Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autori: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 13-10-06

Ultimo aggiornamento: 16-03-07

 

Commenti: 279 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Capitolo 14 :: L'obsession de Kaori

Pubblicato: 19-01-07 - Ultimo aggiornamento: 19-01-07

Commenti: Coucou mes gens ! Voilà un petit moment que je n'avais pas majé laissant cela au bons soins de mon associée ! Mais me revoilà pour la suite. Et oui, nous voilà arrivées au chapitre 14 qui vous réserve une petite surprise mais... Parce que oui, bien sûr, il y a un mais ! Je sens que vous allez encore nous détester ! Merci pour les reviews postées, ça nous fait chaud au coeur. Et ça nous motive pour écrire car il nous restait quelques chapitres à mettre en mots. Et nous avons presque fini. Donc, soyez rassurés, il n'y aura pas d'interruption des maj. Donc, pour l'heure, je vous laisse à votre lecture. Et sachez que j'ai tenue jusque minuit pour majer alors que je ne rêvais que d'une seule chose : la chaleur douillette de mon lit ! Et de ma piejina ! Laissez-nous vos impressions. Bonne lecture. Kiss à tous

 


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Auteur Tamia  

 

Kaori savait à présent très bien ce qu’elle voulait, ce qu’elle désirait. Elle voulait Bagheera. Elle le voulait comme elle n’avait jamais désiré un homme. Et à en juger par la bosse qu’elle sentait contre son ventre, cette envie était mutuelle. Se sentir désirée pour la premières fois de sa vie la grisa davantage. Ses mains glissèrent vers la ceinture du pantalon. Lui, il savait très bien que s’ils continuaient sur ce chemin, ils termineraient la chanson sur la moquette, à l’horizontale. Et il ne s’était jamais permis un tel écart de conduite avec aucune de ses clientes. Mais sans parvenir à se l’expliquer, il avait envie de cette femme, il avait envie de franchir la limite de la bienséance de sa profession. Il voulait faire l’amour à cette jeune femme si désirable et si entreprenante. Mais il fallait mettre un peu de piment alors, il s’écarta d’elle, la retourna et plaça son dos contre son torse tout en poursuivant les ondulations exigées par la danse.  

Mais le désir s’insinuait de plus en plus dans les veines de Bagheera. Il sentait le dos de la belle contre son torse. Ses mains glissèrent de sa taille pour remonter vers sa poitrine qu’il se mit à caresser. Un gémissement de plaisir s’échappa des lèvres de sa cliente ce qui provoqua une montée de désir en lui. Il sentit son membre réagir. Il se pressa davantage contre elle afin qu’elle puisse sentir l’état dans lequel elle le mettait. Son pantalon le gêna soudainement. Il était plus que temps de s’en débarrasser. Il saisit alors les bras de Kaori et, dans un geste déterminé, posa les mains de celle-ci sur ses fesses. Couvrant les mains de la jeune femme avec les siennes, il imprima un va et vient tout le long des deux exquises rondeurs de son postérieur. Un soupir s’éleva de la bouche de cette dernière.  

 

Kaori soupira d’aise à ce changement de position et elle devait admettre que c’était une sensation étrange mais très sensuelle que d’explorer les fesses d’un homme à l’aveuglette. Surtout des fesses aussi fermes et saillantes. Elle n’avait jamais fait cela avant et se surprenait à aimer cette sensation. Mais le pantalon la gênait ! Elle voulait sentir sa peau sous ses doigts. Echappant au contrôle de Bagheera, ses mains remontèrent jusqu’à la taille masculine et se glissèrent dans le pantalon du strip-teaseur avec impatience. Elle voulait le faire descendre, le faire glisser le long de ses jambes, pour qu’il puisse s’en débarrasser, mais elle n’y parvenait pas, la ceinture était trop étroitement serrée. Soudain elle sentit celle-ci bouger sous ses doigts. Bagheera venait de la défaire. N’en demandant pas plus, elle attrapa les bords du pantalon, et fléchant les genoux, entraîna le vêtement avec elle. Il fit un petit tas aux pieds de l’homme qui, par petits coups de pieds, l’envoya valser dans un coin. Kaori profita de cet instant pour se retourner et faire face aux jambes de la Panthère. Lentement elle se releva, dévorant des yeux et des mains le corps presque nu de l’homme devant-elle. Arrivée au niveau des genoux, elle fit glisser ses mains le long de ses hanches puis les redescendit et les posa tout à côté de l’attribut plus que masculin de Bagheera. Elle le frôla alors et sentit comme un tressaillement. Elle nota avec envie qu’il semblait bien membré et que son boxer très moulant dessinait son érection plus que flagrante de manière très sensuelle. Le désir qui sommeillait dans son corps fit un bond devant cet objet de convoitise. Elle n’aurait jamais imaginé ressentir autant de tension sexuelle. C’était si nouveau pour elle mais en cet instant, elle ne voulait qu’une seule chose : s’unir à cet homme. Plus tard elle prendrait le temps de s’interroger sur ses actes.  

 

Elle se redressa alors tout en parcourant son corps de caresses. Elle délaissa le membre viril de l’homme pour s’atteler à explorer sa large poitrine. Sa peau était d’une exquise douceur. Elle réalisa alors que c’était elle qui menait le jeu alors que c’était lui qui était sensé s’occuper d’elle. Elle était grisée par son audace. Et Bagheera ne semblait pas s’en plaindre. Elle replaça alors les mains autour de son cou et dévora des yeux ce visage caché sous ce masque. Il avait les yeux fermés ce qui indiqua à Kaori qu’il aimait ce qu’elle lui faisait. Elle eut alors envie d’ôter ce masque mais se retint. Non, pas tout de suite, il fallait laisser planer un peu le mystère. C’était tellement excitant ! Il serait bien temps de le lui enlever quand les choses seraient plus précises. Elle se hissa sur la pointe des pieds et l’embrassa avec toute la passion qui grondait en elle. Balayée la timide Kaori, balayé Ryô et la souffrance endurée. Elle voulait juste en profiter. Des bras forts et musclés l’encerclèrent et elle se sentit plaquée contre ce torse puissant. Elle s’agrippa à lui et entrouvrit les lèvres. Il y glissa sa langue qui entama un ballet autour de la sienne. C’était divin. Son cœur s’affola et son corps s’embrasa. Elle décida que ce n’était pas assez. Elle posa les mains sur son dos et atteignit vite les fesses de l’homme qu’elle entreprit de caresser, de malaxer. Jamais elle ne s’était sentie de la sorte. Elle aurait dû avoir honte mais elle n’était que fébrile. Un râle tout droit venu de la gorge de Bagheera l’incita à poursuivre sa découverte. Elle n’hésita plus et survola sensuellement le sexe de l’homme à travers le boxer soyeux. Mais la situation vira…  

