Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autori: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 13-10-06

Ultimo aggiornamento: 16-03-07

 

Commenti: 279 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceHumour

 

Riassunto: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Capitolo 15 :: L’obsession continue

Pubblicato: 26-01-07 - Ultimo aggiornamento: 26-01-07

Commenti: Coucou tout le monde ! Nous voilà déjà au quinzième chapitre, et on s'approche lentement de la fin de l'histoire. Comment se terminera-t-elle ? Il faudra lire pour le savoir LOL (vous ne croyiez tout de même pas que j'allais le dire ?! ^^ ) En tout cas je souhaite remercier tout le monde qui a eut le courage (euh ?) de suivre les aventures de nos deux héros dans cette situation plutôt inhabituelle. Merci également pour toutes vos reviews, vous ne savez pas à quel point ça fait plaisir ! Sur ce, je vous laisse à votre lecture, bon vendredi et bon weekend !! Life.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Auteur : Life  

 

 

Ryo ne pouvait pas décoller son regard de la porte de sa partenaire. Il était inquiet pour elle. Une minute elle le regardait comme si elle allait se jeter sur lui, mais l’instant d’après… L’instant d’après elle s’enfermait dans sa chambre en lui claquant la porte au nez. Et avait-il vu de l’humidité dans ses yeux ? Leurs amis avaient raison sur un point : il devait faire quelque chose pour elle. Malheureusement il ne savait pas quoi. Il pouvait difficilement lui tirer les vers de nez, ça serait suspect surtout quand elle ne lui demandait jamais rien à propos de « Sherry ». Secouant doucement la tête, il entra dans sa chambre et se changea rapidement. Il y avait au moins une chose qu’il pouvait et savait faire immédiatement. Une demi-heure plus tard il était de retour devant la porte de Kaori, un plateau dans les mains.  

 

« Kaori ? » demanda-t-il doucement en toquant à la porte. « Kaori, est-ce que je peux entrer ? Je t’apporte de quoi manger. »  

 

Mais le silence lui répondit. Il toqua de nouveau mais n’obtint aucune réponse. De plus en plus inquiet, il colla l’oreille à la porte et écouta attentivement. Il entendit des sanglots étouffés…  

 

Ah bravo, vraiment bravo Ryo ! Comme si tu n’étais pas assez dans le pétrin ! Mais qu’est-ce qui t’a pris de l’embrasser ce jour-là, idiot ! Tu as vraiment le don pour foutre le bordel toi ! Ta partenaire a le béguin pour Bagheera, qui n’est autre toi, qui est supposé être éperdument amoureux d’une autre qu’elle. Comment est-ce que tu vas expliquer ça, hein ? Même un psychologue s’y perdrait ! Et pendant que toi tu t’amuses à mettre la vie des gens s’en dessus-dessous, il y a une femme qui a le cœur brisé par ta faute, qui souffre par ta faute, qui est en train de se rendre folle par ta faute, et qui si tu ne fais pas vite quelque chose te quittera à jamais. Et oui, tu as bien deviné, ça sera encore et toujours par ta faute !!  

 

Ryo sentit sa bouche se dessécher. Il savait que tout était de sa faute. Il savait que s’il n’avait pas fait l’idiot au Baiser, s’il avait immédiatement tout raconté à Kaori, ils ne seraient pas dans cette situation. Malheureusement, il était impossible d’effacer le passé. Il fallait vivre avec les conséquences, quelles qu’elles soient. Une leçon qu’il avait apprise très tôt dans sa vie… Il sentit soudain le besoin de se déconnecter du monde et de tout oublier pour un laps de temps.  

 

« Kaori. Je te laisse le plateau devant la porte. Mange un peu, s’il te plaît… » annonça-t-il en déposant le repas et en s’éloignant.  

 

Il descendit rapidement les escaliers jusque la cave et il s’engouffra dans la salle de tir. Depuis qu’il travaillait au Baiser il avait négligé ses entraînements et il ressentait le besoin urgent de vider quelques chargeurs. Il ouvrit l’armoire du fond et en sortit son python qu’il caressa doucement du bout du doigt. Ca lui avait fait de la peine de devoir ranger cette fidèle compagne dans cette armoire, mais il ne pouvait pas risquer que quelqu’un la trouve dans sa loge au Baiser. Comment expliquerait-il la présence d’une arme ? Si au moins Vlad n’avait pas la mauvaise habitude de fouiner dans ses affaires… Sans même s’avancer vers le stand, Ryo se retourna et tira six fois sur une des cibles au fond du couloir de tir. Il grinça les dents de colère. Ses balles ne s’étaient pas docilement logées dans le même trou comme à leurs habitudes. Sa main se crispa sur son arme.  

 

Calme-toi. Contrôle tes émotions ! Fais le vide dans ton esprit. Il n’y a que toi et ta cible… Toi et ta cible…. Ta cible…  

 

Ryo ferma les yeux et écouta la voix hypnotique de sa raison qui lui murmurait à l’oreille. Lentement il inspira et expira, chassant à chaque souffle les problèmes qui le tourmentaient. Après plusieurs minutes, il s’avança de quelques pas et, sans ouvrir les yeux, rechargea son arme et tira. En plein dans le mille ! Ne lâchant pas sa cible des yeux, il tira, encore et encore.  

 

 

Dans sa chambre, Kaori essuyait ses larmes du revers de la main. Elle avait finalement réussi à se maîtriser et à calmer son esprit. Ou plutôt, celui-ci était trop fatigué pour encore fonctionner correctement. Elle se sentait comme dans du coton, n’ayant plus de force pour réagir de quelque manière que se soit. Pourtant son estomac la rappela à la réalité et exigea sa pitance. Péniblement elle se leva et ouvrit la porte pour sortir quand son pied heurta le plateau que Ryo avait déposé en début de soirée. Elle le prit et alla s’asseoir sur son lit, remerciant silencieusement son partenaire pour l’attention. La soupe qu’il lui avait préparée était froide, mais elle s’en fichait. Elle n’avait pas la force de descendre pour la réchauffer et la mangea tel quelle. Quand elle eut fini son bol et le pain sur l’assiette, elle posa le plateau par terre et s’allongea sur son lit. Elle s’endormit avant même que sa tête ne toucha l’oreiller.  

