Capitolo 20 :: Une star prend sa retraite et un couple brille dans la nuit

Pubblicato: 02-03-07 - Ultimo aggiornamento: 02-03-07

Commenti: Bonjour tout le monde ! Bon vendredi ! Et le voici, l'avant dernier chapitre de cette histoire. Plus qu'un et l'épilogue, et ça sera fini... Sniff. Mais bon, c'est comme ça, il faut une fin à tout. Mais peut-être reverrons nous Bagheera dans une nouvelle histoire ? Ce n'est pas exclu, Tam et moi avons déjà une idée en tête mais nous devons encore en discuter en profondeur. De toute façon ça ne sera pas pour tout de suite, on voudrait toutes les deux d'abord terminer nos autres histoires en cours. Sinon, avant de vous laisser à votre lecture du jour, nous nous demandions avec ma chère co-autrice, si vous aviez un top 3 voire même un top 10 de vos moments préférés de cette fic ? Si oui, partagez-les avec nous ! On veut savoir les passages qui vous ont le plus marqué ^__^ Allez, sur ce, bonne lecture !!! A la semaine prochaine !! Life

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Chapitre 20 – Une star prend sa retraite et un couple brille dans la nuit  

Auteur : Life  

Ryo se réveilla lentement en se sentant tellement bien ! Plus que bien même. Ca ne l’étonnerait pas d’apprendre que les anges au Paradis se sentent pareil à lui, calme, en paix, heureux jusqu’au plus profond de son âme… Et tout ça grâce au petit bout de femme qui dormait paisiblement dans ses bras. Ce qu’elle était belle et tellement craquante quand elle dormait. Kaori avait un sourire sur les lèvres et lâchait de temps à autre un petit soupir de contentement qui faisait sourire à son tour Ryo.  

Sans bouger, il jeta un coup d’œil sur le réveil posé sur la table de nuit et fût surpris de constater qu’il était déjà passé 10h. Sans le vouloir il grimaça. Normalement il aurait dû voir Sung pour leur rendez-vous hebdomadaire où ils discutaient avec Igor et Vlad des shows à venir et de la faisabilité de ses idées. Il espérait maintenant que Vlad ait compris la situation et qu’il avait prévenu les autres qu’il ne serait probablement voire même qu’il ne viendrait pas. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres : oui Vlad les aura prévenu. Après tout rien n’échappe à la vigilance de son professeur. Par contre à savoir comment Sung allait réagir à cette nouvelle ?… Il savait très bien ce que l’arrivée de Kaori dans la vie de Bagheera voulait dire, aussi bien pour Bagheera que pour Ryo. Il était à présent hors de question que Bagheera continue à se dandiner sur la scène du Baiser du Dragon. D’une part Kaori ne le permettrait jamais, et d’autre part, il était à présent inconcevable qu’il se donne en spectacle à d’autres femmes que la sienne ! Ca devrait d’ailleurs être une des premières choses sur sa liste de choses à faire ce matin : rompre son contrat avec Sung. Mais pas tout de suite… C’était la première fois qu’il se réveillait avec Kaori dans ses bras et il avait bien l’intention d’en profiter ! Même s’il savait que maintenant ce serait une de ses joies quotidiennes.  

Kaori émergea peu à peu des brumes du sommeil. Elle n’eut aucune difficulté à reconnaître où elle se trouvait, la douce chaleur qui enveloppait son corps était un indice suffisant : les bras de Ryo. Et c’était tellement agréable de l’avoir à côté d’elle. Elle avait tellement rêvé de ces moments qu’elle avait du mal à croire que le rêve était devenu réalité. Heureusement que le pouce de Ryo, qui caressait la peau de son épaule et qui l’appelait silencieusement à lui, lui prouvait bien que tout ceci était vrai. Elle s’étira langoureusement avant de se nicher encore plus contre lui.  

« B’jour » murmura-t-elle sans ouvrir les yeux mais en frottant sa joue contre son torse.  

