Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 17 chapitres

Publiée: 14-02-19

Mise à jour: 06-03-19

 

Commentaires: 29 reviews

» Ecrire une review

 

RomanceDrame

 

Résumé: NC-17 Ryo et Kaori doivent accomplir une nouvelle mission pour Saeko, aux conséquences imprévues...

 

Disclaimer: Les personnages de "Dans le brouillard" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Qu'est-ce qu'une fanfiction NC-17 ?

 

Un fanfiction NC-17 est interdite aux moins de 18 ans. La violence est autorisée, et les scènes d'amour peuvent être descriptives. Le contenu peut être considéré comme strictement réservé à un public adulte. La façon de percevoir ce genre de choses reste subjective, donc certains seront plus vite choqués que d'autres. Nous essayons de respecter certaines limi ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Dans le brouillard

 

Chapitre 12 :: Chapitre 12

Publiée: 01-03-19 - Mise à jour: 01-03-19

Commentaires: Bonjour nouveau chapitre en ligne. Alors comment dire? Non, je ne déteste pas mes héros, je les adore même. Mais bon si je vous faisais des histoires toutes simples, sans rebondissements, on s'ennuierait vite non? Je vous rassure: j'en ai en stock des plus calmes. Elles arriveront au fil de l'eau ;). Bonne lecture et merci encore pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 12  

 

Un vent frais soufflait par rafales et les feuilles prises par les bourrasques lui fouettaient le visage. Kaori s’approcha de la cabane d’informations de la forêt primitive de Kosukeyama au pied du Mont Fuji. Elle avait entamé depuis une semaine le tour des parcs forestiers entourant ce symbole japonais. S’approchant du tableau d’informations, elle frotta ses mains l’une contre l’autre pour combattre le froid. Elle observa la carte détaillant les lieux puis se tourna vers le panneau. Un message des gardes forestiers attira son attention : un rappel sur l’interdiction de faire des feux dans le parc. Elle pensa de suite à Ryo. Les nuits et certaines journées même étaient froides.  

 

- Bonjour, Mademoiselle., entendit-elle.  

 

Elle avait entendu les pas et ne fut pas surprise. Elle se tourna et fit face à un garde forestier. Il la dévisagea un sourire aux lèvres. Il apprécia le visage aux traits fins qu’entouraient des cheveux blonds ramassés à la base de la nuque. Il aurait plus vu la demoiselle en robe du soir qu’en habits de randonnée mais bon, il ne se plaindrait pas de la vue.  

 

- Bonjour, Monsieur.  

- Vous venez faire une randonnée ?  

- Oui. J’ai besoin d’air pur., dit-elle avec un sourire charmeur.  

- Vous êtes au bon endroit. Cette forêt est suffisamment dense pour vous isoler du monde extérieur.  

- C’est ce que je cherche., répondit-elle, et Ryo aussi, se dit-elle.  

- Rien à signaler dans le coin ?  

- Non… quoique soyez sur vos gardes, certaines personnes ont l’air de penser qu’il y a un ermite dans la forêt…, l’informa-t-il.  

 

Elle le dévisagea, essayant de masquer l’espoir qui l’avait gagnée.  

 

- Vous n’y croyez pas ?, demanda-t-elle, curieuse.  

- Non. Les températures tombent tellement bas la nuit qu’il faudrait être fou pour oser y dormir la nuit., expliqua-t-il, légèrement hautain.  

- Certainement. Bon, je vais me mettre en route. Bonne journée !, lança Kaori en s’éloignant.  

 

L’homme la regarda partir, admirant son fessier, puis il se remit en route. La jeune femme repartit à sa voiture et attrapa son sac à dos. Elle ferma la fermeture éclair de sa parka, vérifia discrètement que son arme était à portée de mains. Elle était sure de ne pas avoir été suivie mais elle préférait assurer le coup. Elle emprunta enfin le sentier de randonnée balisé, s’enfonçant dans la forêt. Aurait-elle été en balade, elle aurait certainement apprécié la paix qui régnait en ces lieux épargnés par l’action humaine. Mais elle n’était pas en balade, aussi était-elle concentrée sur ce qu’elle voyait, entendait et surtout ressentait. Elle marcha pendant près de deux kilomètres avant de quitter le sentier, non sans avoir vérifié auparavant que personne ne la verrait.  

