Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 17-05-08

Ultimo aggiornamento: 03-10-11

 

Commenti: 32 reviews

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DrameAction

 

Riassunto: Une des versions que j'imagine de leur première rencontre, sachant que je n'ai pas encore lu la version originale : Comment Kaori recevrait-elle Ryô si elle n'avait pas eu l'occasion de voir l'homme derrière le nom et restait "encombrée" des préjugés des gens de la société "normale" ? Venu des difficultés d'une amie à comprendre la personnalité de Ryô Saeba, derrière l'image qu'il projette... ;) (Ex one-shot qui s'est allongé en plusieurs chapitres ^^)

 

Disclaimer: Les personnages de "Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?

 

Capitolo 3 :: Le vrai compte-à-rebours...

Pubblicato: 14-06-08 - Ultimo aggiornamento: 14-06-08

Commenti: Hey tout le monde !!!!!!! Je sais, j'avais un peu disparu de la circulation... Bon, je crois que j'avais prévenu preque tous ceux qui me lisent à ma connaissance que mon concours était annulé en partie, m'obligeant à repasser deux épreuves mais finalement l'annulation a été annulée et le concours est valide. Je l'ai appris deux jours jours plus tard à peu près. Je sais, cela fait nettement plus longtemps que je ne suis pas revenue, mais disons juste que j'ai eu beaucoup de choses à gérer ces derniers temps et j'en ai presque perdu ma gniaque (Jamais su l'écrire, c'est comme ça ? ^^). Presque, j'ai dit. ;) Donc, comme ce soir je retouche un clavier pour la première fois depuis (Dieu que c'est bon ( PAS de jeux de mots ^^)) je vous envoie le chapitre 3 même si je n'ai pas écris le 4 encore parce que je pars une semaine à Quiberon demain alors... :-/ J'ai pensé que je vous avais laissé attendre suffisament longtemps comme ça. :-/ Encore une fois merci à tous ceux qui m'ont dit attendre la suite et aimer ce que je fais, vous m'avez vraiment bien soutenue sur ce coup-là parce là c'est moi qui commençait quasiment à douter de tout ce que j'avais fait même avant. Alors vraiment merci pour tout et j'espère que ce chap vous plaira en retour... :-)

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11


 

Les légers bruits provoqués par Hideyuki, quoique contrôlés, furent suffisants pour sortir la jeune femme de sa torpeur. Levant légèrement la tête de son oreiller pour regarder son réveil, elle s’aperçut qu’elle avait encore au-moins une bonne demi-heure avant son heure habituelle de lever pour le Lycée. Retombant dans les profondeurs de son oreiller, elle soupira tristement, se remémorant sa nuit, faite de plages de sommeil douteux entrecoupées de moments de mi-conscience… Pas des plus reposants. Elle se sentait encore plus fatiguée que la veille au soir, si c’était possible…  

 

Toujours aussi hésitante que la veille quoi qu’il en soit, elle réalisa qu’elle n’avait toujours pas pris de décision concernant son frère et… Concernant son frère. Le mettrait-elle devant un tel choix ? En avait-elle même le droit ? Lui demander de choisir entre eux… Cela comportait peut-être plus d’inconvénients que d’avantages.  

 

D’abord, bien sûr qu’il la choisirait elle. Ouvertement en tout cas. Mais rien ne disait qu’il ne continuerait pas de le voir, sans qu’elle le sache, et elle n’avait aucun pouvoir sur cet état de fait. Certes, ce n’était guère Hideyuki d’agir ainsi en douce derrière son dos, mais après tout ces deux dernières années n’étaient guère Hideyuki…  

 

Ensuite, il y avait aussi le problème de l’argent. Car même si elle avait beaucoup de mal à l’admettre, Kaori devait tout de même bien reconnaître que c’étaient les… « revenus »… de son frère qui leur avaient permis de joindre les deux bouts, depuis longtemps déjà. En tant que policier et en tant que… « nettoyeur », ou quel que soit le foutu mot qu’ils utilisaient pour désigner cela ! Malgré le dégoût que ce « métier » lui inspirait, il rapportait quand même et Kaori savait qu’ils ne pouvaient se passer de cet argent. Elle-même n’en était encore qu’au début de ses études, elle ne pouvait pas tout plaquer ainsi !  

