Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 20 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 19-11-20

 

Commentaires: 29 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Une aventure qui prend la suite du mariage de Miki et Falcon. Une petite histoire avec, entre autres : un pagne, un porte-jarretelle, LE Magnum 357, un travail, un XYZ, des méchants, des gentils, des révélations, une miss mokkori, un beau gosse (faut pas que notre Kaori soit en reste non plus), une petite culotte bleue ... Et beaucoup d'autres invités ! Voilà les ingrédients principaux d'une histoire concoctée uniquement pour SE FAIRE PLAISIR !!! Certains passages sont osés. N'ayant pas les accès NC17, c'est compliqué de publier dans cette section? Cependant, cette histoire n'est pas à laisser entre toutes les mains (chapitre 5 et Epilogue plus particulièrement)

 

Disclaimer: Les personnages de "Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 (avertissement)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 *

 

Chapitre 7 :: Un XYZ pour City Hunter ?

Publiée: 24-09-20 - Mise à jour: 24-09-20

Commentaires: Bonne lecture !

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

Kaori s'étira dans son lit et bailla à s'en décrocher la mâchoire.  

 

Oui, c'était une mission étrange que Monsieur Sugimoto avait confié à sa toute nouvelle assistante. Et une mission étrange pour City Hunter également. Elle n'était pas très à l'aise avec cette histoire de sauvegarde dissimulée dans un collier à un demi-million de dollars. Elle avait failli s'étrangler quand Monsieur Sugimoto lui avait révélé cette somme : "Keuf, keuf, keuf ! Ah oui, quand même ! C'est pas du bijou fantaisie, non plus !".  

 

En plus, la sauvegarde pouvait faire la fortune du groupe pharmaceutique qui développerait la molécule ... Une fortune qui se comptait en milliards de dollars ... Elle sentait comme un poids sur les épaules ...  

 

Hier soir, après son entrevue avec Norishige Sugimoto, Kaori avait téléphoné à l'ancienne fiancée de son petit fils, Nobuaki. Elle s'appelait Aïna Kaneda. Actrice. Vingt-deux ou vingt-trois ans, mensurations de rêve, lèvres pulpeuses, ventre plat, fesses rebondies, pas un milligramme de cellulite, des jambes de rêve, cheveux lisses ... Bref ... une Miss Mokkori. Une vraie, puisque la jeune femme en question faisait partie des nombreux posters pleins de bave qui ornaient les murs de la chambre de Ryo.  

 

Après lui avoir expliqué que son employeur souhaitait récupérer le collier, ne serait-ce que pour le voir une dernière fois à cause d'un attachement sentimental particulier, Kaori s'était pris une engueulade salée agrémentée d'une quantité non négligeable de noms d'oiseaux qu'elle même ne connaissait pas ou alors, n'utilisait qu'en dernier recours ... Quand Aïna avait eu terminé son monologue assourdissant, vulgaire et décoiffant, elle avait raccroché brusquement, laissant une Kaori dépitée, debout dans le bureau de Monsieur Sugimoto, tenant encore le combiné loin de son oreille.  

Echec négociation. Et en beauté.  

 

Histoire de ne pas rester sur une défaite, Kaori s'était directement rendue chez l'actrice, juste avant de rentrer à la maison hier soir. Aïna Kaneada était absente et son assistante personnelle lui avait appris son un ton snob et condescendant, après avoir lorgner sur son tailleur Eriko, que : Mademoiselle Aïna Kaneda ne résidait momentanément pas dans son penthouse de trois cents mètres carrés en plein centre ville de Tokyo car Mademoiselle Aïna Kaneda avait un nouveau projet cinématographique en cours et que, pour des raisons évidentes de créativité artistique, Mademoiselle Aïna Kaneda logeait sur le tournage pour le moment. La jeune femme avait conclu son monologue en ajoutant :  

- "Elle tient beaucoup à ce qu’on l’appelle Mademoiselle Aïna Kaneda … Au fait, je ne me rappelle pas de votre nom ... C'est quoi encore ?"  

 

Kaori avait été prise au dépourvu un instant et elle avait inventé un nom vite fait, Sayuri Mutsubishi, indiquant maladroitement qu'elle était l'assistante de l'Assureur très privé des biens de Mademoiselle Aïna Kaneda et que ce dernier tenait simplement à vérifier qu'elle avait bien protégé sa dernière acquisition diamantaire.  

