Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 13 chapitres

Publiée: 02-04-19

Mise à jour: 14-04-19

 

Commentaires: 24 reviews

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Romance

 

Résumé: Alors que la situation dégénère entre nos deux héros, ils se retrouvent dans une situation les obligeant à se rapprocher. Quelles seront les conséquences sur leur partenariat?

 

Disclaimer: Les personnages de "Entre tes bras" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Entre tes bras

 

Chapitre 4 :: chapitre 4

Publiée: 05-04-19 - Mise à jour: 05-04-19

Commentaires: Bonjour, nouveau chapitre en ligne. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 4  

 

Leurs deux corps moites menaient la danse au rythme de la musique de fond. Ses baisers fougueux, ses caresses plus ou moins appuyées lui arrachaient des gémissements de plaisir. Sa langue traçait des sillons de feu sur tout son corps et elle ne savait plus où elle était, tous les sens en ébullition. Elle sentait son corps se cambrer sous les vagues de désir qui naissaient dans le creux de ses reins. Elle ne voulait plus qu’une chose : être sienne, qu’il la posséda corps et âme. Depuis le temps qu’elle attendait, elle voulait que cette torture prit fin là, maintenant.  

 

- Ryo…, l’appela-t-elle d’une voix langoureuse.  

- Kaori, Kaori…, répondit une voix féminine.  

 

Une voix féminine ?! Kaori sortit doucement de son rêve et du pays des songes pour faire face à Miki dont le visage se fendait d’un large sourire amusé. La rouquine sentit son visage prendre feu et détourna le regard.  

 

- Bien dormi, Kaori ? Tu as fait de beaux rêves apparemment., la taquina son amie.  

 

Honteuse, la nettoyeuse rabattit le drap sur la tête pour se cacher, ce qui fit rire l’ex-mercenaire.  

 

- J’en connais un qui serait ravi de savoir que tu rêves de lui., affirma Miki.  

- Je t’interdis !, s’écria Kaori, outrée, en sortant du drap.  

- Non, Miki, ne lui dis rien. S’il te plaît. Il ne me laissera plus en paix.  

- Pourtant, tu avais l’air d’apprécier ses attentions dans tes rêves., rétorqua-t-elle un sourcil levé.  

- Arrrgh ! Ce n’était qu’un rêve, un stupide rêve ! Je… Je vais prendre ma douche., dit Kaori en sortant au pas de charge, le visage cramoisi.  

- Pour l’eau froide, c’est vers la droite…, cria Miki, pliée de rire.  

- Que se passe-t-il, Miki ?, demanda Falcon, intrigué.  

- Kaori a fait un rêve érotique qui concernait Ryo., répondit Miki.  

- Miki !, hurla Kaori par la porte de la salle de bains.  

- Humpf !, répondit Falcon, le visage rouge.  

 

Une demie heure plus tard, Kaori descendit pour partir au stage. Après une bonne douche, elle avait repris le dessus sur ses émotions et se sentait prête à affronter cette nouvelle journée. Elle avait hâte de revoir Ryo et en même temps elle avait peur qu’il n’ait à nouveau fait marche arrière. Tout en prenant son café, elle posa les yeux sur le bouquet qu’il lui avait offert et se sentit réconfortée. Elle sourit heureuse. Elle se sentait tellement plus légère.  

 

Soudain la porte du café s’ouvrit et une fusée blonde fonça droit sur elle. Elle fit un pas de côté et ladite fusée s’encastra dans le bar. Un dixième de seconde après, ayant repris forme humaine, Mick se présenta, charmeur, à son amie.  

 

- Alors ma Kaori chérie, prête à danser la salsa ? Si tu veux t’entraîner, je donnerai de ma personne pour une séance toute particulière rien que pour toi., lui dit-il d’une voix langoureuse.  

- Pas la peine, Mick. Elle a déjà pris un cours particulier cette nuit., lui apprit Miki, tout sourire.  

- Miki, arrête de le raconter à tout le monde !, s’énerva Kaori, rougissante.  

