Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 17 chapitres

Publiée: 14-02-19

Mise à jour: 06-03-19

 

Commentaires: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC-17 Ryo et Kaori doivent accomplir une nouvelle mission pour Saeko, aux conséquences imprévues...

 

Disclaimer: Les personnages de "Dans le brouillard" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Dans le brouillard

 

Chapitre 10 :: chapitre 10

Publiée: 27-02-19 - Mise à jour: 27-02-19

Commentaires: Bonjour, nouveau chapitre en ligne. Que dire? Je dois être maso de continuer à publier alors qu'on me menace de massues ou de torture lol. Mais bon je continue. L'histoire n'étant pas finie, je vous à la pharmacie me fournir en arnica et paracétamol puis voguerait sur le net pour me trouver un abri anti-atomique, il n'en faudra pas moins pour survivre à cette fic et aux prochaines… ;) Sur ce, bonne lecture et merci pour vos commentaires déjà postés et ceux à venir^^. C'est toujours un plaisir d'avoir un retour sur notre création.

 


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chapitre 10  

 

Enlacés l’un contre l’autre, les jeunes mariés dansaient au rythme d’un slow. Kaori avait posé la tête sur le torse de son mari. Son mari, songea-t-elle en souriant. Cela lui paraissait encore irréel. Après six ans d’attente, elle avait mis quelques mois à accepter que leur relation était réellement durable. Elle était heureuse mais elle s’attendait à ce que Ryo fasse marche arrière à un moment ou à un autre. Elle avait vécu chaque jour en ne pensant qu’au moment présent, sans tirer de plan sur la comète, sans faire de projet pour l’avenir. De toute façon, elle savait qu’elle n’avait rien à attendre : ni mariage ni enfant. Donc après tout, vivre leur relation au jour le jour était la meilleure chose à faire. Et aujourd’hui, ils étaient mariés et essayaient d’avoir un enfant… Elle leva les yeux vers lui et lui adressa un sourire éblouissant :  

 

- Je vous aime, Monsieur Saeba. Tu ne cesseras jamais de me surprendre…  

 

Il lui sourit, une légère lueur d’ironie dans le regard.  

 

- J’aime être là où on ne m’attend pas…  

 

Il laissa sa main poser au milieu de son dos descendre jusqu’à ses fesses, son pouce suivant sa colonne. Des milliers de petits brasiers naquirent dans le corps de la jeune femme. Elle sentit le souffle chaud de son mari contre son oreille et l’entendit lui chuchoter :  

 

- Si je te dis où j’ai envie d’être là maintenant, je pense que tu ne seras pas surprise néanmoins…  

 

Elle leva le regard vers lui et croisa son regard brûlant de désir. Il se pencha et captura sauvagement ses lèvres. Bien qu’un peu surprise par cette démonstration publique, Kaori apprécia et partagea son audace. Elle se sentait aimée et désirée et elle aimait et désirait cet homme par dessus tout. Enfin pas au point de faire l’amour devant tous leurs amis et c’était ce qu’il allait finir par faire… Elle sentait ses mains voyager sur son corps, s’attarder sur sa poitrine, la caressant, prendre ses fesses pour la plaquer sur lui et lui faire sentir son désir d’elle… Elle le repoussa doucement haletante, les joues rosies par le désir.  

 

- Kao, grogna-t-il, la voix rauque de désir.  

 

- Pas ici Ryo. Pas devant nos amis., expliqua-t-elle doucement, impressionnée par la flamme qui brûlait dans ses yeux.  

 

Ryo se tourna alors vers l’assistance et, en effet, le spectacle ne les avait pas laissés indifférents. Mick et le doc trépignaient d’impatience à l’idée de voir Kaori en petite tenue. Ryo, suivant le regard de Mick, remit en place la bretelle de la robe de la jeune femme qui était tombée et laissait apercevoir la courbe très généreuse de sa poitrine. Umibozu était rouge écrevisse, leur tournant le dos. Les filles s’étaient groupées et souriaient mi-amusées, mi-gênées.  

