Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 17-05-08

Ultimo aggiornamento: 03-10-11

 

Commenti: 32 reviews

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DrameAction

 

Riassunto: Une des versions que j'imagine de leur première rencontre, sachant que je n'ai pas encore lu la version originale : Comment Kaori recevrait-elle Ryô si elle n'avait pas eu l'occasion de voir l'homme derrière le nom et restait "encombrée" des préjugés des gens de la société "normale" ? Venu des difficultés d'une amie à comprendre la personnalité de Ryô Saeba, derrière l'image qu'il projette... ;) (Ex one-shot qui s'est allongé en plusieurs chapitres ^^)

 

Disclaimer: Les personnages de "Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?

 

Capitolo 8 :: Révélations explosives

Pubblicato: 12-09-11 - Ultimo aggiornamento: 13-09-11

Commenti: Hey tout le monde ! :-D Un autre chapitre déjà écrit il y a deux ans... La réaction de Kaori aux informations qu'elle a surprises de façon quelque peu brutale. Et bientôt un nouveau face à face avec un certain nettoyeur... ^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11


 

Littéralement plaquée contre la paroi en briques, les deux bras de chaque côté du corps, paumes moites à plat contre la surface diffusément chauffée par le soleil, Kaori osait à peine respirer, faisant de son mieux pour dissimuler sa trop bruyante respiration. Elle n’avait pourtant couru que sur quelques mètres, mais son niveau d’adrénaline était si élevé que sa respiration s’était aussitôt accélérée et elle se doutait bien qu’un homme comme Ryô Saeba pourrait la percevoir si elle ne la calmait pas rapidement…  

 

Au début elle ne bougea pas, cherchant à se dissimuler dans l’immobilité la plus totale dont elle était capable. Aucun son ne lui parvenait de la ruelle, tout était silencieux et pesant, à tel point que des coups sourds commencèrent à résonner à ses oreilles, couvrant le moindre son qui aurait pu lui parvenir. La jeune fille mit un instant à réaliser que c’était son cœur qui tambourinait ainsi contre ses tympans, battant à un rythme mal contenu devant sa tension nerveuse… Elle n’était guère habituée à ce genre d’exercices, si elle avait parfois laissé une oreille trainer là où elle n’était pas supposée être et, avouons-le, nous l’avons tous fait au-moins une fois, elle ne s’était jamais retrouvée dans une situation où tant de choses dépendaient de sa capacité à se rendre invisible…voire même mieux, imperceptible.  

 

Faisant un effort conscient pour se calmer, Kaori inspira profondément plusieurs fois, tout en restant le plus discrète qu’elle le put, sentent diminuer le son des tambourins…et faillit en pousser un cri de surprise lorsqu’il fut remplacé par la voix de son frère.  

 

Maki ! Les yeux de Kaori s’écarquillèrent sous l’effet de la surprise et il fallut à la jeune femme toute la maitrise qu’elle avait jamais pu posséder pour ne pas faire irruption en terrain découvert en posant un cri de stupeur en entendant cette voix si familière, la voix de cette personne qui avait malgré sa totale absence marquée de son ombre insaisissable toute cette dernière heure…  

 

Maki…ici ?! C’était un concept aussi difficile à accepter pour Kaori que sa découverte d’une embuscade tendue pour elle par son propre frère un peu plus tôt… Que faisait-il là ? Non, correction, que faisait-il ENCORE là ? Il l’avait déposée en voiture et puis il était parti ! Il était parti, elle avait vu la voiture s’éloigner ! Et pourtant… Après un instant de frénétique dénégation, Kaori du bien s’admettre à elle-même qu’elle n’avait rien vu du tout. Il lui avait simplement semblé entendre la voiture démarrer au loin alors qu’elle avait déjà tourné le premier angle de la ruelle… Et même si elle avait vu Maki démarrer, qu’est-ce que cela aurait prouvé ? Rien ne l’empêchait de rester dans le quartier. De rester littéralement dans le quartier…  

 

A cet instant, Kaori crut qu’elle allait hyperventiler et se pencha en avant, posant les mains sur ses genoux pour se soutenir. Maki était resté. Il avait été là…probablement tout du long.  

