Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 17-05-08

Ultimo aggiornamento: 03-10-11

 

Commenti: 32 reviews

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DrameAction

 

Riassunto: Une des versions que j'imagine de leur première rencontre, sachant que je n'ai pas encore lu la version originale : Comment Kaori recevrait-elle Ryô si elle n'avait pas eu l'occasion de voir l'homme derrière le nom et restait "encombrée" des préjugés des gens de la société "normale" ? Venu des difficultés d'une amie à comprendre la personnalité de Ryô Saeba, derrière l'image qu'il projette... ;) (Ex one-shot qui s'est allongé en plusieurs chapitres ^^)

 

Disclaimer: Les personnages de "Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I sent an email, but I still can't get in the NC-17 section.

 

You ha ...

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   Fanfiction :: Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?

 

Capitolo 2 :: Comment le lui dire pour qu'elle m'entende ?!

Pubblicato: 22-05-08 - Ultimo aggiornamento: 22-05-08

Commenti: Hi everyone ! :-) OK, alors voici le chapitre 2 de cette fic-ci ce soir pour une "raison" (^^) qui est que je suis ma mère à Strasbourg, elle a un congrès, j'en profite pour visiter la ville ^^ Donc pas d'ordi, donc je ne pourrai pas continuer alors comme je viens de finir le chapitre 3 il doit y avoir deux jours je me suis dit que j'allais vous donner le 2 avant de partir. Pour ceux qui lisent aussi "Un invité" j'ai presque terminé le chapitre 4 mais je ne voulais pas me dépêcher de le finir, c'est pas très bon question écriture et puis ça aurait fait trop à la fois non ? ;) Enfin, j'espère que tout va bien pour tout le monde sur le site et j'espère bonne lecture ! ^^ (PS : Au fait, juste avant, j'ai cru comprendre que la rencontre Ryô/Kaori était quelque peu attendue... Mais là j'ai une mauvaise nouvelle : Je viens de couper le chapitre 3 juste avant leur rencontre, qui ne sera donc que pour le 4... Désolée... ;) )

 


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« Kaori… » murmura-t-il dans ses cheveux. « Tu nous as fait une belle peur, tu sais… »  

Kaori n’avait pas cherché à se dégager de l’étreinte de son frère tout d’abord, mais à ces mots elle le fit instantanément :  

« Nous ? Toi et cet homme, je suppose ? » Le ton était tel qu’Hideyuki lui jeta un regard surpris de tant de violence réfrénée et malgré tout encore là sous le contrôle, frémissante…  

« Non, Saeko et moi. D’ailleurs laisse-moi une seconde, je vais l’appeler. »  

« ELLE est au port. Une importante saisie de drogue à ce que j’ai compris. » fit sèchement Kaori en allant s’asseoir.  

« Pas grave. Elle tiendrait à ce que je la prévienne. »  

 

Et, ignorant le regard réprobateur de Kaori, il alla décrocher le téléphone. Mais bien sûr, le numéro qu’il composa n’était pas celui de Saeko. Il savait très bien que l’intéressée leur faisait confiance pour retrouver Kaori et n’avait effectivement pas le temps de s’en occuper. L’appeler maintenant n’aurait fait que des problèmes. Mais il restait quelqu'un d’autre à prévenir…  

 

« Saeba ? » entendit-il son ami répondre dès la première sonnerie.  

« Saeko ? C’est Hideyuki. » répondit distinctement Hide. Il y eut une seconde de silence, puis la voix de Ryô résonna à nouveau dans l’écouteur :  

« Je vois. Tu l’as retrouvée, et elle est avec toi. »  

 

Hide aurait voulu sourire, mais il se devait de répondre à ce que « Saeko » était censé« e » avoir dit...  

