Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autori: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 13-10-06

Ultimo aggiornamento: 16-03-07

 

Commenti: 279 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not ...

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   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Capitolo 11 :: Quand Saeko craque

Pubblicato: 22-12-06 - Ultimo aggiornamento: 22-12-06

Commenti: Coucou, nous revoilà pour la maj hebdomadaire. Bon, alors là, nous risquons de nous faire taper sur les doigts avec ce chap car il y aura une séance privée mais sans doute pas avec la personne que vous espériez ! Ne désespérez pas ! Vous vous doutez que nous avons tout prévu et qu'il y a une raison à tout. Une fois de plus, je dois bien indiquer que la scène de danse a été écrite par mon bonsai à moi ! Petite anecdote : j'avais parfaitement la scène devant mes yeux et dans ma tête mais mes petits doigts ne voulaient pas sortir les mots nécessaires ! Alors, un jour alors que je passais un we chez life et bien, je lui ai miné le strip ! Et oui ! Je suis auteur et acteur ! Et je pense que ça à plutôt bien marché ! Donc, bonne lecture et ne nous tapez pas trop ! C'est loin d'être fini. Ah oui, pour le choix de la chanson de ce chap, c'est bien sûr en référence avec la relation que Ryô entretient avec... Bah, vous verrez bien ! Kiss

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Auteur : tamia  

 

Mick était attablé au Cat’s, un café fumant devant lui. Il avait les yeux fixés sur le liquide noir. Mais son regard était complètement dans le vide. Une semaine s’était écoulée depuis « l’incident ». Kazue ne lui avait pas adressé la parole depuis et lui avait également refusé l’accès à leur appartement. Il avait trouvé une valise avec quelques vêtements le lendemain sur le pallier alors qu’il venait retenter sa chance de lui parler. Il avait été obligé de s’installer à l’hôtel, quémandant l’hospitalité de Miki et Umi pour les repas. Il ne savait plus quoi faire d’autant qu’elle avait été très dure avec lui. Ses fesses et les courbatures de son corps le lui rappelaient encore…  

 

Flash back  

Tout le monde était resté sans voix devant la véhémence de Kazue. Il demeurait un silence de plomb dans le café. Même si quelques minutes auparavant, l’hilarité était de mise, la réaction de Kazue avait remis quelque peu les pendules à l’heure ! Jamais personne ne l’avait vue autant déchaînée. Tout le monde savait qu’il fallait avoir beaucoup de caractère pour vivre avec un homme comme Mick (un peu comme Kaori avec Ryô ! Il faut les supporter ces deux-là !) mais en cet instant, il était évident qu’il avait dépassé les limites de la résistance de la pauvre infirmière ! Elle avait ressenti son humiliation comme étant la sienne ! La pauvre risquait de devoir supporter les remarques des gens du quartier : tout le monde savait qu’elle était la compagne « du pantin sans fil » !  

 

Mick, après avoir essuyé les moqueries de ses amis, était sorti à la poursuite de sa chérie. Il ne pouvait pas en rester là… Son excès de fierté lui avait fait peut-être perdre la femme qu’il aimait. Et le pire dans l’histoire, c’est qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Pour une fois, il avait agi seul, sans en parler à son jumeau japonais au préalable !  

 

Mick courait à perdre haleine pour rejoindre Kazue qui, enragée par sa hargne, faisait des enjambées trois fois plus grandes que la normale ! Mais, à force d’efforts herculéens, il parvint à la rattraper devant la porte de leur appartement. Mais, elle claqua si vivement celle-ci, qu’il se la prit en pleine face ! Il y laissa deux ou trois dents et s’écroula au sol. Il faisait peur à voir : le costume sale d’avoir traîner dans une poubelle, l’odeur nauséabonde qui s’en dégageait du fait des résidus d’ordures collés sur lui, le tout associé à sa tête des lendemains de fête un peu trop arrosés… Il s’était relevé péniblement en se massant la nuque. Son regard se perdit dans le vague. Cette fois, la situation était vraiment critique. Il avait dans la bouche un avant goût de défaite : comme s’il avait déjà perdu sa femme. Son discours repassa dans son esprit. Il avait toujours eu de la considération pour elle. Et il l’aimait. Jusqu’à présent, elle avait toujours accepté ses écarts car elle savait qu’elle n’avait rien à craindre. Pourtant, cette fois-ci, elle s’était sentie humiliée de son comportement. Une peur l’avait saisit à la gorge. Il ne voulait pas la perdre… Il avait essayé d’ouvrir la porte mais elle était fermée. Il avait introduit sa clé dans la serrure mais elle avait laissée volontairement la sienne afin qu’il ne puisse rentrer. Il avait alors frappé contre la porte mais personne ne lui avait répondu. Il avait insisté pour finalement tambouriner contre celle-ci.  

 

« _Kazue, ouvre-moi ! S’il te plait, il faut que nous parlions ! Ouvre ! »  

 

Mais seul le silence lui fit écho. Très bien. Il n’allait pas se laisser faire! Il était sorti de son immeuble et avait jeté un rapide coup d’œil sur la façade. Premièrement, essayer d’escalader afin d’atteindre ses fenêtres. Mais comment ? Il remarqua tout d’un coup que la gouttière était maintenue par des arceaux assez grands pour y poser les pieds et grimper. Ni une ni deux, il avait entamé son ascension. Précautionneusement car, mine de rien, c’était une cascade risquée. Il y était presque lorsqu’il sentit soudainement sa mince gouttière vibrer. Il avait levé la tête et avait avisé avec surprise que la jeune femme avait ouvert la fenêtre et que, munie d’un tournevis, elle était en train de consciencieusement dévisser l’arceau qui se trouvait à hauteur de la fenêtre. Les yeux de Mick s’était ouvert d’effroi quand il réalisa que la gouttière commençait à s’écarter du mur et qu’il partait en arrière.  

