Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 111 capitoli

Pubblicato: 21-01-21

Ultimo aggiornamento: 01-06-21

 

Commenti: 44 reviews

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Romance

 

Riassunto: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content of R fanfictions, but we don't have time to read evrything and trust the authors on knowing the boundaries. So if you read something that doesn't seem correctly rated, please contact me.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Capitolo 95 :: Chapitre 95

Pubblicato: 10-05-21 - Ultimo aggiornamento: 10-05-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 95  

 

Ryo raccrocha et poussa un long soupir. Ce n’était pas la nouvelle qu’il attendait dans la journée. Ca remettait en cause tous les projets qu’il avait pour le week-end. Résigné, il se leva et sortit de son bureau. Kaori étant au téléphone, il attendit, s’asseyant sur le coin de son bureau. Jamais il ne se serait permis ce genre de choses avec Asami mais c’était Kaori et, s’ils avaient mis leurs limites, il y avait quand même plus de proximité voire d’intimité dans leurs gestes même si aucun n’était déplacé.  

 

- J’attends votre devis au plus vite. Bon week-end, merci., conclut-elle, raccrochant.  

- Excuse-moi de t’avoir fait attendre., lui dit-elle, se tournant vers lui.  

- Pas de souci sauf si tu te commandais un soin esthétique…, plaisanta-t-il, ce qui la fit sourire.  

- Qu’est-ce qui est ressorti de ton appel ? Ca avait l’air urgent…, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- Ca l’était. Je dois partir aux Etats-Unis immédiatement. Tu peux me réserver un billet dans le premier avion qui part pour Los Angeles, s’il te plaît, avec un billet retour open ?  

- On doit repasser par l’appartement avant de partir ?, l’interrogea-t-elle, pianotant déjà sur son clavier.  

- J’y vais seul, Kaori. Je fais l’aller-retour. Je boucle le dossier là-bas et je reviens. Ce sera trop fatigant pour toi. Je ne veux pas que tu viennes avec. Avec un peu de chance, je serai de retour demain soir ou dimanche matin., lui affirma-t-il.  

- Tu… Ca va être bizarre d’être à l’appartement sans toi., murmura-t-elle, réalisant qu’il ne changerait pas d’avis.  

 

Il la regarda, sentant le même pincement au cœur qu’elle. Ils devaient aller chercher les meubles pour le bébé ce week-end. Il n’y avait pas d’urgence mais ils avaient déjà dû remettre une fois. Ca le faisait enrager de perdre le contrôle sur des choses aussi simples. Aurait-il dû privilégier ses projets sur l’urgence professionnelle ? Est-ce que ce serait toujours pareil ? Ils prévoiraient des choses, un week-end au chalet, une soirée en famille et il bondirait dans le premier avion pour les affaires ? Il laisserait Kaori et leur enfant derrière lui ? Leur ferait-il vivre ce que Shin leur avait fait vivre à Maya et lui ?  

 

- Je sais. Je n’en ferai pas une habitude et je ne te mettrai pas toujours à l’écart. Quand ta grossesse sera finie, tu viendras quand tu voudras. On trouvera une solution de garde sur place pour le bébé pour pouvoir l’emmener avec nous lorsque les voyages seront trop longs… même pour les courts si tu veux., lui promit-il, culpabilisant.  

- Ryo, détends-toi., lui opposa-t-elle, se levant.  

 

Elle fit le tour du bureau et vint le rejoindre, se mettant face à lui. Elle voyait à son regard l’orage qui grondait dans son esprit et elle imaginait bien le genre de turpitudes qui devaient l’agiter. Elle n’était pas heureuse de le voir partir mais elle devait jouer son rôle et lui permettre de partir serein.  

 

- Je sais qui j’ai épousé et, il faut l’avouer, ça avait été un peu trop calme dernièrement. Tu as drastiquement réduit tes voyages sur la fin d’année. Tu es présent. Alors ne culpabilise pas parce que tu as une urgence à traiter. Et tu as raison, ma place actuellement n’est pas à des milliers de kilomètres au dessus de la terre pour un voyage aller-retour exténuant. Alors pars tranquillement, fais ce que tu as à faire et reviens vite., lui assura-t-elle, prenant ses mains.  

 

Il l’observa et l’attira à lui, l’enlaçant, reconnaissant de ce moment qu’elle lui offrait, de ce pardon qu’elle lui accordait.  

 

- Trop calme dernièrement ? On était sur la même planète ?, lui demanda-t-il, moqueur.  

- Dois-je te rappeler tout ce qui s’est passé depuis un an ?, l’interrogea-t-il, un sourcil levé.  

