Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 17-05-08

Ultimo aggiornamento: 03-10-11

 

Commenti: 32 reviews

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DrameAction

 

Riassunto: Une des versions que j'imagine de leur première rencontre, sachant que je n'ai pas encore lu la version originale : Comment Kaori recevrait-elle Ryô si elle n'avait pas eu l'occasion de voir l'homme derrière le nom et restait "encombrée" des préjugés des gens de la société "normale" ? Venu des difficultés d'une amie à comprendre la personnalité de Ryô Saeba, derrière l'image qu'il projette... ;) (Ex one-shot qui s'est allongé en plusieurs chapitres ^^)

 

Disclaimer: Les personnages de "Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?

 

Capitolo 11 :: Dernier acte ou premier pas ?

Pubblicato: 03-10-11 - Ultimo aggiornamento: 04-02-12

Commenti: Et voilà, le dernier chapitre ! Je suis fière d'avoir (finalement) fini cette fic, je détestais vraiment en laisser en plan comme cela, mais... Pfiou, ça me rend toujours aussi mélancolique de clôre une histoire ! ^^ Surtout que ceci signe la fin de mon ponctuel retour sur HFC, mon année de fac prenant la précédence. J'espère revenir un jour, si possible l'été prochain, ne serait-ce que pour vous lire ! ;-) Bon courage à tous, j'espère que tout se passe bien pour vous et je vous souhaite le meilleur dans vos vies !!! :-D

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11


 

« Ryô ? » appela Hideyuki alors qu’il poussait la porte de « leur » appartement, cherchant le nettoyeur du regard.  

« Hello Maki ! » lâcha l’intéressé en sortant d’une pièce adjacente, d’un ton un peu trop enjoué pour ne rien dissimuler aux yeux de l’ancien policier. Suspicieux et peu d’humeur à jouer au chat et à la souris, il prit l’offensive immédiatement d’un « Que se passe-t-il ? » tendu.  

 

Pas perturbé pour un sou par l’entrée en matière de son partenaire, Ryô alla s’installer confortablement sur le canapé, étalant ses bras sur le dos de celui-ci de chaque côté, donnant l’image même de la relaxation par sa posture ouverte et détendue. Voyant Maki fulminer devant lui, attendant avec une impatience teintée de frustration, le nettoyeur sut qu’il avait réussi à lui changer les idées. La tension de son ami était évidente et si le nettoyeur pouvait lui annoncer les nouvelles tout en lui évitant de se ronger les sangs en pensant à Tayuki… Et la réaction de Maki lui prouvait à quel point celui-ci était nerveux : En temps normal il aurait soupiré et attendu patiemment que Ryô lui donne enfin les informations attendues, tandis qu’ici il semblait prêt à se mettre en colère contre le nettoyeur…  

 

« Que se passe-t-il Ryô ? » La voix de Maki justement vint interrompre là les réflexions de son partenaire, celui-ci perdant patience devant le silence qui commençait à s’installer. « Pourquoi m’as-tu appelé pour me demander de revenir ici s’il n’y avait pas d’urgence ? »  

« Tu n’es pas mieux ici que dans ta caisse occupé à tourner en rond et à polluer l’atmosphère peut-être ? » répondit Ryô du tac au tac. Voyant son ami sur le point de grincer des dents, il décida néanmoins d’arrêter là de le torturer et enchaîna rapidement : « Mais ce n’est pas la seule raison. J’avais effectivement des nouvelles à te donner. » ‘Tout un paquet de nouvelles même…’ continua-t-il intérieurement, amusé de son euphémisme.  

 

Ryô hésita un instant entre annoncer brutalement la chose à son ami et l’amener en douceur, mais décida finalement que tourner autour du pot ne ferait que retarder l’inévitable : « Kaori sait tout. »  

 

Le nettoyeur retint difficilement une grimace lorsqu’il vit le visage de son ami blêmir de façon abrupte tandis qu’Hideyuki bafouillait :  

« Que… Tout ? Mais… Où est-elle ? »  

« Dans sa chambre, je l’ai raccompagnée ici. Les montagnes russes d’adrénaline l’avaient vraiment épuisée alors je lui ai conseillé d’aller dormir un peu. »  