Bagheera se sentait empli de désir comme jamais auparavant. Cette femme l’affolait totalement. C’était là son premier écart de conduite professionnelle et il en était ravi ! Il n’aurait pas pu espérer mieux ! A premières vues, elle avait semblé timide et maladroite mais, au final, l’adage était vrai ! Les plus timides étaient en fait les plus insatiables (ndt : petit clin d’œil à une personne qui se reconnaîtra ! ndl : LOL, il n’y en a pas qu’une qui se reconnaîtra, on a toutes commencé comme ça ! ^^) ! Et il n’irait pas s’en plaindre ! Mais là, il n’était plus maître de la situation et ça, ce n’était pas possible. C’était lui le maître ici ! Il allait se faire une joie de le lui rappeler. Mais surtout, de le lui montrer. Tout en la laissant le caresser, il se plaqua contre elle et entreprit de titiller son lobe d’oreille, de mordiller les nerfs de son cou. Elle gémissait. Ce qui l’excita davantage. Il passa les mains sous son chemisier et effleura ses seins à travers le fin soutien-gorge qu’il sentait fait de dentelles. Les pointes se durcirent. Il chercha à nouveau ses lèvres et tandis qu’ils échangeaient un baiser dévastateur, il fit sauter un à un les boutons de son chemisier et repoussa très vite le tissu. Sans perdre de temps, il fit descendre la glissière de sa jupe et la fit choir sur le sol. Il se libéra alors de son emprise pour pouvoir admirer ses formes. Elle était d’une beauté à couper le souffle. Il la dévora de son regard animal…  

 

En sous-vêtements devant lui, Kaori se sentit désirée comme jamais ! Aucun homme n’avait porté un tel regard sur elle. Plein de convoitise, de désir. Elle avait envie d’aller plus loin. S’il ne faisait pas vite quelque chose, ce serait elle qui prendrait les devants… Inconsciemment, elle prit une posture des plus sensuelles, torse légèrement en avant, tête un peu en arrière pour mieux exposer son cou, lèvres entrouvertes prêtes à accueillir les siennes.  

 

Félinement, il se rapprocha d’elle et, enroulant les bras autour de son corps, il saisit l’attache du soutien-gorge et le lui ôta. Sa poitrine ainsi libérée révéla des seins d’une opulence des plus tentante. Il posa ses larges mains douces sur les collines et les cajola avec savoir-faire avant de se pencher pour en saisir les boutons entre ses lèvres humides. Elle rejeta la tête en arrière et s’accrocha à ses épaules. A ce moment, elle ne voulait plus être debout. Elle bascula vers l’arrière si bien que le strip-teaseur n’eut d’autre choix que de suivre le mouvement. Ils étaient à présent allongés sur la moquette. Un sourire se dessina sur les lèvres de l’homme. Voilà qui était parfait et bien plus pratique pour lui…  

 

La bouche de l’homme poursuivait son exploration avec gourmandise. Sa peau était si douce et avait un goût exquis. Elle haletait sous lui. Il respirait fort en sentant ses petites mains parcourir son corps. Bientôt ses propres mains partirent à la découverte de ce corps de femme. Tout en l’embrassant, en la touchant, il atteignit sa culotte. La délicate dentelle était de trop. Il se dégagea lentement, glissa sur son corps pour stopper à la hauteur du dernier sous-vêtement de sa cliente. Il prit quelques secondes pour admirer ce magnifique corps sculpté. Dieu qu’elle était belle, et encore plus quand elle rougissait comme elle le faisait à présent. Puis, sans la moindre hésitation, roula la culotte le long de ses jambes fuselées. Elle s’offrit alors nue aux dévorants yeux de l’homme. Sa virilité se rappela alors à son bon souvenir en réagissant davantage. Son sang s’était fait lave…  

 

Kaori respirait de plus en plus fort. C’était la première fois de sa vie qu’elle autorisait un homme à la déshabiller, à la voir nue. Elle ne se reconnaissait pas, elle était devenue une autre femme. Une femme transpirant l’envie de faire l’amour. Oui, faire l’amour. Mais pour cela, il fallait qu’ils soient tous les deux nus. Et Bagheera avait toujours sur lui son boxer, certes sensuel mais faisant rempart à leur union. Alors elle se redressa, le poussa vers l’arrière l’obligeant ainsi à s’allonger sur le dos et le chevaucha. Elle posa ses mains sur ses épaules, les descendit vers sa poitrine qu’elle caressa avec envie. Elle atteignit son ventre et se délecta du touché ferme de ses abdominaux. Et ses doigts rencontrèrent l’élastique du caleçon. L’homme ferma les yeux et sa mâchoire sembla se contracter. Lentement, elle fit à son tour glisser le vêtement. Il leva légèrement les fesses afin qu’elle puisse le faire passer dessous. Le corps nu du strip-teaseur était à sa merci dans toute sa splendeur, magnifié par son désir d’elle…  

 

Et le point de non-retour fut atteint. Il ne voulait plus attendre. Elle non plus, il le savait. Il s’assit alors, saisit le corps souple de son amante, la bascula et s’allongea sur elle. Son visage toujours masqué augmenta le désir de Kaori. Elle allait s’unir à un homme dont elle ne voyait pas le visage. Quelle sensation enivrante. Les yeux dans les yeux, il prit possession de son corps dont elle venait de lui faire offrande…  

 