- Non, ce n’est pas la peine mais j’avais l’image d’un dirigeant qui volait aux quatre coins du monde à tout bout de champ et j’avoue que, depuis quelques temps, c’est plutôt le dirigeant pantouflard que j’ai face à moi., le taquina-t-elle, jouant avec sa cravate.  

- Pantouflard ? Tu veux me vexer ? Je t’ai donné l’impression de me la couler douce hier soir ?, lui murmura-t-il à l’oreille d’une voix suave.  

- C’est moi qui ai fait tout le travail., répliqua-t-elle avec un petit sourire.  

- Dois-je te rappeler la partie où tu étais allongée et te laissais faire avec plaisir ?, la questionna-t-il.  

- C’est vrai que j’ai apprécié… Tes doigts sont magiques., approuva-t-elle.  

- Après tout le mal que tu t’es donnée pour finir la frise, c’était la moindre des choses., conclut-il, repensant à cette soirée de travaux manuels qui s’était conclue sur un massage des pieds des plus agréables.  

 

Elle le regarda attendrie et l’attira vers ses lèvres.  

 

- Tu sais qu’on nous filme ?, murmura-t-il, sa bouche à peine à quelques millimètres de la sienne.  

- Je sais et on brisera légèrement les règles., répondit-elle avant de fermer la distance.  

 

Ils s’embrassèrent tendrement un moment, leurs bras entourant l’autre, sans chercher plus que la simple sensation d’être l’un avec l’autre. Au bout d’un moment, Kaori s’écarta et alla à l’imprimante chercher une impression sortie entre temps.  

 

- Si tu veux revenir tôt, il faut te dépêcher. Ton vol est dans trois-quarts d’heure., lui apprit-elle, lui donnant la feuille avec les détails de la réservation pour deux billets.  

- Je vais chercher mes affaires., acquiesça-t-il, la prenant.  

- Je préviens Kenji pour qu’il soit prêt et ton garde du corps aussi., lui répondit-elle.  

 

Elle le regarda disparaître dans son bureau et soupira. Elle n’avait vraiment pas envie de le voir partir mais ça faisait partie du deal qu’elle avait accepté et elle ferait face. Elle attrapa le combiné par dessus le bureau et appela Kenji pour le prévenir du départ imminent de Ryo.  

 

- Je suis prêt. Ecoute, si tu as envie d’aller chercher les meubles toute seule, je comprendrais., lui affirma-t-il, deux sacs sur l’épaule.  

- Hors de question de te défiler. Soit je profiterai de l’appartement toute seule, soit j’irai squatter au Cat’s, tu sais, faire une de ces choses que les filles de mon âge célibataires et non enceintes font., le taquina-t-elle.  

- Tant que tu ne parles pas de mes prouesses au lit, fais., lui répondit-il, malicieux.  

- Tu vas me manquer., lui affirma-t-il, l’enlaçant à nouveau.  

- Toi aussi. Ca passera vite. Préviens-moi quand tu rentres., lui demanda-t-elle.  

- Promis., répliqua-t-il, l’embrassant brièvement.  

- Il faut que tu y ailles, Ryo., lui dit-elle alors qu’il posait son front contre le sien.  

- Je sais., murmura-t-il.  

 

Ils restèrent ainsi un moment avant qu’il ne pousse un soupir et s’écarte.  

 

- Je t’envoie le dossier par mail. Il faut que tu y ailles., lui répéta-t-elle, ses bras l’entourant toujours.  

- Je sais. A demain ou après-demain alors., la salua-t-il, l’embrassant de nouveau rapidement avant de s’en aller.  

- A demain. Travaille bien., lui souhaita-t-elle, se voulant légère.  

- Repose-toi bien., lui retourna-t-il, les portes se refermant.  

 

Tous deux se montrèrent moins légers à ce moment-là mais ils prirent le dessus sur leurs émotions. Ryo commença à réfléchir aux tenants et aboutissants du problème qu’il avait à gérer et Kaori se remit à son poste, lui envoyant le dossier comme promis avant de préparer la semaine qui suivait. Dans la voiture qui la ramenait à l’appartement, Kaori observa le ciel étoilé, cherchant des traces de l’avion qui emmenait son homme loin d’elle, se demandant où il était. C’était illusoire. Cela faisait déjà plus de deux heures qu’il volait. Il était au-dessus de l’océan Pacifique et il serait certainement fou s’il voyait l’heure qu’il était.  

 

- J’ai déposé Ryo à l’aéroport dix minutes avant le vol., lui apprit Kenji.  

- On peut dire qu’il n’était pas joyeux de partir., ajouta-t-il.  

- Moi non plus., répondit-elle.  