 

« _Non ma chérie ! Ne fais pas cela ! S’il te plait ! Ca va me faire boboooooooooooooooo… »  

 

Trop tard ! Un grand boom se fit entendre précédé d’un hurlement déchirant ! Le pauvre pervers numéro deux du Japon se retrouvait allongé sur le sol, la dite gouttière le traversant au milieu du corps dans le sens de la longueur. Seuls quelques frémissements des doigts et pieds indiquaient qu’il avait survécu à la chute. Sans même jeté un regard sur lui, Kazue avait refermé la fenêtre.  

 

Mick se sentait totalement cassé ! Il n’aurait jamais cru qu’elle était capable de faire une telle chose ! Le premier moment de surprise passé, les passants avaient repris leur chemin sans plus se soucier de lui. Ils avaient l’habitude des frasques de cet américain ainsi que du gars d’en face ! C’était presque devenu une distraction pour eux ! D’autant que ce dernier était en plus dans le journal ! Mick avait alors repoussé le tuyau de métal, roulé sur le ventre et s’était lentement mis à quatre pattes histoire de s’assurer qu’il était encore en mesure de bouger et que sa colonne vertébrale avait bien encaissé le choc. Une fois debout il fit craquer tout son corps en grimaçant. Parfait, il était toujours entier ! Bien, l’escalade n’avait rien donné mais il ne s’avouait pas vaincu ! Il avait à nouveau pénétré dans l’immeuble mais ne s’était pas arrêter devant sa porte. Il avait poursuivi son chemin jusqu’au toit. Là, il se s’était dirigé vers une petite cachette et en avait sorti une corde ainsi que le matériel nécessaire pour descendre en rappel. Même si ses mains ne fonctionnaient plus comme avant, il n’en restait pas moins un professionnel qui avait envisagé toutes les solutions en cas d’attaque surprise. Il installa sa corde, s’approcha du bord du toit et se lança dans le vide. Ni une ni deux, il avait atteint la fenêtre. Elle était fermée mais il prit la décision de se jeter dedans et de la casser si c’était la seule solution pour pouvoir entrer et parler à sa dulcinée. Il commença à prendre son élan mais fut surprit de voir la fenêtre s’ouvrir. Ah, bien, finalement, elle avait décidé de le laisser entrer ! Enfin elle devenait raisonnable ! Il ouvrit la bouche pour lui parler mais aucun son n’en sortit lorsqu’il avisa ce que Kazue tenait entre ses frêles mains : une énorme cisaille ! Sans la moindre hésitation, elle l’avait placée au niveau de la corde et d’un mouvement sec avait coupé celle-ci toujours sans un regard pour lui ! Un nouveau cri se fit entendre et il toucha lourdement le sol. Il resta ainsi sans bouger pendant au moins 10 minutes. Il avait compris à ce moment-là que pour l’heure, il était inutile d’insister, qu’il valait mieux la laisser un peu tranquille…  

Fin du flash back  

 

Mais voilà, une semaine s’était écoulée et elle n’avait pas décolérée. Il avait tenté de la rejoindre chez le Doc mais ce dernier avait fait barrage en lui indiquant qu’il devait la laisser, qu’elle ne voulait pas le voir. Aussitôt, Mick comprit que le vieux lui cachait quelque chose. Son regard triste le lui avait fait comprendre et le médecin n’avait pas hésité à lui dire qu’il s’était conduit comme le dernier des imbéciles à un moment où il ne fallait pas ! Et l’avait planté là comme un idiot, lui refermant lui aussi la porte au nez ! Et depuis, il se faisait un sang d’encre. Qu’avait-il voulu lui faire comprendre ?…  

Il soupira. La seule chose positive qui était ressortie de tout cela, c’était que ses amis ne lui avaient pas remis sa bêtise sur le plat ! Il était suffisamment puni comme ça !… Mais pour l’heure, une seule question occupait son esprit : que faire ?…  

 

 

Ryô posa son sac dans sa loge. Sung leva un sourcil interrogateur. C’était quoi ce sac ? Il avait pourtant tout son nécessaire au club ? La curiosité le piqua. Mais il connaissait suffisamment Ryô pour savoir qu’il fallait éviter de lui poser des questions trop directes. Il fallait se montrer subtil avec lui. Aussi, engagea t-il la conversation sur un autre sujet en se promettant de trouver un moment pour placer sa question mine de rien.  

« _Et bien, je crois que j’ai bien fait de d’ordonner un peu de repos. Tu as vraiment bonne mine ! Et ça me réjouit ! Tu vas pouvoir reprendre le travail avec entrain !  

_Ouaip ! Avec entrain, marmonna t-il. Tu sais très bien que je fais cela par obligation ! Dis-moi plutôt ce que tu as manigancé ?  

_Que veux-tu dire ?  

