Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 17 chapitres

Publiée: 14-02-19

Mise à jour: 06-03-19

 

Commentaires: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC-17 Ryo et Kaori doivent accomplir une nouvelle mission pour Saeko, aux conséquences imprévues...

 

Disclaimer: Les personnages de "Dans le brouillard" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Dans le brouillard

 

Chapitre 4 :: chapitre 4

Publiée: 18-02-19 - Mise à jour: 18-02-19

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 4  

 

La première sensation qui lui vint à l’esprit fut le froid, puis vint l’humidité. Elle poussa un grognement d’inconfort et se redressa péniblement. Lorsque sa vue s’adapta à la pénombre de la pièce, elle regarda autour d’elle et se rappela les derniers évènements. Elle avait été enlevée, comme ils l’avaient escompté, et elle devait être au repaire des malfaiteurs car elle n’était pas seule dans la pièce. Cinq autres jeunes femmes, pâles et terrifiées, étaient assises à même le sol. Elle baissa les yeux pour examiner son corps. Elle n’était pas attachée mais ne portait en tout et pour tout qu’un débardeur et un short en guise de pyjama… Le traceur fixé sur son débardeur était toujours en place. Elle se leva, légèrement chancelante, et fit le tour de la pièce. Il n’y avait qu’une petite lucarne protégée par des barreaux et une porte en métal avec une petite ouverture, elle aussi grillagée. Elle tourna la poignée mais la porte était fermée à clef.  

 

Elle se souvint des paroles de Ryo : elle n’était plus City Hunter et devait s’en tenir au plan, c’est-à-dire attendre qu’on vienne la délivrer. Les délivrer, se reprit-elle en regardant ses compagnes de misère. Des pas approchèrent et elle s’écarta un peu de la porte, s’accroupissant pour ne pas être à portée de vue.  

 

- Bon, nous avons six filles comme prévu. Elles embarqueront dans le bateau de demain soir. Les tableaux partiront dans deux jours. La drogue est en cours de chargement.  

 

- Bien, Kei. Où en est-on de la recherche de la partenaire de City Hunter ?  

 

- Nos hommes continuent les recherches mais, pour le moment, on ne la retrouve pas.  

 

- Dommage, dommage, je l’aurai bien incluse dans le chargement de demain soir… Tant pis, quand on la retrouvera, on s’en servira pour l’appâter et on les tuera tous les deux.  

 

Elle avait reconnu la voix de Takeshi. Un frisson la parcourut. Si seulement il savait… Elle était là à sa merci. Ryo avait bien fait de la faire passer pour partie… Leurs forces étaient divisées et ils gagnaient du temps. Cela expliquait aussi pourquoi ils ne l’avaient pas tuée lors de l’attaque de l’appartement. Elle frémit à l’idée qu’elle aurait pu faire partie d’un réseau de prostitution, être touchée par d’autres hommes que Ryo… Une vague de nausée la prit, certainement un effet secondaire du chloroforme et de ses pensées. Les pas s’approchèrent de nouveau. Kaori se précipita de l’autre côté de la pièce et s’assit, les genoux sur la poitrine, la tête baissée. Elle sentit des yeux se poser sur elle, la jaugeant, et entendit un petit ricanement satisfait avant que les pas s’éloignent de nouveau.  

 

- C’est une belle cargaison qui va partir… entendit-elle au loin.  

 

Elle pria pour que Ryo vint vite. Elle n’escomptait pas se geler les fesses pendant toute une journée sur ce sol humide, froid et sale. Elle préférerait mille fois mettre ses fesses bien au chaud dans le lit de son compagnon, en sa présence bien entendu… Elle rougit à l’idée saugrenue qui venait de lui passer par la tête. Ce n’était pas vraiment le moment mais, comme, pour une fois, elle avait décidé de suivre le plan, elle n’avait pas grand-chose à faire. Alors elle laissa ses pensées vagabonder vers des sphères qui lui permettaient de se réchauffer le corps et le coeur…  

 

Ryo avait suivi la voiture des ravisseurs de Kaori jusqu’au port. Ils avaient élu domicile dans un entrepôt près des embarcadères. Il s’était caché derrière des caisses près d’un entrepôt voisin. Il y avait du mouvement, ce qui, à une heure aussi tardive, était plus que suspect. Takeshi était arrivé peu après. Il s’était retenu de ne pas aller lui coller son poing dans la figure, voire une balle en pleine tête. L’enjeu était trop important. Saeko arriva discrètement à ses côtés.  

