Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 17 chapitres

Publiée: 14-02-19

Mise à jour: 06-03-19

 

Commentaires: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC-17 Ryo et Kaori doivent accomplir une nouvelle mission pour Saeko, aux conséquences imprévues...

 

Disclaimer: Les personnages de "Dans le brouillard" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Qu'est-ce qu'une fanfiction NC-17 ?

 

Un fanfiction NC-17 est interdite aux moins de 18 ans. La violence est autorisée, et les scènes d'amour peuvent être descriptives. Le contenu peut être considéré comme strictement réservé à un public adulte. La façon de percevoir ce genre de choses reste subjective, donc certains seront plus vite choqués que d'autres. Nous essayons de respecter certaines limi ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Dans le brouillard

 

Chapitre 5 :: chapitre 5

Publiée: 19-02-19 - Mise à jour: 19-02-19

Commentaires: Bonsoir, la suite est servie. Bonne lecture et merci encore à vous tous qui avaient commenté. ^^

 


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Chapitre 5  

 

- Ryo !, hurla Kaori, angoissée.  

 

Saeko resserra son étreinte sur la jeune femme qui cherchait à approcher.  

 

- Vite, un chariot de réanimation !, cria le Professeur entamant un massage cardiaque.  

 

Deux infirmières arrivèrent et, après avoir placé les capteurs, un premier électrochoc fut administré à Ryo, en vain. Le professeur reprit le massage, pendant qu’une des infirmières faisait passer de l’air à l’aide d’un masque.  

 

- Pourquoi ils ne l’intubent pas ?, se demanda Mick, inquiet.  

 

- Parce que Ryo refuse les mesures extrêmes., murmura Kaori, les larmes aux yeux.  

 

Saeko, Falcon et Mick la regardèrent choqués puis leur ami étendu sur le sol, inconscient. Kaori était désespérée. Elle refusait de croire que son compagnon, l’homme qu’elle aimait plus que tout, le seul homme qu’elle ait jamais aimé, était en train de mourir. Ils avaient encore tant de choses à vivre à deux. Il avait une telle importance dans leur groupe et leur communauté… Elle ne pouvait imaginer un futur sans lui. Qui ferait régner l’ordre dans Shinjuku ? Qui sèmerait le désordre dans leur clan ? Qui la serrerait dans ses bras chaque nuit ?  

 

- Il refuse d’être intubé. Il accepte les électrochocs dans une certaine mesure dont il a longuement discuté avec le Professeur. Il ne veut pas rester dans un état végétatif…  

 

Elle vit le corps de Ryo se soulever sous l’effet d’un deuxième électrochoc. Elle se sentit frissonner imaginant l’électricité passant dans son corps. Elle se dégagea de l’étreinte de Saeko et s’approcha de la porte, veillant à rester suffisamment à l’écart pour ne pas gêner. Elle enjoignait mentalement Ryo de rester avec elle, de s’accrocher à la vie. Elle aurait aimé être à ses côtés et lui tenir la main mais elle ne pouvait pas…  

 

- C’est le dernier, Mesdames. Directives du patient : ça fait dix minutes., entendit-elle le Professeur dire.  

 

Paniquée, Kaori entra dans la pièce et se laissa tomber à genoux aux pieds de Ryo. Les larmes coulaient maintenant librement sur son visage.  

 

- Bats-toi, Ryo. Ne me laisse pas. Tu as une promesse à tenir. Je te défends de rejoindre mon frère !, hurla-t-elle.  

 

- Ce n’est pas cette saleté qui doit te tuer ! Il n’y a que moi !  

 

Elle vit le corps à nouveau soulevé par un électrochoc et, quelques secondes après, le bruit d’un battement de coeur se fit entendre suivi d’autres, devenant rapidement réguliers et forts. Elle relâcha la respiration qu’elle avait inconsciemment retenue et partit dans un fou-rire, la nervosité redescendant d’un coup. Mick vint la chercher et la força à se lever et sortir de la pièce. Saeko prit la suite et l’emmena dehors alors qu’un brancard était amené dans la pièce.  

 

- Je veux rester, Saeko.  

 

- Non, viens prendre l’air cinq minutes. Ils vont l’installer dans une chambre et tu ne pourras le voir qu’après., lui expliqua-t-elle, d’une voix douce.  

