Chapitre 19 :: Adieu

Publiée: 13-03-08 - Mise à jour: 13-03-08

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Chapitre 19 : Adieu  

Amy se réveilla avec un mal de crâne abominable. Elle grimaça et son esprit de naturelle angoissée se mit à imaginer sa mort prochaine. Tous les scénarios y passèrent : Allait-elle mourir d’un cancer du cerveau ou son cerveau serait-il ouvert comme un boite de conserve, alors qu’elle serait encore consciente? Et ces maux de tête n’étaient pas pour la rassurer sur sa longévité. Elle soupira.  

La porte de sa chambre s’ouvrit à cet instant sur Jordan qui apportait le petit déjeuné sur un plateau. Amy se redressa, plus qu’étonnée. Elle le regardait et se frottait les yeux, et cela plusieurs fois, tandis qu’il lui souriait. Il posa le plateau sur le lit de la jeune femme, avant de déposer un baiser sur le front de cette dernière. Elle le regarda faussement vexée :  

- c’est comme ça que tu dis bonjour, maintenant ?  

Jordan fit mine de ne pas comprendre :  

- Ben quoi ? Ah je sais, j’ai oublié !  

Il sortit de la chambre, en fermant la porte derrière lui. Amy croisa les bras sur la poitrine, boudeuse, quand elle entendit toquer :  

- Entrez !  

Jordan entra à nouveau, tout sourire.  

- Bonjour mademoiselle, la nuit fut bonne ?  

Visiblement, il avait décidé de la tester, Amy faussement énervée et au bord de la crise de nerf lui demanda :  

- tu le fais exprès ou quoi ?  

Il vint s’asseoir sur le lit, toujours ce sourire sur les lèvres, il prit l’air le plus détaché du monde. Il se pencha vers le plateau et se saisit de deux croissants chauds et en plaça un dans la bouche ouverte d’Amy :  

- Mais de quoi tu parles, mon ange ?  

Cette dernière mordit dans le croissant avant de répondre :  

- J’ai faim ! Bouda celle-ci.  

Jordan tomba à la renverse.  

Bien sur, il l’avait compris le vrai sens de sa phrase, mais il décida de jouer avec le self control de sa petite amie, c’est qu’il voulait voir si elle oserait prendre les devants. Il la provoqua en faisant mine de se pencher vers elle en humidifiant légèrement lèvres.  

La main masculine vint frôler la joue de la jeune femme, en remettant une mèche rebelle, derrière l’oreille qui dissimulait les yeux bleus nuit de la fille de City Hunter. Le souffle chaud dans sa nuque, les doigts s’attardant sur ses épaules que rien ne couvraient à part une bretelle, Amy sentit la chaleur de son corps augmentée, ainsi que les battements de son cœur s’affoler. Elle se sentit défaillir, lorsque les doigts de Jordan qui s’étaient attardés dans sa nuque la caressèrent lentement. Elle émit un gémissement de plaisir. Elle sentit la volcan grondait en elle.  

Elle ferma instinctivement les yeux. Puis Jordan se recula d’un coup :  

- Si tu as faim, je vais te laisser déjeuner tranquille, je…  

Elle le saisit violement par la chemise, avant d’écraser ses lèvres sur les siennes, ce dernier n’eut le temps de réagir. Il bascula sur le lit, Amy dont l’appétit n’avait pas été satisfait, se mit sur lui, se pencha sur lui et lui mordilla gentiment le lobe de l’oreille, avant de s’attaquer aux lèvres de son petit ami. L’une de ses mains passa sous le T-shirt du jeune homme, avant de descendre dangereusement au niveau de la ceinture. Elle l’avait réveillé, elle le savait ! Satisfaite de sa petite vengeance, elle le relâcha de son emprise, l’air de rien.  

- Tu disais ? Fit-elle avec son air innocent en mâchant son croissant.  

Jordan se sentit d’un coup frustré. Elle avait osé s’arrêter là ? Le pauvre eut un mal fou à récupérer son souffle :  

- Pourquoi tu t’arrêtes, chérie !  

En guise de réponse, elle lui tira la langue.  

Ryô frappa à la porte et entra. Il alla embrasser sa fille et demanda :  

- ça va mieux ?  

- oui ! répondit celle-ci.  

- Je t’ai pris RDV chez Kazue dans la semaine pour faire des examens ! Toi aussi, Jordan !  

- Mais… Fit ce dernier gêné par l’attention soudaine du nettoyeur.  

- Kaori a insisté, donc on ne discute pas ses ordres !  

