Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 17-05-08

Ultimo aggiornamento: 03-10-11

 

Commenti: 32 reviews

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DrameAction

 

Riassunto: Une des versions que j'imagine de leur première rencontre, sachant que je n'ai pas encore lu la version originale : Comment Kaori recevrait-elle Ryô si elle n'avait pas eu l'occasion de voir l'homme derrière le nom et restait "encombrée" des préjugés des gens de la société "normale" ? Venu des difficultés d'une amie à comprendre la personnalité de Ryô Saeba, derrière l'image qu'il projette... ;) (Ex one-shot qui s'est allongé en plusieurs chapitres ^^)

 

Disclaimer: Les personnages de "Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?

 

Capitolo 10 :: Vers un dénouement apaisé ?

Pubblicato: 26-09-11 - Ultimo aggiornamento: 26-09-11

Commenti: Avant-dernier chapitre ! ^^ J'espère que tout le monde va bien, bonne lecture et bonne journée ! :-D

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11


 

Kaori ne parvenait pas à déterminer ce qu’elle ressentait à présent qu’elle savait toute l’histoire, des sentiments contradictoires s’entrechoquaient en elle mais aucun n’occupait très longtemps le devant de la scène avant d’être chassé par un autre lui-même suivi de son contraire… La jeune fille ne savait plus dans quelle direction donner de la tête tant aucun ne semblait prendre le pas sur les autres.  

 

Que penser de tout ceci ? De la méthode que Ryô, Maki et Saeko avaient employée ? Elle se sentait trahie, utilisée comme un simple outil vers une fin, comme si elle n’était rien pour eux, rien de plus qu’un moyen d’arriver au prix qu’ils convoitaient… Elle était terriblement blessée qu’ils aient pris de tels risques avec sa vie ou même son corps et encore plus profondément meurtrie qu’ils aient pu rester là à regarder toute la scène se dérouler sans faire un geste pour la secourir. Dire qu’elle avait voulu se sacrifier pour leur éviter de se retrouver face à Tayuki et que tout du long ils étaient là, laissant sciemment le gros méchant loup jouer avec elle comme un chat avec sa proie, alors que le véritable prédateur se tenait tapi non loin, attendant le bon moment pour bondir…  

 

Car cette fois, il n’y avait définitivement plus de doute : Non seulement ils l’avaient bel et bien fait mais en plus l’ensemble avait été préparé, planifié et froidement exécuté. Ils avaient du concocter leur si beau petit plan dans la nuit, après son éclat de la veille, pour faire d’une pierre deux coups. ‘Quelle suprême efficacité !’ pensa ironiquement Kaori.  

 

Mais sur les talons de cette ironie mordante qui cachait cependant mal sa peine, même dans son esprit, vint une autre idée : Jusqu’à la veille, son frère avait toujours cherché à la protéger, à l’empêcher d’approcher de près ou de loin le monde dans lequel il vivait désormais. Alors s’il n’y avait pas eu son esclandre, que se serait-il passé ? Auraient-ils utilisé quelqu’un d’autre ? Une autre victime innocente de leurs petites manigances ou un appât conscient et volontaire ? Qui aurait joué un tel jeu de son plein gré ? Connaissaient-ils une femme assez folle pour s’y risquer ? Assez folle…ou assez courageuse ? Si l’on pouvait mettre en cause leur méthode concernant Kaori, le but de Ryô, Maki et Saeko était au fond plus que louable. S’ils lui en avaient parlé, s’ils lui avaient expliqué et lui avaient demandé son aide, qu’aurait-elle fait ?  

