Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 111 capitoli

Pubblicato: 21-01-21

Ultimo aggiornamento: 01-06-21

 

Commenti: 44 reviews

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Romance

 

Riassunto: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Capitolo 102 :: Chapitre 102

Pubblicato: 20-05-21 - Ultimo aggiornamento: 20-05-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 102  

 

- Monsieur Saeba, pouvez-vous nous relater les évènements qui vous ont permis de désigner Monsieur Alvarez comme responsable des fuites de données qui ont affecté votre société ?, lui demanda le procureur.  

 

Assis à la barre des témoins, Ryo observa son frère d’un air indifférent avant de relater toute la chaîne des évènements. Voyant le petit sourire narquois de son aîné, il détourna le regard vers le public et le jury, gardant son calme. Rester neutre, ne pas s’emporter, relater les faits, rien que les faits, oublier les attouchements et baisers à Kaori, les mots, les allusions… Il ne voulait même pas regarder Shin, rentré pour l’occasion, et risquer de croiser son regard déçu et peut-être implorant pour qu’il minore ce qu’il avait à dire. Ils avaient été séparés sept longues semaines… Sept semaines où il avait fait porter le chapeau à sa femme pour les fuites, sept semaines où il avait forcé son ami à mettre son couple en stand-by parce qu’il n’avait aucune confiance en son aîné pour ne pas s’attaquer à Kaori si elle était seule, sept semaines passé seul… Certes, sans ces sept semaines, il n’en serait pas là aujourd’hui, marié et à quelques semaines d’être père mais quand même…  

 

- Monsieur Saeba, vous accusez votre frère d’être à l’origine de vos problèmes mais vous avez d’abord commencé par accuser une femme., lui fit remarquer l’avocat de la partie adverse.  

- J’ai laissé croire que j’accusais ma femme puisque c’était ce qu’on faisait en sorte que je crois., répondit-il, croisant le regard confiant d’Alejandro.  

- Vous avez ensuite laissé Mademoiselle Reika Nogami que vous saviez être la taupe travailler pour vous et continuer à transmettre des informations en toute connaissance de cause. Est-ce correct, Monsieur Saeba ?, continua l’homme de loi.  

- Oui, pour remonter la piste., admit Ryo.  

- Vous êtes donc autant en faute que Monsieur Alvarez., conclut l’avoué.  

- Objection, votre honneur ! Nous ne jugeons pas ici la responsabilité de Monsieur Saeba mais de Monsieur Alvarez., intervint le procureur.  

- Monsieur Saeba est ici en qualité de témoin, Maître. Je vous prie de vous en souvenir., lui rappela le juge.  

- Excusez-moi, votre Honneur, mais entre un témoin fautif, la première personne soupçonnée de la fuite n’ayant pas dénié venir témoigner, je me demande comment on peut estimer que ce procès est juste et équitable., répliqua l’avoué sous le regard moqueur d’Alejandro.  

 

Ryo serra les poings quand il l’entendit faire référence à Kaori en laissant penser qu’elle avait fait un caprice. Il savait pertinemment que ce n’était pas le cas et il était heureux qu’elle ne soit pas là pour assister à ce cinéma dans son état.  

 

- Au cas où Maître Matsuda l’aurait oublié, Madame Saeba est hospitalisée depuis une semaine suite à des complications lors de sa grossesse. Elle a livré son témoignage à un officier assermenté qui le délivrera juste après celui de Monsieur Saeba., lui remémora le procureur.  

- Témoignage qui ne sera en aucun cas contradictoire puisque je ne pourrai lui poser mes questions., répliqua l’avoué d’un ton dubitatif.  

- Comme je ne l’ai pu, Maître. Il semble donc que la défense et l’accusation soient logées au même rang… A moins que vos questions soient d’un intérêt supérieur à celui de la santé du témoin et de son enfant à naître., lui retourna son homologue, soutenant le regard de son adversaire.  

- Non, bien entendu mais il est important que les jurés soient conscients de cette… faiblesse du dossier., pipa ce dernier avec un petit sourire.  

 

Le dirigeant encore assis à la barre des témoins semblait impassible mais il rageait intérieurement que sa femme soit au centre de cette discussion stérile et sans intérêt autre que d’affaiblir son témoignage. Heureusement pour eux, ce n’était pas l’élément clé du dossier, les preuves matérielles étant largement suffisantes pour l’étayer. Ca n’en restait pas moins une énième source de contrariété et il n’était pas le seul à en juger le regard navré de Shin.  

