Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autori: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 13-10-06

Ultimo aggiornamento: 16-03-07

 

Commenti: 279 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Capitolo 5 :: Une découverte effarante...

Pubblicato: 10-11-06 - Ultimo aggiornamento: 10-11-06

Commenti: Bon et bien, voici la maj de la semaine en ce chapitre 5. Alors là, je crois que je vais me faire lyncher grave... La suite risque de prendre une tournure que vous n'aviez pas soupçonné et je m'en excuse d'avance. J'espère que cela ne vous empêchera pas de lire la suite. N'oubliez pas que nous avons de magnifiques scènes de striptease à vous offrir ! (je fais un peu de pub pour mieux faire passer la pillule de ce chap...) Pitié, pas taper ! Bonne lecture les amours !

 


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Auteur Tamia  

 

Kaori se trouvait dans la cuisine. Elle avait décidé de faire le grand ménage dans ses placards. Ca lui permettait aussi de ne pas passer trop de temps avec Ryô qui, au passage, ne s’occupait pas d’elle non plus !  

Et dire qu’elle avait échoué, pourtant si près du but, dans sa filature. Bien que, jusqu’à aujourd’hui, elle ne comprenait pas comment il avait bien pu disparaître de la sorte ! Mais elle ne désespérait pas de résoudre cette énigme.  

Toujours est-il que son esprit plein d’ingéniosité avait trouvé la parade parfaite ! Et oui ! S’il s’imaginait qu’elle avait laissé tomber son idée de découvrir où il se rendait, il se plantait lourdement. A cette pensée, elle sentit une colère monter en elle et elle s’acharna sur une vieille casserole cabossée dans l’espoir de lui redonner un coup de jeune alors qu’il était plus qu’évident que c’était peine perdue…  

Et puis, soudain, un sourire machiavélique se dessina sur ses lèvres…  

 

Flash back  

 

Sa filature n’ayant rien donné, elle décida de rentrer et de se plonger dans un bon bain moussant pour tenter de se relaxer et de réfléchir calmement à l’idée qui avait germé dans son esprit. Elle s’y prélassa un bon moment, détendant ses muscles crispés par les efforts qu’elle avait du déployer afin de suivre son partenaire sans être repérée. Mais elle savait désormais quoi faire. Elle s’insulta de cruche de ne pas y avoir pensé plus tôt ! Parfois, elle ne réfléchissait pas plus loin que le bout de son nez ! Oui, mais voilà, un nouvel obstacle se dressa devant elle : où le placer pour qu’il ne le trouve pas et surtout pour qu’il l’ait tous les jours sur lui ?  

 

« Son holster ? Non, mauvaise idée. Il le repérerait en moins de temps qu’il ne faut pour dire ouf. Et puis, s’il devait se servir de son arme, il pourrait se décrocher… Quelque part sur ses vêtements ? Non plus. Comment savoir ce qu’il va porter pour retrouver sa chère et tendre ?… Alors où ? »  

 

Et la lumière se fit… Elle avait trouvé… Heureuse de sa trouvaille, elle se mit à rire toute seule en soufflant sur les bulles de savon…  

 

Fin du flash back  

 

Ryô, contre toute attente, n’était pas sorti ce matin. Ce qui la surprit fortement vu que leur appartement n’était plus pour lui depuis quelques temps qu’un abri contre la pluie et le mauvais temps. Et un autre point qui la laissait perplexe, c’est qu’il était affalé sur le divan devant la télé. Au lieu de se plonger dans ses magasines érotiques ou de s’exciter devant un de ses programmes X favoris, il restait là, les membres bien allongés à plat et il regardait le plafond sans bouger. Et il semblait totalement éreinté. Elle avait même surpris une légère grimace lorsqu’il avait changé de position au moment où elle était passé devant lui pour rejoindre sa cuisine. Et, comme toujours, elle ne préféra pas s’interroger sur les raisons de cette soudaine fatigue, lui qui avait un tonus à toute épreuve…  

 

Alors qu’elle abandonnait sa casserole, un nouveau sourire se montra tandis qu’elle se souvenait de ce qu’elle avait du faire pour pouvoir mettre en place son plan.  