 

Et cela suffit pour que la balance des sentiments de Kaori se remette à pencher dans la direction opposée : Pouvait-elle les condamner complètement, sans aucune excuse ni une once de compréhension ? Elle songea à Miyato et tenta d’imaginer ce qu’elle pourrait ressentir elle-même si après son altercation avec Tayuki elle était allée porter plainte et que Tayuki s’en soit sorti libre comme l’air. Rien que la pensée qu’il soit libre de ses mouvements, libre de marcher dans les rues et en particulier dans sa rue, lui donnait des sueurs froides. Et Miyato avait connu une toute autre épreuve, attaquée bien plus profondément que Kaori avait pu l’être…  

 

Hideyuki Makimura et Saeko Nogami étaient en leur temps deux atouts pour la police de Tôkyô, deux excellents éléments souvent chargés des pires affaires. Mais Hideyuki ne racontait pas les aspects les plus sombres du métier à sa sœur, cherchant à garder sa confiance dans la police, dans le système et plus largement dans l’humanité intacte. Aussi Kaori avait énormément de mal à se faire à l’idée que Tayuki puisse arriver à échapper à la Justice après ce qu’il avait fait, comment était-il possible que personne n’ait rien pu faire ? Comment était-il possible que des gens prennent la décision de le laisser partir alors qu’ils savaient ?  

 

Il était déjà très dur de porter plainte après un viol, Miyato avait preuve d’un courage extraordinaire au vu des circonstances extérieures qui s’y greffaient. Et le système avait failli, personne ne pouvait l’aider, pas légalement du moins. Comme elle avait du se sentir trahie… Comme Saeko avait du se sentir inutile et responsable… Et là-dessus, Ryô et Hide étaient venus rétablir la situation. Non, rétablir « l’équilibre » comme ils disaient.  

 

Au final le résultat n’était pas si mauvais que cela et Kaori ne pouvait faire autre chose que s’en réjouir. Elle était heureuse pour Miyato, qui allait peut-être enfin pouvoir vivre en paix, dans tous les sens du terme, et quelque part légèrement fière d’avoir pu jouer un rôle pour y arriver. Elle aurait juste préféré qu’on l’en avertisse au préalable…  

 

Mais qu’aurait-elle dit de toute façon ? Avant hier, elle n’en avait aucune idée. Aujourd’hui… Maintenant qu’elle avait eu l’occasion d’être sauvée d’une position délicate par le nettoyeur et qu’elle avait interagi avec lui, s’il lui expliquait que quelqu’un avait eu la malchance de tomber dans l’un des trous du filet et que Maki et lui avaient besoin de son aide, la leur dénierait-elle ? Kaori devait bien s’avouer que malgré le danger qui les suivait immanquablement (ou peut-être que c’était eux qui le suivaient ?), elle ferait tout ce qui serait en son pouvoir.  

 

Kaori eut envie de soupirer : Elle comprenait les raisons qui les animaient et qui les avaient poussés à mettre sur ce pied tout ce cirque, elle aurait pu accepter de devoir être un peu secouée si cela avait été son choix, mais pouvait-elle leur pardonner de l’avoir ainsi provisoirement abandonnée sans aucun avertissement ? Sans être rassurée que de toute façon ils étaient dissimulés près d’elle et ne laisseraient pas les choses aller trop loin ?  

 

La jeune fille releva alors les yeux qu’elle avait détournés après avoir compris la vérité et croisa le regard de l’homme qui continuait à l’enserrer de ses bras sans aucune intention apparente de la lâcher dans un futur proche, bien que Kaori ait cessé de chercher à s’enfuir depuis longtemps maintenant. Le nettoyeur semblait attendre patiemment qu’elle décide de sa réaction finale, lui laissant tout le temps qu’elle voulait pour faire le tri dans ses sentiments et déterminer la direction des choses désormais. Kaori hésita encore quelques secondes, tentant de jauger les sentiments de son vis-à-vis et d’y trouver ce qui vaudrait la peine d’accepter le déroulement des événements comme un mal ponctuel et nécessaire et de continuer la relation…avant de finalement reprendre la parole, pour une amorce à laquelle le nettoyeur ne s’attendait pas.  

