Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autori: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 13-10-06

Ultimo aggiornamento: 16-03-07

 

Commenti: 279 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceHumour

 

Riassunto: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Capitolo 19 :: Séduis-moi...

Pubblicato: 23-02-07 - Ultimo aggiornamento: 23-02-07

Commenti: Coucou, voilà la maj hebdomadaire ! (J'ai failli l'oublier, j'écrivais autre chose lol non pas taper ou je ne maj pas ! Non mais ! Va pas se laisser faire non plus !). Bon, et bien voilà le dénouement. C'est la dernière ligne droite. Kaori va t-elle lui pardonner ? Il faut lire pour savoir. Et je suis au regret de vous annoncer qu'il ne restera plus que deux chapitre et nous aurons terminé cette fic. Et oui, tout à une fin ! Mais pour le moment, je vous liasse découvrir la suite en espérant qu' elle vous plaira et vous donnera envie de laisser plein de reviews ! C'est la nourriture des auteurs ! Merci de votre fidélité et de vos encouragements (passés et futurs ! lol) Bisous à tous. kiss

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Auteur : tamia  

 

«_Kaori, murmura-t-il doucement d’une voix nouée par l’émotion. Je suis désolée, Kaori. Je ne mérite pas ton pardon, et je ne te demanderais pas de le faire. J’ai été impardonnable… Je le sais. J’aimerais juste savoir…»  

 

Sa voix s’éteignit. Les mots n’arrivaient pas à sortir, il n’arrivait pas à les faire passer outre la boule qui se trouvait dans sa gorge. Il ferma les yeux et tenta de se reprendre. Mais en vain. Il avait trop peur. Peur qu’elle ne le quitte maintenant qu’elle savait tout. Maintenant qu’elle savait qu’il avait trahi la moindre parcelle de confiance qu’elle avait mise en lui. Il avait même été prêt à abuser d’elle… Qu’elle avait été consentante n’y changeait rien, à ses yeux ça aurait été un viol.  

 

«_Ryô, lui répondit soudain la voix triste de Kaori, parlant pour la première fois depuis qu’il s’était mis à confesser ses crimes. »  

Au son de sa voix l’homme flancha et baissa la tête tout en la rentrant dans ses épaules. «_Non, Ryô…C’est de ma faute, murmura-t-elle en sanglotant. »  

 

A ces mots Ryô releva précipitamment la tête, les yeux grands ouverts de surprise. Il s’était attendu à beaucoup de paroles, mais pas de la culpabilité de la part de Kaori ! C’était quand même lui qui l’avait faite souffrir non ?!  

 

« _Kaori, s’exclama-t-il choqué, ne dis pas de bêtise voyons ! Je suis le seul coupable dans cette histoire, s’écria-t-il avec plus de force qu’il n’aurait voulu. Tu n’y es pour rien !!!  

_Si ! Si, j’y suis pour quelque chose, rétorqua-t-elle en le fusillant de son regard en larmes.  

_Kaori, s’offusqua t-il en s’accroupissant pour être au même niveau qu’elle. »  

 

Il lui agrippa les épaules. Sans s’en rendre compte il les secoua légèrement pour la faire revenir à elle. Elle ne devait pas se sentir bien pour sortir une stupidité pareille !  

 

« _Non Ryô ! Tout est de ma faute ! Tout, sanglota-t-elle en le regardant droit dans les yeux. Si je n’étais pas une maniaque de la massue, si je ne te frappais pas à tout bout de champ, si je ne te frappais pas tout court, on n’en serait pas là !! Tu aurais pu te confier à moi ! Tu aurais eu confiance en ta partenaire ! Si tu avais une bonne partenaire, rien de tout ceci ne se serait passé ! Tu ne devrais pas boire et ressentir le besoin de sortir si tu avais une partenaire normale… »  

 

Ryô n’en crut pas ses oreilles ! Malgré tout ce qu’il avait fait, malgré tout ce qu’il lui avait raconté, elle arrivait encore à tirer la couverture du coupable à elle ! D’un geste brusque il passa ses bras derrière elle et l’attira contre lui, cachant son visage dans son cou alors qu’il en faisait de même. Qu’avait-il fait pour mériter une femme comme elle dans sa vie…  

 

« _Kaori… Oh, Kaori, murmura-t-il tout doucement dans ses cheveux en la serrant encore plus fort, les larmes coulant lentement le long de ses joues. Comment peux-tu dire ça mon ange… Comment peux-tu penser que je te fuis parce que tu es une mauvaise partenaire, alors que c’est tout le contraire… »  

 

Mais Kaori ne l’écoutait pas. Elle pleurait toutes les larmes de son corps et vidait son cœur de toute la souffrance qu’il contenait. Pourquoi ne s’en était-elle pas aperçue plus tôt ? Pourquoi ne s’était-elle pas rendue compte qu’elle éloignait Ryô d’elle avec ses massues ? Pourquoi ne pouvait-elle pas régler ses comptes avec lui d’une manière civilisée, comme toutes les autres femmes ? (NDL : vu les scènes de ménage chez certains couples, je sais pas si on peut les appeler civilisées MDR !) Pourquoi devait-elle faire la sauvage sortie des temps préhistoriques ? Comment retenir Ryô dans des circonstances pareilles ? Comment ne pourrait-il pas avoir le désir de chercher ailleurs la tendresse qu’il ne trouvait pas chez elle ? Et puis, comment pouvait-il avoir confiance en une partenaire qui sort de ses gonds pour un oui ou pour un non ? Elle n’était vraiment qu’une pauvre fille… Et Ryô dans tout ça qui cherchait à s’excuser, alors que la faute lui revenait depuis presque dix ans ! Dix ans où ils auraient pu vivre heureux si elle avait eu un comportement différent ! A cette idée ses sanglots et ses larmes redoublèrent d’intensité.  