 

Et oui, elle avait tenté durant plusieurs jours de s’approcher de l’objet de sa convoitise. Hélas, Ryô quittait tôt l’appartement et revenait très tard. Il avait pris l’habitude de laisser tomber ses vêtements près de son lit avant de se laisser tomber presque que raide mort dessus ! Un matin, elle avait jeté un œil dans sa chambre. Il dormait comme un loir, ronflant bruyamment comme s’il n’avait pas dormi depuis des jours mais son lit ne semblait pas avoir subi les gesticulations nocturnes de l’excité de service ! C’était comme s’il n’avait pas bougé de la nuit et qu’il était resté dans la même position. Mais elle n’avait pas cherché à comprendre pourquoi.  

 

Flash back  

 

Elle était seule comme tous les soirs depuis cette fameuse nuit où tout avait basculé. Elle regardait la télé sans la voir, plongée dans ses pensées colériques. Elle rageait car son plan été parfait mais elle ne parvenait pas à le mettre en place ! Et puis, elle fut tirée de ses réflexions par le bruit de serrure. Elle leva un œil vers la pendule : 21h15 ! Il faisait des progrès ! Sa « fiancée » serait-elle fatiguée ? Probable qu’elle commençait à avoir du mal à le supporter… Il entra et elle ne manifesta aucun intérêt pour lui. Sans dire un mot, il monta dans sa chambre et elle n’entendit plus rien. Elle crut qu’il s’était endormi. Donc, vers 22h, elle prit la décision de se coucher aussi. Elle éteignit la télévision, les lumières et monta calmement l’escalier. C’est alors qu’elle tomba nez à nez avec lui. Il sortait de sa chambre et ne portait qu’une serviette autour des hanches. Il ne prit même pas la peine de la regarder, passa devant elle et entra dans la salle de bain. Elle en resta scotchée comme à chaque fois qu’elle le voyait peu vêtu… Mais elle s’était ressaisie ! C’était sa chance ! Dès qu’elle entendit l’eau couler elle pénétra, sur la pointe des pieds, dans la chambre de son partenaire. Elle balaya les lieux du regard et tomba sur ce qu’elle cherchait. D’un geste vif, elle s’en saisit, le manipula rapidement et trouva le bon endroit. Ensuite, elle le replaça tel qu’elle l’avait trouvé pour ne pas éveiller ses soupçons et rejoignit très vite sa propre chambre ! Et voilà ! Ce n’était plus qu’une question de temps. De temps ? Non, d’heures…  

 

Fin du flash back  

 

 

Et ce matin, alors qu’elle terminait de ranger dans l’armoire propre à en luire ses faitouts, elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer. Elle dressa l’oreille : la TV était éteinte. Elle se tourna vers l’horloge : 11h56. Elle leva un sourcil. Il sortait quand même aujourd’hui ? Quelle importance ? Désormais, elle était en mesure de suivre le moindre de ses mouvements…  

 

Kaori s’avança près de la fenêtre et vit la mini quitter le garage. Alors il avait pris la voiture aujourd’hui ? Quelle importance alors qu’elle pourrait suivre ses mouvements de l’appartement même ! Ce qu’elle lui avait collé était tout aussi efficace qu’un GPS ! Elle y avait mis le prix mais rien n’était trop cher si ça lui permettait de la trouver…  

 

Lentement, sans se presser, elle termina son rangement. Tout aussi calmement, elle monta dans sa chambre, ouvrit son armoire puis une petite trappe. Elle en extirpa une petite valisette qu’elle ouvrit. A l’intérieur, un écran, quelques boutons et un espèce de petit clavier. Elle s’installa alors sur le sol, contre son lit, un petit sourire en coin. Elle appuya sur un des boutons et l’écran s’alluma, révélant quelque chose qui ressemblait à un plan. Soudain, un point s’alluma et se mit à avancer. Son sourire devint étincelant. Et puis, contre toute attente, la valisette émit un sifflement et tout s’éteignit !  

Les yeux de Kaori se rétrécirent sous la surprise.  

« Mais qu’est-ce qui se passe ? »  

Elle tenta de le remettre en marche mais sans succès. Elle sentit une hargne monter en elle ! Elle agrippa violemment la valise et la secoua.  

« Non mais tu vas marcher oui !! Je ne t’ai pas payée si cher pour que tu me lâches maintenant !! A un moment si crucial alors que je touche au but !! NONNNN, JE SUIS MAUDITEEEE !!!! », fit-elle, renversant sa tête en arrière.  