- Mais ça fait partie du job…  

- Je suppose que les plans ont changé pour ce week-end. Que voulez-vous faire demain ?, l’interrogea-t-il.  

 

Kaori le regarda par le miroir du rétroviseur avant de fixer de nouveau l’extérieur. Rester à l’appartement ? Elle y tournerait certainement en rond ou se mettrait à son bureau et travaillerait toute la journée rien que pour tromper l’ennui. Elle ne pouvait même pas dire de finir la frise : ça avait été fait la veille au soir.  

 

- Je… Je vais peut-être aller au Cat’s., finit-elle par répondre.  

- Vous me direz à quelle heure vous voulez partir., lui demanda-t-il, lui adressant un bref regard.  

- A vrai dire, je pense plutôt y aller à pieds. Ca me fera du bien de marcher un peu., lui apprit-elle.  

- Si c’est possible, bien sûr ?, se reprit-elle, regardant anxieusement la nuque des deux hommes devant elle.  

 

Elle les vit tous les deux se concerter du regard et échanger quelques mots en chuchotant. Elle les laissa faire, s’étant habituée à ce genre de choses, et attendit patiemment leur verdict.  

 

- Un peu de marche à pieds nous fera du bien également., approuva le garde du corps.  

- Nous ?, s’étonna Kaori.  

 

Quand elle était seule, elle n’avait qu’un garde du corps avec elle. Ils étaient deux quand ils sortaient en couple.  

 

- Consigne du patron., résuma-t-il.  

 

Elle les vit de nouveau échanger un regard, certainement un peu anxieux. Ils devaient s’attendre à la voir exploser face au côté hyperprotecteur de Ryo. La pulsion monta mais elle se mit simplement à rire.  

 

- Je ne pensais pas avoir pris autant d’amplitude…, finit-elle par piper, leur arrachant un sourire.  

- Heureusement que ce ne sont pas des jumeaux…, ajouta-t-elle.  

- Pas sûr que vous sortiriez encore…, répliqua Kenji, amusé.  

- Je ne suis pas sûre de vouloir tester l’hypothèse un jour…, lui retourna-t-elle alors qu’ils arrivaient à l’immeuble.  

- Deux heures demain après-midi ?, proposa-t-elle au garde du corps qui acquiesça.  

 

Sur ce, elle monta et passa la soirée dans l’appartement. La soirée passa un peu plus vite que prévu puisqu’elle reçut un appel de Shin avec qui elle discuta un moment avec plaisir.  

 

De l’autre côté de l’océan, Ryo regretta de n’avoir pu faire le voyage en jet privé. C’était la cohue dans l’aéroport et, avec son garde du corps, ils eurent bien du mal à arriver au stand de location de voiture, devant faire la queue avant de recevoir leur sésame.  

 

- Il faudra vraiment que je vois avec Miki si elle veut reprendre les vols ou non., grommela-t-il.  

 

Cela l’arrangerait même s’il fallait s’organiser avec Hime mais il ne lui en voudrait pas non plus si elle préférait cesser de le transporter d’un bout à l’autre du globe.  

 

- L’objectif, c’est de boucler l’achat avant la fin de la journée. On ne s’attardera pas, prévint-il son garde du corps  

- Je ne comprends pas pourquoi ils veulent absolument me voir pour cela. Le directeur a toutes les délégations qu’il faut., gronda-t-il de mauvaise humeur.  

- Vous êtes populaire, patron, ou peut-être espéraient-ils voir votre épouse…, pipa son homme.  

- Désolé, c’est toi qui te prends le feu de ma colère., s’excusa le dirigeant.  

- Je peux comprendre, chef. Je ne m’offusque pas pour si peu., répliqua le garde du corps.  

 

Ryo ricana, se détendant un peu et se concentrant pour la réunion à venir. Une demi-heure plus tard, il était dans le bureau du directeur de sa filiale au trente-sixième étage d’un building au centre de Los Angeles, regardant par la fenêtre l’océan qui se profilait au loin.  

 

- Salut Ryo, merci d’être venu si rapidement., s’excusa Tom, le directeur en place.  

- Je suis désolé d’avoir certainement bousculé tes projets mais ils ont voulu inclure des conditions de dernière minute et ne veulent pas en déroger. On a passé toute la journée d’hier en négociation jusqu’au moment où je t’ai appelé., lui expliqua-t-il.  

- Que veulent-ils de plus ? L’accord que nous avions était déjà correct., demanda Ryo d’un ton circonspect.  

- Plus d’argent et l’accès à certaines de nos technologies., lui apprit son collaborateur, lui tendant une liste.  

- Ils disent que c’est le minimum pour notre partenariat., ajouta-t-il.  