 

« Mais non, Saeko, ne t’inquiète pas, tout va bien. Elle vient tout juste de rentrer. Je crois qu’on a à parler… »  

« Je suis désolé, vieux… T’as besoin d’aide ? Je peux peut-être venir m’expliquer ? »  

« Mais non, tout va bien, Saeko. Et ne t’en fais pas, ce n’est pas ta faute. Si c’est celle de quelqu'un, c’est la mienne. Occupe-toi donc du port, je me garde le reste. »  

« Ok ok, comme tu veux… M’enfin, si t’as un problème, tu connais mon numéro apparemment. »  

Et Ryô raccrocha sans un mot de plus. Hideyuki reposa le téléphone, ne pouvant retenir cette fois un léger sourire de plisser ses lèvres. Malheureusement pour lui, il fut vite ramené à la réalité…  

 

« Sa « faute » ? C’est grâce à elle, oui !!! »  

 

Hideyuki prit une profonde inspiration, pressentant que les moments qui allaient suivre n’allaient pas être évidents à gérer… Lorsqu’enfin il se retourna vers sa sœur, la jeune femme avait l’air furieux. Elle paraissait si en colère qu’il eut peur un instant qu’elle se jette sur lui pour le gifler ou l’étrangler… ‘Allons Hide, c’est toujours Kaori. T’as rien dit avant, t’as fait une connerie, ok. Bon, bah maintenant t’as plus qu’à assumer…’  

 

« Kaori, écoute, je… Je peux concevoir que tu sois…en colère… Mais…  

« En colère ?! » l’interrompit violemment Kaori. « Oh non, en fait je ne pourrais pas moins m’y intéresser ! » lui lança-t-elle au visage, sarcastique.  

« Kaori… »  

« HIDEYUKI MAKIMURA, TAISEZ VOUS !!! » hurla brusquement la jeune femme en se levant d’un bond. L’intéressé en fut si surpris qu’il se tut effectivement…  

« Tu as quitté la police… Tu as démissionné sans même m’en avertir… » énonça-t-elle en respirant aussi bruyamment que si elle venait de boucler un marathon. « Et pour finir tu t’es… Tu t’es associé avec… Avec un… » Elle semblait tant peiner à sortir ce mot que ce fut Hideyuki qui le prononça :  

« Avec un tueur ? »  

 

Kaori l’observa une ou deux secondes, le regard incandescent, avant de se rasseoir sans un mot, la respiration toujours aussi sifflante…  

 

« Kaori ? Est-ce que je… Est-ce que je peux te répondre ? » tenta doucement Hideyuki. La jeune femme ne répondant pas, il prit son silence pour un assentiment. Après tout, cette fois elle ne lui avait pas crié dessus de se taire, alors…  

 

« Kaori, je sais ce que tu penses. Et c’est normal. Je suppose que presque tout le monde penserait comme toi au premier abord. Mais je t’assure que tu n’y es pas. Ryô n’est pas…  

« Ryô ?! Tu l’appelles Ryô maintenant ? »  

« Depuis longtemps, Kao. »  

« Alors Saeko disait vrai… Je ne voulais pas la croire… » Le débit de la jeune femme s’accélérait de nouveau.  

« Croire quoi, Kaori ? Que t’a dit Saeko ? »  

« Que… Que vous étiez tous… Tous… » Mais pour la seconde fois elle ne put prononcer ce mot d’un autre genre, et là encore ce fut Hideyuki qui vint compléter sa phrase :  

« Amis ? C’est ça, n’est-ce-pas ? »  

 

Kaori hocha la tête sans un mot. Hideyuki retint un soupir : On aurait juré qu’acquiescer simplement lui coûtait déjà une fortune !!! Décidément, c’était pas gagné…  

 

« Kaori, je sais que ça peut sembler incroyable sans le connaître, mais je t’assure que Ryô…  

« Ne l’appelle pas comme ça ! »  

« Et comment alors ? »  

« Ose l’appeler comme ce qu’il est ! « City Hunter » je crois, hein ?! Il n’est pas « Ryô », il… Il n’est pas comme toi ! »  

 