 

Si elle obligeait au final son frère à cesser son partenariat avec lui, sur quoi vivraient-ils ? Ils n’avaient pas de base assez solide pour qu’Hideyuki puisse se permettre de ne pas avoir de travail pendant une durée indéterminée, car qui sait quand il serait réembauché ? Il ne pouvait certainement pas retourner dans la police, pas après tout ce qui s’était passé et que Saeko lui avait appris. Alors que ferait-il ? Quelles autres compétences pourrait-il mettre en avant ? Quel autre « vrai » métier pourrait-il exercer ?  

 

En attendant de réfléchir à son CV, Kaori savait qu’elle allait devoir laisser du temps au temps, quoi qu’il puisse lui en coûter. Se braquer dès maintenant ne ferait qu’empirer les choses, elle ne pouvait le risquer. Il lui fallait accepter de laisser un peu de latitude à son frère, de croire que le décompte continuerait encore un tout petit peu, le temps qu’un peu d’eau coule sous leur pont à eux et qu’elle ait trouvé un moyen pour faire voir à son frère la vérité sur son « ami » aussi clairement qu’elle la voyait elle-même…  

 

Jetant un nouveau coup d’œil à son réveil, elle s’aperçut alors que cette fois il était réellement l’heure de se lever ou elle finirait par arriver en retard. Basculant ses jambes par-dessus le bord du lit, elle décida de pour ce matin faire comme si tout était normal, en espérant qu’Hide la suivrait. Elle avait besoin de temps, elle ne pouvait céder mais en même temps elle ne savait pas encore comment le faire céder lui… Il était trop tôt pour ressortir les armes de bataille, elle n’était pas prête.  

 

* * * * *  

 

« Kaori ? Tu es levée ? Le petit-déjeuner est servi ! » appela Hideyuki depuis le pied de l’escalier.  

« J’arrive ! » lui lança-t-elle en réponse de sa chambre, encore en train de s’habiller. Ayant pour le moins la tête ailleurs que dans sa garde-robe, c’est à peine si elle jetait le moindre coup d’œil aux vêtements qu’elle attrapait d’une main distraite pour les jeter sur son lit avant de les enfiler…  

 

Au final, elle se retrouva vêtue d’un petit polo blanc et d’un pantacourt rouge sombre, ce qui heureusement allait bien avec les températures chaudes du moment. Une fois prête elle se dépêcha de descendre rejoindre son frère, saisissant au passage son sac de cours…  

 

* * * * *  

 

Alors qu’il s’activait dans la cuisine pour ce fameux petit-déjeuner, Hideyuki réfléchissait intensément. (^^ Désolée, pas pu m’en empêcher…) Il revoyait sa sœur la veille au soir, quitter le salon quasiment le nez en l’air, et il ne pouvait s’empêcher de se demander si tout cela allait vraiment bien finir. Il n’était pas certain de réellement éprouver l’assurance d’une fin heureuse qu’il avait tant déployée pour Ryô…  

 

Soupirant alors qu’il installait bols et baguettes, il dut admettre qu’il s’inquiétait plus que ce qu’il laissait paraître pour la suite de la journée. Certes, Ryô et lui avaient tout préparé, tout réglé et chaque mouvement des différents danseurs étaient prévus par les chorégraphes du ballet : Eux. Ryô et lui. Mais dans tout plan un imprévu pouvait se glisser, même dans le meilleur d’entre eux, et le leur était loin d’être parfait ! Tant de choses inattendues pouvaient se produire ! Les réactions humaines étaient complexes et difficiles à prévoir et contrôler, et si Ryô et lui avaient couvert le maximum de possibilités il n’en restait pas moins qu’un grain de sable oublié suffisait toujours à faire coincer toute mécanique…  

 

Ryô avait peut-être eu raison finalement, en disant qu’ils prenaient vraiment de gros risques… Cela en valait-il la peine au final ? Il avait répondu oui à son ami, mais à présent qu’il ne restait plus beaucoup de temps il doutait de sa réponse. Hideyuki avait tout simplement peur, peur pour la sécurité de sa sœur dans toute cette histoire. Lui ouvrir les yeux sur Ryô d’accord, mais la mettre ainsi en danger ?  

 

Et s’il la laissait mépriser Ryô après tout, que se passerait-il ?  