 

En un éclair, elle revit les « hommes en noirs » se grouper autour d’elle, l’entourer sans lui laisser la moindre chance, elle ressentit de nouveau son premier mouvement de surprise, puis l’incompréhension tout de suite suivie de la peur, viscérale et envahissante, étouffant toute pensée cohérente…  

 

Elle revit Tayuki s’avancer vers elle flanqué de ses deux gardes-du-corps, elle se rappela à quel point sa marche lui avait paru à la fois interminable et trop rapide, tout en étant teintée d’irréel, comme quelque chose de distant, qui ne vous arrive pas à vous réellement, qui ne peut pas vous arriver parce que cela n’aurait aucun sens…et vous ne parvenez pas à réaliser que si, cet événement est bel et bien en train de se produire.  

 

Elle le revit railler, la manipuler et faire de son mieux pour la réduire à un petit animal apeuré…ce qui aurait pu réussir. Ce qui avait failli réussir. Mais Tayuki ignorait tant de choses et il ne pouvait deviner qu’il lui avait donné tellement d’informations en si peu de temps qu’elle était plus occupée à tenter de leur donner un sens qu’à se laisser aller à une panique stérile et dangereuse…  

 

Elle le revit lever la main sur elle et ce fut comme si sa joue la brûlait comme en cet instant, elle se revit projetée à terre, heurter sans ménagement le sol et les hommes autour d’elle qui ricanaient de ce rictus gratuitement méchant et cruellement moqueur…  

 

Elle revit l’éclair de rage folle dans les yeux de Tayuki lorsqu’elle lui avait retiré le prix tant convoité qu’il avait cru un instant à sa portée, le sentiment mixe de triomphe à avoir atteint ce qu’elle cherchait et l’angoisse qui montait devant la bête fauve qui montrait les crocs et qu’elle avait elle-même appâtée et enquiquinée jusqu’à ce qu’elle voit rouge, elle revit la déformation de ses traits et la hargne dans ce qui était presque une grognement au fond de sa gorge avant qu’il ne lui fasse parcourir la distance qui lui manquait…  

 

Elle revit l’image à jamais imprimée dans ses yeux d’un homme se découpant sur l’étendue unie du ciel, le soulagement qu’elle n’avait pu s’empêcher de ressentir, viscéralement, malgré tous les appels à la prudence que pouvait lui donner sa raison, la gratitude qui l’en étouffa presque, elle revit sa propre course tandis que les balles sifflaient autour d’elle et que les cris de douleurs et les bruits mats qu’elle identifia ensuite comme des armes heurtant le sol se mélangeait aux ordres aboyés de Tayuki alors qu’elle se forçait à garder son regard et son esprit concentrés sur un seul but, ne pas s’arrêter, ne pas regarder en arrière, ne pas se détourner ou comme la femme de Loth transformée en statue de sel en son temps elle le payerait de sa vie…  

 

Elle revit le Spiderman moderne, Ryô Saeba, et Tayuki, immobiles et silencieux là où elle ne voulait que hurler et remuer tant qu’elle pouvait pour secouer cette chape de plomb qui semblait s’être abattue sur tout, la coulant sur place transie d’une peur qu’elle ne comprenait pas, peur pour elle et peur de ce qui allait se passer, peur de ce qui était si clairement annoncé dans le silence, dans l’immobilité, dans leurs postures...tandis que de sa cachette elle pouvait clairement voir l’arme de Tayuki dans son holster, sourdement menaçante. La tension des deux hommes s’infiltrait en elle et bien sûr elle s’identifiait à celui qui l’avait sauvée par son intervention, directement ou pas peu importait. Elle ressentit de nouveau l’instant où la tension atteignit un niveau qui lui était presque insoutenable et où elle s’était demandé si elle respirait même encore de crainte de les déranger… La surprise qui la traversa telle un coup de poignard lorsqu’enfin ils brisèrent l’attente et ce moment qui avait quelque chose de fantastique, au sens premier du terme…  

 

Elle revit Tayuki, le même homme, quelques instants plus tard, à terre, dominé dans tous les sens du terme par le nettoyeur, image symbolique qu’elle porterait également toujours quelque part en elle que celle d’un homme écroulé aux pieds d’un autre, tenu en joue… Par un autre homme qui avait pouvoir de vie ou de mort sur lui en cet instant. Et pendant ces quelques secondes où la scène avait semblé s’être suspendue, Kaori avait senti le sang pulser presque douloureusement dans ses veines, attendant avec angoisse quel serait le verdict, elle aussi suspendue à la décision finale du nettoyeur…  

 