- Quoi ?!, s’étrangla l’américain.  

- Ma Kaori d’amour a couché avec un homme qui n’était pas moi ? Viens tout de suite avec moi, ça ne va pas du tout. Je suis sûr que tu n’as pas pris ton pied. Je vais te montrer ce qu’est l’Amour avec un grand A !, fit Mick, sérieux, la traînant par le poignet vers la chambre d’amis.  

 

D’un mouvement leste du poignet, Kaori dégaina sa massue et l’abattit sur la tête de son ami, furieuse.  

 

- De quel droit ? De un, si j’avais couché avec un homme, tu n’aurais rien à dire et, de deux, je ne coucherai pas avec toi qui est en couple avec une de mes amies !  

- Et si tu couchais avec une femme ?, suggéra-t-il, des étoiles dans les yeux, des images peu catholiques lui venant en tête.  

 

Pour toute réponse, il reçut une deuxième massue sur la tête.  

 

- Pervers ! Immonde satyre ! Don Juan de pacotille ! Je n’aime pas les femmes ! Je suis une femme qui aime les hommes, les mâles, les mokkoriman, un point c’est tout !, hurla-t-elle, énervée.  

 

Soudain elle réalisa ce qu’elle venait de dire et porta la main à sa bouche. Son regard passa de Miki, surprise mais hilare, à Mick, dont le regard luisait d’une manière dangereuse.  

 

- Ma Kaori aime les mokkoriman ?, dit-il en souriant et s’approchant d’elle.  

- Alors viens voir la bête du mokkori, Kaori !, hurla-t-il en lui bondissant dessus, mokkori en action.  

 

Un coup de massue plus tard, Mick volait par la porte du café atterrissant dans le mur d’en face, toujours en caleçon.  

 

- Qu’est-ce qu’il a ce matin ?, s’énerva Kaori.  

- Il doit sentir les phéromones…, suggéra Miki, narquoise.  

- Toi, t’as de la chance d’être ma meilleure amie., lui répondit-elle menaçante.  

- Bon, j’y vais. Parce qu’avec ses bêtises, je vais être en retard., dit-elle en ramassant ses affaires.  

- Bonne journée., lança Miki, gaiement.  

 

Kaori arriva au cours sans encombres, prenant le temps de se changer et d’enfiler la tenue qu’elle portait le premier jour avant de retrouver ses camarades dans la salle de cours.  

 

Ryo arriva à la salle en sifflotant. Saeko, à ses côtés, souriait, contaminée par la bonne humeur du nettoyeur, et se demandait ce qui pouvait le rendre si enjoué. Elle ne mit pas longtemps à comprendre lorsqu’elle le vit chercher du regard la salle et qu’un sourire discret éclairé par un regard chaud marqua son visage en voyant Kaori et son sourire. Ils donnaient l’impression d’être seuls au monde. Cependant quand Jim Jones s’approcha de Kaori, une lueur plus dure remplaça la précédente.  

 

- T’es mordu, Ryo. Complètement mordu., constata-t-elle.  

- Je ne vois pas de quoi tu parles., tenta-t-il de nier.  

- A d’autres. Je te connais trop. Avoue. Alors tu lui as enfin dit que tu l’aimais ?, demanda-t-elle, les yeux pleins d’espoir.  

- Non… je lui ai fait comprendre., se justifia-t-il face au regard sévère de son amie.  

- Je lui ai offert des fleurs : des oeillets blancs et une immortelle. Elle a saisi le message.  

- C’est si difficile que ça de lui sortir ces trois petits mots ?  

- Pour un homme comme moi, oui., murmura-t-il, dépité.  

 

Leur conversation fut abrégée par l’appel du Professeur qui leur donna les directives pour la journée avant de lancer la musique. Ryo, trop absorbé dans la contemplation d’une certaine demoiselle, n’écouta rien. Aussi fut-il surpris lorsqu’à la fin de la première danse, Saeko se détacha de lui et se dirigea vers un autre partenaire.  