Les gémissements étaient de plus en plus forts. Elle ne pensait plus à rien. Il n’y avait qu’elle et lui et l’instant présent. Elle se sentait quitter la terre. Il cacha bientôt son visage dans son cou. Leurs corps si étroitement liés ne faisaient que renforcer leur plaisir mutuel. C’était tellement bon. Kaori sentit alors contre la peau de son cou la douceur du masque. Qui se cachait donc derrière ce tissu si délicat ?… Alors qu’ils faisaient l’amour sur la moquette de cette salle de strip-tease, elle ressentit l’impérieux besoin de voir le visage de celui qui avait su l’enflammer, l’émerveiller. Elle remonta ses mains vers la tête de l’homme qu’elle caressa. Elle saisit le bas du masque et le remonta lentement pour finalement le laisser choir près d’eux. Il ne bougea pas, laissant son visage au creux de son épaule, lui faisant toujours l’amour. Les cheveux ainsi libérés tombèrent sur son cou lui indiquant qu’il était brun. Les mèches étaient humides. La tentation était trop forte. Elle y enfouit ses doigts. Ils étaient soyeux et épais. Quel délice… Elle referma les jambes autour de sa taille. Il frémit et elle réalisa que son corps se décollait du sien…  

 

L’homme prit appui sur ses bras. Il voulait l’embrasser et faire durer le plus longtemps possible leurs étreintes. Il ressentait un tel désir. Il embrassa son cou, suçota son lobe d’oreille, embrassa sa joue puis plongea ses yeux dans les siens approchant ses lèvres des siennes pour en goûter encore la saveur…  

 

Le cœur de Kaori battait de plus en plus vite. Elle allait enfin pouvoir découvrir son visage. Elle ne doutait pas un seul instant qu’il devait être beau. Il ne pouvait en être autrement. Elle sentit ses lèvres sur son cou, son oreille, sa joue. Ses cheveux se rapprochaient d’elle, elle distinguait la couleur de sa peau, de sa joue. Elle put alors apercevoir l’arrête de son nez. Elle ferma un instant les yeux pour prendre courage et les rouvrit. Elle rencontra un regard noir, profond et familier. Le visage un instant brouillé se fit clair. Il avait les yeux fermés, le visage légèrement luisant de sueur, le plaisir se dessinant sur ses traits. Son cerveau se court-circuita lorsqu’il décoda l’image qu’elle avait sous les yeux : Ryô…  

 

Un cri s’échappa de sa gorge et elle se redressa vivement. Son cœur battait à tout rompre et sa respiration était courte. Elle manquait d’air. Elle entendait son propre souffle haleter violemment. Elle se passa une main sur le front. Il était brûlant et elle était en nage. Elle jeta un regard autour d’elle et chercha son partenaire des yeux. Bagheera ! Ryô ! Où étaient-ils ? Où était-IL ? Respirant avec peine, elle réalisa qu’elle était seule dans la pièce. Il n’y avait qu’elle dans sa chambre. Sa chambre ? Mais que faisait-elle ici ? Elle était au Baiser du Dragon ?… Et puis, tout à coup, la lumière revint dans son esprit embrouillé. Il faisait nuit, les draps étaient sans dessus-dessous, la couette roulée en boule au bout du lit. Elle tourna la tête. Son radio-réveil indiquait : 3h54. Alors que son cœur se calmait soudainement et que sa respiration reprenait un rythme normal, elle comprit qu’elle venait de faire un rêve. Ou un cauchemar, elle ne savait plus. Comment interpréter ce rêve ? Elle fit glisser ses mains sur son visage en sueur et remonta ses mèches humides qui lui barraient le front. Elle avait encore dans le creux de ses reins les sensations de plaisir intense et de bien-être que lui avait fait vivre Bagheera. Elle le sentait encore dans son corps. Elle n’avait jamais fait de rêve aussi troublant, voire même érotique avant. Bagheera… Mais ce n’était pas Bagheera qui lui faisait l’amour, c’était Ryô… Il avait pris les traits de la Panthère. Fallait-il qu’elle soit vraiment des plus troublées pour confondre les deux hommes. Ils n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. L’un hétéro, l’autre homo, l’un tellement tendre, l’autre tellement indifférent, l’un accessible, l’autre perdu à jamais… Sa séance privée de la veille avec le strip-teaseur avait bousculé toutes ses convictions. Elle avait agi de manière indigne avec ce parfait étranger. Elle avait été jusqu’à l’embrasser. Bon, d’accord, c’était plutôt lui qui l’avait embrassée mais, tout ce qu’elle avait fait avant ! Elle l’avait caressé, incité. Et voilà qu’elle rêvait, fantasmait qu’il… Mais c’était au final Ryô qui était apparu à son subconscient. Toujours et encore lui. Quand cesserait-il de venir la hanter ?… De s’immiscer même dans ses rêves ?… Et là, assise sur son lit défait, elle ne ressentait qu’un seul besoin : faire l’amour… Son corps réclamait cette passion, ce feu dévorant, cette libération. Elle n’était qu’une femme après tout et Bagheera le lui avait fait comprendre. Oui, c’était lui qui lui avait fait réaliser qu’elle en voulait plus. Qu’elle voulait un homme dans sa vie. Il était le premier depuis Ryô à éveiller ce désir en elle. Aucun homme n’était parvenu jusqu’alors à attirer son attention. C’est qu’il devait bien y avoir une raison. D’autant qu’elle ne savait même pas à quoi il ressemblait. Mais elle avait su voir au-delà de cela. Il lui avait fait un effet dévastateur. Et elle avait lu tellement de choses dans ses yeux, tellement de tendresse, d’amour. Mais aussi de désir pour elle. Oui, du désir, elle en était sûre. N’avait-elle pas senti son érection contre son corps ? Pourtant, après l’avoir embrassée avec tellement d’ardeur, il avait pris la fuite, l’abandonnant, la laissant vide et seule… Bagheera… Bagheera… Qui était-il vraiment ?… Tout se mélangeait. Ryô n’était pas encore totalement sorti de sa tête et de son cœur. Elle ne savait pas si elle y arriverait un jour d’ailleurs. Mais, peut-être que Bagheera pourrait l’aider à l’oublier ?…  

 

« Mais qu’est-ce que tu racontes ! Arrête ! Tu te fais du mal pour rien ! Reviens sur terre ma fille ! Ce n’était qu’un stupide rêve ! Ryô ne te fera jamais l’amour ni Bagheera d’ailleurs ! Il faut que tu passes à autre chose. Tire un trait ! Ce n’était qu’un intermède. Merveilleux, oui, mais juste cela… »  

