Chapter 17 :: Chap 17 : Fin du jeu

Published: 27-02-14 - Last update: 27-02-14

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Chap 17 : Fin du jeu  

Entraînée par l'élan de son geste, Kaori, qui s'était jetée sur Ryô, les fit tomber. Dans sa chute, la nettoyeuse se cogna violemment la tête et perdit connaissance. Quant au nettoyeur, il savait ce que sa partenaire allait faire mais, pour une fois, il était comme « sonné » par sa réaction.  

Certes ce n'était pas la première fois qu'elle se mettait en danger pour le sauver mais, ce soir, le jeune homme avait senti quelque chose de différent. L'aura de son ange aurait pu illuminer toute la ville par sa force et sa détermination.  

Sa flamboyante équipière avait laissé parler son cœur. Sans avoir prononcé une parole, par cet acte « instinctif » de protection, alors qu'elle était à l'article de la mort quelques heures auparavant, Kaori venait de lui faire sa déclaration. L'amour qu'elle avait pour lui, lui avait donné un courage et une force incroyable.  

Doucement, tendrement, Ryô se tourna vers cette femme hors du commun mais, lorsqu'il réalisa qu'elle ne bougeait pas, il prit peur. Alors, délicatement, il se rapprocha de sa Sugar et son cœur rata un battement devant cette vision cauchemardesque. Une mare de sang rougissait le sol, sous le visage inerte de Kaori !  

Tremblant d'une peur irréelle, le nettoyeur serra fort le corps de sa coéquipière. Son visage enfoui dans la nuque de sa « douce furie », il ressemblait à un petit garçon, fragile, sans défense et perdu. A son grand étonnement, des larmes glissèrent jusqu'au cou de la nettoyeuse.  

Au même moment, Maria suffoqua, elle manquait d'air. Sans perdre de temps, elle essaya d'analyser la situation, il était hors de question qu'elle faiblisse si près du but ! D'un geste brusque, elle tenta de se lever mais en vain, alors, elle écarquilla les yeux, paniquée. La blonde plantureuse n'avait plus rien d'une femme sexy, elle avait un regard terrifié !  

Sa tête la faisait atrocement souffrir mais elle tenta de se reprendre et de comprendre comment elle s'était retrouvée projetée sur le sol. Finalement, elle s'autorisa à fermer les yeux et à faire le vide dans son esprit. Une fois un certain calme retrouvé, une douleur aiguë lui coupa le souffle. Maria avait l'impression d'avoir la main arrachée.  

Aussitôt, elle se souvint de la scène : elle avait tiré sur le couple de nettoyeurs, sans aucune compassion, mais avant d'avoir compris quoique ce soit, Ryô l'avait blessée à la main. Le choc de la balle ajoutée à la souffrance l'avait fait tomber et elle avait perdu connaissance.  

Ayant pleinement retrouvé sa lucidité, Maria remarqua le silence pesant qui régnait dans la pièce. Elle se demanda pourquoi cet abruti de Ryô n'était pas en train de fanfaronner sur sa victoire. Un sourire diabolique s'inscrivit sur son visage. La jeune femme se demanda avec délectation si elle n'était pas parvenue à en blesser un des deux.  

Alors, la blonde se força à se relever, sans bruit. Instinctivement, elle chercha son arme du regard puis, avec horreur, elle comprit. Elle sut pourquoi le nettoyeur avait tiré sur sa main : elle ne serait plus jamais en mesure de se servir d'une arme à feux ! Folle de rage, Maria oublia sa douleur, se leva d'un bond mais s'arrêta net.  

Ryô, son pire ennemi, le monstre sanguinaire qui avait tué son père était là, devant elle, pleurant et se balançant avec le corps de Kaori dans ses bras. Face à ce spectacle, la blessée se mit à rire, d'un rire fort, puissant, machiavélique et inhumain.  

Le nettoyeur ne réagit pas à cette manifestation de la part de Maria, il était focalisé sur son Ange et sur ce corps immobile qui se refroidissait. De nombreuses minutes s'écoulèrent avec la blonde qui ne pouvait s'empêcher de se délecter d'une telle image.  

Puis, une voix très faible, tel un murmure, la rouquine dit :  

- R...y...ô, pour...quoi... je … suis... mouillée ?  

