettoyer son arme. Pièce par pièce, il démonta le revolver avant de les frotter une à une dans le moindre détail avant de les remonter, graissant ce qui avait besoin de l’être. Satisfait, il arma à vide pour voir si la chambre revenait bien en place avant de pointer vers la porte pour voir si la mire était bien alignée. Cela fait, il vérifia le chargeur, le vida de ses balles avant de le nettoyer, de remettre les munitions dedans avant de l’insérer dans l’arme. Il était prêt. Quiconque viendrait recevrait un accueil digne de ce nom en fonction de ses intentions.  

 

Cela faisait maintenant six semaines et deux jours qu’ils étaient partis, une longue période pour renforcer toutes les résolutions. Leur fugue ne servirait pas à rien. Il ne laisserait personne les surprendre et leur faire du mal.  

 

Voyant l’heure tourner, il réveilla doucement Kaori. Dans le brouillard, elle se laissa guider jusqu’à la salle de bains sans réfléchir et fila sous la douche, se lavant machinalement. Ses mains s’immobilisèrent sur le bas de son ventre un instant et elle eut bien du mal à juguler la bouffée d’anxiété qui monta en même temps que l’immense joie de porter la vie en sentant le léger renflement sous sa paume. L’ambivalence des sentiments qui l’agitaient était clairement déstabilisante pour elle et elle ne savait dire si elle avait hâte ou non de revoir Ryo pour connaître sa position.  

 

Elle voulait parfois croire qu’il accepterait ce bébé comme Mick le lui disait mais cet espoir mourait rapidement en se souvenant de la dernière fois qu’ils en avaient parlé. Lorsqu’il ne mourait pas totalement, elle ne pouvait que penser qu’il le ferait par obligation, par sens des responsabilités et elle ne savait ce qui était le mieux pour eux : rester à trois en jouant à la famille soudée ou se séparer et essayer de trouver le bonheur loin l’un de l’autre.  

 

Sentant de nouveau la tension monter et ne voulant pas de nouveau tomber dans les pommes alors que Mick avait déjà assez à faire, elle chassa avec plus ou moins de difficultés ces pensées. Elle devait au moins essayer de rester calme cette après-midi. Elle pouvait le faire, pour elle, pour Mick qui l’entourait si bien depuis qu’il avait su, pour le bébé qui n’avait pas besoin de toute cette anxiété pour grandir. Un peu plus maîtresse de ses émotions, elle sortit de la douche et alla s’habiller, pestant quand elle s’aperçut qu’elle ne pouvait plus fermer son jean.  

 

- Nouvelle mode ?, la taquina Mick, voyant le bouton ouvert.  

- Un pas de plus vers la confirmation…, répondit-elle, d’une voix plus ou moins égale.  

- Tu peux te balader en culotte si tu veux. Je ne m’en plaindrai pas., plaisanta-t-il pour la sortir de sa morosité.  

 

Il reçut une serviette en pleine tête en réponse et se tourna pour voir son regard noir, pas si noir que ça d’ailleurs.  

 

- Je vais faire à manger., le prévint-elle.  

- Super ! J’adore quand tu cuisines., s’exclama-t-il, ravi de la voir s’activer en meilleure forme que le matin.  

- Je sens qu’on va se régaler., lui apprit-elle, se lavant les mains.  

- Vraiment ? Que nous proposes-tu ?, lui demanda-t-il, se levant et la rejoignant.  

- Des nouilles sautées aux légumes à ma façon., répondit-elle, sortant tout ce dont elle avait besoin et du chocolat.  

- Tu ne vas pas grignoter avant le repas ?, fit-il, sentencieux.  

- Non. Le « à ma façon » signifie une sauce au chocolat., lui apprit-elle, réprimant le fou-rire qui menaçait de la prendre en voyant l’air affolé de son ami.  

- Je te propose plutôt de grignoter un carré de chocolat avant., répliqua-t-il, plus conciliant, cassant un morceau et le lui tendant.  

 

Kaori l’accepta avec plaisir même s’ils mangeraient dans peu de temps et Mick le glissa entre ses lèvres, heureux, bien que surpris, du changement d’humeur de son amie.  

 

- Où est ton sens de l’aventure, Mick ?, le taquina-t-elle.  

- Il est là et déjà bien servi. Donc les pâtes…  

- Nouilles…, le corrigea-t-elle.  

- Soit, les nouilles au chocolat, très peu pour moi. Je rêve plutôt d’une pizza ou d’un steak grillé ou d’un hamburger pour le moment., lui répondit-il.  