 

- Tu fais quoi là ?, lui demanda-t-il en la rattrapant.  

- J’applique les consignes. Aujourd’hui on change de partenaire à chaque danse. Tu as de la chance : tu vas pouvoir danser avec chaque jeune femme du cours…, lui dit-elle en lui adressant un clin d’oeil.  

 

Il jeta un coup d’oeil sur l’assemblée et son vieil instinct reprit le dessus. Il regarda Saeko comme pour avoir confirmation de ce qu’il avait entendu.  

 

- Je vais pouvoir danser avec toutes les miss Mokkori du cours ?, répéta-t-il, le regard libidineux à l’idée de tenir dans ses bras ces jeunes femmes au corps partiellement dénudé.  

- Oui et même Kaori., répondit-elle, l’oeil malicieux.  

 

Il se retourna vers l’assemblée pour revoir son trésor et croisa de ce fait le regard de sa partenaire. Ce regard, déçu, calma ses ardeurs et il reprit son sérieux. Il était un peu surpris d’ailleurs qu’elle n’usa pas de sa massue. Il l’aurait bien méritée sur ce coup-là. Il lui fit un clin d’oeil, qu’il espérait rassurant, et se dirigeant vers l’une des jeunes femmes pour danser avec elle. Les danses s’enchaînèrent et ce ne fut qu’à la fin de la matinée qu’il eut le plaisir de tenir entre ses bras celle qu’il avait attendue non pas trois heures mais six ans maintenant.  

 

- J’ai cru que tu ne me choisirai jamais., murmura-t-elle, la voix légèrement tremblante.  

- J’ai gardé le meilleur pour la fin., murmura-t-il à son oreille.  

 

Elle leva les yeux vers lui, sondant son regard, et, rassurée, lui décocha un de ses magnifiques sourires. Il lui tendit la main et se sentit frémir lorsqu’elle posa ses doigts fins sur sa paume. Il referma sa main et la tira vers lui. Elle s’enroula dans ses bras, sentant le contact de son bras qui se refermait sur son corps, sa main venant se poser sur son ventre. Par pur réflexe, conditionnée par des années à s’entendre dire qu’elle avait des kilos à perdre, elle contracta ses abdos.  

 

- Détends-toi, Kao.  

 

Il la tourna doucement vers lui lorsque les premiers accords de musique débutèrent et il guida leurs pas dans un subtil jeu du chat et de la souris. Il la faisait virevolter autour de lui, la laissant s’éloigner, la ramenant vers lui. Suffisamment loin pour être libres de leur mouvement, suffisamment proches pour sentir la chaleur du corps de l’autre. Leurs mains se lâchaient pour mieux se retrouver, lien continu entre eux deux. Par moments, la main de Ryo se posait sur le dos, la hanche ou le ventre de la jeune femme, caresse éphémère provoquant mille étincelles dans son corps. Cette danse était un peu comme leur partenariat, rythmé, trépidante, comme leur amour, présent mais distant fait de petits riens et de grands non-dits, proches mais pourtant si éloignés…  

 

Dans cette bulle, ils ne voyaient rien, n’entendaient rien. Seul l’autre comptait. Leurs regards se soudaient, magnétiques, se quittaient pour mieux se retrouver. La seule impression qu’ils donnaient de l’extérieur était qu’ils avaient dû danser ensemble toute leur vie pour être dans une telle harmonie. Comme s’ils avaient répété des jours et des jours et qu’ils n’avaient plus besoin de se parler, qu’ils anticipaient tous les gestes de l’autre.  

 

A la fin de la danse, Ryo attira Kaori vers lui. Elle était si belle à cet instant, les joues rosies par l’effort, les lèvres entrouvertes, légèrement essoufflée. Il sentait sa poitrine pressée contre lui, se lever et se baisser au rythme de sa respiration, et son coeur qui reprenait peu à peu son rythme normal. Sa main, posée dans le bas de son dos, caressait doucement la peau dénudée en dessous de son débardeur. Il était bien, il se sentait bien. Il était à sa place et elle aussi, entre ses bras.  

