Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 17-05-08

Ultimo aggiornamento: 03-10-11

 

Commenti: 32 reviews

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DrameAction

 

Riassunto: Une des versions que j'imagine de leur première rencontre, sachant que je n'ai pas encore lu la version originale : Comment Kaori recevrait-elle Ryô si elle n'avait pas eu l'occasion de voir l'homme derrière le nom et restait "encombrée" des préjugés des gens de la société "normale" ? Venu des difficultés d'une amie à comprendre la personnalité de Ryô Saeba, derrière l'image qu'il projette... ;) (Ex one-shot qui s'est allongé en plusieurs chapitres ^^)

 

Disclaimer: Les personnages de "Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I sent an email, but I still can't get in the NC-17 section.

 

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   Fanfiction :: Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?

 

Capitolo 4 :: Une attente difficile à vivre...

Pubblicato: 25-06-08 - Ultimo aggiornamento: 25-06-08

Commenti: Hey ! Ravie de revenir enfin régulièrement sur le site ! ^^ Alors, deux choses principales à dire : D'abord, je sais que j'avais dit que ce chapitre serait celui de la rencontre Ryô/Kaori. Mais finalement ça risque d'être délayé d'un chapitre... (Smyley "courre se cacher" ^^) Enfin, techniquement parlant, c'est la fin de ce chapitre-ci vous savez... Nan, sérieusement j'ai vraiment cru que je l'écrirai dans ce chapitre-là mais j'ai été prise dans l'ambiance et j'ai peut-être trop détaillé ou mis un rythme trop lent, je ne sais pas... En tout cas j'étais si contente et soulagée de réécrire normalement que je me suis régalée dans l'atmosphère mais ça donne un chapitre sans action. Genre les derniers instants supposément tendus avant un problème dans les films quoi... Juste avant qu'on lâche la corde de l'arc. J'espère ne pas m'en être trop mal sortie, il me semble que ça s'enchaîne bien maintenant peut-être que vous trouverez que je me suis trop apesantie... J'espère sincèrement qu'il vous plaira en attendant parce que je me suis régalée à l'écrire ! Deuxième chose : Avec tout ce qui s'est passé ces deux trois derniers mois je suis affreusement en retard sur mes lectures. J'en ai bien conscience et je suis désolée mais malheureusement je suis en train de me remettre à bosser et bientôt je partirai dans le Sud où je n'aurai plus d'ordi et également beaucoup de difficultés à écrire. Ma famille n'aime pas trop ça et comme je vais devoir bosser pour redoubler ma P1 je devrai être discrète si j'écris sinon ça passera sous l'étiquette "perte de temps"...et secouage de puces. Aussi je profite de pouvoir écrire maintenant (j'essaye de bosser mais est-il besoin de dire que j'ai un peu de peine à me concentrer ??? ^^ Et puis, après mon passage à vide ça fait un bien fou que l'écriture reprenne sa place... ;)) ce qui fait que je risque d'avoir du mal à rattraper mon retard pour le moment... Je suis désolée, vraiment, et très franchement j'ignore comment je ferai à la fin de l'année prochaine pour rattraper deux années de lecture !!! Je passerai mes journées devant l'ordi !!! ^^ (PS : Pour raisons personnelles, je dédie ceci à Chanlyr ! :-))

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11


 

« Bonne journée à toi, frérot ! »  

 

Hideyuki sentit son cœur se serrer alors que cette petite phrase toute simple résonnait à ses oreilles. Et le clin d’œil que lui lança ensuite sa sœur ne fit rien pour arranger son état de stress. Certes il avait pris sa décision mais ça ne l’empêchait pas d’avoir peur pour autant ! Il était même terrorisé alors qu’il observait de loin Kaori s’éloigner de la voiture en courant, confiante. Bon sang, qui pourrait penser que votre propre frère vous jette volontairement dans un traquenard ? Sincèrement, quel genre de frère faisait ça ?  