- J’aurais aimé pouvoir faire quelque chose pour toi mais ça fait un moment qu’on n’a plus ce qu’il faut au congélateur. D’ailleurs, il faudra qu’on refasse des courses si on doit encore rester., lui apprit-elle, redevenant morose.  

- On avisera la semaine prochaine, Kaori. Un jour à la fois…, lui conseilla-t-il.  

 

Ils déjeunèrent en discutant de tout et de rien puis regardèrent les informations, espérant sans le dire avoir ainsi des nouvelles. Rien, toujours rien, conclurent-ils silencieusement, plongeant un moment qui dans ses pensées, qui dans un livre pour reprendre le dessus sans inquiéter l’autre jusqu’au moment où Mick se leva et lui tendit la main.  

 

- Si on allait marcher un peu ?, lui proposa-t-il, voyant ses paupières baisser.  

 

Un peu d’air frais lui ferait du bien et, vu qu’ils étaient en milieu d’après-midi, ça lui laisserait le temps de se reposer un peu avant le dîner. Elle accepta et ils sortirent faire le tour de la maison par le même chemin qu’ils avaient emprunté les quatre dernières semaines.  

 

- Tu crois que Miki a accouché ?, lui demanda soudain Kaori.  

- Je ne sais pas. Je n’espère pas et, dans le cas contraire, j’espère que tout s’est bien passé et qu’on pourra vite rentrer pour aller la voir., répondit-il.  

- Moi aussi. Ils me manquent tous, même Shin. J’espère qu’il n’a pas eu de problème de santé avec cette histoire., soupira-t-elle, soucieuse.  

- Qui l’eut cru ? Tu t’inquiètes pour l’affreux beau-papa., plaisanta Mick.  

- Ex-affreux beau-papa. Tout le monde a droit à l’erreur et on sait que les peines d’amour peuvent faire très mal., lui dit-elle d’une petite voix.  

- On n’en est pas encore là., répliqua-t-il, prenant sa main.  

- Si tu le dis…  

 

Ils finirent leur tour en silence et, à peine rentrés, Mick la força à s’allonger.  

 

- Je vais bien. Je suis à peine fatiguée., lui opposa-t-elle, se redressant.  

- Si tu es à peine fatiguée, dans une demi-heure, tu seras debout. En attendant…  

 

Il la repoussa en arrière et l’enferma sous la couverture avec un grand sourire. Elle ressortit la tête et lui tira la langue, amusée, avant de le regarder plus calmement.  

 

- Kazue aura bien de la chance de t’avoir à ses côtés quand vous attendrez votre enfant., lui confia-t-elle, un peu envieuse de son amie.  

- Peut-être qu’elle n’appréciera pas que je la couve autant. Peut-être que son début de grossesse sera moins difficile, on ne sait pas. Pour le moment, tu es sous ma responsabilité et je ferai tout mon possible pour que tu sois bien., lui affirma-t-il.  

- Tu… Tu resterais avec moi ?, lui demanda-t-elle d’une petite voix.  

- Moi, tu sais, quand une jolie femme me demande à venir dans mes bras, je ne peux pas résister…, la taquina-t-il, se glissant à ses côtés sous la couverture.  

 

Il sentit sa main se poser sur son ventre et sa tête sur son épaule et posa ses doigts sur la sienne. Kaori ferma les yeux, appréciant la chaleur réconfortante du corps de son ami. Elle avait juste besoin de cela, de le sentir à ses côtés, de ne pas se sentir seule. Elle n’avait envie de rien de plus que de son amitié et du soutien qu’elle lui apportait. Elle savait que, sans lui, elle aurait certainement sombré depuis un moment. Se sentant protégée, elle s’endormit.  

 

Mick ne bougea pas d’un pouce, somnolant doucement également, tout en laissant ses pensées voguer sans leur donner de direction. Avec Kazue, ils avaient déjà parlé enfant mais sans vraiment se donner d’échéance. Il devait avouer que la situation actuelle, même si elle était stressante à cause des circonstances, lui donner envie de voir ce projet se réaliser. Il esquissa un léger sourire, se disant que, malgré tout, il avait le temps de faire les choses dans l’ordre. Noël serait une belle date pour demander en mariage sa compagne. Leur voyage de noces serait peut-être une belle occasion pour mettre en route l’extension de leur famille. Il se raccrocha à cette idée, sentant une chaleur bienheureuse l’envahir, des images se créant, transformant, lui donnant un aperçu de ce que pourrait être leur futur.  

 

Soudain, une sonnerie se fit entendre et le ramena à la réalité. Il sortit le boîtier connecté au dispositif mis en place et se tendit : une voiture arrivait par le chemin.  

