Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 20 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 19-11-20

 

Commentaires: 29 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Une aventure qui prend la suite du mariage de Miki et Falcon. Une petite histoire avec, entre autres : un pagne, un porte-jarretelle, LE Magnum 357, un travail, un XYZ, des méchants, des gentils, des révélations, une miss mokkori, un beau gosse (faut pas que notre Kaori soit en reste non plus), une petite culotte bleue ... Et beaucoup d'autres invités ! Voilà les ingrédients principaux d'une histoire concoctée uniquement pour SE FAIRE PLAISIR !!! Certains passages sont osés. N'ayant pas les accès NC17, c'est compliqué de publier dans cette section? Cependant, cette histoire n'est pas à laisser entre toutes les mains (chapitre 5 et Epilogue plus particulièrement)

 

Disclaimer: Les personnages de "Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 (avertissement)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 *

 

Chapitre 9 :: "Mais qu'est-ce que je fous là ?"

Publiée: 08-10-20 - Mise à jour: 08-10-20

Commentaires: Bonjour à toutes et tous ! Aujourd'hui, c'est jour de promotions ! Deux chapitres pour le prix d'un car les deux se lisent à la suite. J'espère qu'ils vous plairont ...

 


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Mais qu'est-ce que je fous là ? se demanda Ryo pour la vingtième fois en l'espace de même pas dix minutes.  

 

Pas de doute possible, le nettoyeur numéro un du Japon était vraiment, mais alors vraiment mal à l'aise. Il commençait à comprendre ce que pouvaient ressentir certaines bunnies dans les bars qu'il fréquentait, quand les regards masculins devenaient trop insistants ou trop appuyés ... Quoique, en l'occurrence, sa situation se rapprochait plus des strip-teaseuses à ce moment précis. Bref, il commençait à comprendre ce que les femmes pouvaient ressentir quand il allait leur baver dessus.  

 

Mais qu'est-ce que je fous là ?  

 

Tout avait commencé à partir en vrille quand il avait accepté ce XYZ. Pourquoi ? Non, mais pourquoi avait-il accepté ?  

Parce qu'il ne pouvait pas refuser son aide à une jolie fille ? En partie.  

Parce qu'il s'ennuyait ? Un peu, il devait bien le reconnaître.  

Par ce que, il espérait sincèrement rendre Kaori folle de rage et de jalousie quand elle apprendrait qu'il avait accepté une affaire pour une superbe Miss Mokkori ? Sûr que ça, ça faisait une bonne raison.  

 

Mais aussi parce que la Miss Mokkori en question payait bien. Et en monnaie sonnante et trébuchante. Pour la première fois de sa vie, Ryo Saeba avait même exigé un acompte représentant soixante pourcent de la somme totale. La belle actrice n'avait même par sourcillé quand elle avait signé son chèque. Ryo était tout de suite allé l'encaisser, laissant Aïna s'installer à l'appartement pour pouvoir assurer sa sécurité pour la nuit, lui promettant dans la foulée qu'ils se rendraient ensemble sur le tournage de son film le lendemain. Puis il avait filé chez un ami qui tenait une petite boutique dans une ruelle de son quartier préféré de Tokyo. Il en était ressorti presque deux heures plus tard alors que son ami fermait la boutique, avec un paquet sous le bras, satisfait de son achat et imaginant le sourire de Kaori quand elle déchirerait le papier cadeau.  

 

Oui, voilà, il devait penser à ça : son sourire quand elle déballerait le paquet et qu'elle découvrirait un nouvel appareil photo, un appareil numérique, comme elle en rêvait. Avec un zoom qui lui permettrait de photographier des mouettes en plein vol et une fonction macro pour immortaliser tous les pétales de fleurs de cerisiers de la ville si l'envie lui en prenait.  

 

Mais qu'est-ce que je fous là ? Pensa-t-il à nouveau en voyant une jeune assistante, une petite brunette avec un casque audio sur les oreilles, passer la langue sur sa lèvre supérieure derrière son micro tout en le dévorant des yeux en passant à côté de lui. Il déglutit avant de lui faire un petit signe poli de la main.  

 

- "Bougez-pas !" entendit-il gronder derrière lui. La maquilleuse, quant à elle, avait facilement réussi à maîtriser son trouble. Elle en avait vu d'autres, apparemment. Elle était derrière lui, en train de lui peindre des fausses blessures dans le dos. C'était censé ressembler à des griffures de lion, avait précisé le metteur en scène. Un type sympa quoiqu'un peu tyrannique sur les bords et carrément déjanté au milieu.  