 

Elle posa les pieds sur le sol. Elle avait besoin de prendre une douche et de changer son lit qui n’avait pas survécu à ce rêve grandeur nature ! Mais malgré ses résolutions, ce fut la tête pleine de « Bagheera », nu et enroulé autour d’elle comme dans son rêve, qu’elle entra dans la douche…  

 

 

Cela faisait maintenant trois jours qu’elle n’était pas sortie de l’appartement. Elle avait également tout fait pour éviter de croiser Ryô. Ce qui n’avait pas été, en fin de compte, très difficile vu qu’il s’absentait beaucoup ces temps-ci. Il faisait son possible pour être le plus présent mais elle savait désormais qu’il n’était plus seul donc, elle faisait avec tout en lui étant reconnaissante de ne pas complètement l’abandonner. Mais là, elle se réjouissait de son absence. Les images de son rêve ne cessaient de la hanter. Elle n’arrivait plus à le regarder droit dans les yeux. Et il n’y avait pas que cela. Le fait d’avoir laissé un autre homme que lui poser les mains sur elle la perturbait. Elle savait très bien que Ryô ne la toucherait jamais ainsi, mais elle rencontrait encore de la difficulté à l’accepter. Il se réservait pour « Chéri ». Elle en avait pleinement conscience. Et même si elle avait aussi pleinement conscience qu’elle désirait Bagheera, il n’en restait pas moins qu’elle avait associé Ryô à cet homme mystérieux qui avait peuplé son rêve. Mais elle ne pouvait pas rester cloîtrée chez elle. De plus, Miki n’arrêtait pas de l’appeler pour avoir des nouvelles mais elle n’avait jamais répondu, préférant la laisser parler à son répondeur. Elle n’était qu’une traîtresse ! A cause d’elle et de sa manie de toujours se mêler de sa vie, elle ne savait plus où elle en était ! Pire que ça même ! Avant, elle n’arrivait pas à chasser Ryô de ses pensées et, à présent, c’était ce trip teaser qui la hantait sous les traits de Ryo ! Bagheera, Ryo, Bagheera-Ryo, Ryo-Bagheera, elle en devenait folle ! A bien y réfléchir, il était temps de mettre un terme à cela. Elle ne voulait plus que ses amies la pousse à faire des choses qu’elle ne voulait pas. Elle se sentait un peu de mauvaise foi, car elle avait plus qu’apprécié cette séance mais les conséquences n’étaient pas très bonnes. Sur un coup de tête, elle mit sa veste, prit son sac, et, résolument, prit la direction de Cat’s Eyes.  

 

Lorsqu’elle franchit la porte du café, elle ne fut pas surprise d’y découvrir Kazue et Eriko. Elles étaient toutes les trois de mèche ! Ca n’allait pas se passer comme cela ! Elle les fixa et, calmement, s’installa à sa place. Falcon déposa devant elle un café. Elle lui sourit affectueusement. Lui, au moins, il ne s’occupait jamais de ce qui ne le regardait pas ! Les trois filles étaient surprises du comportement pour le moins anormal de leur amie. Finalement, Miki rompit le silence. Elle s’était inquiétée de ne pas avoir de ses nouvelles ! Et voilà qu’elle était là et qu’elle ne disait rien !  

« _Kaori, je t’ai laissée des tas de messages ! Je me faisais du souci ! Mais pourquoi ne m’as-tu pas rappelée ? Je suis même passée chez toi mais tu n’étais pas là ! J’ai failli ameuter tout le monde !  

_Il ne fallait pas Miki. Comme tu le vois, je vais très bien. Mais je suis en colère contre vous trois, dit-elle brusquement. »  

Les filles furent saisies par son ton sans appel. Falcon ressentit le trouble de la jeune femme. Il avait pourtant tenté de prévenir sa femme que tout cela n’était peut-être pas une bonne idée. Il avait la désagréable impression que sa femme allait payer aujourd’hui toutes les fois où elle avait agi derrière le dos de Kaori.  

« _Co…Comment ça ?  

_Ne faites pas les innocentes ! Et la séance privée avec Bagheera ? Je ne vous dis pas à quel point j’ai pu passer pour une imbécile lorsque le serveur m’a annoncée qu’il arrivait ! Je ne me suis jamais sentie aussi mal à l’aise qu’en cet instant ! Mais qu’est-ce qui vous a pris de faire une chose pareille sans m’en parler d’abord ?  

_Si nous t’en avions parlé, enchaîna Eriko, tu aurais refusé tout net ! Je te connais !  

_Oui, j’aurais refusé, et alors ? Vous avez préféré comploter dans mon dos !  

_Allons, ne t’énerve pas ainsi. Et puis, je suis sûre que tu as aimé le spectacle ! Avoue ! Alors, il est comment de près ? Il danse bien ? Il est bien foutu ? Il a enlevé son masque ? »  

A cette petite phrase, elle devint rouge carmin. Son rêve lui revint en mémoire. Ses amies notèrent cette rougeur.  

« _Wahou, s’écria Kazue, alors il a ôté son masque ! Il est beau ?  

_Non, il n’a pas ôté son masque ! Je n’en sais rien ! Et à savoir si j’ai aimé ou non, là n’est pas la question. Je veux que vous arrêtiez ! Vous comprenez ?!  

_Euh, de quoi tu parles, hésita à demander Miki.  

_De votre manie systématique de vous mêler de ma vie. Ecoutez, je sais que vous pensez bien faire, que vous vous faites du souci pour moi. Mais j’en ai assez d’être le jouet de vos complots. Laissez-moi vivre ma vie comme je l’entends. Laissez-moi aller à mon rythme. Il s’est passé tant de choses ces derniers mois… Laissez-moi respirer, lâcha t-elle finalement. »  

Les trois femmes soupirèrent en comprenant que, décidément, Kaori ne ferait jamais rien comme les autres. Elles comprirent aussi leur erreur. Personne n’était parvenu à savoir ce qui s’était exactement passé entre Ryô et elle. Personne ne savait pourquoi ils s’étaient ainsi éloignés l’un de l’autre. Elles avaient voulu lui ouvrir d’autres horizons alors qu’elle n’y était pas encore prête.  