 

- Dîne avec moi ce soir., murmura-t-il d’une voix rauque.  

 

Il n’avait pas prémédité sa demande. Les mots étaient sortis tous seuls et il ne les regrettait pas. Une lueur d’espoir s’était allumée dans les yeux de sa douce qui se mordit la lèvre inférieure.  

 

- Tu… tu veux vraiment dîner avec moi ?, demanda-t-elle, d’une petite voix anxieuse.  

 

Au son de sa voix, il se rendit compte de l’étendue de son travail de sape. Il avait vraiment fait du bon boulot, se dit-il amer. Il lui sourit tendrement.  

 

- Oui, je veux dîner avec toi. Je passe te prendre au Cat’s et on va dîner dehors comme les gens normaux. Tu acceptes ?, l’interrogea-t-il, un peu inquiet.  

- Oui, avec plaisir., répondit-elle, les joues rosies par la joie cette fois, le sourire aux lèvres.  

- Je passe te prendre à dix-neuf heures.  

- Je serai prête.  

 

Depuis le temps qu’elle attendait, elle serait prête à l’heure et n’attendrait pas une minute de plus pour son premier rendez-vous galant avec lui. Elle se sentait réellement émue à cette idée. Heureusement pour elle, le cours s’achevait pour le matin et elle avait une heure devant elle pour se remettre les idées en place. Le retour à la réalité avait un prénom, Jim, qui vint la rejoindre pour déjeuner.  

 

- J’ai été épaté. La dernière danse que vous avez faite, vous avez été spectaculaire. Vous vous connaissez ?  

- Euh oui… C’est mon partenaire de travail., dit-elle, hésitante.  

- Vous avez l’habitude de danser ensemble, ça se voit.  

- A vrai dire, non. C’est seulement la deuxième fois.  

- Vous me faites marcher ! On dirait que vous avez fait ça toute votre vie. Allez, avouez., insista Jim.  

- Je vous jure que je vous dis la vérité., répondit Kaori, gênée.  

 

Son interlocuteur se tut quelques instants, pensif, laissant son regard errer sur elle, ce qui la gênait.  

 

- Kaori, je me surprends à apprécier votre présence de plus en plus. Me feriez-vous l’honneur de dîner avec moi ce soir ?, lui demanda-t-il soudainement, le plus sérieusement du monde.  

 

Elle le dévisagea surprise. Décidément, deux invitations à dîner le même jour, le ciel lui tombait sur la tête ou quoi ? se demanda-t-elle en regardant les nuages voguer dans le ciel.  

 

- C’est gentil, Jim, mais ce ne sera pas possible ce soir.  

- Demain soir alors ? Mieux encore samedi soir. Nous serons frais et dispos. Kaori, s’il vous plaît, dites oui. Permettez-moi de profiter de votre présence. J’en appelle à votre bienveillance.  

- Mais Jim, c’est à dire que…  

- S’il vous plaît. Je ne suis pas là très longtemps. Ca ne vous engage à rien. Nous irons où vous voudrez. S’il vous plaît, Kaori. Cela me donnerait un excellent souvenir du Japon.  

- D’accord, j’accepte., abdiqua-t-elle, ne souhaitant pas lui faire de peine.  

- Merci., dit-il, très heureux de sa réponse.  

 

La pause déjeuner s’acheva et le cours reprit, les partenaires se retrouvant comme au début du cours. Ryo regretta de ne pas pouvoir danser à nouveau avec Kaori. Il avait apprécié ce moment entre eux. Cette danse avait provoqué d’étranges sensations en lui, agréables mais étranges, et il n’arrivait pas à se les expliquer. A défaut de pouvoir la tenir, il jeta de nombreux coups d’oeil vers elle, captant par moment son regard, profitant de la vue de sa silhouette. La veille, sa tenue soulignait les formes généreuses de sa poitrine mais ce legging était un appel au vice. Il mettait en valeur le joli arrondi de ses fesses et donnait envie d’y poser les mains... Il se secoua mentalement. Ne pas penser à cela, ce n’était pas encore le bon moment.  