 

Quand Ryo remonta de la salle de tir, il vit qu’il était déjà dix heures passées. Il était resté plus de trois heures dans la cave ! Pas étonnant que son dos protestait de douleur. Et bien qu’il proclamait le contraire, il commençait à ressentir de plus en plus souvent son âge. Il se faisait vieux… Un frisson d’horreur face à l’inévitable lui traversa le dos. Il oublia vite son dos quand il arriva dans le couloir du haut et remarqua que le plateau qu’il avait préparé pour Kaori avait disparu. Ca le rassura un peu sur la santé de sa partenaire. Sur la pointe des pieds il s’approcha de la porte et écouta. Rassuré d’entendre le souffle profond et endormi de Kaori, il tourna sur ses talons et alla rechercher son propre lit.  

 

Soudain un bruit le tira de son sommeil. L’esprit en alerte, il scruta l’appartement de ses cinq sens, mais ne détecta pas la présence d’un ennemi. Avec prudence il se leva et entrebâilla la porte de sa chambre. Il aperçut juste le dos de Kaori disparaître dans les escaliers. Un dos sur lequel pesait une veste ! Silencieusement il se précipita sur ses vêtements au pied de son lit et s’habilla à toute vitesse. Il ne savait pas où elle allait, mais il avait un gros doute et s’il avait raison, elle allait traverser plusieurs rues où une femme seule était une proie facile. Heureusement il avait remonté son python de la cave, il avait eu l’intention de le nettoyer et bichonner le lendemain. Tout en mettant son holster il descendit les escaliers quatre à quatre, manquant de se casser le cou à chaque bond. Arrivé en un morceau en bas, il entendit le bruit d’un moteur et vit la civic de Kaori sortir du garage. Un poids se souleva de sa poitrine, au moins elle n’était pas à pied. Mais ça voulait dire qu’il devait prendre sa propre voiture s’il ne voulait pas la perdre. Une minute plus tard il sortit sa mini du garage et entama la poursuite.  

 

Grâce au GPS de la honda, il n’eut aucun mal à suivre la voiture. Quand elle arriva au carrefour, il n’eut plus aucun doute sur sa destination. Kaori se dirigeait bel et bien en direction du Baiser du Dragon. Il la suivit à distance jusqu’à ce qu’elle se gare à quelques rues de l’établissement. Connaissant entre-temps le quartier comme sa poche, Ryo se gara à sa place habituelle et se faufila à travers les ruelles jusqu’à l’entrée des artistes du cabaret. Arrivé au bout de la ruelle, il prit quelques instants pour scruter celle-ci de ses sens et découvrit finalement sa partenaire dans un des coins obscurs de celle-ci. De là où elle était, elle pouvait observer aisément la porte sans être elle-même visible. Malheureusement pour lui, Kaori avait investi la seule cachette qu’offrait cette petite rue. Il réfléchit quelques instants et trouva un endroit d’où il pouvait l’observer tranquillement. Retraçant ses pas, il trouva les escaliers de la sortie de secours du bâtiment voisin du Baiser, et sans trop d’efforts se retrouva sur le toit de celui-ci. Grâce à l’entraînement de Vlad, il n’eut aucun problème à sauter l’espace entre les deux toits et moins de deux minutes après son arrivée il était à son poste d’observation.  

 

En bas, Kaori se demandait encore et toujours ce qui lui avait pris. Elle s’était réveillée après seulement deux heures de sommeil et sans même être consciente de ses mouvements, elle s’était retrouvée dans le couloir avec son blouson sur le dos. Elle n’avait eu qu’une seule chose en tête : revoir Bagheera ! C’était une pulsion plus forte qu’elle et elle n’avait pu lutter. Avant même qu’elle ne s’en rende compte, elle était dans la ruelle où donnait l’entrée des artistes. Elle revint à elle au moment où elle se retrouva devant la porte, la main levée pour frapper. Et là, elle paniqua. Mais qu’est-ce qui lui prenait !? Elle était vraiment folle de penser qu’il suffisait de frapper à une porte pour qu’on la laisse voir Bagheera ! Combien de femmes avant elle avaient essayé la même chose et s’étaient faites rembarrer par le service de sécurité ? Des centaines probablement. Mais à quoi pensait-elle ? Elle perdait vraiment les pédales ! Elle s’était retournée pour quitter la ruelle quand elle aperçut un coin sombre d’où elle pouvait avoir une vue de la porte sans être visible. Quelques pas et elle disparut dans l’obscurité.  

 

Après plusieurs heures d’attente, elle était engourdie par le vent froid de février. Mais il lui était impensable de quitter les lieux. Pas avant qu’elle ne l’ait vu ! Pourtant elle commençait à désespérer. Elle n’avait encore vu personne sortir et elle se demandait si elle ne s’était pas trompée de porte. Elle jeta un coup d’œil discret à sa montre et constata qu’il était presque deux heures du matin. Le spectacle de la grande salle devait être fini depuis presque une heure ! Mais que faisaient les artistes ?! Soudain, comme s’ils l’avaient entendue, la porte s’ouvrit et plusieurs femmes en sortirent, râlant ou riant suivant les humeurs. Kaori ne leur prêta pas attention. C’était Bagheera qu’elle voulait voir. Soudain elle se rendit compte qu’elle ne savait même pas ce qu’elle ferait à ce moment-là. L’aborderait-elle ? Aurait-elle seulement le courage de sortir de sa cachette ? Pour lui adresser la parole ? Sa gorge se noua d’appréhension avant que son cœur ne s’emballe tel un cheval fou. Elle était pire qu’une collégienne amoureuse dans un roman à l’eau de rose ! Pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à rester raisonnable et rationnelle dès qu’elle pensait à l’Homme-Panthère ?!! La porte s’ouvrit encore une fois et plusieurs hommes et femmes en sortirent en rigolant. Kaori observa les silhouettes masculines de près, mais aucunes n’avaient la carrure du strip-teaseur. Elle soupira, déçue, et reprit son observation.  