 

- Maîtres, je vous prierais de revenir dans le sujet. Le témoin attend., leur rappela le juge, tapant du marteau.  

- Pardon, votre Honneur., s’excusèrent les deux hommes.  

- Monsieur Saeba, je n’ai plus qu’une dernière question. N’est-il pas vrai que vos accusations sont motivées par la jalousie, votre femme ayant succombé à de nombreuses reprises à votre frère aîné ?, l’interrogea l’avoué.  

- Elle a été photographiée l’embrassant, ce baiser n’étant pas le premier. Il était de notoriété que vous ne souhaitiez pas vous marier ni avoir d’enfant, ce que pouvait lui offrir Monsieur Alvarez. Les évolutions récentes de votre situation ne sont que le fruit de votre peur de la perdre, n’est-ce pas ?, ajouta-t-il, montrant les photos du baiser qu’Alejandro avait imposé à sa femme.  

 

Un instant, la colère fut telle que Ryo faillit bondir de son siège pour incendier l’homme qui osait salir tout ce qu’ils étaient devenus mais il croisa le regard sûr de son frère et comprit que c’était tout ce qu’il cherchait, le faire sortir de ses gonds pour étayer ses dires et affaiblir la crédibilité de son témoignage. Il prit sur lui, puisant dans toute la confiance qu’il avait en son couple, dans le sourire que Kaori lui avait adressé le midi même quand il avait été la voir, et resta stoïque, époussetant son pantalon d’un air ennuyé.  

 

- Ma femme n’a pas succombé aux charmes latins de mon frère. Ma femme a été victime de ses manigances et de son attitude condescendante et misogyne. Je n’éprouve aucune jalousie envers lui, tout au plus un profond dégoût comme tous les hommes comme lui suscitent en moi., répliqua-t-il.  

- Quant aux évolutions récentes de mon couple, je ne nie pas avoir affirmé ne pas vouloir me marier ni avoir d’enfant. Je dirai juste qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Pour le reste, ça ne concerne que ma femme et moi., ajouta-t-il posément.  

 

Il vit que sa réponse ne satisfaisait pas l’avoué qui n’avait pas eu la réaction escomptée de sa part. Il en éprouva une grande satisfaction et attendit qu’on le libère.  

 

- Je n’ai plus de question, votre Honneur., annonça l’avocat d’Alejandro après avoir consulté ses notes une dernière fois.  

- Moi non plus., répliqua le procureur.  

- Vous pouvez disposer, Monsieur Saeba., le libéra le juge.  

 

Ryo se leva avec soulagement de ce siège et gagna les bancs du public.  

 

- Eh Ryo, embrasse Kaori de ma part et dis-lui de bien prendre soin de notre enfant. Je ne lui en veux pas d’avoir choisi un meilleur parti le temps que je sois de nouveau disponible., glissa Alejandro à son passage.  

 

Il ne répondit pas à la provocation de son frère. Il était hors de question de se donner en spectacle devant tout ce public.  

 

- Tais-toi, Alejandro !, lui enjoignit Shin derrière lui.  

- Ne t’inquiète pas, Papa : que ce soit lui ou moi, tu ne perdras pas ton petit-enfant., lui répondit son fils.  

- Tu ne dis rien, Ryo ?, le nargua son frère.  

- Je te laisse te complaire dans tes délires., murmura-t-il avant d’aller s’asseoir à l’arrière de la salle, à côté de son garde du corps, loin de l’accusé, plus proche de la sortie pour rejoindre son épouse sans se faire attraper par les journalistes installés aux premiers rangs.  

 

Il écouta l’officier assermenté qui avait interrogé Kaori la veille lire son témoignage. C’était simple, factuel et efficace. Le procureur aurait peut-être aimé un peu plus d’émotions pour donner un peu plus de couleurs aux faits mais ça aurait supposé qu’elle doive affronter la partie adverse et les questions perverses qui l’auraient touchée. C’était bien mieux ainsi. Elle avait encore un peu trop les nerfs à fleur de peau même après huit jours. Il imaginait bien les questions que l’autre idiot n’aurait pas manqué de lui poser, rien que pour la voir flancher, mettre en doute son témoignage, la faire passer pour une profiteuse, une femme qui ne cherchait que le meilleur parti, loin de ce qu’elle était.  