La jeune femme avait crié, de nouveau sur ses pieds. Hideyuki se mordit la lèvre devant tant de violence. Finalement, il avait peut-être eu tort de dire à Ryô de rester en dehors de tout ça… Le voir en chair et en os aurait sans doute plus parlé à Kaori que cette image qu’elle s’était forgée. Bah tant pis, c’était trop tard à présent de toute façon…  

 

« Kaori, il est bien plus près du « Ryô » que du « City Hunter » si ça peut te faire com…  

« NON ! Non, je refuse d’écouter ça ! Je ne veux pas t’entendre me dire qu’il est… Qu’il n’est pas… Que ce n’est pas un tueur, parce que ça l’est !!! »  

« Et qu’est-ce qu’un tueur pour toi, Kaori ? »  

« Qu… Quoi ?! » La jeune femme était désarçonnée, ne comprenant pas où voulait en venir son frangin.  

« Je répète ma question : Qu’est-ce qu’un tueur pour toi ? » réitéra Hide sans broncher. Kaori l’observa par en-dessous avec suspicion, croyant flairer un piège.  

« Hideyuki ? Que veux-tu…  

« C’est un tueur sans scrupules pour toi, n’est-ce-pas ? Un homme sans âme ? Peut-être même pas un être humain à te voir en ce moment, n’est-ce-pas ? Un tueur à gages peut-être ? »  

« Eh bien… »  

« Saeko ne t’a-t-elle donc pas expliqué le sens du mot « nettoyeur » ? »  

« Vous et votre histoire d’équilibre… » marmonna Kaori, mécontente, en se rasseyant.  

« Ce n’est pas notre histoire, Kaori. C’est l’histoire de ce quartier. Je pourrais te présenter un nombre incalculable de gens qui lui doivent la vie, voire la vie de ceux qu’ils aiment, et toujours au-moins un nouveau départ ! Tu n’as pas idée du nombre de gens que nous pouvons aider en…  

« …transgressant les règles ? » l’interrompit sa sœur, faisant froncer les sourcils d’Hideyuki devant sa question.  

« Eh bien oui, sans doute ! »  

« Alors… Tu es devenu comme lui… Un homme de l’ombre… »  

 

Hideyuki aurait voulu s’effondrer au sol. N’avait-elle rien écouté de ce qu’il venait de lui dire ? Brusquement, il décida de tenter une approche différente. S’il ne pouvait passer par Ryô, il passerait par lui-même…  

 

« Kaori ? Ai-je changé à tes yeux ? »  

« Non. » Ce « non » semblait avoir passé ses lèvres contre sa volonté mais peu importait, elle l’avait dit.  

« Alors ? Deux ans à côtoyer tous les jours une ordure de la pire espèce et je ne change pas ? Ne trouves-tu pas qu’il y a un problème dans ton raisonnement ? »  

 

Cette fois elle ne répondit rien. Ils restèrent longtemps silencieux, Hideyuki attendant anxieusement son verdict. Finalement elle releva la tête, sans qu’il ne puisse rien tirer de l’expression de ses traits :  

« Très bien. Puisque tu dis qu’il n’influe pas sur toi… Pourvu que ça dure… de toute façon je n’y peux plus rien, n’est-ce-pas ? Tu as fait ton choix. Et tu viendras un jour te réfugier chez moi lorsque la bombe sur laquelle tu es assis aura explosé. N’attends pas trop pour t’en rendre compte, le compteur tourne vite. En attendant je crois que je vais aller travailler, j’ai un contrôle important demain. »  

 

Et sans un mot de plus elle se leva et passa à côté de lui sans lui accorder un regard. Hideyuki la regarda s’éloigner puis monter les escaliers, profondément inquiet pour elle. Il n’était absolument pas satisfait de la fin de cette conversation, mais il sentait qu’il n’en tirerait rien de plus aujourd’hui. Et puis, peut-être aussi voulait-elle se donner du temps pour réfléchir à tout ça après tout…  

 

Après un dernier regard sur les escaliers, il attrapa sa veste et son arme et sortit de l’appartement. Il devait parler à Ryô et l’appeler de l’appartement était trop risqué, ce n’était vraiment pas le moment que Kaori l’entende !!!  