 

Vrai, Ryô le vivrait très mal. Lui aussi d’ailleurs. Mais Kaori s’en porterait-elle réellement plus mal après tout ? Lui faire réaliser qui était vraiment Ryô était peut-être même bien plus dangereux qu’autre chose, voir l’homme derrière le surnom risquait de lui ouvrir la porte d’un monde qu’il s’était toujours évertué à lui cacher. Alors pourquoi tenait-il tant à ce qu’elle comprenne malgré tout ? Pourquoi même à présent, alors que les doutes l’assaillaient, tenait-il pourtant encore envers et contre tout à ce qu’elle sache qui était Ryô Saeba ?  

 

Et la réponse vint brusquement à Hideyuki : Parce que si elle n’arrive pas à comprendre Ryô Saeba, alors elle ne comprendra plus jamais Hideyuki Makimura. Ils seront frères et sœurs, mais ils seront tels des étrangers l’un pour l’autre.  

 

C’est à cet instant, alors que cette pensée lui venait, qu’Hideyuki prit réellement et complètement sa décision.  

 

* * * * *  

 

‘Tout va bien pour l’instant… Il ne dit rien au-moins…’  

 

Kaori mangeait calmement ou tentait d’en donner l’impression devant son frère, l’observant par en-dessous. Elle était arrivée à la table du petit déjeuner comme tous les matins, s’installant et commençant à manger en devisant gaiement sur la journée à venir, ostensiblement sans le moindre souci au monde. Elle avait attendu avec angoisse le verdict de son frère : Accepterait-il la ligne de conduite qu’elle s’était choisi ou bien chercherait-il encore l’affrontement entre eux ? Vu l’heure qu’il était déjà, peut-être laisserait-il filer pour ce matin…  

 

Et en effet, Hideyuki l’avait détaillée quelques secondes de la tête aux pieds sans rien dire, avant de simplement hocher la tête et sourire devant sa boutade, s’asseyant à la table tout comme elle. Il la laissait s’en sortir ainsi, mais Kaori savait qu’il n’abandonnait pas l’idée de lui reparler de cet homme. Elle le lisait dans son regard. Et même si, elle savait de base son frère buté lorsqu’il le voulait… Il n’allait pas la lâcher aussi aisément. Mais pour le moment…  

 

Kaori était tranquille jusqu’au soir.  

 

* * * * *  

 

« Les mecs, vous croyez vraiment ce qu’a dit ce type ? »  

« C’est mon meilleur indic. » répliqua dangereusement un homme au regard plus inquiétant encore. Celui des deux autres hommes l’accompagnant se sentit frissonner. Bégayant un peu, il murmura :  

« Je sais bien Monsieur, mais enfin, City Hunter passer par ce quartier… »  

« Il marche comme tout le monde cet homme-là, dans les quartiers chauds comme les autres, sinon il irait pas loin. »  

« Oui Monsieur. » répondit l’homme, préférant se taire.  

 

* * * * *  

 

« Allez, descends, vite, c’est un raccourci que je connais, tu arrives derrière ton Lycée ! Et bonne journée ! »  

« Bonne journée à toi, frérot ! » Kaori lui lança un clin d’œil avant de sortir de la voiture et de s’élancer dans la ruelle que lui indiquait son frère…  

 

* * * * *  

 

« Vous entendez ? » fit brusquement l’homme au regard si dur en saisissant le bras de son compagnon le plus proche. « Des bruits de pas… On dirait… Une course… »  

« Il est déjà poursuivi ? »  

« ça n’en sera que plus facile. Mais rappelez-vous, il faut que ce soit nous qui l’abattions. Eh ! Cachez-vous ! » lança-t-il aux hommes dissimulés derrière lui.  

 

On aurait dit un mauvais film datant un peu, à voir tous ces hommes en noir se dissimuler dans les moindres recoins et cachettes offerts par cette ruelle sombre et pas très bien famée, alors que les bruits de pas se rapprochaient de plus en plus...  