 

- Mick ?, l’appela Kaori d’une voix ensommeillée.  

- Quelqu’un arrive. Va mettre tes chaussures et, ensuite, tu vas dans la cachette., lui ordonna-t-il, approchant des fenêtres qui donnaient sur la route et fermant les rideaux.  

 

Il observa les images qui lui arrivaient en noir et blanc mais ne reconnut pas le véhicule ni les occupants, l’image étant trop floue. Voyant Kaori prête et tentant de soulever la trappe qui donnait dans le sous-sol, il alla l’aider.  

 

- Tu vas rejoindre la sortie arrière. Tu te souviens comment on y va ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Mais toi ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Quand tu entendras notre voiture tourner, tu me rejoins. Si on doit partir à pieds, je viendrai t’ouvrir quand ce sera dégagé. Compris ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui. Mick… Fais attention., souffla-t-elle alors qu’il fermait la trappe.  

- Promis, ma belle. Maintenant, silence. Attrape les bracelets lumineux., lui rappela-t-il juste avant de déposer le panneau dans son emplacement.  

 

Il aperçut vaguement la lumière et remit le tapis au dessus de la trappe pour en cacher l’existence, déplaçant la table basse pour encore plus détourner les soupçons. Plongeant la maison dans le noir, il approcha de l’entrée et, posté à une fenêtre, attendit l’arrivée du véhicule, signalée par le reflet des phares dans la maison.  

 

Sous le chalet, Kaori marcha prudemment, son cœur battant à tout rompre. A quoi devait-elle s’attendre ? Des coups de feu, le silence pesant d’une attaque à l’arme blanche ? Elle s’arrêta et s’appuya sur le mur en bois, le cœur au bord des lèvres, les jambes en coton. Elle n’avait pas le droit de flancher maintenant. Mick assurait sa sécurité, il avait été là tout du long bien au-delà de la mission que Ryo lui avait confiée et elle devait faire sa part du job. Il n’y avait pas que sa vie en jeu ou celle de Mick. Elle avait son bébé à protéger. Elle lutta contre sa faiblesse et avança, s’arrêtant devant le panneau qui bouchait la sortie pour attendre le signal qui viendrait, jetant au loin la lumière qui pouvait la trahir. Une longue attente commença…  

 

- C’est pas vrai…, souffla Mick, jetant un œil par la fenêtre lorsque la voiture s’arrêta et que les portières claquèrent.  

 

Sans plus attendre, il sortit, arme en main, et se dirigea vers les nouveaux arrivants.  

 

- Bon sang, vous m’avez fichu une trouille bleue., leur dit-il, accueillant Ryo, Kazue, Kenji et le garde du corps.  

 

Il salua à peine les trois hommes et enlaça sa compagne, l’embrassant langoureusement.  

 

- Tu m’as manqué, darling., souffla-t-il, la tenant contre lui.  

- C’est fini ?, interrogea-t-il, se tournant vers son ami et lui tendant la main.  

- Oui. Hide doit avoir toutes les preuves qu’il faut pour arrêter Alejandro. On n’attend que votre retour., l’informa Ryo, jetant un œil vers la maison, s’attendant à voir Kaori sortir.  

 

Elle n’arriva cependant pas et il s’inquiéta, se tournant de nouveau vers son ami.  

 

- Elle est à l’arrière, à la sortie du passage souterrain., répondit Mick à sa question muette.  

- Un passage souterrain ? Encore mieux que dans mes souvenirs., pipa le dirigeant.  

- C’est une porte cachée derrière une roue de charrette décorative., lui apprit l’américain.  

- Ryo…, l’interpela-t-il, soucieux de savoir ce qui allait arriver.  

- Ne t’inquiète pas, je m’occupe d’elle maintenant., lui répondit ce dernier avec un léger sourire.  

- Si on allait faire un tour ? On doit parler, non ?, proposa Mick à Kazue.  

- Je suis d’accord., approuva-t-elle.  

- Rentrez les gars. Il y a des bières dans le frigo et, ça, c’est pour les capteurs placés autour du chalet., leur proposa-t-il, leur donnant le boîtier.  

 

Pour les minutes à venir, il n’avait qu’un objectif : renouer avec sa compagne et s’assurer que tout allait bien entre eux. Un bras autour de sa taille, il l’emmena dans les bois, là où ils pourraient avoir un peu d’intimité pour discuter.  

 

- Je ne sais pas par où commencer, Kazue. Peut-être par je suis désolé. J’aurais aimé pouvoir te prévenir., s’excusa-t-il.  