 

Une heure s’était écoulée et malgré toutes les personnes qui étaient sorties du Baiser, elle n’avait toujours pas vu un homme qui possédait la carrure de Bagheera. Il était à présent trois heures du matin, et depuis plus d’une demi-heure la porte était restée fermée. Elle avait vu un groupe d’une dizaine de personnes entrer et les agents de sécurité sortir, mais là non plus elle n’avait pas vu l’objet de son obsession. Elle désespérait. Elle était sûre de ne pas s’être trompée de porte. Or Bahgeera n’avait pas fait son apparition ! Où pouvait-il bien être ? Endormi dans sa loge ? Inconscient quelque part !? La panique s’empara d’elle à cet instant et elle fit un pas en avant pour prévenir le videur. Mais aussi vite que la panique était montée en elle, aussi vite sa raison reprit le dessus. Le strip-teaseur était le bijou du Baiser du Dragon. S’il lui était arrivé quelque chose tous les employés seraient au courant et l’auraient recherché depuis longtemps. Mais ils avaient tous l’air insouciants et joyeux. Il ne pouvait donc rien être arrivé à la Panthère… Le vent changea subitement de direction et souffla directement dans l’allée, congelant sur son passage Kaori jusqu’aux os. Elle se rendit compte alors qu’elle ne sentait presque plus ses pieds et que tout son corps était frigorifié. Si elle restait plus longtemps à sa place, on la retrouverait morte de froid au matin. A contre-cœur elle se força à bouger et à retrouver la relative chaleur de sa civic. Assise, elle passa plusieurs minutes à frotter ses membres pour retrouver une sensation aux extrémités. Un quart d’heure plus tard elle démarra et reprit le chemin de l’appartement.  

 

Ryo l’avait observée du haut du toit. Contrairement à Kaori, il avait trouvé refuge derrière une bouche d’aération et avait été un peu plus protégé du vent glacial. Quand il la vit sortir de sa cachette, il s’étira pendant quelques instants avant de descendre et de retourner à toute vitesse à l’appartement. Il eut le temps de remonter dans sa chambre et d’ôter ses vêtements quand il entendit la porte du salon se refermer assez bruyamment. S’ébouriffant les cheveux comme s’il venait de se réveiller, il sortit de sa chambre et s’avança jusqu’à l’escalier. La scène devant ses yeux lui brisa le cœur. Kaori était affalée sur le canapé, mi-dessus, mi à côté, et pleurait toutes les larmes de son corps. Ryo n’était pas sûr que les secousses qui ravageaient son corps étaient dues aux sanglots ou au froid. Tournant sur ses talons, il courut dans sa chambre et attrapa ses couvertures. Il descendit ensuite les escaliers aussi vite qu’il le put avec son baluchon qu’il posa à côté du canapé. Doucement il s’avança vers sa partenaire mais elle était tellement perdue dans sa tristesse qu’elle ne lui prêta aucune attention. Lentement il lui prit les épaules, la souleva tendrement et lui enleva son manteau. Il se pencha ensuite pour lui enlever ses chaussures qu’il jeta négligemment de côté. Il attrapa ensuite les couvertures d’une main tandis que de l’autre il entoura les épaules de la femme de son bras. Il arrangea les draps autour de leurs deux corps et ensuite referma son étreinte sur Kaori. Elle pleurait toujours mais elle ne rejeta pas son soutien. Au contraire, elle se nicha dans son cou, refermant ses bras autour de sa taille et se lova contre lui, recherchant instinctivement le réconfort qu’elle savait qu’il lui donnerait. Ryo n’en aurait pas espéré autant et se réjouissait intérieurement de ce geste inconscient. Il lui caressa doucement les cheveux, y déposant de temps à autre un baiser, tout en la berçant doucement et en lui murmurant des mots tendres. Après quelques minutes, elle se calma et s’endormit, toujours lovée dans ses bras et contre son corps. Ryo resta éveillé jusqu’à l’aube, l’observant silencieusement, un sourire aux lèvres, lui caressant doucement la joue du bout des doigts. Il aurait voulu rester comme ça jusqu’à la fin des temps, mais il savait aussi que si elle restait dans ses bras, il ne pourrait pas contrôler les érections que sa proximité entraînerait. Déjà qu’il avait dû lutter avec lui-même pour ne pas l’embrasser à pleine bouche, mais s’il laissait son inconscient prendre le contrôle… Non. Il valait mieux qu’il retourne dans son lit avec le futon de réserve que Kaori gardait dans une armoire du couloir. Oui, il valait mieux… A regret il caressa une dernière fois le visage de Kaori et se dégagea doucement de son étreinte. Il la couvrit tendrement et se retira dans sa chambre.  

 

Quand Kaori se réveilla il était déjà tard dans la journée. Le soleil qui filtrait à travers les persiennes lui indiquait qu’il devait être le début de l’après-midi. Elle devait se lever mais elle n’en avait aucune envie. Elle se sentait vide et de plomb. Elle avait beaucoup de peine à garder les yeux ouverts et bouger ses membres lui semblaient mission impossible. Elle se rendit sans lutter et referma les yeux, mais le sommeil ne vint pas. Après quelques minutes, elle entendit une porte s’ouvrir doucement quelque part. L’odeur alléchante qui envahit le salon lui indiqua qu’il s’agissait de la porte de la cuisine. Des pas en sortirent et s’approchèrent d’elle. Un plateau fut déposé sur la table à côté d’elle et l’odeur s’intensifia.  

 

« Kaori… » murmura doucement Ryo.  

 

Après beaucoup d’efforts elle rouvrit les yeux. Ryo lui sourit doucement et posa une main sur son front. Sa main était fraîche contre sa peau et elle lui fit étrangement du bien.  