« Mais comment… ? »  

« Elle n’est pas partie en cours après notre rencontre, elle est restée en arrière pour nous espionner et elle a entendu toute notre conversation. Jusqu’à ton départ avec Saeko. »  

 

Il fallut quelques secondes à Hideyuki pour appréhender l’ampleur de ce que Ryô venait de lui dire, l’ancien policier ayant l’impression que le sol s’ouvrait sous lui alors qu’il se repassait dans son esprit le film des événements, tâchant de se rappeler exactement ce qui avait été dit dans ces moments. Plus les images lui revenaient et plus il sentait la pièce commencer à tanguer…  

 

« Comment avons-nous pu ne pas nous en rendre compte ? » murmura-t-il presque sans même s’en apercevoir, plus pour lui-même que réellement pour Ryô. Celui-ci tiqua légèrement, se rappelant avec une pointe de culpabilité l’insouciance avec laquelle il avait traité ses sensations… Impardonnable pour un professionnel de sa trempe, mais d’un autre côté il n’ignorait jamais son instinct dans un cadre professionnel et même si la mâtinée avait mélangé professionnel et personnel les circonstances avaient été tellement particulières qu’il s’était laissé aller à méjuger une situation. Il se promit bien de ne jamais plus négliger ses ressentis sous prétexte qu’une jeune fille aux yeux noisettes se trouvaient dans les environs, tout au contraire…  

 

« Nous étions tellement soulagés et si concentrés sur Tayuki que nous n’avons pas fait suffisamment attention à notre environnement. Si cela avait été un tueur au lieu de Kaori… Prenons-le comme le sacré rappel à l’ordre que ça représente et estimons-nous heureux qu’il ne se soit rien passé de plus grave. » répondit fermement le nettoyeur, tentant de réconforter un peu son ami et en même temps de lui faire reprendre contact avec la réalité.  

 

Le regard d’Hideyuki croisa enfin le sien de nouveau et en même temps qu’il sortait de son état de choc ses épaules s’affaissèrent en un mouvement de défaite résignée. Il ferma les yeux un instant comme pour trouver le courage de continuer avant de les rouvrir et de faire les quelques pas nécessaires pour s’effondrer sur le canapé aux côtés de Ryô. Celui-ci lui mit une main sur l’épaule et lui serra fortement, avant de rapidement raconter la partie plus positive de l’histoire :  

« Ne te mets pas dans des états pareils, tout va bien. Elle ne… » commença-t-il mais il ne put finir sa phrase qu’Hideyuki avait délogé sa main de son épaule d’un mouvement brusque, criant au visage du nettoyeur : « Non Ryô, tout ne va pas bien ! Ma petite sœur va me haïr pour ce que je lui ai fait subir maintenant et le pire de l’histoire est qu’elle aura RAISON de le faire !!! »  

« Maki ! Ça suffit, calme-toi ! » claqua la voix du nettoyeur, interrompant ce qui promettait d’être une tirade enflammée et autodestructrice de la part de son ami. Il continua fermement, voyant l’intéressé prêt à continuer sur sa lancée : « Kaori ne te hait pas. Je crois qu’elle est incapable de te haïr, quoi que tu fasses. Elle n’était pas exactement ravie mais elle a compris nos raisons et…les a même acceptées. »  

 

Ce qui émerveillait toujours Ryô, ce qu’il n’aurait jamais osé espérer un jour plus tôt. Mais dans le silence et l’échange de regards entre Maki et lui qui suivirent ses paroles, le nettoyeur se dit qu’au final les choses étaient parfaites ainsi. Il n’obtenait pas le respect, la considération, l’amitié de la jeune fille par des manœuvres ou des manigances et ils assumaient ce qu’ils avaient fait, sans fuir leurs responsabilités en lui dissimulant quoi que ce soit. Finalement il valait bien mieux que cela se passe de cette façon, même si Ryô aurait préféré qu’elle n’ait pas à subir toutes ces épreuves, bien qu’il sache que sans elles le résultat serait très probablement différent du tout au tout…  

 

Maki rompit finalement le lien invisible entre eux et se rassit, répétant comme s’il n’y croyait pas vraiment, presque comme un enfant : « Elle ne me hait pas ? »  

« Bien sûr que non, pauvre imbécile. »  

Hideyuki se retourna d’un bloc, les yeux écarquillés, pour découvrir Kaori au pied de l’escalier. Une Kaori qui semblait avoir du mal à déterminer si elle était davantage furieuse ou amusée…  

 

« Désolé de t’avoir réveillée. » intervint Ryô lorsqu’il vit que son ami semblait être devenu brusquement muet, comme frappé par la foudre.  