 

Il inspira et expira profondément une fois, essayant de garder sous contrôle la panique qui commençait à l’envahir. Il avait choisi et même s’il avait désiré revenir en arrière il n’y pouvait plus rien. A présent la machine infernale était lancée et tout ce qu’ils pouvaient faire c’était jouer le jeu. Du mieux qu’ils le pouvaient.  

 

A l’angle de la rue, là-bas, le sac de Kaori, tapant régulièrement contre la hanche de la jeune fille, disparut de son champ de vision. Les doigts serrés sur le volant, Hideyuki reprit une position normale pour conduire, mâchoires cadenassées. D’un coup d’œil il vérifia qu’il avait bien pris tout le matériel dont il aurait bientôt besoin avant de redémarrer la voiture en un départ inutilement brusque…  

 

* * * * *  

 

Mon frère m’a tendu un piège. Mon frère m’a tendu un piège. Mon frère…  

 

La phrase tournait en boucle dans l’esprit désormais surchauffé de Kaori, toujours prise au piège. Elle n’arrivait pas à penser quoi que ce soit au-delà de ce stade, ne parvenait pas à entendre autre chose dans sa tête que « Mon frère m’a tendu un piège ». C’était...inacceptable.  

 

Incompréhensible, trop gros pour qu’elle puisse l’absorber. Elle n’y croyait pas, pas encore réellement. Pour l’instant c’était simplement une phrase, pas une vérité. Une idée que l’on tente d’agripper, mais qui nous échappe constamment. Flic, nettoyeur, malfrats, elle avait tout oublié, tout hormis cette obsédante phrase. Une phrase dont elle ne comprenait toujours pas le contenu.  

 

Ses pensées s’étaient enchaînées, tels les rouages d’une mécanique bien huilée qui avait pour nom « intelligence », mais la conclusion du théorème n’avait pas de sens. Tellement pas de sens que ça ne voulait rien dire pour elle. Comme des mots d’une langue étrangère, que l’on répète sans fin, forçant nos neurones à reconnaître un mot, à sentir une expression ou deviner une idée générale… Lorsque l’on ne connaît vraiment pas une langue, les mots ne sont même plus des mots, juste des lettres qui s’enchaînent mais sans rien appeler dans notre tête, sans évoquer d’images ou réveiller de souvenirs. Sans nous apporter une quelconque compréhension.  

 

C’était ce qu’était cette phrase pour Kaori. Des mots d’une langue étrangère. Une langue que l’on ne lui aurait jamais apprise et qu’elle n’entendait pas…  

 

* * * * *  

 

‘Elle m’entend ou quoi !?’  

 

Le dénommé Tayuki commençait sérieusement à douter de ce fait. La gamine en face de lui semblait totalement déconnectée du moment présent. Depuis son petit speech de tout à l’heure, elle paraissait complètement ailleurs. Bon, ok, il avait cherché à l’effrayer, mais pas à la tétaniser non plus quand même ! Comment voulez-vous que quelqu'un rendu muet par la peur vous donne les infos que vous cherchez ? Après c’était toujours des emmerdes pas possibles pour leur délier la langue et sincèrement quelle perte de temps…  

 

Il soupira de contrariété, mécontent que les choses tournent sous cet angle-là. Il n’avait pourtant rien dit de si extraordinaire tout à l’heure ! Quelle mouche avait donc piqué cette fille ??!  

 

Tayuki n’avait pas exactement une grande expérience en psychologie, l’âme humaine et ses questionnements ne l’avaient jamais attiré. De toute façon il n’était guère allé à l’école et avait encore moins fait des études brillantes. Ce qu’il avait surtout retenu de son enfance était l’enseignement de son père : Un militaire. Qui lui avait dispensé un certain nombre de classes…un peu spéciales, du genre qu’il était à tout jamais impossible de rencontrer sur un planning d’établissement sensé.  