 

« _Chut, Kaori, ça va aller… Calme-toi mon ange, lui murmura Ryô en caressant doucement son dos pour l’apaiser mais en vain. »  

 

Combien de temps précisément s’écoula pendant leur étreinte, il ne savait pas mais, à en juger par la douleur à ses genoux, assez longtemps pour que ceux-ci protestent violemment. Quand finalement Kaori se calma un peu, il se détacha suffisamment d’elle pour la regarder dans les yeux. Il y vit la vérité : elle était convaincue qu’elle était à l’origine de tous leurs maux. Un demi-sourire étira les lèvres du nettoyeur, ce qu’elle pouvait être adorablement idiote par moment… Il chassa les larmes de son visage du revers de la main, profitant du geste pour lui caresser tendrement les joues.  

 

« _Il semblerait qu’on se croit tous les deux coupables de nos problèmes, souffla-t-il doucement sur un ton mi-amusé. Comment allons-nous régler ça ?  

_Je ne sais pas, souffla-t-elle, hésitante, en répondant un tout petit peu à son sourire. »  

 

Il souriait ! Il lui souriait ! Cela voulait-il dire qu’il ne lui en voulait pas ? Qu’il lui pardonnait son comportement excessif ? Comment devait-elle interpréter ce sourire ?! Il avait parfois le même au moment où il allait lui sortir une vacherie… Son cœur commença à battre de plus en plus fort. Elle sentit que le moment où tout leur avenir allait se jouer était arrivé. C’est ce qui se passerait dans les prochains instants qui dicterait s’ils continueraient leurs vies ensemble ou si au contraire ils allaient se séparer à jamais… Que devait-elle faire ?! Que devait-elle dire ! Elle ne voulait pas le quitter ! Elle ne voulait pas qu’il la quitte ! Après des mois à croire qu’elle l’avait perdue, elle s’était enfin rendue compte qu’il n’en était rien, que tout n’avait été qu’illusions et mensonges, mais maintenant… Maintenant elle risquait de le perdre pour de bon si elle disait quelque chose, si elle ne disait rien, si elle faisait quelque chose, si elle ne faisait rien… Ca la rendait folle !! Elle avait goûté à la vie sans Ryô à ses côtés, et elle ne voulait pas que ça se reproduise ! Mais comment devait-elle agir pour que ça n’arrive pas ? Un sanglot de désespoir s’empara de son corps alors que les larmes se remirent à couler.  

 

Ryô l’observait silencieusement depuis quelques instants quand il vit soudainement les larmes refaire surface chez sa partenaire. Son regard se voila de tristesse et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Pourquoi pleurait-elle ?! A quoi avait-elle pensé pour que le chagrin soit revenu ? Un froid polaire s’empara de tout son corps. Non ! Non, elle n’avait quand même pas décidé de… Non ! Elle ne pouvait pas… Elle n’avait pas le droit… Non ! Ryô sentit son cœur se briser à cette idée. Il fallait qu’il lui dise ! Il fallait qu’elle sache à quel point il tenait à elle ! Elle ne pouvait pas partir ! Pas maintenant ! Il ouvrit la bouche pour parler mais n’en eut pas le temps. Elle se cacha à nouveau dans son cou. Elle ne voulait pas le perdre. Elle avait trop besoin de lui, de sa présence, de sa chaleur, de son corps…  

 

Son corps… Elle se figea dans ses bras. Son corps qu’elle avait pu toucher, caresser, embrasser même. Elle sentait encore la saveur de ses lèvres sur les siennes. Il venait de parler durant des minutes, lui expliquant le pourquoi du comment mais en omettant cette partie là qui était pourtant une des plus importante. Il venait de lui faire comprendre qu’il avait peur pour elle, peur d’elle aussi. Et ça, qui aurait pu le prédire ? Il lui avait également dit qu’il avait eu peur de la perdre ce qui signifiait qu’il tenait à elle. Pourtant, il n’avait pas aborder cette séance privée qui avait failli se terminer en… Son cœur s’accéléra. Elle avait senti le désir de Bagheera contre son ventre et son dos, il l’avait ensuite embrassé et elle avait été prête à se donner à lui sans conteste mais il avait prit la fuite. Elle savait maintenant pourquoi. Parce que c’était Ryô ! Mais pourquoi avoir agit de la sorte ? Il l’avait allumée, avait fait monter le désir en elle pour finalement la laisser choir ! Pire il avait osé poser les mains sur elle alors qu’elle ignorait que c’était lui ! Elle était certes consentante mais elle ignorait qui était Bagheera ! Il avait profité de la situation ce pervers ! Lui qui ne cessait de lui dire qu’il ne la désirerait jamais et pourtant, ce soir-là, le corps de Bagheera lui avait montré le contraire. Mais il l’avait abandonnée avec son envie ! Cette envie qui avait brûlé dans ses veines et la faisant souffrir pendant des jours ! Pourquoi avait-il donc agit comme ça ?!! Vlad lui avait fait comprendre qu’il la considérait comme sa femme, mais la fuite de Ryô ce soir-là le contredisait à 100% ! On ne fuit pas la femme qu’on aime ! Mais qu’était-elle alors pour lui ? Peut-être qu’une bonne amie, peut-être même très bonne mais que cela s’arrêtait là. Avait-il voulu lui jouer un tour ? Ca avait dérapé et il s’était repris à temps avant de commettre l’irréparable, à savoir lui faire l’amour sous le couvert de ce masque ? Ce masque qui avait néanmoins dévoilé des yeux dans lesquels il y avait tellement… D’amour ? Avait-il des sentiments pour elle ou alors, connaissant ses sentiments à son égard, il aura voulu lui faire plaisir sans se mouiller ? Lui donnant quelques miettes de ce qu’elle n’aurait jamais. Elle ne savait plus ce qu’elle devait penser. Femme ? Amie ? Sœur ? Comment l’avait-il vue cette soirée-là ? Ryô ne lui avait pas tout dit. Avait-il, oui ou non, trahi sa confiance ? Avait-il oui ou non des sentiments pour elle comme le supposait Vlad ? La colère la regagna peu à peu. Elle devait le savoir ! Elle avait le droit de savoir ! Même si tout était de sa faute, elle ne lui pardonnerait pas « le tour » qu’il lui avait joué ! La dette était une chose, mais ceci était beaucoup trop personnel pour qu’elle l’oublie comme ça !! Elle repoussa violemment son partenaire, se mit debout et plongea un regard furieux dans ses prunelles sombres où reflétait une incompréhension totale.  