« Ce n’est rien, mon frère et moi devons parler de toute façon. » Le ton n’était pas particulièrement agressif mais Ryô vit Hideyuki avaler convulsivement et eut presqu’envie de rire mais il se retint, sachant que du point de vue de son ami la situation était loin d’être plaisante et Ryô ne se rappelait que trop les premiers moments de sa confrontation avec Kaori là-bas, dans la ruelle…  

« Je vais vous laisser tranquilles. Maki, je te préviendrai si jamais j’ai des nouvelles de Saeko en premier. »  

 

Il fit un signe de tête à Kaori en guise de salutation puis se dirigea vers la porte de l’appartement, pourtant stoppé net quelques instants plus tard par le « A bientôt. » de Kaori dans son dos. Une promesse de se revoir que là encore il n’aurait osé rêver si peu auparavant... Croisant le regard de la jeune fille par-dessus son épaule, il lui donna sa réponse d’un sourire chaleureux avant de sortir et de refermer la porte derrière lui.  

 

Le frère et la sœur que Ryô venait ainsi de laisser en tête se dévisagèrent d’abord sans rien dire, un silence lourd s’installant entre eux. Hideyuki le sentait l’envelopper tandis qu’il essayait de soutenir tant bien que mal le regard de sa jeune sœur. Kaori ne bronchait pas, attendant visiblement qu’il ouvre la conversation. Elle avait bien voulu le rassurer sur le fait qu’elle ne le haïssait pas mais c’était là tout ce qu’elle lui consentirait, à en juger par son attitude actuelle. Hideyuki avala une nouvelle fois difficilement sa salive, rassemblant son courage avant de se jeter à l’eau. L’entreprise n’était pas facile, car il ne s’agissait pas de courage pour se jeter devant les balles d’un feu ennemi (quoique, en cet instant…), mais de courage et de décence d’admettre des actions dont il était loin d’être fier. Comment les défendre si lui-même se condamnait ? Ryô semblait avoir réussi à lui expliquer pourquoi ils avaient fait ce qu’ils avaient fait mais tant que Kaori ne le lui aurait pas dit de vive voix elle-même Hideyuki ne croirait pas réellement qu’elle leur pardonnait. Et même si, lui-même cesserait-il jamais de se torturer avec ses remords et ses questions posées au conditionnel ?  

 

« Kaori, je… Tu dois comprendre que nous… Je voulais… » ‘Waoh, début brilliant mon vieux Maki…’ songea Hideyuki, réfrénant l’envie de courir et de se cacher du monde entier en voyant le sourcil levé de sa sœur, pas vraiment impressionnée. Mais non, il ferait face, tout comme Ryô l’avait fait. Quoique Ryô n’était pas le frère de Kaori… Si cela avait été une circonstance atténuante pour lui la veille, elle devenait aujourd’hui aggravante.  

 

« Je suis désolé. » dit-il enfin, nettement. « Ce que nous avons fait est difficile à accepter et même si nos raisons étaient bonnes - ou en tout cas elles nous ont paru bonnes avant tout ceci - nous n’avions pas le droit de te faire subir une telle épreuve. Ryô dit que tu as compris pourquoi nous l’avons fait mais la vérité est que c’est inacceptable. Il y a une chose qu’il faut que tu saches cependant et c’est que l’idée ne venait pas de Ryô. Il y était même plutôt réfractaire et c’est moi qui l’en ait convaincu. Je… Je suis vraiment désolé, Kaori. » finit en murmurant l’ancien policier contrit, attendant la sentence de sa sœur. Celle-ci le laissa mariner quelques secondes avant de répondre, quelques secondes qui parurent une éternité à Hideyuki…  

 