- Ca m’aurait évité bien des larmes en effet., admit-elle, se souvenant de sa peine.  

- Je voudrais pouvoir trouver les bons mots pour te dire que ce n’est pas que tu comptes moins que mon amitié pour Ryo. Je peux seulement te dire qu’il est comme mon frère. Je ferais tout pour ma famille et, toi, tu en fais partie là., lui dit-il, prenant sa main et la posant sur son cœur.  

 

Il ne distingua pas bien ses larmes dans l’obscurité qui gagnait les sous-bois mais entendit son léger sanglot. Il posa la main sur sa joue et l’essuya.  

 

- Je t’aime, Kazue. Je t’aime sincèrement, de tout mon cœur. Il n’y a que toi qui compte., lui avoua-t-il.  

- Et parce que je t’aime et que je ne veux pas de cachotterie entre nous, je vais t’avouer que j’ai dormi avec Kaori plusieurs fois mais il ne s’est absolument rien passé d’autre. Elle avait juste besoin de quelqu’un pour la soutenir., lui confia-t-il anxieusement.  

- D’accord. Je te crois. Ryo m’a embrassée mais c’était juste pour faire enrager celui qui nous suivait ou Reika, je ne sais pas trop. Et j’ai emménagé chez lui à sa demande parce qu’il voulait me protéger. Je dormais dans la chambre d’amis., lui dit-elle d’une voix nerveuse.  

- Je me suis douté qu’il y avait une explication de ce genre. De toute façon, lui à côté de moi, c’est de la camelote., la taquina-t-il.  

- De la camelote bien appétissante, ma foi., pipa-t-elle, amusée.  

- Plus que moi ?, lui demanda-t-il d’une voix suave, l’enlaçant et l’attirant contre lui.  

- Je ne sais pas. Je ne me rappelle plus très bien de quoi tu as l’air…, le taquina-t-elle, glissant les bras autour de son cou.  

- Je vais me faire un plaisir de te rafraîchir la mémoire., murmura-t-il, se penchant pour l’embrasser.  

 

Ils savourèrent leur échange avant de retourner au chalet, main dans la main, s’enfermant dans la chambre.  

 

- Petite précision, les murs sont très fins., lui susurra-t-il à l’oreille avant de mordiller sa nuque.  

- M’en fous. Ils doivent se douter qu’on ne joue pas aux dominos., répondit-elle avant de retirer sa veste.  

 

Arrivé derrière la maison, Ryo avisa la roue et chercha comment la déplacer avant de comprendre qu’elle pivotait avec la porte. La voyant bouger sans avoir eu aucun signal, Kaori recula dans le conduit, terrifiée. Qu’était-il arrivé à Mick ? Est-ce qu’il était… Elle se sentit oppressée à l’idée que son ami avait pu périr sans qu’elle ait pu l’aider.  

 

- Kaori ?, entendit-elle soudain.  

 

Cette voix… Ryo… Elle n’arrivait pas à y croire et ce fut à la fois un soulagement et l’inquiétude qui la prirent. Malgré l’envie de le retrouver, elle ne se sentait pas capable d’esquisser le moindre mouvement.  

 

- Kaori, tu es là ?, l’appela Ryo une nouvelle fois, soucieux.  

- Oui., souffla-t-elle.  

 

Elle l’entendit avancer et finit par en faire de même, le retrouvant près de la sortie, guidée par le peu de lumière qui provenait de l’extérieur.  

 

- Je suis là., murmura-t-elle, touchant son bras.  

 

Elle se retrouva enserrée dans l’étau de ses bras et le serra en retour, profitant de ce dernier moment où elle pouvait avoir l’illusion que tout allait bien se finir. Elle écouta son cœur battre un long moment pendant que ses doigts caressaient ses cheveux, lui donnant presque envie de pleurer.  

 

- Tu vas bien ?, lui demanda-t-il, anxieux.  

- Oui. Et toi ?, lui retourna-t-elle, gagnant un peu de temps.  

- Beaucoup mieux maintenant. On sort de là ?, lui proposa-t-il, se sentant un peu à l’étroit dans ce boyau.  

 

Il glissa la main le long de son bras et entrelaça leurs doigts, l’entraînant à l’extérieur vers un banc où il la fit asseoir sur ses genoux, les bras autour de sa taille. La lumière qui venait de la maison les éclairait et il pouvait voir son visage défait. Il était temps d’abréger ses souffrances.  

 

- Tu m’as manqué, Kaori., lui avoua-t-il, ne sachant comment aborder le sujet.  