_La semaine dernière tu m’as dit avoir trouvé une solution qui me permettrait de rembourser mes dettes plus vite. Je suis tout ouie !  

_Ah ! Ca ! Et bien oui, en effet, j’ai peut-être trouvé une solution. A savoir si tu vas l’accepter, c’est une autre histoire. Mais, au fait, je t’en ai déjà touché un mot la semaine dernière !  

_Ah oui ? Euh, tu sais, j’étais légèrement HS et, je ne m’en souviens pas ! Tu me rafraîchis la mémoire, fit-il avec sa tête d’abruti. »  

Sung soupira et leva les yeux au ciel. Ca allait devenir une habitude de devoir lui rafraîchir la mémoire…  

« _Et bien, figure-toi que l’on m’a fait une proposition te concernant la semaine dernière. Une des clientes est venue me trouver pour me demander quel serait mon prix pour quelques minutes passées en tête-à-tête avec toi ! »  

Sung eut un large sourire tandis que le visage de Ryô se décomposait. Avait-il bien compris ?… Il s’approcha alors lentement de « son patron » avec sa tête des mauvais jours. Sung ne comprit pas le regard noir qu’il lui lança mais fut vite éclairé par les mots de Ryô.  

« _Sung, ai-je bien compris ce que tu viens de me dire ? Serais-tu en train de me demander de jouer « les poules de luxe » ? Tu es en train de me parler de prostitution ? »  

Une goutte de sueur glissa sur le front de Sung. Il réalisait seulement maintenant que ses mots prêtaient à confusion. Et contre toute attente, le masque de pervers apparut et il saisit les mains de Sung, les secouant énergiquement.  

« _D’accord ! Je signe où ? »  

Sung en tomba à la renverse et fut assommé par un corbeau en porte-jarretelles ! Il se releva et flanqua un bon coup sur la tête de sa star qui en tomba sur les fesses.  

« _Non mais ça ne va pas dans ta tête !! Je dirige un établissement honorable, moi ! Pas une maison de passe !! Je me doute que cette option doit être plus qu’attrayante pour toi mais si tu veux faire le tapin, loue-toi un morceau de trottoir ! Tu es désespérant ! Je te parlais de séances de strip privées ! Une cliente m’a proposé très cher pour être la seule à profiter du spectacle ! Juste elle et toi dans une pièce ! J’ai fait une petite enquête marketing et il s’est avéré que beaucoup de femmes étaient prêtes à payer le prix fort ! Mais qu’est-ce qui m’a flanqué un obsédé pareil !! »  

Ryô se leva en bougonnant. Lui qui pensait avoir trouvé le parfait filon… Enfin, ça ne faisait qu’une désillusion de plus. Et puis, il reprit son sérieux.  

« _Elle paierait vraiment cher ?  

_Oui. 70 000 Yens par séance. Ce qui fait que tu serais libéré de ton contrat dans 3 mois au lieu de 6. Qu’en dis-tu ?  

_Ce que j’en dis ? Tu sais parfaitement que c’est une situation difficile et compliquée pour moi. Alors si je peux diminuer ma peine, c’est OK pour moi. Au point où j’en suis, ça ne fera pas une grande différence que je me déshabille devant une seule femme ! Je fais déjà participer les clientes sur scène, je ferai la même chose en privé ! Ca pourrait même être bien, ajouta t-il, un peu de bave au coin des lèvres… »  

Sung se prit la tête entre les mains. Il avait peut-être eu tort de lui faire cette proposition. Il allait détruire la réputation de son club ! Mais maintenant qu’il lui avait soumis cette idée, il ne pouvait pas revenir dessus.  

« _Très bien, je vais mettre cela en place. Et je pense que nous pourrons mettre ce nouveau show en route dès la semaine prochaine.  

_Bien.  

_C’est quoi ce sac ? Tu as reçu un nouveau costume ? Montre pour voir. »  

Et Sung s’empara du sac avant que Ryô ne puisse dire quoi que ce soit et découvrit les effets personnels de ce dernier.  

« _Mais ? C’est quoi cela ? Tu pars en voyage ? Sans me l’avoir dit ? »  

Il vit alors l’homme soupirer et se fermer. Il savait qu’il valait mieux se taire mais passa outre la limite.  

« _Ca va si mal que ça avec ta partenaire ?  

_Disons que pour les nécessités de mon « autre boulot », j’ai dû un peu arranger la réalité. Il faut que je passe quelques jours hors de chez nous.  

_Ah, je vois…  

_Non ! Tu ne vois rien, ajouta t-il en colère. Bon, je vais répéter. Une semaine sans rien faire, j’ai besoin de m’entraîner. »  

C’est ainsi que la conversation fut close et la nouvelle carrière de Bagheera lancée…  

 

Une semaine plus tard  

 

Reika poussa la porte du café et lança un joyeux bonjour. Elle remarqua vite sa sœur accoudée au bar sirotant un café tout en discutant avec Miki. Elle s’installa à côté de Saeko, notant au passage que celle-ci ne semblait pas être en grande forme, et commanda un jus d’orange que Miki s’empressa de lui servir. Cette dernière remarqua tout de suite la joie de Reika.  

« _Dis-moi, tu m’as l’air plutôt en forme ce matin. Que t’arrive t-il ?  