Jordan sourit. Kaori était vraiment pleine d’attention pour lui. Cela lui faisait bizarre. Amy sourit à Jordan et posa sa main sur la sienne.  

Ryô regarda ce jeune couple, il soupira. En quittant la pièce, il repensa à la veille. Jordan s’était évanoui devant lui et, selon Otto, Amy aussi. Il se demanda si tous les deux ne souffraient de la même chose. Il repensa aux yeux qu’il avait surpris chez sa fille une fois, cela l’inquiétait encore plus.  

Il prit sa veste en criant à Kaori qu’il sortait. En ouvrant la porte, il découvrit un bout de papier sur le sol :  

« Tu ne pourras pas l’en empêcher ! Tu as perdu ! Du sang va couler, patience… »  

Assis dans son fauteuil, cigare à la main, il réfléchissait. Décidément, ils étaient plus coriaces que prévus. Il fallait qu’il change ses plans. Il alluma une télé où on pouvait voir différentes scènes entre Amy et Jordan.  

« Cette fille est très attachée à ce traitre de Jordan et visiblement City Hunter ne voit pas ça d’un bon œil. »  

Les images suivantes montrèrent Ryô entrain de s’en prendre physiquement à Jordan. On pouvait entendre Ryô menaçait verbalement Jordan :  

« si j’apprends que tu y es mêlé de prés ou de loin, je te tue, clair ? J’aime ma fille et tu conviendras que je ne vois pas votre relation d’un bon oeil, elle est tout pour moi, alors si toi ou ton père lui faites du mal, je t’abats ! »  

L’homme sourit. Ryô Seaba venait de lui donner une idée.  

Otto ouvrit le café, lorsqu’il croisa Samantha à l’entrée :  

- Salut Sammy  

- Salut beau gosse !  

Il lui sourit et lui proposa de rentrer à l’intérieur ce qu’elle accepta. Elle portait une jupe courte en jeans et un cache-cœur rose. Il en devina la généreuse poitrine de son amie. Il trouvait que sa nouvelle coupe l’embellissait. Il le lui fit d’ailleurs remarqué :  

- Tu es magnifique comme ça !  

- Merci ! lui sourit-elle.  

Il passa derrière le comptoir, prépara le café tout en demandant :  

- Alors ce concours d’entrée ?  

- A voir ! Je commence la semaine prochaine ! Et toi, tu en es où… Sentimentalement ?  

Il se retourna légèrement vers elle, avant de revenir son occupation le déballage de la marchandise que le camion avait fait livré.  

- Célibataire ! Pourquoi… Intéressée ?  

Il la regarda, avec un sourire en coin. Samantha se sentit rougir. Son regard baissa vers ses pieds, avant de revenir sur Otto. Elle se leva, contourna le comptoir, se plaça derrière lui, le fit se retourner et elle l’embrassa. Il se laissa faire, avant de répondre à ses assauts. Elle s’écarta légèrement en lui souriant :  

- Je pense que tu as ta réponse !  

- Effectivement !  

Il la ramena contre lui, passa sa main dans la chevelure blonde, il lui sourit en la regardant les yeux.  

- Qu’en dis-tu ? Demanda-t-elle avec appréhension.  

- J’en dis que tu sais argumenter ! Dit-il en lui faisant un clin d’œil.  

Elle se mit à rire, avant de revenir à la charge.  

Kazue, Kaori et Miki se retrouvèrent plus tard, pour une séance shopping. Kaori semblait perdue dans ses pensées, elle semblait inquiète et sur ses gardes, ses amies s’en aperçurent :  

- C’est quoi le souci, Kaori ? Demanda Kazue en testant la matière d’une robe.  

- Je suis vieille ! soupira notre nettoyeuse.  

Les deux autres la regardèrent bizarrement, avant de répondre :  

- Tu vas avoir 43 ans, c’est un bel âge !  

- Moui, peut-être…  

Miki voyait bien que le problème était ailleurs :  

- Kaori, qu’est-ce qu’il y a ?  

- Je suis inquiète ! J’ai un mauvais pressentiment depuis quelques jours !  

- Tu t’angoisses pour rien ! la rassura Miki.  

Kaori feignit un sourit, mais il sonnait faux. Kazue tenta de changer de sujet :  

- Hey, tu sais quoi ? Ma fille a des vues sur…  

- Otto ! Acheva Miki.  

- Comment tu sais ? Demanda Kazue qui, elle, ignorait l’identité du jeune homme.  

- Je les ai vus ! Sourit Miki.  

- Otto avec Samantha… Après tout ! soupira la moitié de City Hunter.  