 

* * * * *  

 

« Kabuki-Cho. Tu le trouveras là-bas… »  

« Ok, merci. » lâcha Hideyuki en tendant au passage un billet à l’un de leurs indics.  

 

Il avait été stupide, il aurait du deviner. Si Ryô est introuvable, Ryô est dans un cabaret. Hideyuki soupira, sachant bien que son ami devait malgré tout se sentir coupable de ce qui se passait entre lui et Kaori…  

 

* * * * *  

 

Une atmosphère enfumée. Des lumières aveuglantes de tous côtés. Et un bruit assourdissant, mélange hétéroclite de la musique sur laquelle se déhanchaient sensuellement des danseuses de moins en moins vêtues, des cris des hommes les encourageant à continuer plus avant leur subtil effeuillage et des sons confus provenant des duos aux tables mêmes…  

 

Hideyuki n’avait jamais été vraiment passionné par les cabarets. Ryô avait pourtant tenté avec beaucoup de détermination de lui refiler le virus des nuits blanches, mais il n’accrochait pas. Il n’accrochait pas parce que certaines « hôtesses » étaient à peine plus âgées que Kaori, et le visage mutin de sa jeune sœur venait toujours se superposer aux leurs. Ryô pouvait bien dire qu’il était coincé et qu’il faudrait qu’il se lâche d’avantage, Hideyuki s’en fichait. Qu’il vienne donc seul !  

 

La seule fois où il l’avait accompagné… C’était après une mission des plus éprouvantes, où ils n’avaient certes pas perdu leur cliente, mais tant d’innocents avaient été tués pour arriver à ce résultat…C’était l’unique fois où Hideyuki s’était laissé entraîner par Ryô et il devait admettre que pour vider la tête ça vous la vidait !!! Il eut un sourire en pensant qu’au-moins, Kaori ne pourrait pas accuser Ryô de l’avoir débauché… ‘C’est déjà ça…’ se dit-il ironiquement.  

 

En attendant, c’était déjà le sixième cabaret qu’il visitait et il n’avait toujours pas trouvé le nettoyeur ! Ah ça, mais où était-il encore passé ? Il avait pourtant couvert ceux qu’il savait être ses préférés… Mais et si… Oui ! Un nouveau cabaret venait d’ouvrir, peut-être avait-il été tenté d’aller voir ce qu’il valait…  

 

…  

 

Mouais…Aux yeux d’Hideyuki, ce nouveau cabaret ne différait en rien des anciens. Tout y était exactement comme dans tous les autres et rien n’y serait mieux ici qu’ailleurs…  

Soupirant doucement, il scanna la foule, à la recherche de son partenaire qu’il aperçut enfin ! Se faufilant alors jusqu’à lui à grands renforts de coups de coude, il parvint finalement à atteindre sa table. Il constata assez surpris que Ryô était seul. Hideyuki s’était toujours imaginé qu’il faisait la fiesta avec des femmes toute la nuit, comme tout le monde ici à vrai dire… Mais si c’était vrai en temps normal, ce soir en tout cas ça ne l’était pas. Il pensa malgré tout qu’il avait eu raison en imaginant son ami en train de cuver sa culpabilité en le voyant assis là, tout seul, contemplant d’un air perdu sa bière sur la table. Il ne semblait pas ivre au point de se rouler par terre tout de suite au-moins…  

 

Lentement, Hideyuki vint s’asseoir en face de lui, n’obtenant aucune réaction de son vis-à-vis, qui n’haussa pas un sourcil. On aurait pu croire qu’il avait su tout du long qu’Hideyuki viendrait à voir son absence totale de réaction…  

 

« Ryô ? » murmura doucement Hideyuki. « ça va ? »  

« Qu’est-ce que tu fous là, toi… »  

« Bonsoir, ravi de te voir moi aussi. » lui répondit sarcastiquement Hide.  