 

- Le spectacle est fini. Pour toi, il n’est que retardé, ma belle., lui susurra-t-il, enjôleur, en l’embrassant.  

 

- Et ce sera plutôt le cirque du soleil ou le marathon de l’amour ?, plaisanta-t-elle, les yeux pétillants.  

 

- Mystère…, répondit-il d’un air énigmatique.  

 

Elle posa la main sur la joue et la caressa tendrement. Elle sentait sa barbe naissante sous ses doigts, elle aimait ce contact légèrement râpeux. Lui si soigné, elle était presque sure d’être la seule à l’avoir jamais senti.  

 

- C’est à mon tour de danser avec la mariée, maintenant. Tu l’auras pour tout la vie, tu peux me la laisser pour la nuit… ok ok pour une danse., rectifia Mick en voyant le regard assassin de Ryo.  

 

- Encore heureux qu’il n’ait pas son magnum avec lui., souffla-t-il, sur ses gardes.  

 

- Qui t’as dit qu’il ne l’avait pas ?, pipa Kaori, malicieuse.  

 

Mick la regarda, stupéfait. Ryo lui fit un clin d’oeil en tapotant sa veste sur son holster.  

 

- Ne me dis pas que tu n’es pas armé, Mick ?, le nargua le nettoyeur.  

 

- Bien sûr que si. Mais ce n’est pas moi qui me marie.  

 

- J’ai une famille à protéger, Mick. Je ne miserai pas sur la clémence du milieu même aujourd’hui. Allez, profite de ta danse avec ma femme mais sache que je garde un œil sur toi.  

 

Mick enlaça Kaori et l’entraîna au rythme de la musique. Il ne tenta rien de déplacé et pas à cause des deux paires d’yeux posés sur son dos. Non, Kaori était son amie, la femme de son meilleur ami maintenant. Il avait du respect pour elle… et une trouille bleue de ses massues. Il posa la main dans le bas de son dos prenant son autre main dans la sienne. Se concentrant, il fronça les sourcils.  

 

- Que se passe-t-il, Kao ?  

 

- Comment cela ?, demanda-t-elle en levant un regard interrogateur vers lui.  

 

- Tu devrais être la femme la plus heureuse ce soir et je te sens tendue…, murmura-t-il contre son oreille, la sentant se raidir légèrement.  

 

- Oh tu sais, avec tout ce qui nous est déjà arrivé, j’attends le revers de la médaille., plaisanta-t-elle, baissant les yeux pour qu’il n’y lise pas son mensonge.  

 

- A d’autres. Qu’est-ce qui t’inquiète ?, fit Mick en relevant son menton pour voir ses yeux.  

 

- Ryo… Je le sens ailleurs., souffla-t-elle, inquiète.  

 

- Tu le caches bien en tous cas… Mais il ne faut pas. Il ne fera pas machine arrière maintenant. Il se demande certainement comment abréger la soirée pour pouvoir entamer la meilleure partie de cette journée à ses yeux…, lança-t-il taquin.  

 

- La nuit de noces., répondit la jeune femme, le rouge aux joues.  

 

Il acquiesça. Elle fit mine d’accepter sa réponse mais son inquiétude allait au-delà d’une simple attente ou impatience… Elle n’aurait su l’expliquer mais un sentiment d’angoisse montait en elle depuis quelques heures. Visiblement, elle seule le ressentait ce changement d’humeur chez Ryo, ou peut-être était-elle la seule à le connaître suffisamment intimement pour l’analyser, le traduire. Et encore… Elle jeta un œil vers son mari et croisa son regard, chaud, aimant et… non, décidément elle n’arrivait à nommer ce petit plus qui la dérangeait.  