 

Mais qu'est-ce que je fous lààààà ?  

 

Pour assurer la sécurité d'Aïna, Ryo avait accepté de l'accompagner sur le tournage de son film.  

Putain, mais quelle idée ! Pensa-t-il une nouvelle fois.  

 

Surtout, que pour une fois, il ne s'était pas fait remarquer, n'avait pas couru derrière les assistantes, habilleuses, maquilleuses, scripts et autres jolies jeunes filles qui travaillaient sur le plateau. C'était impressionnant d'ailleurs le nombre de jolies filles qui bossaient sur ce film. Ca l'avait intrigué au début et puis, quand il avait découvert qui jouait le rôle de Tarzan, il avait compris. Encore un de ces jeunes body-buildé, un beau gosse en puissance qui attirait les demoiselles comme un aimant. Bon, facile d'être beau gosse quand on a vingt-trois ans ...  

Vingt ans, moi aussi, j'ai toujours vingt ans. Avait songé Ryo pour se rassurer lui-même.  

 

Pour une fois, il avait été sage, très sage même, souvent debout dans un coin, observant à la dérobée l'entourage de sa cliente, cherchant à démasquer un éventuel importun. Pour l'instant, il n'avait rien perçu d'inquiétant, tout au plus quelques fans un peu collants. Il l'avait dit à Mick l'autre jour : il ne croyait pas vraiment à cette histoire de collier. Une sorte d'intuition lui soufflait qu'il s'agissait de quelque chose d'autre.  

 

Et puis, l'accident.  

 

L'autre nigaud d'Itsuo Sato s'était étalé de tout son long au bord du bassin qui était censé faire office de rivière sauvage. Ca avait été la panique totale. Manque de pot, le bellâtre s'était fait une entorse à la cheville rendant impossibles les scènes d'action puisqu'il ne pouvait absolument plus poser le pied au sol. Le simple fait de mettre son orteil par terre provoquait une douleur insupportable, terrible, atroce ... Bref, Itsuo Sato, l’acteur qui se ventait de faire lui-même toutes ses cascades sans avoir jamais recours à des doublures, se tordait de douleur en prétendant être aux portes de la mort !  

 

Le metteur en scène avait alors fait stresser tout le monde, vociférant sur un assistant, hurlant dans son téléphone, s'arrachant les quelques cheveux qui lui restaient sur le crâne. Et puis, le bonhomme s'était figé pendant une dizaine de secondes et avait foncé droit sur Ryo en le désignant du doigt :  

- "Vous !"  

- "Hein ?" avait répondu Ryo, regardant plusieurs fois derrière lui. Ne voyant personne d'autre, il avait dû se rendre à l'évidence : le type s'adressait bien à lui...  

- "Vous !"  

- "Qu'est-ce que j'ai fait ?"  

- "Ne me demandez pas ce que vous avez fait ! Mais ce que vous allez faire !"  

Ryo l'avait regardé, abasourdi, ne sachant pas quoi répondre à cet illuminé qui le regardait avec un sourire encore plus flippant que celui d'Umi. Le bonhomme l'avait inspecté sous toutes les coutures, allant même jusqu'à soulever son t-shirt.  

- "Parfait, parfait, parfait ..." avait continué le type.  

 

Et voilà comment, alors qu'il n'avait absolument rien demandé à personne, Ryo se retrouva dans le rôle de la doublure d'Itsuo Sato. A lui de faire les cascades, les prises de vue de dos, les scènes d'action, surtout qu'il restait à tourner le grand final, celui où Tarzan allait délivrer sa belle Jane de méchants colons qui étaient décidés à mettre la savane à feu et à sang pour l'exploitation d'une mine de diamants, rubis, saphirs ou autres cailloux qui brillent ... Pour Ryo, ils étaient tous pareils. Clinquants et hors de prix.  

 

Tout ça pour un appareil photo ! Franchement !  

Non. Se corrigea-t-il. Pas simplement pour un appareil photo.  

 

Pour voir son sourire. Pour lui faire plaisir. Et enfin lui faire un cadeau. Un cadeau qui lui prouve qu'il avait envie d'avancer un peu.  

 

Il s'accrocha à cette idée quand un groupe d'habilleuses et d'accessoiristes s'arrêta à son niveau, rougissant et lui lançant des œillades explicites. Il en vit même une qui remontait ostensiblement sa jupe, apparemment trop longue et qui ouvrait les deux premiers boutons de son chemisier. Il déglutit tout en regardant son acolyte. Itsuo Sato, assis à côté de lui (il avait droit à une chaise lui, le pauvre !) et dans la même tenue, ce pagne ridiculement petit, laissant vraiment peu de place à l'imagination, avait l'air de se délecter de cette situation.  