Rien à faire, elle était trahie par son matériel. Mais ça ne se passerait pas comme ça ! D’un air décidé, elle empoigna ce gadget inactif et quitta l’appartement…  

 

Quelques minutes plus tard…  

 

La musique hard rock faisait un boucan d’enfer dans l’enceinte de ce petit magasin d’électronique très high tech. L’employé vérifiait sa caisse au son de la musique. Quand soudain, un fracas se fit entendre le faisant sursauter. Il leva les yeux et constata que la porte de verre avait volé en éclat et que se tenait devant lui une femme avec un regard assassin. Aussitôt il prit peur et se colla contre le mur derrière lui. Elle posa bruyamment sur le comptoir une valise couleur chrome.  

« _Ca ne marche pas ! J’ai acheté ce truc soit disant super efficace et ça ne fonctionne pas ! Or, voyez-vous, IL FAUT QUE CA FONCTIONNE !! Débrouillez-vous comme vous le voudrez mais réparez-moi cela ! »  

Une goutte de sueur glissa le long du dos du jeune vendeur. Il comprit en un instant qu’il valait mieux ne pas la contrarier mais, malheureusement pour lui, il allait devoir lui donner une réponse qui risquait de ne pas lui plaire…  

« _Euh, oui, je comprends votre énervement d’autant que cet appareil est une merveille de technologie. Mais, euh, voyez-vous, ce gadget est bourré d’électronique et…  

_Et quoi ?! Je me moque de savoir ce qu’il y a là-dedans ! Réparez, c’est tout ce que je vous demande ! »  

Il ricana bêtement.  

« _C’est que… Hi hi hi, je ne peux pas, fit-il en posant une main derrière sa nuque, craignant sa fureur.  

_QUOIIII, s’époumona t-elle, sa tête triplant de volume ! Vous savez combien j’ai payé ce machin et vous me dites qu’il est bon pour la poubelle !?  

_Non, bien sûr que non, fit-il en agitant ses mains devant lui. Juste que je vais devoir le retourner à l’atelier pour réparation. Je ne suis pas équipé pour et puis, il est toujours sous garantie. Si jamais il était HS, on vous en donnera un nouveau. »  

Kaori se calma instantanément.  

« _Et ça prendra combien de jours ?  

_Je vais faire en sorte de le faire passer entre les mains des techniciens au plus vite. Disons que je vous rappelle dans 3 jours. Ca vous convient ? »  

Elle réfléchit un instant. 3 jours… Encore trois jours à attendre pour découvrir la vérité… Elle soupira de dépit.  

« _OK, mais c’est moi qui vous rappellerai.  

_Comme vous voulez. »  

Après avoir rempli les papiers, Kaori rentra à l’appartement…  

 

 

Les trois jours suivants passèrent dans une intenable lenteur pour Kaori. Attendre lui était insupportable mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle n’avait pratiquement pas vu Ryô ces 3 derniers jours. Et il semblait agité, chose rare chez lui. Mais aujourd’hui, elle récupérait son « jouet » alors…  

 

 

Elle fonça dans sa chambre, jeta sa veste sur son lit avant de s’y asseoir. Prestement, elle ouvrit la valisette et appuya sur le bouton « on » en priant pour que l’appareil fonctionne correctement. C’est avec soulagement qu’elle constata que tout était connecté. Et, enfin, le « point » s’alluma.  

Ses yeux étaient fixés sur cette petite lumière. Enfin elle allait savoir où il était. Une peur monta en elle. Il fallait qu’elle soit courageuse. Elle reporta son attention sur l’écran dans le but de suivre la trace de son partenaire.  

Pour le moment, il ne semblait pas bouger. Alors, où était-il ?… Elle fit un zoom sur le plan, le localisa et fut surprise de découvrir le lieu. « Le Baiser du Dragon »… Il était dans un cabaret… Elle se tourna vers son réveil. Il était à peine 18h00 ! Que pouvait-il faire dans un cabaret si tôt alors qu’ils n’ouvraient généralement pas avant 20h du soir ?! Serait-ce possible que « sa fiancée » y travaille ?… Elle était sceptique. Après tout, elle l’avait suivit plusieurs jours alors qu’il se dirigeait vers les quartiers chics. Et les filles de petites vertus de ces endroits ne gagnaient pas assez pour vivre là-bas…  