 

Le dirigeant prit le dossier et le lut rapidement avant de le reposer sur la table et de fixer l’océan. Il connaissait l’accord et le partenaire en question par cœur pour avoir passé plus de la moitié du vol à analyser tout ce que Kaori lui avait envoyé.  

 

- Où sont-ils ?, l’interrogea-t-il, vérifiant l’heure à sa montre.  

- Dans la salle de réunion à l’étage inférieur., lui apprit Tom.  

- Très bien. Donne-moi dix minutes. Distrais-les, parle leur de la pluie et du beau temps et j’arrive., lui ordonna Ryo d’un air impassible.  

 

Tom partit et il se dirigea vers la pièce d’eau attenante. Il pianota sur son téléphone, appelant son courtier, tout en se rafraîchissant, se changeant rapidement, tout en donnant ses instructions. Raccrochant, il se rasa rapidement et enfila sa veste avant de se recoiffer. Ne jamais laisser penser qu’on est pris de court, c’était un des credos de Shin qu’il avait compris et accepté. Il regarda son téléphone, ayant envie d’entendre la voix de sa femme mais il n’appela pas. A quatre heures du matin, Kaori devait dormir. C’était ce qu’il espérait tout du moins. Fin prêt, il descendit et rejoignit la salle de réunion, prenant un air nonchalant comme si sa présence était prévue et que tout était normal.  

 

- Messieurs, ravi de vous revoir pour finaliser notre accord. Tom m’a appris que vous vouliez faire quelques modifications aux termes précédemment agréés. En quoi consistent-ils ?, commença-t-il, prenant place en tête de table.  

 

Il ne se tourna pas vers son directeur pour qu’il lui expose les faits mais vers leurs interlocuteurs. Face à son air sûr et paisible, ils l’observèrent un moment, ne sachant par où débuter, avant de se lancer et de rebalayer l’accord point par point. Ryo les laissa dérouler tout leur propos, restant parfaitement impassible. Il ne cilla pas, ne broncha pas, n’eut même pas l’air étonné lorsqu’ils lui annoncèrent le doublement du prix proposé pour leur partenariat ni les clauses de partage d’informations.  

 

- Très bien. J’entends donc que vous souhaitez modifier substantiellement un contrat que nous avons déjà mis plusieurs mois à négocier et sur lequel nous étions parvenus à un accord. Le prix ne semble pas vous convenir et vous souhaitez donc accéder également à des données qui ne vous sont d’aucune utilité de prime abord., résuma-t-il d’une voix neutre.  

- Ces technologies nous sont utiles pour améliorer la qualité des produits que nous fabriquerions ensemble., lui opposa le chef de ses homologues.  

- J’ai bien étudié vos produits, Monsieur Fairview. J’ai eu tout le loisir de le faire pendant les quelques heures de vol qui m’ont amené ici parce que vous avez décidé de faire fi de notre accord initial au dernier. Aucune de ces technologies ne vous sera utile pour les biens que vous vendez et l’entreprise Saeba ne va certainement pas vous servir de banquier pour éponger les dettes que vous avez contractées auprès des trois banques qui se retournent contre vous depuis le début de la semaine., lui fit savoir Ryo, remerciant une fois encore sa femme des recherches complémentaires qu’elle lui avait envoyées même si elle n’aurait plus dû être à son poste à cette heure-là.  

- Par égard pour le temps déjà consacré à cette négociation, je vous propose donc de conclure notre négociation sur les termes précédemment déterminés., lui proposa-t-il, joignant les doigts devant lui et posant un regard perçant sur son interlocuteur.  

- Nous avons besoin d’un moment pour y réfléchir., intervint ce dernier, visiblement mal à l’aise.  

- Je comprends. Je vous donne dix minutes., concéda Ryo, sachant pertinemment que ce n’était pas ce qu’il voulait.  

 

Ne lui laissant pas le temps de réagir, il se leva, faisant signe à ses collaborateurs de le suivre.  

 

- Tu crois qu’il va céder ?, l’interrogea Tom.  

- Non, je ne crois pas mais notre projet ne tombera pas à l’eau, rassure-toi., lui affirma Ryo, consultant sa montre.  

- Je dois te réserver une chambre d’hôtel ?, lui proposa son directeur.  

- Non, je rentre ce soir. Pour une fois, ce sera la manière forte si la douce ne fonctionne pas., expliqua le dirigeant.  

- C’est l’heure. Quoiqu’il arrive, vous restez impassible et vous n’intervenez pas., leur indiqua-t-il avant d’ouvrir la porte.  