 

Malgré son manque total de pudeur en temps normal, Ryo ne pouvait qu'être mal à l'aise ainsi observé, alors qu'il se tenait debout, avec l'interdiction formelle de bouger, sur une sorte de podium pour que les maquilleuses puissent aisément tourner autour de lui. Quand ces dernières avaient imbibé son corps d'huile brillante, il avait senti les yeux avides des femmes autour de lui. Il s'était senti comme un gâteau au chocolat avec ganache au praliné et crème chantilly sur le dessus, un gâteau au milieu de naufragées en mission survie. (NdA : Koh-Lanta n'existe pas encore, mais vous avez compris l'idée ?)  

 

Il y a encore quelques temps, ce genre de regards ne l'auraient absolument pas dérangé. Au contraire, il en aurait très certainement profité. Il avait repéré quelques jolies petites dont il aurait très volontiers accepté d'être le petit déjeuner, le déjeuner, le goûter, le dîner et le souper quelques mois auparavant. Oui, mais voilà. Une toute autre Miss occupait son esprit et il devait absolument la tenir très loin de ses pensées pour ne pas faire monter le désir. Une chose était sûre, il n'avait pas intérêt à faire Mokkori s'il ne voulait pas déchirer le peu de tissu qui composait l'armature du pagne.  

 

Mais qu'est-ce que je fous là ! Pensa-t-il une dernière fois en pensant à la cascadeuse qui allait faire la doublure d'Aïna.  

 

On lui avait dit qu'elle aussi avait été recrutée sur le tas, à la va-vite, alors qu'elle avait mis K.O. un accessoiriste aux mains un peu trop baladeuses. Comme la demoiselle était athlétique et savait se battre, le réalisateur, légèrement versatile, avait craqué sur cette jeune fille qu'on lui avait décrite comme très jolie et "super bien foutue" ...  

 

Ca n'allait pas être simple, se dit Ryo qui n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer sa partenaire de voltige. Il se racontait des tas de choses sur elle parmi les différentes équipes, notamment qu'elle avait immédiatement accepté, ravie de tourner avec Itsuo Sato, en plus dans le rôle de Tarzan, qu'elle avait même avoué réaliser ainsi un rêve de gosse. Sauf que, entretemps, Istuo s'était cassé la figure et que maintenant, c'est lui qui se retrouvait désigné volontaire pour aller se balancer au bout d'une petite corde ... Alors qu'il aurait préféré rentrer l'appartement et préparer un plan pour rattraper son dîner foiré avec Kaori et lui offrir son cadeau. Sauf que s'il se débinait maintenant, il devrait rembourser l'acompte de la Miss Mokkori. Et ça ... Bah, c'était pas possible puisqu'il avait déjà tout dépenser pour ce foutu appareil photo.  

 

- "Tournez-vous." entendit-il.  

 

Il obtempéra, offrant aux dizaines de paires d'yeux derrière lui le spectacle de son dos musclé et du reste, qui fit son petit effet. Il entendit des soupirs, des "hoooo !!!!" et des rires significatifs. Itsuo lui jeta un regard assassin, visiblement contrarié que sa doublure ait plus de succès que lui. Ryo répondit à son regard par un sourire en coin, lui faisant croire qu'il se satisfaisait de son succès.  

 

Et puis, il tourna la tête pour regarder droit devant lui et, là, sa mâchoire lâcha car Ryo s'attendait à tout sauf à ça. Malgré le maquillage, la perruque et le costume sexy, Ryo la reconnaîtrait entre toutes. Cette silhouette élancée, cette taille fine, ces jambes longues et musclées, cette poitrine à la fois ronde et provocante, le cou gracile, l'arête de la mâchoire finement dessinée ... qui se crispa pendant un dixième de seconde quand leurs regards se croisèrent.  

 

Il sentit son pagne rétrécir :  

Oh meeeeeerde ! Mais qu'est-ce qu’ELLLLLLE fout là ! C'est pas vrai, c'est pas, c'est pas vrai ! C'est pas le moment !!!! Pense à autre chose ! Pense à autre choooooose ! La grand-mère d'Umibozu en charentaises, Mick aux toilettes, les pieds du Doc en sandales ...  

 

Pour son plus grand plaisir, il la vit rougir sous le maquillage et baisser un peu le nez quand elle arriva à sa hauteur, mais elle se maîtrisa et c'est d'une voix qui se voulait assurée qu'elle lui demanda :  

- "Mais qu'est-ce que tu fous là, Ryo ?"  