 

- Alors, quelle est la situation ?, lui demanda l’inspectrice à voix basse.  

 

- J’ai compté cinquante hommes armés, pour certains lourdement. Takeshi est là. Il y a quelqu’un d’autre important aussi, mais je n’ai pas su l’identifier. Tu as des renforts ?  

 

- Ils seront là dans une demie-heure.  

 

- Discrètement, j’espère., marmonna Ryo, sceptique.  

 

- C’est le mot d’ordre. Je leur ai bien dit qu’il y avait la vie d’une jeune femme en jeu…  

 

Ils observèrent les lieux, les va et vient des hommes. Ils chargeaient des caisses dans des containers qui étaient embarqués ensuite dans le cargo à quai.  

 

- Ecoute Saeko, reste ici en attendant les renforts. Je vais faire le tour de l’entrepôt pour essayer de localiser Kaori et voir la configuration des lieux., lui dit-il.  

 

Elle acquiesça et il se faufila subrepticement hors de la cachette. Il contourna l’entrepôt et examina chaque fenêtre, chaque recoin. Il monta sur une caisse pour observer au travers d’une lucarne. Elle était là. Elle avait dû le sentir car elle tourna le regard vers lui et lui sourit alors qu’il ne l’avait pas appelée et n’avait fait aucun bruit. Il fit un petit mouvement de tête pour la rassurer et continua son tour. Quelques fenêtres plus loin, il avisa Takeshi avec deux autres hommes. Il exposait des documents, des livres qu’il rangea peu après dans un coffre-fort caché derrière une étagère.  

 

Il finit son tour et revint près de Saeko. Il lui expliqua ce qu’il avait repéré et lui annonça que Kaori n’était pas seule prisonnière. La jeune femme réprima un mouvement de colère et, peu après, reçut un appel des renforts arrivés sur place. Elle les rejoignit et les informa des découvertes effectuées. Ryo, resté à son poste d’observation, vit soudain Takeshi s’engouffrer dans sa voiture en toute précipitation. L’air fut vite saturé d’une tension quasi palpable. Il ne laisserait pas Takeshi s’enfuir. Il fixa le silencieux sur son magnum et tira dans les pneus du véhicule qui alla s’encastrer dans le container en cours de chargement. Il entendit les policiers donner l’assaut et s’engouffra dans la bâtiment.  

 

Il alla d’abord au bureau mettre à l’abri les documents qui devaient servir de preuves. Il réussit sans trop de mal à faire sauter le coffre et sortit tous les documents qu’il mit dans une sacoche qui traînait là. Puis il rebroussa chemin et se dirigea vers la pièce où étaient les filles. Il mit hors jeu trois gardes sur le chemin. Il crocheta la serrure et ouvrit la porte. Les filles le regardèrent terrorisées, certaines pleuraient. Kaori se leva à son arrivée.  

 

- Tu en as mis du temps…, lui lança-t-elle avec un grand sourire.  

 

- J’ai dû faire un détour., dit-il en lui montrant la sacoche.  

 

- Tiens, prends-la et ça aussi., insista-t-il en lui passant la besace et un revolver.  

 

- Fais-les sortir et va te mettre à l’abri., lui enjoignit-il, en lui caressant la joue par instinct.  

 

Il lui désigna le chemin le plus sûr à suivre puis repartit pour s’assurer que tout le monde tomberait. Kaori acquiesça et rassembla tant bien que mal les filles. Elle dut user de beaucoup de conviction pour les faire sortir toutes de la pièce et la suivre. Au loin, elles entendaient les bruits étouffés des coups de feu, ce qui les pétrifiaient. Mais, à force de cris et de persuasion, elles sortirent toutes de là et furent prises en charge par Saeko qui les amena vers une équipe médicale qui les emmena loin de là à l’exception de Kaori qui refusa de partir et lui donna la sacoche discrètement.  

 

A l’intérieur de l’entrepôt, Ryo neutralisait par l’arrière les truands qui essayaient de fuir alors que les policiers attaquaient par l’avant. Les hommes n’ayant plus d’ordre de leur chef se défendaient bec et ongles. Ryo avait déjà noté que dans les caisses étaient stockés la drogue et les œuvres d’art, entre autres. Ils auraient tout ce qu’il fallait pour procéder à des arrestations en masse en espérant que les documents qu’il avait fait sortir par Kaori donneraient des noms plus importants… Il voyait par la porte de l’entrepôt que le jour ne tarderait pas à se lever. Il avait hâte d’en finir avec tout cela, de pouvoir rentrer chez lui avec sa compagne et profiter d’une bonne nuit, euh journée, de sommeil dans ses bras. Les dernières nuits sans elle lui avaient semblé froides et très solitaires.  