 

Elle avança pendant un peu plus d’une heure s’enfonçant dans la végétation, grimpant les rochers vers les endroits qui peut-être abritaient son mari, avant de s’arrêter pour faire une pause et se reposer. Elle était fatiguée. Depuis une semaine maintenant, elle avait cumulé les kilomètres en voiture et à pied, les nuits avec très peu de sommeil, les repas frugaux, se forçant à s’alimenter car l’appétit n’y était pas… Son corps commençait à souffrir de ce traitement surtout qu’elle ne lui avait pas laissé le temps de récupérer de… Elle se secoua, elle ne voulait pas penser à cette nuit-là. Elle se laissa aller contre le tronc d’un arbre et ferma les yeux quelques minutes. Pendant ces quelques minutes, elle oublia ce qui se passait, ses douleurs physiques et morales, laissant la paix des lieux imprégner son cerveau.  

 

Soudain, elle sentit un regard posé sur elle. Elle prit sur elle pour ne pas bouger et l’ignorer, ignorer les battements de son coeur, ignorer la voix dans sa tête qui hurlait son prénom, ignorer le fait qu’elle savait que ce regard provenait de la personne qu’elle se languissait de retrouver : Ryo. Il était là. Mais elle ne devait pas le reconnaître. L’homme qui l’avait laissée était un animal qui traquait. Si elle lui montrait qu’elle savait qu’il était là, si elle allait vers lui, il se sentirait traqué et s’en irait et elle ne serait pas en mesure de le suivre. C’était à lui de venir vers elle, de se laisser apprivoiser.  

 

Elle rangea ses affaires et referma son sac. Prise d’une subite inspiration, elle prit son petit canif et entailla l’écorce de l’arbre et, quand elle eut fini, elle referma le canif et partit. Deux mètres plus loin, elle observa un assemblage de rochers et, avec son téléphone, prit une photo. Mais très discrètement, elle avait enregistré la position géographique du lieu où elle était pour pouvoir y revenir. Puis elle partit, tournant le dos à ces lieux tranquilles et inhabités… ou presque.  

 

Peu après, certaine qu’elle était partie, une ombre sortit des buissons et inspecta les lieux. Elle s’approcha de l’arbre et passa la main sur l’écorce blessée, traçant du bout des doigts les sillons creusés. Deux yeux sombres comme la nuit fixèrent les traits en tentant d’en assimiler la signification : RS. Ils se tournèrent vers la direction prise par la jeune femme tentant de percer l’épaisseur de la végétation pour pouvoir la suivre. Ennemie ? Son instinct lui souffla que non. Néanmoins la colère le prit et il barra au couteau à plusieurs reprises les lettres qu’elle venait d’écrire. Puis il s’enfonça à son tour dans la végétation dans la direction opposée.  

 

Lorsque que Kaori regagna sa voiture, elle ne put empêcher les tremblements qui l’avaient gagnée et s’agrippa au volant pour tenter de se calmer. Mais la fatigue l’emporta et elle se mit à pleurer, évacuant le stress de sa quête. Elle l’avait enfin retrouvé. Elle savait où il était physiquement. Elle avait fait la première partie du chemin… Maintenant il faudrait le faire revenir à elle, le ramener à la réalité et c’était la partie la plus difficile. Elle se remit en route pour regagner son hôtel. Elle s’arrêta à une cabine téléphonique et appela le Cat’s. Vu l’heure, elle était presque sûre que Mick y serait aussi…  

 

- Le Cat’s Eye, je vous écoute., répondit Miki d’un ton pas aussi enjoué qu’à son habitude.  

- Miki, c’est Kaori., répondit la jeune femme, sentant une pointe de culpabilité percer son coeur.  

- Kaori… Où es-tu ? Comment vas-tu ? On se fait un sang d’encre. Reviens…  

 

Kaori entendit que quelqu’un prenait le téléphone des mains de Miki.  

 

- Attends, je mets le haut parleur., dit Mick.  

- Voilà, alors, ma belle, on t’écoute.  

- Je… je vais bien., dit-elle d’une voix étranglée par l’émotion.  

- Tu es sure Kaori ?  

- Oui, je l’ai retrouvé. J’ai retrouvé Ryo… murmura-t-elle encore sous le choc.  

 

Elle entendit Miki sangloter mais le silence des deux hommes avec elle.  

 

- Où vous êtes ?, reprit Mick d’un ton qui n’admettait pas de refus.  

- Je ne vous le dirai pas. C’est à moi de le ramener. Je sais où il est mais je ne l’ai pas approché.  

- Mais tu imagines s’il te refait la même chose que…, s’énerva Mick mais il fut coupé par Umibozu qui lui avait mis une main sur l’épaule.  

- Comment ça se passe à Shinjuku ?, demanda Kaori, inquiète pour sa ville et ses amis.  

