Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: saoria

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 30 chapters

Published: 13-12-08

Last update: 23-04-12

 

Comments: 432 reviews

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DrameGeneral

 

Summary: Et si nos vies étaient dictées par des forces supérieures? Lisez et vous verez ce que je veux dire.....

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous une pluie d'étoiles....." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I'm almost 18. Can I get access to the NC-17 section?

 

No. Legally, you are not major, before you are 18 years old. I don't care if it's in a day or a week. Make your request when you are actually 18.

 

 

   Fanfiction :: Sous une pluie d'étoiles.....

 

Chapter 20 :: Une apparition angélique

Published: 06-02-11 - Last update: 25-04-11

Comments: Hello tout le monde. Un grand merci pour vos com. Malgré ma longue absence j'ai pu constater que vous ne m'aviez pas oublié, ça fait super plaisir alors merci encore. Je vous livre donc la suite en espérant que ça vous plaira toujours autant. Je pense qu'avec ce chapitre certaines choses vont vous apparaître plus clairement et aussi qu'il va susciter de nouvelles questions. Je vous dis donc à très bientôt! Bonne lecture et bon dimanche.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


 

Kaori se trouvait endormie, lovée tout contre l'homme qu'elle avait toujours aimé et qui venait de faire d'elle une femme. Tous deux étaient blottis l'un contre l'autre, inconscients de la menace qui pesait sur eux. Kaori avait perdu toute notion du temps et d'espace. Plus rien ne comptait, juste cette douce source de chaleur qui la gagnait et qui faisait vriller son coeur. Cette nuit s'était changée en souvenir, en un souvenir qu'elle n'oublierait jamais et aussi et surtout le plus beau souvenir d'elle qu'elle voulait laisser à Ryo.  

 

Alors que tout était paisible, un violent coup de tonnerre éclata et déchira le ciel. Le vent s'éleva et d'un violent coup il fouetta subitement la fenêtre de leur chambre. Les volets s'ouvrirent en grand, frappant violemment les murs. Kaori se réveilla en sursaut. Une brise glacée lui caressa la peau, apportant avec elle le souffle perdu de ses plus belles espérances qui venaient de se réaliser quelques heures plus tôt. Elle remonta le drap tout contre sa poitrine puis se tourna vers Ryo et réalisa qu'il dormait encore profondément. A cet instant, rien n'aurait pu le réveiller, il semblait si paisible, si serein avec ce doux sourire aux lèvres. Lentement, elle se détacha de lui, quitta le lit et ramassa son t-shirt sur le sol qu'elle enfila avant de se précipiter vers la fenêtre qu'elle referma avec difficulté le vent continuant de s'engouffrer dans la chambre et de lui fouetter le visage. Une fois cela fait, elle poussa un long soupir de soulagement. Refermer cette fenêtre c'était un peu comme avoir repoussé la mort. Cette pensée aussi incongrue soit-elle la raccrochait d'une certaine façon à l'espoir qu'elle voulait coûte que coûte maintenir et préserver en elle. Mais le froid présent dans la pièce l'en dissuada. Refermer cette fenêtre n'avait en rien repoussé, en rien éloigné la mort. Elle était bel et bien là, présente tout autour d'elle, alors elle se frictionna les bras afin de faire taire ses tremblements, puis lentement, elle gagna le milieu de la chambre et lorsque son regard se posa sur le réveil, elle sut que l'heure était venue. Dans un peu moins d'une demi-heure, la nuit verrait apparaître un nouveau jour et sa vie allait s'éteindre.  

 

Elle avait parfaitement reconnu dans la brise froide qui lui avait caressé le visage l'empreinte de la mort qui venait chercher son du, lui dire qu'il était l'heure. Les coups de tonnerre à répétition ne firent qu'accentuer l'angoisse qui se saisit d'elle lui donnant l'impression que le ciel allait se déchirer pour l'engloutir d'un instant à l'autre. Kaori ramassa son pyjama, l'enfila puis griffonna quelques mots sur une feuille de papier qu'elle posa sur son oreiller avant de se pencher sur le corps endormi de Ryo. Elle le regarda de longues minutes, et d'une main hésitante de peur de le réveiller, elle caressa sa joue tendrement avant de se baisser et de poser un dernier baiser à la commissure de ses lèvres avant de lui glisser à l'oreille:  

 

_Ryo, je t'aime.  