- Toi aussi. Ryo, je… je…, tenta-t-elle de lui parler de sa grossesse présumée, incapable d’aller plus loin, sa gorge tellement serrée qu’elle lui faisait mal.  

- Tu veux bien me rendre encore un service, Sugar ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle hocha la tête, prête à tout pour lui malgré ce qui devait se passer. Il leva la main et caressa son visage, un sourire rassurant aux lèvres avant de s’écarter d’elle et de sortir une boîte de sa poche intérieure.  

 

- Tu veux bien donner réalité à ce qui est devenu mon rêve cette semaine ?, l’interrogea-t-il.  

 

Ne comprenant pas de quoi il lui parlait, elle attrapa l’objet et le leva un peu pour pouvoir lire ce qui était écrit, incrédule.  

 

- Un test… un test de grossesse ?, balbutia-t-elle.  

- Oui et je t’en achèterai autant que tu voudras dans les années à venir, Kaori, jusqu’à ce que tu n’en veuilles plus., lui affirma-t-il, serein même s’il était anxieux du résultat.  

- Tu veux dire… Ne me dis rien dont tu ne sois pas sûr, Ryo… Pas sur ça, ce serait trop dur., répliqua-t-elle, son cœur battant à tout rompre.  

- J’aimerais que le résultat soit positif et je suis sûr de moi, Kaori. Je ne le fais pas par obligation ou pour te garder. J’en ai envie. J’ai fini par affronter mes fantômes, Kaori. Ca, je l’ai fait pour toi mais, prendre la décision d’avoir ce bébé si tu es enceinte, je le fais parce que j’en ai envie, vraiment., lui affirma-t-il.  

- Comment… Comment tu as su ?, l’interrogea-t-elle, le soulagement la gagnant.  

- Mick m’a envoyé un SMS et, si tu as un doute, il ne s’est rien passé avec Kazue. Je te le promets., lui affirma-t-il.  

- Je te crois… même si j’ai douté. Je suis désolée. Je n’ai pas vraiment tourné rond depuis quelques temps., s’excusa-t-elle.  

- Il est peut-être temps de lever le doute, non ?, lui proposa-t-il.  

 

Elle regarda le test puis lui et acquiesça, anxieuse maintenant pour une autre raison. Elle se leva et il la suivit à l’intérieur, l’attendant à la porte des toilettes. Il sourit, amusé, en entendant les légers bruits provenant de la chambre voisine, avant de s’absorber dans la contemplation des lieux. Il ne se souvenait pas précisément du chalet mais il ne regrettait en rien de les avoir envoyés ici. L’endroit était resté confortable. Malgré tout, dès que la porte s’ouvrit, il se tourna et croisa le regard bouleversé de sa compagne, un regard qu’il avait dû mal à déchiffrer pour une fois.  

 

- C’est positif., souffla-t-elle, se demandant si, malgré ce qu’il lui avait dit, il n’allait pas faire un bond en arrière et crier au scandale.  

 

C’était trop beau pour être vrai, pensait-elle. Ryo qui changeait d’avis du tout au tout sur le point sur lequel il était le plus fermé, ça relevait de l’impossible et, pourtant, après quelques secondes immobile laissant la nouvelle infuser, il l’enlaça et la souleva dans ses bras, la portant à sa hauteur pour l’embrasser.  

 

- Je t’aime., chuchota-t-il contre ses lèvres juste avant d’en prendre possession.  

 

Elle glissa les bras autour de son cou et se pressa contre lui, heureuse de le retrouver. Malgré la durée de leur séparation, leur baiser fut plus empreint de tendresse et d’amour que de passion.  

 

- Alors c’est vrai ? Tu veux vraiment avoir ce bébé ?, lui demanda-t-elle à voix basse, peinant à réaliser que son calvaire était enfin fini.  

- Oui., lui affirma-t-il avant de regarder autour de lui et de l’entraîner à l’extérieur.  

 

Il avait envie d’être seul avec elle encore un moment, loin des oreilles de ses deux hommes assis devant la télé comme si rien ne les entourait et des gémissements passionnés et crissements de lit de la chambre voisine. Il était sûr qu’il aurait pu faire mieux mais il ne voulait pas attendre.  

 

- Je te dois des excuses, Kaori., lui dit-il, l’amenant près du garde-corps alors que la nuit avait pris possession des lieux.  

- Pourquoi ?, s’étonna-t-elle, sentant ses mains se glisser sur elle et se poser sur son ventre.  

- Pour ce qui s’est passé dans mon bureau le jour de ton départ., répondit-il, revenant six semaines et demie en arrière.  