 

* * * * *  

 

« Et c’est pour ça que vous vous êtes servis de moi. Il vous fallait des photos de Tayuki en train de tabasser quelqu’un pour me remplacer par Miyato. Je suppose que nous nous ressemblons, c’était trop beau pour laisser filer l’occasion... »  

 

Ryô grimaça en entendant les mots « servis de moi », mais il ne pouvait vraiment les contredire. Ouvrant la bouche pour répondre sans savoir exactement ce qu’il allait dire, il la referma brutalement lorsqu’il s’aperçut que la jeune fille n’était plus avec lui, plus vraiment. Elle était partie dans son monde, essayant visiblement de mettre de l’ordre dans ce qu’elle ressentait après sa découverte. Il hésita à intervenir, à plaider sa cause en tentant de lui faire entendre leurs raisons, mais finalement y renonça et résolut au contraire de lui laisser tout le temps dont elle aurait besoin pour se recentrer. Et après tout, que pouvait-il dire de plus à présent ? Il lui avait raconté les faits tels qu’ils étaient, lui avaient parlé de Miyato, que restait-il à rajouter ? A présent c’était à la jeune fille de décider du tournant qu’allaient prendre toutes leurs vies, du haut de ses dix-sept ans…  

 

Que ferait-il si elle décidait de les couper de sa vie ? Que ferait Maki surtout ? Ryô doutait que son ami puisse se remettre d’un tel coup, jamais il ne se pardonnerait. Bon sang, Ryô ne se pardonnerait probablement jamais ce qu’il avait laissé faire, même si Kaori restait dans sa vie, alors Maki…  

 

Peut-être que le temps adoucirait les ressentiments ? Devrait-il s’éclipser sans rien dire et laisser les choses se tasser ? Ne se remontrer que plus tard, une fois qu’elle aurait suffisamment ruminé la situation ? Mais quelle période de temps était « suffisante » ? Ne risquait-il pas au contraire qu’elle se focalise sur les pires aspects de leur foutu plan, sans personne pour lui mettre en valeur leurs circonstances atténuantes ?  

 

Mais méritaient-ils vraiment que l’on leur trouve des circonstances atténuantes ? Que Kaori leur pardonne ? Après tout, ce qu’ils avaient fait était en partie pour Miyato et en partie pour Ryô et Maki eux-mêmes. Kaori y trouvait-elle réellement son intérêt ? A part l’attirer plus ou moins selon les hypothèses dans leur monde, le même dont-ils s’étaient évertués à la protéger depuis deux ans et même plus en ce qui concernait Maki, qu’y gagnait-elle ?  

 

Elle avait déjà été régulièrement visée ces deux dernières années, bien qu’elle n’en ait aucune idée. Elle était la sœur à la fois de l’ancien partenaire de Saeko Nogami et de l’un des partenaires constituant « City Hunter ». De quoi en faire une cible de choix ! Ryô ne doutait pas qu’elle ait déjà été menacée en tant que « simple » sœur d’un policier, après tout Hide n’était pas exactement inconnu du Milieu même du temps où il travaillait encore avec Saeko, tout comme Saeko elle-même ne l’était pas, mais il ne pouvait nier qu’il rajoutait du danger dans la balance. Et ce qu’ils faisaient en ce moment-même empirait seulement les choses encore davantage…  

 

Alors ? Devait-il souhaiter qu’elle soit capable de passer par-dessus ce qu’ils avaient laissé Tayuki lui faire subir ou au contraire qu’elle ait la réaction que d’aucuns considèreraient comme sensée et les coupe à jamais de sa vie ?  

 

Ce fut à ce moment de ses réflexions que Kaori releva la tête et croisa son regard, semblant le sonder. Que cherchait-elle à découvrir dans ses yeux, qu’espérait-elle y lire ? Ryô n’en savait fichtrement rien mais alors qu’il plongeait tout autant des les yeux noisettes de Kaori il ne pouvait s’empêcher de souhaiter ardemment que celle-ci trouve ce quelque chose en lui… Il vit la lueur dans ses yeux changer, une calme et claire détermination y étant désormais marquée, et sut qu’elle avait pris une décision. Et en effet…  

 

« Et si jamais quelqu’un découvre que c’est réellement moi sur les photos ? Ne risquent-ils pas de s’en prendre à moi ? De penser que j’étais de mèche avec vous ? »  

 

Ce n’était pas la première réaction à laquelle s’attendait le nettoyeur et celui-ci resta silencieux quelques secondes avant de répondre. Kaori avait visiblement déjà dépassé toutes les étapes précédentes, concernant l’altération des photos et la manière dont-ils comptaient s’en servir. Il n’était pas étonné, mais cela avait le désavantage de les amener directement au point crucial…et sensible.  