_Ce qui m’arrive ? Ah Miki, hier, j’ai assisté à un spectacle ! Waouh ! Cela fait quelque temps que j’en ai entendu parlé par le biais d’une amie mais j’étais débordée de travail et je n’ai pu y aller qu’hier soir. Mais alors, ça en valait vraiment la peine ! »  

Ce débordement d’énergie intrigua Saeko.  

« _Qu’as-tu donc vu comme spectacle pour te mettre dans un tel état d’excitation ?  

_Du strip-tease ma chérie ! De strip-tease ! C’était la première fois de ma vie que j’étais aussi excitée à regarder un homme se déshabiller… »  

Des petits cœurs roses apparurent dans le regard de la jeune femme.  

« _Laisse-moi deviner, enchaîna Miki, tu es allée voir Bagheera, c’est cela ?  

_Oui ! Comment le sais-tu ? Tu y es déjà allée ?  

_Oh que oui alors ! Il est sublime hein ?  

_Sublime ? Génialissime tu veux dire !! Quel corps ! Quelle souplesse ! C’est un Dieu, je n’arrive pas à m’en remettre, conclut-elle. »  

Miki et Reika joignirent leurs mains et se mirent à sautiller sur place comme des gamines devant la mine effarée de Saeko.  

« _Attend ! Tu es allée voir un spectacle de strip-tease, s’offusqua Saeko. Mais c’est pas vrai ! Ryô et Mick déteignent sur toi ma parole ! Imagine un peu le scandale si quelqu’un t’a vue dans ce lieu de perdition ! Tu n’es pas n’importe qui !  

_Non mais écoutez-là celle-la ! Vas-y, joue ta mijaurée ! Nous avons devant nous une connaisseuse de la manipulation masculine et voilà qu’elle va me jouer une scène parce que je suis allée voir un spectacle de strip-tease ! Si tu avais vu le nombre de « femmes du monde » présentes hier soir tu en tomberais de ta chaise ! Je pourrais faire chanter beaucoup des connaissances de papa et maman ! Et puis c’est un vrai spectacle ! Rien à voir avec les cabarets de bas étages ! Et je suis persuadée que toi aussi tu serais folle de lui si tu le voyais ! Tu n’échapperais pas à la règle ! Ce gars est devenu une vraie légende !  

_Certainement pas ! Je ne vois pas l’intérêt à baver sur un gars qui se trémousse à moitié nu sur une scène ! Et puis, je déteste le clinquant ! Si un homme doit se déshabiller devant moi, autant que ce ne soit rien que pour moi !  

_Ah Saeko ! Tu ne sais pas de quoi tu parles, ajouta Miki. Parfois l’anticipation, juste le fait de rêver est bien plus agréable ! Regarde-moi, je suis une femme mariée, heureuse et comblée et pourtant, j’ai ressenti un de ces effets devant lui !  

_Vous êtes bien faible les filles, vraiment, murmura Saeko, limite désolée pour sa sœur et son amie. »  

Reika n’apprécia pas cette dernière remarque.  

« _Ok ! Je parie que tu seras aussi « faible » que nous devant lui ! Je parie que tu ne pourras plus te passer de lui une fois que tu l’auras vu ! J’ai ma petite idée pour te prouver mes dires ! Alors, tu acceptes ou tu te dégonfles ?  

_Moi ? Me dégonfler, s’offusqua le grand lieutenant, jamais ! Ok ! Pari tenu !  

_Parfait ! Ne bouge pas de là ! Je reviens dans une demi-heure ! »  

Et elle sortit en trombe du café devant les yeux éberlués de Miki et Saeko.  

 

Une demi-heure plus tard, Reika était de retour et tendit une petite feuille à sa sœur.  

« _Sois au Baiser de Dragon la semaine prochaine, tu as rendez-vous mercredi à 0h30 ! Et on verra si tu sauras rester stoïque ! Reste plus qu’à trouver l’enjeu du pari ! Voyons voir… Alors si je gagne… Et bien, disons que tu m’avoueras enfin si oui ou non tu as eu une aventure avec Ryô ! »  

Le visage de Saeko se ferma mais comme elle était persuadée de gagner, elle accepta.  

« _Mais comme c’est moi qui gagnerais, fit-elle arrogante, et comme je désire avoir la paix sur ce sujet, plus jamais tu ne m’interrogeras sur mon passé avec Ryô ! Ok ?  

_Ok ! »  

C’est ainsi que la pari fut accepté…  

 

Le mercredi de la semaine d’après, 0h15  

 

Saeko arriva devant le Baiser du Dragon. Une centaine de libellules tomba sur elle lorsqu’elle avisa la queue devant la porte de l’établissement. Il y avait des dizaines et des dizaines de femmes qui se pressaient, se bousculaient pour tenter de se frayer un chemin jusqu’à la porte. Elle n’avait jamais vu une chose pareille ! Toutes ces femmes amassées comme des sardines dans une boîte pour voir un homme ! Soudainement, elle eut très peur de perdre son pari ! Aux vues du nombre de bonnes femmes qui espéraient entrer dans le club… Mais comment atteindre la porte ? Elle avait un rendez-vous mais elle n’arriverait jamais à arriver jusqu’à l’entrée ! Que faire ?… Elle eut envie de faire demi-tour et de dire à sa sœur qu’elle n’avait pu atteindre la porte mais elle se retint en songeant que celle-ci prendrait cela comme un échec au pari ! Donc, elle décida de faire un abus d’autorité. Elle sortit sa carte de police.  