Et puis, il lui sembla que le point lumineux, qui représentait donc Ryô, se mettait à bouger. Oui, en effet. Et puis, devant ses yeux hagards et emplis de surprise, le point devint comme fou ! Il s’agita dans tous les sens, en avant, en arrière, à droite, à gauche, en rond ! Et ce à une vitesse incroyable ! Elle eut comme une impression de déjà vu… Elle fronça les sourcils et se mit à rire. Oui, elle savait à quoi ça la faisait penser ! C’était comme si elle se retrouvait devant le jeu vidéo « Pacman » ! C’était à mourir de rire ! Mais que Diable était-il en train de faire ?… A peine eut-elle cette pensée que Ryô quitta le cabaret en mode « vitesse maximale ». Il filait tout droit en direction du centre de Tokyo…  

 

Au bout de quelques rues, elle vit qu’il ralentissait la cadence. Hum ? Il avait du être poursuivi. Et sans doute parce qu’il avait trop ennuyé les femmes de ce cabaret ! Il ne prenait la fuite que dans ces moments-là ! Alors il poursuivait son stupide manège même en ayant une fiancée ? Mais, après tout, peut-être n’avait-il pas de fiancée ? C’était tout de même très étrange de le voir dans un cabaret si tôt ?… Elle haussa les épaules. Inutile de se poser trop de questions ou de se donner de faux espoirs : bientôt, elle saurait à quoi s’en tenir…  

Doucement, il arriva dans le quartier commercial. Les boutiques ? Que faisait-il là ? Lui qui refusait tout net de la suivre lorsqu’elle avait envie de courir les magasins, voilà qu’il s’arrêtait tous les trois mètres, sans doute pour observer les vitrines ! Et puis, finalement, le point s’arrêta. Il était entré dans une de ces boutiques de luxe ! Elle tapota sur le petit clavier. Et là, ces cheveux se dressèrent à la base de sa nuque…  

« Non, c’est pas possible… Dites-moi que j’hallucine, que ce n’est pas cela ?… Mon Dieu… », murmura t-elle la voix vacillante et étouffée en proie à une émotion si violente que sa lèvre inférieure se mit à trembler.  

Sa vue se brouilla et de longues larmes coulèrent sur ses joues. Un froid glacial s’empara de son corps. Ainsi, c’était cela. Voilà pourquoi il ne lui avait rien dit au sujet de sa petite amie. Et voilà aussi pourquoi elle ne parvenait pas à la joindre… La culpabilité… Ses yeux se posèrent à nouveau sur l’écran. Il était dans la boutique d’Eriko… Lui qui ne cessait de dire qu’il ne pouvait pas supporter son amie ! Et elle qui n’arrêtait pas de rabaisser Ryô ! Une rage mêlée à du dépit déferla en elle. Des menteurs ! Même Eriko en qui elle avait une confiance aveugle. Ils n’étaient tous finalement que des menteurs…  

Et derrière le voile de ses larmes, elle constata qu’il reprenait la route. Mais, cette fois, il était évident qu’il était en voiture. Comme Ryô était venu à pieds jusqu’à la boutique, il était clair qu’il s’agissait de la voiture de la jeune femme et qu’ils partaient ensemble. Mais pour aller où ?… Elle eut bientôt la réponse : le quartier huppé, encore… Mais Eriko ne vivait pas là-bas ?… Non, mais elle avait tellement de connaissances… Ou alors, pensa t-elle suspicieusement et au bord de la crise de nerfs, ils avaient prévu un endroit pour se voir à l’abri des regards… Et la voiture s’arrêta. Machinalement, elle nota l’adressa avant d’éteindre son appareil et se promit d’aller y jeter un œil. Mais pour l’heure, elle n’avait qu’une seule envie : disparaître. Elle se déshabilla, enfila un pyjama bien moelleux et se terra sous ses couvertures. Sa colère et son désespoir s’étaient envolés au profit d’un sentiment de vide. Oui, il n’y avait plus que le vide en elle. Elle resta des minutes voire des heures les yeux fixés sur le plafond, amorphe et sans réaction avant de finalement s’endormir sur la pensée que tout le monde ne faisait que la trahir et la faire souffrir… Même Eriko qui avait toujours semblé être son alliée…  

 

 