 

« Ca va » continua Ryo soulagé en retirant sa main. « J’ai eu peur que tu aies de la fièvre. »  

 

Il glissa ensuite son bras sous ses épaules et aida sa partenaire à se mettre plus droite en calant des coussins dans son dos. Il posa ensuite le plateau où trônait un bol de soupe sur ses genoux. Kaori essaya de prendre la cuillère mais ses forces la trahirent. Ryo s’en aperçut. Il s’agenouilla sur le tapis et l’aida à manger, montrant beaucoup plus de patience qu’elle n’aurait crû possible. Le bol fini, il reprit le plateau tout en l’invitant à se reposer. A peine s’était-il éloigné qu’elle sentit les bras de Morphée l’accueillir. Elle reprit brièvement connaissance quand Ryo la déposa dans son lit et la recouvrit. Elle eut assez de force pour lui sourire avant de se rendormir, reconnaissante qu’il ne lui ait pas posé de questions sur son état ou la cause de celui-ci.  

 

 

Kaori se remit rapidement du coup de froid qu’elle avait attrapé grâce aux bons soins de Ryo. Quand il repartit retrouver « Chéri » elle était complètement remise sur pieds. Malheureusement pour elle, Bagheera ne la laissait toujours pas en paix. Une fois son cerveau sortit de sa couche de coton, elle se remit à rêver de lui et à le voir partout. Elle savait que Ryo avait remarqué son changement de comportement, mais pas une fois il ne lui demanda ce qui la tracassait. Béni soit-il ! Il l’avait vue flancher plusieurs fois quand il était entré dans une pièce ou qu’il s’était retourné vers elle pour demander quelque chose. Il l’avait vue se mettre à pleurer sans raison en regardant une bête émission à la télévision ou quand elle lisait un magasine. Mais pas une fois il ne lui avait posé de questions. Juste l’inquiétude qui voilait son regard et son front qui se plissait de peur pour elle.Et bien qu’elle pliait de plus en plus sous le poids de sa conscience, elle n’avait pas réussi à se confier à lui. Comment l’aurait-elle pu ?! Comment expliquer à quelqu’un, même son partenaire qui était pourtant proche d’elle, qu’elle avait des visions et des fantasmes à propos d’un homme qu’elle n’avait rencontré qu’une seule fois ! Un homme avec qui… avec qui elle avait presque… Non ! Elle ne pouvait pas raconter ça ! Et certainement pas à Ryo. C’était trop… privé. Trop humiliant. Or, elle ne pouvait pas s’empêcher de repenser incessamment, ses doigts caressant le chapeau de l’homme, à ces quelques minutes de pur bonheur qu’elle avait vécu dans les bras de Bagheera…  

 

Une fois Ryo partit, ses pensés l’harassaient à longueur de journée sans que rien ne vienne la sauver d’elle-même. Elle arrivait à peine à les chasser que l’instant d’après elles étaient de retour pour la tourmenter et la tenter. Le jour après le départ de son partenaire, elle avait pris la fuite de l’appartement et avait erré en ville jusqu’à la tombée de la nuit, ne se rendant pas compte qu’inconsciemment ses pas l’avaient menée au Baiser du Dragon à temps pour le début du spectacle du jour. Comme par miracle, elle arriva avant l’arrivée de la foule de femmes hystériques et entra dans l’établissement sans aucun problème. Elle s’installa à une table, commanda un cocktail et concentra toute son attention sur la scène où, dans environs une heure, la Panthère se déhancherait. Elle n’était plus consciente de rien. Elle ne voyait plus que la scène où Bagheera se déhanchait au rythme de ses fantasmes. Soudain des cris hystériques la tirèrent de ses pensées. Elle regarda stupéfaite autour d’elle et remarqua que le spectacle avait déjà commencé et que le présentateur venait d’annoncer la Panthère. Le souffle coupé, le cœur battant la chamade, elle riva ses yeux sur la scène et ne battit pas la moindre paupière pendant le show du stripteaseur. Sans s’en rendre compte, elle se mit à gémir de désir et de désespoir au plus grand amusement de deux hommes installés à la table à côté d’elle. Ils l’avaient observée depuis qu’ils étaient arrivés et regrettaient mélancoliquement qu’une aussi jolie jeune femme n’ait d’yeux que pour un homme comme Bagheera. A la fin du passage de Bagheera, Kaori se leva et se dirigea vers l’accès aux coulisses, espérant pouvoir avoir un entretien avec la Panthère, mais des dizaines de femmes avaient eu la même idée qu’elle. Le service de sécurité bloquait les portes et repoussaient gentiment mais fermement les femmes. Kaori sut immédiatement qu’elle n’avait aucune chance de voir Bagheera dans des conditions pareilles. Dépitée elle fit demi-tour et sortit de la salle. Au vestiaire une jeune femme lui remit son manteau, comprenant au premier coup d’œil la raison pour laquelle cette cliente quittait le club aussi tôt. Prenant pitié, elle souffla à Kaori que de temps en temps le stripteaseur invitait des clientes à venir sur scène avec lui, que ça serait peut-être sa chance de voir la star de plus près. Kaori la regarda stupéfaite et la remercia ensuite de son conseil. Epuisée, elle rentra à l’appartement où elle se coucha immédiatement, le chapeau fétiche à côté d’elle sur la table de nuit, ses rêves pimentés par la présence de la Panthère.  