- Que se passe-t-il, Ryo ? Qu’a trouvé Mick ?, lui avait-elle demandé après être entrée dans son bureau  

- Un dispositif pour pirater nos données., lui avait-il répondu d’une voix neutre.  

- Quoi ? A ma place ? Mais qui ?, lui avait-elle retourné, tendue.  

- Vois par toi-même…  

 

Il avait mis en route la vidéo et elle s’était vue apparaître. Il n’oublierait jamais le regard qu’elle avait eu à ce moment-là, un mélange de surprise et d’incrédulité. Bien sûr qu’elle l’était puisque ce n’était pas elle sur la vidéo même si tout portait à le croire. Il savait ce qu’il allait lui demander et il savait ce que ça leur coûterait mais il ne voyait vraiment pas d’autre moyen.  

 

- Tu sais très bien…, avait-elle pipé, posant le doigt sur la date et l’heure.  

- Je sais mais les images…, avait-il commencé avant de s’arrêter et soupirer.  

- Les images sont ce qu’elles sont et je sais que ce n’est pas toi mais on a une opportunité et il faut qu’on la saisisse. Je sais maintenant qui est la taupe en interne : c’est Reika. Ils veulent que tu partes et que je la mette à ta place parce que c’est elle qui est la plus susceptible de te remplacer., lui avait-il expliqué.  

- Tu veux donc que j’accepte de porter le chapeau et tu me vires de la société ?, avait-elle supposé.  

- Oui mais ce n’est pas seulement de la société, Kaori. Si on le fait, il faut aussi qu’on fasse croire qu’on s’est séparés parce que ce n’est pas crédible que tu restes dans ma vie après ce que tu m’aurais fait., avait-il ajouté, craignant sa réaction.  

 

Elle l’avait observé un moment, indécise, ne sachant ce que donnerait cette séparation. Ils avaient tellement de choses à gérer, tellement de divergences qu’elle avait peur des conséquences.  

 

- Combien de temps ?, lui avait-elle demandé.  

- Honnêtement… Je ne sais pas, Kaori. Ce… C’est peut-être l’occasion pour toi de prendre un peu de recul., avait-il suggéré, détournant le regard.  

 

Avec le recul, ça n’avait peut-être pas été la meilleure réplique de sa vie, surtout à ce moment-là.  

 

- C’est pratique pour toi : tu débusques celui qui te veut du mal et tu amorces notre rupture., avait-elle suggéré, ses yeux se plissant.  

- Comment tu peux imaginer une chose pareille ?, lui avait-il retourné.  

- Comment je peux imaginer une chose pareille ? Je ne sais pas. Peut-être à cause des divergences qui nous opposent et que nous occultons quand on a quelqu’un à affronter, à cause du poste que je gardais pour Asami qui finalement ne reviendra pas et des doutes dont je t’ai fait part sur le fait de rester en place ? Je ne doute pas des sentiments qui nous lient, Ryo, mais je me demande dans quelle mesure ils peuvent suffire à nous unir face à tout ce qui nous sépare., lui avait-elle répondu, se levant, nerveuse.  

- Je pense que tu donnes trop d’importance à nos soucis. Peut-être que ce moment te permettrait de relativiser., lui avait-il opposé, accusant un mouvement d’humeur.  

 

A bien y réfléchir, c’était lui qui avait minimisé les choses. Il avait sous-estimé l’impact que pouvait avoir son entêtement à ignorer son passé sur ses décisions. Il le savait maintenant mais, à l’époque, il n’avait pas le courage de le reconnaître.  

 

- D’accord, donc c’est moi qui psychote. Merci Ryo. Tu veux que je parte sereine ou que je passe mon temps à prier pour qu’à mon retour, tu ne m’aies pas remplacée par une autre plus docile ?, l’avait-elle piqué.  

- C’est ce que tu penses de moi ? Tu crois si peu dans les sentiments que je te porte ? Je ne suis toujours à tes yeux que l’horrible collectionneur de femmes après tout ce temps qu’on a passé ensemble ?, avait-il rétorqué, blessé dans son amour-propre.  

 

Elle s’était retournée et l’avait observé un moment, les larmes lui montant aux yeux, s’en voulant d’avoir insinué cela.  

 

- Non, pardon. Je suis désolée. J’ai juste… Je ne sais pas… Peur de te perdre, je suppose., avait-elle balbutié.  

- Tu veux bien m’excuser, s’il te plaît ?, lui avait-elle demandé, venant lui faire face.  

- Oublie tout ça. On est tous les deux pris de court et ça va trop vite mais je n’ai pas le choix. Je ne vois pas de meilleure solution pour en finir., avait-il justifié, l’enlaçant.  