Devant la défense de Ryô par Maki la jeune fille avait d’abord pensé ‘Peu importe qui en a eu l’idée ! Au final vous l’avez fait tous les deux !’ mais elle savait pourquoi son frère le reconnaissait : Parce qu’il craignait qu’elle réagisse comme la veille et pense que c’était Ryô qui l’avait entraîné sur la mauvaise pente, parce qu’il pensait que le nettoyeur ne méritait pas qu’elle lui rejette la faute sur les épaules. Et puis, puisqu’ils en étaient à assumer leurs actes…  

 

« Ce que vous n’aviez pas le droit de faire, » commença-t-elle finalement « n’était pas de me faire jouer ce rôle avec Tayuki. C’était de m’amener à le faire sans mon consentement. » Elle laissa ses mots planer dans l’air de la pièce quelques secondes avant de reprendre : « Je ne sais pas ce qu’il se serait passé si tu m’avais tout raconté, ton métier, Ryô, Miyato, si tu m’avais demandé mon aide, mais ne pas le faire était la vraie trahison. »  

 

Kaori nota le mouvement involontaire de surprise de son frère lorsqu’elle employa le prénom de Miyato : Il ne s’attendait visiblement pas à ce que Ryô soit allé aussi loin dans ses explications…  

 

« Je ne te l’aurais jamais demandé. J’ai passé, nous avons passé, ces deux dernières années à te protéger de ce monde, à t’en éloigner le plus possible. Je n’ai jamais souhaité que tu y rentres. Mais le vin était déjà tiré et… »  

« L’occasion trop belle ? » lança une Kaori légèrement sarcastique lorsque son frère hésita. Celui-ci baissa les yeux, soufflant doucement une confirmation. Kaori expira fortement puis repris :  

« Comme Ryô te l’a dit, je comprends vos raisons. Je comprends le but même si je n’approuve pas vraiment la méthode et je suis heureuse du résultat. Mais Hideyuki… » Kaori laissa sa phrase en suspens jusqu’à ce que son frère relève les yeux et affronte son regard, continuant alors : « …plus jamais ça. Jamais, tu m’as bien comprise ? »  

« Bien sûr que…  

« Jure-le moi, c’est tout. » Le ton de Kaori n’admettait pas de réplique et Hideyuki répondit presque solennellement : « Plus jamais, je te le jure. » Kaori hocha légèrement la tête, scellant définitivement leur serment.  

 

Quelques secondes s’écoulèrent dans un silence plus ou moins apaisé, temps que Kaori mit à profit pour chercher comment aborder le sujet de Miyato avec son frère. Elle savait qu’il n’allait pas être d’accord, mais après tout ce qui venait de se passer pouvait-il vraiment le lui refuser ?  

 

« Hideyuki, j’ai quelque chose à te demander. » finit-elle pas lâcher. L’intéressé se tendit instantanément à ces mots, se demandant quelle nouvelle catastrophe se cachait dans ces mots… D’un signe de tête, il encouragea sa sœur à poursuivre.  

« Une fois que Saeko aura appelé, je voudrais… » Elle marqua une légère hésitation puis finalement plongea fermement dans l’eau la tête la première : « Je voudrais venir avec Ryô et toi l’annoncer à Miyato. »  

 

Le premier mouvement d’Hideyuki fut d’ouvrir la bouche pour refuser mais l’expression déterminée qu’on lisait sur le visage de sa sœur l’arrêta en cours de route. Il était évident que cette requête lui tenait énormément à cœur et elle n’était après tout pas si surprenante que cela. De toute façon il ne servait à présent plus à rien d’essayer de la tenir écartée de leur monde, elle était des plus impliquée désormais, en partie de par leur propre action, à Ryô et lui. Tout ce qu’ils pouvaient faire à présent était la protéger du mieux qu’il pouvait tandis qu’elle y évoluerait, ce qui ne serait guère différent de ce qu’ils faisaient déjà depuis longtemps. Alors… Pourquoi pas ? Lui faire voir le plus bel aspect de leur métier en lui faisant rencontrer les gens qu’ils parvenaient à sauver… N’était-ce pas une part de leurs raisons initiales ?  