 

********  

 

La nuit était bien entamée lorsqu'un violent coup de tonnerre traversa la capitale nippone faisant s'agiter dans son lit un homme emprunt à une angoisse naissante. Il ne ressentait aucune menace autour de lui mais il ne pouvait se défaire de ce sentiment de mal être qui s'était insinué en lui comme si on avait aspiré sa quiétude. Pourtant il était en sécurité, bien au chaud dans son lit, lové tout contre le corps de la femme qu'il aimait repus des ébats amoureux qui avaient été les leurs.  

 

Inconscient de ce qui se jouait autour de lui, l'homme endormi ne vit pas la petite lueur qui se mit à apparaître en plein milieu de sa chambre pour se faire comme par magie plus vive, plus étincelante, plus scintillante. La chambre fut alors éclairée par une lumière blanche d'une pureté incandescente, sans faille. La lumière se dissipa d'abord au travers de toute la pièce comme pour la purifier avant de concentrer toute son énergie en une boule de feu qui se plaça juste au dessus du lit, au dessus de cet homme endormi pour l'envelopper de ses ondes de chaleur qui parvinrent à faire disparaître ce sentiment d'oppression et cette angoisse que son coeur et son corps ressentaient. Lentement de sa main, il chercha la douce chaleur de sa douce et tâta la place vide à côté de lui, de ce fait, le mot qui reposait sur l'oreiller finit par glisser lentement et termina sa chute sur le sol sous le lit.  

 

_Réveillez-vous ! Vous devez vous réveiller. Réveillez-vous ! ne cessait de lui répéter une voix lointaine lui parvenant par échos.  

 

Une pluie de paillettes d'orées, s'abattit alors sur l'homme endormi, en même temps que cette voix douce et ensorceleuse s'évertuait à essayer de le réveiller.  

 

_Non pas maintenant mon ange, laisse-moi encore dormir s'il te plaît, marmonna celui-ci à moitié endormi en enfouissant sa tête sous son oreiller tout en poussant un long soupir.  

 

Il avait beau cacher sa tête sous l'oreiller et de ses mains faire pression sur celui-ci afin de rester dans les profondeurs de l'obscurité rien n'y fit. Il percevait tout de même la clarté du jour bien que que ses yeux soient fermés et malgré le fait que sa tête soit enfouie sous son oreiller.  

 

_Réveillez-vous ! L'instant est grave.......Elle va mourir ! s'évertuait à lui répéter cette voix lointaine.  

 

En entendant cela, l'homme se redressa légèrement et ouvrit les paupières. Pourquoi elle le vouvoyait ? pensa celui-ci pas complètement réveillé.  

 

Cette voix ? Ce n'était pas celle de sa douce, pourtant elle lui était familière. Qui était-ce ? Que faisait cette femme dans sa chambre? C'est alors que les connexions à son cerveau se firent, elle va mourir. Qui allait mourir ? Il se releva alors précipitamment et jeta son oreiller au sol. Il n'eut même pas le temps de se jeter sur son arme tant la stupeur se saisit de lui. Devant lui flottait une boule de feu, une boule de lumière qui l'aveuglait. Il se protégea alors les yeux de ma main afin de laisser le temps à sa vue de s'habituer à cette clarté. Peu à peu cette lumière se fit plus douce et elle se matérialisa lentement en une femme, ou bien un ange, peut-être même un fantôme vu qu'il parvenait à voir au travers. Sa première réaction fut de reculer et de se retrouver acculer à la tête de son lit. Il ouvrit la bouche pour parler mais aucun son n'en sortit.  