 

C’était là toute l’éducation dont Tayuki considérait avoir besoin et dès qu’il s’en était considéré capable il avait fui très loin de là et avait débuté dans le métier. Il ignorait même si ses parents l’avaient jamais recherché et franchement il s’en fichait comme d’une guigne. De toute façon essayer de le savoir aurait risqué de rafraichir ses traces. Plutôt continuer à rester invisible et l’ignorer, pour ce que ça lui faisait…  

 

Il avait réussi petit à petit à agrandir le nombre d’hommes sous ses ordres et le revoilà aujourd’hui, se sentant suffisamment sûr de lui et pensant avoir assez la main mise sur une partie du quartier pour défier « City Hunter ». Mais pas assez pour se battre avec lui en un contre un à la loyale, cela va sans dire.  

 

Car ce parcours manquait cruellement d’une étape pour faire de Tayuki l’égal d’hommes tels que Ryô ou encore Falcon ou Mick, et c’était l’épisode guérilla. Lui n’avait pas connu l’Amérique Centrale, il n’avait jamais fait la guerre. Alors bien sûr, à Shinjuku, si chacun connaissait Ryô Saeba ou Umibozu, peu savaient cependant leur véritable histoire. Mais tout le monde savait malgré tout qu’ils étaient d’anciens mercenaires.  

 

L’armée était une chose, mais pour les militaires eux-mêmes les mercenaires étaient considérés comme des têtes brûlées qui étaient là pour se faire « tuer gaiement ». Des gens un peu dingues quoi…  

 

Réputation qui expliquait sans doute la présence de tant d’hommes pour appuyer leur chef dans ce « duel »…  

 

* * * * *  

 

« Plus qu’une minute pour te décider ma belle, et encore… »  

 

La voix fit sursauter Kaori, mais pas de peur, comme le crut à tort Tayuki : Non, elle sursauta parce qu’il venait de la ramener à la réalité, brisant l’interminable chaîne de « Mon frère… ». Les yeux dans le vague, elle le dévisagea comme si elle ne l’avait jamais vu auparavant, ce qui désarçonna quelque peu l’homme devant elle. Puis, peu à peu, son regard redevint plus net, et cette fois un sentiment enfin légitime y prit place : L’angoisse.  

 

La jeune fille reprenait pied et réalisait enfin que quoi qu’il soit en train de se passer, il allait maintenant falloir pour elle se sortir de là. Et personne ne viendrait l’aider, même si par miracle il venait à passer quelqu'un. Elle aurait du temps pour penser plus tard. Et puis, peut-être que tout cela n’était qu’un énorme malentendu. Probablement même. Oui, c’était sûrement ça. Elle avait vu des connections là où il n’y avait que des hasards malencontreux. Des coïncidences extraordinaires. Une suite d’événements illogiques. Mais, bah ! L’improbable arrivait aussi parfois, n’est-ce pas ?  

 

La vérité était toujours aussi impossible à avaler pour Kaori, alors tous les chemins de traverse plutôt que d’y croire !  

 

* * * * *  

 

Du haut de son toit, l’oreille fine de Ryô (je le tourne ainsi car je ne sais toujours pas pourquoi il a une audition améliorée et je tiens vraiment pas à le savoir… OK ?! ^^) capta immédiatement la dernière phrase de Tayuki, ce qui eut pour résultat direct la contraction de tout son corps, attendant l’instant propice.  

 

‘Pourvu que Maki parvienne à se retenir…’ pensa un nettoyeur quelque peu inquiet sur ce plan. Car en-dehors de Ryô, leur plan comportait également un petit bonus ajouté, mais qui demandait une maitrise de ses nerfs parfaite à l’ex-policier. Un bruit, un mouvement, peut-être même une aura un peu trop détectable, et tout était par terre. Le bonus, mais aussi le plan de base, celui concernant Kaori et Ryô. En gros, la catastrophe.  