« _Nous sommes désolées, dit alors Kazue. Nous voulions juste que tu…  

_Je sais, la coupa t-elle. Mais, je vous en prie, arrêtez. »  

A ce moment, Kazue poussa un petit cri. Aussitôt, Kaori fut près d’elle.  

« _Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu as mal quelque part ?  

_Non, fit-elle le sourire aux lèvres, c’est le bébé. Il a bougé. Il remue de plus en plus mais ça me surprend à chaque fois. Tiens, il recommence. Tu sens, fit-elle en posant la main de Kaori sur son joli ventre rebondi.  

_Oui, s’exclama t-elle heureuse, je l’ai senti ! Oh la la, il a de la force ! Quand j’y pense, Mick a bien failli y laisser sa peau avec toi !  

_Oui, mais je ne regrette rien de ma conduite. Le résultat en vaut la peine, non ?  

_Le pauvre ! Il a vraiment dû développer des trésors d’ingéniosité pour que tu lui pardonnes sa conduite. Il était loin de se douter que tes hormones étaient en ébullition ! Je me souviens encore à quel point le doc lui a fait peur en prenant ta défense. A cet instant, il a compris qu’il y avait vraiment quelque chose de grave. Il te voyait déjà mourante ! Finalement, tu ne nous a jamais dit ce qui t’a fait revenir à de meilleurs sentiments à son égard ?  

_Oh, et bien, comme je refusais de lui parler, il m’a écrit. Une lettre bouleversante. Quand j’ai réalisé qu’il croyait dur comme fer que j’avais une maladie mortelle et qu’il s’en voulait d’avoir agi comme un idiot à un tel moment. Quand j’ai lu qu’il voulait partager cette épreuve jusqu’au bout avec moi… J’ai réalisé que c’était cruel de le laisser croire que j’étais mourante alors que c’était tout le contraire ! Enfin, c’est derrière nous tout cela. Je revois encore sa tête lorsque je lui ai appris que j’étais enceinte.  

_Tu ne nous as jamais expliquées. C’est un souvenir que tu préfères peut-être oublié, demanda Miki.  

_Non, c’est juste que les évènements se sont enchaînés rapidement après que je n’ai pas eu une minute pour penser à vous raconter. Mais je vais y remédier. Je vous passe les détails mais quand j’ai consenti à le voir, il ne savait pas comment réagir. Il croyait que j’allais mourir. Si vous aviez vu son regard tourmenté ! J’en ai vraiment eu mal. Je voulais donc lui dire la vérité mais il s’est lancé dans une tirade implorant mon pardon, qu’il n’était qu’un idiot, etc. Et il a commençait à me bombarder de questions : c’est quoi ta maladie ? Comment ça évolue ? Il te reste combien de temps ? Je n’ai pas pu en placer une. Mais quand il s’est tu, je lui ai répondu. Il a failli avoir une attaque !  

_Pourquoi, s’enquit Eriko. »  

 

A ce moment-là, la clochette retentit et Ryô entra. Kaori se tourna machinalement vers la porte et leurs regards se croisèrent. Il nota qu’elle devenait soudainement toute rouge. Il leva un sourcil. Probable qu’elle culpabilisait d’avoir été voir ce strip-teaseur. Il savait qu’elle l’aimait, c’était donc la seule réponse selon lui. Il était en fait loin de se douter qu’en posant les yeux sur lui, elle avait revu le regard brûlant de passion qu’avait eu le Ryô de son rêve…  

 

« _Et bien, je lui ai dit que mon état évoluerait sur environ 9 mois mais que 2 mois s’étaient déjà écoulés ce qui m’en laissait 7. A ce moment, il s’est mis à pleurer à chaudes larmes en disant que 7 mois c’était trop court pour se faire pardonner et faire tout ce qu’il avait prévu avant le moment fatidique ! J’ai eu envie de rire, si vous saviez ! Je pensais qu’il comprendrait l’allusion ! Mais non ! Il était encore plus désespéré ! Finalement, il m’a demandée le nom de cette affreuse maladie qui allait m’enlever à lui. Il m’a aussi demandé comment je pouvais être aussi sûre que ça ne prendrait que 9 mois. Pourquoi pas un an ? J’ai répondu que j’en étais absolument certaine, que ça ne pouvait pas être autrement. Il a hurlé « mais c’est quoi ce truc qui est programmé à la minute près ?! » Quand j’ai dit : « je suis enceinte », il s’est soudainement figé. Il m’a regardée et il est resté ainsi durant au moins une heure, complètement catatonique ! Impossible de le faire revenir parmi nous ! Le doc a dit qu’il fallait qu’on le laisse assimiler la nouvelle. Là, j’ai compris qu’il avait vraiment eu peur de me perdre. Pour réagir ainsi, il avait été en proie à une très forte émotion. La suite, vous la connaissez.  

_Je trouve que ça fera une merveilleuse histoire à raconter au bébé plus tard, rêvassa Kaori. C’est son histoire après tout. »  

 