- "Ah, bah, si vous vous voulez parler de la petite mallette qu'elle transporte toujours avec elle, alors, tout ce que je peux vous dire c'est qu'elle est partie avec." avait répondu la jeune femme, visiblement gentille mais pas très prudente.  

 

Kaori était donc exemptée de tenter une effraction du magnifique appartement de l'actrice. Quoiqu'elle aurait bien aimé squatter un peu le jacuzzi sur le toit qu'elle avait entraperçu par la baie vitrée dans le fond de l'appartement ...  

Une petite question insidieuse s'imprima dans son esprit : Avec quelqu'un en particulier ?  

Naaaan mais ça va pas !!!  

Bah quoi ? Un jacuzzi seule, c'est d'un triste ...  

 

Restait plus qu'à subtiliser le collier. Kaori pourrait éventuellement demander à Ryo de détourner l'attention de la belle pendant qu'elle irait le chercher ...  

 

Non, non et non.  

Pas moyen.  

Hors de question.  

Non négociable.  

Et puis quoi encore ?  

 

Elle n'allait quand même pas commencer à le jeter dans les bras des Miss Mokkori ! Elle secoua la tête. C'était au-dessus de ses forces. Mais, bon. Elle allait avoir besoin d'aide, elle devait bien l'admettre. Seule, elle n'y arriverait pas ...  

 

Elle se leva en soupirant et se dirigea vers la salle de bain. Objectif : douche.  

 

Tout en retirant son pyjama, elle songea à Ryo.  

Une petite voix dans sa tête reprit, moqueuse : Ah oui, tu penses à Ryo quand tu te déshabilles, toi ? Tiens, bon à savoir !  

Oui, bah, il y a aussi des hasards.  

Ouais, ouais, des hasards ... tu m'en diras tant... Comme si ça ne t'était jamais arrivé !  

Oui, enfin mais pas maintenant !!!  

 

Devait-elle lui en parler ?  

Tout son être, même la petite voix, lui répondait en criant : Non !  

Non, elle ne lui en parlerait pas. Certainement pas après le coup qu'il lui avait fait hier soir ... Elle lui en voulait. Terriblement cette fois. Après ce qu'il lui avait dit, ce qu'il avait laissé sous-entendre ... Son comportement était impardonnable. Elle ne s’était pas attendue à un dîner romantique, elle était quand même réaliste mais elle avait espéré partager un repas et un moment agréable avec lui.  

 

Mais, non. Rien. Il avait de nouveau parlé en l’air. Raison numéro un.  

 

Raison numéro deux : il n'acceptait jamais un XYZ d'un homme. Même un ancêtre. Il avait été assez clair quand les occasions s'étaient présentées. Elle avait réussi à le faire fléchir une ou deux fois mais il y avait toujours eu une jolie fille en jeu. Là ... Les mots de Monsieur Norishige Sugimoto lui revinrent en mémoire aussi clairs que si son employeur avait été dans la même pièce : "Qui nous deux ressemble le plus à une jeune femme sexy ? Moi ou vous, ma jolie ?"  

 

Oui, alors admettons que je lui demande …  

 

Et comment lui expliquer à Monsieur Norishige Sugimoto qu'elle était très certainement la seule femme de vingt-huit ans de tout le Japon, de l'Asie voire même de l'hémisphère Nord à ne pas faire bander Ryo Saeba, alias City Hunter, alias l'Etalon de Shinjuku, alias le priapique chronique notoire ? Et pas de Mokkori, pas de mission, c'était aussi simple que ça avec lui.  

Et ça, c'est la raison numéro trois.  

 

Elle ne se sentait pas le courage d'affronter une nouvelle humiliation de ce genre de la part de Ryo alors qu'elle faisait tout son possible pour être plus féminine, douce et ... sexy tous les jours. Sauf, qu'il n'avait toujours rien remarqué. Elle avait même la désagréable impression qu'il la fuyait encore plus, comme pour ne pas avoir à assumer les mots qu'il avait prononcés devant le général Kreuz ... Elle sentait arriver la marche-arrière-façon-Saeba gros comme un camion et elle ne se sentait tout simplement pas la force de l'affronter.  