 

Ryô n’était pas très chaud pour cette partie. Bon, il n’avait jamais été très chaud pour l’ensemble, officiellement en tout cas, mais particulièrement pas pour cette partie-là précisément. Il n’était même pas sûr qu’il se serait fait confiance à lui-même pour la mener à bien, alors Maki… Quand on connaissait la sensibilité dissimulée, que d’aucuns nommeraient sensiblerie, de l’intéressé et que l’on savait qu’il s’agissait de sa petite sœur dont il était fou… Le doute était permis.  

 

Mais son ami avait insisté, disant que l’occasion était trop belle pour qu’ils la laissent passer et, objectivement parlant, Ryô ne pouvait qu’être d’accord. C’était même le rêve absolu à vrai dire. Mais quand même…  

 

Pourtant, Ryô avait finalement laissé faire, abdiquant devant le feu dans les yeux de son ami. Un feu brûlant qui posait une question qu’il lui était interdit de manquer : « Ne me fais-tu donc pas confiance ? »…  

 

La maîtrise de soi est un élément-clé du métier, qu’il s’agisse de celui de flic ou de celui de nettoyeur, et les deux en avaient parfaitement conscience. Mais tout de même, il s’agissait ici de la famille de Maki. Ryô ne pouvait pas vraiment savoir ce que ressentait son ami, lui n’avait jamais eu de famille à protéger, mais il pouvait imaginer parce qu’il avait entendu son ami parler de sa sœur, avait vu son regard quand il l’évoquait…et c’est bien pour cette raison qu’il était inquiet ! Mais il ne pouvait pas ne pas relever le challenge de l’ancien flic. Pour son ami, il se serait agi d’un désaveu. Comme si, réellement, il ne lui faisait pas confiance. Comme s’il n’était pas son partenaire, pas à part entière, pas dans n’importe quel situation.  

 

Alors même si Ryô détestait cette situation, détestait ce défi stupide qui l’avait acculé à céder à son partenaire sans autre forme de procès, détestait Maki pour avoir su taper là où il fallait, il allait le laisser faire. Parce que plus encore qu’à lui, c’est à lui-même que son ami voulait se prouver quelque chose.  

 

Bon sang, cette fichue fierté orgueilleuse des vrais professionnels… C’était quand même salement extrême parfois.  

 

* * * * *  

 

Hideyuki gara la voiture dans une ruelle tout aussi déserte que la première. Sa parallèle, séparée seulement par une rangée d’immeubles. Dont un était à l’abandon en attendant qu’un promoteur immobilier daigne le racheter et dépenser les quelques millions nécessaires à sa remise en état… Attrapant ses affaires, il grimpa quatre à quatre les marches, s’arrêtant à chaque étage pour vérifier son angle d’action. Il voulait être sûr de vraiment obtenir le meilleur de toute cette histoire et là il n’avait pas droit à l’erreur.  

 

Lorsqu’enfin il trouva l’étage qu’il souhaitait, la première chose qu’il entendit alors qu’il posait ses affaires fut : « Plus qu’une minute pour te décider ma belle, et encore… » Le sang d’Hideyuki bouilla à cette simple phrase. Littéralement. Il sentit une grande bouffée de chaleur l’envahir et la rage menacer de prendre le contrôle. Ses doigts se crispant à l’extrême sur ce qu’il avait en main, faisant blanchir ses jointures, il dut fermer les yeux et respirer calmement plusieurs fois pour rester maître de la situation. S’apercevant alors qu’il allait très bientôt casser tout le délicat matériel qu’il avait si soigneusement apporté, il desserra avec effort ses mains tout en risquant un coup d’œil par la fenêtre vers ce qui se passait en-dessous de lui.  