 

Il était face à l'incarnation de la pureté. Tout ce qui se dégageait de cette entité n'était que douceur, que vérité, que pureté. Il n'y avait pas une once de noirceur, pas une once de mal dans cette chose. C'était réellement une très belle femme même si elle portait un masque sur les yeux qui dissimulait son visage et la couleur de ses yeux. Elle avait une belle peau blanche, nacrée, des lèvres fines et roses. Ses cheveux étaient auburn et très longs, ils flottaient tout autour d'elle, ils lui retombaient jusqu'aux cuisses et masquaient de façon plus ou moins dissimulée sa poitrine. Elle avait un corps parfait enveloppé dans ce voile translucide qui épousait à merveille ses courbes. Un instant il se perdit dans la naissance de la profondeur de son décolleté qui laissait deviner une poitrine plus que voluptueuse. Envoûté par sa beauté, il n'avait même pas remarqué la paire d'ailes immenses qui se déployait derrière elle.  

 

_Je suis mort ? s'interrogea celui-ci face à cette vision céleste sans ôter son regard de son décolleté alors que la bave s'écoulait de ses lèvres. Il se mit alors à sourire, un sourire niais en pensant qu'il était au paradis. Oui je suis mort, et au paradis ! affirma celui-ci.  

 

_Non ! lui répondit l'ange le sortant de sa contemplation.  

 

_Je rêve alors! Ouf, je préfère ça. Vous êtes une vraie bombe, des comme vous on en voit que dans nos rêves et dans nos fantasmes, même si j'espère sincèrement qu'une créature telle que vous vienne m'accueillir lorsque j'aurai poussé mon dernier souffle. Vous voulez pas enlever votre masque qu'on fasse plus ample connaissance.  

 

_C'est pas le moment de faire le jolie coeur. L'instant est grave. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir. Il faut faire vite sinon elle va mourir !  

 

_Qui ?  

 

_Elle.., fit celle-ci en pointant de son doigt l'emplacement vide juste à côté de lui.  

 

En entendant cela, l'homme se leva précipitamment après avoir repoussé les draps. Le fait de se retrouver nu sous le regard gêné de cette femme qui détourna légèrement la tête sur le côté ne le dérangea pas. Elle venait de complètement capter son attention.  

 

_Où est-elle?  

 

_Partie au devant de sa destinée.  

 

_Quelle destinée.  

 

_La votre .....qui est devenue la sienne par un concours de circonstances.  

 

_Vous êtes un fantôme?  

 

_Si on veut. Je suis un ange et c'est mon fantôme que vous voyez.  

 

_Les anges ont un fantôme qui leur est propre?!  

 

_On peut dire ça. Mais ce n'est pas la question ! commença à s'agacer l'ange qui voyait les secondes s'écouler et le temps leur filer entre les doigts.  

 

_Si c'est la question. Qui êtes-vous et que voulez-vous?  

 

_Je veux la sauver, elle ne doit pas mourir, ce n'est pas son heure, c'est la votre. Je suis un ange, et je ne suis pas autorisée à sortir du monde céleste, c'est pour cela que c'est mon fantôme que vous voyez. J'ai la possibilité de m'extraire de mon corps d'ange mais cela pompe toute mon énergie.  

 

_Qu'est ce qui se passe?  

 

_Elle a passé un pacte avec la mort pour prendre votre place. Et c'est presque l'heure, lui dit-elle d'une voix grave qui retomba subitement alors que le gong de l'horloge se fit entendre les faisant tous deux se tourner en direction de l 'horloge qui indiquait 23H45.  

 

_C'est une plaisanterie. Je ne crois pas en ces choses.  

 

_Je suis pourtant devant vous.  

 

Il n'avait jamais cru à ce genre de chose. Il n'était pas homme à croire en une force supérieure, en une force surnaturelle. Il ne croyait qu'en lui, en lui et en son arme. C'était un cartésien à l'esprit toujours rationnel mais là ce qu'il avait devant lui c'était ....  