Le flot d’images, de sons et de ressentis qui affluaient sur elle laissèrent la jeune fille comme sonnée, tentant désespérément de reprendre ses esprits et un minimum de contact avec la réalité qui l’entourait. Pendant un court instant, il lui sembla voir un voile noir, puis progressivement elle reprit pied, le souffle court comme si elle venait de courir un marathon…ou d’avoir la tête maintenue sous l’eau pendant presque trop longtemps. Elle se donna quelques précieuses secondes pour se calmer complètement et se rendit alors compte que ses mains touchaient quelque chose de dur et que ses genoux lui faisaient mal…  

 

A quatre pattes ?! Que… Comment était-elle arrivée à quatre pattes ?!! Elle n’en avait aucun souvenir conscient et la froide vérité de son « absence » lui fit froid dans le dos. Ne voulant pas repartir dans la diffusion des images qui trainaient encore en arrière-plan dans son esprit, elle se focalisa sur ses sensations présentes pour refouler la peur, la peur que les souvenirs amenaient avec eux et celle, nouvelle, de sa déconnection du monde contemporain, se concentrant sur la chaleur du sol sous ses doigts, sur sa paume droite qu’elle devait avoir légèrement égratignée, sur la douleur lancinante de ses genoux… Respirant calmement de nouveau, elle se calma suffisamment pour se redresser lentement, se retrouver assise sur ses fesses dos au mur. Laissant sa tête heurter doucement la paroi, elle tenta d’écouter ce qui se passait de l’autre côté de la ruelle, espérant contre tout espoir n’avoir émis aucun bruit lors de son « absence »… Et de toute façon, combien de temps s’était-il même écoulé ?  

 

« …déjà eu l’occasion d’en profiter lors du « duel » avec lui, je peux bien te laisser la fin du travail. » lui parvint alors la voix moqueuse de Ryô.  

 

Kaori ne put réprimer un frisson devant le ton qu’il donna au mot « duel »… Cela n’avait rien d’un jeu et l’épisode de tout à l’heure était tout sauf drôle. Comment pouvait-il rire comme d’une bonne farce de ces instants ou s’étaient nouées trois vies ?!  

 

« C’est ça, dis tout de suite que je nettoie derrière toi… »  

 

Hideyuki encore. Kaori sentit un sentiment étrange s’élever en elle lorsqu’elle entendit son frère parler de « nettoyer ». Depuis la veille, c’était un mot qui avait complètement changé de sens pour elle : Lorsqu’elle s’était retrouvée pour la première fois confrontée à son véritable sens, au sens que lui avaient imprimé Maki, Saeko et Ryô, elle s’était d’abord sentie dégoûtée. Horrifiée et répulsée par tout ce qu’il impliquait. Et puis, ce matin, elle avait vu le « nettoyeur » en action. Elle l’avait vu lui sauver la vie. Elle avait compris qu’il avait épargné les hommes de main de Tayuki alors qu’il aurait facilement pu les abattre tous. Elle avait discuté avec un homme tout à la fois comme tous les autres et sans rien de commun avec eux. Les mots de « Justice », d’« ordre » et d’« équilibre » étaient revenus toquer à la porte de son esprit avec une insistance déterminée à se faire entendre… Alors maintenant, écouter son frère dire ce mot, sous la forme d’une plaisanterie mais oh combien appropriée…  

 

Même si Ryô avait changé sa manière de voir ce qu’ils faisaient, il lui faudrait du temps pour s’habituer au mot « nettoyage ». Secouant légèrement la tête comme si elle avait eu de l’eau dans les oreilles, Kaori tâcha de raccrocher son attention à la conversation qui filait sans l’attendre…  

 

« …des points pour le numéro de cirque de tout à l’heure. Ça alors c’était du spectacle !!! »  

 

A cette phrase du nettoyeur, Kaori se figea, le dos raide contre le mur. « Tout à l’heure »… Ses pires craintes étaient donc fondées et elle ne pouvait plus les écarter comme absurdes : Non seulement Maki était là, mais il était là tout du long, LA tout du long… Il n’était pas parti ailleurs entretemps, il n’avait jamais été loin, quelque part dissimulé dans l’ombre…  

 

La veille encore, Kaori n’aurait jamais cru que l’idée de la présence de son frère puisse lui apporter autre chose qu’un profond sentiment de sécurité, d’amour et de confiance. Mais à cet instant, la seule chose dont la jeune fille avait conscience était de la nausée qui s’emparait impitoyablement d’elle et qu’elle ne parvenait pas à endiguer. Plaquant rapidement une main sur sa bouche, elle s’efforça d’inspirer et d’expirer calmement par le nez pour s’empêcher d’être malade à l’idée que son frère avait été le témoin, le témoin inactif !, de toute la scène.  