 

Un léger grincement au dessus de sa tête attira son attention. Un homme se tenait au dessus de lui. Il lui tira dessus et l’homme tomba bousculant une caisse qui était suspendue, certainement en attendant son chargement. Ryo quitta les lieux, peu amateur de recevoir une caisse sur le coin du nez, les massues de Kaori lui suffisaient amplement… Il avança. Les hommes commençaient à se raréfier. Certains commençaient même à mettre leur arme à terre en signe de reddition. Finalement, une demie heure plus tard, alors que le soleil commençait à se lever, la bataille touchait à sa fin. Les derniers truands étaient progressivement maîtrisés et emmenés. Ce fut alors que, dans un bruit assourdissant, la caisse qui était suspendue au dessus de sa tête tomba et éclata sous l’impact. Une fine poussière blanche se répandit dans l’entrepôt recouvrant les personnes qui y étaient encore.  

 

Ryo regarda sans y croire la poudre qui lui tombait dessus. Il bloqua sa respiration pour ne pas en inspirer plus qu’il ne l’avait déjà fait et fonça vers la sortie. Il se jeta dans l’eau du port sous le regard effaré de Kaori et Saeko. Il sentait déjà les effets de la drogue monter en lui et se rappela les paroles de Saeko : « il est impossible de s’en désintoxiquer sans y laisser la vie »… Il revit l’enfer qu’il avait vécu quand il avait dû sortir de la poussière d’ange, il avait failli y laisser la vie. Il n’avait pas vraiment envie de repasser par là mais une nouvelle donnée était entrée dans l’équation : Kaori. Il lui avait fait la promesse qu’il survivrait par n’importe quel moyen pour elle. Il ne pouvait pas la laisser seule, l’abandonner.  

 

En plus, se dit-il en souriant, il n’avait pas eu l’occasion d’annoncer aux autres leur liaison et de voir leur tête et ça, en aucune manière, il ne pouvait le manquer. Mick et Miki seraient totalement abasourdis… Miki qui l’avait tellement rabroué pour la façon dont il traitait Kaori surtout. Il comprit soudain ce qui l’avait poussée à vouloir se marier avec Falcon même si ce mariage n’avait aucune valeur légale. Cela officialisait leur famille. Kaori et lui étaient aussi une famille maintenant… Oserait-il ?… En aurait-il seulement le temps ?…  

 

Il ressortit de l’eau quelques secondes plus tard. Kaori et Saeko se précipitèrent vers lui, inquiètes. Ryo fit un geste vers sa compagne qui voulait le toucher. Elle s’arrêta, un regard rempli d’incompréhension.  

 

- Tous les hommes qui restaient ont été aspergés de drogue. Moi aussi. Kaori, je vais te donner des consignes et tu les respecteras quoi qu’il arrive., lui dit-il d’une voix ferme en la voyant acquiescer et ravaler ses larmes.  

 

- Saeko, passe-moi les menottes et donne les clefs à Kao., ordonna-t-il en lui montrant ses mains jointes dans le dos.  

 

- Kaori, tu vas me conduire chez le Professeur. Si quelqu’un peut me sauver, c’est lui. Tu as un quart d’heure. Ne m’écoute sous aucun prétexte, tu fonces, ne me laisse pas te cajoler, ne t’arrête pas en route. Compris ?  

 

- Compris., répondit-elle d’une voix ferme en relevant bravement le menton.  

 

Ryo ressentit une énorme bouffée de fierté à la voir ainsi prendre sur elle, ne pas laisser la peur et la tristesse prendre le pas sur la raison. Il s’assit sur le siège arrière de la mini et regarda Kaori s’installer puis foncer à toute allure en direction de la clinique du professeur. Il sentait les effets de la drogue s’amplifier. Il savait qu’il ne lui restait que peu de temps avant de ne plus être lui, mais juste un type drogué, et peut-être même que ce serait ces derniers instants normaux si, comme Saeko l’avait dit, il était impossible de lâcher cette saloperie sans mourir. Il regarda le reflet de sa compagne dans le rétroviseur : il avait encore tellement de choses à lui dire...  