 

« Nous pensons qu’une fois que Tayuki aura parlé les enjeux seront trop grands pour que les gens au-dessus de lui s’occupent de cette question-là, ils auront des problèmes plus urgents à traiter. Tayuki n’est pas un gros poisson et il n’en sait pas tant que cela mais ce qu’il sait permettrait de faire tomber des gens nettement plus importants qui se sont servis de lui pour certaines…besognes. Tout l’enjeu est que Saeko parvienne à le faire craquer avant que qui que ce soit s’intéresse de trop près à ces photos. Je sais que tu ne la connais pas ou presque pour le moment, mais c’est un excellent policier et une femme qui sait ce qu’elle veut et comment l’obtenir. Je lui fais confiance pour réussir. »  

« Hide aussi visiblement, pour avoir risqué ma vie sur cette confiance. Parce que si jamais Saeko échoue et que quelqu’un prend la peine de rechercher qui s’en est pris à eux… »  

« Ce sera Saeko en première ligne, elle s’est beaucoup impliquée dans cette affaire et tout le monde l’a remarqué, les bonnes personnes comme les mauvaises. » Ryô hésita à continuer mais il lui devait la vérité et de toute façon elle avait déjà compris les risques d’elle-même…  

 

« Mais tu as raison, il est évident que Saeko n’aurait pas pu faire cela tout seule. Tayuki sait bien que ce n’était pas Miyato dans cette ruelle et il ne serait pas totalement impossible de retrouver ton identité, surtout au vu de tes liens avec Hideyuki, l’ancien partenaire de Saeko, même si la probabilité que l’on te recherche est honnêtement très faible. Mais tu dois savoir que si jamais cela arrivait, Saeko, ton frère et moi-même te protégerions tous, je te donne ma parole que nous ne laisserions rien t’arriver. A nous trois, nous avons les capacités et les connections pour te protéger efficacement et même les amener à te laisser tranquille si jamais les choses en arrivaient là. »  

 

Ryô pouvait voir dans ses yeux qu’elle était à la fois touchée par ses paroles et troublée par le possible futur danger, aussi se hâta-t-il d’ajouter : « La probabilité que cela arrive est infime et je ne te mens pas pour te rassurer. D’accord ? »  

La réponse de Kaori fut à la fois inattendue et logique : « Quand saura-t-on si Saeko a réussi à le faire parler ? »  

« Théoriquement j’étais censé repartir avec Hideyuki et Saeko mais dans deux voitures différentes étant donné que je peux difficilement me montrer au commissariat. Elle devait nous prévenir dès que les choses seraient réglées mais le plan a été…légèrement modifié depuis que je leur ai faussé compagnie. Il est trop tôt de toute façon. » termina-t-il avant que la jeune fille n’ait le temps de lui demander d’appeler pour avoir des nouvelles. Il ne voulait pas avoir à dissimuler à Maki qu’il était avec sa sœur ni tout ce qui venait de se passer. Et s’il lui disait tout par téléphone celui-ci débarquerait aussitôt après, or il n’était pas complètement sûr que Kaori était prête pour cette confrontation-là aussi vite après celle avec lui. De toute façon il était réellement trop tôt pour que les choses soient déjà réglées…  

 

Kaori hocha simplement la tête en signe d’assentiment, puis sembla hésiter et un air d’indécision passa sur son visage. Elle se mordilla la lèvre pendant quelques secondes avant de se jeter à l’eau d’un hésitant : « Pourrais-je voir Miyato ? »  

 