 

Ryô s’était remis debout et la fixait ne saisissant pas les raisons de ce brusque changement de situation. Pourquoi ce rejet alors que ça semblait s’arranger ? Ou alors, c’est que, l’émotion passée, elle réalisait la situation et ne supportait pas l’idée d‘avoir été ainsi trompée. Il ne pouvait l’en blâmer. Et cette peur panique de la perdre reprit d’assaut son esprit. Il avait besoin d’elle, il devait la convaincre. Il fit un pas vers elle tout en l’appelant.  

 

« _Kaori… »  

Mais elle fit un pas en arrière ce qui stoppa l’homme. Et la voix de la jeune femme résonna alors, mordante et coléreuse.  

« _Pourquoi ? Pourquoi as-tu fait cela ? Etait-ce encore pour te moquer de moi ? Pour m’humilier ? Quelles étaient tes intentions Ryô ? Jusqu’où aurais-tu été prêt à aller ? Dis-moi, ordonna t-elle. »  

 

Il eut un mouvement de recul. De quoi parlait-elle ? Aller jusqu’où dans quoi ? Sa double vie Bagheera-Ryô ? Dans son mensonge avec sa fiancée ? Elle semblait pourtant avoir compris qu’il n’était pas question de lui cacher la vérité mais surtout de sa honte et de son incapacité à assumer ses erreurs. Non, elle se trompait. Il n’avait jamais voulu l’humilier. Il plongea ses yeux dans les siens et fut tétanisé par la rage qu’il y voyait. Lui en voulait-elle tant que ça ?! La respiration de sa partenaire était irascible, entrecoupée, signe de sa grande fébrilité. Mais il se sentait à bout d’arguments. N’obtenant aucune réponse, elle cria à nouveau sa colère.  

 

« _Tu ne dis rien ! Alors c’est tout ? Tu ne trouves rien à dire de ton comportement obscène ! Tu ne sais pas expliquer ce qui t’a poussé à me faire ça ? Parce que tu as peur de me dire que tu as joué avec moi, avec mes sentiments, en les bafouant sans vergogne alors que tu sais parfaitement ce que je ressens pour toi ! Tu as eu pitié et tu as voulu me faire « un cadeau » en m’offrant quelques miettes ! Sans penser aux conséquences de tes actes ! Comme d’habitude ! C’était si simple puisque tu ne craignais pas que je te reconnaisse ! Tu n’es qu’un égoïste ! Vlad ne sait rien ! Il ne comprend rien ! Il croit te connaître mais il se fourvoie ! Je suis la seule à savoir qui tu es vraiment ! Il ne savait pas de quoi il parlait ! Pourquoi ? Pourquoi ? »  

 

De longues larmes coulèrent alors à nouveau le long de ses joues. Elle se cacha le visage dans les mains et ses sanglots se firent plus violents et plus bruyants. Il ne disait rien, ne niait rien. Vlad avait menti. Ou alors, il avait cru voir quelque chose qui n’existait probablement que dans son esprit d’artiste romantique. Ryô ne l’aimait pas comme une femme. Peut-être comme une sœur ou tout au moins une amie pour avoir eu le courage de poser ses mains sur elle, de la caresser et de l’embrasser. Car on ne se comporte pas ainsi avec sa sœur. Même si elle se sentait responsable de ses mensonges et de la tournure des évènements, elle ne pouvait pas accepter ça ! Non ! Son cœur se brisa.  

 

Ryô était presque en apnée ! Comportement obscène ? Cadeau ? Miettes ?! Bon Dieu ! Mais de quoi parlait-elle ? Qu’est-ce que ça avait à voir avec sa soi-disant fiancée ?? Jouer avec ses sentiments ? Bon, vrai, il connaissait ses sentiments et savait très bien qu’il lui faisait mal avec ce mensonge, mais elle poussait la rancœur un peu loin là ! Et que venait faire Vlad dans toute cette énumération ? Que lui avait-il raconté dans cette loge ? Son cœur se déchira en voyant ses épaules s’agiter sous des soubresauts qu’elle ne contrôlait pas. Elle allait finir par suffoquer dans ses larmes si elle ne se calmait pas. Et il devait comprendre de quoi elle lui parlait. Et surtout, découvrir ce que Vlad lui avait fichu dans le crâne. En deux pas, il fut près d’elle, lui écarta les mains de sa figure et la força à le regarder.  

« _Kaori, je te le jure, je viens de te l’expliquer, je ne voulais pas me moquer de toi. Jamais. Je suis coupable de t’avoir fait du mal, c’est vrai. Mais jamais je n’ai voulu me moquer. Mais je ne comprends pas de quoi tu parles ? Cette pitié, c’est quoi ? Et que vient faire Vlad dans l’histoire ? »  

Ses yeux brillèrent alors de… Il ne savait pas : dépit, colère, amertume ? Elle pinça les lèvres comme pour s’empêcher de parler. Puis, finalement, elle ne put contenir le flot de paroles qui montait en elle. C’est d’une voix éraillée qu’elle poursuivit.  

« _Et en plus tu continues à faire semblant de ne pas comprendre ! J’avais l’espoir insensé que ce que m’avait dit Vlad était la vérité ! Il n’a pas parlé de moi mais tout m’indiquait qu’il s’agissait bel et bien de moi ! Mais au lieu de confirmer ses paroles, ton récit ne fait que renforcer mon opinion, à savoir que tu te fiches de moi et que tu ne me respectes pas !  