 

Mais Miyato était tout de même une victime de viol, une femme forte et incroyablement courageuse, mais une victime de viol tout de même. Voulait-il réellement confronter Kaori à cette réalité ? Savoir que ça existe et connaître quelqu’un qui a subi un tel traumatisme étaient deux situations bien différentes et comme tout grand frère Hideyuki aurait préféré pouvoir protéger Kaori contre certains des pires aspects de la nature humaine.  

 

D’un autre côté, réduire Miyato à ce « simple » statut de femme violée était insultant et semblait la condamner à n’être que cela à jamais. Tout en lui se rebellait à cette idée, de la même façon qu’il ne réduirait jamais Kaori à une victime sous prétexte qu’elle s’était faite agresser le matin. Miyato était une femme extrêmement volontaire qui refusait toujours de se résigner malgré les coups et qui voulait garder l’espoir que les choses s’améliorent envers et contre tout, était-ce vraiment un si mauvais exemple à présenter à Kaori ?  

 

Hideyuki croisa le regard de sa sœur qui attendait en silence sa réponse, ayant visiblement réalisé qu’il était partagé entre différents instincts. La même détermination se lisait toujours sur son visage et il sut qu’elle se battrait pied à pied avec lui s’il refusait. Hideyuki eut un lourd soupir, se demandant si ce qu’il s’apprêtait à faire était véritablement le mieux pour sa sœur…  

 

« Tu en as déjà parlé à Ryô, n’est-ce pas ? Qu’en pense-t-il ? »  

« Il m’a dit que je devais te demander et que si tu me donnais ton aval il était d’accord. » répondit posément la jeune fille, physiquement tendue malgré le calme qu’elle voulait projeter.  

 

‘C’était me laisser le choix mais aussi la responsabilité… Et c’est sur moi que Kaori tombera si je refuse. Filou va…’ pensa Hideyuki, tiraillé entre l’amusement et l’agacement.  

 

« D’accord. Mais seulement en notre présence, au-moins la première fois. »  

« D’accord. Merci Hideyuki, c’est vraiment important pour moi. » répondit Kaori, visiblement soulagée et lui adressant un sourire chaleureux qui lui réchauffa le cœur, bien qu’il ne soit pas bien sûr de le mériter.  

 

Ce fut à ce moment que le téléphone d’Hideyuki sonna, faisant presque bondir l’ancien policier. Attrapant son portable avec des mains légèrement fébriles, il resta figé un court instant, transperçant du regard le nom qui s’affichait, avant d’appuyer avec plus de force que nécessaire sur le bouton de prise d’appel.  

 

« Saeko ? » questionna-t-il d’une voix tendue, très conscient que Kaori était pendue à ses lèvres, penchée en avant vers lui comme pour entendre la voix de son interlocutrice. Pour elle autant que pour Miyato, Hideyuki pria pour que les nouvelles de l’inspectrice soient celles qu’ils attendaient tous.  

 

La conversation fut courte, aucun des deux ne perdant de temps en banalités, ce qui n’empêcha pas Kaori de sentir sa frustration apparaître aussitôt qu’elle ne put entendre la réponse de la policière. Mais le visage d’Hideyuki s’éclaira presque tout de suite après sa salutation et le sourire qui prit possession de ses traits semblait décidément de bon augure…  

 

« Non, Ryô va bien, je t’expliquerai plus tard. C’est extraordinaire Saeko, merci beaucoup d’avoir appelé. Retournes-y vite, bon courage ! »  

 

Hideyuki raccrocha puis se retourna vers sa sœur et rayonnant d’un bonheur soulagé il s’écria : « C’est fini, il a craqué, c’est bon ! » A ces mots Kaori sentit ses lèvres s’étirer également en un grand sourire, même si elle savait aussi bien qu’Hideyuki que rien n’était encore fini et que d’autres allaient à présent devoir jouer leur rôle : Saeko ne quitterait pas la scène avant encore un moment et des avocats en particulier allaient avoir du pain sur la planche ! Mais, effectivement, pour Hideyuki, Ryô et elle, c’était fini. A priori…  

 

Elle souffla un bon coup comme pour chasser ses anticipations hypothétiques importunes, ce n’était pas le moment : A présent l’instant était à célébrer leur victoire. Et si celle-ci se révélait de plus courte durée que ce qu’ils souhaitaient tous… Eh bien ils feraient front ensemble. Comme le lui avait dit Ryô, Hideyuki, Saeko et lui-même ne l’abandonneraient jamais. Car « City Hunter », Kaori le réalisait clairement à ce moment, ce n’était pas seulement le nettoyeur, c’était une équipe. Et à partir de ce jour, elle en faisait partie.  