 

La fin du cours arriva et tous rentrèrent chez eux. Miki vit débouler une Kaori, pressée et excitée comme une puce, chez elle qui la salua brièvement avant de se diriger vers sa chambre presque en courant. Elle la rejoignit quelques instants plus tard.  

 

- Ca va Kao ?, s’enquit-elle.  

- Oui… Non… ah mince je n’ai rien à me mettre !, dit la nettoyeuse, stressée, en vidant l’armoire où elle avait rangé ces quelques affaires.  

- Quoi rien à te mettre ? Tu sors ?  

 

Kaori arrêta son massacre et se tourna vers son amie, soudain intimidée.  

 

- Oui. Je… J’ai rendez-vous., dit-elle.  

- Tu as un rendez-vous ? Avec qui ?, s’écria Miki.  

- Ryo. Il… il m’a invitée à dîner ce soir. Il passe me prendre à dix-neuf heures., répondit-elle en regardant anxieusement sa montre.  

- Va prendre ta douche. Je vais regarder ce que j’ai.  

 

Kaori la remercia et partit en vitesse. Elle était nerveuse. Elle était euphorique. Elle était intimidée. Elle se sentait pousser des ailes. C’était la folie qui la guettait, se dit-elle. A force d’attendre, elle avait perdu la raison. Elle dînait avec l’homme qu’elle aimait, avec l’homme qui l’aimait, ce soir. Elle ne savait même pas où ils allaient se rendre. Est-ce qu’il la ramènerait chez eux après ? Est-ce qu’il voudrait lui faire l’amour ? A cette pensée, un nuage de vapeur s’éleva dans la salle de bains. Juste après son sang se glaça. Elle ne l’avait jamais fait. Elle ne se sentait pas prête. Enfin, si peut-être, mais elle n’en était pas sure. Et s’ils le faisaient, est-ce qu’il ferait marche arrière après ? Peut-être s’apercevraient-ils tous deux qu’il n’y avait eu qu’une attirance physique entre eux ? Et si elle se leurrait depuis le départ et qu’elle ne l’aimait pas ? Et si elle était juste attirée par son côté mystérieux, dangereux ? Et si elle voulait juste soigner le coeur blessé ? Et si elle s’était plantée sur toute la ligne pendant toutes ces années ?  

 

Elle sortit de la douche, le pas traînant, rongée par le doute. Miki l’attendait dans la chambre.  

 

- Tiens, je t’ai trouvé cela., dit-elle en lui montrant une jolie combinaison pantalon noire, un liseré argenté rehaussant le tout le long du décolleté.  

- Je suis sure qu’avec ta silhouette et tes longues jambes, ça t’ira super bien.  

- Merci Miki, mais je ne vais pas y aller., murmura Kaori en s’asseyant sur le bord du lit, tête baissée.  

 

Miki la dévisagea, stupéfaite. Elle ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit, la referma, cherchant les mots qui ne venaient pas.  

 

- Mais… Mais … Mais pourquoi ? Tu as attendu ça pendant toutes ces années., s’exclama-t-elle.  

- Justement, je me suis peut-être fait des films pendant toutes ces années., répondit-elle tristement.  

- Non, je ne te laisserai pas dire de telles inepties., se fâcha Miki en se mettant à genoux devant elle.  

- Tu l’aimes, Kaori. Je le sais depuis que je vous connais. Tu l’aimes et lui t’aime aussi. Il est long à la détente…  

- Très long même., s’esclaffa Kaori dans un sanglot.  

- Oh oui très long mais il t’aime. Vos sentiments sont réciproques. Ce n’est pas une chimère, Kaori. Tu peux aller à ce rendez-vous les yeux fermés. Tu ne peux qu’avoir de bonnes surprises., la rassura-t-elle.  