 

Elle entraîna Kaori et s’arrêta près de l’étang. Saeko observa la surface calme et placide de l’eau, essayant de calquer son esprit secoué sur cet élément. Elle avait eu tellement peur de perdre son ami. Elle attrapa la main de Kaori. Elle était froide et tremblante. Au contact, elle sentit Kaori frémir et, soudain, la jeune femme éclata en sanglots. Elle se tourna vers elle et la prit dans ses bras, cherchant à lui apporter soutien et réconfort.  

 

- Pleure, Kaori. Evacue. Je suis là, je ne te laisserai pas. Tu n’as pas à mettre de façade avec moi. Même les plus forts ont le droit de baisser la garde par moments.  

 

Kaori entendit les paroles de l’inspectrice et elles lui firent du bien. Pour une fois, Saeko ne la rabaissait pas, ne la traitait pas en petite chose fragile. Elle voyait la partie d’elle que son frère avait dû aimer puisqu’ils avaient dû être suffisamment proches pour qu’elle se dévoilât à lui aussi. Kaori reprit peu à peu le dessus et bientôt les larmes s’étaient taries. Elle s’écarta de Saeko et la remercia. Soudain, le téléphone de l’inspectrice sonna et elle décrocha. Le regard sombre, elle écouta les nouvelles puis raccrocha. Elle se tourna vers Kaori.  

 

- Ryo a une sacrée veine de s’en être sorti. Il y a trois morts de plus. Il n’y a plus que quatre vivants à cette heure et tous ont eu un arrêt cette dernière heure.  

 

- Donc ils suivent tous le même chemin sauf que Ryo a un peu de retard. Il faut prévenir le Professeur., dit Kaori en reprenant le chemin de la clinique.  

 

Lorsqu’elles arrivèrent, elles se dirigèrent vers la chambre à la porte de laquelle se tenaient Mick et Falcon. Le Professeur en sortit quelques minutes plus tard, visiblement épuisé.  

 

- Il est stable. Mais il va rentrer dans la phase plus difficile : le sevrage… je ne sais pas combien de temps il faudra mais ça va être difficile et douloureux pour lui. Je pense qu’il va y avoir une accalmie de quelques heures avant les premiers symptômes. Vous pouvez aller le voir mais pas plus de cinq minutes…  

 

- Docteur, je veux rester à côté de lui., demanda Kaori, gênée, les joues rosies.  

 

- C’est mon partenaire, je ne veux pas le laisser seul…, tenta-t-elle de s’expliquer.  

 

- D’accord.  

 

La jeune femme fut soulagée de ne pas avoir à se battre et argumenter pour pouvoir rester. Le professeur lui savait que les deux partenaires étaient nécessaires l’un à l’autre et la présence de Kaori aux côtés de Ryo ne pouvait que lui faire du bien.  

 

Saeko suivit le Professeur lui indiquant qu’elle avait des informations pour lui. Les deux hommes suivirent Kaori dans la pièce. Ryo était allongé et semblait dormir mais, dès qu’il entendit les pas dans la pièce, il ouvrit les yeux et leur sourit. Kaori réprima la boule d’angoisse qui s’était formée dans sa gorge à la vue de sa pâleur et de ses traits tirés. Elle lui sourit et prit une chaise proche de son lit. Elle aurait aimé lui prendre la main, voire même s’allonger à côté de lui et le tenir dans ses bras. Mais avec Mick et Falcon, ce n’était pas possible.  

 

- Alors fainéant, tu as décidé de passer ta journée au lit ?, plaisanta Mick, pour alléger un peu la tension ambiante.  

 

Il ne l’aurait avoué à personne mais il avait une peur bleue de perdre son meilleur ami. Cette peur l’avait prise quand Saeko l’avait appelé ce matin, le tirant des bras de Morphée. Elle qui d’habitude maîtrisait tout l’avait informé des évènements du matin avec une angoisse non contenue dans la voix. Pourtant ils avaient déjà vécu de nombreuses situations difficiles tous les deux mais Mick se souvint de l’horreur qu’avait été le sevrage de la poussière d’ange. Ryo y était déjà passé une fois et il allait devoir vivre cela une deuxième fois. La seule différence, c’est que cette fois-ci il ne serait pas seul.  