 

Ce qu’il y vit faillit bien le rendre fou à nouveau. La frêle silhouette de sa sœur, entourée par tous ces types… Et Tayuki devant elle, avec deux gardes du corps bien sûr… Vraiment, quel lâche pouvait faire ce type en ce moment… Il savait très bien que Kaori n’était pas un danger et pourtant il n’avait même pas fait baisser leurs armes à ses hommes. Lui faire peur, sans doute…  

 

Ceci dit, il fallait admettre que si l’on décrétait trop aisément qu’une personne n’était pas un danger pressant on risquait d’avoir de TRES mauvaises surprises. Hideyuki le savait mais à cet instant tout ce qu’il enregistrait c’était les armes, toutes levées et pointées sur sa petite sœur. La colère recommença à couler à l’état pur dans ses veines et il serra les poings, oubliant qu’il était censé installer son matériel. En bas, il vit Tayuki s’approcher lentement de Kaori, tel un prédateur guettant sa proie. Il vit sa jeune sœur se crisper mais put également ressentir l’effort qu’elle faisait pour ne pas prendre un pas en arrière. Il la connaissait par cœur, il pouvait lire ce qu’elle pensait dans son attitude…et ici il ne pouvait que l’approuver, même si sa défiance pouvait très bien se révéler dangereuse à long terme si personne ne l’aidait…  

 

Si personne ne l’aidait…  

 

Hideyuki, brusquement, fit un pas en avant pour se rapprocher de la fenêtre, sa main s’égarant en direction de son arme, lorsqu’il buta dans le pied de son appareil et n’eut que le temps de le rattraper avant qu’il ne s’effondre au sol en un grand capharnaüm !!!  

 

Immobile, les deux mains retenant l’objet en question et un pied en l’air pour conserver son équilibre, il écouta le silence qui continuait toujours, le sang résonnant dans ses oreilles. Une ou deux secondes passèrent et rien ne vint. Soufflant, Hide se releva précautionneusement, cachant son aura avec d’avantage de soin encore. Il aurait sans aucun doute une bonne étoile à remercier quelque part une fois tout ceci fini, s’il n’avait pas heurté l’appareil il aurait bien été capable d’intervenir.  

 

Levant les yeux, il distingua Ryô qui l’observait, bien dissimulé des hommes de Tayuki, en-bas de la rue. D’ici il ne pouvait pas vraiment dire l’expression de ses traits, mais instinctivement il sut que son ami avait été témoin de toute la scène et, voulant le rassurer, leva le pouce dans sa direction. Il eut l’impression que Ryô hochait la tête en signe d’assentiment mais il n’avait plus le temps de s’en assurer, il n’avait déjà pris que trop de retard.  

 

* * * * *  

 

‘Ah bah tiens, justement le voilà…’ pensa Ryô en voilant Hideyuki apparaître fugitivement à la fenêtre. Apparemment, c’était l’emplacement qu’il avait choisi. Ryô évalua rapidement les distances et les angles, et félicita intérieurement son ami. Yep, l’endroit parfait. Alors maintenant… Que le petit jeu de nerfs commence…  

 

Il le vit s’immobiliser à la fameuse phrase de Tayuki et à cet instant Ryô fut réellement inquiet. C’était maintenant que tout allait se jouer, Hide saurait-il rester maître des ses émotions ? Il le regarda se redresser, rigide et les épaules contractées, mais en apparence aux manettes…  

 

Ryô jeta un coup d’œil vers le bas lorsqu’il vit son ami en faire de même, et laissa alors échapper un juron. Ce salaud de Tayuki s’approchait lentement de Kaori, en une démarche menaçante. Le seul problème, c’est qu’il n’allait pas faire peur uniquement à la jeune femme…  

 

Relevant rapidement le regard, il vit exactement ce qu’il craignait : Hide en train de perdre pied. Mais bon sang, de là où il était il ne pouvait rien faire sans attirer l’attention sur eux ! Il ne lui restait plus qu’à prier pour que Maki se reprenne…  

 

Ce que l’intéressé ne semblait pas prêt à faire, étant donné qu’il prit un pas en avant. Ryô eut une brusque envie de fermer les yeux lorsqu’il vit son pied heurter l’appareil et le tout commençant à se mettre la gueule basse, mais comme toujours dans ces cas-là il n’y parvint pas, ouvrant grand les yeux au contraire. C’est ainsi qu’il put admirer le magnifique rattrapage in extremis de son partenaire qui resta ensuite figé dans une position digne des plus grands cirques. Mais en attendant même les oreilles de Ryô n’avaient pas capté le moindre son, hormis peut-être le choc initial. D’un regard rapide il vérifia que Tayuki et compagnie n’avait rien entendu avant de remonter sur Maki en train de tout reposer au sol avec le plus de délicatesse possible.  