 

Nullement gêné par sa nudité, il marcha jusqu'à elle et s'arrêta devant elle. Il n'avait plus ce même regard, pervers mêlé d'incompréhension. Il avait un regard sérieux, un regard qui ne demandait qu'à comprendre ce qui se passait à cet instant. Il fixa alors ce fantôme de longues secondes avant de lever sa main et de la passer au travers de son spectre. La curiosité l'y avait poussé, ainsi que le besoin de comprendre. A cet instant, il sentit comme une décharge électrique le traverser mais cela n'avait rien de douloureux au contraire. C'était doux, c'était chaud, c'était enivrant, c'était au delà de tout ce qu'il avait pu connaître jusqu'à aujourd'hui. C'était encore mieux que le sexe. Il ne ressentait plus rien, ni douleur, ni colère, ni haine, juste une sorte de délivrance, de béatitude, de ravissement extatique qui lui fit fermer les yeux. Tout n'était que légèreté. Il avait l'impression de flotter. Lorsqu'il retira sa main, il fut comme de nouveau happé par la réalité de son monde qui le fit reculer d'un pas faisant s'abattre sur lui le poids du monde.  

 

_C'était quoi ça ? lui demanda celui-ci en écarquillant les yeux la main toujours levée en l'air. Il pouvait encore sentir sur le bout de ses doigts un léger picotement qu'il ne pouvait quitter du regard et qu'il était incapable de qualifier tellement les mots lui manquaient .  

 

_Un avant goût du paradis.  

 

_C'était tout hors de moi et en même temps tout en moi ! finit-il par dire en serrant son poing et en abaissant sa main.  

Il marqua une courte pause plongé dans ses pensées avant de relever la tête et de plonger son regard dans le sien. Je ne crois ni au paradis, ni à l'enfer. Quand on est mort on est mort ! affirma celui-ci avec un certain aplomb.  

 

_Que vous y croyez ou pas cela m'est égal.  

 

_Je dois rêver, c'est ça, je suis en plein rêve ! tenta de se persuader celui-ci tout en se détournant de cet femme. Il se pinça alors la joue à se faire rougir mais elle était toujours là face à lui. Aïee.........! ne put-il s'empêcher de crier. Ca fait un mal de chien. Ce rêve est vraiment puissant ! finit-il par se dire en se caressant la joue.  

 

_Vous ne rêver pas. Je suis bien réelle.  

 

_Qui êtes-vous ? Qui vous envoie ? Toute cette mise en scène est un piège n'est ce pas. Il se rua alors sur son arme et regarda tout autour de lui. Il ne sentit aucune tension, aucune menace.  

 

_Calmez-vous! Cette arme ne peut rien contre moi car je suis déjà morte il a de cela plusieurs siècles déclara l'ange d'une voix posée. Mais si cela peut vous rassurer tirez-moi dessus, la balle ne fera que me traverser le corps et elle ira se loger sur votre mur.  

 

Il tendit alors le bras et la mit en joug espérant ainsi lui faire peur mais face à son impassibilité il baissa le bras.  

 

_Je ne tire pas sur les femmes, même si c'est un ange ou un fantôme.  

 

_Je ne veux pas vous piéger, je vous assure, au contraire, je veux vous sauvez, tous les deux. Je m'appelle Nethila. Je n'ai pas le droit de quitter le monde céleste c'est pour ça que c'est mon spectre, mon fantôme, donnez lui le nom qui vous plaira qui vous fait face et cela me demande beaucoup d'énergie. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir alors il faut vraiment se dépêcher.  

 

Il l'a regardait avec ce regard sceptique.  

 

_C'est dieu qui vous envoie ? Il avait du mal à croire que c'était lui qui osait poser cette question.  

 

_Je croyais que vous ne croyez ni au paradis, ni en l'enfer! Elle attendit un instant afin de voir sa réaction avant de lui répondre. Non ! finit-elle par lui répondre en esquissant un doux sourire. Je suis là de ma propre initiative.  

 

_Ca m'étonne pas! Si dieu existe vraiment, il ne s'intéresse pas aux gens comme moi!  

 

_C'est faux ! Dieu se soucie de tout le monde sans aucune distinction.  

 

L'ange s'avança vers lui , elle flottait toujours et elle lui tendit la main.  

 

_Pourquoi vous êtes là ?  

 

_Par ce que je veux vous aider! Par ce que ça me tient à coeur ! lui avoua-t-elle sans le quitter du regard .Faites-moi confiance.  

 

_Je ne fais confiance qu'à mon arme et aux personnes que je choisis.  

 

_Alors choisissez-moi. Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour elle.  