 

- La séance est ajournée. Elle reprendra demain à neuf heures., annonça le juge, tapant du marteau.  

 

Ryo et son garde du corps étaient dehors avant la fin de la phrase, s’éloignant à grands pas du flot de journalistes qui suivait. Jouant un peu des coudes, Ryo se tenant derrière lui, son homme les dirigea vers la voiture qui les attendait un peu plus bas.  

 

- Monsieur Saeba, un mot, s’il vous plaît !, l’interpela un reporter qui attendait dehors, attirant les autres.  

- Pas de commentaire., répliqua-t-il.  

- Est-il vrai que votre femme et votre frère ont eu une aventure ?, demanda un autre.  

- Est-elle vraiment enceinte de vous ?, interrogea un autre.  

 

Il s’arrêta et se retourna, dardant un regard noir aux deux personnes qui venaient de parler. S’il n’avait craint d’être interpelé pour coups et blessures et de ce fait passer la nuit en prison plutôt que le reste de la journée à l’hôpital, il aurait volontiers foutu un poing dans la gueule de ces deux idiots.  

 

- Je n’ai aucun doute sur la fidélité de ma femme et le fait qu’elle porte mon enfant., répondit-il, la mâchoire crispée.  

- Mais ils se sont embrassés…, osa affirmer le deuxième.  

- Mon frère a embrassé ma femme sans son consentement. Si vous étiez au même procès que moi, vous l’avez entendu. C’est la stricte vérité., répéta le dirigeant.  

- Vous l’avez épousée par obligation ?, demanda un troisième reporter.  

- Vous êtes là pour couvrir les potins mondains, la rubrique rumeurs infondées ou le procès de Monsieur Alvarez ?, leur retourna Ryo d’un ton méprisant.  

- Il me semble que vous devriez avoir de meilleures questions qu’un tissu d’inepties surfaites et totalement éloignées de la réalité !, leur asséna-t-il avant de se tourner et de grimper dans la voiture qui démarra sans attendre.  

- Ils mériteraient parfois un bon petit coup., pipa Kenji, lançant un regard à son patron.  

- C’était pas l’envie qui manquait., grommela Ryo.  

 

Il entendit son chauffeur rire et se détendit quelque peu. Il ferma les yeux et fit le vide dans son esprit, tentant d’oublier tout ce qui venait de se passer et de ne rien laisser paraître de son trouble à Kaori. Elle avait besoin de sérénité et de positif après la dernière déconvenue.  

 

- Je dois rester à l’hôpital. Le col s’est encore raccourci., lui avait-elle annoncé par téléphone huit jours auparavant.  

 

Ce n’était pas la nouvelle à laquelle ils s’étaient préparés. Ils avaient prévu de continuer comme avant jusqu’à la fin de sa grossesse même si les journées étaient longues pour elle. Au moins, ils avaient le soir pour se retrouver, les nuits à passer ensemble, les petits-déjeuners pour discuter un peu. Maintenant, ils n’avaient plus que quelques heures le soir, un cinq à huit loin d’être crapuleux, et le coup de fil du midi pour tromper l’attente et l’absence, parfois celui avant de s’endormir… C’était dur pour eux deux de gérer cela en même temps que l’anxiété de voir naître leur enfant trois mois trop tôt avec tous les problèmes de santé que ça pouvait engendrer pour lui à court ou long termes, le risque plus élevé de décès, le passage en couveuse avec tous les tubes et les fils qui le maintiendraient en vie, le fait de pouvoir rentrer chez eux sans lui ou elle pendant un temps…  

 

- Nous sommes arrivés, Ryo., lui apprit Kenji.  

- Je sais., murmura-t-il avant de sortir de la voiture.  

 

Suivi par son garde du corps, il pénétra dans l’hôpital et se dirigea vers le service de maternité, partant vers une partie plus calme où étaient regroupées les femmes qui, comme Kaori, étaient hospitalisées dans le cadre de leur grossesse. Les accouchées étaient elles, pour la plupart, dans l’autre partie du service.  

 

- Où est la plus belle ?, demanda-t-il, taquin en entrant.  

- Bonsoir, tu es déjà là…, murmura-t-elle, heureuse de le voir.  