 

Soulagé qu’ils aient évité le désastre, Ryô relâcha le soupir qu’il avait inconsciemment retenu pendant tout ce temps, permettant à ses muscles de relâcher un peu de leur tension. En face de lui, Maki installait tout avec des gestes précis et rapides : Il serait prêt. Ryô effleura comme naturellement son arme à sa ceinture, sans s’en saisir encore toutefois, sachant qu’il lui faudrait tout autant être prêt…et l’être au bon moment. Tout était une question d’équilibre…  

 

* * * * *  

 

‘Plus qu’une minute, c’est ça qu’il a dit ? Mais qu’est-ce que je peux bien sortir à ce type moi ?!’  

 

Kaori commençait vraiment à sentir l’adrénaline monter un peu trop haut, la panique menaçant de l’envahir complètement. Sa situation n’était vraiment pas brillante : La seule chose qui pouvait, peut-être, la sauver était l’info recherchée, à savoir où se trouvait « City Hunter ». Le reste autour n’était que détails, c’était là qu’était la racine du problème. Seul hic dans tout cela : Elle n’était pas plus avancée sur ce point que deux minutes auparavant !!!  

 

La jeune femme respira un grand coup, réfléchissant à toute allure. Dans des situations extrêmes, il nous semble à la fois que le temps s’accélère et ralentit. Une culbute de voiture semblera durer une éternité, alors que le temps qu’il vous reste pour trouver une échappatoire sera infinitésimal… C’était le cas de la pauvre Kaori, parcourant du regard les hommes l’entourant, essayant de trouver une ouverture. Mais il n’y avait rien à faire, pas moyen de passer. Elle ne ferait pas trois pas et cette tentative risquait d’attirer sur elle les foudres seigneuriales. Alors, quoi ? Que pouvait-elle faire ? Elle n’allait tout de même pas se laisser tuer !  

 

‘Voyons ma vieille, réfléchis, et réfléchis vite et bien…’ pensa-t-elle en voyant Tayuki s’approcher d’elle. Il n’y avait pas trente-six mille solutions de toute façon : Elle ne savait pas où était ce « City Hunter ». Les seules personnes qui le savaient étaient Maki et probablement Saeko.  

 

A cette pensée, de mauvaises idées traversèrent l’espace d’un instant l’esprit de la jeune femme. Les deux l’avaient trahie, lui avaient menti et l’avait oubliée sur le bas-côté de la route…. Alors ? Dirait-elle à cet homme ce qu’il voulait savoir ? Elle ignorait où était l’homme qu’il cherchait, mais elle savait où étaient des personnes qui elles le trouveraient…  

 

Après tout, pourquoi pas ? L’une était flic et l’autre… On ne savait plus trop quoi. Ils sauraient bien se dépêtrer de Tayuki, non ? Et puis, si Saeba était une si grande terreur que ça…  

 

Pourtant, et malgré que Kaori tente de se convaincre elle-même par ce monologue intérieur, la grande question était : « Suis-je capable de mettre d’autres personnes en danger de mort pour sauver ma propre peau ? »  

 

D’autant que Saeko lui avait dit « City Hunter » très craint… Si cet homme avait l’audace de s’attaquer à lui, il fallait qu’il soit bien sûr de lui. Cette notion fit peur à la jeune fille : Et s’il était véritablement « meilleur » que ce foutu nettoyeur ?! Elle risquait non seulement de se faire tuer quand même, mais surtout de mettre sur la ligne également les vies de Maki et de Saeko…tout ça pour qu’au final ils meurent touts quand même ! Ok, c’était tous les deux des flics, retirés ou pas, mais contre le type en face d’elle, feraient-ils le poids ?  