 

* * * * *  

 

Mais par où a-t-il eu l’idée saugrenue de me faire passer le matin, lui ?! Cet rue est vraiment… » maugréa Kaori, rendue de mauvaise de mauvaise humeur par cette excursion forcée en territoire hostile ! Et pourtant, elle n’était pas au bout de ses ennuis. Non, en fait, traverser le quartier en diagonale par cette ruelle n’était que le commencement de ses ennuis…  

 

Alors qu’elle tournait un coin à angle droit, elle se retrouva soudain encerclée. Des hommes sortaient de partout, l’entourant en trois cercles concentriques dans la ruelle étroite, les uns servant de boucliers aux autres. Ils devaient bien être une trentaine l’entourant…  

 

Tournant la tête dans tous les sens, paniquée, elle chercha une échappatoire, mais il n’y en avait plus aucune depuis longtemps… Piégée, elle était tout simplement piégée. Cernée.  

S’obligeant à garder un minimum la tête froide, elle se retourna vers les trois hommes qui s’avançaient vers elle…  

 

Ils restèrent silencieux jusqu’à ce qu’ils soient plantés juste devant elle et, pour quelques secondes où le temps sembla haleter, tout fut immobile : Kaori, défiant du regard ces hommes dressés face à elle, ressentant néanmoins nettement moins de confiance en soi qu’elle n’en offrait aux regards. Ces trois individus qui la dévisageaient sans un mot, sans une once d’expression sur leurs visages ou d’émotions au fond de leurs regards. Et les hommes de main les entourant, qui auraient tout aussi bien pu se fondre avec le décor…  

 

Cet équilibre silencieux fut brusquement rompu lorsque l’homme que ses deux compagnons appelaient « Monsieur » avec cette sorte de respect effrayé, si caractéristique de ces relations, s’avança d’un pas supplémentaire et gifla brutalement Kaori. Prise par surprise, la jeune femme n’eut même pas le temps de réagir. Stupéfaite, elle porta une main hésitante à sa joue meurtrie par la force du coup porté, se demandant la raison d’un tel geste. Pourquoi… ? Mais sa réponse ne devait pas se faire attendre longtemps, car aussitôt celui qui l’avait frappé lui demandait d’une voix trop calme pour l’être réellement :  

« Où est « City Hunter » ? »  

 

Dans l’esprit de Kaori, ses pensées se mirent à tourbillonner et à se mélanger les unes aux autres, brouillant ses réflexions. « City Hunter » ? Mais… Mais… Que… MAIS QUE SE PASSAIT-IL DONC CE MATIN DANS CE MONDE DE FOUS ???!!!  

 

La veille au matin elle ignorait même jusqu’au sens de ce nom et voilà que maintenant on lui demandait de savoir où il se trouvait ?! Et puis d’abord, pourquoi le saurait-elle ?! Pourquoi lui demandait-on à elle ?! Parce qu’elle était la sœur d’Hideyuki ?! La sœur de son… « partenaire » ?!  

 

Ce ne fut qu’à cet instant que Kaori comprit pleinement les dangers qu’impliquaient être « partenaires » avec un homme comme Ryô Saeba. Et tous ceux qui étaient en relation avec lui. Jusqu’à elle apparemment, donc même en relation indirecte. Elle réalisa aussi ce qu’avait voulu dire Saeko en disant qu’elle avait couru de grands risques sans le savoir pendant ces deux années, et qu’elle aurait du noter que son frère ne la laissait jamais seule, qu’elle soit plus…ou moins au courant de ce fait.  

 

En attendant, tout ça c’était bien joli mais ça n’allait pas répondre à la question de ce type… Et il n’avait pas l’air d’être d’humeur pour toute autre chose que sa réponse. Que faire ? Jouer l’imbécile ou l’ignorante ? Jeu dangereux au vu des circonstances… Mais comment était-elle supposée lui répondre ?! Elle n’avait pas le moindre commencement d’idée d’où il pouvait être, ce foutu « City Hunter » à la noix ! (Désolée… ^^)  

 

La question fut alors résolue pour elle, lorsque l’homme en question reprit la parole après son silence assourdissant dans cette ruelle où rien ne bougeait plus hormis eux deux :  

« Je répète ma question : Où est « City Hunter » ? Il devait passer par ici et il n’est pas là. A la place, toi tu y es. Alors je répète : Où est-il ? Qui l’a prévenu ? Et qui es-tu pour lui ? Tu as très exactement trois minutes devant toi pour me répondre de ta propre volonté. »  

 

Alors tout cela était une embuscade… Préparée pour Ryô Saeba… Mais au lieu de lui, c’était sur elle que la mâchoire s’était refermée, ce qui n’était pas du tout de leur goût apparemment. Mais… Minute… L’unique raison pour laquelle elle se trouvait ici… C’était parce que son frère avait voulu lui faire prendre un nouveau raccourci parce qu’elle était en retard ! Elle était en retard à cause de lui… Il lui improvise un nouveau chemin… Et sur ce nouveau chemin des hommes armés tendent un piège à « City Hunter »… « City Hunter » qui aurait du passer là… « City Hunter » qui est le partenaire de Hideyuki…  

 

Kaori se sentit prise d’un vertige. Ryô Saeba n’était pas le seul à qui l’on avait tendu un piège. Mais ce piège-là n’avait pas raté.  