Stupéfait, le nettoyeur ne sut d’abord pas quoi répondre à cela, ne s’attendant absolument pas à une telle requête. Sentant son inconfort, Kaori ajouta rapidement : « J’aimerais voir… J’aimerais voir la personne que j’ai en partie aidée, même sans véritablement le savoir… Je… C’est pour les gens comme elle que Maki et vous faites ce que vous faites… C’est le plus bel aspect de votre…métier…et je… Je voudrais voir le résultat de tout cela. Que ce qui s’est passé…a servi à quelque chose, a aidé quelqu’un. »  

 

Ryô la dévisagea quelques instants encore après qu’elle ait arrêté de parler, ému par son discours maladroit et puissant tout à la fois. Elle cherchait ses mots mais lui au-moins comprenait parfaitement bien le pourquoi de sa demande et il sentit un sourire étirer très légèrement les coins de ses lèvres…  

 

« Maki me tuerait si jamais je t’emmenais maintenant la voir sans l’en avertir. » dit-il d’abord, employant sciemment pour la première fois devant elle un diminutif affectif pour son frère qu’il avait fait attention à éviter auparavant. « Mais je te propose de venir avec Saeko, Maki et moi-même lui annoncer la bonne nouvelle une fois que Tayuki sera définitivement arrêté, si ton frère donne son aval bien sûr. Ça te va ? »  

 

Kaori sembla un instant sur le point de protester lorsqu’il évoqua l’aval de Maki mais finalement ne dit rien. Soit elle s’était résignée à l’inévitable soit elle était persuadée qu’elle pourrait lui faire dire oui, pensa un Ryô amusé.  

 

« ça me va. » dit-elle seulement. « Merci. »  

« Non, merci à toi. » répliqua Ryô en lui décochant un sourire chaleureux que lui rendit la jeune fille. Quelques secondes passèrent dans le silence, quelques secondes enfin apaisées après toutes ces émotions, avant que Kaori ne finisse par reprendre la parole : « Et maintenant ? Que fait-on ? » En effet ils étaient tous les deux toujours enlacés et assis par terre ! Ryô eut un léger hoquet de rire à cette idée et cela suffit pour que la contagion gagne Kaori qui éclata de rire. Un rire clair et franc, libérateur pour la jeune fille après tout le stress des dernières heures. Ryô la laissa rire et décompresser, le son de ce rire le réchauffant de l’intérieur, ne lui demandant si elle comptait repartir en cours qu’une fois qu’elle se fut calmée.  

 

« Repartir en cours maintenant ? J’ai manqué mon contrôle et de toute façon je suis incapable de me concentrer sur de la Physique ou quoi que ce soit d’autre en ce moment. Tant pis, je dirai que j’étais malade, je n’ai encore aucune absence, ça passera. » finit-elle avec un petit sourire en coin.  

« Oooh, une élève modèle à ce que je vois… » la taquina gentiment Ryô, en partie parce qu’il n’avait aucune envie de devoir se lever et lâcher finalement la jeune fille.  

« Je préfère « élève avec une double identité de super-héro » désormais ! » répondit Kaori sur le même ton. Ryô éclata franchement de rire à cette réponse et les deux se relevèrent en même temps, Ryô attrapant doucement mais fermement le bras de Kaori lorsque la jeune fille vacilla très légèrement, jusqu’à ce qu’elle lui confirme d’un léger signe de tête qu’elle avait retrouvé son équilibre.  

 

Le nettoyeur savait qu’à présent le mieux pour Kaori serait de rentrer chez elle et de se reposer, comme le prouvait son léger tournis d’un instant plus tôt, mais n’ayant aucune envie de se séparer « déjà » d’elle il lui proposa de la raccompagner, ce que la jeune fille accepta avec un sourire. Ryô jura intérieurement que celui-ci était la plus belle chose qu’il ait jamais vu sur cette terre…  

 

* * * * *  

 

Hideyuki savait qu’après les émotions de la mâtinée il aurait du apprécier le silence et le calme qui régnait dans la voiture mais malgré tous ses efforts pour se relaxer il ne parvenait pas à relâcher ses nerfs et le silence ne faisait que titiller une corde déjà extrêmement tendue.  