Kaori n’était pas d’humeur à s’intéresser à la vie sentimentale de leurs enfants respectifs. Elle était inquiète et surtout elle avait une désagréable impression qu’un drame allait se produire et que ce drame toucherait directement sa fille.  

Amy et Jordan arrivèrent, main dans la main, devant le café. A travers la vitre, Amy put voir de dos Otto, en face du comptoir. Il portait un pantalon noir avec une chemise bleu. Il semblait qu’il y avait une femme assise sur le comptoir, face à lui, car deux mains fines se baladaient sur le dos du jeune homme et des jambes étaient écartées, tandis qu’il se tenait au milieu. Il était visiblement entrain d’embrasser quelqu’un. Un doux sourire apparut sur les lèvres d’Amy jusqu’à ce que l’identité de la conquête lui soit révélée. Cette dernière pencha la tête d’un côté et mordit Otto dans le bras. Des cheveux blonds furent révélés à Amy et en bonne observatrice, elle reconnut le main à sac et les chaussures sur le sol du café. Non, elle devait rêver. Elle se frotta les yeux. Elle put voir Samantha qui était descendue du comptoir, réajustant sa tenue. Elle put voir Otto fermait sa ceinture. Ses yeux s’agrandirent de stupeur :  

- Otto et Sammy ?  

- On dirait bien !  

Elle ne rajouta rien d’autre, observant le couple entrain de s’embrasser. Une envie de vomir, la saisit. Faire ça sur un comptoir… Elle posa sa main sur son ventre. Elle se tourna vers Jordan :  

- Ils se sont soulagés dessus, je n’ai pas envie de boire mon café là-dedans ! déclara-t-elle plus sèchement que voulu.  

Le couple, justement, ouvrit la porte. Otto se figea devant Amy qui lui adressait un regard froid. Ses yeux sombres, le clouèrent sur place. Il se baissa pour lui faire les bises, une impression bizarre s’empara de lui. Bien sur, elle ne le repoussait pas, mais ne semblait pas y réagir non plus. Amy choquée, par la scène, abrégea vivement le contact physique d’avec Otto.  

Il lui demanda :  

- Ca va ?  

- Oui !  

Il s’écarta d’elle. Il la connaissait par cœur, elle mentait !  

Les traits de la jeune femme s’adoucirent peu à peu, elle demanda ironique :  

- Tu comptes rester planter devant l’entrée longtemps ?  

Sammy se dévoila derrière Otto. Elle fit un signe timide de la main à Amy, puis vint lui faire les bises pour la saluer. Amy demanda :  

- On ne vous dérange pas au moins… ?  

Elle regarda Otto du coin de l’œil d’un air froid, avant de revenir sur Sammy et lui sourire gentiment. Elle proposa :  

- Et si on sortait tous les quatre ?  

- Ok !  

Amy regarda Samantha prendre la main d’Otto, elle se sentait perdue.  

Elle reporta son attention sur Jordan. L’américain, ayant compris les tourments de la jeune femme, posa une main réconfortante sur l’épaule de cette dernière.  

Assis à une table mangeant ses frites, Otto sentait bien que les foudres d’Amy lui étaient destinées. Assise en face de lui, elle l’évitait soigneusement du regard ou dés qu’il lui parlait le fusillait sur place, mais en revanche, elle restait aimable et amicale avec Samantha.  

« Comme d’hab ! Tu ne montres rien, mais tu me le fais sentir ! »  

Il soupira. Il regard du coin de l’œil Jordan. Samantha et Amy l’écoutaient attentivement. Il était le centre de l’attention depuis quelques minutes. Il vit Amy poser une main sur le bras de Jordan et le caresser doucement. La sensation de ses caresses lui revint en mémoire, malgré lui. Il détourna la tête. Il se concentra sur Samantha qui ne lâchait Jordan des yeux. Hélas pour elle, Jordan n’en voyait qu’une et c’est tant mieux. Il sourit amusé et confiant, mais son sourire s’évanouit en croisant le regard d’Amy. Il se sentit abandonné. Samantha reporta son attention sur Otto en s’excusant de l’avoir oublié. Il l’embrassa, tandis qu’un courant électrique lui parcourut l’échine.  

De rage, il se leva, se plaça derrière Amy, se baissa et tourna les deux petites manettes et tira le fauteuil en arrière. Amy lui cria surprise :  

- Qu’est-ce que tu fais ?  

Il ne lui répondit pas, il poussa le fauteuil avec Amy dedans, un peu plus loin où il mit les freins. Il fit face à la jeune femme en lui éclatant :  

- Je fréquente qui je veux Amy, on n’est pas ensemble !  