« Bonjour mon amour » répondit Ryo en la serrant un peu plus contre lui. « J’espère que je ne t’ai pas réveillée » ajouta-t-il en déposant un baiser sur ses cheveux.  

« Ca ne me dérange pas de me réveiller tant que je suis à côté de toi » soupira Kaori en relevant la tête et en le regardant droit dans les yeux.  

Ils se toisèrent quelques instants amoureusement avant de tous les deux craquer et fondre l’un et l’autre sur leurs lèvres respectives. Ils s’embrassèrent longuement, jusqu’à en perdre haleine et d’être obligés de se séparer avant de mourir d’asphyxie. Alors qu’ils reprenaient leur souffle, l’estomac de Ryo se mit à gargouiller bruyamment, suivit l’instant d’après par l’estomac de la femme, ce qui les fit rire de bon cœur.  

« On ferait bien d’aller nourrir les deux bêtes » pouffa Kaori en se relevant.  

« Voilà qui est une bonne idée… » souffla Ryo en déposant un baiser dans le cou de sa femme tout en laissant ses mains parcourir les courbes de son corps.  

« Mmm Ryo… » soupira-t-elle, se laissant faire pendant quelques secondes, avant de lentement se dégager. « Pas maintenant, mon amour » le réprimanda-t-elle doucement en le regardant par-dessus son épaule ce qui l’enivra encore plus. Mais avant qu’il puisse fondre sur sa proie elle s’était levée et avait passé sa chemise. « Non, Ryo » continua-t-elle quand elle le vit se lever et s’avancer vers elle d’un pas félin. « Nous avons tous les deux besoin de mettre quelque chose dans l’estomac, et toi encore plus que moi ! Tu as dépensé beaucoup d’énergie hier, d’abord pendant ton show, et ensuite… »  

Kaori rougit violemment en repensant à la nuit qu’ils avaient passé ensemble mais elle ne détourna pas son regard de celui de son homme. Ryo soupira et pencha la tête de déception, mais ne continua pas ses manœuvres de séduction. Il attrapa un caleçon propre et l’enfila en vitesse avant de suivre sa belle vers la cuisine. Il arriva au moment où elle prenait une poêle dans le placard. Avant qu’elle ne puisse réagir à sa présence, il lui attrapa le poignet et dégagea doucement les doigts de l’ustensile. Elle lui lança un regard plein de réprimande, croyant qu’il essayait de reprendre leurs ébats, mais avant qu’elle puisse ouvrir la bouche il posa un doigt dessus et la poussa doucement vers une des chaises de la table de cuisine.  

« Je pense me rappeler une promesse dans laquelle je disais que je prendrais ma part des tâches ménagères… » expliqua-t-il avec un petit clin d’œil avant de se tourner vers le frigo.  

Kaori le regarda stupéfaite et amoureusement. Elle était agréablement surprise de constater, qu’après tout ce qui leur était arrivé, il avait décidé de tenir ses engagements. Elle avait vraiment cru que Ryo redeviendrait comme avant, les remarques désobligeantes en moins, l’amour en plus, mais que pour le reste rien ne changerait dans le ménage. Elle réalisait honteusement que ce n’était pas le cas. Bagheera avait vraiment changé son homme…  