_Mais si voyons je te respecte !  

_Non ! Tu mens ! Si tu me respectais vraiment, tu n’aurais pas passé sous silence cet épisode de l’histoire ! D’ailleurs, tu n’aurais même jamais osé te comporter ainsi ! Pour me laisser ensuite tomber comme une paire de chaussettes trop usée ! Espèce de salaud ! »  

Elle se dégagea et le gifla.  

 

Le silence s’abattit dans le salon. Ryô sentait la brûlure du coup sur sa joue. Il ne savait toujours pas ce qu’avait dit Vlad, mais à présent, il savait de quoi elle parlait : de cette fichue séance privée qui était son obsession depuis qu’elle avait eu lieu mais dont il n’avait pas osé parler avant de connaître sa réaction à toute l’histoire. Il s’était arrêté car il avait eu peur de la perdre et à cause de cette hésitation il était effectivement en train de perdre ! Mais quel idiot il faisait ! Il aurait dû immédiatement se rendre compte que cette séance la préoccupait autant que lui ! Cette séance où il n’avait pu contenir son amour pour elle. Il avait voulu lui montrer à quel point elle était désirable, il avait dérapé. Et le résultat était loin d’être glorieux. Il reporta son attention sur elle. Elle se tenait droite comme une statue, fière dans sa souffrance, et tellement fragile aussi. Ses épaules s’affaissèrent. Il soupira et se passa lentement une main dans les cheveux. Il renversa alors la tête en arrière pour remettre un peu d’ordre dans ses pensées puis la regarda à nouveau.  

 

«_Oui Kaori, tu as très certainement raison. J’ai agi de la sorte parce que je savais parfaitement que tu ne me reconnaîtrais pas. Si tu savais tout ce que j’ai pu faire sous le couvert de ce masque, fit-il en pensant à Saeko, tu n’en reviendrais pas. »  

 

A ces mots, le cœur de la jeune femme cessa de battre. Seigneur ! Elle n’osait imaginer ! Il avait ainsi sans doute pu donner libre cour à toute sa lubricité ! A combien de femmes s’était-il donné ? Avec combien de femmes l’avait-il trahie alors qu’il ne pensait soi-disant qu’à elle ?! Enrobée dans sa colère, elle ne remarqua pas la petite voix qui lui soufflait que ce n’était pas du tout le comportement que Bagheera avait eu depuis qu’il « existait ».  

 

« _En fait, tu vois, bien que je l’ai maudit ce masque, il m’a pourtant permis d’être moi-même pour la première fois de ma vie. Précisément parce que j’étais totalement anonyme. J’étais devenu une star, il est vrai. Qui aurait pu le prédire ? Mais une vedette sans visage et sans nom. Alors tu vois, tu peux m’insulter de lâche autant que tu le veux, parce que je le suis, immanquablement. Oui, lâche, je l’avoue maintenant volontiers. Parce que j’ai passé ces dix dernières années à te blesser pour ne pas avoir à affronter ce qui se passait entre nous. Je préférais fermer les yeux et mon cœur, me contentant de me laisser aller uniquement lorsque tu avais le dos tourné ou… Ou lorsque tu dormais. Agissant toujours en arrière sans que tu ne le saches. Mais tu ne peux pas me traiter de salaud. Non, tu ne peux pas. Je suis beaucoup de chose, j’ai beaucoup de défauts, mais je ne suis pas un salaud. »  

 

La voix de l’homme s’était presque éteinte. Kaori ne lui connaissait pas ce ton si lent, si faible. Elle réalisa alors soudainement qu’il semblait autant souffrir qu’elle. L’expression de son visage était si crispée. Elle ne l’avait jamais vu ainsi. Elle était tellement habituée à l’image forte et inébranlable de Ryô qu’elle en fut déstabilisée dans son jugement. Le doute s’insinua en elle. Aurait-elle tort ? Y aurait-il une autre explication à son comportement ?  

 

« _Tu n’as pas idée de ce qui m’est passé par la tête lorsque j’ai découvert que tu étais venue voir Bagheera en séance privée. Que Miki vienne, ou Kazue, ou même Eriko, ça ne m’aurait pas surpris. Mais toi ? Toi qui… »  

 

Il hésita, prit une respiration profonde, puis se lança. Il n’avait plus rien à perdre après tout.  

 

« _Toi qui m’aimais, te trouver là, au Baiser du Dragon pour voir, seule, un strip-teaseur… C’est mon univers qui s’est effondré Kaori. Je n’arrivais pas à le croire. J’ai réalisé que… Que je t’avais perdue pour de bon. A force de tirer sur la corde, j’avais fini par la briser. »  

 

De nouvelles larmes sortirent de ses yeux en cascade alors que sa colère retombait comme la précédente. Il ne lui avait pas dit ouvertement qu’il l’aimait mais ces paroles valaient un aveu. Vlad avait raison. Oui, il avait raison. Mais Ryô, tout à son explication, les yeux fixés sur le plancher, ne s’aperçut pas du trouble de sa compagne. Il se concentrait tellement pour ne pas se dégonfler qu’il était imperméable aux réactions de Kaori.  

 

« _Alors, j’ai voulu… J’ai voulu te montrer, ne serait-ce qu’une fois, ce que je ressentais pour toi. Oui, tu ne savais pas qui j’étais mais je voulais me faire pardonner de tout le mal que j’avais pu te faire, de tous ces affronts sur ta féminité, ta séduction. Je voulais te montrer que tu étais désirable. Je voulais te montrer ce que tu m’inspirais vraiment même si tu n’aurais jamais su qui était réellement Bagheera. Mais c’est allé trop loin. Je n’ai pas su me contrôler. Je n’ai jamais eu l’intention d’être « obscène », comme tu dis. Je voulais juste que tu te rendes compte à quel point tu peux être une femme fatale, si tu avais un peu plus confiance en toi. Et tu m’as été fatale… Tellement fatale que j’ai perdu le contrôle de moi ce soir-là. J’ai quitté la salle dans un sursaut de lucidité avant de commettre l’irréparable. Et puis… »  

 

Il s’approcha d’elle et se força à planter son regard dans le sien. Il y vit alors une flamme qu’il n’avait pas vue depuis longtemps briller dans ces prunelles. Un espoir fou naquit en lui. Tout n’était peut-être pas perdu finalement ! Encore une petit effort et il la convaincrait de sa bonne foi et de son amour.  