 

Pendant presque deux semaines Kaori se rendit au Baiser du Dragon, assistant tous les soirs qu’elle le pouvait aux spectacles de Bagheera. Mais aucune fois n’avait-il invité une cliente à participer à son show. Elle avait essayé de prendre un autre rendez-vous pour une séance privée, mais sans succès. Pour une raison qu’elle ignorait, les prises de rendez-vous avaient été suspendues C’était tellement désespérant que Kaori avait eu l’envie de pleurer en entendant cette nouvelle. Ses rêves étaient entre-temps devenus tellement chaotiques qu’elle n’osait plus se coucher et dormir. Il suffisait qu’elle ferme les yeux pour voir le corps nu de l’homme, pressé contre le sien, également nu. Ses lèvres étaient dans son cou et grignotaient ses nerfs, la faisant frissonner de plaisir et de désir. En d’autres circonstances, ça aurait pu être des rêves agréables, mais c’était tellement douloureux de se réveiller et de constater qu’elle était seule dans son lit… Elle passait alors ses nuits à tourner et retourner dans ses le chapeau de la Panthère qui était tombé comme par miracle devant elle la toute première fois qu’elle l’avait vu. Elle préférait ne plus dormir tant qu’elle n’en ressentait pas le besoin. Elle souffrait en conséquence d’un manque de sommeil, mais elle s’en fichait, tout comme de ses traits tirés et des poches sous ses yeux. Elle faisait peur, elle avait l’air d’un zombie, mais peu lui importait. Elle était sauve de ses rêves. Si seulement elle pouvait se mettre à l’abri de ses visions…  

 

De son côté, Ryo avait enchaîné les spectacles et les séances privées comme à son habitude depuis quelques mois. Mais cette journée-ci était spéciale. Le Baiser était exceptionnellement fermé et mis à part une répétition en début d’après-midi, il n’avait aucun devoir ou obligation. Il en avait profité pour se promener le matin dans les rues de Shinjuku et prendre des nouvelles des commerçants et de ses indics. Heureusement pour City Hunter, les yakusa se tenaient à carreaux depuis plusieurs mois et à l’exception que quelques bagarres entre des petits gangs de rues, la vie était paisible ce qui le rassurait beaucoup. Partagé entre le Baiser et le temps qu’il passait avec Kaori, il n’avait plus de temps pour régler les conflits des organisations mafieuses. Vers midi son estomac réclama sa pitance et il s’installa dans un des petits restaurants de la rue commerçante, et à son plus grand plaisir, y rencontra un ancien nettoyeur reconverti. Ils mangèrent ensemble et échangèrent des histoires et des souvenirs « du bon vieux temps ». Quand Ryo remarqua l’heure, il vit que l’après-midi touchait à sa fin. Il avait manqué sa répétition ! Prenant congé, il se dirigea néanmoins vers le cabaret pour se renseigner au cas où il y aurait des changements de dernière minute pour le spectacle du lendemain.  

 

A l’entrée, le gardien de la sécurité lui annonça que Sung avait cherché à le joindre et que ça semblait important. Intrigué, Ryo, caché sous son masque de Bagheera, se dirigea vers le bureau de Sung où il entra après y avoir invité.  

 

« Salut patron ! » lança Ryo joyeusement. « Il parait que tu me cherchais ? »  

 

« Ah, Ryo. Oui, oui, mais c’était pour ton costume. Alors, est-ce qu’il te va, ou est-ce qu’Igor doit faire des retouches ? Si c’est le cas, il vaudrait mieux que tu ailles chez lui tout de suite, tu sais qu’il déteste faire du travail de dernière minute » répondit Sung en tirant une bouffée de son cigare.  

 

« Mon costume ? Mais comment veux-tu que je fasse mon essayage ? Je ne l’ai pas encore reçu ! » répliqua Ryo, contrarié par le ton prit par son employeur.  

 

« Mais qu’est-ce que tu racontes ?! Je te l’ai fais parvenir chez toi ! »  

 

« QUOI !!!! » hurla Ryo en se penchant par-dessus le bureau. « Mais tu es devenu fou ! Kaori est à la maison ! Pourquoi as-tu envoyé ça chez moi ?!? »  

 

« J’ai gardé ton costume toute l’après-midi, mais comme tu n’es pas venu aux répétitions, j’ai pensé que tu étais resté chez toi pour te reposer. J’ai donc envoyé Hayao chez toi en adressant la boîte à ton nom. »  

 

« Mais c’est pas vrai !! » s’écria le nettoyeur en se précipitant vers la porte. « Tu veux ma mort !!! » cria-t-il en s’élançant à toute vitesse à travers les couloirs et ensuite dans les rues de la ville.  

 

 

Pour aider son esprit à se reposer, Kaori avait décidé, un jour où le soleil brillait, d’aller au parc et d’observer les enfants qui y jouaient. Ils étaient trop jeunes et trop petits pour que son esprit les utilise pour ses fantasmes. Du moins, elle espérait que ça serait le cas. Elle était assise sur un banc et profitait du soleil pour se réchauffer un peu le cœur. Le soleil avait toujours l’effet de la réconforter et de chasser ses soucis et elle lui en était reconnaissante. Malheureusement elle ne put en profiter longtemps. Une dizaine de minutes après son arrivée, le soleil se cacha derrière les nuages et ne réapparut plus. Dégoûtée de cette trahison, elle se leva et s’apprêta à rentrer quand quelqu’un s’éclaircit la voix derrière elle. Surprise, elle se retourna et vit un jeune homme d’une vingtaine d’année, un paquet assez volumineux dans les bras.  

 

« Excusez-moi, mademoiselle. Pourriez-vous m’aider s’il vous plait ? Je ne viens pas souvent dans ce quartier, et je me suis perdu » murmura-t-il en baissant les yeux de honte.  

 

Kaori prit pitié de lui. « Bien sûr, jeune homme. Où devez-vous aller ? » répondit-elle de sa voix douce pour le mettre à l’aise.  

 

« Je dois livrer ce paquet dans la rue du Lion Blanc du quartier de Shinjuku. On m’a dit que ce n’était pas loin d’ici, mais je suis complètement désorienté. »  

 

« On peut dire que c’est votre jour de chance alors, j’habite justement dans cette rue » répondit Kaori amusée. C’était la première fois depuis deux semaines qu’elle arrivait à sourire, et ça lui fit du bien. « Si vous le souhaitez, vous pouvez me suivre. C’est par ici » continua-t-elle en montrant l’allée qu’elle allait emprunter.  