Kaori ouvrit péniblement les yeux. Elle se sentait comme dans du coton. Etrangement elle avait la sensation que quelque chose d’important s’était produit. Et elle n’avait pas envie de se souvenir. Pourtant, le voile se déchira et les derniers évènements lui revinrent en mémoire. Son cœur se serra. Eriko et Ryô… Elle entendit alors un bruit très caractéristique : la pluie battait contre sa fenêtre. Super, le temps semblait être comme son humeur. Sans grand courage, elle décida néanmoins de se lever. Elle s’aperçut alors qu’il était 11h. Elle n’en revenait pas ! Elle avait dormi presque 16h ! Il était plus que certain que Ryô ne serait déjà plus là. Tant mieux car elle ne se sentait pas la force de l’affronter aujourd’hui. De plus, une pénible tâche l’attendait : vérifier l’adresse et voir ce qui s’y trouvait. Et il lui faudrait prendre énormément sur elle pour effectuer cette corvée. Mais elle en avait besoin. Pourquoi, elle ne savait pas, mais il le fallait…  

 

 

Elle était assise au volant de sa civic. La pluie n’avait pas cessé de tomber et battait violemment sur le pare-brise de la voiture. Elle s’était garée à 3 rues de « la garçonnière ». Elle ne voulait pas prendre le risque d’être repérée. Mais voilà, maintenant qu’elle y était, elle ne parvenait pas à se décider. Mais il le fallait. Tel un automate, elle descendit de son véhicule. Elle hâta le pas malgré elle pour éviter d’être trempée jusqu’aux os.  

Et enfin, elle se retrouva devant ce « lieu de débauche ».  

Elle fut surprise de découvrir une jolie maison avec un petit jardin bien entretenu : des massifs de verdures, des fleurs un peu malmenées par l’averse. Elle s’avança alors remerciant finalement cette journée maussade : il n’y avait pas âme qui vive qui puisse la remarquer et s’interroger sur sa présence. Lentement, elle remonta l’allée bordée de rosiers et atteignit la maison.  

Elle s’approcha de la fenêtre et y risqua œil : pas de lumière, pas de bruit, elle semblait déserte. Tout aussi doucement, elle rejoignit la porte. Le plus délicatement possible, elle tenta de l’ouvrir se disant que se serait vraiment un miracle si elle était ouverte. Et, effectivement, elle était close. C’est dans un soupir à fendre l’âme qu’elle sortit de sa poche le petit étui qui contenait l’outillage nécessaire pour forcer la serrure. A peine 30 secondes plus tard, la porte céda. Elle en remercia mentalement Mick : c’est lui qui lui avait appris ce tour de passe-passe…  

 

La porte refermée, elle prit quelques secondes pour écouter et n’entendit rien. Ensuite, elle jeta un regard circulaire autour d’elle. Elle se trouvait dans le salon. Il y avait deux grandes baies vitrées qui donnaient sur deux petits balcons cachés pour le moment par des tentures violacées. Ce salon devait être très lumineux lorsqu’il faisait plein soleil. Les meubles étaient dans des tons chauds mais plutôt modernes. Il y avait des plantes vertes un peu partout ce qui ajoutait une note de couleur et renforçait la beauté de la pièce. Rien ne traînait : pas de poussière, pas de magasines, de verre, de boite de bière vides, de miettes ! Comment cela était possible ?! Chez eux, elle devait constamment batailler pour que son partenaire respecte un tant soit peu leur intérieur ! Et ici, c’était impeccable ! Et l’évidence la frappa : s’il respectait la propreté des lieux, c’est parce qu’il était amoureux et qu’il respectait « sa fiancée » qui n’était autre qu’une de ses meilleures amies ! Il ne la respectait pas elle alors pourquoi s’étonner qu’il ne respecte pas leur appartement… Son cœur n’en finirait donc pas de se briser à cause de lui… Il ne lui restait plus beaucoup de parties intactes… (ndt : si elle savait la pauvre…) Et puis, soudainement, une chose la frappa : cet intérieur-ci, bien que très raffiné, ne ressemblait pas à Eriko. Elle, elle aimait les choses très féminines. D’ailleurs, son appartement en était la preuve. Mais ici ?… Il y avait quelque chose qui…  

« Oui, c’est cela, songea t-elle brusquement. Cette maison a un côté masculin ! Alors là, je ne comprends pas ! Ryô n’arrête pas de me dire que je ne suis pas assez féminine et voilà que leur petit nid douillet s’avère être une maison mixte où cohabitent et le côté féminin et le côté masculin ! Et comment Eriko peut-elle accepter de venir se… compromettre dans un lieu qui lui ressemble si peu ?! Je la connais, je sais qu’elle a besoin de se sentir à l’aise dans certaines circonstances mais là, je la vois mal…Ryô lui, il se fout complètement de l’endroit ! Et s’il aime ce genre d’intérieur, pourquoi n’arrête t-il pas de critiquer le notre alors que chez nous cohabitent aussi ces deux styles ?… Je suis complètement perdue… »  

C’est alors qu’elle vit une vitrine où étaient exposés divers trophées. Des trophées ?… Un sourcil interrogateur se leva. Tous les trophées d’Eriko étaient fièrement exposés dans sa boutique pour attirer le client. Et Ryô, lui, n’en avait aucun. Machinalement, elle se dirigea vers cette vitrine superbement mise en valeur par des néons de couleur.  