« Idiot… Pourquoi tu l’as laissée seule ? »  

« Je devais te voir. »  

« Oulah… ça s’est mal passé ? »  

« Ni mal ni bien en fait… »  

« Je suis désolé, vieux… Tout ça c’est de ma faute… » soupira Ryô sur un ton accablé avant de saisir son pichet…pichet qu’Hideyuki lui fit reposer fermement.  

« Depuis quand reconnais-tu tes fautes, toi ? » voulut-il essayer de plaisanter, mais devant le regard de son ami il cessa vite de le titiller.  

« Allez Ryô, tu n’y es pour rien. Ça ne te ressemble pas de te mettre dans des états pareils, pas aussi ouvertement en tout cas, qu’est-ce qui se passe ? »  

 

Ryô ne répondit d’abord rien, reparti en apparence dans la contemplation de la boisson posée sur la table. Puis soudain il prononça très bas :  

« Tu as ce que j’ai toujours voulu, Hide. Une famille. Et si jamais je devais la détruire, comme tout le reste, je…  

« Ryô ! » l’interrompit Hide, furieux, « tu n’as rien « détruit », ok ? Tout va bien entre Kaori et moi, c’est une dispute rien d’autre, ça arrive dans les familles justement ! Et cesse donc un peu de dire que tu détruis tout ce que tu touches !!! »  

« Tu es bien sûr que c’est si simple ? Tu crois vraiment qu’elle va accepter si facilement ? » Le ton était d’une ironie mordante.  

« Bon, ça suffit maintenant. » décréta Hideyuki avec force conviction. « Tu vas venir avec moi et…  

« J’irai nulle part, vieux, je reste ici. »  

« Ryô, il faut rentrer et…  

« J’ai pas de famille où rentrer, moi, je te signale… Pas même une qui se dispute… »  

 

Hideyuki en eut mal au cœur de le voir si mal. C’était déjà extrêmement rare de surprendre en position de faiblesse un homme tel que Ryô, mais alors là ça dépassait les bornes du concevable ! Même s’il était un ami, Hide savait qu’une fois que Ryô aurait retrouvé ses esprits il serait furieux contre lui-même…surtout qu’il n’était même pas saoul ! Bien éméché, mais pas encore saoul…  

 

« Tu vas venir avec moi. Je dois te parler de Kaori. » Cette fois il avait gagné, le nettoyeur leva la tête d’un air déjà plus intéressé par ses paroles.  

« Pourquoi ? » fit-il tout de même, prudemment.  

« Tu verras bien. Je n’abats pas toutes mes cartes d’un coup ! Allez, bouge-toi, Ryô ! »  

 

Hideyuki réussit finalement à le faire remuer et s’empressa de l’entraîner à l’extérieur.  

 

« Ah, t’aurais besoin d’une bonne douche froide, toi ! » lança-t-il mécontent, alors que Ryô lui envoyait son haleine dans le cou, s’appuyant sur son épaule.  

« Oh je t’emm…  

« Le dis pas. » le coupa son ami. « Ne le dis pas Ryô, ou je crois bien que je vais te laisser imbibé sur le pavé… »  

« T’as qu’à le faire, tiens… » l’entendit-il alors tristement murmurer. Serrant les dents alors que les premières gouttes de pluie se faisaient sentir, il décida de se diriger vers le parc, au-moins il n’y aurait personne à cette heure-là et avec ce temps grondant, ils ne seraient pas dérangés…  

 

* * * * *  

 

Le lendemain matin…  

 

Hideyuki, bien que rentré à une heure avancé de la nuit, fut réveillé bien avant Kaori. Enfin, ça c’est ce qu’il crut, car en réalité sa jeune sœur était restée éveillée une bonne partie de la nuit, incapable de trouver le sommeil. Aussi lorsqu’il se leva et descendit lui préparer le meilleur petit-déjeuner dont il était humainement capable, il ne se doutait pas que tous les efforts qu’il faisait pour se mouvoir silencieusement et éviter de la réveiller étaient parfaitement inutiles…  

 

(Flash-Back)  

 