 

Car quelle autre explication au fait que Ryô l’ait vu ? Ryô était dans la ruelle, avec elle et Tayuki… Elle se doutait déjà que Ryô avait été présent depuis le début et c’est la raison de sa passivité qu’elle cherchait en restant en arrière, mais savoir que son propre frère avait également été présent était au-delà de tout ! Il avait tout vu et il était resté… Resté dans quelle que soit la tanière où il avait initialement élu domicile, mais en tout cas il n’en avait pas bougé. Il n’avait rien fait lorsqu’elle se faisait menacer de mort, molester voire presque tabasser et avait bien failli recevoir une ou plusieurs balles juste à côté de lui !!! Sincèrement, quel genre de frère faisait ça ?!  

 

« Tout va très bien se passer…  

 

Saeko. Quand était-elle même arrivée celle-là ? A force de suivre la conversation en pointillés, Kaori ne s’était même pas aperçue qu’une troisième personne était venue se joindre à leur merveilleuse petite fête…  

 

…Ne t’en fais pas pour ta sœur, elle ne sera pas inquiétée. Les photos que tu as prises sont exactement ce qu’il me fallait, je vais pouvoir m’en servir sans qu’il y ait de risques que Kaori soit mêlée à quoi que ce soit. »  

 

Des photos ? Quelles photos ? Hideyuki avait pris des photos de Kaori en train de se faire agresser ? Mais pourquoi ? Etait-ce pour cela qu’elle n’allait pas avoir à témoigner et que Ryô ne serait pas mêlé à quoi que ce soit non plus ? Mais enfin, elle était témoin puisqu’elle figurait sur les photos !  

 

Non ?  

 

« Et s’ils découvrent que les photos ont été trafiquées ? »  

 

Cette fois, Kaori ne put faire autrement que de prendre une bruyante goulée d’air, sentant ses difficultés à respirer revenir au galop : Trafiquées ? Son frère et Ryô s’étaient…servis d’elle… pour obtenir des photos trafiquées ? Tayuki et…quelqu'un d’autre ? Elle n’avait jamais été qu’un pion dans leur jeu d’échec contre leur ennemi et tant pis pour les coups qu’elle recevrait au passage…  

 

« Primo, elles ne l’ont pas été à ce point-là, encore une fois tes photos sont très bien prises. » TRES BIEN PRISES ???!!! Kaori eu un hoquet comme si elle pleurait tant il lui devenait de plus en plus difficile de respirer, ses inspirations d’air devenant hachées. Sa respiration avait beau s’accélérer il lui semblait que l’air n’arrivait pas jusqu’à ses poumons et sa tête commençait à tourner. Elle aurait voulu pouvoir fermer les yeux très forts pour les rouvrir ensuite et découvrir que tout cela n’était qu’un mauvais rêve, mais au contraire ses yeux refusaient de se fermer, demeurant écarquillés devant la monstruosité de la vérité qui venait de lui être jetée en plein visage sans aucun avertissement préalable...  

 

« Secondo, ne sous-estime pas mes compétences informatiques. Et tertio, fais-en de même avec mes compétences en matière d’interrogatoire : Ce type aura craqué et vendra père et mère avant qu’ils aient eu le temps de trouver une porte de sortie. Et alors là, ce sera la Bérézina. »  

 

Le hoquet qui s’échappa alors de Kaori fut un réel sanglot cette fois, alors que la jeune fille légèrement vacillante se relevait difficilement sur ses jambes et partait droit devant elle en une course éperdue, les larmes qui coulaient déjà en torrents l’aveuglant à moitié…  

 

Elle courut sans réellement savoir où elle allait, elle n’avait pas d’idée précise en tête, elle savait seulement qu’il fallait qu’elle parte de cet endroit au plus vite, elle ne supporterait pas d’y rester une seconde de plus. Se sentant frissonner, elle tenta bien inutilement de se protéger contre une fraicheur imaginaire en s’enveloppant de son propre bras tandis qu’elle portait une autre main à sa bouche sans même y penser consciemment, une crise de sanglots incontrôlables la secouant toute entière…  

 

Elle avait beau vouloir fuir cet endroit au plus vite ses jambes étaient faibles, ses pieds mal assurés et il lui semblait qu’elle allait tomber à chaque pas. Ignorant la sensation de vertige qui lui tournait la tête et pertubait toute sa perception de son environnement, elle se força à continuer sans tenir compte de son état physique ou mental, sans même s’appuyer aux murs ou ralentir le rythme alors que ses poumons la brûlaient et qu’elle risquait de se tordre la cheville et de s’écrouler par terre à tout moment avec la manière dont elle courait…  

 

Soudain, elle sentit une main lui enserrer l’avant-bras et une panique animale l’envahit, prenant la précédence sur toute pensée rationnelle. En un flash de lumière elle revit le visage de Tayuki avec son sourire en coin si supérieur et sûr de son fait et la peur qu’il évoquait en elle se déchaîna de nouveau.  