 

« Merci, c’est très gentil de votre part » répondit le jeune homme en lui emboîtant le pas.  

 

Tout en marchant Kaori lui indiqua quelques bâtiments et points de repère qui l’aideraient à trouver son chemin de retour sans se perdre à nouveau. Trois minutes plus tard, elle tourna dans sa rue et prit congé du jeune homme qui la remercia profusément pour son aide. Kaori continua son chemin sans réaliser que le jeune homme était toujours derrière elle. Elle s’arrêta à la porte d’entrée de l’immeuble et sortit ses clés de sa poche quand elle entendit quelqu’un. Elle se retourna et tomba nez à nez avec le même jeune homme !  

 

« Vous habitez ici ? » demanda-t-il tout étonné. Surprise, Kaori hocha la tête. « Est-ce que vous connaissez un certain Mr Saeba ? »  

 

« Ryo ?? » balbutia Kaori abasourdie de la série de coïncidence des dernières minutes. « C’est à Ryo que vous devez remettre votre paquet ? »  

 

« En effet oui. Est-ce que je peux vous demander un grand service ? On a oublié de mettre le numéro de l’appartement sur le paquet. Ca vous dérangerait de le lui remettre s’il vous plait, étant donné que vous connaissez ce monsieur ? Je ne voudrais pas déranger tout l’immeuble en allant sonner à toutes les portes… »  

 

Et c’est ainsi que Kaori se retrouva avec un paquet mystérieux destiné à son partenaire. Soudain son instinct de pro se réveilla, malheureusement un peu trop tard. Comment ce jeune homme savait-il où Ryo habitait ? Officiellement l’immeuble était inhabité, et Ryo n’avait pas d’état civil. Il n’y avait donc que Saeko, leurs amis et les yakusa qui savaient où le trouver. A moins que ce ne soit un de leurs clients qui voulait leur faire parvenir quelque chose… Kaori décida de ne pas prendre de risques et descendit le paquet au sous-sol, dans le laboratoire où elle trafiquait ses grenades et autres explosifs. Prenant toutes les précautions que Falcon lui avait apprises, elle ouvrit le paquet. Quelle ne fut pas sa stupéfaction d’y découvrir des vêtements ! Et pas n’importe quoi non plus ! Une panoplie de Zorro pour adulte !! Kaori en tomba à la renverse, tandis que Libellule chevauchant Corbeau et faisant tournoyer un lasso passa devant ses yeux. Mais c’était quoi cette plaisanterie ! Se relevant péniblement elle examina de plus près les vêtements. A peine avait-elle pris la chemise dans ses mains qu’une carte en glissa et tomba sur la table.  

 

VOICI LE COSTUME DU PROCHAIN SPECTACLE POUR LES DERNIERS ESSAYAGES.  

 

Spectacle ?? Quel spectacle ? C’était quoi cette farce ! De plus elle ne voyait absolument Ryo porter ce genre de vêtement ! Il avait d’ailleurs horreur des déguisements et les évitait comme la peste. Ce paquet ne pouvait pas être destiné à son partenaire ! Mais soudain elle se reprit. Non, le Ryo qu’elle connaissait n’aurait jamais mis des habits comme ceux-ci d’autant qu’il était étrange ce déguisement ! Il semblait s’attacher avec des espèces de scratches ! Mais maintenant… Avait-elle d’ailleurs jamais connu Ryo tel qu’il était vraiment ? Qui savait ce qu’il était capable de faire avec son « Chéri » et pour lui… Le cœur lourd elle remonta les escaliers, le paquet sous son bras. Elle venait à peine de refermer la porte de la cave qu’elle entendit quelqu’un accourir à toute vitesse. Elle se retourna et fut surprise de voir Ryo. Avant qu’elle n’eut le temps d’ouvrir la bouche il s’arrêta devant elle et lui arracha le paquet des mains.  

 

« Pardon, ça n’aurait jamais dû arriver ici ça » expliqua-t-il d’une traite avant de tourner les talons et de prendre la fuite à toutes jambes.  

 

Kaori le regarda s’éloigner en clignant des yeux. Elle n’y comprenait plus rien ! Avec tout ce qui lui arrivait en ce moment, il ne manquait plus que son partenaire pète un câble et se prenne pour Zorro ! Elle eut soudain un énorme mal de crâne et monta les escaliers en se tenant la tête, dépitée...  

 

 

[i]Non mais c’est pas possible ! Sung, espèce d’idiot ! Qu’est-ce qui t’a pris triple andouille ! Tu veux ma mort ou quoi ?![/i]  

 

Ryo pestait intérieurement tout en courrant dans les rues de Shinjuku. Arrivé en vue du parc, Ryo ralentit le pas et s’affala sur un banc, complètement épuisé. Il venait de courir un marathon en à peine quinze minutes ! Il n’en pouvait plus ! Il devait reprendre son souffle… Pendant trois jours ça devrait être suffisant. Après une dizaine de minutes, il ouvrit les yeux et regarda le paquet sur ses genoux et là ses yeux s’ouvrirent comme des soucoupes alors qu’un long gémissement ressemblant à « NON » s’échappa de sa gorge. Kaori avait ouvert le colis ! Le cœur de Ryo se glaça d’appréhension. Avait-elle compris qu’il était Bagheera ? Avait-elle compris qu’il la trompait depuis des mois ? Et maintenant… Que devait-il faire ! Devait-il aller tout lui expliquer ? Devait-il faire comme si de rien n’était ? Mais quel emmerdeur ce Sung !!! Après avoir frappé plusieurs fois sur le banc de son poing, Ryo se reprit et examina le paquet de plus près. Il trouva la carte qu’Igor avait ajoutée et il se sentit mieux en la lisant. Il n’y avait nulle part mentionné que c’était pour Bagheera. Il n’y avait non plus aucune indication que le paquet venait du Baiser du Dragon. Ryo lâcha un profond soupir de soulagement. Non, Kaori n’avait aucun élément pour faire le rapprochement avec son alter ego. Au pire elle penserait qu’il avait avec Sherry une relation un peu plus épicée qu’avec ses autres conquêtes, au mieux elle penserait qu’ils allaient à une fête costumée… Il referma son colis et se leva, reprenant le chemin du Baiser à son aise, ses pensées comme toujours tournées vers sa partenaire, repassant en boucle ses instants éphémères passés en compagnie de Bagheera.  