Et ses yeux s’ouvrirent aussi ronds que des soucoupes ! Des trophées de concours de danse !! Ses paupières clignèrent plusieurs fois et un corbeau passa derrière elle ! Mais… Mais qu’est-ce que c’était que ça ?!! Elle se reprit et s’apprêtait à porter une meilleure attention sur les différentes coupes quand le téléphone se mit à sonner. Elle sursauta et se rendit compte au même moment qu’il y avait du bruit à l’étage. Son cœur s’affola ! Il y avait quelqu’un ! Et si c’était Ryô ? Et il ne faisait aucun doute qu’il viendrait décrocher ce foutu téléphone ! Il ne fallait pas qu’on la trouve ici ! Elle tourna la tête dans tous les sens, cherchant un endroit où se cacher mais cela semblait impossible dans cette pièce ! Et son regard se posa sur une des baies vitrées. Sans hésiter, elle l’ouvrit, la referma et se cacha sur le balcon au moment où la porte du salon s’ouvrit à son tour. Tout à sa panique, elle ne réalisa pas que si Ryô s’était effectivement trouvé dans cette maison, elle aurait été découverte dès son entrée…  

 

La serviette nouée autour de la taille, Vlad poussa la porte du salon.  

« _Oui oui, ça va, pas de panique, j’arrive ! »  

Et il décrocha.  

« _Allô ?… Ah, c’est toi Igor ! Justement, je pensais à toi mon chou ! J’ai crains que tu ne m’appelles pas à temps ! As-tu pu finalement te pencher sur notre petit projet ? Parce qu’il faut dire que tu as eu là une idée formidable ! Jamais je ne me serais permis de te demander un tel service ! C’est tellement grandiose ! Je suis sûre que même lui ne va pas en revenir ! Oh, c’est vrai ? Tu peux te libérer ?… Aujourd’hui même ? C’est inespéré !… Ah oui, je vois ! C’est vrai qu’il va te falloir ses mensurations ! Je n’avais pas songé à ce détail… Moi, je peux me libérer de suite. Et Toi ? Vers quelle heure ?… »  

Il jeta un œil sur la pendule.  

« _Ok, ça me va parfaitement. Où nous rejoignons-nous ?… A la boutique, dans une heure ? Ok mon petit chou ! A tout de suite Igor ! C’est formidable, fit Vlad en trépignant comme un gamin ! On va bien s’amuser. Je t’embrasse mon petit lapin. Je vais me faire beau maintenant. Bye !»  

Et il raccrocha.  

 

 

Kaori pestait contre la malchance ! A cause des tentures qui obstruaient la baie vitrée, elle ne parvenait pas à voir ce qui se passait à l’intérieur du salon ni qui était la personne qui avait décroché le téléphone ! Etait-ce Ryô ? Eriko ? Ou quelqu’un d’autre ? Et puis, c’était quoi ces trophées de danse ? L’eau avait fini par transpercer ses vêtements. Mais elle ne s’en rendit pas compte, trop absorbée par sa tâche du moment qui consistait à coller son oreille contre la vitre glacée afin de percevoir la conversation téléphonique. Mais rien à faire ! Ca devait être un super carreau double vitrage de très bonne qualité car rien ne filtrait ! Et cette pluie qui battait le sol du balcon ne rendait que plus assourdissant les bruits environnants ! Bref, elle n’entendait rien !  