 

« _Et puis ta réaction m’a fait si peur. Tu répondais si facilement à… à Bagheera que tu ignorais être moi. Tu… Je sais que si j’étais resté dans la salle nous… Nous aurions… Nous aurions fait l’amour, lâcha t-il en repensant à toutes les implications si ça s’était produit. Et je te voulais tellement Kaori, mais pas dans ces circonstances-là. Pas en tant que « lui » ! »  

 

Kaori rougit violemment devant ces mots et baissa la tête de honte car il avait raison. Ils le savaient tous les deux. Et maintenant elle était soulagée qu’il ne s’était finalement rien passé. Bien qu’il l’avait désirée et qu’elle l’avait désiré, c’était Ryo qu’elle voulait dans sa vie, bien plus que la Panthère. Un petit sourire timide s’esquissa sur ses lèvres mais elle n’osa pas relever son regard. Il sourit. Il y avait des choses qui ne changeaient pas.  

 

« _Je voulais te montrer ce que je ressentais et à quel point tu étais attirante. Et j’ai vraiment bien réussi mon coup. Tu étais obsédée par Bagheera après ça ! Mon Dieu, ça m’a horrifié ! Je n’étais bon qu’à te faire du mal quelle qu’est pue être mon identité. Je te perdais au profit d’un autre qui était moi et je me trouvais dans l’incapacité de te le dire, de te le faire comprendre. Et comme il a été facile de te séduire justement parce que j’avais ce masque. Mais je n’aurais pas cru que tu te serais laissée faire, que tu aurais répondu à… à mes avances. Je ne suis pas un salaud Kaori. Juste un imbécile pour ne pas avoir vu à quel point tu avais besoin de tendresse et d’attention, pour avoir été incapable de te donner ce que nous désirions tous les deux. Je ne me suis pas moqué de toi, je n’ai pas agi par pitié. Non, ce n’est pas cela… »  

 

Il s’interrompit soudain, ne trouvant plus ses mots. Kaori pleurait encore et toujours. Mais ces larmes n’avaient plus le même goût. Il l’aimait. Ryô Saeba, le plus grand nettoyeur de tous les temps, le plus bel homme de tout le Japon l’aimait, elle, Kaori Makimura. Cette découverte chassa tous les mensonges. De son côté, l’immobilisme de sa partenaire ne lui permettait pas de deviner ses pensées. Certes, elle pleurait mais vu qu’elle sanglotait depuis qu’ils étaient rentrés ou presque, il ne savait dire si c’était bon ou mauvais signe. Tant pis, il allait jouer sa dernière carte, sortir son as ou plutôt son joker. Il lui attrapa les mains et les serra fort, planta ses yeux désespérés dans ceux de la jeune femme qui s’étaient ouverts de stupéfaction.  

 

«_Quoiqu’il arrive, commença t-il d’une voix tremblante, Kaori, je veux rester avec toi, affirma-t-il avec force en lui ouvrant la porte de son cœur. Je t’aime, Kaori ! Je ne veux pas que l’on se sépare ! Crois-moi… s’il te plaît… Accorde-moi une dernière chance. Pardonne-moi. Je t’en prie… »  

 

Voilà. Il le lui avait dit. Alea jacta est comme disait les Romains. Il venait de miser sa vie, et c’était maintenant à Kaori de choisir. Il ne voulait croire qu’elle l’abandonnerait. Il ne devait pas regarder cette possibilité. Il ne voulait qu’une chose : passer le reste de ses jours avec elle ! Et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour la convaincre qu’elle aussi ne désirait que cela.  

 

Ses yeux noisettes ensevelis quelques instants plus tôt sous les flots des larmes s’ouvrirent de stupéfaction. Quoi ? Qu’avait-il dit ? Avait-elle bien compris ? Non, ce n’était pas possible. Elle avait attendu ces mots, désespérément, à en devenir folle. Depuis si longtemps. Et… Et elle venait enfin de les entendre. C’était un rêve. Oui, voilà, elle avait eu, encore une fois, des hallucinations. Elle entendait des voix, s’imaginait des choses qui n’existaient pas. Pourtant, la chaleur qu’elle sentait sur ses mains était bien due aux doigts de Ryô qui pressaient ses paumes, ces frissons qu’elle sentait parcourir son dos étaient bien causés par l’éclat de ce regard sombre qui semblait déchiré. Déchiré d’attendre la réponse, la réaction, un geste, quelque chose. Ces yeux qui… Qui montraient de la peur, qui réclamaient le pardon, qui suppliaient, qui imploraient… Alors, elle avait bien compris. Ses oreilles avaient bien entendu les mots… Les mots d’amour… Il s’était comporté ainsi lors de cette séance privé non pas pour se moquer d’elle mais parce qu’il l’aimait !  

 

Elle regarda alors ces mains si grandes qui serraient les siennes qui semblaient si fragiles enserrées ainsi dans cet étau. Ces mêmes mains qui avaient caressé son corps avec amour. Après tout, n’avait-elle pas senti son désir pour elle ce soir-là ? Il était sincère. Enfin, après toutes ces années à espérer à n’en plus y croire. Sa patience était finalement récompensée. Elle sut alors ce qu’elle devait faire. Le cœur débordant de joie et de soulagement, elle dégagea ses mains d’un geste brusque et attrapa le cou de Ryo avant que celui-ci ne puisse réagir à ce geste. Se mettant sur la pointe des pieds et l’attirant à elle, elle l’embrassa avec toute la passion et l’amour qu’elle avait contenu en elle depuis tant d’années.  