 

Ce ne fut même pas une réaction vraiment consciente lorsque Kaori se retourna brusquement et tout en tirant son bras d’un coup sec pour se libérer de cette poigne qui la retenait encore une fois prisonnière, elle envoya aveuglément valser son autre bras en un mouvement de gifle avec toute la force qu’elle pouvait rassembler dans la direction dans laquelle devait se trouver son agresseur…  

 

* * * * *  

 

Toujours faire confiance à son instinct. C’était une règle à laquelle Ryô n’avait jamais failli et cela lui avait sauvé la vie plus d’une fois. Cette fois encore, il n’hésita pas à abandonner Tayuki à ses amis sans un regard en arrière ni mot d’explication lorsque tout en lui criait que la jeune fille qu’il venait de rencontrer se trouvait toute proche. Il lui avait déjà semblé plusieurs fois au cours de la conversation avoir ressenti quelque chose, mais tout à l’euphorie du moment il avait refusé d’y prêter une réelle attention. Et puis, cette aura ressemblait à Kaori et c’était impossible, elle devait être en train de plancher sur son contrôle…d’anglais, s’il ne se trompait pas. Non, il s’agissait simplement de son étrange attirance vers la jeune fille, de cette impression durable qu’elle lui avait faite qui s’attardait. Il lui faudrait rapidement mettre de l’ordre dans ces sentiments inhabituels et désarçonnants, mais pour l’instant il voulait juste profiter du sentiment de complète victoire qui les envahissait tous trois. Et pourtant…  

 

Il s’était figé lorsque la conversation en était venue aux photos, la sonnerie d’alarme qui retentissait en lui le stoppant sur place tandis qu’Hideyuki et Saeko s’éloignaient. Bon sang, comment pouvaient-ils ne pas le sentir ?! La vague d’émotions que percevait Ryô était à vif, taillée au couteau…  

 

Il entendit vaguement Saeko l’interpeler, audiblement agacée qu’il ne les suive pas avec davantage d’empressement. Il lui en aurait presque intimé l’ordre de se taire et d’écouter, de faire plus attention à ce qui l’entourait, mais il lui avait de toute façon prêté si peu d’intérêt que ce n’était pas comme si elle l’avait déconcentré… Par contre, le murmure de son ami où l’inquiétude commençait à perler lui parvint beaucoup plus clairement, mais s’il en croyait l’incompréhension qui avait souligné son prénom lui non plus n’avait rien perçu. Mais enfin, il parlait de sa sœur, il aurait du être à le premier à réaliser ! Il devait se tromper…  

 

Ce fut à cet instant qu’un faible bruit de pas précipités parvint aux oreilles aiguisées du nettoyeur ou tout du moins ce fut ce que Ryô eut l’impression d’entendre. Bien sûr, il pouvait être en train de commettre une erreur mais… Combien de fois s’était-il déjà trompé jusqu’ici ?  

 

Prenant une décision sur l’instant, il lança une brève phrase d’avertissement à Hide et Saeko afin qu’ils ne s’attardent pas dans la ruelle avec Tayuki plus qu’il n’était nécessaire, avant de s’élancer en avant à la poursuite d’une sensation qui s’évanouissait rapidement…  

 

Mais une fois qu’il eut tourné le coin de la rue, sans même ralentir le pas, il sut qu’il avait eu raison sur toute la ligne. Là-bas, à une centaine de mètres devant lui, il pouvait apercevoir Kaori tentant de s’enfuir. Enfin, sans doute pas vraiment de s’enfuir, elle n’avait probablement aucune idée que quelqu’un était à ses trousses désormais. Mais elle essayait visiblement de courir. « Essayait », parce que la jeune fille était mal-en-point de façon évidente, sa course tenait davantage du zigzag que de la ligne droite et elle semblait vaciller sur ses jambes. Et Ryô savait bien qu’il n’y avait qu’une seule explication à tout cela. Il avait réellement eu raison sur toute la ligne, depuis le début. Ce qu’il avait ressenti et ignoré aussi stupidement, ce n’était pas les restes de son attendrissement admiratif envers la jeune fille, c’était Kaori !  