 

Raison numéro quatre : comment expliquer à Monsieur Norishige Sugimoto qu'elle était la partenaire de Ryo depuis bientôt huit ans ? Qu'elle était elle-même City Hunter ? Et qu'il refuserait de travailler pour elle ? Parce que, même quand elle avait été en danger de mort, il avait refusé de l'aider. Elle avait dû se débrouiller toute seule pour dégommer le Renard d'Argent et sauver ses fesses ... Alors, pour aller chaparder un collier à un demi-million de dollars ... Elle pouvait toujours rêver !  

 

A moins que ...  

 

Elle sortit de la douche comme un diable de sa boîte et s'habilla rapidement. Aujourd'hui, jeans, t-shirt, baskets. Elle jeta pêle-mêle quelques affaires dans un sac de sport.  

Elle allait sortir quand elle s'arrêta brusquement, ne sachant que faire. Et puis, finalement, elle se ravisa, saisit un papier du calepin près du téléphone et griffonna à la va-vite :  

"Dois partir quelques jours pour le boulot.  

Continue à faire le ménage, tu te débrouilles très bien.  

Je t'appellerai.  

K."  

 

Elle dévala les escaliers en courant, un sourire éclatant aux lèvres. Ce n'était pas de Ryo dont elle avait besoin pour cette mission. Elle avait besoin de deux personnes. Deux amies. Deux amies formidables qui ne lui refuseraient pas leur aide.  

 

Quelques instants plus tard, deux tasses de café à emporter à la main et une énorme part de gâteau au chocolat dans une superbe boîte rose nacré, Kaori arrivait devant la boutique d'Eriko Kitahara. Elle s'était rappelée que son amie styliste avait des connaissances dans le milieu du cinéma, des créatrices de costumes et des décorateurs. Avec un peu de chance, elle avait des contacts sur le tournage du film d'Aïna. Elle savait qu'il était toujours possible de décrocher un petit job sur un plateau de cinéma à condition d'être prête à bosser dur et à supporter la pression. Mais aujourd'hui, le but était simplement de se rapprocher de la starlette pour tenter de la convaincre, ou, en cas de nouvel échec, lui subtiliser le bijou.  

 

Kaori n'eut pas besoin de demander longtemps à son amie d'enfance. Eriko adorait montrer qu'elle avait réussi et qu'elle avait de nombreuses relations célèbres et se rua sur son téléphone. Et quelques coups de fil, trois ou quatre minauderies plus tard, elle décrocha une place d'habilleuse pour Kaori :  

- "Voilà. Tu dois te présenter demain en fin d'après-midi sur le plateau B du studio n°6 de la Wasabi Production. Tu verras, ce n'est rien de bien compliqué. Il faut ranger les costumes et les donner aux acteurs, remonter et redescendre des fermetures éclairs et faire une ou deux retouches. Tu devrais gérer sans problème."  

- "Super ! Merci infiniment Eriko ! Je te revaudrai ça !"  

- "Oh ... Tu sais, c'est moi qui te suis encore redevable ... Sans toi et Ryo, je ne serais peut-être même plus de ce monde ..." murmura Eriko en frissonnant. Deux ans auparavant, elle avait été prise pour cible par une organisation terroriste qui voulait récupérer une formule chimique qu'elle avait reproduite sans le savoir. Ryo lui avait sauvé la vie. Kaori avait pris des risques pour lui venir en aide et Eriko avait pu présenter sa collection de maillots de bain, ce qui avait lancé sa carrière.  

- "Arrête avec cette histoire. C’est fini maintenant ..."  

 

Eriko soupira :  

- "M'enfin, ça ne fera toujours pas avancer les choses entre toi et ce grand nigaud ... Tu es sûre que ..."  

- "J'en suis sûre. Tu sais, j'aimerais vraiment prouver à cet idiot de Ryo que je suis tout à fait capable de m'en sortir seule sur une enquête." dit-elle, sans vraiment lui mentir. "Et comme notre client est un homme, Ryo refuse catégoriquement de travailler pour lui.... Tu le connais ?"  

Eriko fit la grimace et lui demanda :  

- "Tu es sûre que tout va bien ? Tu as l'air étrange ..."  