 

La pauvre Kaori était perdue, les mots « flics », « nettoyeurs », « loubards », « professionnels », « racailles », « chef de bande », de « clan » ou de « gang » ne lui parlant pas beaucoup. Il est très facile de distinguer le blanc du noir sur une grande et belle télé couleurs, bien installé (« à la grande table », bien sûr, pour ceux qui connaissent la chanson de Trenet ! ;)) dans un canapé confortable, un pack de bière à la main. Mais une fois que l’on se retrouve DANS le film de gangster, tout change. Et personne ne lui avait jamais appris le vocabulaire, alors comment s’y retrouver dans un monde qui a ses propres règles, sa propre hiérarchie et son propre sens de l’honneur ?  

 

Du coup, et alors que dans un duel à la loyale en un contre un Ryô aurait probablement même pu avoir l’audace de prendre un handicap, Kaori se retrouva à décider de risquer le tout pour le tout, et de se sortir de là elle-même sans y mêler qui que ce soit d’autre. Pour vous dire l’ironie cynique de la chose…  

 

* * * * *  

 

‘On y est.’ pensèrent au même instant Maki et Ryô, de leurs observatoires respectifs, lorsque Tayuki s’arrêta finalement pile devant Kaori. Ryô jeta un dernier regard vers Maki et le vit en position, les épaules et le dos contractés à l’extrême, mais prêt.  

 

Son ami leva la tête vers lui au même instant et leurs regards se croisèrent. Hideyuki eut alors un très léger geste de la main vers le nettoyeur, geste qui se voulait rassurant. Un peu « ça va aller, je vais bien… ». De nouveau, Ryô eut un léger signe de tête en sa direction avant de se retourner vers la scène de la rue en saisissant quasi inconsciemment son arme au passage.  

 

* * * * *  

 

Lorsque Tayuki s’arrêta devant Kaori, celle-ci avait pris sa décision. Elle savait que c’était vraiment stupide et contre tout instinct de préservation, mais que voulez-vous, elle avait toujours été stupide. Et ces deux dernières années encore d’avantage, aux dernières nouvelles… Aussi ne broncha-t-elle pas d’un millimètre tandis que son vis-à-vis se dressait tout contre elle, la touchant presque…  

 

« Les trois minutes sont écoulées. » lui susurra-t-il soudain, très doucement.  

 

Kaori releva la tête et le défia du regard : Sans doute allait-elle mourir aujourd’hui, ses chances de s’en tirer étaient minuscules, mais au-moins elle ne le laisserait pas s’amuser avec elle. Une certaine fierté désespérée s’éleva en elle et c’est avec le plus d’aplomb qu’elle put qu’elle répondit :  

« Je sais. »  

« Vous êtes… Ah… Parvenue à une décision ? »  

« Oui. »  

 

Le silence avait résonné pendant une tout petite hésitation, juste avant le « oui », mais ce « oui » vint malgré tout clair et net.  

 

« Et ? » Kaori souffla un bon coup, puis…  

« Je ne vous dirai rien. »  

 

CLAC ! La gifle fut cette fois suffisamment violente pour la projeter à terre. Au sol, Kaori porta une main à sa joue avant de grimacer : Son sac pendait toujours à son épaule lorsque ce salopard l’avait frappée et sa hanche avait atterri dessus. Elle regretta à cet instant que son sac soit composé de livres aux angles si durs et non d’une quelconque surface moelleuse, au-moins cela aurait servi à amortir sa chute.  

