Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 13 chapitres

Publiée: 02-04-19

Mise à jour: 14-04-19

 

Commentaires: 24 reviews

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Romance

 

Résumé: Alors que la situation dégénère entre nos deux héros, ils se retrouvent dans une situation les obligeant à se rapprocher. Quelles seront les conséquences sur leur partenariat?

 

Disclaimer: Les personnages de "Entre tes bras" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Entre tes bras

 

Chapitre 2 :: Chapitre 2

Publiée: 03-04-19 - Mise à jour: 03-04-19

Commentaires: Bonjour, la suite. N'éhsitez pas à mettre un peu de musique latino pour lire cette fic;) Bonne lecture et Merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 2  

 

- Qu’est-ce que je fiche ici ? Quelle idée ? Je vais avoir l’air ridicule. Tu croyais quoi, ma fille ? T’es vraiment stupide pour penser que tu vas t’en sortir ! Franchement, tu vas suivre le stage d’un des plus grands maîtres de salsa et tango alors que t’es gourde comme pas deux… C’est décidé, je m’en vais. Oh non, je ne peux pas faire ça aux filles. Elles vont m’en vouloir à mort. Elle se sont données tellement de mal. Et puis si je rentre, je vais me retrouver avec Ryo. Au choix : ridicule ou prise de tête ? Va pour le ridicule. Avec un peu de chance, ils seront assez polis pour feindre que je me débrouille. Tous les hommes ne s’appellent pas Ryo Saeba…, se dit-elle en poussant un soupir de désespoir.  

 

Elle s’assit sur le banc du vestiaire et sortit le sac qu’Eriko lui avait donné. Elle n’avait pas regardé ce qu’elle y avait mis de peur de se dégonfler. Elle sortit un top rouge et un legging noir.  

 

- Ouf, ça aurait pu être pire., pensa-t-elle, soulagée.  

 

Connaissant Eriko, elle s’était attendue à trouver quelque chose de plus dévêtu et sexy. Après tout, la styliste lui avait déjà dit qu’elle n’avait pas à avoir honte de sa silhouette. Elle sortit une paire d’escarpins noires à talons. Elle enfila les vêtements puis les chaussures dont elle fixa la bride. Elle se leva et fit quelques pas prudemment, elle qui n’était pas habituée à marcher avec des talons. Finalement elle se sentait assez à l’aise : la double bride encerclait sa cheville et se croisait sur son pied. Elle trouvait même cela très… élégant. Elle remonta les yeux sur le reste de sa silhouette et déglutit.  

 

Eriko l’avait bien eue. Les vêtements étaient simples mais ils épousaient chaque ligne de son corps comme une deuxième peau, marquant tous ses défauts. Le débardeur était un peu trop court à son goût dévoilant une parcelle de son ventre. Elle baissa les yeux et évita le regard des autres participantes, toutes plus jolies les unes que les autres, affichant des vêtements beaucoup plus sexy mettant leurs formes en avant. Ryo se serait régalé, pensa-t-elle. L’assistante vint les appeler pour le début du cours. Il était trop tard pour se changer… Elle suivit le groupe se cachant derrière les autres.  

 

Ryo observa le bâtiment devant lequel il s’était arrêté. Saeko sortit de la voiture en le pressant.  

 

- Dépêche-toi, on est en retard…  

- Où sommes-nous, Saeko ?  

- Je t’expliquerai, viens, dépêche-toi…  

 

Il sortit en soupirant, un mauvais pressentiment le tenaillant. C’était trop calme, trop verdoyant, trop… mokkori, se dit-il en entrant dans la salle où de belles jeunes femmes, courtement vêtues, étaient regroupées.  

 

- Ah au fait, tu es mon frère., lui murmura Saeko à l’oreille avant de s’éloigner.  

- Oui, oui…, répondit-il machinalement tout en bavant d’admiration devant ses corps sublimes.  

- Que… Quoi ? Saeko !, hurla-t-il, alors que les mots avaient enfin atteint son cerveau (du haut).  

 

Il la rattrapa et l’obligea à se retourner.  