- "Bah, c'est plutôt à moi de te poser cette question !" répliqua-t-il du tac au tac. "T'es pas sensée bosser pour ton vieux débris ?"  

- "J'ai pris un extra. Confidentiel." répondit-elle froidement avant de répéter : "Et toi ? qu'est-ce que tu fous là, Ryo ?"  

 

Il eut envie de lui répondre : Ca, ça fait dix minutes que je me le demande ... tout ça à cause de ton stupide appareil photo ...  

Mais il trouva plus approprié de lui rétorquer d'un ton cinglant :  

- "XYZ en cours, si tu veux tout savoir. Pour Mademoiselle Aïna Kaneda."  

 

Il la vit tenter de dissimuler sa surprise et sa colère car elle baissa la tête, pinça les lèvres et serra les poings. Ca marchait. Il avait réussi à la rendre jalouse. Donc, il y avait encore une chance pour que ça marche.  

- "Et qu'est-ce qui lui arrive, à cette pimbêche ?" lui demanda-t-elle d'un ton acide.  

 

Il jubila. La rendre jalouse avait toujours été tellement facile ...  

- "Oh, tu sais ... La routine. Un peu d'harcèlement de la famille de son ex-fiancé. Une affaire tranquille et bien payée. J'en profite pour parfaire mes techniques de drague." Ajouta-t-il pour la faire enrager.  

 

Apparemment, il avait fait mouche car elle maugréa en le lorgnant d'un air visiblement contrarié :  

- "Ah bien ... J'espère que le paiement sera à la hauteur du sacrifice ..."  

 

Il sentait bien qu'elle se contenait autant qu'elle le pouvait et il attendait la massue avec impatience, se disant, que finalement, c'était peut-être la seule chose qui pourrait tout remettre dans l'ordre. Le réalisateur les jetterait alors à la porte et ils pourraient rentrer enfin chez eux, envoyant bouler les Aïna Kaneda, les Itsuo Sato, les Norishige Sugimoto et tous les autres avec leurs problèmes futiles pour s'occuper d'affaires beaucoup plus importantes. Des affaires qui se réglaient sous la couette, sous la douche ou sur une table de cuisine.  

 

Mais, non, la massue ne vint pas. Il restait là, attendant son châtiment divin, debout, nerveux, impatient. Mais rien. Elle se maîtrisait.  

 

Et puis, une idée lui traversa l'esprit. Une idée vilaine. Très vilaine. Très très vilaine. Car elle laissa des traces indélébiles :  

Et si elle le faisait exprès ? Et si elle en avait envie finalement, de faire ses cascades ? Il avait entendu dire qu'elle voulait réaliser un rêve de gosse ...  

 

Oh, là, là, ca ne sera pas pour les enfants, ma belle Jane, je peux te le garantir ...  

 

Est-ce qu'elle n'avait pas baissé les yeux vers son pagne, tout à l'heure ? Son minuscule pagne ? Oui, mais avait-elle envie de voler dans les airs avec lui ou avec le jeune premier de la classe, le beau gosse de service ? D'ailleurs, il le voyait bien, le dragueur de service lorgner sur sa partenaire avec envie.  

 

Et oui iiii!  

Gna gna gna gna gnère !  

Et tac, Ryo : 1, Beau Gosse : 0.  

A moi la jolie Jane !  

 

Mais qu'importe, après tout.  

 

L'essentiel était là. Elle était là. Il allait jouer le rôle de Tarzan. Elle de Jane. Et si elle en avait envie, alors, soit. Il allait jouer Tarzan. Et jusqu'au bout ...  

 

Un rictus chercha à modifier son visage mais il le retint, laissa ainsi juste sa lèvre trembler et il dut déglutir plusieurs fois pour ne pas baver lamentablement, révélant ainsi ses pensées à sa partenaire.  

 

- "Et, sinon, ça va comme tu veux, Ryo ?" demanda-t-elle au bout d'un instant.  

- "Super !" répliqua-t-il joyeusement. "Tu vois, j'ai mon fan club ! Que demander de plus ?"  

- "Ah, ça ..." Il sentit à nouveau sa colère monter derrière sa désinvolture apparente quand elle avisa le groupe de jeunes filles qui admiraient le spectacle masculin d'Itsuo Sato et de sa doublure, presque nus tous les deux, le corps huilé, et deux blessures identiques dans le dos parfaitement dessinées, cinq traces de griffes de fauves.  