 

Ils ne répondirent pas mais le message était passé. Ils reprirent place autour de la table de négociation et se tournèrent vers leurs partenaires potentiels.  

 

- Alors Monsieur Fairview, quelle est votre réponse ?, lui demanda Ryo.  

- Voilà., lui répondit le patron, glissant un papier sur la table.  

 

Impassible, Ryo l’attrapa et ne souleva que légèrement la feuille pour voir ce qu’il avait noté.  

 

- Vous nous proposez donc un prix médian entre la négociation de base et celle d’aujourd’hui et vous voulez toujours un partage de technologies… Vous savez que le mot partage implique un mouvement à double-sens ?, lui fit-il remarquer.  

- Nous vous apportons notre marché…, nota Monsieur Fairview.  

- Un marché en perdition, Monsieur Fairview. Mon offre est simple : l’accord de départ ou rien., résuma Ryo posément.  

 

Son homologue le regarda, anxieux, hésita puis releva le menton dans un regain d’orgueil.  

 

- Alors ce sera rien, Monsieur Saeba. Je suis navré que vous le preniez ainsi., fit Fairview avec dédain.  

- Comme vous voudrez. Rentrez bien., le salua Ryo, lui serrant la main poliment.  

 

Il fit signe à l’un de ses collaborateurs présents de raccompagner leurs invités et, lorsque la porte se ferma, attrapa son téléphone, coupant son directeur qui s’étonnait de l’issue de la négociation.  

 

- Lance l’achat. Je sais, c’est une OPA hostile et ça ne me plaît pas mais on y va. De toute façon, sans cela, dans un mois, ils ferment., déclara le dirigeant à son interlocuteur.  

- Tom, tu vas hériter temporairement d’une nouvelle entreprise qu’il te faudra chapeauter le temps que je trouve quelqu’un ou décide de l’intégrer autrement., apprit Ryo à son directeur.  

- Tu rachètes Fairview ?, s’étonna l’américain.  

- Oui. Je vais gérer les adaptations nécessaires mais tu devras manager l’exploitation. Je ne peux pas rester ici., répondit le dirigeant.  

- Je comprends mais c’est étonnant de ta part. Une OPA hostile…, laissa traîner Tom.  

- Ce n’est pas mon genre, c’est vrai, mais on y a déjà consacré tellement de temps que je ne peux pas laisser passer. Fairview se voile la face. Il va dans le mur. Au moins, ses salariés auront toujours un travail dans un mois., conclut son chef.  

- D’accord. Je suppose que tu vas t’en aller ?, pipa Tom.  

- Je vais voir à quelle heure est le prochain vol. Tu me permets de rester ici un moment ?, lui demanda Ryo.  

 

Son directeur le regarda, moqueur.  

 

- Je t’en prie, fais comme chez toi. Il paraît que c’est ton nom qui est affiché au sommet et à l’entrée de l’immeuble., plaisanta-t-il, moqueur.  

- Il paraît. Je monte dès que je sais., lui dit Ryo.  

 

Tom le laissa et le japonais sortit son ordinateur. Voyant l’heure avancée, il attrapa son téléphone et composa un numéro bien connu, attendant très peu avant qu’on décroche.  

 

- Ryo ? Tu as fini ?, lui demanda Kaori, ravie de l’entendre.  

- Tout juste. Comment tu vas ?, lui retourna-t-il.  

- Tu me manques… mais ça va., lui répondit-elle, ne voulant pas qu’il s’inquiète.  

- Tu es partie tard du bureau hier…, lui fit-il remarquer.  

- J’avoue… Je voulais te donner toutes les billes pour mener à bien ta négociation., se justifia-t-elle.  

- Et ça m’a été utile., apprécia-t-il.  

- Alors le partenariat a été conclu ?, l’interrogea-t-elle avec appréhension.  

 

Il sourit, sachant qu’une partie de son anxiété était due au fait qu’ils étaient séparés, l’autre a un intérêt réel.  

 

- Il a échoué… mais j’ai lancé une OPA sur la société., lui apprit-il.  

- Oh vraiment ?, pipa Kaori.  

- Je t’expliquerai tout en rentrant. Je regarde pour mon billet retour. Ne m’attends pas ce soir., lui dit-il, voyant les horaires proposés.  

- D’accord. Fais comme tu peux et ne t’inquiète pas pour moi. Je vais aller au Cat’s cette après-midi. Je ne serai pas seule, surtout accompagnée de deux gardes du corps…, lui fit-elle remarquer d’une voix un peu pincée.  

- Tu es fâchée ?, l’interrogea-t-il.  

- Un peu vexée peut-être. Je n’ai pas pris tant de poids que cela., plaisanta-t-elle.  