- Le procès vient de se finir. Je suis venu directement., lui dit-il, s’asseyant à ses côtés sur son lit.  

- Alors cette journée ?, l’interrogea-t-il.  

- Oh, ben tu sais, la routine… J’ai été faire du shopping, un dix kilomètres, balayé une centaine de rapports et un tour chez la manucure., fit-elle, prenant un air malicieux pour lui cacher ses sentiments plus profonds.  

- Tout ça ? Et tu trouves encore le temps de venir ici ?, la taquina-t-il, restant sur son humeur.  

- Je… oui., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Kaori., l’appela-t-il doucement, posant une main sur sa joue.  

 

Elle releva les yeux et croisa son regard rassurant et aimant, un regard qui ne pouvait cacher la lueur d’inquiétude à la voir ainsi démunie.  

 

- J’ai eu une nouvelle écho et ça ne s’améliore pas. Et au monitoring de la journée, les contractions étaient plus présentes malgré les médicaments et le repos., lui apprit-elle.  

- Toujours indolores ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Oui et le bébé va bien., le rassura-t-elle.  

- Mais ils en sont à envisager la pose d’une perfusion à la place des cachets et, si le col se réduit encore, ils vont me faire l’injection pour maturer les poumons du bébé., lui expliqua-t-elle, essuyant ses yeux du revers de la main.  

- Ce n’est qu’une précaution, Kaori. Ils nous l’ont expliqué la semaine dernière tout comme ils nous ont dit de prendre chaque journée comme elle venait. Un jour de plus, ce sont de meilleures chances pour ce bébé., lui rappela-t-il.  

- Je voudrais encore être à la maison., soupira-t-elle, triturant nerveusement ses doigts.  

- Moi aussi mais tu es là où il faut pour notre bébé., tenta-t-il de l’encourager.  

 

Il se déplaça et vint s’asseoir juste à côté d’elle, entourant ses épaules d’un bras. Lorsqu’elle se cala contre lui, il posa la main sur son ventre arrondi, fermant un instant les yeux pour oublier le lieu où ils étaient.  

 

- Je ne suis pas heureux de la situation mais, d’un certain côté, ça me rassure de te savoir ici plutôt que seule à l’appartement toute la journée. Au moins s’il t’arrive quelque chose, on t’aidera rapidement. Je n’ai aucun doute sur mes hommes mais ils ne sont pas à tes côtés en permanence, pas médecins et l’immeuble est à vingt minutes de l’hôpital. Pour moi, tu es mieux ici même si je suis contraint par les horaires., lui affirma-t-il, se montrant fort et rassurant.  

- Je sais., murmura-t-elle.  

- Mais ce n’est pas du tout l’idée que je me faisais de ma grossesse., avoua-t-elle, appréciant sa chaleur.  

- Je me doute… enfin, je pense parce que, pour moi, l’idée que je me faisais de ta grossesse était assez récente en fait., répondit-il, lui tirant un léger rire.  

- On en reparle à la prochaine si tu veux bien., lui proposa-t-il, malicieux.  

- J’espère qu’elle se passera mieux., souffla-t-elle.  

- Tout ça, ça ne t’a pas refroidi d’avoir un autre enfant après celui-là ?, l’interrogea-t-elle, oubliant sa morosité.  

- Du tout. Si tu en veux un autre après, je serai ton obligé., lui affirma-t-il.  

 

Malgré la situation, elle ne put s’empêcher de lui sourire, touchée par sa déclaration. Il lui avait déjà dit cela au moment où ils s’étaient retrouvés après leur séparation de sept semaines mais c’était bon de l’entendre le lui redire alors que la situation n’était pas des plus des reluisantes.  

 

- Merci, Ryo. Merci d’être là et de te montrer fort, rassurant et léger alors que je me doute que tu dois être anxieux également., lui confia-t-elle.  

- Je fais ce que je peux. Moi, je peux sortir de l’hôpital, aller au travail et m’occuper l’esprit pour ne pas penser qu’à lui… même si vous revenez souvent à la charge., lui avoua-t-il.  

- Je vais essayer de remonter la pente, de ne plus me laisser aller., lui promit-elle.  

- Continue à me parler, Kaori. Je m’en fiche si c’est pour me dire que tu en as marre, que ce n’était pas ce que tu imaginais, je peux l’entendre. Ce soir, je t’appellerai et on va passer un moment ensemble si tu veux bien., lui apprit-il.  