 

Kaori regarda son amie dans les yeux puis l’enlaça. Elle se sentait mieux, ses craintes étaient apaisées.  

 

- Merci Miki.  

- Allez, habille-toi. Dans dix minutes, il est là.  

- Oh mon Dieu !., s’écria Kaori en se levant précipitamment.  

 

Elle s’habilla en un tour de main, enfila des escarpins prêtés par Miki également, se maquilla légèrement. Elle jetait un dernier coup d’oeil dans le miroir lorsqu’elle entendit la clochette de la porte tinter. Elle sortit de la chambre et descendit dans la salle du café. Ryo était arrivé. Il était beau à couper le souffle dans un pantalon noir et une chemise bleu nuit. Avec la veste noire qui cachait son holster, il avait tout du beau mâle ténébreux. Kaori se sentit rougir en repensant à son rêve du matin.  

 

- Bonsoir Ryo., souffla-t-elle, intimidée.  

- Bonsoir beauté., répondit-il en approchant et déposant un baiser sur sa tempe.  

 

Il la fit tournoyer sur elle-même pour pouvoir la voir sous toutes les coutures. La combinaison lui allait à merveille, allongeant sa silhouette élancée, mettant délicieusement ses courbes en valeur.  

 

- Tu es ravissante.  

- Merci. T’es pas mal non plus., dit-elle en rougissant.  

- J’ai fait un effort pour une jeune demoiselle fort à mon goût., rétorqua-t-il en lui faisant un clin d’oeil.  

- A quelle heure je dois la ramener ?, demanda-t-il à Miki qui le regarda avec des yeux ronds comme des soucoupes.  

- Pardon ?  

- Je dis : à quelle heure je dois la ramener ? Vous êtes les gardiens de cette jeune femme, non ? Minuit ?  

- Minuit, c’est très bien. Elle ne doit pas se coucher tard, elle a stage demain., répondit Miki, remise de ses émotions.  

 

Ils se dirigèrent vers la porte quand un plateau vola à deux centimètres de la tête du nettoyeur qui se retourna une goutte de sueur sur le front.  

 

- Qu’est-ce que j’ai fait ?  

- Je n’ai pas l’âge d’être sa mère., fit Miki, vexée.  

- Je sais bien Miki chérie. Sinon mon mokkori n’apprécierai pas autant ta présence… rétorqua-t-il, amusé.  

 

Il sentit une aura meurtrière se répandre dans la pièce et attrapa les deux bras de sa partenaire.  

 

- Mais sa grande sœur oui et en tant que telle, je résiste à la tentation., finit-il, en relâchant la jeune femme dont la colère s’était estompée.  

- Tu l’as échappé belle., affirma Kaori.  

- Pour un homme de peu de mots, tu as un peu trop le goût de l’ironie.  

- C’est de toi que je préférerai avoir le goût., lui susurra-t-il à l’oreille d’un ton sensuel.  

 

Il vit les joues de sa compagne virer au rouge et sourit à pleines dents. Galant, il lui proposa son bras avant de la conduire à l’extérieur vers le restaurant qu’il avait choisi. Il ne l’avait pas emmené dans un établissement luxueux ou à la mode mais dans un restaurant qu’ils connaissaient, où ils pourraient dîner en paix. Ils commandèrent divers plats et partagèrent, piochant ce qui leur faisait envie. Ils passèrent une bonne partie de la soirée à discuter, évitant de parler du travail sauf pour quelques anecdotes hilarantes. Kaori appréciait ce moment de complicité avec cet homme qu’elle aimait par dessus tout : c’était un de ses rares moments où il était détendu et souriant, sans faux semblant, sincère. Il était lui, ni le séducteur, ni le nettoyeur, juste lui. Elle plongea son regard dans le sien et se sentit happée comme lorsqu’ils avaient dansé ensemble.  

 

- J’ai aimé danser avec toi., lui dit-il brusquement en lui prenant la main.  