…Tu as fait ton choix. Et tu viendras un jour te réfugier chez moi lorsque la bombe sur laquelle tu es assis aura explosé. N’attends pas trop pour t’en rendre compte, le compteur tourne vite. En attendant je crois que je vais aller travailler, j’ai un contrôle important demain. »  

 

Et la jeune femme s’était levée, passant devant son frère raide et apparemment imperméable à tout alors qu’elle ne rêvait que de se jeter sur lui en hurlant et de le battre de coup de poings pour ramener un minimum de bon sens dans sa tête de fou !!! Un minimum… Juste ce qu’il fallait pour vivre. Juste ce qu’il fallait pour qu’il revienne vers elle et se libère de l’emprise que ce « Ryô Saeba » semblait avoir pris sur lui.  

 

Arrivée au pied des escaliers, Kaori avait du faire un véritable effort pour soulever ses jambes, les sentant peser soudainement des tonnes. Elle monta les marches tout à la fois le plus rapidement et le plus lentement qu’elle le put. Elle ne savait pas vraiment si elle avait hâte ou peur de sortir de cette pièce à vrai dire…  

 

D’abord, sortir trop vite aurait signifié fuir. Sortir trop lentement l’aurait prouvée sonnée. Et elle voulait juste que son frère la laisse tranquille pour le moment présent. Elle avait besoin de réfléchir. Seule. A son frère justement, et à toutes ses conneries qui l’entrainait toujours dans les pires histoires…  

 

Il y avait aussi qu’elle ne parvenait pas à chasser l’idée qu’en quittant le salon, elle abandonnait la partie. Elle avait conscience qu’elle avait arbitrairement terminé la discussion et partir à présent lui laissait un goût d’inachevé. Elle avait posé momentanément les armes, mais les retrouverait-elle au même endroit quand elle reviendrait pour les reprendre ? Qu’aurait fait Hideyuki entretemps ? Qu’elle ait perdu cette bataille, cette bataille qui ouvrait les hostilités et donc si pleine de sens, cela ne signifiait-il pas qu’elle avait aussitôt et déjà perdu la guerre entière ? Elle avait désormais cédé une première fois, tous allait considérer qu’elle pourrait bien céder encore…pour ne pas perdre son frère. Mouais…en admettant qu’elle ne l’ai pas déjà perdu.  

 

Sentant le regard d’Hideyuki derrière elle posé sur son dos avec une insistance telle qu’elle le ressentit, elle se força à continuer sa montée des escaliers après la légère hésitation qui l’avait retenue à leur pied. Agrippant la rampe d’une main convulsive, elle se servit de cet appui pour grimper avec le plus de dignité qu’elle pouvait encore trouver en elle, ne se retournant pas une seule fois. Ce n’est qu’une fois arrivée à l’étage qu’elle se permit de s’arrêter, posant une main sur son cœur battant la chamade après cet exercice de contrôle de soi-même, respirant à fond plusieurs fois pour rester calme encore un peu. Doucement, elle avança vers sa propre chambre. D’abord lentement, puis de plus en vite, pour finalement partir en courant, ne rêvant plus que d’atteindre son lit.  

 

Hideyuki n’entendit pas ce brusque changement de conduite, la moquette recouvrant le couloir de l’étage étouffant le bruit de pas précipités de sa sœur. Et en regard de cette ignorance, Kaori ne sut pas que son frère quittait l’appartement : Perdant toute pensée de fierté, elle rentrait dans sa chambre telle une tornade et s’abattait sur le lit en claquant la porte derrière elle. Un bruit sourd qui vibra dans les murs en même temps que le même son, un étage plus bas, les deux se mélangeant parfaitement…  

 

Etendue à plat ventre sur les draps, les bras de chaque côté de la tête, la jeune femme sembla d’abord reposer dans un état second. Les yeux grands ouverts, la respiration accélérée, elle fixait le mur sans réellement le voir. Des images de sa conversation avec son frère défilaient sans répit devant ses yeux, lui donnant le tournis et une certaine nausée. Malade, elle se sentait vraiment malade, à la fois d’impuissance rageuse et de coupable désespoir. L’impuissance et la rage s’émulaient l’une l’autre dans son cœur, comme dans une course d’où aucune des deux ne pouvait sortir victorieuse ; tandis que le désespoir d’avoir échoué à le convaincre venait approfondir son sentiment de culpabilité pour n’avoir rien vu…  