 

L'ange fit un autre pas en avant mais celui-ci recula. Ca faisait trop d'un coup. Elle était juste en face de lui, elle s'était mise à sa hauteur. Plus il la regardait et plus il pouvait percevoir cette force, cette conviction dans son regard dont il distingua enfin la couleur. Un regard noisette qu'il ne pouvait plus quitter des yeux tellement il lui était familier. La voix de l'ange le tira de ses pensées.  

 

_Donnez-moi votre main ? Elle lui tendit alors sa main dans un geste plein de douceur.  

 

_Pourquoi faire ? répondit-il de façon agressif. Il devait rester sur ses gardes.  

 

_Donnez-moi votre main et vous saurez. Je n'ai pas le temps de répondre à toutes vos questions, ça nous fera gagner du temps. Donnez-moi votre main, lui ordonna-t-elle. Pour une fois dans votre vie faite confiance à une personne qui ne fait pas partie de vos proches. S'il vous faut faire confiance à quelqu'un et bien c'est à moi !  

 

Il la toisa longuement du regard avant de s'exécuter. Il ne pouvait pas se l'expliquer mais il avait la conviction qu'elle ne lui mentait pas. Le regard qu'elle portait sur lui avait ce quelque chose d'implorant, une supplique muette qui ne transparaissait même pas derrière chaque battements de paupières mais qu'il pouvait percevoir et ressentir.  

 

Il plaça sa main sur la sienne, une main hésitante et comme plutôt il ressentit une onde de chaleur l'envahir de toute part mais cette fois ci c'était totalement différent de la première fois. Cela n'avait rien de doux, d'enivrant et de léger, c'était tout le contraire, c'était froid, c'était inquiétant, c'était pesant,....... c'était terrifiant. Les fragments de visions qu'il eut lui firent froid dans le dos. Il vit la mort évoluer au milieu d'eux le soir du 25 décembre comme si celle-ci avait fait partie de leur cercle d'ami, mais au delà des visions ce qui le glaça fut de ressentir ce sentiment de peur, mêlé à cette solitude, à cette impression d'abandon. Sans parler de l'emprise que le doute et l'incertitude avait exercé sur ce coeur. Il ne retenait que les sensations, les sentiments qui avaient été siens, l'oppression que son coeur avait ressenti, ce froid glacial qui l'avait presque emprisonnée la meurtrissant petit à petit au beau milieu de tous leurs amis et personne n'avait rien vu, rien ressenti. C'était comme si elle avait évolué en leur sein mais dans sa propre bulle. Pourquoi personne n'avait rien vu, rien ressenti. Oui pourquoi lui n'avait-il rien ressenti ? Ils étaient liés ?  

 

Il avait revu une bonne partie de la soirée défiler devant ses yeux, tout ressenti mais cette fois ci à sa vraie place. Le choc fut tel que lorsqu'il retira sa main de celle de l'ange, ses jambes chancelèrent. Il prit appui sur le lit, la tête baissée et le visage masqué par ses cheveux. En nage, il était en nage, son coeur battait à tout rompre et pour la première fois de sa vie, ses mains tremblaient, tout son corps tremblait. Lorsqu'il releva la tête le regard qu'il présenta à l'ange était chargé d'incompréhension, de doute et de peur.  

 

_Pourquoi elle a fait ça ? lui demanda celui-ci en serrant les poings.  

 

_Pour vous sauver! lui répondit-elle simplement.  

 

_Pourquoi ? Je ne comprends pas ? Je n'en vaux pas la peine! affirma celui-ci avec conviction.  

 

_L'amour peur faire faire bien des choses vous savez, et je sais de quoi je parle.  

 

_Ma vie à côté de la sienne n'a aucune valeur.  

 

_C'est son coeur pur qui l'a poussée à faire ce choix, à passer ce pacte et aussi le fait qu'elle n'ait pas toutes les cartes en main.  

 

_Expliquez-vous?  

 

_On a plus le temps. Il faut la retrouver avant qu'il ne soit trop tard.  