 

Lui qui était capable de rester immobile pendant des heures tel un prédateur n’avait pas tenu en place une seconde depuis qu’ils étaient arrivés au Cat’s. Elle avait senti contre sa cuisse le tressautement nerveux d’une jambe qui ne demande qu’à se mouvoir. Elle sentait la tension monter graduellement en lui et elle se demandait ce qui en était la cause. S’attendait-il à une attaque ? Elle avait vu ses très discrets coups d’oeil sur les personnes à l’intérieur et à l’extérieur du café. Elle aurait aimé comprendre ce qui se passait…  

 

Soudain, la lumière fut éteinte et une autre tamisée éclaira la salle. Ryo vint chercher sa femme et la ramena vers la table.  

 

- J’ai négocié avec Miki et on a un peu avancé l’heure du gâteau., lui dit-il en plongeant son regard dans le sien.  

 

Elle sentit des milliers de papillons prendre leur envol dans son estomac, tellement elle se sentait happée par le feu qui luisait dans ses yeux, leur donnant un éclat sauvage et tellement sexy.  

 

- Envie de décamper ?, murmura-t-elle en souriant.  

 

- Si ce n’était mon gâteau préféré, on serait déjà loin d’ici et tu ne porterais plus cette magnifique robe…, lui expliqua-t-il avant de l’embrasser avec passion.  

 

Un léger toussotement d’Umibozu les ramenèrent à la réalité. Ils suivirent donc la tradition et coupèrent le premier morceau ensemble puis Miki prit le relais et servit tout le monde. Ryo réussit à patienter dix minutes de plus puis, soudain, sous les regards surpris de tous, il prit Kaori dans ses bras, salua la compagnie, les remerciant de leur présence en ce si beau jour, et sortit sous les rires, lorsqu’il leur expliqua qu’il allait de ce pas accomplir son devoir conjugal. Kaori ne sut où se mettre. Il la déposa dans la mini qu’il avait garée là le matin même et emmena sa femme chez eux.  

 

Dans le garage, la voyant sortir de la voiture et se diriger vers l’escalier, il se précipita et la reprit dans ses bras.  

 

- Je suis capable de marcher, tu sais., lui dit-elle en souriant.  

 

Il l’embrassa sans retenue, resserrant son étreinte sur elle.  

 

- Je sais. Mais, de un, je me conforme à la tradition et tu franchiras le seuil de notre maison dans mes bras et, de deux, je ne prends pas le risque de te lâcher tant que tu n’es pas dans ma tanière, dans mes bras, à te pâmer et à me supplier de te faire l’amour pendant toute la nuit…, lui précisa-t-il, un sourire ravageur aux lèvres.  

 

- T’a-t-on déjà dit que tu étais arrogant et présomptueux ?, le nargua-t-elle, un sourire suffisant aux lèvres.  

 

A ces mots, il la lâcha et la plaqua contre le mur. Le regard brûlant de désir, il prit ses lèvres avec sauvagerie, mêlant sans attendre sa langue à la sienne. Il baissa les bretelles de sa robe pour accéder à sa poitrine qu’il caressa, titilla puis prit à pleine bouche jusqu’à ce qu’il sente ses jambes la lâcher. Les yeux fermés, la tête légèrement renversée, de légers gémissements sortaient de ses lèvres. Aussi soudainement qu’il avait commencé, il posa les mains de chaque côté de son visage et la fixa. Elle frissonna sous son regard dominateur, presque furieux.  

 

- Alors tu disais ?, lui asséna-t-il.  

 

- Rien… Je n’ai rien dit., murmura-t-elle, légèrement choquée.  