 

Kaori était perplexe et blessée par le comportement de son partenaire dans le hall d’entrée. Il avait été si… sec. C’était comme s’il ne voulait pas qu’elle soit au courant pour le costume qu’il venait de recevoir. Mais pourquoi ? Elle ne comprenait pas… Et à vrai dire, elle n’avait pas envie de chercher à comprendre. Elle était trop fatiguée pour ça… Oserait-elle aller dormir malgré toutes les coïncidences qui étaient arrivées ce jour-là ? Son corps ne lui laissait malheureusement pas le choix. A peine avait-elle refermé la porte que ses yeux se fermèrent d’eux-mêmes. Elle eut juste le temps de s’affaler sur le canapé avant de sombrer dans les bras de Morphée, son sommeil pour une fois libre de tout rêve.  

 

Elle se réveilla le matin suivant, complètement reposée et d’humeur positive pour la première fois depuis plusieurs semaines. S’étirant sensuellement elle se leva et alla prendre sa douche. Après un petit déjeuner copieux elle décida de faire des courses et d’ensuite faire un peu le ménage, une tâche qu’elle avait négligée depuis plusieurs jours. L’après-midi était déjà bien entamé quand elle fut surprise par un coup de téléphone d’Eriko.  

 

« Coucou ma puce !! » s’écria cette dernière toute guillerette. « Tu ne devineras jamais ce que j’ai reçu par la poste aujourd’hui ! »  

 

« Euh… » hésita Kaori. « Une lettre d’amour de ton prétendant ? » demanda-t-elle en la taquinant.  

 

« Sotte ! C’est cent fois mieux que ça ! » réprimanda la styliste. « Imagine-toi que je viens de recevoir une invitation pour deux personnes pour une soirée de charité au Baiser du Dragon ! Devine à qui j’ai pensé en lisant cette invitation… »  

 

« Non !! » s’écria Kaori. « Tu plaisantes !? Tu m’invites à une soirée spéciale ?!? »  

 

« Non, je t’appelle pour dire que j’y vais avec le Père Noël ! Bien sûr que je t’invites ! Alors, est-ce que ça te va ? » ironisa Eriko en s’impatientant un peu.  

 

« Oui… oui bien sûr ! Comment pourrais-je manquer une occasion comme celle-ci ! Quand a-t-elle lieu cette soirée ? »  

 

« C’est là que ça se complique, ma chérie. La soirée a lieu ce soir ! »  

 

« QUOI ! Et tu m’appelles seulement maintenant ?! »  

 

« Je sais, je sais » s’excusa Eriko. « Mais il y a eu un problème à la poste et l’invitation a traîné. On doit être au Baiser à 20h pour le drink d’ouverture. Le spectacle commence à 22h et sera suivi par une réception avec tous les artistes du spectacle. »  

 

« Une réception avec tous… Alors Bagheera sera là aussi ?! » s’écria Kaori voyant enfin la possibilité de s’entretenir avec le stripteaseur et enfin tirer au clair ce qui s’était passé entre eux pendant sa séance privée.  

 

« Je suppose oui » répondit Eriko en se massant légèrement l’oreille pour calmer son tympan. « Je passe te prendre à 19h. Si tu n’es pas prête, tant pis pour toi ! Byeeee !! » Eriko termina la conversation avant que son amie ne la plie de questions auxquelles elle n’avait pas de réponse.  

 

Ne revenant pas de la chance qui s’offrait à elle, Kaori resta clouée sur place pendant une longue minute. Elle sortit finalement de sa stupéfaction et se précipita vers la salle de bain. Elle avait un peu plus de deux heures pour se préparer pour la soirée, et pour Bagheera elle voulait être sur son trente et un. Elle prit donc un bain parfumé mais qui fut trop rapide à son goût. Mais comme elle n’avait pas l’habitude de se pomponner, il valait mieux qu’elle réserve le peu de temps à sa disposition pour se coiffer et se maquiller. Elle passa son armoire au peigne fin et finit par trouver une robe tellement sexy qu’elle n’avait jamais osé la mettre. Mais ce soir… Ce soir elle devait être la seule femme que la Panthère devait voir et la seule à qui il parlerait ! Il le devait ! Elle enfila donc cette fameuse robe sans parvenir à se rappeler qui la lui avait offerte. Puis elle se tourna vers son miroir pour voir ce que ça donnait, si cette toilette avait l’effet escompté. Mon Dieu ! Alors là oui, pas de doute ! C’était même mieux que ce qu’elle avait pensé en choisissant cette tenue. La robe était d’une couleur rouge sombre, presque bordeaux. De nombreuses perles avaient été cousues pour la rendre brillante. Le velours épousait sa silhouette comme une seconde peau. Elle remarqua de suite que la forme de son soutien-gorge se voyait trop tant le tissu était collant. Pour avoir défilé de nombreuses fois pour Eriko, elle savait que cela faisait vraiment mauvais effet. Alors sans la moindre hésitation, elle le retira. Elle posa ses yeux sur ses fesses. Bien, au moins son string, lui, ne se voyait pas. Elle reporta son attention sur l’ensemble de son corps. La robe lui arrivait aux chevilles et tombait légèrement évasée pour ne pas casser l’effet collant du velours. Le décolleté était pigeonnant et montrait la naissance de ses seins. Mais le laisser ainsi faisait vide… Elle ouvrit son coffre à bijoux et en extirpa une parure faite de grena. Elle sourit malgré elle : c’était un cadeau de Ryô. Un cadeau qui lui avait sans doute coûté très cher car il s’agissait là de véritables pierres. Elle ne se serait jamais doutée que ce cadeau si cher à son cœur lui servirait pour séduire un autre homme que lui… Elle mit alors les boucles d’oreilles, le collier et le bracelet. Un coup de brosse dans ses cheveux, un peu de spray pour tenter de les dompter. De toute façon, elle ne pouvait pas faire plus avec ses cheveux, ils étaient bien trop rebelles. Mais Eriko disait toujours que ça lui allait très bien. Et elle lui faisait confiance sur ce plan là. Elle s’empara alors de son nécessaire à maquillage. Elle le terminait juste quand Eriko sonna à la porte. Elle se regarda une dernière fois dans le miroir, stupéfaite du résultat, attrapa son sac et sa veste et descendit les escaliers aussi vite qu’elle le put.  