- "Mais, ouiiiii ! Ne t'inquiète pas. Je suis juste un peu fatiguée et nerveuse à cause de cette affaire mais tout va bien."  

Elle déposa une bise chaleureuse sur la joue de son amie :  

- "Merci pour tout. A bientôt !"  

 

Elle sortit en courant, pressée de se rendre à l'appartement de Kazumi qui était de repos aujourd'hui et ne travaillait pas au café.  

Elle aussi, se laissa facilement convaincre.  

- "Je travaille en solo sur une affaire ..."  

- "Je croyais que tu avais trouvé un job super bien payé à la Sugimoto International Corporation ?"  

- "Ah, heu ... Mais, c'est en plus. Un XYZ pour un homme. Tu connais Ryo ? Impossible de le convaincre !"  

- "Ohhh oui ! J'imagine bien ..." souffla Kazumi en levant les yeux au ciel.  

- "Et j'aimerais vraiment prouver à cet imbécile que je suis tout à fait apte à me débrouiller sans lui, sans Mick et sans Umi sur cette affaire."  

- "Une sorte de compétition hommes-femmes ? Mmmm ..."  

 

Kaori attendit un instant, tentant de masquer sa nervosité. Elle ne mentait pas vraiment à son amie mais lui dissimuler ainsi la vérité la mettait vraiment mal à l'aise.  

- "D'accord ! Cette idée me plait bien !"  

- "Super ! Merci beaucoup Kazumi !"  

- "Quand est-ce que tu dois être sur le tournage ?"  

- "Demain en fin d'après-midi ..."  

- "Bien, ça nous laisse peu de temps mais si Ryo a pu le faire, tu y arriveras aussi ..."  

- "Ah, euh ... quoi donc ?"  

- "Cette nuit. Entraînement en conditions réelles. Techniques simples d'effraction et esquive. Tu es souple et fine, ça devrait être plus facile qu'avec Ryo ... En attendant, ce matin, théorie ...!" s'exclama la jeune femme en se frottant les mains.  

 

Kaori la dévisagea :  

- "Comment ça "théorie"?"  

- "Oui. Y'a des tas de choses à savoir avant d'être voleur ou voleuse. Et je ne commence l'entraînement qu'après un minimum de théorie ..."  

Dépitée, Kaori soupira. Elle savait bien qu'elle n'y échapperait pas, quoiqu'elle dise ...  

- "Bon, je peux utiliser ton téléphone ? Il faut que je prévienne mon patron que je pourrai pas venir travailler aujourd'hui ..."  

 

Au moins, une chose était sûre, il ne lui en tiendrait pas rigueur ...  

 

***  

Ryo s'était réveillé avec l'esprit encore embrouillé, la bouche pâteuse, un mal de crâne lancinant qui lui battait les tempes. Il se tourna de l'autre côté en grognant contre le soleil qui jouait avec les lamelles de son store.  

 

Mauvaise journée en perspective.  

 

Il avait entendu le bruit de la douche et de nouveau des images d'eau qui ruisselait sur une peau veloutée étaient venues se coller derrière ses paupières fermées. Il s'était retourné à nouveau, se couchant rageusement sur le ventre, enfouissant son visage dans son oreiller. Ce calvaire devait cesser. Il le fallait. Il avait retenu son esprit qui menaçait à nouveau glisser vers un petit tanga en soie bleue et s'était levé en s'étirant. Il s'était rapidement habillé et se tint prêt.  

 

Son plan était simple .  

Un : préparer le café et lui parler.  

Deux : L'embrasser tout de suite si nécessaire et si les mots ne viennent pas.  

Trois : plus, si elle me laisse faire.  

 

Il avait enfin entendu des pas pressés dans le couloir : elle était retournée dans sa chambre pour s'habiller. Il en avait profité pour se glisser hors de sa chambre, sur la pointe des pieds et pour se diriger vers la cuisine. Il avait fait couler deux cafés noirs et avait attendu patiemment, debout, appuyé négligemment au plan de travail. Il avait rectifié deux ou trois fois sa pose, essayant de se mettre le plus possible à son avantage, ouvrant un, puis deux boutons de sa chemise.  