Ryô s’était installé au bar et Falcon lui avait servi un café. Ce dernier sentait son ami tendu et loin dans ses pensées. Cela arrivait souvent depuis que les deux partenaires s’étaient éloignés. Mais tant que Ryô ne venait pas lui parler de lui-même, ce n’est pas lui qui irait lui poser des questions. Ce dernier remercia Falcon et but une gorgée. Son café était délicieux. Mais bien sûr, il ne lui avait jamais dit. C’était plus drôle de le faire enrager d’autant qu’il démarrait toujours au quart de tour. Il soupira discrètement. Il entendait les filles parlaient du bébé et de Mick. Il avait déjà entendu cette histoire de la bouche de son jumeau américain. Il en avait bien ri ! Même lui avait tout de suite compris en entendant les mots 9 mois ! Enfin, c’était une histoire qui s’était bien finie. Ses traits s’assombrirent. Oui, cette histoire s’était arrangée. Mais qu’en serait-il de la sienne ? Cela faisait 4 jours qu’il faisait son possible pour éviter Kaori. Ce qui n’était pas vraiment difficile vu qu’elle aussi l’évitait. Chacun avait ses raisons qui n’étaient pas les mêmes ! Elle, elle devait s’en vouloir de cet écart de conduite qui ne lui ressemblait pas et lui, parce que ce qui s’était passé l’avait doublement bouleversé. D’un côté, ce baiser échangé et toutes ses discrètes caresses lui avaient fait prendre conscience à quel point il aimait et désirait cette femme et, d’un autre côté, cela lui avait indiqué que Kaori se sentait prête pour tomber amoureuse d’un autre homme que lui ! Il avait bien réussi son coup ! Elle croyait dur comme fer qu’il avait une fiancée. De ce fait, elle s’était faite une raison. Et elle avait décidé de se laisser tomber dans les bras d’un strip-teaseur ! Il fut soudainement persuadé qu’elle aurait couché avec lui s’il s’était montré plus pressant ! C’était dramatique pour son cœur ! Mais c’était également dramatique pour son corps ! Toutes les nuits depuis 4 jours il rêvait qu’il lui faisait l’amour sur le sol de cette salle. Il se réveillait la nuit agonisant, le corps trempé de sueur, le souffle court et le corps en réaction ! Il se réveillait avec une érection de tous les diables ! Seul la douche froide était alors en mesure de calmer ses ardeurs. Il y avait trois nuits, après s’être une fois de plus éveillé par un rêve des plus indécent, il s’était retrouvé dans la chambre de sa partenaire sans même en avoir réellement conscience, comme si ses pas l’y avaient conduit sans son consentement. Il s’était assis à côté de son lit et il fut pris d’une incroyable pulsion. Il s’était approché d’elle, avait tendu la main pour lui caresser le visage dans l’optique de la réveiller et de lui faire l’amour ! Son mokkori était du même avis que lui. La toucher, la caresser, la prendre, la faire sienne. C’était comme s’il ne se contrôlait plus. Et il aurait sans doute été jusqu’au bout de son intention si elle ne s’était pas mise à s’agiter en murmurant d’une voix rauque « Bagheera ». Il s’était figé à ce moment-là. C’est à cet instant qu’il avait compris qu’il n’aurait pas fallu grand chose lors de cette soirée de strip-tease privé pour… Dieu qu’il en mourrait d’envie ! Il la désirait depuis presque toujours mais il ne s’était jamais aperçu à quel point c’était fort. Comment avait-il fait pour se retenir toutes ces années ? Il ne lui avait fallu que quelques minutes avec un masque sur la tête pour comprendre qu’il était complètement dingue d’elle ! La voir se pâmer au cou de Bagheera avait en fait été un supplice. Lui savait que c’était lui, mais pas elle ! Il se passa une main sur le visage puis jeta un discret coup d’œil à la jeune femme qui souriait en sentant le bébé de Kazue remuer dans son ventre. Elle était tellement belle quand elle souriait ainsi. Même s’il voyait un peu de mélancolie dans le fond de ses yeux. Mélancolie qui disait qu’elle aussi, elle aimerait être mère. Son cœur se serra. Des enfants de Kaori, ce serait le bonheur… Mais ce bonheur ne lui était pas accessible.  

 

« Arrête un peu tes élucubrations mon vieux ! Ce bonheur pourrait être le tien si tu le voulais vraiment ! Il n’est pas encore trop tard pour faire changer les choses ! Tu peux encore lui dire la vérité », souffla une petite voix au fond de lui. « Bien sûr, elle sera furieuse au départ mais, elle finira par se calmer. Tu sais très bien qu’elle t’a toujours tout pardonné !… Arf ! Tais-toi », intima t-il à sa conscience, « elle croit que je suis fiancé, elle se tourne vers d’autres hommes, elle cherche à oublier et à se reconstruire. Et puis, comment pourrais-je lui donner la vie de famille qu’elle désire tant ? C’est impossible », ragea t-il contre lui-même. « Tu es le seul à rendre cet espoir inaccessible ! Ton amour et ton désir d’elle finiront par te tuer ! Et qu’en sera t-il si elle te quitte ?… »  

 

Il secoua sa tête en fermant les yeux, comme pour chasser ces pensées qu’il ne semblait pas contrôler ! Il savait parfaitement que si elle le quittait un jour, il en crèverait. Jamais il n’aurait la force de poursuivre son chemin sans elle à ses côtés. Et après l’avoir tenue entre ses bras, après l’avoir embrassée, après avoir senti son corps épouser si merveilleusement le sien… Leurs corps étaient faits pour ne faire qu’un. Ne faire qu’un… Ces mots résonnaient en lui. Tout son corps se crispa. Il avait envie d’elle plus que de raison. Il ne pensait qu’à cela depuis 4 jours ! Même durant ses répétitions. Il s’était encore fait allumer par le metteur en scène et Vlad parce qu’il n’arrivait pas à se concentrer. Comme c’était dur… Il se sentait tellement stressé ! Il sentait encore la saveur des lèvres sucrées de Kaori sur les siennes. Il aurait dû s’en vouloir de lui avoir volé ce moment. Car c’est ce qu’il avait fait. Il n’avait pas le droit de l’embrasser ainsi. Elle n’avait aucune idée qu’il s’agissait de lui ! Mais il ne regrettait pourtant pas son geste. Il avait tant rêvé ce baiser. Mais ce n’était pas lui qu’elle avait embrassé, c’était Bagheera… Toute cette histoire allait le rendre dingue ! Il aurait du tout arrêter au lieu de se laisser convaincre de poursuivre ! Bon, OK, il faisait cela pour pouvoir offrir un somptueux voyage à sa belle essentiellement pour se faire pardonner. Mais si elle lui échappait, quel intérêt ?… Ses épaules s’affaissèrent en entendant le rire cristallin de sa partenaire. Il était dans la gadoue jusqu’au cou…  

 

 

Kaori essayait de se concentrer sur ce que Kazue leur expliquait mais depuis que Ryô avait fait son entrée, elle avait du mal. Les images de son rêve ne cessaient de venir la déranger. Finalement, elle entendit Eriko poser une question tout à fait pertinente ce qui lui fit retomber les pieds sur terre. Du moins, pour un temps.  