- Je veux bien. Je ne te dirai jamais non, tu le sais…, lui affirma-t-elle.  

- Je sais mais je préfère te prévenir des fois que tu aurais vu un meilleur programme à la télé., la taquina-t-il.  

- Je délaisserai l’élection de Monsieur Univers…, pipa-t-elle, retrouvant un sourire malicieux.  

- Tu connais déjà le gagnant puisque je suis ton univers., lui murmura-t-il d’une voix langoureuse, levant son visage vers lui pour l’embrasser.  

 

Il sentit ses lèvres malmener tendrement les siennes pendant un moment qui balaya toutes les contrariétés de la journée. Il ressentit beaucoup de tendresse et d’amour de sa part et espéra qu’elle ressentait la même chose venant de lui.  

 

- Ce n’est pas faux…, répondit-elle, son regard brillant d’une douce lueur.  

- J’attendrai donc ton appel avec impatience. Comment s’est passé le procès ? Ton témoignage ?, l’interrogea-t-elle.  

- Bien. Un peu chahuté par l’avocat de la partie adverse mais ça a été. Ton témoignage a été lu juste après que je sois passé., lui apprit-il, ne désirant pas s’étendre sur le sujet.  

- Un peu chahuté ? Que veux-tu dire ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Rien de particulier. Tu connais les avocats, il faut qu’il cherche à décrédibiliser le témoin quand ça ne va pas dans leur sens., résuma-t-il.  

- Ryo…  

- Ils ont parlé de nous, de notre relation, de ce qui s’est passé entre Alejandro et toi. Tout est rentré dans l’ordre maintenant. Alors ne te préoccupe pas de tout cela., lui demanda-t-il.  

- Je… D’accord…, lui concéda-t-elle.  

 

Ils continuèrent à discuter de tout et de rien jusqu’au moment où il dut partir pour respecter les horaires de visite. Une heure plus tard, le téléphone sonna et Kaori décrocha avec le sourire.  

 

- Tu mets la vidéo et ton téléphone en charge. Ca va durer un moment., la prévint-il.  

- Et installe-toi bien., ajouta-t-il.  

 

Elle s’exécuta et posa le téléphone sur sa tablette.  

 

- Tu es prête ?, lui demanda-t-il, son regard se faisant mystérieux.  

- Oui. Où m’emmènes-tu ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

- Mystère… Ferme les yeux., lui ordonna-t-il.  

- Ca valait le coup de me demander de mettre la vidéo., pipa-t-elle.  

- Arrête de discuter, Makimura. Ferme les yeux dix secondes., répéta-t-il, feignant d’être exaspéré.  

- Fait., répondit-elle.  

- Voilà, tu peux les ouvrir., lui dit-il.  

 

Elle les rouvrit et vit qu’il était dans la chambre de leur bébé. Elle sentit de nouveau les larmes lui monter aux yeux, se demandant quand elle la reverrait en réalité, si leur bébé la verrait, quand… Elle se força à couper court à ses pensées sombres et croisa le regard perçant de son mari.  

 

- Pas de pensée négative alors qu’on va préparer cet endroit pour lui., lui demanda-t-il tendrement.  

- Promis. Je les jette à la poubelle., lui dit-elle, effectuant le geste mime et forçant un sourire sur ses lèvres.  

- C’est mieux. Commençons par l’armoire., proposa-t-il, lui montrant le carton.  

- Ryo, tu es sûr que tu vas y arriver seul ?, l’interrogea-t-elle, un peu inquiète.  

- Ton manque de confiance me vexe., répliqua-t-il d’un ton pincé.  

- Je… non, c’est juste que… c’est encombrant et peut-être lourd à manipuler., offrit-elle.  

- Il faudra que je te fasse quelques cours de révision anatomique demain., fit-il avec un sourire coquin.  

- Avec plaisir. C’est toujours bon de rester à jour sur ses connaissances., rétorqua-t-elle.  

- On est d’accord. Allez, au boulot., déclara-t-il, ouvrant le carton après avoir posé le téléphone pour qu’elle puisse voir.  

 

Elle le vit déballer méthodiquement les pièces, poser et trier la quincaillerie, vérifier qu’il avait tout ce qu’il fallait, les dimensions des planches avant de lire la notice de montage.  