« _Laissez-moi passer, écartez-vous ! Police ! »  

Il lui fallut quand même 10 minutes avant d’atteindre son but. C’est à ce moment qu’un homme apparut.  

« _Mesdames, je suis désolé, mais c’est terminé pour aujourd’hui ! Le dernier spectacle sur scène de Bagheera est terminé et à présent, il a commencé ses séances privées ! Comme vous le savez, depuis maintenant deux semaines, vous avez la possibilité d’avoir Bagheera pour vous seules le temps d’une chanson. Il vous faut prendre rendez-vous. Mais son carnet de bal se remplit vite alors il faut être rapide ou l’attente se fera longue ! Bonne soirée à toutes et revenez demain ! »  

Saeko n’en revenait pas ! Des séances de strip-tease privées ! Et c’est à ce moment que ça lui fit tilt ! Elle, elle avait rendez-vous ! Sa sœur lui avait « offert » une séance en tête-à-tête avec le strip-teaseur…  

Comme un automate, elle s’approcha du videur et l’appela. Comme la foule commençait seulement à se disperser, et qu’elle avait proclamé haut et fort « police », elle ne voulait pas que l’on sache pourquoi elle était là. Alors elle murmura au videur qu’elle avait un rendez-vous. Ce dernier connaissant bien son métier la fit entrer et une hôtesse lui demanda de patienter quelques instants. Elle revint quelques minutes plus tard et la dirigea vers une petite pièce aux murs tapissés de velours beige et dont le sol était recouvert d’une épaisse moquette chocolat. Il y avait deux chaises ainsi qu’un petit sofa de couleur crème. Il y avait trois miroirs de grande taille. La lumière était tamisée et sur le plafond, elle pouvait voir les baffles. Elle inspira. Jamais elle ne donnerait satisfaction à Reika…  

 

Loge de Bagheera, 0H20  

Bagheera sortait de sa douche au moment où son patron entrait. Il faisait tellement chaud dans les petites pièces préparées pour les séances qu’il lui fallait se rafraîchir entre chaque cliente.  

« _Comment te sens-tu ce soir Bagheera, demanda Sung. Pas trop fatigué avec ce travail supplémentaire ?  

_Ca va, je prends le rythme.  

_Déjà deux semaines et tu vois ton succès ! Qui aurait pu prédire, il y a quelques mois, à quel point tu pouvais déchaîner les foules !  

_Quoi ? Tu en doutais ! Ma réputation me précédait pourtant ! Je les faisais déjà toutes craquer !  

_Oui, si tu le dis, fit Sung, désabusé.  

_Bon, je viens de finir avec une cliente. J’en ai combien encore ?  

_Il t’en reste une.  

_Ok, c’est quoi la chanson prévue ?  

_Macho man.  

_Macho man ?… Génial… Bon, alors, comment s’habillerait un « macho man » ?… Voilà, j’ai ce qu’il faut… Elle est dans quelle salle ?  

_La une.  

_Bon, j’y vais. Je ne veux pas m’éterniser. J’ai envie de rentrer chez moi rapidement. C’est parti ! »  

Il enfila sa cagoule de panthère et calmement, prit la direction de la dite salle. Et au détour d’un couloir, juste avant la dernière ligne droite, il vit une personne qu’il n’aurait jamais imaginée voir ici ! Il se cacha derrière le mur et attrapa Sung au passage.  

« _C’est elle ma dernière cliente ? Tu sais qui c’est au moins ?  

_Oui, elle s’appelle Saeko Nogami. Pourquoi cette question ?  

_Mais enfin ! Cette femme est flic ! Et pas n’importe quel flic ! Elle est lieutenant et en plus, elle est la fille du préfet de police ! Et je te signale au passage que je suis recherché par les flics ! Si elle me reconnaît, je suis fait ! »  

Ryo avait pris « inspectrice de police » comme excuse, bien qu’il savait que jamais Saeko ne le livrerait à la justice. Par contre ce qu’il craignait, c’est qu’elle le reconnaisse et qu’elle ébruite la nouvelle. Il espérait du fond du cœur que Sung annule sa dernière séance et qu’il n’ait pas à voir Saeko.  

« _Triple idiot, fit Sung en lui retournant une claque sur le crâne, dis-moi un peu comment elle pourrait te reconnaître, hein ? Elle n’a pas de rayon X à la place des yeux pour traverser ton masque et voir ton visage ! Tu es Bagheera !  

_Ah oui, c’est vrai ! J’ai paniqué pour rien, ah ah ah, fit-il d’un air idiot. »  

A cet instant, une idée germa dans son esprit et un sourire diabolique apparut sur les lèvres de l’homme. Saeko était ici ! Elle venait voir danser Bagheera sans se douter un seul instant de qui il était… Son cerveau passa en mode ordinateur. Cela faisait des années qu’elle le repoussait, qu’elle le roulait et qu’elle refusait de lui payer ses dettes ! Elle le manipulait et il n’en retirait jamais rien ! Mais il tenait peut-être là sa revanche ? Depuis qu’il travaillait au Baiser, il savait qu’il avait tout ce qu’il fallait pour faire craquer les femmes (même s’il n’en avait jamais douté lol). Il n’avait jamais vu Saeko craquer devant quoi que ce soit. Même à la mort d’Hide elle était restée fière. Alors, s’il pouvait la faire craquer ne serait-ce qu’une fois ?…  

« _Sung, va dire au DJ que je veux changer la musique. Je sais qu’il a du Salt & Peper ! Demande lui de passer « Let’s talk about sex » au lieu de « Macho man » !  