 

* * * * *  

 

Du haut de mon toit, j’observais les hommes se dissimuler dans chaque recoin sombre, profitant de chaque pénombre. Tayuki avait beau s’y croire beaucoup, il n’était pas si bon que ça : Le plus enfantin des snipers saurait qu’il faut sécuriser un périmètre avant de tirer. Et quand on tend une embuscade, on en fait de même : On vérifie tous les immeubles avoisinants. Tous. En entier. Y compris caves et toits…  

 

Là-bas, dans la rue, tout était de nouveau calme. Immobile et silencieux. Mais je savais que cela n’allait pas durer longtemps… Une légère contraction de stress vint me nouer l’estomac et je m’obligeais à fermer les yeux un instant pour respirer profondément, tous mes sens restant en alerte maximale cependant, afin de me forcer à occulter de qui il s’agissait ici. Oublier que c’était Kaori au milieu des loups, oublier qu’elle était la sœur de mon meilleur ami… Oublier qu’elle pouvait parfaitement bien se faire tuer d’une balle perdue dans l’échauffourée si je n’étais pas suffisamment efficace et rapide.  

 

Stop. Ça suffit, Ryô. Arrête ça tout de suite, tu ne t’aides pas là. C’est une cliente comme une autre, un point c’est tout. Une femme, un être biologique qui respire. Pas de pensées d’attachement affectif, surtout pas maintenant ! Ce n’était vraiment pas le moment ! Tout ce qu’il devait faire, c’était lui montrer ce que faisait vraiment « City Hunter », concrètement…  

 

 

Ryô se sentait presque obligé de se préciser à lui même qu’au départ c’était une idée de Makimura tant sa réalisation lui semblait risquée. Et puis… Il avait la vague impression de tricher avec les sentiments de la jeune femme.  

 

Car que faisaient-ils en ce moment, Maki et lui ? Ils la mettaient volontairement au beau milieu du danger, une mort certaine l’attendant et pas une des plus faciles avec une ordure telle que Tayuki, surtout sans la réponse qu’il cherchait. Tout ça pour que Ryô puisse apparaître et faire son show, tel un chevalier servant et protecteur du Moyen-Âge ! Mais et puis quoi encore ? Oh, je sais, l’entrée, vous la voulez avec sons et lumières ? …  

 

Non mais vraiment… Ryô se demanda un instant si Maki croyait à cette image. Si c’était celle qu’il avait de lui. Le chevalier en armure, sauveur sans peurs et sans reproches, défenseur de la veuve et de l’orphelin…Etait-ce réellement ainsi que son ami le voyait ? Parce que si tel était le cas, il aurait l’impression d’avoir usurpé son amitié. Il n’était pas un chevalier, il n’était pas quelqu'un de « bien ». Même s’il avait évolué au contact de Maki, même s’il était différent aujourd’hui en oh ! combien de manières de celui qu’il était autrefois, même s’il tentait de compenser une partie de sa vie par l’autre… Il restait que la vision que Kaori avait probablement de lui était aussi Ryô Saeba. Autant et peut-être même plus que la vision de Maki aux yeux de Ryô lui-même.  

 

Alors comment justifier ce qu’il s’apprêtait à faire ? Comment se convaincre qu’il prenait la bonne décision en persuadant si sournoisement la jeune femme de ce que lui-même considérait un mensonge facile et éhonté ? Que faisait-il là après tout ? Pour qui le faisait-il ? Certainement pas pour lui, alors pour qui ?  

 

En réalité, il y avait plusieurs réponses possibles à cette question.  