 

- Kaori, avant que je ne m’en aille…  

 

Il vit le regard plein d’appréhension et de tristesse qu’elle lui lança.  

 

- Je viens de vivre la plus belle année de toute ma vie. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée...  

 

- Ecoute-moi bien, Ryo Saeba., l’interrompit-elle en lui lançant un regard d’avertissement.  

 

- J’ai dû attendre six ans que tu te décides. Je te jure que tu me dois autant d’années de vie commune que de mois passés à t’attendre. Tu m’as bien comprise ? Sinon ce n’est pas la drogue qui te tuera mais moi !, lui asséna-t-elle en soutenant son regard.  

 

Il lui sourit et, puisqu’il ne pouvait la prendre dans ses bras ni l’embrasser, il tenta de faire passer dans ses yeux tout l’amour qu’il lui portait.  

 

- Soixante douze ans… Tu me demandes de vivre centenaire… Comment veux-tu que je tienne parole ?, plaisanta-t-il et elle le regarda taquine.  

 

- C’est ton problème… Mais je te veux avec moi pour longtemps, Ryo. Je ne supporterai pas de vivre sans toi. Ryo ?  

 

Elle l’entendit gémir et, jetant un œil derrière elle, s’aperçut qu’il était allongé. Il avait l’air de souffrir. Elle accéléra. Passé l’incompréhension de le voir se jeter dans l’eau du port, elle ne vivait plus que dans l’angoisse de ce qui lui arrivait. Cette foutue drogue risquait de lui prendre son homme, le faisant traverser les affres de la douleur, du manque. Elle sentait que les larmes n’étaient pas loin mais elle ne les laissa pas sortir : elle devait se montrer forte pour lui.  

 

- Ma chérie…, susurra Ryo, à son oreille.  

 

Une alarme résonna dans sa tête : ce ton, ces mots, ce n’étaient pas Ryo. Elle sentit son souffle chaud sur sa nuque, la faisant frémir des pieds à la tête. Elle le regarda dans le rétroviseur : ses pupilles étaient dilatées. La drogue avait pris le dessus.  

 

- Mon amour, arrête-toi, détache-moi, j’ai très envie de te prouver à quel point je t’aime., murmura-t-il sensuellement.  

 

Elle se sentit chamboulée en entendant ces trois mots qu’il ne lui avait encore jamais dits. Elle refoula les larmes qui lui montèrent aux yeux et l’ignora.  

 

- Kaori, princesse, allez, toi et moi, nous pourrions nous offrir un bon moment., la cajola-t-il.  

 

- Non, Ryo. On sera bientôt arrivés chez le professeur., lui répondit-elle d’une voix ferme.  

 

- Sale garce, détache-moi ! Je ne veux pas que ce pourri me touche !, commença-t-il à vociférer.  

 

Il s’agitait dans tous les sens pour essayer de se défaire de l’emprise des menottes, de sortir de ce piège qui se refermait sur lui.  

 

- Calme-toi, Ryo., tenta-t-elle de l’apaiser.  

 

- Que je me calme ! Tu veux que je me calme ! Enlève-moi ses saletés de menottes ! Fais ce que je te dis au lieu d’en faire encore une fois à ta tête ! Sans ton incompétence, je n’en serai pas là. Devoir sauver tes fesses à tout bout de champ pour ce que j’en récolte, merci bien…  

 

Elle essaye de ne pas prêter attention à ses paroles, se martelant que c’était la drogue qui parlait. Il hurlait, se débattait. Son regard fou la glaçait d’effroi mais heureusement elle arrivait en vue de la clinique et le professeur l’attendait déjà, Mick et Falcon à ses côtés.  

 

- On y est., murmura-t-elle, soulagée de voir leurs amis.  

 

- Les deux handicapés sont là aussi ! J’en connais un qui va être content de pouvoir te reluquer !  

 

Elle encaissa encore une fois sans broncher mais ses nerfs étaient à vif. Elle se gara devant la clinique et descendit. Elle expliqua la situation aux trois hommes en leur tendant la clef des menottes. Une légère brise souffla et la fit frissonner. Le professeur la regarda et lui donna ses instructions la concernant.  