 

Il la regardait, attendant qu’elle réagisse à ses mots. Il n’avait jamais eu aussi peur qu’en cet instant. Il savait braver la mort mais il se sentait incapable de braver l’existence sans elle. Il avait agi comme le dernier des imbéciles, provoquant lui-même cet effondrement de leur vie. Il ne demandait qu’à se repentir si seulement elle lui en donnait l’occasion. Il attendait à présent le verdict. Et puis, il la vit bouger, planter ses yeux dans les siens, ses larmes se tarir. Son cœur se souleva de bonheur à cette lueur pour retomber tout aussi vite quand elle retira ses mains des siennes. Non ! Ce n’était pas possible ! Mais il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que celle-ci fut prisonnière des lèvres de la jeune femme qui les attaquait sans pitié. Il resta stupéfait pendant un instant avant de l’enlacer un peu brutalement et de la coller contre lui. Après de longs instants, ils se relâchèrent et se regardèrent, les yeux pétillants d’amour, le sourire aux lèvres. Du revers de la main Ryô caressa sa joue et remit sa mèche en place. Il continua à faire glisser sa main jusqu’à la nuque où avec un peu de pression il ramena Kaori à lui pour un baiser plus doux mais tout aussi passionné. Ils s’étaient enfin trouvés. Leurs cœurs battaient à l’unisson. Tout ce cauchemar était fini. Cette nuit, le voile se déchira pour ne laisser planer dans l’air qu’une seule certitude : ils s’aimaient.  

Ils se séparèrent de longues minutes plus tard et se serrèrent l’un contre l’autre sans échanger de paroles de peur de briser ce moment intime et tellement espéré. C’était comme un rêve éveillé. Finalement, Kaori murmura tout contre son oreille.  

« _Dis-moi que ce n’est pas un rêve ? »  

Il la serra un peu plus et chuchota :  

« _Tu ne rêves pas mon Amour, tout est réel. Je t’aime. Je t’aime. »  

Un frisson traversa tout son corps. Il lui avait redit. Alors c’était vrai. Elle ne dormait pas, elle n’avait pas d’hallucinations. Son corps se détendit et Ryô la sentir fléchir un peu.  

« _Viens mon ange, asseyons-nous. »  

 

Il l’entraîna sur le sofa. A peine assis, elle se lova contre lui. Il referma ses bras autour d’elle, toujours secoué par ce qui venait de se produire. Il n’arrivait pas à y croire. Mais il y avait encore une chose qu’il devait éclaircir.  

 

« _Kaori, mon ange, tu vois à quel point je suis idiot. Es-tu sûre de ce que tu fais, lui demanda t-il en ajoutant une petite touche d’humour. »  

Elle sourit et se colla davantage contre lui. Voilà une des raisons qui faisaient qu’elle l’aimait. Il savait se montrer détendu même quand la situation ne s’y prêtait pas.  

« _Oui, Ryô, je sais parfaitement ce que je fais. J’attends ce moment depuis si longtemps. Ces derniers mois ont été tellement difficiles. C’est déjà très dur de voir ses espoirs brisés par l’arrivée d’une autre femme. Mais moi, j’ai cru que… Que… »  

Son hésitation fit retentir une sonnette d’alarme dans sa tête. Il la força à lever le visage vers lui et sa rougeur lui fit craindre le pire.  

« _Qu’as-tu cru Kaori ?  

_Que tu étais gay, avoua t-elle avec honte. »  

Le visage de Ryô se décomposa et devint vert. (ndt : un peu style le renard d’argent la couleur verte en plus ! lol)  

« _Co…co… comment ?  

_J’au cru que « ta fiancée » était en fait « ton fiancé » !  

_Mais, qu’est-ce qui a bien pu te faire croire une telle chose ? Rien que l’idée me donne la nausée, fit-il en réprimant un haut de cœur. »  

 

Contrite, elle lui expliqua ce qu’elle avait fait, comment elle avait trompé sa vigilance avant de finalement le piéger avec sa ceinture. Il en fut ébahi ! Il ne s’était rendu compte de rien ! Soudain, il fut très fier d’elle. Elle était parvenue à le prendre en filature sans qu’il ne s’en aperçoive ! Même si au final elle avait découvert une chose erronée ! Le destin s’était vraiment acharné contre eux, accumulant les quiproquos !  

 

« _Tu sais à présent que c’est faux. Mais je te félicite. Tu as réussi à tromper ma vigilance. Oui, bravo. Et puisqu’il est question de Vlad, dis-moi, que t’a t-il dit exactement pour que tu sois restée dans ma loge ? Que tu ne te sois pas enfuie ?  

_Et bien… J’étais sur le point de partir mais il avait été tellement gentil que je voulais voir ce qui avait pu t’attirer chez lui. Je m’étais avouée vaincue et en bonne perdante, je l’ai félicité pour vous deux. Il n’a pas compris et moi j’ai pas compris son étonnement à mon souhait de bonheur. N’était-il pas ton « Chéri » après tout ? Après quelques échanges où il m’a assurée que tu n’étais pas gay, ni même intéressé par les autres femmes, il m’a expliqué qu’un jour tu t’étais confié à lui au sujet d’une femme. A ce qu’il disait, j’ai eu la sensation qu’il parlait de moi sans le savoir. J’avais peur de mal comprendre mais, au final, il avait raison. Je ne sais pas si j’aurais accepté de t’écouter sans l’intervention, même non voulue, de Vlad. »  

 

Ryô eut un léger sourire. Il devait beaucoup à Vlad visiblement. Il allait devoir le remercier, et pas que pour ses cours et son support moral apparemment. Il avait pas mal de fois pesté contre son prof, mais en fin de compte il était un cadeau du ciel. Un ange de la rédemption peut-être ? Si c’était le cas, le Ciel avait une drôle de manière pour faire passer ses messages. Mais d’un autre côté, n’avait-il pas été un cas désespéré ? Un sourire étira ses lèvres alors qu’il secoua légèrement la tête. Il avait de ces idées parfois… De son côté, Kaori se redressa un peu. Elle venait de repenser à quelque chose et elle aussi avait une chose importante à lui demander.  