- "Et toi ? Tu ne bosses plus pour Sugimoto ?" demanda Ryo.  

- "Oh, moi ... "  

 

L'assistant du réalisateur les coupa dans leur discussion :  

- "En place, on tourne dans cinq minutes ..."  

 

Ryo regarda sa partenaire. Il allait devoir sauter dans les airs, en la tenant par un bras, serrée contre lui pour l'amener dans la cime des arbres où une petite plate-forme dissimulée les attendaient. La fausse forêt africaine devrait ensuite prendre feu, pendant qu'ils plongeraient tête la première dans la fausse rivière avec la cascade en arrière plan. Mais l’incendie serait tourné le lendemain. Quand ils auraient tous bien pris leurs marques car il n’y aurait qu’une seule prise de vue, le réalisateur tenait à mettre le feu pour de vrai.  

 

Mais ce n'était pas le plus difficile. Ah non, loin de là. Le plus difficile, c'est que Ryo Saeba devrait faire tout ça avec Kaori. Kaori qui ne portait presque rien sur le corps, si ce n'est une minuscule robe, une petite robe simplement enroulée autour d'elle, retenue par une seule bretelle, une ficelle dans laquelle étaient enfilées des perles en forme de dents. Une petite robe en peau de bête. Une sorte de peau claire, comme une peau de lion. Un petit côté bestial qui mettait en valeur sa silhouette.  

Oh, oui ! Elle allait compliquer beaucoup de choses, cette petite robe.  

 

Deux petits mots vinrent à l'esprit de Ryo : dur-dur.  

Oui, c'était ça.  

Dur.  

 

Il se concentra alors sur les indications du réalisateur, tentant ainsi de repousser les images qui revenaient inlassablement taquiner son esprit. Et puis enfin ...  

 

- "En place tout le monde. Sayuri, Ryo, c'est là-haut que ça se passe. On tourne dans deux minutes !"  

 

Ryo se tourna vers Kaori, interloqué :  

- "Sayuri ? Ah tiens ... Sayuri ? Comme toujours, quoi ... Et pourquoi utiliser une fausse identité?" lui demanda-t-il à voix basse.  

 

Elle resta un moment silencieuse puis détourna les yeux et avant de lui répondre :  

- "Tu imagines la réaction des filles si elles voient nos noms au générique ? Que va dire Mick s'il apprend ? Tu veux répondre aux questions de Miki ? Tu veux subir les remarques d'Eriko ? Alors, il vaut mieux que tout ça reste entre nous, tu vois ... Et si j'étais toi, je donnerais aussi un faux nom à la production, tu sais ... " Elle eut un petit rire forcé et se détourna vivement en direction du décor.  

 

Il eut envie de lui demander si le noms des doublures apparaissaient vraiment au générique et si elle pensait qu'il pouvait encore éventuellement changer son nom. Parce qu'il imaginait déjà l'effet de cette information sur le Kabuki-Cho ...  

 

Mais elle s'éloignait déjà, alors qu'il la regardait, ébahi, grimper souplement sur la petite échelle de corde qui menait à la première plateforme depuis laquelle ils devraient s'élancer ensemble, alors qu'elle serait suspendue à lui ... Alors qu'elle serait collée contre lui. Tout contre lui. Il pourrait même très certainement sentir sa peau contre la sienne... Il en frémissait de plaisir rien que d’y songer.  

 

Il commit alors l'erreur de lever les yeux alors qu'elle n'avait pas encore terminé son ascension et ce qu'il vit faillit tout faire basculer. Pourquoi était-elle passée devant, aussi ? Pour lui montrer le galbe de ses jambes ? L'élégance de ses épaules ? La finesse de ses chevilles ? La couleur de sa petite culotte ?  

 

Il se détourna rapidement et fit quelques pas en arrière afin de lui cacher son trouble évident. Il allait avoir besoin de ses techniques habituelles de contrôle mental, sinon, il allait craquer. Enfin les coutures du pagne allaient craquer ...  

 

Le réalisateur se précipita vers lui pour lui dire quelque chose, mais son esprit était tellement occupé à maîtriser son copain Mokkori, qu'il ne comprit pas tout. Le type désignait ostensiblement l'échelle et quand Ryo sentit son cœur ralentir un peu, il commença son ascension.  

 

Il leva les yeux. Penchée par-dessus la petite plateforme, Kaori le regardait et l'attendait, visiblement contrariée par son retard. Elle ne se doutait vraisemblablement pas que, dans cette position, il pouvait voir dans son décolleté.  

 

Il soupira ...  

 

 


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