 

- A ce rythme-là, tu en as pour la nuit…, finit-elle par dire, attendrie par son air concentré.  

- Chut, je lis…, marmonna-t-il.  

- Ils auraient pas pu mettre des vis de différentes couleurs ?, maugréa-t-il.  

- Pourquoi ?, l’interrogea-t-elle.  

- Il y a trois tailles de vis. Trois couleurs différentes, ça aurait été bien., répondit-il.  

- Avec une notice en noir et blanc, ça aurait été plus clair, effectivement., se moqua-t-elle gentiment.  

- Je vais te zapper si tu continues… Tu devrais m’encourager, Sugar., lui fit-il remarquer.  

- J’ai toute confiance en toi pour prendre les bonnes décisions., lui lança-t-elle avec un sourire.  

- Ouais, j’y crois qu’à moitié., répliqua-t-il.  

 

Il se leva et commença à assembler les pièces, râlant sur le manque de pratique de ces meubles à monter, juste avant de lâcher un cri de douleur alors qu’il venait de se pincer les doigts.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta Kaori.  

- Ca va… Il me faut bien quelques blessures de guerre pour avoir ta gratitude demain., plaisanta-t-il, continuant son œuvre.  

- Voilà, première partie finie., annonça-t-il, satisfait.  

- Et merde…, grommela-t-il, juste après.  

- Qu’y a-t-il ?, lui demanda-t-il.  

- Trois fois rien… Ca te pose un problème de charger l’armoire par l’arrière ?, la questionna-t-il.  

 

Il entendit son rire résonner dans la pièce et, malgré son mécontentement à devoir tout démonter, il sourit franchement à ce petit plaisir.  

 

- Je m’en accommoderai., finit-elle par répondre.  

- La commode viendra après., répliqua-t-il, lui adressant un clin d’oeil.  

- Ryo, loin de moi l’idée de douter de tes compétences mais tu ne demanderais pas de l’aide au blondinet en face de chez nous ?, lui conseilla-t-elle.  

- Juste histoire de ne pas y passer la nuit., ajouta-t-elle.  

- Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée…, approuva-t-il, appelant son ami en direct.  

 

L’attendant, il démonta ce qu’il venait d’assembler et se remit en route. Moins de cinq minutes plus tard, Mick apparut dans le champ visuel.  

 

- Si Kaori te voyait, elle rigolerait bien…, se moqua-t-il.  

- Elle me voit., lui fit savoir Ryo, indiquant le téléphone posé sur une chaise.  

- Salut, honey. Je viens éclairer ta soirée. Au moins, tu feras de beaux rêves cette nuit., lui affirma l’américain.  

- Si vous me montez la chambre, c’est sûr., approuva-t-elle.  

- Salut Kaori !, la salua Kazue.  

- Comment tu vas ?, lui demanda-t-elle.  

- Ca va. Ca manque de distraction., répondit la rouquine.  

- Je vais jouer les cameraman pour toi., lui proposa son amie.  

 

Elle attrapa le téléphone et filma les deux hommes en train d’œuvrer, d’assembler les panneaux, de les visser, discutant entre deux, Kazue commentant les faits et, même si elle était à vingt minutes de là, elle se sentait proche d’eux, un peu comme si elle était là-bas. Ca lui faisait du bien.  

 

- Kaori, on met l’armoire où on a dit ?, lui demanda Ryo.  

- Oui… enfin vois si ça te convient., lui répondit-elle.  

 

Les deux hommes redressèrent le corps de l’armoire et le positionnèrent avant de prendre chacun une porte et de la fixer.  

 

- Je te laisse finir l’armoire. Je vais déballer la commode., lui annonça Mick.  

- Merci., apprécia Ryo, installant le dernier panneau puis les tiroirs.  

- Ils sont efficaces, nos hommes, non ?, lui fit remarquer Kazue.  

- Tout à fait. Ca fait du bien de les voir bosser pour une fois…, plaisanta Kaori.  

- En plus, ils débarrassent au fur et à mesure., lui assura son amie.  

- C’est… C’est bien. J’aimerais bien voir ça., répliqua la future maman.  

- Tadam ! Armoire finie !, déclara Ryo, fier de lui.  