Suite à ces paroles, l'étreinte du nettoyeur se resserra mais rien ne transparut dans son attitude, il avait toujours l'air coupé du monde, comme enfermé dans une bulle de souffrance. Maria ne se doutait pas que depuis le début, le choix de la position de Ryô n'était pas anodine.  

Cela lui avait permis de sentir un pouls, très faible mais présent. Pour sauver Kaori, il avait décidé de faire croire, une fois de plus, que la blonde avait réussi son coup.  

Il sentait la rage et la violence de Maria qui croissaient de minute en minute mais il ne devait pas agir tout de suite. Tel le professionnel qu'il était, le nettoyeur était prêt, sur ses gardes, attentif et déterminé. Le choix que ferait la blonde influencerait ses propres actes. Tout ne dépendait plus que d'elle !  

En attendant une réaction quelconque de ce démon féminin, Ryô décida d'empêcher Kaori de parler alors, il l'embrassa. Du point de vue de Maria, cela ressemblait à un dernier baiser d'adieu et de désespoir.  

Mais il n'en était rien, la nettoyeuse fut surprise du geste de son partenaire mais quand elle sentit les sentiments de Ryô dans ce baiser, elle se laissa aller et à son tour, l'embrassa. Ce fut très « brouillon » et hésitant pendant quelques secondes puis cela se transforma en un baiser passionné, fougueux, fort, violent, tendre, amoureux. Tout ce qu'ils étaient, tout ce qu'était leur vie s'exprimait dans ce baiser. Ils avaient l'impression d'être seuls au monde.  

La jeune femme, absolument hermétique à la tristesse apparente de Ryô, serra son poing valide si fort qu'elle se blessa. Sentant du sang couler de son autre main, elle décida d'agir. Elle déchira un bout de sa robe et se fit un bandage puis telle une furie, elle se jeta sur le couple.  

En une fraction de seconde, le nettoyeur maîtrisa Maria, la ligota et l'assit en face d'eux. Ensuite, il souleva Kaori qu'il déposa délicatement sur le sofa et se mit à la soigner. La nettoyeuse ne disait rien mais fixait leur ancienne cliente désespérée, transformée en une femme froide, calculatrice et sans cœur.  

Ryô quant à lui, jonglait entre les soins de sa partenaire et la belle blonde. Il savait, pour avoir connu cette rage, qu'elle serait prête à tout. Elle ne réfléchissait plus, la raison l'avait quittée, de plus, étant blessée, la douleur la ferait réagir d'instinct !  

Une fois les blessures de la rouquine nettoyées et pansées, le nettoyeur l'allongea et il ne fallut que quelques minutes pour que la nettoyeuse s'assoupisse. Il appela le doc pour qu'il vienne s'occuper de Kaori, après ce qu'elle venait de vivre comme épreuve, elle devait être examinée par un professionnel.  

La violence de Maria ne cessait pas alors, Ryô s'assit en face d’elle et lui parla d'une voix dure, froide et impassible. City Hunter était dans cette pièce et comptait bien faire respecter sa loi :  

- Maria, même si je comprends la raison de tes actes, je ne les accepte pas ! Que tu veuilles ma mort, au vu des événements, c'est logique. J'étais prêt à respecter notre code d'honneur mais, M...A...R...I...A. Tu as osé toucher à la seule personne sur cette planète qu'il ne faut pas approcher : MA KAORI ! Tu n'as aucun droit sur elle, tu n'as pas à blesser cette femme. PERSONNE ne doit ne serait-ce qu'imaginer lui faire du mal car dans ce cas, je ne lui pardonnerai JAMAIS.  

Son regard se fit encore plus noir que d'habitude, face à ces yeux impressionnants, la blonde se mit à trembler de terreur. Ce regard était à lui seul, en train de lui montrer l'horreur dont il était capable :  

-Tu as osé t'en prendre à une personne qui sans hésiter, t'a tendu la main, qui a voulu t'aider, qui t'a soutenue... Ecoute-moi bien petite idiote, je n'ai pas pour habitude de faire du mal aux femmes, c'est un principe mais, comme tu as mis la vie de MA partenaire en danger, je ne te considère plus comme une femme. Pour moi tu es une ordure de plus qu'il faut éliminer.  

Le nettoyeur se leva, s'approcha de la blonde, lui mit son revolver sur la tempe et continua :  

- Tu me vois comme un monstre et c'est ce que j'étais à l'époque mais, ce n'est rien comparé à ce que je peux être pour sauver cette femme. Sache que je te poursuivrai jusqu'en enfer s'il le faut mais je te donne ma parole que plus jamais tu ne pourras ni approcher Kaori ni même penser à elle sans te demander si je ne suis pas derrière toi pour te liquider.  