 

- Tu vas aller à l’intérieur. Prends une douche et change-toi. Vois avec Kazue. Après je veux que tu prennes un petit-déjeuner et te reposes une heure minimum…  

 

- Je veux rester avec lui., dit-elle d’un ton déterminé.  

 

- Non. Pour que tu sois efficace quand tu seras avec lui, tu suis mes instructions. Pour le moment, il faut qu’on le sorte de là, qu’on lui ôte ses affaires et le douche pour enlever toutes les traces de drogue. Tu nous gêneras. Alors fais ce que je te dis., lui répondit-il d’une voix intransigeante.  

 

Elle acquiesça en baissant la tête et partit en direction de la clinique, laissant l’angoisse et la tristesse s’exprimer enfin. Kazue la prit en charge, lui donnant des affaires de rechange et la conduisant vers une chambre qu’elle pourrait utiliser dans les heures à venir.  

 

Pendant ce temps, le professeur avait ouvert la porte de la voiture pour laisser Ryo sortir. Celui-ci tenta de s’enfuir mais Falcon le retint par l’épaule et l’obligea à suivre le médecin vers une pièce carrelée et fermée.  

 

- Très bien, Ryo. Tu vas te déshabiller et on va te doucher pour enlever les restes de drogue collés sur toi. Soit tu coopères, soit on utilise la manière forte., expliqua-t-il en indiquant le pistolet avec seringues anesthésiantes que tenait Falcon.  

 

- Bande de dégénérés ! Vous croyez que je vais me laisser faire ! Allez-y tirer moi dessus !, cria-t-il en mettant les bras en croix.  

 

- Comment tu penses réussir à me viser, l’aveugle ?, ironisa-t-il en sautillant dans tous les sens.  

 

Le professeur secoua la tête. Il voyait l’éclat dur des yeux de Ryo, il sentait la violence encore contenue dans son attitude. Il savait que le fait qu’il avait déjà été drogué à la poussière d’ange pouvait aider comme empêcher la drogue actuelle de faire son effet total, mais, ne la connaissant pas, il ne savait de quel côté la balance pencherait. Il fit un signe de tête à Falcon qui décocha une fléchette à Ryo. L’anesthésiant mit plus de deux minutes à faire son effet, de manière réduite cependant. Ryo se retrouva à genoux mais n’était pas inconscient. Le professeur approcha et, à l’aide de ciseaux, découpa les vêtements de Ryo jusqu’à ce qu’il soit totalement nu.  

 

Puis ce fut Mick qui fut chargé de doucher Ryo. Pour minimiser les risques, la douche fut un peu brutale, se faisant au jet d’eau. Une volée lyrique de noms d’oiseaux ponctua la séance. Les trois hommes n’en firent pas de cas. Lorsqu’ils eurent terminé, Ryo se montra un peu plus coopératif pour se laisser sécher et habiller d’un pantalon de pyjama. Lorsqu’il fut transféré vers une chambre isolée, Kaori le croisa dans le couloir. Il leva la tête vers elle et elle fut choquée par son regard : Ryo n’était plus là. Il n’y avait que de la colère, de la fureur dans ses yeux. Son compagnon si chaleureux, si aimant avait été remplacé par un fou furieux.  

 

- Dis donc ma jolie, t’étais drôlement plus bandante dans ton pyjama., ricana-t-il, mauvais.  

 

- Viens me voir si tu as envie de monter au septième ciel avec un vrai homme.  

 

- Ryo…, murmura-t-elle, mais Kazue l’emmena vite loin de lui.  

 

- Viens, Kaori. Tu vas te faire du mal si tu restes là.  

 

- Dis le blondinet, t’as toujours envie de te la faire la rouquine ? C’est un beau petit morceau, tu sais., l’entendit-elle dire alors qu’elle s’éloignait.  

 

La drogue, c’était la drogue qui parlait. Mais ce mantra n’empêcha pas son coeur de se serrer douloureusement. Il vivait peut-être ses dernières heures sur terre et ce n’était pas l’image qu’elle voulait garder de lui.  

 

- La ferme, Ryo. Tu débites connerie sur connerie., souffla Mick, excédé.  

 

Ryo fut enfermé dans une chambre capitonnée où ils lui enlevèrent enfin les menottes. C’était le seul endroit où il ne pouvait se blesser. Mick et Falcon restaient à la porte pour le surveiller, ignorant les injures, les moqueries et vociférations du prisonnier. Au bout d’une bonne heure d’exposition, la drogue avait totalement pris le contrôle du corps du nettoyeur. Il frappa la porte, essaya de la défoncer partout les moyens, défia ses geôliers, tenta de démonter la capitonnage pour trouver une issue.  