Alors qu’elle observait Ryo préparer le petit-déjeuner, ses pensées se tournèrent vers Bagheera. Qu’allait-il devenir à présent ? Elle savait que c’était bête de se faire du souci pour un personnage fictif, mais elle ne pouvait s’empêcher d’y penser. Même maintenant qu’elle savait que Ryo et Bagheera étaient la même personne, elle avait toujours un faible pour la Panthère. Il était le côté spécial de Ryo, le côté qui l’avait faite craquer, le côté qui l’avait presque poussée à la folie, le côté qui avait fait sortir la femme fatale en elle… Bien qu’elle avait Ryo, son cœur se serra un peu à l’idée de ne plus jamais voir Bagheera. Elle pensa alors à toutes les femmes hystériquement amoureuses dans la ville et dans le pays. Y aurait-il des marches de protestation, des bagarres dans les rues, si elles apprenaient que Bagheera ne se produirait plus sur scène ? La ville serait-elle mise à feu et à sang par les folles furieuses qui adoraient son homme tel un dieu ? Non, quand même pas ! Quoique… Un corbeau s’écrasa sur sa tête. C’était peut-être une vision légèrement exagérée mais les faits pourraient bien finir par y ressembler si la chose n’était pas traitée délicatement. Elle savait très bien comment elle aurait réagi si on lui avait annoncé, avant la découverte d’hier soir, que Bagheera n’apparaîtrait plus en scène… C’est à ce moment là que Ryo déposa une assiette avec une omelette et des toasts devant elle.  

« Mange pendant que c’est chaud » murmura-t-il en prenant place en face d’elle.  

Ryo avait bien vu que sa partenaire avait été dans ses pensées durant quelques minutes. A quoi elle pensait, il ne le savait pas, mais il avait bien vu la mélancolie, la tristesse, l’appréhension sur son visage. Bien qu’ils avaient réglé beaucoup de questions la nuit dernière, il savait qu’il restait des choses dont ils devaient parler. Mais pas tout de suite. Kaori avait raison, ils avaient besoin de manger quelque chose. Le repas se déroula en silence : Kaori dans ses pensées, Ryo qui l’observait en se demandant quel sujet elle allait aborder. Finalement Kaori posa ses couverts et releva son regard.  

« Ryo » commença-t-elle, « que va devenir Bagheera ? »  

Ryo lâcha un long soupir. Il aurait dû s’attendra à cette question là. Ne s’était-il pas posée la même question en se réveillant ?  

« Bagheera n’est plus, Kaori » répondit-il fermement. La respiration de Kaori se bloqua à ces mots. « Il n’a plus aucune raison d’exister. Je sais bien que tu ne voudrais pas me voir me trémousser devant d’autres femmes, et moi je n’ai aucune envie de danser pour une autre femme que toi ! Donc il est temps de mettre Bagheera au placard ! »  

Kaori le regarda, stupéfaite. S’était-elle donc attendue à une autre réponse que celle-ci ? Ryo s’interrogea, perplexe. Qu’est-ce qu’elle pensait qu’il répondrait ? Qu’il adorait tellement le showbiz qu’il prendrait sa retraite en tant que nettoyeur pour continuer sa carrière ?! Vrai qu’il se faisait plus d’argent qu’avec des contrats, mais il ne fallait pas exagérer ! Ce n’était pas une activité qu’il avait choisi de lui-même !  

« Ryo… » souffla Kaori encore sous le choc de la réponse de son homme. Celle-ci lui avait vraiment fait plaisir ! C’était tellement touchant de constater qu’il pensait aussi attentivement à elle… Mais ça ne réglait pas les problèmes qui allaient se poser. « Merci, Ryo » continua-t-elle en écrasant la larme qui s’était formée au coin de son œil. « Merci. Malheureusement ça ne sera pas aussi facile que ça, ma belle Panthère. »  

Ryo la regarda surpris, un sourcil levé. Qu’est-ce qu’elle voulait dire ? Il lui suffisait de ne plus jamais mettre les pieds au Baiser et de brûler les costumes de Bagheera et pouf, plus de Panthère. Où était la difficulté là-dedans ?  