Maria sentait le froid du canon contre sa peau. L'arme ne tremblait pas malgré la lourde tension de la situation, au contraire, le nettoyeur la visait avec détermination. Le contact de cette arme, glaciale pétrifiait la jeune femme car, elle illustrait toute la colère de Ryô. La rage du nettoyeur était presque palpable !  

La peur de la blonde redoubla lorsque le nettoyeur, d'une voix presque inhumaine reprit :  

- Comme je viens de te le dire, pour moi, tu n'as plus rien d'un être humain. Mais, pour te montrer que je ne suis plus le même et que je m'en veux pour ce qui t'est arrivé, plutôt que te descendre, je vais me contenter de t'envoyer en taule. Je connais une flic qui sera ravie de mettre enfin la main sur une des plus grosses trafiquantes de drogue du pays ! Un dernier conseil, n'essaye même pas d'imaginer t'évader car j'ai des oreilles et des yeux PARTOUT. Je te préviens : tu mets un pied dehors et tu peux te considérer comme morte.  

Le nettoyeur appela Saeko et lui expliqua qu'il avait une « charmante prisonnière » chez lui qui n'attendait plus qu'elle . Une fois son appel terminé, Ryô s'agenouilla devant Maria et lui dit :  

- Pour ce qui est du meurtre de ton père, je porterai ce poids toute ma vie, contrairement à ce tu penses, ôter une vie n'est pas une chose anodine ni facile. Je te demande pardon. Je suis sûr que tu as compris combien je regrette et que si je n'avais pas été drogué, rien de tout ça ne serait arrivé. Je suis bien conscient que la douleur de cette perte ne disparaîtra pas et j'en suis désolé. Je sais ce que c'est de perdre un être cher mais je m'efforce de faire avec cette souffrance tant bien que mal.  

L'évocation de la mort de Hide était toujours aussi difficile. Ryô ne put s'empêcher de penser à Kaori, aux douleurs qui lui avaient été infligées par ce crime atroce. Il tourna la tête vers sa moitié et l'enveloppa d'un regard bienveillant. Sa voix changea se fit plus douce, presque protectrice et il ajouta tout en fixant le visage de son Ange :  

- Kaori a aussi perdu sa seule famille, d'une certaine façon, je suis aussi responsable de son deuil ! Pourtant, elle a fait preuve d'une bonté sans égale. Si tu dois trouver un modèle, prends exemple sur elle. Tu ne lui arriveras jamais à la cheville et elle pourrait bien te surprendre.  

Des larmes silencieuses coulaient sur les joues de la nettoyeuse qui s'était réveillée. Entendant la voix de son équipier, elle n'avait pas bougé et avait tout entendu. Emue devant la considération que lui portait Ryô, elle n'avait pu cacher son émotion. Elle referma les yeux pour tenter de ne rien laisser paraître. Mais lorsque le nettoyeur s'approcha du sofa pour téléphoner, il se pencha vers elle et lui dit d'une voix tendre :  

- Kaori si tu savais ce que j'ai encore à te dire...  

Soudain, la porte d'entrée explosa dans un fracas terrible, Falcon et Mick firent une entrée en fanfare ! Kaori ne pût s'empêcher de rire aux éclats quant à Ryô, il se précipita sur ces deux amis en hurlant et en leur demandant ce qui leur avait pris.  

Les trois bougres se querellaient comme des enfants lorsque le doc et Saeko arrivèrent au même moment. Aussitôt Ryô s'adressa à Maria de sa voix froide et sombre :  

- Fin du jeu !  

La jeune femme baissa la tête et évita son regard. Docilement, elle se laissa emmenée par la policière. Cette dernière ne dit rien, ne posa pas de question, les yeux du nettoyeur en disaient assez.  

Une fois Maria sortie, Ryô prit Kaori dans ses bras et accompagna le doc. Quant à Falcon et à Mick, ils ne comprenaient rien à la situation, lorsqu'ils avaient vu les pièges et les hommes de Maria hors d'état de nuire, ils s'étaient dépêchés de monter mais finalement pour faire quoi ?  

Déconcertés, ils décidèrent d'aller boire un coup ensemble, laissant un appartement en piteux état.  

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