 

« Wouah ! Eh ben ma chérie ! Si les hommes ne se suicident pas pour toi, je n’y comprendrais plus rien ! » s’écria Eriko en admirant son amie. Kaori était méconnaissable.  

 

« Ne dis pas n’importe quoi… » murmura-t-elle en refermant la porte, cachant ainsi son malaise. Elle avait décidée d’être une femme fatale ce soir, mais ça ne voulait pas dire qu’elle se sentait à l’aise dans ce rôle.  

 

Elles quittèrent l’immeuble et prirent place dans la voiture de la styliste. Celle-ci donna l’adresse à son chauffeur et commença à échanger des commérages et des spéculations avec son amie. Kaori n’écoutait que d’une oreille distraite quels dignitaires seraient présents à la soirée. Elle ne reconnut que le nom du Préfet Nogami et d’un ou deux hommes politiques influents. Les autres lui étaient totalement inconnus. Après une dizaine de minutes le chauffeur les déposa devant l’entrée du Baiser où les journalistes attendaient toutes les célébrités qui avaient été invitées pour la soirée. Après une séance photos obligatoire, les deux femmes entrèrent et furent admises dans une salle de réception où la crème de Tokyo paradait. Eriko fut vite abordée par plusieurs femmes et Kaori prit la fuite avant qu’elle ne soit mêlée à la conversation. Elle prit un verre de champagne qu’un serveur lui présenta, et s’éclipsa dans un recoin de la salle. Après une période qui sembla une éternité à Kaori, on invita tout le monde à prendre place dans la salle pour le début du spectacle. Eriko réapparut aux côtés de son amie et elles se trouvèrent une table pour profiter ensemble du spectacle.  

 

« Mesdames et Messieurs ! Le Baiser du Dragon et ses employés sont fiers et heureux de vous accueillir à cette soirée de gala dédiée à la lutte contre le cancer ! Nous avons l’honneur de vous présenter ce soir tout un spectacle uniquement consacré à la télévision ! Découvrez ou redécouvrez en notre compagnie toutes les séries qui ont bercé votre enfance, votre adolescence ou vos nuits d’adulte ! Et maintenant, pour ouvrir cette soirée qu’on saura inoubliable, veuillez accueillir bien chaleureusement, Zaza !! »  

 

Un cri de guerre déchira le silence qui suivit le discours du présentateur. Surgissant des coulisses, apparut en faisant des dizaines de sauts et de bonds une femme habillée comme Xéna la Guerrière. Kaori nota que le costume de la femme était encore plus suggestif que celui de l’actrice et ne cachait quasiment plus sa poitrine. Elle s’installa confortablement sur sa chaise, et se prépara à attendre l’entrée de Bagheera. D’après le programme, il ne passait qu’en seconde partie du spectacle… Elle allait devoir attendre plus d’une heure avant de le revoir ! Kaori soupira doucement et prit le parti d’endurer les actes des autres artistes.  

 

Après un entre-acte d’un quart d’heure, le show reprit et à la plus grande joie des femmes présentes, il recommença avec Bagheera ! Les lumières se tamisèrent tandis que le cœur de Kaori s’accéléra. Elle était assise sur le bord de son fauteuil et ne quittait pas la scène des yeux, au plus grand amusement d’Eriko qui cachait son sourire derrière sa main. Une musique s’éleva et un spot éclaira un personnage vêtu de noir qui se tenait en plein milieu de celle-ci, le dos au public. Kaori retint son souffle. Bagheera ! Comme s’il avait entendu son appel, ce dernier se retourna et fit face au public en faisant voler sa cape derrière lui, révélant un costume que Kaori reconnut très bien pour l’avoir eu entre les mains le jour d’avant…  

 

[i]Non… Je rêve ! Dites moi que je rêve ! Ce n’est pas possible ! C’est le même costume que j’ai vu hier dans le colis que Ryo m’a arrachée des mains ! J’en mettrais ma main au feu ! Ca ne peut pas être une coïncidence ! Mon Dieu, les scratches ! Mais bien sûr ! Pour faire un strip-tease, les vêtements doivent pouvoir s’ôter sans difficulté ! Mais, je ne comprends pas ! Pourquoi Ryô avait-il en sa possession un costume destiné vraisemblablement à Bagheera ? Je n’y comprends plus rien ! Qu’est-ce… qu’est-ce que ça veut dire !?![/i]  

 

Eriko remarqua de suite l’intérêt que portait Kaori à ce magnifique costume de scène. Il est vrai que le tissu utilisé était d’une grande élégance et qu’il saillait à ravir le magnifique corps de Bagheera. Une incroyable fierté monta en elle et elle ressentit le besoin d’en parler à son amie.  

 

« Je vois que le déguisement de Bagheera te laisse sans voix ! Il y a de quoi ! Figure-toi que le costumier personnel de Bagheera est un de mes disciples ! Il s’appelle Igor Ivgonovitch et il est présent ce soir. Je te le présenterai. »  

 

Kaori en resta sans voix ! Cette soirée ne tournait vraiment pas comme elle le voulait ! Elle perdait pieds face à tous ces éléments qui s’enchaînaient sans qu’elle ne puisse les ordonner dans son esprit…  

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de