 

- Tu m’as promis quinze jours collé serrés., gronda-t-il, les yeux plissés.  

- Oui, mais c’est un cours pour célibataire. Alors j’ai dû improviser., expliqua-t-elle, croisant les doigts dans son dos.  

- On se rattrapera après., dit-elle avec un petit sourire d’excuse.  

- Je m’en vais. Tu t’es encore fichue de moi., s’énerva-t-il faisant demi-tour.  

- Ryo, tu te priverais de quinze jours de délices mokkoriens ? Regarde autour de toi. Une dizaine de filles, célibataires qui plus est, qui ne demandent qu’à être entourées de bras forts et vigoureux…, susurra-t-elle à son oreille, déclenchant une salve d’images toutes plus mokkoriennes les unes que les autres.  

 

Elle le vit faire le tour de la pièce, les yeux brillants d’une lueur perverse, et sut qu’elle avait gagné.  

 

- Puisqu’il faut savoir se sacrifier dans la vie, je resterai et donnerai de ma personne., dit-il d’un ton théâtral.  

 

Un vol de corbeaux passa au loin. Ryo regarda autour de lui.  

 

- Au fait, il est où ton client ?  

- Là-bas. Regarde, il discute avec une participante., l’informa-t-elle pointant vers le fond de la pièce.  

 

Ryo regarda dans la direction et resta coi devant la vision qui s’offrait à lui.  

 

En pénétrant dans la pièce, Kaori avait dévisagé les participants masculins et avaient baissé les yeux, mal à l’aise.  

 

- Vous aussi ?, avait murmuré une voix chaude à son oreille.  

- Pardon ?, répondit-elle, surprise, se tournant vers la voix.  

 

Elle découvrit à ses côtés un homme châtain d’une trentaine d’années aux yeux marrons pétillants de malice. Il portait un jean et un tee-shirt noir tendu sur un corps parfaitement proportionné.  

 

- Je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à être mal à l’aise dans cet endroit., expliqua-t-il, un sourire aux lèvres.  

- Oui, c’est vrai., dit-elle en souriant légèrement.  

- Jim Jones., se présenta-t-il en lui tendant la main.  

- Kaori Makimura, enchantée., répondit-elle, en serrant sa main.  

- Le plaisir est pour moi. Me rendriez-vous un service, Mademoiselle…  

- Kaori, s’il vous plaît, Monsieur Jones., le coupa-t-elle.  

- Si vous m’appelez Jim alors, Kaori.  

 

Elle acquiesça, les joues rosies par la timidité, ce que son interlocuteur sembla apprécier. Il n’avait toujours pas lâché sa main.  

 

- Acceptez-vous d’être ma partenaire pour les danses en couple ?, lui demanda-t-il comme s’il s’agissait d’une affaire de très haute importance.  

 

Elle hésita un moment puis se rappela de l’injonction de Miki.  

 

- Avec plaisir, Jim., répondit-elle.  

 

Soudain une étrange sensation lui fit tourner la tête et lâcher la main de Jim. Cette sensation, elle la connaissait bien : Ryo était là et en colère. Un dixième de seconde plus tard, elle croisa ses prunelles noires et se retint de reculer d’un pas. Lorsqu’elle vit la personne à ses côtés, elle eut la sensation que le monde s’ouvrait sous ses pieds mais aussi vite la colère prit le dessus. Il avait osé ! Il avait encore accepté une mission de Saeko et ce, sans lui en parler. Pire même, il avait osé l’encourager à suivre ce stage. Il l’avait manipulée… Elle allait lui régler son compte lorsque le professeur fit son entrée.  