_Pourquoi ?  

_Pose pas de question ! Fais-le, c’est tout !  

_D’accord, d’accord ! Faut pas t’énerver ! »  

Ryô reprit son sérieux. « A nous deux lieutenant Nogami… »  

 

Saeko s’était assise en attendant de voir à quoi ressemblait ce gars. Certainement un playboy de pacotille ! Elle s’était installée sur le sofa, les bras sur la poitrine, les jambes croisées. La fente de sa jupe dévoilant presque tout. Elle avait pris cette pose provocatrice pour lui montrer qu’elle n’était pas impressionnée et que ça serait lui qui en redemanderait ! Soudain elle entendit la poignée tourner puis la porte s’ouvrir. Elle vit un homme entrer mais n’aperçut que son dos car il s’était tourné pour refermer la porte…à clé… Saeko leva un sourcil de surprise à ce geste avant de reporter son attention sur l’homme. Il portait un jeans qui moulait ses fesses que Saeko devina fermes et musclées et une chemise blanche plutôt ample. Puis, lentement, il se tourna vers elle. Saeko eut un choc en voyant que son visage était entièrement recouvert d’un masque de panthère. Elle ne s’attendait pas à cette vision ! Elle décroisa les bras et les jambes et ouvrit la bouche de saisissement. Ce masque était tellement parfait qu’on croirait qu’il était mi-homme mi-panthère… Reika s’était bien gardée de la préparer à cette vision ! Son cœur en rata un battement. Et là, face à lui, elle constata que les premiers boutons de sa chemise étaient ôtés, dévoilant ainsi une bonne partie de son torse sur lequel pendait une chaîne en or. Elle releva la tête et croisa son regard. L’éclat de ses yeux était noir comme la nuit. Un regard envoûtant et terriblement sensuel, prédateur qui la fit se sentir proie pour la première fois de sa vie… (ndt : tout ceci signifie que s’il le voulait vraiment, il pourrait mettre dans son lit toutes les femmes qu’il désire ! Y compris Saeko ! ). Elle vit ces iris si flamboyants glisser le long de son corps avec gourmandise. Jamais aucun homme ne l’avait déshabillée ainsi des yeux. Elle se sentit soudainement différente, comme convoitée enfin pour ce qu’elle était vraiment, parce qu’elle était une femme et non la fille du préfet. Il lui sourit et s’approcha d’elle.  

 

Il lui tendit une main qu’elle accepta presque malgré elle et, l’obligeant à se lever, l’installa sur une des chaises. Il lui caressa la joue gauche du bout des doigts, lui fit un clin d’oeil, puis s’éloigna de quelques pas. Soudainement, des mots envahirent la salle. A la première note, Bagheera baissa la tête puis la releva d’un coup, plongeant son regard perçant et envoûtant dans celui de sa cliente, l’hypnotisant tel un serpent. Ecartant un peu les pieds, il chercha son équilibre tandis qu’il fit rouler ses épaules, exposant un à un les muscles de sa poitrine que Saeko pouvait apercevoir par l’ouverture de la chemise de la Panthère. Il continua son mouvement ondulatoire en le propageant vers son torse et son bassin, rapprochant et éloignant ce dernier du visage de la femme. Le regard de Saeko avait migré du visage de Bagheera, suivant le mouvement du corps de celui-ci avant de s’immobiliser sur ce bas-ventre qui était si étroitement moulé par son jeans que l’inspectrice n’eut aucun besoin de faire appel à son imagination pour visualiser « l’équipement » que l’homme devait posséder. Elle déglutit difficilement  

 

N’arrêtant pas sa danse, Ryo leva les bras et fit glisser ses mains le long de ses hanches avant de remonter vers son ventre, son torse, sa poitrine où il fit sensuellement glisser ses doigts sous le tissu. Bougeant ses mains de gauche à droite, il entraîna le haut de sa chemise, dévoilant à chaque mouvement un peu plus de sa poitrine, avant de finalement attraper les deux côtés. D’un petit coup sec, il fit sauter les quelques boutons restants, révélant ses abdominaux sculptés à la vue de la femme dont la mâchoire s’était légèrement ouverte.  

 

Profitant du refrain, Ryo fit quelques pas de danse qui le menèrent aux côtés de Saeko, immobilisée sur sa chaise. Fléchant les genoux et roulant ses épaules, il commença à se baisser tout en frottant périodiquement une partie de son corps à l’épaule et au bras de sa cliente. Avant que Saeko n’eut le temps de réagir, il pivota sur lui-même pour se retrouver derrière elle. Se penchant en avant il expira lentement son souffle chaud dans la nuque de la femme qui en frissonna de plaisir. Se rapprochant encore un peu plus, Ryo effleura des lèvres le lobe de l’oreille droite avant d’y déposer un baiser aérien pour ensuite se relever et de pirouetter une nouvelle fois pour reprendre sa place devant l’inspectrice.  