« Que veux-tu dire ? Si je dis que Bagheera n’existe plus, il n’existe plus, c’est aussi simple que ça. Sung savait que ce jour viendrait, et vu le fric qu’il s’est fait avec moi il n’a pas intérêt à se plaindre ! »  

« Il ne s’agit pas de ça » élabora Kaori en secouant doucement la tête. « Je parle des conséquences de la disparition de Bagheera. Tu connais mieux que moi la réaction de tes fans. Tu sais à quel point elles sont déçues quand tu n’es pas en scène pour une raison ou une autre. Même quand tu es présent, elles peuvent être dangereuse. Alors, dis-moi comment crois-tu qu’elles réagiront si tu ne te produis plus sans fournir d’explication ? »  

Kaori avait raison. Il ne lui en avait pas encore parlé par manque de temps, mais il se rappelait encore de sa « confrontation » avec les trois vieilles sorcières déguisées en femmes ! Un énorme frisson à le faire claquer des dents traversa son corps. Quand des fans se montrent si agressives, enthousiastes si on se plaçait de leur côté, il pouvait y avoir des problèmes. Quand une star meurt, tout le monde pleure et se lamente. Par contre, si une star vient à disparaître du jour au lendemain, il risquerait d’y avoir des avis de recherche, des paparazzis dans tous coins, et qui savait quoi d’autre… Pour quelqu’un de l’ombre comme City Hunter, les paparazzis n’étaient pas une bonne chose, même si la possibilité qu’on le prenne en photo était minime. Mais il ne pouvait pas se le permettre. Bagheera ne pouvait pas disparaître comme ça… Et puis il devait bien admettre que c’était grâce à ses fans s’il avait réussi à repayer sa dette en si peu de temps. Il ne voulait pas les peiner inutilement.  

« Je vois… » murmura-t-il. « C’est un évènement que je ne préfère pas contempler… Mais Bagheera ne peut quand même pas exister éternellement ! » termina-t-il en la regardant désespérément.  

« Non, c’est vrai, il ne peut pas continuer éternellement. Je ne le supporterais pas. Le plus important je crois, c’est qu’on sache pourquoi on ne verra plus Bagheera. Je ne dis pas que tu dois annoncer ça aujourd’hui, ni même demain. Je me rends bien compte que ça serait impossible. Mais tu devrais en parler avec Sung. Lui aussi doit se préparer. »  

Ryo hocha la tête et termina sa tasse de café. Son regard était lointain. Comment faire prendre sa retraite à Bagheera ? Il allait devoir le faire lui-même, ses fans ne croiraient pas des mots sur du papier ou une annonce venant de quelqu’un d’autre. Il devra donc l’annoncer pendant une de ses représentations… Ryo grimaça. Avec des furies pareilles, il n’était même pas sûr qu’elles le laisseraient tranquilles une fois sa retraite annoncée. Il voyait déjà les rues placardées avec des affiches demandant son retour, des supplications lancées via la radio ou la télévision, des pamphlets dans toutes les boîtes aux lettres de la ville… (ndt : houla ! Il a un peu la grosse tête là non ? Des pamphlets ? Et puis quoi encore ? Des avions avec banderoles ? mdr) Non, elles ne renonceraient pas aussi facilement que ça à Bagheera… A moins que… Ryo fronça les sourcils et se concentra davantage sur l’idée qui venait de lui traverser l’esprit.  

« Kaori ? » demanda-t-il soudainement en brisant le silence qui s’était installé entre eux pendant qu’ils réfléchissaient à la situation. « Si tu avais appris que Bagheera avait une petite amie, comment aurais-tu réagis ? Avant de savoir que c’était moi, je veux dire. Aurais-tu continué à en pincer pour lui ? »  

« Euh… ben… » balbutia-t-elle, confuse. Pourquoi lui demandait-il ça ? Qu’est-ce que ça avait à voir avec Bagheera et sa retraite, ou même avec les furies… Le déclic se fit dans son esprit. « Ah, je vois ! Si elles pensent que Bagheera est avec quelqu’un, qu’il aime beaucoup sa petite amie, elles finiront par se faire une raison. Elles détesteront bien entendu cette femme, mais elles se rendront compte qu’il est inutile d’essayer de prendre sa place, ce qui du coup les calmera grandement. Mais comment comptes-tu leur faire croire cette histoire ? »  

« Je pense avoir une idée, mais j’aurais besoin de ton aide pour cela… » répondit Ryo en hésitant un peu. Il ne savait pas du tout comment elle réagirait à sa proposition, et malgré leur amour, leur relation était encore fragile. Il devait faire attention à ce qu’il dirait, proposerait et ferait.  