 

Lorsque Ryo avait vu la femme à côté de son « client », il n’avait pu s’empêcher de laisser son regard errer sur la jeune femme. Contrairement à son habitude, ces vêtements lui collaient à la peau, révélant la perfection de son corps. Les talons qu’elle portait accentuait le galbe de ses jambes et, de toutes les jeunes femmes présentes, c’était elle qui attirait le plus son regard. Ce que le tissu cachait, son imagination se faisait un devoir de le dévoiler et, de ce côté-là, il était très imaginatif. Puis il vit l’autre lui prendre la main et sa Kaori le fixait intensément, ce qui l’énerva. Les secondes passèrent, leurs mains ne se séparaient toujours pas et la jalousie prit le dessus avant qu’il put la dissimuler. Elle lâcha enfin la main de l’autre et le regarda lui. Il soutint son regard et vit la myriade d’émotions passer dans ses yeux : la stupéfaction, la peine puis la colère. Il allait en prendre pour son grade surtout qu’elle avait vu Saeko. Comme avec Kaori un et un faisaient toujours deux, elle avait tout compris. Seule l’arrivée du professeur la coupa dans son élan de venir le trouver. Il se tourna vers Saeko, en colère :  

 

- Tu savais que c’était le stage auquel devait participer Kaori ?  

- Comment l’aurais-je su ? Je n’ai découvert le cadeau que samedi comme toi et encore je n’y ai pas prêté grande attention…, lâcha-t-elle en haussant les épaules.  

 

Le professeur leur expliqua le programme. La journée était destinée à réviser les pas de base, à se mettre en condition pour le reste du stage et à apprendre à se connaître. Il lança la musique et montra les enchaînements de pas. Tous les élèves suivirent la chorégraphie avec plus ou moins de facilité. Saeko lança un coup d’oeil vers Ryo, intriguée. Elle le regarda évoluer stupéfaite. Il suivait avec aisance et souplesse.  

 

- Tu as déjà fait de la danse ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- Non, mais ça n’a rien de compliqué., répondit-il, distrait.  

 

Il regardait sa partenaire danser et enchaîner avec beaucoup de plaisir. Il voyait son corps se déhancher, onduler au rythme de la musique et ses yeux avaient du mal à quitter ses hanches où il aurait adoré poser les mains. Il avait déjà remarqué qu’elle avait le sens du rythme et qu’elle était très souple. Mais c’était autre chose de la voir danser et remarquer la grâce de ses gestes.  

 

Au bout d’une heure, ils firent une courte pause. L’observant de loin, il vit qu’elle s’était un peu détendue et il s’en réjouit : il n’avait pas eu l’intention de la déranger pendant son stage. Il déchanta vite cependant en s’apercevant que son client, qui ne devait pas s’apercevoir de leur surveillance, s’approchait à nouveau de Kaori et lui faisait la conversation, lui arrachant un sourire.  

 

- Pourquoi on le protège l’américain, au fait Saeko ?, demanda Ryo, contrarié.  

- Il représente une société qui négocie un gros contrat avec l’état japonais, ce qui ne plaît pas forcément à tout le monde. Il a un service de sécurité en dehors du stage mais il a refusé de les laisser entrer. Donc on m’a demandé d’assurer sa garde en toute discrétion.  

- Ouais. Je trouve que les américains apprécient un peu trop la culture japonaise., maugréa-t-il pensant à son ami blond qui avait aussi un peu trop tourné autour de Kaori.  

 

Saeko masqua le petit sourire ironique qui naissait sur ses lèvres face à la jalousie de son ami. L’idiot était fou amoureux de sa partenaire au vu et su de tous ses amis mais n’arrivait pas à dépasser les barrières qu’il s’était imposé.  

 

- Le problème de la culture japonaise, c’est qu’elle fascine énormément et que les japonais sont un peu trop réservés pour exprimer clairement leur admiration… ce qui n’est pas un trait de caractère américain. Tu ne penses pas ?, l’interrogea-t-elle un sourcil levé.  

 

Il ignora le sous-entendu et se concentra sur le cours qui reprenait.  

 

A l’autre bout de la pièce, Kaori avait décidé d’ignorer son partenaire de travail et de profiter du stage. Elle avait dû faire un effort surhumain au départ pour ne pas jeter un œil vers lui et voir comment il se débrouillait. Puis peu à peu, elle avait laissé la musique et les émotions qu’elle provoquait prendre le pas sur ses réflexions et avait été emmenée très loin. La tension quitta progressivement son corps, le plaisir envahit chaque pore de son être et elle oublia tout ce qui l’entourait… Elle ne réfléchissait plus, ne regardait plus les autres filles pour se comparer… elle se laissait porter par la musique. A la pause du midi, elle sortit, délicieusement rompue, et s’assit par terre, adossée à un muret. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien. L’esprit léger, elle observa la brise passer dans les feuilles des arbres qui revenaient à la vie, les oiseaux voler et parader…  

 

- Vous me permettez de vous accompagner dans votre observation de la nature ?, lui demanda Jim, s’arrêtant à ses côtés.  