 

Parvenant finalement à réagir, Saeko leva les mains. Les yeux grands ouverts, haletant légèrement, elle commença à se lever, les mains tendues vers la chemise de Bagheera qu’elle désirait enlever elle-même pour admirer ce que ses yeux lui avaient laissée entrevoir. Mais exécutant un chassé-croisé rapide, Bagheera tournoya deux-trois fois sur lui-même, avant de s’arrêter et de lever un doigt. Secouant lentement celui-ci de gauche à droite, il indiqua avec un sourire narquois qu’elle n’en avait pas le droit. De ce même doigt il toucha le front de Saeko, et exerçant un peu de force, invita celle-ci à reprendre sa place. Saeko tomba en arrière, les yeux toujours rivés sur le stripteaseur, ne le quittant pas un instant du regard mais frustrée de ne pouvoir le toucher.  

 

Satisfait de ce premier dérapage de la « femme de fer », Ryo reprit son acte. Faisant demi-tour, il présenta son dos et ses fesses moulées pour inspection. Tout en jouant du bassin il fit lentement glisser le tissu de la chemise des épaules, dénudant d’abord l’une puis l’autre, pour finalement les dévoiler toutes les deux ainsi qu’une partie de son dos. Il tourna légèrement la tête et jeta un coup d’œil en direction de l’inspectrice.  

 

Saeko ne parvenait pas à décoller son regard du corps du stripteaseur. Elle était venue ici à contre cœur mais dans le but de prouver à sa peste de petite sœur qu’elle n’était pas faite dans le même bois qu’elle. Que elle, elle ne laisserait jamais un homme la manipuler. Elle était la seule à avoir le droit de faire une telle chose. Et voilà qu’elle était totalement incapable d’ignorer le puissant magnétisme de cet homme-panthère. Une seule idée résonnait en elle : le toucher. Elle ne voulait pas perdre de temps à le laisser se dévoiler au son de cette chanson qui était un véritable appel au péché. Elle devinait parfaitement la splendeur de son corps d’apollon. Alors pourquoi faire traîner inutilement les choses en longueur ? Qu’il se déshabille de suite ! Et ensuite… Ensuite quoi ?... Le cours de ses pensées venait totalement de lui échapper. Que ferait-elle ? Elle n’allait tout de même pas se jeter sur lui comme une bête ! Elle ne donnerait pas cette satisfaction à Reika ! Et elle était Saeko Nogami ! Jamais un homme ne prendrait le dessus sur elle ! Plus jamais… Mais ces épaules d’une musculature parfaite la chauffèrent tant qu’elle sentit ses résolutions fondre comme neige au soleil. Non, il ne fallait pas, elle devait résister. Elle ne devait plus tenter de poser les mains sur lui. Il fallait qu’elle se reprenne…  

 

Jubilant de voir Saeko dans cet état, il décida de lui porter son premier coup. Effectuant un nouveau chassé-croisé, il se repositionna devant elle tout en faisant glisser sa chemise le long de ses bras. Avant qu’elle ne tombe à terre, il rattrapa une manche puis l’autre et ramena le vêtement devant lui, tendu, le frottant contre son torse. D’un geste vif, il plaça le tissu autour des épaules de Saeko caressant le dos de la jeune femme avec cette dernière avant de lentement tirer dessus, obligeant la belle inspectrice à se lever si elle ne voulait pas se retrouver par terre. Les effluves boisées du parfum de la Panthère vinrent chatouiller les narines de l’inspectrice lui procurant une sensation de vertige. Il sentait la nature sauvage et indomptable. Subjuguée, Saeko se leva et, entraînée par la chemise et la volonté de Bagheera, se retrouva collée contre la poitrine de l’homme-félin, les mains à plat sur ses pectoraux dessinés. Celui-ci baissa son regard de braise envoûtant qui coupa le souffle de la femme. Il approcha son visage du sien et effleura du bout des lèvres la joue de sa cliente avant de faire un pas de côté, et d’un coup de bassin inattendu, de la renvoyer doucement s’asseoir sur sa chaise.  

 

Seule le sens inné de l’équilibre de Saeko la garda sur sa chaise. Ce contact rapproché, ce corps à corps bien trop bref, avait ébranlé profondément ses résolutions de rester stoïque face à l’adversaire. A peine avait-elle senti sa peau chaude, que son cœur s’était mis à battre la chamade tandis que la température interne de son corps connaissait une canicule. La réaction de ce dernier avait été tellement violente qu’elle en avait été figée sur place, incapable de réagir. Incapable de dire ou faire quoi que se soit, même quand elle avait vu ce visage recouvert de soie s’approcher du sien. Quand il avait effleuré de ses lèvres sa joue, elle avait été tiraillée entre la colère et le désir de crier à plein poumons qu’il n’était qu’un malotru, et d’un autre côté… D’un autre côté elle avait été saisie d’une envie bestiale de glisser ses mains derrière sa nuque et de l’attirer vers elle, avant de l’entraîner vers le canapé moelleux juste derrière eux. Là elle se serait débrouillée pour se trouver sur lui, le chevauchant et le surplombant, le clouant sur place avec son regard de prédateur affamé, avant de… Avant de prouver à Reika et à toute ta famille que tu n’es qu’une fille débauchée qui ne pense qu’à une seule et unique chose ?! Reprend-toi bon sang ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu ne connais même pas cet homme ! Et tu voudrais te jeter sur lui comme un chien qui trouve un os dans la rue ?! Mais ça va pas bien dans la tête !! Tu es policière, inspectrice de police ! Tu as fais face à bien plus difficile et dangereux qu’une séance de strip, et ce plus d’une fois ! Alors arrête de lui baver dessus comme une lycéenne qui n’a jamais eu de copain, et comporte-toi comme la dame de fer que tu es !  