 

A priori son adrénaline aurait du redescendre, après tout Kaori était désormais hors de portée de Tayuki, assise derrière un bureau ou une table sur une chaise probablement inconfortable comme toute lycéenne normale, plutôt qu’en train de risquer sa vie dans une ruelle (qui aurait pu tout aussi bien se trouver sur une autre planète pour ce qu’elle savait de ce qui s’y jouait).  

 

Tayuki était dans la voiture de Saeko, le visage dissimulé, officiellement pour protéger son droit à l’image des journalistes indésirables et officieusement pour éviter que l’information ne remonte trop vite aux mauvaises oreilles. Hideyuki ne put réfréner un sourire devant l’ingéniosité parfois un brin retorse de Saeko. Il était en effet en théorie illégal de diffuser une photographie ou le nom d’un suspect dans les médias sans l’accord de la personne au nom de la présomption d’innocence, mais les journalistes passaient outre, prétendant qu’il revenait au suspect lui-même de se protéger et que ne pas le faire revenait à un consentement tacite. C’est ce dont profitait ici Saeko et Hideyuki devait avouer que l’ironie était délicieuse car qui pourrait leur reprocher de « protéger les droits » du sieur Tayuki ?  

 

Malgré tout le sourire d’Hideyuki s’effaça bien vite : Il avait tendance à toujours s’inquiéter de façon extrême lorsque la situation concernait sa sœur et en l’occurrence il savait pertinemment bien que les choses étaient encore loin d’être réglées. Tayuki n’était pas encore derrière des barreaux et surtout personne d’autre n’y était encore. Hideyuki savait qu’il ne pouvait rien faire de plus que ce qu’il avait déjà fait, que cette partie revenait à Saeko mais cela ne l’empêchait pas de se sentir horriblement impuissant d’en être ainsi réduit à attendre des nouvelles. Grinçant des dents de frustation, Hideyuki souhaita ardemment à cet instant que Ryô soit à ses côtés, occupé comme d’habitude à faire l’imbécile et débitant un flot d’inepties. Tout plutôt que d’être coincé, seul dans cette voiture, à tourner en rond pour se donner quelque chose à faire et essayer de se distraire des pensées qui tournoyaient dans son esprit…  

 

Et d’ailleurs où était-il l’autre zouave ?! Il avait détalé sans un mot d’explication, qu’avait-il donc bien pu sentir que Saeko et lui n’avaient pas perçu ? Il avait visiblement ressenti quelque chose, la manière dont il s’était immobilisé, tendu et concentré vers quelque chose ou quelqu’un dont lui seul avait conscience, ne laissait pas de place au doute. Mais alors, quoi ou qui ? Et comment Saeko et lui avaient-il pu le manquer ?  

 

Hideyuki savait que les capacités de Ryô étaient au-delà de ce que Saeko et lui pourraient jamais espérer atteindre mais il se savait également bon policier. Et puis, il n’était tout de même pas devenu le partenaire de Ryô par hasard. Que ni lui ni Saeko, qui faisait elle-même preuve de capacités supérieures à celle d’un fonctionnaire lambda de la préfecture, n’ait senti quoi que ce soit était assez inquiétant car cela signifiait quelqu’un capable de dissimuler son aura meurtrière remarquablement bien. Et dans ce cas…  

 

Ryô était un professionnel et si duel il y avait il ne concernait que lui. Mais Hideyuki était son partenaire et pour lui il se devait au-moins d’être présent. Ryô leur avait-il dit de partir sans lui afin de ne pas retarder le transport de Tayuki au commissariat ? Non, ce ne pouvait être la seule raison, le nettoyeur savait bien qu’Hideyuki n’était pas essentiel au déroulement de cette phase, il n’en faisait même pas partie ! Il y avait forcément une autre explication…  

 

Ce fut à cet instant que le portable d’Hideyuki sonna, vibrant sur le siège passager. Pendant une seconde, juste avant de se jeter sur le téléphone comme un homme assoiffé sur le seul point d’eau à des kilomètres, Hideyuki se demanda qui l’appelait : Saeko ? Non, peu probable, il était encore un peu tôt pour cela. Alors… Ryô ?  

 

« Allo ? » 

 


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