- Tout va bien, Kaori. Ne t’occupe pas de cela., intima Umi d’une voix calme.  

- Tu as ta mission. Si tu as besoin de nous, tu nous appelles. Nous nous occupons de Shinjuku en attendant votre retour.  

- Merci, Umi. Merci à vous trois. Je vous laisse. Je vous rappelle dans une semaine., les informa-t-elle et elle raccrocha sans attendre.  

 

Elle reprit la route et se rendit à son hôtel où, après une douche chaude, elle s’allongea et ferma les yeux pour le reste de l’après-midi.  

 

A Tokyo, Mick se tourna énervé vers Umibozu.  

 

- On ne peut pas la laisser toute seule !, lui dit-il.  

- Elle est assez forte et elle a raison de penser qu’elle est la seule à pouvoir le ramener., répondit calmement le géant.  

- Mais Falcon, elle vient juste de subir une agression violente., renchérit Miki, encore bouleversée.  

- Je le sais. Mais c’est de Kaori dont on parle : la jeune femme qui, après avoir pris un coup sur la tête, s’est retrouvée amnésique et a couru sauvé Ryo, qui, avec quarante degrés de fièvre, voulait le rejoindre, qui s’est jetée plus d’une fois sous le feu des balles en dépit de tout bon sens…  

- Kaori, quoi…, souffla Mick, comprenant où voulait en venir Umibozu.  

 

Miki finit par accepter la réalité des choses et se demanda si elle aurait été capable d’en faire autant pour son mari. Peut-être, se dit-elle. Elle osait l’espérer en tous cas. La journée reprit son cours à Tokyo.  

 

Le lendemain matin, Kaori se réveilla, légèrement désorientée, d’un sommeil lourd. Elle mit quelques minutes à reprendre ses esprits et dut s’asseoir avant de se lever car elle avait des vertiges. Son corps reprenait ses droits après tout ce qu’elle lui avait infligé. Elle alla se doucher puis descendit déjeuner. Elle parcourut la salle des yeux et observa les personnes qui étaient là. Il y avait quelques touristes et deux hommes d’affaires en costume sombre. Leur attitude lui sembla bizarre et elle ne s’attarda pas trop longtemps dans la pièce. Elle remonta dans sa chambre, enfila sa polaire et sa parka puis sortit et reprit la route du parc.  

 

Elle se gara à nouveau sur le parking et reprit le chemin vers l’endroit où elle avait senti Ryo la veille. Elle ne se montra pas discrète, le but étant d’attirer son attention. Lorsqu’elle arriva au pied de l’arbre, elle posa son sac et, la gorge nouée, passa les doigts sur les lettres barrées. Elle avait mal qu’il ait réagi ainsi mais au moins il avait réagi. Ils avaient établi un semblant de communication. Elle reprit son canif et réinscrivit les mêmes lettres sur le tronc de l’arbre.  

 

- E.T. appelle maison., murmura-t-elle, amusée, puis elle s’assit en s’adossant à l’arbre et ferma les yeux pour se reposer.  

 

Quelques minutes plus tard, elle sentit à nouveau sa présence dans les fourrés. Elle garda les yeux fermés, feignant l’indifférence. Elle s’imaginait son visage. Il ne devait pas être très propre et certainement portait-il une barbe. Quelle sensation cela pouvait-il donner sous les doigts ? Etait-ce rêche ou doux ? Est-ce que ça la chatouillerait s’il l’embrassait ? Et l’effet sur son corps ? Elle rougit à la déviation de ses pensées.  

 

Ryo regardait cette femme qui pénétrait pour la deuxième fois sur son territoire. Etait-elle inconsciente ? Ne sentait-elle pas le danger ? Pourquoi ne restait-elle pas sur le chemin en bas comme les autres ? Même le garde forestier ne venait pas s’aventurer jusque là. A quoi pouvait-elle penser ? Elle n’avait pas l’air dangereux. Elle était assise là et ne bougeait pas comme si elle mettait son esprit au calme, au diapason de la nature. C’était… lénifiant. Il lisait la sérénité sur ce visage et cela apaisait quelque chose en lui. Il baissait sa garde.  

 

Quand elle fit un mouvement, il se tendit à nouveau mais elle ne fit que fermer son sac et le reprendre avant de s’en aller. Il la regarda partir et, comme la dernière fois, il s’approcha de l’arbre et vit les lettres à nouveau inscrites. Il prit son couteau et barra d’un trait les lettres puis repartit à son tour.  