 

Ryo avait observé de très près la réaction de l’inspectrice pendant les quelques secondes qui suivirent sa première attaque. Et il ne fut pas déçu. Il connaissait trop bien les flammes du désir pour pouvoir les reconnaître dans le regard de quelqu’un d’autre. Et ce qu’il voyait dans le regard de Saeko lui attribuait le premier point de match. Il avait réussi son coup, il avait réussi à percer l’armure de glace et d’indifférence qui régnait autour de l’inspectrice. Mais avant qu’il ne puisse réagir à cette ouverture, il vit un changement dans son comportement qui ne présageait rien de bon. Son dos s’était raidi, ses mains s’étaient crispées sur sa chaise au point d’en être devenues blanches, alors que son visage s’était refermé tel une huître. Elle passait répétitivement sa langue sur ses lèvres tandis que ses pupilles se dilataient et se contractaient constamment. Pour ceux qui la connaissait, c’était le signe d’un grand stress. Saeko ne résistait pas, apparemment, aussi facilement à son charme qu’elle ne l’avait cru : il était temps de passer aux choses sérieuses.  

 

A peine quelques dixième de secondes s’étaient écoulés depuis son dernier mouvement, et sans rater un pas, il enchaîna sa danse. Torse nu, il fit glisser ses mains de sa nuque vers ses fesses, caressant au passage ses abdominaux et ses pectoraux. Arrivé sur ses deux rondeurs, il tournoya pour présenter celles-ci à sa cliente, et continua à faire glisser ses mains vers ses cuisses pour ensuite remonter jusqu’à son bassin. Habillement il plongea ses mains dans son pantalon, et d’un coup sec arracha celui-ci de ses jambes, révélant un boxer moulant du même tissu et aux mêmes couleurs que son masque. Ryo remercia à cet instant Vlad et ses amis, car sans eux et leurs idées, il n’aurait jamais trouvé un moyen pour camoufler toutes les cicatrices qui ornaient son corps, et que l’inspectrice n’aurait eu aucun mal à identifier. Elle n’aurait peut-être pas immédiatement deviné qui se cachait sous le masque de Bagheera, mais une cicatrice faite par balle restait une cicatrice faite par balle, et il y avait peu de personnes n’appartenant pas au milieu qui en possèdent autant que lui. A peine les aurait-elle vues, qu’elle l’aurait arrêté et entraîné au poste de police le plus proche pour un interrogatoire. Mais là maintenant il était en sécurité et il n’avait rien à craindre. Sauf peut-être un assaut physique de la part d’une femme hystérique de désir pour lui ! Virevoltant avec grâce sur la pointe des pieds, il fit à nouveau face à Saeko et eut la grande satisfaction de la voir déglutir, les yeux rivés sur ses attributs que son boxer recouvrait mais ne cachait point.  

 

Malgré toute sa volonté, Saeko n’arrivait pas à rester de marbre devant le corps divin de Bagheera. Si elle n’était pas crispée sur sa chaise, elle se serait précipitée sur lui dès cet instant. Elle ne savait d’ailleurs pas ce qui la retenait. Elle n’avait qu’à relaxer ses mains pour qu’elle lâche prise… Alors pourquoi n’y arrivait-elle pas ? C’était pourtant si simple, si simple que n’importe qui le faisait des centaines de fois par jour. Et pourtant, elle n’y arrivait pas. C’était comme si quelque chose la retenait, l’empêchait de faire ce qu’elle voulait, ce qu’elle désirait. Et ce n’était pas sa volonté ! Ni son corps. Tous deux lui criaient, non, hurlaient, de se jeter sur lui et de le dévorer tout cru. Alors quoi ? A ce moment là elle croisa le regard de Bagheera et une image venue de plus profond de son cœur se superposa sur le masque de félin. Son cœur s’arrêta de battre. Elle n’arrivait pas à bouger car elle n’avait jamais ressenti cet urgent désir que pour un seul homme. Et qu’elle en avait presque oublié la sensation…  

 

Ryo venait d’entamer les derniers pas de son strip, mais au moment où il refit face à Saeko il fut stupéfait de constater qu’une larme coulait le long de la joue de l’inspectrice. Il n’y avait plus aucune flamme de désir qui animait son regard. Celui-ci était au contraire inerte et submergé par la tristesse et la douleur. Mais pourquoi ?!? Qu’avait-il fait ? Que s’était-il passé pendant ces quelques instants où il avait le dos tourné ? Ryo se débrouilla pour terminer sa danse à genoux, recroquevillé sur lui-même, les bras le long de ses jambes. Il attendit quelques instants, mais Saeko ne donna aucune réaction qu’elle était consciente de ce qui se passait autour d’elle. Il sentit l’appréhension s’emparer de son estomac et se propager dans tout son corps. Qu’est-ce qu’il lui arrivait, bon sang ?! Le spectacle lui avait pourtant plu, c’était indéniable ! Alors pourquoi cette détresse dans ses prunelles ? Saeko n’était pas du genre à pleurer sans bouger. Alors pourquoi ne réagissait-elle pas !?…  

 

« Hideyuki… » murmura-t-elle soudainement, sa voix à peine audible et enrouée par l’émotion.  

 

 


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