 

Son visage s’éclaira à nouveau d’un sourire charmeur et il la reprit dans ses bras. Il lui fit passer le seuil de leur appartement, ouvrant la porte on ne sait comment mais sans la poser, reclaqua ladite porte sans ménagement aucun en la poussant du pied et, sans allumer la lumière, emmena sa femme dans leur chambre. Il la posa à terre, la gardant près de lui, une main passée autour de sa taille. Il attrapa une télécommande que Kaori n’avait jamais vue et jaillit soudain une féerie de lumière qui découvrait la décoration faite par son homme le matin même. Des guirlandes de leds de couleur douce avaient été suspendues un peu partout dans la pièce, des pétales de roses jonchaient le sol et le lit recouvert d’un dessus de lit blanc sur lequel elle avait flashé dans un magasin quelques mois auparavant sans oser l’acheter. Elle se tourna vers Ryo, émue, les larmes aux yeux.  

 

- Merci…, murmura-t-elle d’une voix tremblante.  

 

- Ca te fait plaisir ?, demanda-t-il, légèrement troublé.  

 

- Oui.  

 

Elle passa les bras autour de son cou et posa ses lèvres sur les siennes, tendrement. Ryo passa les bras autour de sa taille, l’approchant de lui. Il approfondit rapidement le baiser : cette femme enfiévrait ses sens. Sa chaleur, son odeur, la douceur de sa peau, l’amour qui l’entouraient constituaient une surcharge émotionnelle importante que cette journée mémorable à leurs yeux, inestimable pour son coeur, rendait difficilement contrôlable.  

 

Il oublia tout ce qui n’était pas elle au contact de ses lèvres et de sa peau contre la sienne. L’instinct prit le pas et rapidement il la déshabilla et entreprit de l’amener au comble du désir avant de s’unir à elle et de la faire monter au septième ciel. C’était un besoin insatiable qui l’habita les heures qui suivirent et l’amenèrent à la faire sienne à plusieurs reprises au-delà de ce qui était normalement réalisable, au-delà de ce qu’il avait déjà vécu. A la fin, ils s’écroulèrent dans les bras l’un de l’autre, haletants, exténués, fourbus, avant que le sommeil ne prit enfin le pas sur le désir.  

 

Ryo avait chaud. Il ne supportait pas cette chaleur humide qui lui collait à la peau. Il lui fallait absolument trouver une source d’apaisement. Se levant, il parcourut quelques mètres et trouva un point d’eau où se rafraîchir. Laissant l’eau couler sur sa peau, il frotta ce corps musclé et tanné par le soleil, se satisfaisant de ce qu’il ressentait ou ne ressentait pas d’ailleurs : les muscles bien proportionnés et durs comme de la brique, l’absence de graisse, la présence des cicatrices signes de ses différents combats et victoires.  

 

Il se vit arme à la main parcourir de longues distances en courant, en combat au corps à corps maîtriser son adversaire de par sa force et une technique acquises avec effort et persévérance. Il se souvint des femmes qui s’étaient glissées dans son lit et qu’il avait emmenées au sommet du plaisir, qui se pliaient en quatre pour le satisfaire par tous les moyens imaginables. Oh oui, il était fort, il était beau, il savait s’y prendre, se dit-il fier de lui. Personne ne pourrait le vaincre, personne ne pouvait le surpasser…  

 

Les sens à l’affût, il sentit une présence dans son environnement. Qui osait ? Les personnes amicales qui l’approchaient savaient se faire reconnaître. Il n’y avait que les ennemis qui avançaient furtivement. Cette présence lui était inconnue. Il sortit de l’eau et se glissa subrepticement le long des obstacles. La jungle était son environnement. Il n’y était pas né mais il y avait grandi. Ca avait été son terrain de jeu, avant de se transformer en terrain d’entraînement puis de guerre. L’ennemi semblait légèrement inquiet. Il devina les contours de son ombre au détour d’un obstacle et lorsqu’il le jugea assez proche, il lui sauta dessus, lui arrachant un cri de surprise.  