- Moi aussi. Pour une première fois, on s’est pas mal débrouillés., répondit-elle timidement, en baissant les yeux, consciente de son mensonge.  

 

Il lui lança un regard énigmatique et lui sourit.  

 

- Tu me déçois, Kaori. Je pensais que tu avais une meilleure mémoire., argua-t-il.  

- Pourquoi tu dis ça ? C’était la première fois…, mais elle s’interrompit en voyant son doigt lui faire non.  

- Non, ma belle. La deuxième fois… Cendrillon., lui dit-il en souriant.  

- Tu savais…, murmura-t-elle mortifiée.  

 

Il avait su tout ce temps que c’était avec elle qu’il avait passé cette soirée. Il ne lui avait rien dit. Ca n’avait donc pas compté ? Une lueur triste ternit l’éclat de ses yeux.  

 

- Tu viens ? Il faut que je te ramène., l’informa Ryo en lui tendant la main, conscient de son humeur.  

 

Elle le laissa l’emmener dehors après avoir payé. Elle ne réagit pas tout de suite puis s’aperçut qu’ils n’avaient pas pris le chemin du retour. Il l’avait amenée dans le jardin du restaurant. A cette heure, plongé dans l’obscurité, simplement éclairé par la lueur de la lune, le jardin était féerique. Elle s’appuya à la rambarde qui entourait l’étang et contempla l’eau. Il se posta derrière elle et posa un bras de chaque côté de son corps. Elle sentait la chaleur de son torse contre son dos, son souffle caresser sa nuque. Elle frissonna.  

 

- Tu as froid ?, lui demanda-t-il en posant les mains sur ses épaules et la rapprochant de lui.  

- Un peu., murmura-t-elle, troublée.  

 

Il laissa glisser ses mains jusqu’à son ventre et la serra contre lui. Elle laissa sa tête reposer contre son épaule et leur regard se croisèrent.  

 

- Tu sais que ce soir là, Cendrillon n’a pas eu son baiser d’adieu., murmura-t-il, d’une voix rauque.  

- Oui, le prince est parti en la laissant seule, les yeux fermés., répondit-elle, se souvenant de sa déception.  

- Le prince mourait d’envie d’embrasser la femme qu’il avait dans ses bras, mais pas celle qu’elle prétendait être., lui expliqua-t-il, espérant qu’elle comprendrait.  

- Et cette femme-là, est-ce celle que tu as dans tes bras ce soir?, lui demanda-t-elle, gênée de son audace soudaine.  

- Oui.  

- Alors tu attends quoi ?, souffla-t-elle, en plongeant son regard dans le sien, y mettant tout l’amour qu’elle ressentait pour lui.  

 

Il baissa son visage vers le sien et posa les lèvres sur les siennes en un baiser tendre et délicat. Ils se séparèrent et s’observèrent, anxieux, heureux. Kaori se retourna dans ses bras pour lui faire face et, passant les bras autour de son cou, se pendit à nouveau à ses lèvres en un baiser plus passionné. Elle le laissa approfondir les choses, ouvrant les lèvres pour mêler sa langue à la sienne en une danse des plus sensuelles. Ils restèrent ainsi de nombreuses minutes à goûter aux délices de l’autre avant de reprendre la route, les doigts tendrement enlacés, la tête emplie d’émotions plus douces les unes que les autres.  

 

Arrivés au Cat’s, il l’enlaça et l’embrassa tendrement, sans chercher à attiser la passion de sa partenaire. C’était déjà suffisamment difficile de la laisser plutôt que de la ramener chez eux.  

 

- Merci pour cette soirée, Ryo., dit-elle, anxieuse de le voir partir.  

- C’est moi qui te remercie, Sugar. Allez file te coucher pour être en forme demain., l’invita-t-il en l’embrassant doucement et la repoussant vers la porte.  

- A demain, fais de beaux rêves.  

- Sans aucun doute…, répondit-il, tout sourire.  

 

Il la regarda rentrer puis prit le chemin du retour, le coeur chaud et léger. 

 


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