 

Il sourit en imaginant son air malicieux, peut-être même les poings sur les hanches.  

 

- Tu es enceinte, Sugar. Je tiens à vous deux., lui opposa-t-il doucement.  

- Je sais et ils vont gentiment m’accompagner au café. Ils ont une famille, tes hommes, tu sais., lui fit-elle savoir.  

- Ils ont un travail aussi. Je ne les monopolise pas tous les week-ends non plus., lui opposa-t-il, faussement vexé.  

- Je sais. Tu as trouvé un vol pour ce soir ?, lui demanda-t-elle, impatiente.  

- Attends, je crois. Vingt-deux heures. Ca me fait rentrer vers quatre heures du matin à Tokyo., l’informa-t-il.  

 

Ce n’était pas terrible mais il ne pouvait guère faire mieux. Au moins, ils auraient la journée de dimanche ensemble.  

 

- Interdiction de veiller jusqu’à cette heure, compris ? Tu te réveilleras dans mes bras., lui dit-il d’un ton ferme.  

- D’accord. J’ai hâte de te retrouver. Profite du temps que tu as sur place. Je t’aime., fit-elle d’une voix douce.  

- Je t’aime aussi, Kaori. Profite de ton après-midi., lui souhaita-t-il avant de raccrocher.  

 

Son regard se perdit vers l’horizon et il lâcha un profond soupir en pensant à sa femme et au temps qu’ils n’avaient pas eu ensemble. Il ne s’était pas trompé en pensant que les voyages n’auraient plus le même attrait avec quelqu’un qui l’attendait. Si Kaori avait été là, il aurait certainement pris une chambre pour lui faire visiter un peu la ville le lendemain. Là, il n’allait qu’attendre impatiemment l’heure de son vol pour pouvoir rentrer auprès de sa famille. Il rangea son ordinateur et monta à l’étage voir son directeur. Comme il avait le temps, ils balayèrent ensemble les derniers points de la filiale et les évolutions à venir avant de se séparer.  

 

- Nous avons encore deux places sur le vol qui décolle dans vingt minutes si vous le souhaitez., les informa l’hôtesse à l’enregistrement.  

- Vingt minutes ? On prend., annonça Ryo, heureux de s’épargner deux heures d’attente supplémentaires.  

- Je préviens les hôtesses de l’embarquement., lui dit-elle, lui tendant les billets.  

 

Au pas de course, les deux hommes gagnèrent la douane, passèrent les portiques de sécurité, se défaisant de tous leurs objets métalliques, chaussures, ceinture, sacoches, les récupérant et gagnant la porte d’embarquement, arrivant en derniers. Ils montèrent dans l’avion et se dirigèrent vers le haut de l’avion alors que celui-ci commençait son chemin vers les pistes.  

 

- Désolé pour la course., s’excusa Ryo.  

- Je ne vais pas me plaindre de rentrer plus tôt., lui opposa son garde du corps.  

- Tant mieux. On ne verra même pas la couleur de la journée de samedi. On part d’ici un vendredi et on atterrira un dimanche matin. Vive le décalage horaire., railla le dirigeant.  

- Vous êtes habitué maintenant, non ?, lui répondit son homme.  

- Oui mais ça a beaucoup moins d’attrait qu’avant., admit son patron.  

- Une famille, ça change la vie mais c’est beaucoup de bonheur., philosopha le garde.  

- Oui, c’est vrai., admit Ryo, ses pensées étant à Tokyo bien avant son corps.  

 

Comme prévu, à deux heures, Kaori descendit au rez de chaussée où elle trouva les deux gardes du corps qui l’attendaient, prêts à l’accompagner au Cat’s. Elle s’attendait à se sentir mal à l’aise dans la rue, s’imaginant qu’ils se mettraient chacun d’un côté, l’encadrant. Elle fut agréablement surprise de n’en voir qu’un à côté d’elle, l’autre restant un peu en arrière, jusqu’à ce qu’ils arrivent au café et qu’ils la laissèrent seule, se plaçant non loin, à un endroit où ils pouvaient tout surveiller.  

 

- Deux gardes ? Madame, je vais vous demander un autographe., plaisanta Miki, l’embrassant.  

- Ne rigole pas. Ryo trouve qu’un seul garde, ce n’est pas assez pour nous deux., répliqua Kaori, posant une main sur son ventre.  

- Il doit avoir en tête tous ces dirigeants ou personnes richissimes dont la femme ou l’enfant ont été enlevés., mit la barmaid en relief.  

- Je sais et je n’ai même pas renâclé. Je mûris., lui apprit la rouquine, malicieuse.  

- C’est vrai que tu étais une jeune fille écervelée quand on s’est rencontrées…, la taquina la brune.  