 

Kaori s’était réveillée quelques heures plus tard. Elle regarda son réveil qui indiquait cinq heures du matin. Elle avait froid et se tourna vers son compagnon pour se coller à lui : rien de tel que la chaleur corporelle de l’être aimé pour se réchauffer. Mais, à sa grande surprise, il n’était pas là. L’esprit encore embrumé, elle chercha du regard dans la pièce et lui donna quelques minutes pour revenir. Mais le temps passait et Ryo ne revenait pas… Elle hésita à rester au lit et le laisser un peu seul. Après tout, c’était peut-être ce dont il avait besoin et elle l’avait beaucoup couvé depuis un mois. Mais, le doute insidieux qui avait pris possession de son esprit depuis la veille revint la hanter et elle éprouva le besoin de voir de ses propres yeux qu’il allait bien.  

 

Elle attrapa la chemise de Ryo et la passa. Elle huma son odeur et sourit de sa candeur. Elle avait l’impression d’être dans ses bras… Puis doucement, pour ne pas le réveiller s’il s’était assoupi sur le canapé en bas, elle sortit dans le couloir. Elle entendit le jet de la douche s’éteindre et se sentit rassurée. Leur nuit de noces avait été torride, il avait certainement besoin de se refroidir pour pouvoir dormir correctement. Elle imagina son corps ruisselant de gouttelettes, glissant le long de ses cheveux, longeant son torse ferme et musclé, caressant son ventre et se perdant sur… Ses joues rougirent. Elle se traita mentalement d’idiote, d’ingénue, de pudibonde et autres termes du même acabit. Après un an de relation passionnée et très épanouie sexuellement, elle n’était pas encore en mesure de penser à certaines choses sans rougir… Il fallait vraiment qu’elle grandisse…  

 

Néanmoins, elle ne put s’empêcher de ressentir le désir qu’avait fait monter en elle l’évocation de ces petites gredines de gouttelettes d’eau sur le corps de son mari. Et elle avait bien envie de laisser ce désir prendre à nouveau possession de son corps, de laisser son homme prendre à nouveau possession de son corps et de l’emmener où il le désirerait, tant que ça impliquait un corps à corps torride et sensuel avec elle. Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas la porte de la salle de bains s’ouvrir et hurla de peur lorsque son corps se retrouva projeté en arrière et qu’elle atterrit douloureusement sur le dos, le poids de son assaillant sur elle.  

 

- Ryo ?! Tu m’as fait peur !, s’exclama-t-elle, en tentant de se dégager.  

 

- Que quieres, mujer ? (traduction : que veux-tu, femme?), lui demanda-t-il dans une langue qu’elle ne comprenait pas.  

 

- A quoi tu joues ?  

 

- Quieres encontrar tu destino ? Quieres encontrar tu muerte ? (tu veux rencontrer ton destin ? Tu veux rencontrer ta mort?), continua-t-il, d’une voix dure qu’elle ne lui reconnaissait pas.  

 

- Ryo, arrête. Je ne comprends rien à ce que tu me racontes.  

 

- Vas a morir. No puedes intentar de hallar nuestro campo. Todos nuestros enemigos mueren de una muerte horrible. (tu vas mourir. Tu ne peux pas essayer de trouver notre camp. Tous nos ennemis meurent d’une mort horrible.)  

 

Kaori sentit les larmes couler le long de ses joues. Elle ne comprenait pas ce qu’il disait : ça ressemblait à de l’espagnol pour le peu qu’elle en avait entendu. En revanche, elle avait compris quelques mots : ennemis, mort et horrible. L’aura de Ryo qu’elle connaissait avait presque entièrement disparu et celle qu’elle ressentait était froide et terrifiante. Alors c’était ça le revers de sort qu’elle attendait : elle allait mourir des mains de l’homme qu’elle aimait le lendemain de leur mariage.  

 

- Ryo.  

 

- Callate. (tais-toi), lui cria-t-il en la giflant.  