« Mon aide ? » demanda Kaori interloquée. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire, elle ? Elle était la femme de Ryo, pas de Bagheera !  

« Eh ben, comment dire… » poursuivit Ryo. « Ne le prends pas mal, s’il te plaît, mais tu voudrais bien être la femme de Bagheera ? Et faire sa dernière représentation ensemble avec lui ? »  

Kaori était clouée sur place. Avait-elle bien entendu ? Il voulait qu’elle monte avec lui sur scène ?! Il voulait qu’elle fasse un strip avec lui sur scène ?!! Mais il était devenu fou !  

« Laisse-moi t’expliquer » continua Ryo en levant les mains, interrompant Kaori qui venait d’ouvrir la bouche pour protester. « Je me tuerais plutôt que de te demander de te déshabiller sur une scène. D’ailleurs je suis trop jaloux pour te partager avec quelqu’un d’autre » ajouta-t-il en lui lançant un regard possessif qui lui réchauffa tout le corps. « Non, ce que j’aimerais, c’est que tu prennes ta place à mes côtés sur scène, déguisée bien entendue, et que, je ne sais pas, que c’est toi qui me déshabille par exemple. Comme pendant ta séance privée… » précisa-t-il d’une voix sensuelle et légèrement rauque de désir contenu, qui la fit regretter de ne pas être dans leur lit. « Je crois que c’est le seul moyen de leur montrer que je n’appartiens qu’à toi et que si je quitte le monde de la scène, c’est pour toi. Mes fans auront le cœur brisé, elles se lamenteront, mais c’est un bon moyen pour que tout se passe au mieux. Non ? »  

Kaori ne savait pas quoi répondre. Comme sa séance privée ? Devant une salle pleine à craquer ?! Elle n’en serait jamais capable ! Elle avait déjà défilé pour Eriko, mais c’était tout à fait autre chose ce qu’il lui demandait de faire là ! Elle savait faire les catwalks, pas les scènes de spectacles ! Et le déshabiller devant des centaines de femmes en chaleur ?!! Pas question !! Il était à elle et à personne d’autre ! Il était hors de question qu’elle le partage ! Elle respira profondément et se calma un peu. Il avait néanmoins raison… Donner à Bagheera une femme était probablement le seul moyen de refroidir les ardeurs de toutes les femmes qui pensaient l’aimer. Et si elles le savent marié, il y aurait moins de chance qu’elles essayent de le retrouver. Mais tout de même, elle sur scène ? Mais qui d’autre sinon ? Elle n’accepterait jamais qu’une autre soit dans les bras de Ryo !  

« Ne t’en fais pas, mon amour » murmura Ryo en prenant une de ses mains entre les siennes. « Je ne vais pas te jeter aux loups sans être sûr que te sentes à l’aise. Si Vlad a réussi à me former, il fera des merveilles avec toi. Tu es tellement gracile et élégante et tu as de l’expérience en matière danse ce qui n’était pas mon cas. » continua-t-il en déposant un baiser sur la paume de sa main.  

Il la regarda intensément, ses yeux perdus dans la marée d’amour et de tendresse des prunelles de de la jeune femme. Ils se levèrent au même moment et sans échanger un mot, se dirigèrent vers la chambre.  