 

Ils étaient restés silencieux un long moment, simplement enlacés, avant qu’elle ne s’écarte de lui.  

 

- D’accord. Je vais le faire. Je m’en vais… mais comment je saurai quand revenir ?, l’avait-elle interrogé.  

- On trouvera. Mick saura., lui avait-il répondu, ayant encore plusieurs points à éclaircir.  

- Mick ?  

- Je ne te laisse pas partir seule. Mick sera avec toi. Je pense que celui derrière tout cela, Alejandro si je ne me trompe pas, tentera de venir vers toi, soit pour faire de toi une alliée, soit pour te tuer et éviter que tu ne viennes me mettre le doute., lui avait-il appris.  

- Je pourrais devenir son alliée et le piéger., avait-elle suggéré avec détermination.  

 

Il n’avait pas douté de sa volonté mais il n’avait pas imaginé non plus une seule seconde de la laisser seule face à leur persécuteur. Elle n’avait en rien le profil d’une espionne.  

 

- Non, je refuse de prendre le risque de te perdre définitivement., lui avait-il opposé.  

- Pourtant, ça pourrait être le cas., avait-elle balbutié.  

- On pourrait tous les deux s’apercevoir qu’on n’était pas faits pour être ensemble pendant cette séparation., avait-elle précisé, s’éloignant de lui.  

- Oublie ce que je viens de dire…, avait-elle soupiré, se reprenant.  

- Ca va juste trop vite. Tout va bien se…  

- Epouse-moi.  

 

Les deux mots étaient sortis de sa bouche avant qu’il y réfléchisse. La vérité était qu’il était terrifié à l’idée de la perdre et qu’il voulait s’assurer de la retrouver à la fin de toute cette histoire. Peu importait que ça aille à l’encontre de ses convictions profondes, c’était un moyen de la garder. C’était suffisant à ses yeux.  

 

- Pardon ?, lui avait-elle retourné, estomaquée.  

- Epouse-moi. Marions-nous. Ainsi tu sauras que je ne veux pas me débarrasser de toi., lui avait-il expliqué.  

 

Elle l’avait regardé en fronçant les sourcils et il ne s’était pas attendu à cela. Il avait pensé qu’elle sauterait de joie à l’idée d’obtenir l’une des deux choses qu’il lui refusait jusque là mais elle restait là, suspicieuse, l’observant comme si elle cherchait à comprendre ce qui se tramait.  

 

- Kaori, je sais qu’on ne peut pas aller à la mairie maintenant mais, viens, on signe un contrat et je te promets qu’à ton retour, on se marie sans condition aucune., lui avait-il proposé, sortant une feuille blanche et un stylo, commençant à griffonner un contrat simple entre eux qu’il avait signé et lui avait tendu.  

 

Elle avait approché et pris la feuille, lisant la simple phrase suivante : « Moi soussigné Ryo Saeba m’oblige à prendre pour épouse Mademoiselle Kaori Makimura sans condition aucune ni contrat de mariage et à une date consentie ultérieurement entre nous. ». Il se souvint de son regard incrédule qui avait viré couleur feu à ce moment précis et de la feuille qui avait été déchirée en mille morceaux qu’elle lui avait jetés à la figure ensuite.  

 

- Pour qui tu te prends, espèce de salaud arrogant ! Je ne suis pas un objet qu’on s’oblige à acquérir !, avait-elle crié.  

- Je ne veux pas d’un foutu bout de papier t’obligeant à un mariage dont tu n’as jamais voulu pour savoir qu’on se retrouvera à la fin. Tu me connais donc si mal ? Dis-moi juste que tu m’aimes, Ryo ! C’est tout ce que j’ai besoin de savoir, que tu m’aimes et que tu as confiance en nous pour surmonter nos problèmes !, avait-elle ajouté, les poings serrés.  

 

Ryo regarda la nuit noire et serra sa compagne contre lui avant de replonger à ce moment précis où il lui avait avoué ce qui l’avait poussé à sortir de ses retranchements.  

 

- Je t’aime, c’est plus qu’évident, mais… j’ai horriblement peur de te perdre, tellement peur que je suis prêt à tout pour m’assurer que je te retrouverai à la fin., lui avait-il confié, les mains dans les poches.  

- D’accord… mais tu vois, Ryo, pour moi, ce n’est pas une raison qui fonde un mariage sain et durable. Je te fais confiance pour tout faire pour que cette affaire finisse rapidement mais je refuse de t’épouser. On procède comment ?, lui avait-elle demandé, reprenant une attitude calme et posée.  