 

Il se releva et la tira vers lui, la forçant à le suivre dans le salon, sans ménagement. Là, il la fit s’asseoir sur une chaise et, tout en la gardant de visu, alla chercher l’arme et le couteau qu’il cachait en secours dans l’une des étagères. Lorsqu’il pointa l’arme vers elle, elle réprima un frisson d’effroi. Elle le vit allumer la lumière et, lorsqu’enfin il la regarda droit dans les yeux, elle se mit à pleurer tant la souffrance avait empli son coeur : il n’était plus là. Elle revoyait l’homme drogué d’il y a un mois, celui qui lui avait dit des horreurs, celui qui avait fini par s’effondrer, victime d’une attaque cardiaque. Cette drogue qui lui avait déjà fait faire des horreurs la première fois reprenait possession de sa personne et l’amènerait peut-être à un acte qu’il ne se pardonnerait jamais.  

 

Il s’approcha d’elle tel un prédateur. Elle sentit le froid de la lame glisser sur sa joue et réprima un sanglot. Elle devait tenter de retrouver son calme, trouver un moyen de le faire revenir, de le sauver. La lame glissa contre son cou. Elle leva les yeux vers lui et vit son regard dur et sans âme. Le froid la quitta pour ne laisser que la sensation de cette lame qui courait entre sa poitrine, sur son ventre, arrivant proche de son intimité. Elle se tendit, effrayée du sort qui l’attendait.  

 

- Ryo, pense à nous., l’implora Kaori  

 

De son autre main, il la gifla à nouveau et elle sentit sa lèvre se fendre et le goût du sang envahir sa bouche. Elle sentit son pouce essuyer son menton et le vit le porter à ses lèvres, en appréciant apparemment le goût. Ce n’était plus un homme qu’elle avait en face d’elle. La lame du couteau glissa soudain sous la chemise et, d’un coup sec et maîtrisé, il la releva, déchirant tous les boutons. Puis, toujours aidé de son couteau, il écarta les pans du vêtement et apprécia la vue. Il recommença à faire glisser le métal froid contre la peau de ses seins, de son ventre. Par moment, il redressait la pointe et appuyer sur sa peau, faisant apparaître de petits points de sang sur son corps, lui arrachant des cris de douleur dont il semblait se délecter.  

 

Face à la douleur de son corps et de son coeur, Kaori n’arrivait plus à réfléchir. Il fallait qu’elle sorte de là. Elle ne pouvait rien pour Ryo pour le moment. Il n’était plus là. Il était comme reparti des années en arrière, en Amérique Centrale, et elle n’avait pas le beau rôle. Non, elle n’était plus sa femme, elle n’était plus la future mère de son enfant, elle était l’ennemie. Son enfant… Leur enfant qui était peut-être déjà là, avait-elle droit de l’abandonner sans se battre ? Elle sentit un regain de force monter en elle.  

 

Il ne l’avait pas attachée, peut-être la pensait-il sans défense ? Après tout, s’il était revenu en arrière, peut-être avait-il effacé son empreinte de sa mémoire. Même si c’était difficile à encaisser, c’était son seul espoir. Le Ryo d’alors ne connaissait pas la folle à la massue, la femme irascible qu’elle pouvait être. Elle se concentra sur tout ce qui pouvait la mettre hors d’elle, suffisamment pour oublier sa peur et trouver la force de se battre contre l’homme qu’elle aimait. Pas pour le tuer, juste assez pour se sauver, pour les sauver... peut-être... Elle repensa à toutes ces fois où il l’avait blessée, rabaissée, à tous leurs ennemis qui s’en étaient pris à elle pour l’atteindre lui, à l’organisation Teope qui lui avait pris son frère et cette nouvelle organisation, le Phénix, comme ils l’avaient découvert il y avait deux semaines, qui maintenant allait peut-être lui voler l’homme de sa vie, sa vie à elle et celle de leur enfant peut-être à naître.  