 

Tayuki se pencha sur elle et la força à se relever, lui attrapant les deux poignets et l’attirant vers lui. La courroie de son sac glissa et il se retrouve coincé dans le creux de son avant-bras, lui entamant la peau. Tout contre elle, Tayuki lui jeta au visage :  

« C’est compris cette fois ? »  

 

Kaori lui jeta un regard méprisant et se préparant mentalement pour ce qui ne pouvait pas manquer de suivre lui lança un hargneux : « Non, toujours pas ! », avant de se sentir précipitée à terre. Elle profita de sa chute pour laisser filer son sac le long de son bras. Ainsi, non seulement il ne lui abimerait plus la peau mais en prime elle serait plus à son aise pour courir. Se redressant sur un coude, elle observa les hommes l’entourant en un regard circulaire, cherchant à déceler la moindre ouverture.  

 

Ils profitaient tous du spectacle offert par les soins gracieux de Sa Majesté leur chef, alors peut-être avait-elle une chance de passer entre eux avant qu’ils ne réalisent… L’embuscade avait été positionnée juste après l’angle droit de la ruelle, si elle parvenait à l’atteindre elle serait à l’abri des balles. Certes, il allait falloir réellement se…carapater. Mais quelle autre chance avait-elle ?  

 

Voyons… S’il la regiflait maintenant, elle allait se retrouver du mauvais côté pour s’enfuir en tombant… Elle allait devoir passer de l’autre côté du cercle.  

 

« Tu te relèves ou quoi ? » lui demanda Tayuki, tel un challenge. Sans répondre, Kaori commença à presque ramper sur le sol, avançant progressivement sur son coude et en levant vers l’homme au-dessus d’elle un regard de biche apeurée, essayant de lui faire croire qu’elle abandonnait le « combat »… Alors qu’elle n’avait progressé que de la moitié du chemin voulu, il le prit aux épaules et la souleva, sans savoir qu’il lui faisait ainsi parcourir dans les airs très exactement la distance qu’il lui manquait, en tournant légèrement sur lui-même pour alléger son poids étant donné qu’il la tenait à bout de bras.  

 

« Prête à me donner ma réponse, ma jolie ? » lui dit-il alors, accompagné d’un grand sourire complètement sadique. Kaori ne répondit pas et Tayuki la crut trop fière pour abdiquer audiblement. Il eut presque envie de lui enseigner les bonnes manières mais ils avaient mieux à faire que de perdre leur temps avec cette gamine.  

 

« Ok, alors à présent tu vas enfin me répondre : Où est « City Hunter » ? »  

« Va te faire voir, enfoiré ! » vint aussitôt la réponse de Kaori, la voix vibrante d’audace. Tayuki vit rouge. Mais vraiment très, très rouge. Un peu comme le taureau qui sans réfléchir fonce droit sur le drapeau rouge qu’on lui agite sous le nez, sans prêter la moindre attention aux brandilles plantées dans sa chair…jusqu’à ce qu’il en meure. Et cet homme-là fit exactement la même erreur. Lâchant les épaules de la jeune femme, il lui décocha un coup de poing foudroyant avant même que ses pieds ne touchent terre (ne touchassent ça ferait vraiment « Les Précieuses Ridicules » nan ? ^^).  

 

Sonnée, Kaori roula au sol. Elle ne s’était pas attendue à une telle force, elle voulait simplement être projetée du bon côté. Eh bien, là au-moins pour du « projetée » elle était servie…  

 

A la fois pour gagner du terrain et se donner un peu de temps pour reprendre ses esprits, elle tourna une ou deux fois sur elle-même, faisant ainsi s’écarter les hommes sur son passage. Un cercle de moins, c’était déjà ça, non ?  

 

Levant les yeux, voyant encore un peu d’étoiles, elle les vit s’apprêter à se réavancer, probablement pour la ramener vers leur maître à coups de pied ou autre… Bandant ses muscles, elle prit une profonde inspiration, très consciente de jouer sa vie sur cet instant. Mais au moment précis où elle allait s’élancer…  

 

« Hey, Tayuki ! Laisse-moi donc m’amuser un peu, moi aussi ! Après tout ne suis-je pas l’invité d’honneur de ta ravissante petite fête ? » 

 


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