 

Ce qui l’aurait horrifiée hier la laissait sereine et même fière désormais : Ces personnes se battaient en essayant de faire ce qu’ils pouvaient dans ce monde, à leur niveau et avec leurs capacités hors du commun. Ils n’avaient certes pas l’intention de changer le monde à eux tous seuls et ils n’étaient guère dans une transparente légalité, mais chacun apportait sa pierre à l’édifice sans cesse en restauration. Oh elle n’avait pas d’illusion, la vie « antérieure » du nettoyeur n’avait pas du être entourée d’une faveur rose tous les jours, mais il était devenu un homme se battant pour les causes auxquelles elle croyait elle-même et s’il semblait avoir un pied de chaque côté de la ligne jaune, ce que la société bien pensante condamnerait sans doute, ils restaient tous au fond dans le même camp. Ils avaient tous besoin d’hommes comme Ryô Saeba, la plupart des gens préfèraient juste l’ignorer afin de dormir béatement la nuit…  

 

Kaori se sentit soudain encerclée par une paire de bras qui la serrait à l’étouffer et son sourire se fit tendre alors qu’elle entendait Hideyuki murmurer en continu, apparemment sans en avoir conscience : « C’est fini, tu es à l’abri, c’est fini, il ne t’arrivera rien, … » Au bout d’une bonne minute la jeune fille finit par repousser doucement son frère, le faisant s’asseoir à côté d’elle sur le canapé tout en gardant ses mains dans les siennes : « Je vais bien, Hideyuki. Mes quelques bleus vont vite disparaître et dans quelques jours il n’y paraîtra plus. Tayuki n’a pas fait de dommages sur le long terme, d’accord ? » réconforta-t-elle, l’ironie de la situation ne lui échappant pas.  

 

Hideyuki hocha la tête, visiblement pas tout à fait convaincu. Kaori savait que sa réaction aux événements allait être violente et que son frère serait encore plus protecteur que d’habitude dans les jours à venir, à la fois à cause du sentiment de peur qui persisterait et des restes de culpabilité qui s’attarderaient plus que probablement… Les deux frangins restèrent quelques minutes assis ensemble côte à côte, leurs mains toujours liées, tous deux savourant le calme de ces instants et l’apaisante certitude que, pour l’instant tout du moins, ils étaient saufs.  

 

Un peu plus tard, Kaori serait la première à s’ébrouer, à s’exclamer qu’Hideyuki devait prévenir Ryô et qu’il devrait l’inviter au passage, qu’une célébration pour courronner la fin de leur part dans cette affaire s’imposait, qu’il fallait regrouper ensemble tous les protagonistes dans de meilleures conditions, Miyato comprise, …  

 

Un peu plus tard Hideyuki la regarderait amusé et appréhensif, sachant que tout avait changé et qu’il ne pourrait plus la tenir à l’écart de sa vie, qu’il allait devoir apprendre à la laisser faire ses choix, ses expériences et aussi probablement ses erreurs, tout en continuant à la protéger avec l’aide de leurs amis. Kaori n’était plus une enfant et la découverte de cet aspect de la vie allait signer pour toujours la fin de ce qu’il pouvait rester de cette enfance, mais si elle parvenait à garder sa foi en l’humanité alors elle deviendrait une femme extraordinaire avec la capacité de faire énormément de bien autour d’elle. Hideyuki ne doutait pas que c’était le chemin qui s’étendait déjà sous les pieds de sa sœur et la regarder y évoluer serait un privilège, malgré les difficultés et la douleur qui s’y cachaient derrière certains détours.  

 

Un peu plus tard ils reprendraient le cours de leurs vies et le temps se remettrait en marche, mais pour l’instant tous deux n’avaient qu’une pensée :  

« C’est terminé. Et ainsi tout commence… » 

 


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