 

Soudain, une colère démesurée s’empara d’elle et une massue gigantesque se matérialisa. En moins d’un dixième de seconde, elle l’abattit sur la tête de Ryo et, sans demander son reste, fonça vers la porte. Elle n’entendit pas le hurlement de rage de l’homme quand il se releva presque aussitôt et se mit à la poursuivre. Elle entendit en revanche la balle siffler et s’encastrer dans le mur juste derrière elle au moment où elle tournait. C’était bien la première fois où Ryo manquait sa cible… tant mieux pour elle d’ailleurs. Elle courait à perdre haleine, ignorant ses poumons qui brûlaient, son coeur qui battait à tout rompre. Elle pénétra dans le garage et sut de suite qu’elle avait fait une erreur stratégique. Elle aurait dû se réfugier dans l’armurerie dont la porte blindée l’aurait protégée.  

 

Ryo déboula dans le garage à sa suite. Elle se retourna pour lui faire face. Il avançait vers elle en pointant son arme, un sourire cynique aux lèvres. C’était fini. A bout de forces, elle sentit ses larmes couler le long de ses joues. Soudain, il laissa tomber son arme et continua à s’approcher d’elle comme un prédateur de sa proie.  

 

- A mi no me gusta usar mi revolver contra una mujer, sobretodo si esta muy bonita. (je n’aime utiliser mon revolver contre une femme, surtout si elle est très jolie)., expliqua Ryo.  

 

Kaori n’avait rien compris. Elle le regardait avancer vers elle, tétanisée. Plus rien ne comptait que ce qu’il allait faire car, là-dessus, elle n’avait aucun doute. Elle revit passer des images de sa vie : son père et son frère tous deux partis trop tôt, la première rencontre avec Ryo alors qu’elle était adolescente puis leur deuxième rencontre, ses amis, leurs enquêtes… Elle se repassa en tête leur cohabitation plus ou moins houleuse.  

 

Il s’arrêta devant elle.  

 

Sa tendance bordélique, le fait de le retrouver nu le matin au réveil, mokkori en action, les massues qu’elle lui balançait pour le calmer et dissimuler sa gêne.  

 

Il passa les mains autour de son cou et commença à serrer. Elle posa les mains sur les siennes sans aucune prise.  

 

Les bons moments qu’ils avaient eus, le baiser qu’il lui avait donné lorsqu’elle avait décrété sa date d’anniversaire, la promesse qu’ils s’étaient faits de passer tous leurs anniversaires ensemble, les déclarations à mots couverts sur leurs sentiments, la première fois qu’il l’avait embrassée il y avait un an, leur première nuit…  

 

- Je t’aime Ryo., réussit-elle à dire malgré l’air qui commençait à lui manquer.  

 

Elle vit une lueur fugace apparaître et disparaître juste après. Elle pensa à lui après. Comme il s’en voudrait de ce qu’il lui faisait. Survivrait-il à ce nouveau drame ? Se pardonnerait-il un jour ? Parce qu’elle savait que ce n’était pas son mari qui était en train de la tuer, celui qui l’avait sauvée un nombre incalculable de fois, qui aurait risqué sa vie pour elle, mais un être sous l’emprise d’une force sombre et violente qui disparaîtrait d’ici quelques temps, laissant le premier seul face aux conséquences de ses actes. Son mari serait rongé, vidé de son essence, de tout espoir. Il se priverait de toute possibilité de rédemption.  

 

Alors que l’obscurité la gagnait, qu’elle sentait l’air se raréfier, son esprit sombrer, ses forces faiblir au point que ses jambes ne la portaient plus, elle posa la main sur la joue de l’homme qu’elle aimait et plongea au plus profond de lui-même, là où restait peut-être un peu de Ryo Saeba, le mari de Kaori Makimura.  

 

- Je te pardonne, Ryo., murmura-t-elle, avant de fermer les yeux.  

 

A ces mots, Ryo lâcha prise et sortit du garage sans prêter attention au corps dénudé qui gisait sur le béton. 

 


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