« _Mais tu ne nous as toujours pas dit si c’était une fille ou un garçon ? Tu veux faire durer le suspens ou quoi ?  

_Non, pas du tout ! C’est que nous ne le savons pas !  

_Comment cela, réagit Kaori. Tu es pourtant enceinte de 7 mois ! Vous auriez du le savoir dès le quatrième mois ! Vous ne voulez pas savoir, peut-être ?  

_Oh si, nous aimerions ! Mais « il » ne veut pas nous le dire ! A chaque échographie, il se cache. Pas moyen de voir ! C’est déjà un filou comme son père !  

_Ah c’est dommage ! J’espère que tu auras une fille, s’exclama Eriko et qu’elle aura ton caractère et pas celui de son père !  

_Que reproches-tu à mon caractère, demanda soudainement une chaude voix.  

_Et tu me le demandes ?! Pervers comme tu es, répondit-elle sans se démonter. »  

Une libellule passa devant Mick qui se mit à pleurnicher devant tant de cruauté. Très vite il prit place à côté de son homologue japonais.  

« _Et bien, tu en fais une de ces têtes, fit-il en lui donnant une tape dans le dos si violente qu’il en cracha son café sur le beau tablier blanc de Falcon. Des éclairs sortirent soudainement des lunettes noires du mercenaire. Ryô se tourna alors vers Mick.  

« _Non mais c’est malin ! Regarde un peu ce que tu as fait ! Maintenant tête de poulpe m’en veut !  

_Dis donc ! Tu t’es pas regardé espèce de ver de terre lubrique ! »  

Et les trois hommes commencèrent à se chamailler devant le regard blasé des jeunes femmes. Cela dura quelques minutes puis ils se calmèrent.  

 

Kaori était ailleurs. Elle n’arrivait pas à quitter Le Baiser du Dragon. Mentalement, elle y était toujours. En voulant bien faire, ses amies lui avaient offert un cadeau empoisonné. Pour sûr, elles étaient parvenues à lui montrer qu’il y avait sur terre d’autres hommes que Ryô ! Mais celui-ci lui était inaccessible. Ils s’étaient embrassés, c’était vrai, mais il avait ensuite pris la fuite, regrettant son geste déplacé envers une cliente. Mais elle n’arrivait pas à le chasser de ses pensées. Tout se mélangeait. Elle soupira et s’assit à une table, bientôt imitée par ses amies qui la rejoignirent. Elle se tourna alors vers le bar pour demander à Falcon de lui apporter un café mais elle se figea soudainement devant l’image qui s’imposait à ses yeux ! Derrière le bar se tenait non pas Falcon mais Bagheera qui portait le tablier blanc de ce dernier ! A y regarder de plus près, il était plus qu’évident qu’il était torse nu sous son tablier et que le nœud papillon était posé à même la peau de son cou ! Elle posa alors les yeux sur son visage pour s’assurer que c’était bien lui. Lorsqu’elle avisa qu’il portait son masque, elle n’eut plus aucun doute. C’était bien lui ! Mais grand Dieu, que faisait-il là ? Et comment avait-il fait pour savoir qu’elle serait à cet instant précis au Cat’s Eyes ? Parce qu’il ne faisait aucun doute qu’il était là pour elle aux vues du superbe sourire qu’il lui adressait. Et elle fut soudainement frappée par une évidence : il était immense ! Dans son souvenir, il n’était pas si grand et si baraqué ! Bien foutu oui mais pas à ce point ! Là, il pourrait facilement concourir pour le prix de Mister Univers avec la certitude de le remporter ! Elle planta son regard dans le sien et fut saisi par une autre invraisemblance. Mais pourquoi diable portait-il une paire de lunettes noires sur son masque ? Il n’y avait pourtant pas grand soleil en cette journée plutôt froide de février ! Elle ne pouvait plus bouger, elle était paralysée. Et tout à coup, alors qu’il la regardait toujours, sa voix s’éleva. Une libellule passa quand elle entendit ses mots.  

« _Qu’est-ce que je te sers Kaori ? Une seconde tasse de café ou autre chose ? »  

La voix était bourrue et sèche. Elle réalisa que cette voix ressemblait à celle de Falcon. Elle cligna plusieurs des yeux alors que l’image de Bagheera se dissipait. Et elle comprit soudainement que l’homme à moitié nu qu’elle venait de voir derrière le bar ETAIT Falcon ! Elle poussa un cri et se leva précipitamment. Elle s’enfuit du café sans demander son reste pour échapper à cette vision d’horreur. Tous les autres restèrent complètement hébétés. Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Quant à Ryô, il ne savait vraiment plus quoi penser. Il fut tenté de la poursuivre mais se ravisa. Il savait (ou du moins le croyait-il) ce qui se passait…  

 

 

Kaori arriva au parc totalement essoufflée. Elle avait peine à retrouver son sang froid. Mais qu’est-ce qu’il lui arrivait ? Comment avait-elle pu confondre Bagheera et Falcon à ce point ? Comment expliquer cette hallucination ? Car il s’agissait bien de cela. Voilà qu’elle se mettait à avoir des visions ! Un frisson parcourut son échine en revoyant l’image d’un Falcon à moitié nu ! Arg ! Elle se laissa tomber sur un banc, totalement retournée. Perdue dans ses sombres pensées, elle ne vit pas l’homme s’approcher de son banc.  

« _Excusez-moi mademoiselle, je me suis un peu égaré, peut-être pourriez-vous m’aider à me repérer ? »  

Elle sursauta et leva le visage vers la voix. Et elle se retrouva nez à nez avec le beau masque de velours de la panthère noire. Elle se redressa d’un bon et se colla contre le dossier du banc faisant par la même sursauter fortement son interlocuteur.  

« _Ahhhh, laissa t-elle échapper en s’enfuyant. »  

Le pauvre gars en tomba sur les fesses et vit un balai de corbeaux et de libellules dansant le Lac des Cygnes. Cette ville ne contenait que des fous, pensa t-il. Il aurait mieux valu pour lui d’aller visiter l’Europe !  