Il l'avait alors entendu dans les escaliers : Toujours aussi douce et discrète ! s'était-il dit avec un sourire.  

 

Au bout de quelques secondes, son sourire se s'était figé sur son visage : il avait entendu la porte d'entrée se refermer violemment. Il s'était précipité dans le salon et avait avisé le post-it collé sur la porte d'entrée :  

"Dois partir quelques jours pour le boulot.  

Continue à faire le ménage, tu te débrouilles très bien.  

Je t'appellerai.  

K."  

 

- "Raaaaaaaaahhhhh !" Il avait arraché le carré jaune de la porte, froissé le petit bout de papier rageusement, le jetant par terre, le piétinant, tournant le pied comme s'il s'était agi d'un mégot de cigarette qui refusait de s'éteindre, il avait sauté dessus plusieurs fois ... Mais les mots étaient restés les mêmes.  

- "Mais, putaiiiiin ! C'est pas possible d'avoir une poisse pareille !"  

 

Son intuition s'était confirmée : mauvaise journée en perspective ...  

 

Quelques heures plus tard, il sortit, décidant d'utiliser le temps créé par ce réveil matinal pour faire un petit tour : acheter de quoi manger pour les prochains jours et jeter un œil au tableau des messages. Puisque Kaori n'était pas là ces derniers temps pour le faire, il devait bien s'en charger ... Il marchait d'un pas lourd, trainant légèrement les talons sur le macadam, les épaules et la tête basses. Il s'arrêta devant le tableau à messages de la gare. Il cligna plusieurs des yeux mais les lettres ne disparurent pas.  

 

"XYZ - 17h30 - SunCity Bar."  

 

Son sang ne fit qu'un tour : à en juger par l'écriture fine et élégante, ça ne pouvait qu'être une femme. Une jeune femme. Une jeune et jolie femme.  

 

Une Miiiiis MOOOOKKKOOOORRRIIIIIIIIIIII !!!Finalement, elle se terminera peut-être pas si mal cette journée !  

 

****  

Le lendemain matin, Ryo fut réveillé en sursaut par la sonnette de l'entrée. Apparemment, un huluberlu avait le doigt collé dessus. Il gronda, se retourna, plaquant ses oreilles dans son coussin.  

 

Il se leva, un peu chancelant et cogna dans une bouteille de whisky vide qui roula sur le sol, allant en percuter une deuxième, tout aussi vide que la première, dans un tintement cristallin.  

- "Aïeuuuu ! Hééé mais c'est pas bientôt fini, tout ce raffut !" Il se dirigea vers l'interphone en boitillant et se bouchant les oreilles. Il appuya sur le déclencheur et entendit des pas résonner dans la cage d'escalier.  

 

Il ouvrit la porte de l'appartement pour voir Mick débarquer, un sourire éclatant aux lèvres, et un sac de pâtisserie dans la main :  

- "Hello, Bro' ! It's me !"  

- "Putain, Mick, qu'est-ce qu'il se passe ?" demanda-t-il, se grattant les cheveux d'une main et de l'autre, son entrejambe.  

- "Tu pourrais sortir les mains de ton caleçon quand tu as de la visite !" lâcha l'Américain en entrant dans l'appartement. "Bah, je viens surprendre les tourtereaux et leur apporter le petit déjeuner ... J'ai trouvé une nouvelle boutique de donuts ! On se croirait à la maison !"  

- "Mick ! T'as vu l'heure ?" hurla Ryo en désignant l'horloge du magnétoscope : il était à peine 07:30. Inhumain pour Ryo Saeba. Comme il le disait souvent : autant pas se coucher si c'est pour ce lever aux aurores ...  

- "Ma Kaori d'amour est encore au lit ? Dans ta chambre ou la sienne ?" continua Mick en regardant à droite et à gauche.  

 

Ryo grimaça. Il avait mal à la tête et Mick rajoutait encore à sa contrariété.  

- "Mmmm, pour l'instant, elle est pas là, la rabat-joie de service, alors ..." Ryo passa la main par dessus son épaule, signifiant ainsi d'une manière peu élégante qu'il s'en fichait.  

Enfin, il ne s'en fichait pas, bien au contraire, mais son ami n'avait pas besoin de le savoir.  