 

Kazue prit le temps d’aller filmer le meuble pour la faire participer. Elle ouvrit les portes, lui montrant les espaces de rangement.  

 

- Ca va être pratique. Tu auras de la place pour ranger., apprécia Kazue.  

- Oui… Il ne restera plus qu’à aller faire les magasins., pipa Kaori, sachant que ça n’arriverait pas avant un long moment.  

- On a déjà quelques petites choses à ranger, Sugar., lui rappela Ryo, entendant le son légèrement éraillé de sa voix.  

- C’est vrai., admit-elle, se remémorant les sacs qu’il lui avait ramenés avant Noël.  

- Tu… Tu pourras laver les affaires que tu as achetées… ou alors demander à Ayaka de le faire, Ryo ?, lui demanda-t-elle, sentant sa gorge se serrer.  

 

Elle avait attendu le moment où le médecin lui dirait qu’elle pourrait se lever un peu plus, juste une heure ou deux par jour pour pouvoir laver ces petits bodys, chaussons ou pyjamas que Ryo avait ramenés, les étendre, les décrocher et les plier ou repasser pour les ranger avant de les mettre dans sa valise pour le jour de l’accouchement. Elle devait faire une croix là-dessus. Elle ne pourrait pas le faire mais elle pouvait au moins s’assurer que tout serait prêt.  

 

- Ce sera fait. Ne te préoccupe pas de cela, Kaori. Je vais gérer. Tu me donneras tes consignes., lui dit-il.  

- Merci. Alors cette commode ?, l’interrogea-t-elle, voulant retourner sur une note un peu plus joyeuse.  

- Pour le moment, Mick en a perdu sa mèche., plaisanta son mari, accompagné d’un gros plan de Kazue sur son fiancé.  

- Plutôt que de te moquer de moi, viens m’aider. La notice est en japonais. Je pige rien., maugréa ce dernier.  

- J’arrive.  

 

Les deux hommes s’attaquèrent au meuble et le montèrent en une demi-heure chrono sans trop de soucis.  

 

- Ca serait peut-être mieux un peu plus près du chauffage pour que le bébé ait moins froid quand on le changera., suggéra Kaori, les voyant déplacer le meuble.  

- Ca te va ?, l’interrogea Ryo.  

- Oui, je crois., admit-elle.  

- Tu voudras mettre le fauteuil à la place antérieure de la commode ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, ça sera certainement bien., répondit-elle, sentant la fatigue arriver.  

- Tu devrais aller dormir, Kao., lui suggéra-t-il.  

- Vous devez monter le lit., lui opposa-t-elle, luttant.  

- Je te ramènerai une photo de la pièce finie demain, Kaori. Tu dois t’occ…  

- M’occuper de moi, je sais, mais ne pas penser à moi pour un moment me fait du bien., lui opposa-t-elle.  

 

Elle entendit Mick appeler son conjoint qui la laissa quelques secondes avant de revenir vers elle.  

 

- On va monter le lit. Il n’y en a que pour quelques minutes., lui apprit-il, rendant l’appareil à Kazue.  

- Merci., acquiesça-t-elle.  

 

Elle se cala dans le lit et les regarda faire.  

 

- Voilà le lit est fini., affirma Ryo, se redressant.  

 

Kazue posa un doigt sur ses lèvres et lui montra l’écran où il put voir sa femme endormie.  

 

- Au moins ce soir, elle n’aura pas ruminé avant de fermer l’œil., dit-il, reprenant son téléphone et coupant la communication.  

- Merci de votre aide., fit-il à ses amis, reconnaissant.  

- De rien. Si tu en as de nouveau besoin, appelle., lui proposa Mick.  

- On passera demain après-midi voir Kaori. On alternera avec Miki pour garder Hime., ajouta-t-il.  

- Merci. Vous n’êtes pas obligés…, leur opposa Ryo.  

- Non, c’est sûr mais on en a envie., répondit son ami, prenant la main de sa fiancée.  

 

Ryo acquiesça et les regarda partir avant de finir dans la pièce. Il installa le matelas et attrapa les sacs d’affaires juste avant de sortir, les emmenant à la buanderie. La facilité aurait voulu qu’il jette le tout dans le panier à linge pour qu’Ayaka gère mais il n’en avait pas envie. Il lui demanderait comment faire. Il voulait le faire, pour lui, pour Kaori.  