 

Kaori claqua la porte de l’appartement et s’enferma dans sa chambre. Elle se précipita sur son lit et se cacha la tête sous son oreiller comme pour échapper à ses propres hallucinations. Mais qu’est-ce qui lui arrivait ? Elle n’avait jamais été aussi obsédée par un homme de sa vie. Mais qu’est-ce qu’il avait de plus que les autres ? De plus que Ryô ? Car même Ryô ne lui avait jamais fait cet effet auparavant ! Etait-ce parce qu’il était plus tendre ? Plus prévenant ? Plus sensuel ? Qu’il semblait être le contraire de son obsédé de partenaire ? Perversité qui ne lui avait servi qu’à cacher son homosexualité…  

 

 

Du côté du Cat’s Eyes  

 

« _Regarde un peu, s’écria Ryô en s’adressant à Falcon, tu l’as faite fuir ! On a pas idée de parler si sèchement pour demander à un client s’il veut un café !  

_Qu’est-ce que tu racontes espèce de nettoyeur à la noix ? Je n’ai jamais fait fuir Kaori !  

_Ah non ? Qu’est-ce que tu viens de faire là alors ? »  

Falcon eut alors un mouvement de recul. C’était vrai quelque part. Elle s’était sauvée après l’avoir entendu parler. Pourquoi ? Ca ne lui ressemblait pas ?  

Tout le monde était plus que troublé.  

« _Quelqu’un a t-il une idée de ce qui se passe avec Kaori, demanda Mick, de plus en plus inquiet. Ryô ? Tu dois bien savoir ce qui la perturbe, non, demanda t-il avec suspicion.  

_Et comment voudrais-tu que je le sache ?  

_En lui demandant ce qui ne va pas par exemple, s’emporta Eriko.  

_Je ne suis pas sa mère pour m’occuper de ses états d’âme !  

_Ryô ! Tu n’es pas sérieux, s’emporta Miki. Tu vas me faire le plaisir de la retrouver et de découvrir ce qui ne va pas même si je suis persuadée que c’est encore de ta faute ! Nous ne sommes pas aveugles tu sais ! Nous nous sommes tous aperçus que rien ne va plus entre vous ! Et il faut que cela cesse d’une manière ou d’une autre ! Alors bouge-toi !  

_Ou sinon quoi, fit-il les mâchoires et le corps crispés d’avoir entendu ces mots sortis avec franchise de la bouche de Miki alors que tous se taisaient depuis des mois.  

_Sinon je te dégomme, fit-elle en pointant le bazooka de Falcon sur lui. »  

Etonnement, il ne douta pas une seconde qu’elle n’hésiterait pas à lui tirer dessus. Sans un mot, il se leva et regagna l’appartement. Mais il ne lui poserait pas de questions car il savait très bien ce qui se passait dans la tête de sa partenaire … (ndt : que tu crois mon pauvre vieux…)  

 

La porte de l’appartement claqua une seconde fois. Allons bon, voilà qu’il était là ce soir. Elle soupira. Elle allait devoir préparer le repas. Elle n’en avait pas envie mais n’avait pas le choix. Elle espérait surtout qu’il ne lui poserait pas de questions au sujet de son étrange attitude. Elle ne saurait pas quoi lui répondre. Elle perçut alors le bruit de la douche. Elle en profita pour se lever et descendre à la cuisine. Elle sortit du réfrigérateur ce qu’il lui fallait et ses casseroles et ustensiles. Elle voulut prendre son tablier mais elle se souvint qu’elle avait fait la lessive et qu’elle avait oublié d’en remettre un dans la cuisine. Zut, elle allait devoir remonter dans sa chambre pour en prendre un. Poussant un soupir à fendre l’âme, elle monta les marches. Elle était presque devant la salle de bain quand la porte s’ouvrit sur… Bagheera. Il était là, devant elle, les gouttes d’eau parcourant encore son corps avec insolence. Seule une serviette nouée autour de sa taille masquait à son regard sa virilité. Elle se figea d’effroi. Non, c’était impossible ! Comment avait-il pu trouver son adresse ? Ses yeux parcoururent ce torse brûlant de sensualité. Ce torse dont les petites cicatrices accentuaient le charme de cette poitrine masculine et sensuelle. Des cicatrices ?… Comment cela des cicatrices ?… Ses paupières clignèrent plusieurs fois alors que le torse lisse et sans imperfections se superposait à cette poitrine décorée de marques indélébiles. Ces deux torses se superposaient à merveille, comme s’ils ne faisaient qu’un mais étaient différenciés par ces traces. Ces traces qui étaient sur la poitrine de Ryô…  

 

Ryô se sentait soudainement jaugé alors que Kaori le dévorait du regard. Qu’est-ce qu’il lui prenait de le regarder ainsi ? Ce n’était pourtant pas pour lui déplaire et il sentit le désir monter en lui. Alors tout n’était peut-être pas perdu ? Son regard trahissait son sentiment. Elle admirait son corps sans la moindre pudeur même s’il décelait dans le fond de son regard une incompréhension totale. Mais il se devait de faire quelque chose ou il ne répondait plus de rien. Il inspira.  

« _Kaori ? Ca va ? Pourquoi es-tu partie si vite tout à l’heure ? »  

 

Elle eut un mouvement de recul en entendant la voix de Ryô. L’image de Bagheera disparut et elle découvrit qu’il s’agissait bien de Ryô, que c’était lui qui se tenait debout devant elle, à moitié nu, sans la moindre gêne. Ryô… Elle venait encore de le confondre avec Bagheera. Sans lui répondre elle s’enferma dans sa chambre et n’en sortit plus. Ryô resta au milieu du couloir quelques minutes sans rien comprendre. Et l’inquiétude le gagna alors. Les amis avaient raison. Kaori n’allait pas bien du tout. Il savait pourquoi mais se sentait coincé. Complètement coincé…  

 

Elle s’effondra en pleurs sur son lit. Ca y était, elle était complètement folle ! Elle hallucinait totalement ! Elle était complètement obsédée par le strip-teaseur si bien qu’elle le voyait partout. Au Cat’s Eyes, dans la rue, chez elle et même dans ses rêves ! Pourquoi ? Pourquoi la hantait-il ainsi ? Il fallait qu’elle le découvre, coûte que coûte ! Il fallait qu’elle le revoie, qu’elle lui parle, qu’elle comprenne…  

 

 


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