 

Ryô pâlit lorsqu’il réalisa les implications que cela engendrait, toutes les informations contenues dans la conversation qu’elle avait surprise, toutes ces explications dont elles n’avaient pas été adoucies, le choc que cela avait du représenter… D’ailleurs, il ne pouvait même pas être certain qu’elle avait tout correctement compris, peut-être était-elle allée s’imaginer quelque chose de plus terrible encore que ce qu’ils avaient fait… Car il fallait bien l’admettre, ce qu’ils avaient fait ETAIT difficile à expliquer à la personne concernée.  

 

Ryô sentit son estomac se contracter et il avala avec effort, comprenant que c’était à lui qu’allait revenir l’épique tâche de faire entendre leur version de l’histoire à Kaori…version en laquelle il n’était pas sûr de croire lui-même. Il avait été un acteur tout d’abord réticent en cette affaire malgré les quelques tentations qui pouvaient l’y attirer et Hide avait du s’employer à le convaincre. Mais à présent, il lui revenait de montrer l’autre versant de la colline à Kaori… Pourrait-il le faire ? Arriverait-il à lui parler alors qu'elle ne voudrait probablement pas même le voir ?  

 

Toujours à sa poursuite alors qu’il gagnait rapidement du terrain sur elle, Ryô se demanda un instant s’il ne devrait pas la laisser tranquille pour le moment, lui laisser un délai pour se calmer et assimiler tout cela… S’il intervenait dès maintenant, ne risquait-il pas de seulement la faire exploser et se braquer ? Ils auraient alors tout perdu…s’il restait quelque chose à sauver. Ryô ressentit une courte montée de colère à l’idée de réparer les pots cassés à l’initiative d’un autre possiblement à tout jamais lors même qu’il avait réellement cru qu’il pourrait construire quelque chose avec Kaori, malgré tout ce qui les séparait…  

 

Montée de colère qu’il repoussa fermement aussitôt, après tout, réticent ou pas, il restait qu’il avait participé à la machination. Efficace, certes, mais si peu jolie machination. Dont il avait les conséquences sous les yeux en cet instant-même, ayant presque rattrapé la jeune fille et pouvant à présent se rendre compte qu’elle pleurait à flots, une main plaquée sur sa bouche tandis que l’autre était drapée en un geste protectif autour de son ventre et venait agripper convulsivement son uniforme sur sa hanche, tout le corps parcouru de soubresauts. Ryô n’hésita pas lorsqu’il l’atteignit enfin, son doute qui cachait mal sa peur et son envie de fuir l’épreuve de cette discussion envolés devant la détresse de la jeune fille, et son geste était sûr tandis qu’il lui prenait le bras pour interrompre son élan.  

 

S’il la sentit se retourner et tenter sans succès d’arracher son bras à son étreinte, même Ryô Saeba ne put éviter son coup simultané, tant il ne s’était pas attendu à cette terreur folle qui la faisait réagir impulsivement, par un de ces réflexes de survie, alors qu’elle n’avait probablement même pas intégré consciemment qui lui avait saisi le bras.  

 

La gifle ou plutôt le revers de bras qui résulta pour le nettoyeur de cette erreur d’anticipation résonna dans toute l’allée.  

 

* * * * *  

 

Hideyuki et Saeko fixèrent d’abord quelques instants l’angle de la rue où leur ami venait de disparaître, un « Ryô ! » crié par Hideyuki se perdant dans l’air. Puis leurs regards se croisèrent, tous deux complètement éberlués. Que venait-il donc de se passer ?! Pourquoi Ryô était-il parti ainsi, aussi précipitamment ?  

 

Ils étaient tentés de le suivre mais savaient combien la montre tournait en leur défaveur dans cette affaire : Tayuki n’attendrait pas et Ryô ne leur avait pas demandé d’aide… S’il y avait eu un réel danger, Tayuki ou pas Tayuki, il le leur aurait dit. Et de toute façon, ce n’était pas comme si le nettoyeur était incapable de se défendre sans eux, surtout qu’aucun des deux n’avait perçu la moindre tension meurtrière…  

 

Saeko consulta Hideyuki du regard, après tout il était d’abord et avant tout le partenaire de Ryô désormais, et lorsque celui-ci lui donna son assentiment en un strict hochement de tête elle se détourna et partit en direction de sa voiture, Hideyuki la suivant sans un mot. 

 


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