 

Saeko arriva peu après. Elle apportait avec elle les nouvelles des autres personnes exposées à la drogue. Sur la vingtaine de personnes présentes dans les locaux, dix avaient été sévèrement exposées. Trois étaient déjà décédées, les autres planaient au plus fort depuis plus de trente minutes déjà. Donc le corps de Ryo semblait se défendre contre ce poison, ce qui était déjà une bonne nouvelle. Elle avait apporté un échantillon que le professeur chargea Kazue d’examiner en prenant toutes les précautions nécessaires. Elle partit aussi vite. Puis Saeko demanda des nouvelles de Ryo et on lui expliqua son cas. Elle s’était placée à côté de Kaori depuis son arrivée, tentant par la proximité de lui apporter du soutien dans ce moment critique.  

 

- Dis-moi qu’on n’a pas fait ça pour rien, uniquement pour avoir Takeshi…, demanda la jeune rouquine, épuisée.  

 

- Non, j’ai jeté un œil sur les documents avant de les remettre à mon père. Il va y avoir du remue-ménage dans les heures et jours à venir.  

 

- Alors tout ça n’a pas été vain. Tant mieux., répondit Kaori avant de sortir de la pièce.  

 

Elle se dirigea vers la chambre de Ryo. Quand ils la virent arriver, Falcon et Mick s’éloignèrent pour laisser les partenaires un peu seuls. Kaori observa le manège de Ryo essayant de trouver une solution pour s’enfuir pendant un long moment. Quand il capta sa présence, il se jeta sur la porte, furieux.  

 

- Fais-moi sortir de là !, hurla-t-il, dément.  

 

- Non, Ryo. Je suis juste venue te dire qu’on a réussi la mission, que des têtes vont tomber.  

 

Il la regarda pendant deux minutes. Kaori s’aperçut que son regard changeait. Ses pupilles se rétrécissaient. La drogue perdait son effet. Ses yeux redevenaient doux et aimants.  

 

- Kao, pardonne-moi pour tout ce que je t’ai dit., dit-il au travers de la fenêtre de la porte.  

 

Il posa la main sur le carreau et elle en fit de même. Il était revenu. Elle était folle de joie de le retrouver, de pouvoir effacer les dernières images qu’elle avait en mémoire.  

 

- Ce n’est pas grave. Ryo, continue de te battre. Je t’aime.  

 

Les larmes coulaient librement sur son visage. Elle vit les yeux de son compagnon s’illuminer lorsqu’il entendit les mots magiques, ses traits se fendre d’un sourire radieux… Elle aurait tant aimé le toucher, l’embrasser…  

 

Ryo regarda le beau visage de sa femme. Elle était épuisée et en larmes certes, mais magnifique. Il pouvait lire l’amour qu’elle lui portait dans la façon dont elle le regardait, dont elle se mordait la lèvre pour ne pas la laisser trembler, dont elle se montrait forte pour lui. Elle l’aimait lui malgré toutes les horreurs qu’il avait pu lui dire… C’était comme un baume sur son corps et son coeur.  

 

- Kaori, je pourrai mourir après un tel aveu…, lui dit-il, ému.  

 

- Je te défends !, cria-t-elle, réprimant la tristesse qu’il ne lui retournât pas ses paroles.  

 

- Tu n’as pas intérêt à… Ryo ? Ryo ! Professeur !  

 

Kaori était en panique. Soudain, Ryo s’était effondré. Ca n’avait pris qu’un dixième de seconde et il avait disparu. Que se passait-il ? Que lui arrivait-il ?  

 

Le professeur arriva en courant, suivi de Saeko, Mick et Falcon. Il ouvrit la porte sous la protection des deux nettoyeurs, se méfiant d’un stratagème de Ryo pour s’enfuir. La porte ouverte, ils découvrirent Ryo allongé par terre, inconscient. Saeko retint Kaori qui voulait pénétrer dans la pièce.  

 

- Tu vas le gêner. Laisse le Professeur faire son travail., lui dit-elle en la serrant dans ses bras.  

 

Le professeur examina Ryo sous le regard anxieux de la troupe.  

 

- Il est en arrêt cardiaque., déclara-t-il d’un air sombre. 

 


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