 

Moins de deux minutes après, elle était sortie du bureau en larmes sous le regard incrédule de son ami et des participants à la réunion.  

 

- Quand j’y repense, c’était vraiment la pire demande en mariage que je pouvais te faire…, se mit à rire Ryo, tenant contre lui sa compagne, sa compagne et leur enfant.  

- Je n’ai pas vraiment de point de référence mais je pense qu’un peut mieux faire ne serait pas inapproprié., concourut-elle avec un léger sourire.  

- J’avais tellement peur que tu m’en veuilles de t’avoir envoyé paître à ce moment-là., lui apprit-elle, posant les mains sur les siennes, soulagée.  

- Je l’ai bien mérité. Je venais de bafouer tout ce sur quoi nous avions fondé notre relation alors que je te demandais de faire un énorme sacrifice., lui opposa-t-il, caressant sa joue.  

- J’aurais certainement mérité une bonne gifle., plaisanta-t-il.  

- Ca peut toujours s’arranger., lui offrit-elle.  

 

Il sourit à sa réplique qui lui donnait un excellent tremplin pour continuer.  

 

- Tu as raison : ça peut toujours s’arranger., murmura-t-il, la lâchant et la tournant vers lui.  

- Tu ne veux quand même pas que je te gifle ? Ryo…, s’inquiéta-t-elle, le voyant mettre un genou à terre.  

 

Il leva les yeux vers elle, lui adressant un regard serein malgré sa nervosité.  

 

- Kaori Makimura, tu as éclairé ma vie depuis que tu y es entrée. Quand tu as refusé de m’épouser ce jour-là, je suis… Je ne sais pas en fait… J’ai su sans plus aucun doute que tu étais la femme de ma vie et que rien ne nous séparerait. Ce jour-là, quand tu m’as dit non, j’ai su que je voulais t’entendre me dire oui mais ce n’était ni le lieu ni le moment de te le demander… redemander pour le coup., se corrigea-t-il, prenant une profonde inspiration avant de continuer.  

 

Kaori le regarda, n’osant parler. Elle n’osait croire qu’après lui avoir annoncé qu’il voulait avoir leur bébé avec elle, il était en train de la demander en mariage. Si elle parlait, elle était sûre qu’elle allait se réveiller et s’apercevrait que ce n’était qu’un rêve.  

 

- Alors, voilà, Kaori, je t’aime comme je n’ai jamais aimé. Veux-tu m’épouser ?, lui demanda-t-il, ouvrant un écrin avec un solitaire orné d’un discret diamant.  

 

Elle regarda la bague puis son compagnon, sa vue se brouillant. Elle sentait son cœur battre fort et elle avait la tête légère.  

 

- Kaori… Tu…, bredouilla-t-il, un peu surpris par le temps qu’elle prenait à lui répondre.  

- Je… Je crois que je vais m’évanouir…, balbutia-t-elle, sentant ses jambes céder sous elle.  

- Ce n’était pas vraiment la réponse à laquelle je m’attendais., pipa-t-il, la rattrapant, inconsciente.  

 

Inquiet, il la souleva et l’emmena à l’intérieur.  

 

- On bouge les gars !, leur ordonna-t-il d’une voix urgente.  

- Qu’est-ce qu’elle a ? Il y a quelqu’un dehors ?, s’inquiéta le garde du corps, n’ayant reçu aucun signal du boîtier ni entendu de coup de feu.  

- Non, elle s’est évanouie…, murmura Ryo, inquiet, tapotant la joue de sa compagne.  

- Réveille-toi, Kaori.  

- Donne-lui deux minutes., lui conseilla Mick qui sortait de sa chambre, suivi de Kazue dont le visage radieux témoignait de son bonheur à retrouver son compagnon.  

 

Il lui amena une serviette humide et la tendit à son ami.  

 

- Ca lui arrive souvent ?, l’interrogea le futur papa.  

- C’est la deuxième, presque troisième fois aujourd’hui. Elle a déjà eu plusieurs vertiges cette semaine et elle est très fatiguée. Elle mange peu aussi., lui apprit l’américain.  

- Les joies de la grossesse. On ira voir un médecin dès que possible., affirma Ryo.  

- Rebonjour, Sugar., l’accueillit-il, voyant ses yeux s’ouvrir.  

 

Elle regarda autour d’elle, réalisant où elle était et ce qui s’était passé, et revint vers son compagnon, le fixant d’un regard si aimant qu’il se sentit frissonner.  

 

- Oui… C’est oui, Ryo., lui affirma-t-elle, posant la main sur sa joue. 

 


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