- Je vous en prie., répondit-elle en rassemblant ses affaires pour lui faire une place à ses côtés.  

 

Il s’assit à côté d’elle, son bras frôlant légèrement le sien. Il laissa sa tête se poser contre le muret, profitant des rayons de soleil de ce printemps débutant.  

 

- Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu le temps de profiter d’un moment de calme…, soupira-t-il.  

- Trop de travail ?  

- Oui, une vie de dingue. On commence en se disant qu’on saura tout gérer et finalement on se laisse prendre dans une boucle infernale…  

- Vous faites quoi ?  

- Je dirige une entreprise. Et vous, Kaori ?, demanda-t-il, curieux.  

- Je suis l’assistante d’un détective privé., répondit-elle, baissant les yeux.  

- Vraiment ?, s’étonna-t-il.  

 

Il la dévisagea surpris. Une si frêle jeune femme assistante d’un détective privé ? Il l’aurait vue mannequin. Elle en avait la silhouette, la beauté. A bien la regarder, une chose ne cadrait pas : sa timidité. Elle n’avait pas l’assurance des mannequins, sures de leurs beauté et pouvoir de séduction. Ca ne cadrait d’ailleurs pas non plus avec son job actuel. Face à ses sourcils froncés, il reprit la conversation :  

 

- Ce doit être passionnant. Ca consiste en quoi être assistante d’un détective privé ?, demanda-t-il, curieux.  

 

Kaori réfléchit. Nettoyer son appartement, faire sa lessive, son repassage, sa cuisine, s’en prendre plein la tête, se faire rabaisser, danser une valse à contre-contre-temps, voir ses sentiments piétinés, bafoués… fut sa première réponse mais elle la tut avec amertume.  

 

- Faire les premiers rendez-vous avec les clients, réunir les informations, assurer la logistique…, décrit-elle, dans un soupir, ce qui dans sa tête donnait : filtrer les demandes, accepter une cliente quand le compte était dans le rouge, protéger la cliente de son protecteur, voir l’homme qu’elle aimait sauter sur une autre mais jamais elle…  

- Ca n’a pas l’air de vous passionner., statua Jim.  

- Si au contraire. J’aimerais juste avoir un peu plus de responsabilités., expliqua-t-elle.  

 

Oui, plus de responsabilité, être plus proche de Ryo, faire passer leur partenariat sur un nouveau plan, c’était son plus profond désir. Mais ce n’était pas d’actualité, loin de là. Elle enfouit ses sombres pensées au plus profond d’elle-même et se releva, regagnant le cours accompagnée de Jim. Ils furent discrètement suivis par un autre couple qui assurait la garde.  

 

- Si tu le draguais, tu pourrais rester à ses côtés., suggéra Ryo à sa collègue, d’un ton aigre.  

- Et Kaori serait tranquille… Pourquoi tu ne la laisses pas faire sa vie si tu ne veux pas en faire partie ?, lui demanda-t-elle en le plantant à la porte.  

 

Ryo serra les dents à la justesse des paroles de l’inspectrice et la suivit. L’après-midi se passa agréablement au son de la musique latine qui les entraînait dans des contrées inexplorées… pour la majorité d’entre eux.  