Ce n’est qu’au soir, après une longue douche sensuelle, qu’ils reprirent la conversation du matin. Ryo dut se montrer persuasif, mais en fin de compte il parvint à convaincre Kaori. Elle avait capitulé quand il lui avait fait remarquer que c’était le seul moyen pour qu’elle récupère « Ryo » à 100%, car tant que « Bagheera » existait il serait obligé de s’entraîner, de faire ses représentations ainsi que ses séances privées. C’est cette dernière énumération qui fit craquer Kaori. Savoir que Ryo se déshabillait devant une salle était déjà insupportable, mais qu’il le faisait en face à face… Ca la plongeait dans une profonde jalousie ! C’est ainsi qu’ils se rendirent au Baiser du Dragon après le dîner, Ryo sachant très bien que c’était le seul moment où ils avaient la chance de trouver Sung dans son bureau.  

Comme à son habitude, Ryo gara la mini à quelques rues du Baiser, et entraîna Kaori dans le dédale de rues qui les mènerait à l’entrée de service du cabaret. Cependant Ryo s’arrêta à la dernière rue et se retourna vers sa femme en lui tendant un bout de tissu.  

« Tiens, met ça. C’est un de mes masques de rechange. Vu que tu vas monter sur scène avec moi, il vaut mieux qu’on ne voit pas ton visage. Heureusement le seul qui l’a vu hier soir était le garde de la sécurité, mais ça m’étonnerait qu’il puisse t’identifier. Il voit trop de visages passer pour faire une description détaillée du tien. »  

Kaori acquiesça et enfila le bout de tissu. Vu qu’il avait été fait pour Rio, il ne lui allait pas bien et lui donnait l’impression d’être une panthère ridée par l’âge. Ryo se retint de faire une remarque à la dernière seconde. Mettant à son tour le sien, ils continuèrent leur chemin et entrèrent dans le cabaret qui était en pleine effervescence. Cependant l’entrée de Bagheera ne passa pas inaperçue et tout le monde se figea sur place à la vue de la femme masquée à ses côtés. Les esprits curieux du personnel se mirent immédiatement à spéculer sur l’identité de la jeune femme. Il n’y avait pas de doute qu’il s’agissait de sa femme ou de sa petite amie ! Il n’y avait aucune autre raison pour qu’elle cache son visage comme lui, sauf s’il y avait une relation entre eux ! Après cette seconde d’inactivité, l’effervescence reprit de plus belle et le couple fut ignoré. Ryo prit le bras de Kaori et la guida vers le bureau insonorisé de Sung. Il toqua et entra quand il en reçut la permission.  

« Bagheera !! Mais où étais… » s’écria Sung quand il vit sa star, mais ses mots moururent sur ses lèvres quand il vit qu’il était accompagné.  

« Je crois que je n’ai pas à te présenter ma compagne » répondit Ryo en fermant la porte derrière lui. « Vlad a dû te raconter ce qui s’est passé hier soir… » continua-t-il en enlevant son masque.  

Kaori attrapa un bout du sien, mais une main de Ryo l’empêcha d’en faire de même. Il se pencha rapidement vers elle et lui souffla que bien que Sung savait qu’elle était sa partenaire, il ne savait par contre pas à quoi ressemblait « Kaori ». La plupart des gens remarquait ses massues mais étaient incapables de décrire la femme qui les utilisait. S’il ne la voyait pas maintenant, il pourrait au moins honnêtement dire plus tard qu’il ignorait à quoi ressemblait la femme de « Bagheera ». Garder ce masque beaucoup trop grand agaçait Kaori mais elle laissa retomber sa main le long de son corps.  

« Oui… oui… il m’a raconté… » balbutia Sung en retombant dans son fauteuil. Il n’avait jamais pensé rencontrer la « fameuse » Kaori, mais voir que Ryo était indemne et en un seul morceau était encore plus incroyable ! Il avait tellement eu peur d’elle quand il l’avait manipulé à signer son contrat ! Mais maintenant… C’était à croire qu’il ne s’était rien passé entre eux ! Il ne comprenait plus rien…  

« Bien, ça va faire avancer les choses un peu » continua Ryo en présentant un fauteuil à Kaori avant de prendre place dans un second. « Si on vient te voir, tu te doutes bien que c’est parce que je veux mettre fin à mon contrat. Il ne me reste que une ou deux séances privées en principe. J’avais de toute façon pensé y mettre fin après avoir rempli mes obligations. A présent je ne peux malheureusement plus honorer ces derniers rendez-vous. Cependant, il est important que Bagheera ne disparaisse pas comme ça. Avec Kaori on a trouvé un moyen pour que ça se passe sans trop d’accros. Mais j’aurais besoin des talents de Vlad pour ça. »  

« Des accros ?! Vlad ?! Mais de quoi parles-tu ! » s’écria Sung complètement perdu.  