 

- Très drôle, Mick ! J’ai surtout trouvé une parade pour pouvoir côtoyer toutes les miss Mokkori en blouse blanche… dont cette belle Kazue., tenta de plaisanter Ryo, mais le coeur n’y était pas.  

 

Il était reconnaissant à ses deux amis d’être là et s’inquiéter pour lui mais il savait que le temps lui était compté avant la prochaine phase et il avait envie de passer un peu de temps avec sa compagne. Falcon ne disait rien, comme à son habitude. Fin observateur malgré sa cécité, il jaugeait et jugeait selon son ressenti. Il prit Mick par l’épaule et l’emmena hors de la pièce. Ils croisèrent Saeko qui rentra dans la pièce, demanda à Ryo comment il se sentait puis les laissa seuls en leur faisant un clin d’oeil. A peine seuls, Ryo et Kaori se regardèrent et elle grimpa sur son lit, venant s’allonger contre lui, répondant à la demande qu’elle avait lue dans ses yeux. Elle passa un bras sur son ventre et nicha sa tête dans son cou alors que lui serrait sa taille fine plongeant son nez dans ses cheveux pour en respirer l’odeur réconfortante qui lui rappelait toutes ces nuits passées dans ses bras.  

 

Ils restèrent ainsi un long moment savourant la présence et le réconfort que l’autre apportait. Personne ne savait s’ils auraient d’autres moments tels que celui-ci, d’autres occasions de faire l’amour, de rire, de se chamailler, de s’embrasser…  

 

- Je t’aime, Ryo., murmura soudain Kaori.  

 

Elle redressa la tête et plongea dans son regard sombre où régnait une douce lueur.  

 

- Je suis tombée amoureuse de toi quand j’avais seize ans. Aujourd’hui, j’ai vingt-six ans et... je t’aime, Ryo.  

- Kaori, ma douce…  

 

Il caressa son visage de son pouce, infiniment heureux de son aveu, puis se pencha et l’embrassa avec tout l’amour qu’il ressentait. Son coeur se serrait à l’idée qu’il pourrait laisser cette femme seule, désespérée. Dire qu’il avait perdu tant de temps à lutter contre lui-même, contre ces sentiments qu’il éprouvait et qu’il pensait ne pas mériter. Tout cela lui semblait dérisoire maintenant que ces heures étaient comptées… Que de regrets il laisserait derrière lui s’il venait à disparaître… S’il devait avoir le courage de lui parler, c’était maintenant.  

 

- Je suis un homme de peu de mots, tu le sais. Les déclarations, ce n’est pas mon truc.  

- Je ne t’en demande pas., lui répondit-elle et il la fixa de son regard de braise en lui lançant un demi-sourire.  

- Kaori, je t’aime.  

 

Elle étouffa le cri de bonheur qui faillit sortir de sa bouche mais ne put empêcher les larmes de couler. Il les essuya de son pouce, le sourire aux lèvres, heureux du bonheur qu’il lisait sur son visage.  

 

- Kaori, si je survis à cet enfer, j’aimerais trois choses : que nos amis apprennent enfin que nous sommes un couple.  

- J’accepte., murmura-t-elle.  

- Laisse-moi finir : que ce couple devienne officiel., lui dit-il en cachant mal le sourire gêné qui naissait sur ses lèvres.  

- Tu… Tu… Tu veux dire… Tu es en train…, bafouilla-t-elle, les joues rosies par l’émotion.  

 

Il détourna les yeux un quart de seconde pour fixer le plafond et replongea dans ses yeux noisette un regard chaud et empli d’amour. Il lui laissait libre accès à son coeur, à son âme.  

 

- Oui. Kaori, veux-tu devenir ma femme ?  

- Oui, Ryo. Oui, je veux t’épouser. Même si le mariage ne sera pas légal, je m’en fiche, je veux devenir ta femme.  

- Après tout ce qu’elle me doit, Saeko pourra peut-être arranger quelque chose., lui répondit-il une lueur malicieuse dans les yeux.  

 

Kaori acquiesça et l’embrassa fougueusement. Le baiser s’approfondit très vite, la température monta, les mains commencèrent à voyager sur puis sous les vêtements, jusqu’à ce que Ryo s’éloigna d’elle. Kaori, haletante, tout comme lui, lui lança un regard interrogateur. Il caressa l’ovale de son visage du pouce.  

 

- J’avais dit trois choses, tu te souviens ?  