 

A la fin de la séance et après une séance d’étirement où Ryo put mirer à loisir le ventre plat de sa partenaire, rêvant d’y poser les lèvres, tous se retirèrent aux vestiaires. Kaori se changea rapidement, retirant ses chaussures avec soulagement. Elle quitta le centre avant Ryo et Saeko. Elle sentit la colère refaire surface sur la route qui la ramenait chez eux. Il l’avait dupée. Il avait encore accepté une mission pour Saeko. Elle gara la panda et grimpa les escaliers jusqu’à l’appartement. Elle se déshabilla et fila sous la douche, profitant de ce moment de solitude. Elle entendit la porte d’entrée claquer et Ryo l’appeler. Elle tressaillit. Le moment fatidique approchait. Elle coupa le jet et sortit de la douche, s’enroulant dans une serviette. Elle peigna ses cheveux puis se rendit dans sa chambre pour enfiler un jean et un tee-shirt. Elle entendit Ryo se rendre dans la salle de bains et prendre une douche à son tour.  

 

Elle descendit à la cuisine et entama la préparation du repas. Elle laissa le bien-être de la journée occulter encore un peu la tension qui montait en elle. Ryo arriva à la porte de la cuisine et observa la jeune femme un moment. Il savait qu’il avait mérité un savon. Il s’en voulait de lui avoir fait mal, encore une fois. Il était conscient qu’il jouait avec le feu et que son dernier retour en arrière serait cela : le dernier. Ce n’était plus qu’une question de temps maintenant avant que l’un d’eux ne céda : elle partirait ou il la laisserait définitivement prendre place dans son coeur. Non, ce n’était même pas cela pour sa part car elle avait déjà gagné son coeur. C’était sa raison qu’il devait dompter maintenant, ses peurs, ses doutes…  

 

- Tu comptais me le dire ?, demanda-t-elle, à voix basse, rompant le cours de ses pensées.  

- Te dire quoi ?  

- La mission avec Saeko. Parce que je suppose que ce n’est pas pour le plaisir que tu es arrivé là avec elle.  

 

Elle lui tournait le dos, s’appliquant à émincer des légumes. Il voyait à ses épaules contractées, la tension qui l’habitait.  

 

- Kaori, si j’avais su, je ne l’aurai pas fait. Je ne voulais pas te gâcher ton plaisir., s’excusa-t-il.  

- Depuis quand tu t’inquiètes de gâcher mon plaisir ou non, Ryo ? Elle t’a encore promis monts et merveilles et tu t’es laissé embobiner., affirma-t-elle, d’une voix triste.  

- Peu importe si dans l’histoire tu me blesses ou non. Après tout, la petite Kaori peut tout supporter, non ? Après tout ce que tu as fait, tu n’es plus à cela près.  

- Kaori…  

- Non, j’en ai assez. Je pouvais avoir quinze jours à moi ! Quinze jours pour me détendre et enfin oublier l’espace de quelques heures par jour que je ne suis rien. Parce que c’est ce que je suis, non Ryo ?, l’invectiva-t-elle, en se retournant les yeux brillants de colère.  

 

Le nettoyeur numéro un du Japon resta muet, comme hypnotisé par ce regard.  

 

- Je ne suis pas une bonne assistante, je ne suis pas une miss Mokkori et encore moins une femme, je ne suis pas digne de ton amour, je n’ai rien et je ne suis rien !, poursuivit-elle, les larmes coulant sur ses joues.  

- Kaori… je…, bafouilla-t-il, fourrant la main dans ses cheveux, ne sachant quoi dire.  

- Tu quoi, Ryo ? Parle, exprime-toi.  

 

Il la regarda droit dans les yeux et repensa au désir qu’il avait ressenti durant toute cette journée, au plaisir de la voir sourire sans arrière pensée pour la première fois depuis un bon moment. Il repensa à toutes ses nuits passées en sa compagnie dans ses rêves, des moments coquins ou tendres partagés, puis ce furent les cauchemars où elle mourrait qui reprirent le dessus, ravivant cette sourde angoisse, cette terreur de la savoir en danger par sa faute, de ne pouvoir lui offrir la vie qu’elle était en droit d’espérer. La colère refit surface, l’une de ses armes pour la tenir éloignée de lui. Il serra les poings et la regarda droit dans les yeux.  

 

- Je n’y peux rien si la vie ne t’a pas gâtée. Tu le sais que tu es la seule femme pour qui je ne bande pas. A qui la faute !, lui jeta-t-il à la figure avant de sortir fumer une cigarette sur le toit, se maudissant une nouvelle fois pour ce qu’il avait fait.  