 

« _Puisque nous en sommes aux confidences Ryô, dis-moi un peu ce que Bagheera faisait avec Saeko ? »  

Malgré elle, elle sentit la jalousie monter en elle. Pourquoi l’inspectrice tournait-elle toujours autour de « son » homme ! Le nettoyeur s’en aperçut. Mais, une chose le frappa.  

« _ Il n’y a rien entre eux, rassure-toi, mais… Comment sais-tu que Bagheera connaît Saeko, s’étonna t-il.  

_Et bien, j’étais présente lors du spectacle donné pour la recherche contre le cancer. Et je vous ai vus. »  

Elle espérait qu’il ne lui demande pas pourquoi elle avait été là. Elle se sentait encore mal à l’aise d’avoir pu être obsédée à ce point par un personnage aussi mystérieux que Bagheera.  

« _Tu étais là ? »  

Il ne posa pas plus de question. Il avait bien compris qu’elle était venue dans l’espoir de parler à Bagheera. Il n’osait imaginer ce qu’elle avait ressenti en découvrant que Bagheera connaissait l’inspectrice. Il comprenait très bien la jalousie qu’elle ressentait à présent.  

« _Elle est venue me voir un soir. Enfin, elle avait une séance privée avec Bagheera. Et il s’est produit quelque chose d’incroyable. »  

 

Il prit quelques minutes pour lui expliquer tout ce qui s’était passé en prenant bien soin de lui dire que Saeko ignorait totalement qui était réellement Bagheera. Il ne voulait plus rien lui cacher. Kaori en resta stupéfaite et silencieuse, les yeux grands ouverts d’effroi. Mon Dieu ! Comme elle l’avait mal jugée ! La pauvre. Elle souffrait encore plus de la disparition d’Hideyuki qu’elle. Mais il fallait bien avouer qu’elle au moins ne s’était pas retrouvée seule après la mort de son frère. Elle avait eu Ryô pour l’aider à surmonter. Mais Saeko, elle, avait été toute seule pour assumer. Elle n’avait même pas pu compter sur sa famille. Et elle s’en voulut de ne pas avoir vu, de ne pas avoir remarqué la souffrance de la « femme » de son frère.  

 

« _Tu ne dois pas t’en vouloir, fit Ryô en lui caressant doucement la joue pour la réconforter. Elle sait très bien cacher ce qu’elle ressent. Elle devait craquer un jour. Et je suis heureux d’avoir été là à ce moment. Elle ne savait pas que c’était moi mais j’ai pu au moins l’aider un peu. »  

 

Ils se turent. Kaori se lova contre son épaule, le visage dans sa nuque. L’atmosphère entre eux était douce. Pour la première fois depuis qu’ils vivaient ensemble, tous les deux sentaient que tout était clair. Le poids que supportaient leurs épaules venait de tomber. Cet amour les avait étouffés alors qu’il suffisait de si peu pour alléger leur peine. Ils se blottirent davantage l’un contre l’autre et prirent quelques minutes de silence pour intégrer les derniers évènements. Tout allait changer à présent entre eux. Non, en fait, tout avait changé. Et c’était merveilleux. Kaori soupira d’aise.  

 

« _Ryô, pourquoi avons-nous été incapables d’agir ainsi depuis le début ? Pourquoi m’avoir cachée tes sentiments alors que nous attendions tous les deux la même chose ? Tout aurait pu être tellement simple ! Je suis enfin à ma place dans tes bras. J’aimerais que ça ne change jamais et que tout soit toujours comme maintenant. Je t’aime tant… »  

 

Le cœur de Ryô rata un battement. Il le savait mais c’était la première fois qu’elle prononçait clairement les mots. Il prit alors son visage en coupe et l’embrassa langoureusement. Elle entoura sa nuque de ses mains et finit par enfouir ses doigts dans sa chevelure. Leurs lèvres se pressèrent davantage, leurs respirations se firent plus fortes et leurs langues se rencontrèrent à nouveau. Mais contrairement à tout à l’heure, ce baiser était plus fiévreux. Kaori sentit le désir monter en elle mais également en lui. Elle eut la sensation de se retrouver trois semaines en arrière alors qu’elle était dans les bras de la panthère et que, pour la première fois de sa vie, elle avait senti qu’un homme la désirait. Et ça avait été tellement agréable, si sensuel. Maintenant qu’elle savait qu’il s’agissait de Ryô, elle ne souhaitait qu’une seule chose : qu’il en soit toujours ainsi. Ils s’écartèrent l’un de l’autre pour reprendre leur souffle.  

 

« _Tu sais quoi, murmura t-elle.  

_Non, dis-moi, répondit-il faiblement tant la voix langoureuse faisait monter son désir.  

_Ce que tu m’as fait ressentir dans cette salle de strip-tease… Je me suis sentie désirée pour la première fois de ma vie. C’était comme si…»  

Elle s’interrompit pour l’embrasser à nouveau puis il demanda, haletant.  

« _Comme si quoi ? »  

Elle planta un regard plein de sous entendus dans le sien.  