- "Ah mince, elle est déjà partie bosser ? Moi qui voulais surprendre nos deux amoureux ... "  

- "Mmmm ... Pas drôle, Mick !"  

- "Comment s'est déroulé le plan ? Comme je n'ai pas vu la limousine venir la chercher et la déposer hier, je me suis dit qu'elle n'était pas partie travailler ... Vous êtes restés toute la journée sous la couette ?"  

 

Ryo ne répondit pas et lui tourna le dos pour se diriger en trainant les pieds vers la cuisine, et en baissant la tête. Arrivé dans la cuisine, il se dirigea immédiatement vers la cafetière.  

Les yeux de Mick s'agrandirent de surprise et d'incompréhension.  

- "Naaaan !!! Ryo !!! Pas possible !!!" s'écria Mick. "Je veux dire, le dîner préparé maison avec chandelles et champagne, ça marche à tous les coups ! Comment tu as fait pour le faire foirer ?"  

- "Sans commentaire ..."  

- "A ce point ?" Mick semblait dépité.  

- "Ouais. Lamentable. Je me suis tellement vautré que le dîner est resté dans le frigo ..."  

- "Fucking shit ... Et elle rentre quand ? Ce soir ?" demanda l'Américain.  

- "Pourquoi ? Z'avez rencard ?" répliqua Ryo d'un ton amère tout en proposant du menton une tasse de café à son ami.  

- "Volontiers. Avec un sucre et du lait, s'il-te-plait".  

- "Vous, les Américains et votre manie de massacrer le café ..."  

- "Alors, si c'était celui d'Umi, je n'en ferai rien, mais avec le tien ..."  

 

Ryo s'avança vers lui, les prunelles sombres :  

- "Quoi ???? Il est pas bon, mon café ?"  

- "Bah, comment te dire ..." glissa Mick en rapetissant.  

Ryo regarda sa tasse, la renifla et en avala une gorgée. Beurk. C'est vrai qu'il était infect. Amer et sec. Il avait l'impression de lécher une planche de bois. Rien à voir avec le café qui lui réveillait les sens tous les matins depuis plus de sept ans. Il sentit sa mauvaise humeur refaire surface à ce moment-là.  

 

Pourquoi elle est pas là ! Pourquoi ! C'est po juste ! Je veux mon café ! Mon bon café, comme d'habitude ! Mon petit déjeuner avec tout ce que j'aime ! Je veux KAOOORIIII !!!  

 

Il avait envie de crier, comme un petit enfant perdu. Voilà, il se sentait comme ça, tout d'un coup. Comme un petit enfant perdu qui appelle sa maman, des larmes plein la voix. Il lui manquait son point d'encrage, ses repères, ses habitudes, son foyer.  

 

Merde. Et ça fait même pas vingt-quatre heures qu'elle est partie ...  

 

- "Hey, mec, ça va ?" demanda Mick, visiblement inquiet en voyant la mine déconfite de son pote, nettoyeur numéro un du Japon, tueur sans merci de métier, noceur notoire, dragueur à ses heures perdues et Dieu sait qu’il en perdait beaucoup, fêtard et blagueur chronique qui regardait d'un air désespéré son mug fumant comme s’il allait s'y noyer.  

- "Mpffff ..." grogna Ryo en lançant quelques miettes de papier jaune sur la table, juste devant Mick qui venait de s'y assoir.  

 

A cet instant, une jeune femme entra dans la cuisine, vêtue d'une simple nuisette en soie rouge carmin. Les cheveux emmêlés et des poches sous les yeux, elle demanda d'une voix ensommeillée tout en se grattant les fesses :  

- "Nan mais t’es qui toi ? C'est toi qui a fais tout ce ramdam ? T'as pas vu l'heure ?"  

Mick faillit en perdre sa mâchoire et ses globes oculaires.  

 

Ryo se détourna ostensiblement, sans prêter attention à la jolie Miss Mokkori qui se tenait dans l'embrasure de la porte de la cuisine. Elle ajouta :  

- "Salle de bain ?"  

- "En haut. Première porte à droite." lâcha Ryo d'une voix morne et blasée.  

- "O.K. Merci." Et la nymphette tourna les talons et fila en direction des escaliers.  

 

 


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