Ryo lui expliqua les possibles réactions des fans et les éventuelles conséquences destructrices que cela pourrait avoir sur le Baiser. Sung devint livide à l’idée que son précieux établissement puisse être endommagé ou même détruit. D’un geste plus vif que l’éclair, il attrapa le micro et cria d’une voix aiguë que Vlad devait se présenter illico presto dans son bureau ! Une minute plus tard l’homme arriva tout essoufflé. Il était venu dans l’espoir d’avoir des nouvelles de Ryo et l’avait attendu toute la journée dans sa loge. Quand il vit le nettoyeur dans le bureau de Sung, il soupira de soulagement. Quand il l’avait laissé le soir précédent, il avait eu peur pour lui, surtout après les confessions qu’il avait entendu des deux intéressés. Il était heureux de voir que le malentendu semblait levé, du moins le supposait-il vu que ni l’un ni l’autre ne paraissait en colère contre l’autre. L’œil professionnel de Vlad avait bien entendu immédiatement remarqué que la femme qui se tenait aux côtés de Ryo était la même jeune femme qu’il avait vu la veille.  

« Ah, Vlad ! Bagheera doit prendre sa retraite et il a besoin de toi pour que son idée marche. Je compte sur toi ! » déclara Sung en se levant et en serrant vigoureusement la main du danseur. « Bon, vous n’avez pas besoin de moi, alors discutez-en et venez me dire ce que vous aurez décidé une fois que tout est prêt ! » termina-t-il en les poussant tous vers la porte qu’il claqua derrière eux.  

« Mais qu’est-ce qui lui prend ?! » demanda Vlad perdu en regardant la porte. « Je ne l’ai jamais vu comme ça ! »  

« L’idée de perdre le Baiser du Dragon l’a bouleversé… » murmura Kaori pour essayer de cacher sa voix.  

« Mais, belle demoiselle » demanda Vlad en se tournant vers elle en lui faisant une révérence, « qu’est-ce qui pourrait lui faire penser que le Baiser va être détruit ? »  

« Arrête de faire du charme à ma femme, Vlad, c’est pas de toi que je vais être jaloux » commenta Ryo. « Allons dans un endroit discret et je t’explique tout. Je crois que ma loge devrait faire l’affaire. »  

Ouvrant la marche, il guida Kaori vers sa loge qu’il ouvrit avec sa clé. Tenant celle-ci ouverte il invita sa partenaire à entrer. A cet instant précis, la porte de la loge suivante s’ouvrit et Zaza en sortit. Quand elle vit que Bagheera invitait une femme (encore une !) à entrer dans sa loge, elle perdit le contrôle d’elle-même et se dirigea vers eux en grandes enjambées colériques.  

« POURQUOI !! » cria-t-elle à pleins poumons à l’attention de l’homme. « Pourquoi elle et pas moi ! Qu’est-ce que cette minette a de plus que moi !! J’ai des formes plus généreuses qu’elle ! Je suis plus belle que ce vieux machin ridé ! J’ai… »  

La gifle résonna dans tout le couloir, tant et si bien que toutes les portes s’ouvrirent pour voir ce qui se passait. Quand ils virent que Zaza venait de se faire gifler par un Vlad visiblement plus que dégoûté, ils refermèrent leur porte sans y prêter plus d’attention. Tout le monde savait que ce jour était destiné à arriver. Seule Zaza ne s’était pas rendue compte que Vlad ne supportait plus les avances non désirées qu’elle faisait à son petit protégé. La goutte qui faisait déborder le vase venait de tomber. Bagheera quant à lui se tenait les poings crispés, le corps tendu. Si Vlad n’avait pas réagi en premier…  