 

Epuisé, il alla se coucher et enlaça le coussin de sa femme. Il avait envie de sentir son odeur, essayer de la trouver même si elle n’était pas là. Il n’arrivait pas à s’habituer à son absence. Sa seule consolation était de savoir qu’il la retrouverait le lendemain en fin de matinée contrairement à cet été où il ne savait quand il la reverrait si ce serait le jour qui suivrait, la semaine, le mois ou l’année… Il ricana : une année, une année sans elle, ça aurait été impensable… Demain… Demain, il la retrouverait.  

 

- Regarde, j’espère que ça te plaira., dit-il à sa femme le lendemain matin.  

 

Il s’était assis à ses côtés dans le lit faisant attention à ne pas faire bouger les élastiques qui ceignaient son ventre alors que résonnaient les battements de cœur de leur bébé dans la pièce. Il pianota sur l’écran et afficha des photos de la chambre.  

 

- J’ai tout photographié ce matin pour te montrer le tout à la lumière du jour. J’ai mis des draps dans le lit., lui apprit-il.  

- Il est un peu tôt… Ils vont prendre la poussière., pipa Kaori.  

- C’était juste pour mettre en situation., lui expliqua-t-il.  

- Pardon… c’était une bonne idée. C’est beau. C’est le tour de lit que j’avais choisi, non ?, remarqua-t-elle, touchée.  

- Oui. Il est mignon., approuva Ryo.  

- Pour le reste de la décoration, on attendra que tu sois rentrée., lui affirma-t-il.  

- Merci… mais tu devrais peut-être finir. Je ne rentrerai probablement pas avant d’avoir accouché., lui dit-elle.  

- Alors ça attendra après la naissance., lui dit-il.  

 

Il passa un bras autour de ses épaules et l’attira contre lui, reposant son téléphone sur la table de chevet.  

 

- Il n’y a pas d’urgence, Kaori. Tu ne seras pas une mauvaise mère parce que tout n’est pas parfait dès son arrivée., lui dit-il.  

- Je sais. Je suis flippée en fait., se mit-elle à rire.  

- Il faut que je me calme, que je reprenne le contrôle de mes émotions., affirma-t-elle, caressant son ventre.  

- Ca n’est certainement pas bon pour lui., murmura-t-elle.  

- Ni pour toi., lui fit-il savoir.  

- Ni pour moi… Bon, allez, raconte-moi, quelles nouvelles au bureau ? Tu as vu les informations sur le procès ?, l’interrogea-t-elle.  

 

L’allusion au procès le contraria et il posa un regard sombre sur elle. Qu’avait-elle vu ? Comment avait-elle réagi ? Devait-il s’inquiéter pour sa santé ?  

 

- Rien de neuf au bureau. Ca tourne. Asami a gardé le calendrier de l’année dernière pour les remontées de chiffres et, pour le moment, ça tourne pas mal. Asami les menace de te faire appeler s’ils ne rendent pas leurs données en temps et en heure., la taquina-t-il.  

- Avec plaisir. Je peux y aller franco ?, lui retourna-t-elle, le regard pétillant  

- Comme si j’allais te laisser te contrarier avec des broutilles., rétorqua-t-il, caressant son épaule.  

- Je le sais très bien… Tu t’es bien débrouillé pour éviter les journalistes à la sortie du tribunal hier., le félicita-t-elle.  

- Comment tu sais cela ?, l’interrogea-t-il, curieux.  

- Aucune image de toi aux informations ce matin quand ils ont parlé du procès. C’est que tu leur as échappé, non ?, répondit-elle, posant la tête sur son épaule.  

 

Il se demanda s’il devait lui dire la vérité, lui avouer ce qui s’était dit et préféra se taire. Ca n’avait aucune utilité. Alejandro avait été fidèle à lui-même, les journalistes pareils et lui le serait aussi en la protégeant. Il lui raconterait peut-être un jour mais, pour le moment, il voulait juste oublier ce passage et se concentrer sur le plus important : elle, leur bébé…  

 

- On n’a pas encore réussi à choisir le prénom de ce bébé… Si on avançait ?, lui proposa-t-il.  

- Ca me va., acquiesça-t-elle, sortant le calepin sur lequel ils avaient commencé à noter leurs deux listes.  

 

L’ambiance se détendit et se chargea de tendresse et de rires. 

 


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