 

Kaori se laissa tomber par terre et, la tête sur les genoux, se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Elle se redressa péniblement quelques minutes plus tard et, après avoir éteint tous les brûleurs, monta dans sa chambre et fit son sac, le coeur lourd. Elle en avait assez, elle ne voulait plus supporter tout cela. Elle redescendit lentement l’escalier, mémorisant chaque centimètre carré de ce lieu qui avait été sa vie pendant plus de six ans maintenant. Elle poursuivit sa descente et, avisant un bout de papier sur la table, griffonna quelques mots avant de sortir et de refermer la porte derrière elle délicatement.  

 

Lorsque Ryo redescendit bien plus tard, il fut étonné du silence dans l’appartement et surtout de l’absence d’odeur. Kaori devait avoir fini de cuisiner. Il entra dans la cuisine et vit que tout était resté à l’identique.  

 

- Kaori ?, l’appela-t-il, en sortant de la pièce mais seul le silence lui répondit.  

 

Il grimpa quatre à quatre jusqu’à sa chambre, tapa à la porte puis ouvrit doucement mais elle n’y était pas. Il descendit jusqu’au stand de tir. En général, c’était lui qui s’y défoulait mais quelques fois, il l’y avait déjà surprise. Personne. L’appréhension monta en lui. Il monta à nouveau à l’appartement et regarda partout. Il devenait anxieux. Il retourna dans sa chambre, espérant presque avoir mal vu et il vit ce qu’il avait manqué la première fois : sa table de chevet était vide. Elle avait emmené la photo de son frère. Il ouvrit, tendu, les portes de son armoire pour évaluer le nombre de vêtements qu’elle avait pris. Juste de quoi tenir quelques jours, ce qu’il prit pour un bon signe. Soudain, la sonnerie du téléphone brisa le silence et il se précipita pour décrocher. Mais au moment de saisir le combiné, il hésita, se demandant s’il avait vraiment envie de l’avoir.  

 

- Saeba., annonça-t-il après s’être décidé.  

- Elle est ici., lui annonça Falcon d’une voix égale.  

 

Ryo entendit le bruit d’un combiné qu’on arrachait des mains de quelqu’un avant d’entendre la voix de Miki, très énervée, à l’autre bout du fil :  

 

- Elle refuse de nous dire ce qui s’est passé mais je sais que c’est de ta faute, encore ! Elle est trop bien pour toi, Ryo ! Tu ne la mérites pas ! On ne repousse pas une femme qui vous offre le monde, on l’aime et on la chérit. Même toi tu devrais être capable de comprendre ça !, hurla-t-elle, excédée avant de raccrocher.  

- Je sais qu’elle est trop bien pour moi, Miki…, soupira-t-il.  

 

Il posa le téléphone et se dirigea vers le bar, sortant une bouteille de whisky sans prendre la peine de sortir un verre. Il prit une gorgée avant de s’allonger dans le canapé et posa la bouteille à côté de lui, par terre. Peut-être était-ce la meilleure chose à faire ? Si elle prenait la décision de partir, elle reprenait sa vie en main, s’éloignait de ce milieu et du danger et ce serait sa décision. Il finirait seul, mais cela il y était habitué. Il retrouverait sa liberté d’antan, les filles qu’il pourrait ramener à la maison, les soirées arrosées… Ne plus devoir supporter les récriminations d’une femme, ses règles, ses contraintes, cette surprotection… toutes ces choses qui l’empêchaient de vivre comme le célibataire qu’il était, qui lui imposaient une certaine hygiène de vie, qui l’avaient encadré puis protégé, fait se sentir aimé. Ses colères, ses massues, sa jalousie, tous ces signes qu’il avait appris à décrypter, à chérir comme autant de preuves d’attachements, il n’aurait plus à les supporter. Les supporter, se dit-il, ou les recevoir comme autant de cadeaux, de signes de son affection profonde ?  

 

Il poussa un soupir de frustration. Pourquoi leur relation devait-elle être si compliquée ? 

 


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