 

Elles rirent toutes deux complices avant de se calmer. Hime se mit à chouiner au même moment où des clients rentrèrent dans le café.  

 

- Je peux m’occuper d’elle si tu veux le temps que tu t’occupes de tes clients., lui proposa Kaori.  

- Je veux bien. Tiens., souffla Miki, lui tendant sa fille.  

 

La future maman prit le bébé contre elle et la berça doucement, caressant ses cheveux et son visage. Elle plongea dans le regard de la petite fille, souriant naturellement, oubliant momentanément l’absence de son homme.  

 

- Où est Ryo ? Je croyais que vous alliez chercher les meubles de la chambre aujourd’hui., lui demanda Miki, préparant la commande.  

- A Los Angeles. Il doit reprendre l’avion pour rentrer cette nuit., répondit Kaori, levant les yeux vers son amie.  

- C’était peut-être plus pratique pour lui quand j’étais là. En fait, je ne sais pas s’il veut que je reprenne mon poste ou non. Je n’aurais rien contre même si j’avoue que je n’ai pas vraiment envie de me séparer d’elle pendant des jours et des jours., fit la maman, jetant un œil sur sa fille.  

- Vous devriez vous parler tous les deux. Je suis sûre qu’on pourrait trouver une solution. En plus, tu aurais des baby-sitters pour Hime pendant que tu pilotes. Mais est-ce que Falcon serait d’accord ?, l’interrogea la future maman.  

- Je crois qu’il a aussi envie de se dégourdir un peu les jambes. Il est heureux de l’arrivée d’Hime mais ce n’est pas un homme qu’on garde enfermé., expliqua son amie avant d’aller servir ses clients.  

- Mais le café, vous feriez comment ?, lui demanda la rouquine.  

- On a Kasumi qui connaît bien le café et on pourrait embaucher quelqu’un d’autre si nécessaire., répondit la barmaid.  

 

Kaori observa la petite fille un moment, se demandant ce qu’elle ferait avec leur bébé. Serait-elle elle aussi prête à le faire voyager pour qu’il puisse les accompagner ou préférerait-elle rester à la maison et laisser Ryo partir seul, les séparant régulièrement pour des périodes plus ou moins longues ? C’était un dilemme. La question ne se poserait pas quand il irait à l’école mais entre temps ?  

 

- Tu me trouves indigne pour oser séparer Falcon de sa fille ou alors de penser l’emmener avec moi en voyage ?, lui demanda Miki, nerveuse.  

- Non, je ne te juge pas. En fait, je ne sais pas ce que je ferais moi-même. Je suis heureuse d’avoir un enfant mais c’est vrai que ça pose d’autres problèmes vu la vie de Ryo, les déplacements qu’il doit faire. Je n’ai ni envie de me séparer du bébé ni de Ryo et ça arrivera forcément à un moment, quand il ou elle sera scolarisé par exemple ou malade ou que la destination sera trop dangereuse., expliqua Kaori.  

- C’est compliqué de savoir quel est le bon choix., soupira-t-elle.  

- Ca, c’est le doux rôle de parent., plaisanta la barmaid.  

- Tu sais quoi, c’est trop sérieux tout cela. Dès que Falcon rentrera, on va aller faire une balade entre filles., lui proposa-t-elle.  

- Mais non… tu as d’autres choses à faire…, lui opposa Kaori.  

- Ttttt… Tu ne priverais pas Hime d’une balade au grand air. Bien couverte, elle n’aura même pas froid et j’ai vu qu’ils avaient commencé à décorer les vitrines pour Noël., lui apprit son amie.  

- C’est son premier Noël…, l’amadoua Miki, faisant les yeux doux à la rouquine.  

 

Kaori la regarda et rit doucement. C’était le premier Noël d’Hime. L’année prochaine, il y aurait deux enfants de plus dont les yeux brilleraient.  

 

- Si j’obtiens leur accord, je suis partante., lui répondit-elle, désignant les gardes du corps.  

 

Elle eut à peine à se retourner pour voir leurs pouces levés. Elles attendirent donc patiemment le retour de Falcon, Miki préparant entre deux commandes les affaires dont elle pouvait avoir besoin pour Hime, et partirent vers le parc, le traversant avant de se diriger vers les rues commerçantes.  

 

- Il faudra que je vois avec le directeur de l’orphelinat et Hide pour voir si on peut y aller cette année., pensa soudain Kaori.  

- L’orphelinat ?, s’étonna Miki.  