- Oui. Dépêche., murmura-t-elle en déposant une pluie de baisers dans son cou, provoquant mille frissons dans le corps de son amant.  

- J’avais conscience que la vie était courte et que je risquais de mourir jeune et, quelque part, je m’en fichais… tant qu’il n’y avait que moi. Je sais que, si je pars aujourd’hui, je te laisserai seule et j’ai terriblement peur pour toi.  

 

Kaori sentit son angoisse dans sa voix et fut touchée par son aveu, par la force de son amour pour elle parce qu’alors qu’il risquait de mourir, c’était à elle qu’il pensait. Elle avait besoin qu’il soit fort, qu’il ne s’inquiète pas pour elle.  

 

- Je ne commettrai pas l’irréparable.  

- Je te sais suffisamment forte pour ne pas le faire., lui indiqua-t-il simplement.  

- Alors je t’interdis de me dire de refaire ma vie et de t’oublier., ragea-t-elle, en martelant son torse avec son index, index qu’il lui prit, baisa et mit sur ses lèvres.  

- Et si tu me laissais finir au lieu de me couper la parole ? Mes trois points concernaient mon après sevrage.  

 

Elle rougit, se sentant idiote. Elle avait oublié le propos de départ et échafaudait des plans sur la comète. Alors d’une petite voix, elle répondit :  

 

- Je t’écoute.  

- Je voudrais que toi et moi mettions très vite en place un plan de fusion avec des effets de synergie. Ca va te demander un investissement personnel assez conséquent sur un temps donné.  

 

Il vit dans son regard qu’elle n’avait pas tout suivi mais il ne l’imputa pas à un manque d’intelligence mais à une surcharge d’informations et d’influx émotionnels. Il faut dire qu’en dix minutes, il lui avait ouvertement dit qu’il l’aimait, qu’il voulait l’épouser et maintenant cela et que ça se rajoutait au fait qu’il risquait de mourir d’un sevrage qui s’avérerait très douloureux, au bas mot, et au manque de sommeil.  

 

- En résumé, je voudrais que toi plus moi fassions plus que nous deux., reprit-il, un peu anxieux de sa réponse.  

- Tu veux un bébé en bref ?, résuma-t-elle, le regard insondable.  

 

Il acquiesça, surpris par son attitude. Il s’était attendu à beaucoup de choses sauf à ce qu’elle lui cacha ses sentiments sur ce sujet.  

 

- Je croyais que tu ne pouvais avoir qu’une personne dans ta famille, Ryo ? Que tu ne pouvais pas te permettre d’avoir deux personnes à protéger ?, s’enquit-elle, anxieuse.  

 

Elle ne voulait pas de faux espoir. Ce qu’il lui proposait était son rêve le plus fou mais aussi celui qu’elle avait abandonné quand elle avait décidé qu’elle resterait à ses côtés. Avoir un enfant de l’homme qu’elle aimait… C’était tellement fort, tellement important pour elle que, s’il venait à changer d’avis par la suite, elle n’était pas sure qu’elle s’en remettrait ni qu’elle lui pardonnerait.  

 

- Quand sa femme est elle-même une nettoyeuse hors pair, une personne de confiance, il y a des choses qu’on peut se permettre d’envisager plus sereinement. Tu seras là pour veiller sur notre enfant et moi sur toi. Donc je peux me permettre d’avoir deux personnes dans ma famille, si ma femme est d’accord, bien entendu…, résuma-t-il, lui adressant un sourire chaud et sincère, une légère pointe d’inquiétude dans la voix sur la fin.  

 

Elle le regarda sans y croire et soudain se remit à pleurer de bonheur. Non seulement il confirmait sa proposition mais en plus il reconnaissait sa valeur dans leur partenariat professionnel. Ce n’était certes pas la première fois qu’il lui disait qu’elle était une bonne partenaire mais là, il lui disait qu’elle était suffisamment à la hauteur pour le seconder dans la tâche de la protection de leur famille.  

 

- Mon dieu, Ryo, je n’arrive pas à y croire…  

- C’est oui ?, demanda-t-il anxieux.  

- Oui pour les trois points. On officialise, on se marie et on fait un bébé !, lui répondit-elle, en l’embrassant passionnément.  

- T’as intérêt à vivre !  

- J’y compte bien ! Je tiens à profiter de la nuit de noces et des essais bébé…, lui assura-t-il, charmeur.  