 

Il se releva alors, et récupéra des vêtements qu'il mit à vitesse grand V avant de quitter l'appartement sans prendre la peine de refermer la porte derrière lui pour dévaler les escaliers 4 à 4. Il faillit à plusieurs reprises manquer une marche et dévaler les escaliers.  

 

Derrière lui, l'appartement retrouva calme et silence et sur le plancher de sa chambre, sous le lit, reposait le mot qu'elle lui avait laissé avant de partir et qui disait:........  

 

 

**************************  

 

Lorsqu'elle referma la porte de leur appartement Kaori eut l'impression de refermer la porte de son coeur. Elle laissait dans ce lieu, derrière elle tout ce qui avait fait sa vie. Elle laissait derrière elle les vestiges de sa vie passée mais surtout son coeur. Ressentant les émois de celui-ci, elle s'adossa à la porte pour se soutenir et resta ainsi prostrée de longues secondes avant de se décider à lâcher cette poignet qui la rattachait à lui. Ce lien si anodin en temps normal revêtait à cet instant la plus douloureuse de ses blessures. Fébrilement, sa main se desserra et lâcha complètement la poignet. Elle tenta un pas en avant, puis un autre, ne surtout pas se retourner, ne pas se retourner pour ne pas être tentée, ne pas être tentée pour ne pas céder à son coeur qui refusait cet état des faits. Elle commença alors à descendre les escaliers, mettant de plus en plus de distance entre elle et cette poignet, entre elle et cet appartement qui était sa vie, entre elle et lui, lui qui représentait tout ce que son coeur avait toujours voulu. Un petit vertige l'obligea à s'arrêter au pied de l'escalier. Sa première faiblesse. Elle n'avait pas le droit, non, elle avait conclu un pacte. Elle se devait de s'y tenir, elle devait respecter sa part du marché, malgré la peur, malgré la peine, malgré la colère, malgré la frustration....et surtout malgré le fait qu'il manquait une semaine à sa vie. Elle mit sa main sur la rampe et la serra fortement comme pour se donner du courage, pour ne pas flancher. L'angoisse qu'elle ressentait et les pensées noires qui avaient envahi son esprit cédèrent la place à une immense envie de pleurer. Heureusement qu'il y avait cette petite voix au fond d'elle, qui la rassurait. Une voix qu'elle ne connaissait que trop bien, qu'elle n'avait jamais oublié et qu'elle n'oublierait jamais, même à quelques heures de sa propre mort. Et comme c'était souvent le cas dans ces situations d'inquiétude, le visage apaisant de son frère lui apparut, même s'il était mort depuis plus de 6 ans, lui apparut plus vif que jamais, de ce fait elle retrouva sa confiance. Elle se redressa, elle ne devait pas perdre son sang froid.  

 

_Je n'avais pas le choix Hide, murmura-t-elle. Pardonne-moi, toi aussi. Je t'ai perdu toi, je ne survivrai pas si je devais le perdre lui aussi. C'est mieux ainsi.  

 

Etait-elle réellement persuadée de ses dires ou au contraire tentait-elle de s'en convaincre pour se donner le courage suffisant pour aller au bout de cette lente agonie ? Lorsque Kaori poussa la porte de l'immeuble et en franchit le seuil, la première chose qu'elle fit, fut de lever la tête vers le ciel et de contempler ce ciel noir chargé d'éclair.  

 

_J'ai horreur des éclairs !  

 