 

Kaori l’entendit sortir des buissons mais se força à continuer son chemin sans se retourner. La chaleur de ses bras, la douceur de sa peau, de ses mots, lui manquaient mais elle ne pouvait gâcher l’avancée faite. Elle sourit néanmoins à ce petit succès.  

 

La journée suivante, Ryo attendit la venue de la dame aux cheveux blonds mais elle ne vint pas. Un sentiment étrange le prit quand il se rendit compte qu’il était trop tard pour qu’elle arriva et il regagna sa tanière. Kaori était couchée avec une fièvre qui l’avait laissée sans force. Lorsqu’elle avait voulu se forcer à partir, elle s’était écroulée sur le sol. Elle pleura, désespérée à l’idée que tous ses efforts pouvaient être anéantis par ce revers.  

 

Le lendemain, la fièvre avait diminué et elle put effectuer le voyage. Elle grimpa avec difficulté les rochers et le sentier escarpé et s’affala contre l’arbre. Elle avait du mal à calmer sa respiration et cela lui prit plusieurs minutes avant de retrouver un semblant de normalité. Soudain, la fatigue et le stress eurent raison de ses barrières et elle se mit à pleurer, posant la tête sur ses genoux. Ryo la regarda et quelque chose remua en lui, une sensation, un sentiment étrange et déroutant, un besoin de… il baissa la tête comme si la réponse était là sur le sol devant lui et chercha longtemps sans trouver le mot adéquat.  

 

Kaori se calma au bout d’un moment et, voyant le temps tourner, préféra s’en aller. Elle savait que Ryo n’était pas loin, elle avait senti sa présence. Mais ce n’était pas encore aujourd’hui qu’il viendrait vers elle… Elle se redressa et regarda le tronc de l’arbre. Il avait à nouveau barré les lettres mais d’un seul trait cette fois-ci. Etait-ce un signe ? Elle ressortit donc son canif et, à nouveau, réinscrit les deux mêmes lettres.  

 

- Tu existes, Ryo. Tu es mon coeur et je sais que mon coeur souffre, mais si tu souffres, c’est que tu es là quelque part., murmura-t-elle.  

 

Ryo la vit réinscrire les lettres sur le tronc et cela lui arracha un sourire. Il la vit remuer les lèvres mais n’entendit pas ce qu’elle disait. Puis elle repartit mais, sans y prêter attention, son écharpe tomba par terre. Kaori dut s’arrêter à plusieurs reprises sur le chemin du retour malgré la pluie. La fièvre revenait et son corps s’épuisait. Elle arriva tant bien que mal à la voiture puis à l’hôtel. Elle rentra et avala deux comprimés de paracétamol puis se coucha.  

 

Dans la forêt, dans une grotte naturelle, Ryo regardait tomber la pluie. Il tenait dans ses mains l’écharpe de la jeune femme. Il l’approcha de son nez et respira son odeur. Elle était agréable. Elle sentait bon, un parfum qui le rendait nostalgique. Il regarda à nouveau le tissu et vit les traces de saleté qu’il faisait avec ses mains. Il se rendit compte de son état général et, sans plus de réflexion, se déshabilla et se mit sous la pluie, se frottant comme il pouvait pour ôter la crasse de son corps. Cela lui fit du bien même si ce ne fut pas très efficace. Des sensations étranges remontèrent en lui, réveillant certaines parties de son corps, des sensations agréables pour la plupart. Il avait par moment l’impression fugitive que les mains qui le touchaient n’étaient pas les siennes...  

 

Il passa le reste de la journée à chercher à manger puis, le soir tombant, il s’endormit, prêt à affronter les images sanglantes qui hantaient ses nuits. Ses rêves, cette nuit-là, changèrent : il rêva d’une grande ville, de milliers de personnes circulant à lui donner le tournis, de jupettes et de massues… Lorsqu’il se réveilla le matin, il était perplexe. Il quitta sa tanière, emportant avec lui l’écharpe. Peut-être aurait-il l’occasion de la rendre à sa propriétaire ? Il se positionna et attendit.  

 

Dans le milieu de la matinée, le bruit tant attendu se fit enfin entendre et la jeune femme apparut. Kaori vit tout de suite que les lettres n’avaient pas été barrées et ça la fit sourire malgré son épuisement. Elle sentit aussi Ryo à proximité et ça lui redonna du courage. Elle reprit le même rituel et s’assit contre l’arbre. Quelques minutes plus tard, elle entendit des feuilles bruisser et ouvrit lentement les yeux. Il se tenait debout devant elle. Ne sachant quoi lui dire, elle préféra garder le silence mais garda le contact visuel. Nerveux, Ryo lui tendit son écharpe. Il la vit attraper le tissu et le remercier, puis il se recula. Mais, contre toute attente, il ne partit pas et s’assit en face d’elle, l’observant.  