 

Elle rit de bon coeur et l’embrassa à nouveau. Leur baiser s’approfondit rapidement laissant place au désir. Ils s’aimèrent sans penser une seule seconde qu’ils pourraient être dérangés ou surpris, tentant de donner à l’autre le meilleur de ce qu’il avait. Au bout de leur danse, Kaori se trouva à nouveau lovée contre lui, caressant son torse du bout des doigts. Elle le sentit trembler et, levant les yeux vers lui, s’aperçut de sa pâleur.  

 

- Ca va, Ryo ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Oui, ne t’inquiète pas. Juste des tremblements et des nausées., murmura-t-il en réprimant un haut le coeur.  

- Je préviens le Doc., dit-elle en se relevant mais il la retint.  

- Non, attends encore un peu. Reste là… s’il te plaît.  

 

Elle entendit sa supplique. C’était tellement peu lui qu’elle y accéda et reposa la tête sur son épaule. Elle remonta le drap sur eux et tenta par tous les moyens de le réchauffer. Soudain, elle sentit ses bras se resserrer un peu plus sur elle et leva un regard interrogateur sur lui. Il la regardait inquiet.  

 

- Kao, si je meurs, ouvre ton coeur à quelqu’un d’autre.  

- Arrête tes conneries, Ryo Saeba !  

- Kaori, je ne supporte pas l’idée de te savoir seule. Promets-moi que tu trouveras quelqu’un d’autre et que tu mèneras une vie normale…, lui demanda-t-il une nouvelle fois et elle le regarda avec résolution :  

- Je ne sais pas ce qu’est une vie normale. Si tu ne veux pas que je sois seule, assure-toi de m’avoir fait un enfant avant de partir, sinon tu restes. Tu l’as déjà dit : une folle à la massue ne pourra jamais se marier.  

- Mais Kao…  

- Il n’y a pas de Mais Kao qui tienne., affirma-t-elle, en cachant son visage aux yeux emplis de larmes dans son épaule.  

- Ce que tu peux être intransigeante… soupira-t-il faussement frustré, caressant ses cheveux et sa nuque tendrement.  

- Il faut l’être lorsqu’on est avec un homme comme toi…, murmura-t-elle, sur un ton mi-amusé mi-attristé.  

 

Ils se turent un moment, restant enlacés, savourant la présence de l’autre. Les tremblements s’amplifiaient peu à peu, elle sentait la tension qui émanait du corps de son homme. Sa peau était froide et pourtant couverte de sueur. Kaori se redressa et le regarda.  

 

- Ryo, comment tu te sens ?  

- Comme si j’avais une grippe puissance dix sauf que j’ai froid au lieu d’avoir chaud. En même temps, j’ai l’impression que de la lave coule à la place de mon sang. Tu ferais peut-être mieux d’appeler le Professeur. Kao, pardon par avance pour tout ce que je risque de dire pendant la période de manque., lui dit-il en la regardant droit dans le yeux.  

- Quoiqu’il arrive, sache que je serai là. Même si je dois m’éloigner ne serait-ce que quelques minutes, je reviendrai toujours. D’accord ?  

 

Elle le vit acquiescer, lui sourit et l’embrassa tendrement, tentant de lui communiquer tout le courage qu’elle avait en elle. Elle se releva et se rhabilla puis l’aida à remettre son pantalon de pyjama. Lorsqu’elle vit que près de deux heures s’étaient écoulées depuis qu’ils étaient seuls, elle remercia le ciel que personne ne soit entré et ne les ait surpris. Ryo attrapa sa main avant qu’elle ne parte et elle se tourna vers lui, le sourire aux lèvres.  

 

- Je te manque déjà ?  

- Tu me manques toujours quand je ne suis pas en toi., lui assura-t-il, le regard chaud, ce qui la fit rougir et une chaleur diffuse envahit son corps.  

- J’espérais juste être aussi adroit qu’au tir... Avec un peu de chance…, bredouilla-t-il en jetant un regard plein d’envie vers son ventre.  

 

Kaori porta machinalement la main sur le bas de son ventre, ravalant une boule d’angoisse qui montait dans sa gorge.  

 

- J’espère aussi. Mais on ne le saura pas avant quelques semaines. Compris ?, répondit-elle, fermement puis elle laissa Ryo seul le temps d’aller chercher le Professeur, lui expliquant les symptômes que ressentait le patient.  