 

La première, évidente même pour Ryô, était Hideyuki. Il voulait le faire, il y tenait réellement. Il voulait profondément que sa sœur change de point de vue sur son ami. Ryô ne pouvait lui faire faux bond ou se dérober cette fois, sur ce coup-là c’était Maki qui se démenait pour lui ! Pour lui… Il n’avait pas l’habitude que l’on se batte pour lui, il ne l’avait jamais eue. En tant que guérillero il y a certes une certaine…disons « entraide » car il n’y a pas de meilleur mot, mais c’est uniquement tant que cela vise la survie du groupe entier. Qu’un individu mette ce groupe en danger, il sera sacrifié au nom de celui-ci.  

 

Maki aurait pu couper tout lien avec lui pour préserver sa relation avec sa sœur, selon le même principe. Il l’aurait même pu très facilement, car il aurait su que malgré tout Ryô continuerait à nettoyer les rues. Même s’il serait marqué par tout ça. Ou il aurait pu mentir à Kaori et continuer à le voir. Pourtant, Ryô savait qu’il ne l’aurait pas fait, il ne lui aurait pas menti. Mettre sur pied ce partenariat alors qu’elle ignorait qu’il avait démissionné était une chose, continuer à bosser avec lui en le lui cachant alors qu’elle connaissait la vérité et le lui interdisait en était une toute autre…  

 

Une seconde raison possible qui faisait que Ryô était ici…la famille. Il leur fallait vraiment réparer tout ce bordel ou la relation Maki-Kaori s’en ressentirait. Même si Ryô n’était plus dans le paysage. Elle se poserait beaucoup trop de questions pour son équilibre, elle passerait son temps à culpabiliser et ses journées à surveiller son frère, guettant le moindre signe pouvant indiquer une quelconque « rechute »… (^^) Et tel qu’il connaissait son ami, il savait que celui-ci ne se pardonnerait jamais tout ce qui s’était passé si l’on laissait les choses en l’état. Il s’en voudrait d’avoir menti à sa sœur, de lui avoir dissimulé la vérité, et il se verrait immédiatement responsable de toutes ses remises en question. Si l’on voulait préserver la famille Makimura, il n’y avait heureusement ou malheureusement plus rien d’autre à faire que faire réellement et complètement éclater le feu d’artifice, sans retenir la moindre fusée. Ou on y allait ou on n’y allait pas, et là ils n’avaient plus le choix.  

 

Quelle idiotie, vraiment… Deux ans… Deux ans où ils l’avaient, le choix. Deux ans où ils auraient pu lui dire, mais surtout la préparer, lui expliquer… Deux ans qu’ils avaient perdu, envolés en fumée. Et à présent… A présent voilà où ils se retrouvaient, à laisser une gamine tomber dans une embuscade préparée pour le meilleur nettoyeur du Japon. Quels imbéciles ils avaient fait pour en arriver là…  

 

Il y avait une autre raison qui faisait que Ryô se tenait sur ce toit, attendant comme les autres en écoutant les bruits de pas précipités de Kaori qui croyait courir vers ses cours, et c’était lui-même. Mais cela, il ne l’aurait jamais avoué pour quoi que ce soit au monde, pas même à lui-même, c’est dire. Lui, Ryô Saeba.  

 

Lui qui avait du mal à s’accepter, et qui par conséquent vivait très difficilement le rejet de la sœur de son meilleur ami.  

 

Lui qui cherchait à tenter de racheter un minimum les horreurs qu’il avait pu commettre, volontairement ou non selon les cas, par ce métier de nettoyeur…métier qui pourtant là encore faisait horreur à la jeune femme. Encore une fois.  

 

Lui qui, même s’il ne le lui dirait jamais, appréciait tant le regard que Maki posait sur lui. Ce n’était pas des yeux qui regardaient un tueur, un ancien guérillero ou même un nettoyeur, c’était des yeux qui lui disaient que Maki le considérait lui aussi comme son meilleur ami. Et ça, c’était un savoir qui valait bien plus que ce Maki pourrait jamais envisager.  

 

Alors il fallait bien l’admettre, Ryô avait envie que Kaori ait la même attitude face à lui. Il avait terriblement envie de croire que la jeune femme aussi pouvait apprendre à l’apprécier, à ne plus avoir peur de qui il était, à avoir également envie de le connaître réellement… Oui, il fallait bien admettre la vérité : Ryô Saeba, nettoyeur et ex-guérillo, avait pour la première fois de sa vie envie de rêver. 

 


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