 

Elle pensait fermement ce qu’elle lui avait dit, à savoir qu’il était assis sur une bombe prête à exploser à tout moment. A tout moment… Et pourquoi pas ce soir d’ailleurs ? Où était Hideyuki ? Etait-il parti ou bien encore dans l’appartement ?! Oh ! Mais pourquoi l’avoir laissé seul ? Quelle folie, et s’il allait encore le retrouver, encore une fois ?! Et si son frère préférait se diriger vers lui plutôt qu’elle ?!  

 

Prise d’une crise de panique, Kaori se leva précipitamment du lit, manquant de s’empêtrer dans les draps et de tomber, pour courir à la porte et l’ouvrir à la volée, l’envoyant claquer contre le mur. Mais elle n’en avait cure, elle était déjà en haut des escaliers, et hurlait le prénom de son frère dans un appartement qu’elle ignorait vide :  

« HIDEYUKI ! HIDE, réponds-moi. REPONDS, bon sang ! »  

 

N’obtenant aucune réponse et pour cause, la jeune femme si composée devant son frère vingt minutes plus tôt dévala les escaliers telle une furie et émergea dans le salon en une halte assez moyennement maitrisée.  

 

« HIDE ? » cria-t-elle encore. Mais elle n’obtint pas plus de réponses que la première fois et, après avoir parcouru les lieux en tous sens, criant le prénom de son frère à qui voudrait l’entendre, elle dut se rendre à l’évidence : Il avait déserté l’appartement. Et il était facile de savoir pour où.  

 

De retour dans le salon après son inspection de chaque pièce, Kaori se laissa tomber sur les genoux, épuisée par sa crise d’énergie et réalisant a posteriori l’inutilité d’un tel éclat. Tâchant de se calmer, elle raisonna le plus lucidement qu’elle le put sur l’instant : Son frère ne pouvait pas être à dix milles endroits et le plus probable après ce qui s’était passé était qu’il soit allé le retrouver. Mais cela ne signifiait par pour autant qu’elle doive se mettre dans des états pareils pour autant, ce n’était sûrement pas la première fois et ne serait certainement pas la dernière…à moins qu’elle ne s’interpose.  

 

Inspirant profondément plusieurs fois pour se calmer, elle se releva difficilement, comptant retourner dans sa chambre. Après tout, que pouvait-elle bien faire de plus pour le moment ? Rien, absolument rien. Autant aller se recoucher, enfin se coucher plutôt, et essayer de réfléchir calmement au moyen intelligent d’aborder tout ça…  

 

Remontant lentement les escaliers, agrippée d’une main à la rambarde pour se maintenir debout, Kaori grimpa les marches comme dans un rêve alors qu’une idée se formait doucement dans son cerveau. Une idée qu’elle répugnait à mettre en application, une idée qu’elle savait malsaine, qu’elle savait traitresse envers son frère… Mais il l’obligeait à en arriver à de telles extrémités quelque part. Et puis, tout ce qu’elle faisait ou s’apprêtait à faire, c’était pour lui, pour son propre bien… Alors cela pardonnait tout le reste n’est-ce-pas ?  

 

Refermant la porte de sa chambre derrière elle, la jeune femme marcha tel un automate jusqu’à son lit sur lequel elle s’allongea sur le dos, comme sans y penser et par réflexe. Ses vraies pensées étaient concentrées ailleurs, sur cette possible solution qui venait d’éclore dans son esprit… Car c’était bel et bien une solution à ses yeux : Demander à son frère de décider. Lui dire qu’il avait le choix. Qu’il devait choisir.  

 

Sa sœur…ou Ryô Saeba.  

 

(Fin du flash-back) 

 


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