 

Ryo resta seul quelques minutes. Il essaya de ne pas penser à la douleur qui montait en lui, il ne voulait pas lever les mains sachant pertinemment que celles-ci tremblaient de manière incontrôlable. Il sentait les crampes musculaires arriver, son esprit s’embrumer et partir vers une seule obsession : avoir une nouvelle dose pour arrêter tout ce processus. Il essaya de contrer les effets en pensant à d’autres choses, des choses positives : est-ce que Kaori voudrait une belle robe blanche ou préférerait-elle l’habit traditionnel ? De quelles fleurs serait composé son bouquet ? Qui l’attraperait ? Bon sang, il avait mal… A quoi ressemblerait leur enfant ? Les cheveux noirs comme la nuit ou roux comme le feu ? Serait-il renfermé comme lui ou le coeur sur la main comme Kaori ? Lui qui n’avait jamais songé qu’à lui puis à elle, se prenait à rêver de ce petit bout d’eux. Pourquoi n’y avait-il jamais pensé avant ? Pourquoi maintenant ? S’il avait été en état, il se serait frappé. Evidemment qu’il y pensait maintenant : il faisait face à la mort et c’était toujours à ce moment-là qu’il se réveillait. Il lui avait bien fallu un général fou pour accepter de laisser Kaori prendre la place qui lui était déjà réservée dans son coeur.  

 

- Tu n’es qu’un idiot, Saeba. A force de vouloir jouer avec la faucheuse pour prendre tes décisions, tu vas passer à côté des meilleures choses…, s’admonesta-t-il, furieux contre lui-même.  

 

Soudain, ses muscles se tétanisèrent puis ce fut le noir complet. Quelques secondes plus tard, Kaori et le Professeur entrèrent dans la chambre et trouvèrent Ryo en pleine crise de convulsions. Son corps s’agitait dans tous les sens, ses yeux étaient fermés et son visage affichait un masque de douleur.  

 

- Ryo !, ne put s’empêcher d’hurler Kaori en se jetant sur son lit pour essayer de le tenir.  

 

Le professeur qui avait déjà donné ses ordres approcha du lit et protégea les voies aériennes de Ryo. L’infirmière arriva avec la seringue pour lui injecter un produit qui devait arrêter les convulsions. Elle repoussa fermement la jeune femme pour avoir la place de travailler. Ils sortirent des sangles et l’attachèrent pour éviter qu’il ne tombe du lit et remontèrent les barrières. Le professeur auscultait régulièrement ses pupilles. Peu à peu, les convulsions s’arrêtèrent.  

 

Soudain, Saeko entra en courant dans la chambre, le téléphone à l’oreille. Elle s’arrêta, légèrement essoufflée.  

 

- J’arrive après la tempête, apparemment. Convulsions ?, interrogea-t-elle.  

 

Kaori, pâle comme un linge, acquiesça. Dès que l’infirmière libéra la place, elle s’approcha du lit et prit la main de Ryo dans la sienne.  

 

- Il est inconscient. Pas dans le coma, mais inconscient. Son corps a besoin de repos. On ne peut qu’attendre., statua le Professeur et il les laissa seuls tous les trois.  

 

- Tu dois vivre, Ryo. Tu as encore tellement de choses à faire et à voir..., murmura Kaori en serrant ses doigts glacés.  

 

- Ryo, si tu ne te réveilles pas, je vais aller chez toi chercher ma liste de dettes et la déchirer. Je ne te devrai plus rien., taquina Saeko, lançant un petit sourire complice à Kaori.  

 

Pour une fois, l’évocation de cette liste ne la fit pas bondir de colère mais, au contraire, sourire.  

 

- Même que je l’aiderai et, si tu tardes trop encore, tu seras privé de mokkori pendant des jours entiers., ajouta Kaori, légèrement rougissante d’évoquer ainsi leur vie privée face à une tierce personne.  

 

- Même pas en rêve, les filles… grogna-t-il en ouvrant péniblement les yeux.  

 

- On réussit toujours à t’avoir par le péché, hein l’étalon ?, osa Saeko, soulagée.  

 

- Rendors-toi. Je veille sur toi., lui murmura Kaori en lui caressant la joue pendant qu’il se rendormait paisiblement. 

 


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