« _Comme si Bagheera me séduisait. Mais Bagheera c’est toi… Ryô, séduis-moi encore une fois… »  

 

Ryô ferma les yeux et les souvenirs de cette séance au goût amer de paradis lui revinrent en mémoire. Lui aussi avait éprouvé un tel bien être. Avant de retoucher le sol pour être pris de remords. Mais aussi de frustration de ne pas avoir pu lui faire l’amour. Ses paupières se soulevèrent et, lentement, il se leva du canapé. Il lui tendit la main qu’elle prit dans la sienne. Il l’aida à se mettre debout puis, sans rien ajouter de plus, la prit dans ses bras. Il monta calmement les escaliers bien que son désir bouillonnait en lui. Elle se cala contre son torse et parsema son cou de baisers plus ou moins aériens. Il se faisait violence pour prendre son temps. Elle voulait qu’il la séduise. D’accord, il la séduirait avec à l’esprit que cette nuit, il ne serait pas obliger se s’arrêter, qu’il pourrait aller jusqu’au bout de sa passion.  

 

Arrivés dans la chambre de l’homme uniquement illuminée par les rayons de la lune, il la déposa sur le sol et l’embrassa délicatement. Elle voulait que ça soit comme avec Bagheera ? Alors il manquait quelque chose. Il se détourna d’elle quelques instants et s’arrêta devant la chaîne hi fi. Il lui fallait de la musique douce et qui soit à la hauteur des derniers évènements. Elle devait prendre conscience de tous les sentiments qu’il avait pour elle. Et pour se faire, il devait se servir de tout ce qu’il avait comme arme à sa disposition. Il trouva son bonheur. Il inséra un CD puis rejoint rapidement sa belle. Il l’enlaça au moment où les premières notes de musique s’élevèrent. Elle comprit alors qu’il avait l’intention de reproduire la séance privée qui s’était terminée sur un goût d’inachevé. Elle ne mit pas longtemps à reconnaître la chanson et en fut bouleversée. Oui, elle comprenait ce qu’il voulait lui dire. C’est sur ces paroles emplies d’amour et de promesses que Ryô accéda à sa requête en murmurant contre son oreille :  

« _Je vais te séduire comme jamais tu n’as osé l’imaginer… »  

 

Les paroles envahirent alors la chambre tandis que le cœur de Kaori s’affolait des derniers mots prononcés par Ryô avec tant d’intensité…  

 

Ryô enlaça tendrement sa compagne, l’attirant tout contre son torse et entama un slow langoureux. Il enfouit sa tête dans le creux de son cou qu’il embrassa tandis que ses mains allaient et venaient dans son dos.  

 

All I am, all I'll be  

Everything in this world  

All that I'll ever need is in your eyes  

Shining at me  

 

Kaori soupira d’aise, passa ses bras autour du cou de l’homme et se pressa davantage contre lui. Ses doigts trouvèrent naturellement le chemin jusque sa chevelure épaisse et soyeuse. Elle sentit ses lèvres remonter le long de sa joue. Elle ferma les yeux puis sentit sa bouche se poser sur la sienne. Ses mains quittèrent alors ses cheveux pour glisser sur ses épaules. Ses doigts s’accrochèrent au premier bouton de sa chemise. Son cœur s’accéléra alors que des souvenirs revenaient. Ce soir elle pourrait le déshabiller et rien ne l’arrêterait.  

 

When you smile I can feel  

All my passion unfolding  

 

Un gémissement lascif s’échappa de la gorge de Ryô. Il sentait les mains graciles de Kaori glisser sur sa chemise, la déboutonnant tout en caressant son torse. Non, ça ne devait pas se passer comme cela. C’était à lui de la séduire. Il la laissa néanmoins lui ôter sa chemise.  

 

Your hand brushes mine  

And a thousand sensations seduce me cause I  

 

Kaori repoussa la chemise et son partenaire la lâcha afin qu’elle puisse la faire glisser le long de ses bras. Elle soupira d’aise alors qu’elle éprouvait du bout des doigts la texture veloutée de la peau de son homme. Ce dernier la saisit et la retourna. Elle se retrouva le dos contre son torse. Tout en se balançant au rythme de la musique, il laissa ses mains repartir à la découverte de son corps. Il se pencha pour mordiller le lobe de son oreille…  

 

I do cherish you  

For the rest of my life  

You don't have to think twice  

I will love you still  

From the death of my soul  

It's beyond my control  

I've waited so long to say this to you  

If you're asking do I love you this much  

I do  

 

Il saisit délicatement ses poignets et, tout comme quelques semaines auparavant, l’invita à poser ses mains sur ses fesses. Il lui fit imprimer un mouvement de bas en haut puis la relâcha afin de lui laisser l’initiative. Elle savoura quelques instants les yeux fermés puis, lui refit face. Ses doigts se dirigèrent alors vers la ceinture de son pantalon tandis qu’elle déposait ses lèvres contre son cou…  

 

In my world before you  

I lived outside my emotions  

Didn't know where I was going  

'Til that day I found you  

How you opened my life to a new paradise  

In a world, torn by change  

Still with all of my heart 'til my dying day  

 

Ryô se retrouva très vite en caleçon mais il n’était pas en reste. Il avait ôté le chemisier de Kaori et caressait son buste par dessus le soutien gorge. Elle soupirait d’aise tandis qu’il éveillait en elle des sensations semblables, si ce n’est plus puissantes, à ce que lui avait fait éprouver la panthère. Il ondulait son corps contre le sien et elle pouvait sentir depuis quelques minutes maintenant la force de son envie. Les mains agiles de l’homme descendirent sur ses fesses et sa jupe chuta à terre dans un mouvement léger. Ils étaient à égalité. Il s’empara alors fiévreusement de ses lèvres…  

 

I do cherish you  

For the rest of my life  

You don't have to think twice  

I will love you still  

From the death of my soul  

It's beyond my control  

I've waited so long to say this to you  

If you're asking do I love you this much  

I do  

 

Leur danse sensuelle les mena au bord du lit de Ryô. Ils n’avaient plus que leurs sous-vêtements sur le dos. Il les fit lentement basculer s’allongeant sur le corps offert de sa dulcinée…  

 

Baby I do  

I do…  

 

I do, 98 degrees, Coup de foudre à Notting Hill 

 


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