« C’est pas possible d’avoir autant la poisse », râla-t-elle entre ses dents. « Bon, que faire maintenant pour me sortir de cette galère ? Il est hors de question que je retourne à l’intérieur, que je traverse le salon en saluant le propriétaire des lieux, que j’ouvre la porte d’entrée pour repartir toute tranquille ! C’est pas vrai ! »  

Elle se tourna alors pour explorer le dit balcon. Il n’était pas très grand aussi fut-elle très vite près du bord. Elle glissa un œil vers le bas et constata qu’il n’était pas très haut et donnait sur le toit du garage. Elle n’avait pas trente six solutions. Résolument, elle enjamba la rambarde de pierre et se laissa glisser. Oui, mais voilà, la pluie avait rendue la surface de la vieille pierre polie par les ans extrêmement lisse. Elle ne put se retenir et tomba lourdement, les fesses en avant, sur le toit du fameux garage. Elle poussa un cri de douleur. Mais elle n’avait pas le temps de s’y appesantir. Le bruit de sa chute avait peut-être alerté quelqu’un. Très vite elle descendit de son perchoir et s’enfuit en courant…  

« Mais il est hors de question que j’en reste là ! Je vais me poster devant la maison et je ferais le pied de grue jusqu’à la nuit des temps s’il le faut mais je découvrirai la vérité ! »  

Forte de cette résolution et se moquant éperdument que cette pluie continue puisse lui causer une pneumonie aiguë, elle se plaça sous un poteau de ligne électrique et attendit…  

 

 

Vlad chantonnait gaiement en songeant à ce merveilleux après-midi qui l’attendait ! Il avait hâte de parler de Ryô à Igor. Il était persuadé qu’il lui serait d’une grande utilité et, surtout, il était quasi persuadé que Ryô n’avait pensé à rien ! Un sourire se dessina sur ses lèvres : cet homme était vraiment exceptionnel ! Son impatience de le voir sur scène se manifestait avec vigueur ! Il ferait un tabac, il en était persuadé ! Mais pour l’heure, il fallait qu’il sorte. Mais avec ce temps de chien, il allait être tout trempé ! Il fit la moue : ces vêtements risquaient d’être tout froissés ! (NDL : MDR !!!) Et il détestait ressembler à un chiffon. Plus qu’une solution : il enfila sa veste multicolore, ouvrit son placard et en sortit un parapluie de couleur rose fluo (NDL : s’il avait été rouge à poids blancs ça aurait été une anémite tue-mouche MDR ! ndt : ah bah mince ! J’y avais pas pensé mdr) et tellement large que trois personnes pourraient tenir dessous sans problème. Paré de son parasol (ndt : vu la taille lol ), il attrapa ses clés et quitta la maison. Sous le porche, il soupira de désolation. Il allait ouvrir son parapluie quand il la vit. Il pencha la tête sur le côté et leurs regards se croisèrent un court instant. La pauvre petite se trouvait dégoulinante sous cette averse digne d’une mousson. Ses cheveux étaient plaqués sur son front et cachaient presque son regard qu’il avait pourtant capté. Ses vêtements lui collaient au corps comme une seconde peau et mettait ses formes en valeur. Bonté divine ! Que cette femme était splendide ! Elle avait un corps magnifique et une grâce décuplée par l’eau qui ruisselait sur elle. Elle était faite pour danser ! Mais il se demanda l’espace d’un instant ce qu’elle faisait là, seule, sous cette averse… Attendait-elle son amoureux ? Elle devait être très amoureuse pour avoir le courage de l’attendre par un temps pareil ! Elle ferait d’ailleurs mieux de rentrer chez elle, elle finirait par attraper un mal, mais bon ça c’était son problème. Il haussa les épaules : le monde était peuplé de gens étrange. Il avança d’un pas, mit le parapluie au dessus de sa tête quand une voix venant de la maison d’en face l’interpella…  

 

Elle commençait à se sentir frigorifiée. Elle faisait de petits sauts sur elle-même afin de faire circuler le sang dans ses membres endoloris par le froid. Rien ne bougeait, ça lui tapait sur les nerfs. Et puis, enfin, la porte s’ouvrit. Une stupéfaction indescriptible s’empara d’elle. Mais c’était quoi ça ? Un homme s’avança sur le perron. Mais elle ne parvenait pas à croire qu’il s’agissait vraiment d’un représentant de l’espèce masculine ! Il portait un pantalon de couleur jaune moutarde et qui serrait bien son corps, qui semblait plutôt bien fait d’ailleurs. Et sa veste ! Elle ressemblait à un patchwork qu’elle avait vu dans la boutique d’Eriko ! Mais dans le rayon femme ! Elle ne comprenait plus rien ! Et leurs regards se croisèrent. Instinctivement, elle lut beaucoup de gentillesse dans son regard mais fut gênée de l’examen minutieux qu’il pratiqua sur elle. Et puis, il se détourna. Une voix brisa alors le silence.  