- Je n’ai même rien dit !  

- Oh mais ton regard et ton silence parlent pour toi, ne t’inquiète pas ! Nous sommes amis donc abstiens-toi de me faire une crise de jalousie, c’est clair ???  

Il y eut un silence.  

Otto fut perturbé, car Amy ne montra aucun signe de faiblesse, aucune larme, aucune colère, rien ! Elle lui sourit insolemment. Elle prit soin de siffler en auscultant ses ongles, l’air détaché et indifférente.  

- Tu as fini ? lui demanda-t-elle.  

Otto ressentit en lui une fureur, sans égale ! Elle se foutait de lui !  

Puis Amy, loin d’être affectée par la colère ou les propos de son ami, se mit à rire effrontément, avant de déboucler sa ceinture de sécurité et de baisser de chaque côté pour mettre son fauteuil en mode électrique, ses mains cherchant à tournant la petite manette située à l’arrière, tout le regardant avec un sourire en coin.  

Une fois, cela fait, elle se redressa et s’en alla, laissant Otto complètement sonné par sa réaction ou son manque de réaction.  

Samantha fit la conversation à Jordan :  

- Hé ben, dis, voir tu as pas eu un parcours facile !  

Il ne lui répondit pas, son regard fixant Otto et Amy. Samantha se retourna, ses doigts agrippèrent furieusement sa serviette, puis elle se reprit. Après, si Otto était avec elle, c’est qu’Amy ne signifiait rien de plus qu’une amie :  

- Il ne la voit que comme une sœur, tu ne risques rien !  

- Je n’en suis pas si sure…  

Jordan soupira. Il savait qu’Otto avait une place importante dans la vie d’Amy et qu’il se devait de l’accepter, mais il savait aussi qu’Amy avait eu des sentiments forts pour Otto.  

Ses doutes s’envolèrent quand il la vit, revenir. Il sourit.  

- Sammy, tu devrais passer le reste de la journée avec Otto, ça l’aidera à digérer !  

- Pourquoi ?  

- Rien ! Il prend juste le melon au fil des années!  

Samantha se leva, un peu étonnée, mais finalement elle se sentait plus sereine. Amy semblait vraiment être passée à un autre chose. Elle avait donc le champ libre.  

Plus tard, Jordan raccompagna Amy chez elle, alors qu’elle s’apprêtait à rentrer, elle se retourna vers lui. Elle avait le cœur qui palpitait. Elle était au bord des larmes. Elle avait peur et était paralysé. Elle ouvrit la bouche pour parler, elle ne put que prononcer dans un son à peine perceptible:  

- Jordan, je…  

Elle n’y arrivait pas. Pourquoi, bon sang ? Pourquoi n’arrivait-elle pas à le lui dire ?  

Il se baissa à hauteur. Elle prit sa main et la posa sur son cœur pour qu’il puisse percevoir les battements effréné de son cœur et là il comprit ce qu’elle essayait de lui dire.  

- Je t’aime aussi, Amy !  

Il l’embrassa sur le front. Elle le retint par la main, elle ne voulait pas qu’il la laisse. Il grimaça. Il ne voulait pas partir non plus, mais il avait une affaire à régler. Il lui tournait le dos, il ne voulait pas voir son visage, car il savait qu’il ne partirait plus sinon. La voix d’Amy s’étrangla :  

- Ne me quitte pas, Jordan ! J’ai besoin de toi !  

- Je ne serai pas long !  

- Alors pourquoi j’ai l’impression que je ne te reverrai pas ?  

Une larme roula sur le long de la joue d’Amy. Elle ne se rendait pas compte. La main de Jordan quitta la sienne, alors qu’elle gardait la sienne tendue vers lui. Il s’éloigna d’elle sans se retourner.  

En le voyant partir, Amy eut une drôle de sensation.  

- C’est comme ça que tu me dis au revoir… Murmura-t-elle tristement.  

Plus tard dans la soirée, Amy ressentit le besoin de s’asseoir, son cœur se serra et une sensation de froid l’envahit.  

Elle regarda son portable pour la énième fois de la soirée. Elle ferma les yeux, elle avait mal au crâne. Elle se massa les tempes, en vain…  

Au même moment, Ryô regarda ce corps sans vie, deux balles dans la poitrine sur le sol, son arme à la main. Il la serra ferment. Il détourna son visage de cette vision, alors que son coeur culpabilisait. Comment allait-il l’expliquer à sa fille…  

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