- Oui, mon frère va régulièrement visiter un orphelinat et les dernières années, je l’accompagnais à Noël. L’année dernière, on n’a pas pu y aller mais, cette année, je voudrais y retourner. Je dois juste l’organiser avec tous les impératifs qu’on a en fin d’année., réfléchit-elle.  

- Tu vas voir ta sœur, c’est cela ?, se rappela la barmaid.  

- Oui et celle de Ryo aussi qui se marie le lendemain de Noël. Une chance qu’elles soient dans la même ville. On reprend l’avion le jour suivant le mariage pour revenir ici le jour de la soirée de la société., résuma la rouquine.  

- Ce ne sera pas de tout repos. Fais attention à toi., lui conseilla la maman.  

- Je l’ai déjà promis à Ryo. Pour le moment, tout va bien et j’ai encore un rendez-vous deux jours avant notre départ., la rassura son amie.  

- Regarde la vitrine., lui indiqua-t-elle, émerveillée.  

 

Elles s’arrêtèrent devant une vitrine décorée pour Noël et observèrent les maquettes de train et de paysages de Noël animées. Elles se tournèrent pour prendre Hime mais elle dormait comme une bienheureuse.  

 

- Laissons-la tranquille. Elle en profitera plus l’année prochaine., s’amusa Miki.  

- Oui. J’ai l’impression de retomber en enfance quand je regarde cela., murmura Kaori, le nez sur la vitrine.  

- C’est juste mon jeune âge ou ça te fait la même chose ?, lui demanda-t-elle.  

- Si tu veux dire est-ce que j’ai des étoiles dans les yeux, l’impression d’avoir cinq ans et le cœur qui bat à toute allure avec l’envie de dire waouh, ce n’est pas ton jeune âge., répliqua son amie, amusée.  

- Tant mieux parce que c’est quelque chose que je n’ai pas envie d’oublier., admit l’assistante.  

- Moi non plus, encore moins depuis qu’elle est là., avoua la barmaid, regardant sa fille.  

 

Elles continuèrent à déambuler dans les rues pendant un moment avant de revenir au café où elles se réchauffèrent avec un chocolat chaud. Elles discutèrent encore un moment avant que Kaori ne décide de rentrer, la fatigue la prenant. Elle dîna rapidement et alla se coucher, bouquinant un moment avant de s’endormir.  

 

Quand il atterrit enfin à Narita à une heure du matin, Ryo fut soulagé de trouver Kenji les attendant. Ils regagnèrent la berline rapidement et, une heure plus tard, ils se garaient dans le garage de l’immeuble.  

 

- Merci les gars. Prenez votre journée. On ne bougera pas de la journée., leur dit-il, les quittant.  

 

Il prit l’ascenseur, sentant la fatigue le gagner, et regagna leur appartement avec soulagement. Il ne s’attarda pas au rez-de-chaussée et monta de suite à l’étage dans leur chambre. Il n’alluma pas la lumière et approcha du lit, observant un moment sa femme dormir paisiblement. L’envie était grande de la rejoindre mais il se sentait également poisseux de son voyage et alla rapidement prendre une douche. Frais et reposé, il revint dans la chambre et se glissa dans le lit, portant seulement un pantalon.  

 

- Tu es rentré…, murmura Kaori, se retournant contre lui.  

- Oui, je suis là. Tu peux dormir, Sugar. On peut dormir tous les deux., lui dit-il, posant les lèvres sur son front.  

- Je suis contente que tu sois de retour. Je n’aime pas être séparée de toi., lui avoua-t-elle, ensommeillée.  

- Moi non plus… mais ce ne sera jamais définitif, rassure-toi., lui affirma-t-il.  

- Dors maintenant.  

- Bonne nuit, Ryo.  

- Bonne nuit, Sugar.  

 

La nuit fut beaucoup plus reposante que la précédente pour Kaori qui se réveilla dans les bras de son homme encore profondément endormi. Elle l’observa un moment avant de se lever et d’aller préparer le petit-déjeuner. Elle vint le veiller à plusieurs reprises et, quand il commença à émerger, elle monta avec le plateau.  

 

- Un petit-déjeuner au lit… C’est déjà le deuxième, il me semble…, plaisanta-t-il.  

- Oui. Tu l’as bien mérité. Je me disais que passer la journée à la maison te plairait peut-être., lui proposa-t-elle.  

- Ca me plaît bien et surtout, si tu viens te remettre dans le lit à mes côtés. J’ai beaucoup d’idées pour nous occuper., lui fit-il savoir, un sourire mutin aux lèvres.  

- Je te dois obéissance, il me semble., murmura-t-elle, se glissant à ses côtés.  

- Je n’irai pas jusque là mais j’aime quand on agit de concert., apprécia-t-il, l’enlaçant. 

 


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