Oui, elle détestait les orages et les éclairs car pour elle ils étaient annonciateurs de mauvaises nouvelles, encore un mauvais présage, pensa-t-elle. Elle avait appris la mort de son frère un soir comme celui-ci, et Ryo allait apprendre la sienne une nouvelle fois avec les mêmes conditions climatiques. Elle détesta cette similitude avec son frère et surtout ce que cela allait représenter pour Ryo. Elle resserra les pans de son manteau et commença à marcher lorsque le tonnerre cessa de gronder, les éclairs cessèrent de jaillir et le ciel devint plus clair. Elle vit les premières neiges s'abattre sur la capitale. Les premières neiges n'étaient-elles pas annonciatrices d'espoir, de renouveau. Lentement Kaori leva la main, ouvrit sa paume et accueillit un flocon qui vint mourir au creux de sa main pour finir par fondre. Elle resserra son poing et releva la tête pour voir les premières neiges tomber de la bouche du ciel pour virevolter tout autour d'elle. Cette vision lui arracha un doux sourire. Le premier depuis qu'elle avait quitté Ryo. Très vite elle fut entourée de flocons de neige. Elle se mit alors à tourner sur elle même en écartant bien ses bras, afin de s'imprégner de cette cette sensation de bonheur qui la ramenait des années en arrière lorsqu'elle était enfant et qu'avec son frère ils profitaient de ces moments. A cet instant, elle se sentit libre, un sentiment de liberté total prit possession d'elle, mais cela fut éphémère car la réalité la rattrapa. Alors son sourire disparut de ses lèvres et une expression pleine de sévérité gagna son visage et notamment son regard, de la sévérité mêlé à de la peur. Elle finit alors pas s'arrêter net, comme si la fatalité venait de la rattraper. Elle baissa ses bras et regarda longuement ces flocons qui se fixaient au sol, recouvrant d'une douce couche les rues de la ville.  

 

_C'est une belle soirée pour mourir ! finit-elle par dire alors qu'un épais nuage de fumée blanc s'échappa de ses lèvres. Merci !  

 

Elle reprit alors sa marche, écoutant à chacun de ses pas le craquement de la neige annonçant son arrivée. Si elle ne voulait pas être auprès de Ryo en cet instant, il n'y avait qu'une seule autre personne auprès de qui elle voulait être.  

 

Ce fut d'un pas lent qu'elle marcha en direction du  

cimetière. A croire que son rêve était prémonitoire. A l'entrée du cimetière, elle sentit pour la seconde fois ses jambes chanceler. De sa main, elle serra la poignet froide du portail qu'elle hésita à ouvrir. Elle resta ainsi, sur le seuil de l'entrée, le regard projeté au loin devant elle. Kaori avait le regard posé malgré la peur qui l'animait. L'expression de ses yeux noisettes trahissait sa peur, et il ne lui fallut qu'un battement de cils, pour se décider à pousser cette porte qui allait la mener au devant de sa destinée. A cet instant, son regard à demi éteint, trahissait sa vulnérabilité et aussi ses doutes. Il n'y avait ni ciel de couleur sang, ni labyrinthe de croix et d'anges qui longeaient l'allée principale, ni bruits de pas, ni cortège silencieux....il n'y avait rien de tout cela. Non, rien du tout et malgré cela elle sentit ses yeux la piquer. Ce n'était en rien comparable à son cauchemar et pourtant cela était tout aussi oppressant. Son coeur savait. Elle ne pouvait plus bouger, elle était comme paralysée, pourtant elle ne pouvait faire machine arrière et revenir sur ses pas. Elle pouvait encore moins restée ici et mourir loin de son frère, seule. Non, à cet instant elle ne pouvait plus fuir. Elle resta ainsi quelques secondes qui se transformèrent en minutes à attendre, à attendre quoi ? La force, le courage de pousser ce portail et de franchir le seuil. Elle savait qu'une fois franchi, tout allait se précipiter. Elle savait qu'une fois ce portail franchi c'était la fin. La fin de sa vie, la fin de ses espoirs, la fin de tout.  

 

C'est alors qu'elle se posa une question: Avait-elle le bon choix? Il était bien trop tard pour se poser ce genre de question. Oui, au fond d'elle, elle était convaincue d'avoir fait le bon choix, le meilleur des choix pour Ryo, comme pour elle. Ce fut dans cet état d'esprit, qu'elle franchit le portail pour le refermer derrière elle, alors qu'un sourire naquit sur ses lèvres à la pensée de le retrouver, LUI. Ce sourire contrastait terriblement avec le sentiment d'inquiétude qui se dégageait de toute sa personne. A sa simple pensée, ce tumulte qui agitait et bouleversait son coeur se calma et apaisa toutes ses inquiétude. A peine eut-elle franchit le seuil du portail et avancé dans l'allée principale du cimetière qu'elle se sentit troublée, troublée par ces vibrations qu'elle pouvait ressentir.  

 

 


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