 

« _Eh, Vlad ! Si tu venais te réchauffer avec un bon café ? Tu ne vas quand même pas te balader par une météo pareille ? C’est même pas un temps à mettre une grenouille dehors ! (ndt : lol petit auto clin d’œil à moi-même… (NDL : pourtant les grenouilles aiment bien l’eau LOL) Tu sortiras un autre jour ! C’est mon tour de t’offrir l’hospitalité !  

_Non mon petit cœur, pas aujourd’hui ! J’ai un rendez-vous super important ! Je ne peux pas le manquer !  

_Qu’est-ce qui peut être si important que tu déclines un si bon café ?  

_Je dois voir une personne qui doit absolument faire la connaissance de Ryônichou ! Tu comprends ! Je dois absolument lui présenter cet amour ! Je ne remercierais jamais assez le destin de l’avoir mis sur mon chemin ! Ryônichou est un cadeau du ciel ! Je me sens toute chose rien que de penser à lui alors, je ne voudrais pas le décevoir ! (ndt : il se fait des films notre Vlad là je crois mdr - NDL : on dit que l’amour est aveugle… LOL). Mais, on fera cela bientôt c’est promis. Je dois filer, fit-il en envoyant un baiser aérien à son voisin qui l’avait interpellé… »  

 

 

Le monde de Kaori se brisa derrière elle. Le sang quitta son visage. Elle sentit ses jambes flageoler, ses genoux se mirent à trembler tandis qu’un froid glacial s’emparait de ses veines. Jamais elle n’avait eu aussi froid en elle. Même cette pluie diluvienne ne l’avait pas autant gelée car là, c’était son cœur qui venait de s’entourer de glace. Bientôt, ses jambes ne la porteraient plus… Le ton de la voix de cet homme, ces vêtements colorés, son parapluie rose… Il n’y avait aucun doute, il était gay. Ryônichou…. Ryônichou… Il l’avait appelé « Ryônichou »… Ce mot doux prononcé avec une telle affection résonnait comme un écho dans ses oreilles… « Un cadeau du ciel »… La veste qui venait de chez Eriko… De chez Eriko… Alors c’était pour cela que Ryô s’était rendu chez elle hier… Ce n’était pas pour voir Eriko mais pour cette veste… Ryô avait offert une veste à ce gay…Lui qui ne faisait presque jamais de cadeau en avait fait un à cet homme… Alors, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose… Une douleur sourde monta en elle avec la force d’un raz de marée. Ses membres se mirent à trembler violemment sans qu’elle ne parvienne à se contrôler. Elle ferma les yeux, se prit la tête entre les mains, secouant fortement cette dernière espérant chasser la réalité des faits. Non, ce n’était pas possible… Et pourtant, cela expliquerait vraiment pourquoi il n’avait jamais posé les yeux sur elle ni les mains d’ailleurs malgré toutes ces années de vie commune… Et toutes ces frasques avec les femmes ce n’était que pour donner le change car, en fait, Ryô était… Une larme se mêla aux gouttes dégoulinant de son front. Elle ne pouvait pas le dire mais il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence. C’est le moment que choisirent ses genoux pour lâcher et elle s’effondra lourdement sur le trottoir détrempé, les mains en avant : Ryô était gay… Elle ferma les yeux et grinça des dents, essayant en vain de retenir ses larmes et ses sanglots. Son Ryô, l’homme de sa vie, l’étalon de Shinjuku, l’homme aux mille femmes… Il était en fait homosexuel… Elle frappa du poing contre le trottoir. Comment avait-elle fait pour ne pas le voir durant tout ce temps ?… Elle aurait dû le comprendre… Et il aurait du lui dire… Pourquoi ne pas lui avoir dit ?… Pour ne pas la faire souffrir ?… Ou parce qu’il avait honte de lui ?… Parce qu’il n’assumait pas son homosexualité ?… Son souffle se coupa, elle suffoquait. Il était gay…  

 

Elle se recroquevilla sur elle-même et se fit aussi petite que possible, son corps secoué par les sanglots et les gémissements de désespoir. Un peu plus loin la voiture de Vlad démarra et disparut en direction du centre de Tokyo. Sur le trottoir d’en face, le voisin de Vlad sortit avec un parapluie, inquiet de la santé de la jeune femme qu’il avait vu subitement s’écrouler l’instant d’avant…  

 

 


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