« Merci Vlad » fit-il dans un demi sourire. « Quant à toi, ne parle jamais plus comme ça de ma femme » siffla Bagheera en colère entre ses dents. « Ne nous parle plus jamais ! » ragea-t-il en claquant la porte, ne se souciant pas du tout qu’elle rencontrerait le visage de la femme qui hurla de douleur de l’autre côté.  

« Ce cri est un baume pour mon cœur » murmura Vlad en faisant un clin d’œil complice à Ryo. « Il était temps qu’on la remette à sa place. Mais si tu m’expliquais plutôt ce que ta partenaire et toi avez en tête ? » demanda-t-il en les regardant tous les deux de la chaise où il s’était installé.  

Ryo donna l’unique autre chaise à Kaori et s’adossa au mur. A tour de rôle ils expliquèrent encore une fois les conclusions auxquelles ils étaient arrivés quant à la retraite de Bagheera et les conséquences que ça entraînerait. Vlad grimaça. Il imaginait très bien le chaos que les fans hystériques pourraient créer. Quand Ryo s’attarda sur le plan qu’ils avaient mis au point, Vlad écouta attentivement et resta ensuite songeur pendant quelques instants. Regardant soudainement Kaori, il lui demanda de lui montrer ce qu’elle savait faire. Gênée, elle lui démontra les pas de danse qu’elle connaissait grâce à ses exercices d’aérobic et de danse rythmée. Quand elle reprit sa place, un large sourire éclairait le visage du danseur, qui les assura qu’avec une élève pareille, il ne lui faudrait pas plus d’une ou deux leçons intensives pour la familiariser avec la scène et la rassurer : ce n’était après tout pas elle qui allait faire du strip-tease. Ils se donnèrent donc rendez-vous pour le jour suivant. Au moment où Vlad allait quitter la loge, Ryo l’interpella.  

« Vlad ? Merci. Merci pour tout. J’ai été content de faire ta connaissance, même si parfois tu essayais de faire un peu trop connaissance ! Mais tu comprendras qu’avec une femme comme Kaori à mes côtés, je ne suis pas intéressé par tes propositions… euh généreuses »  

Ryo tendit la main à une des rares personnes qu’il considérait comme « ami ». Vlad l’attrapa et la serra chaleureusement en y posant son autre main.  

« Non, Ryo, c’est moi qui aie été heureux de faire ta connaissance. J’ai été fier d’avoir été le prof d’un élève aussi brillant ! Je vais regretter ton absence sur les scènes. Mais moi aussi je dois te remercier, Ryo ! Sans toi je ne me serais probablement jamais rendu compte de la chance que j’avais ! » s’écria le danseur tout joyeux, des étoiles scintillant dans les yeux.  

« Que veux-tu dire ? » demanda Ryo curieux.  

« Igor et moi, nous nous sommes trouvés beaucoup de points communs. Sans toi je ne m’en serais jamais aperçu, et je n’aurais jamais réalisé non plus l’intérêt mutuel que nous nous portions… »  

La voix de Vlad s’était fait plus douce, plus chaude et sensuelle. Ryo et Kaori restèrent silencieux pendant quelques instants, trop surpris pour réagir. Finalement le nettoyeur se reprit et félicita son professeur en lui souhaitant tout le bonheur du monde. Vlad lui retourna le souhait et s’éclipsa.  

« Voilà une soirée bien remplie » commenta Kaori en passant son bras autour de la taille de son homme. « Si nous rentrions ? Demain sera une longue journée. »  

« Et j’ai bien l’intention de faire une longue nuit aussi ! » ajouta Ryo en l’attirant contre lui, un sourire carnassier aux lèvres.  

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