 

Kaori était émue. Il était devant elle, sale, barbu, silencieux -mais bon se dit-elle, Ryo n’était pas non plus un bavard-, mais il était vivant et avait fait un pas vers elle, c’était le principal. Elle sortit une barre de chocolat de son sac, prise d’une fringale, ce qui n’était pas étonnant vu le peu qu’elle avait mangé ces derniers jours. Voulant tenter sa chance, elle en sortit une deuxième et la tendit vers Ryo. Sans réaction de sa part, elle la lança vers lui et, quelques minutes après, il se pencha et l’attrapa. Elle le vit ouvrir le papier avidement et porter le chocolat à sa bouche. Elle entendit le petit murmure de contentement qu’elle lui connaissait.  

 

Puis lentement, à regrets, elle rangea ses affaires et repartit. Ils avaient passé une heure à se dévisager. Peut-être que dans les jours prochains, ils parleraient… Ryo la regarda faire. Il aurait aimé qu’elle resta encore un peu. Mais aucun son ne voulait sortir de sa bouche pour le lui demander. Alors il la regarda faire et s’éloigner en espérant que le lendemain elle reviendrait illuminer sa journée. Il ne comprenait pas les sentiments que cette femme faisait naître en lui. Il était toujours sur ses gardes, prêt à bondir et à se défendre, ne comptant que sur lui, mais lorsqu’elle était là, il se sentait mieux, comme s’il pouvait enfin baisser les armes quelques minutes. Il regagna sa tanière, impatient d’arriver au lendemain.  

 

Quand Kaori arriva à l’hôtel, elle croisa les deux hommes qu’elle avait déjà remarqués trois jours auparavant. Ce fut alors qu’elle nota l’écusson sur le revers de leurs costumes et se sentit pâlir : le symbole du phénix. Ce n’étaient donc pas des hommes d’affaires… Elle entendit une partie de leur conversation :  

 

- J’en ai assez. Ce soir, je vais boire un verre au bar. Tu me suis ?  

- Oui, j’en ai plein les pattes de chercher ce City Hunter. Il s’est barré à l’autre bout du monde si ça se trouve.  

- Non, ils sont sûrs qu’il est dans le coin.  

- On reprendra les recherches demain. Pour ce soir, repos. On se retrouve dans une heure.  

 

Ils se quittèrent. Kaori s’appuya contre le mur derrière elle. Elle devait les faire partir loin d’ici. Elle suivit l’un d’eux qui était sorti et avait rejoint leur voiture. Elle se planqua quand il revint vers l’hôtel. Elle posa un émetteur sur la voiture pour parer à toute éventualité puis remonta dans sa chambre. Elle se doucha et se changea. Elle avait sorti une robe noire moulante très sexy, avait remplacé ses cheveux blonds par des cheveux noirs et les lentilles bleus par des vertes. Ainsi parée, elle descendit dans la salle de restaurant, prit un repas léger puis s’installa au bar. Elle n’attendit pas très longtemps avant que ses cibles arrivèrent. Lorsque les deux hommes passèrent à côté d’elle, elle fit tomber son sac à main pour se faire remarquer. L’un des deux le ramassa et le lui redonna. Elle le reprit en caressant légèrement sa main et le regard de l’homme descendit alors sur elle, son visage, sa poitrine, ses jambes… Elle vit qu’il avait apprécié la vue puis il s’éloigna.  

 

Pendant une bonne partie de la soirée, il jeta des regards vers elle, tout d’abord discrètement puis de moins en moins. Elle y répondait par un petit sourire, un redressage de mèche, un croisé-décroisé de jambes, une main qui réajustait son décolleté… Quand son collègue le quitta, il hésita une minute puis vint la rejoindre. Il s’assit sur le fauteuil deux places en face d’elle et elle le rejoignit, séductrice. Elle se sentait mal à l’aise dans ce rôle qui ne lui correspondait pas mais elle prit sur elle, tentant d’imaginer ce que ferait Saeko à sa place. Heureusement qu’elle n’était plus l’ingénue d’il y a un an... Elle posa une main sur son genou et lui fit un petit sourire.  

 

- Alors ma jolie, c’est quoi ton petit nom ?  

- Marika. Et toi, mon grand ?, lui demanda-t-elle en caressant doucement sa cuisse.  

- Keishi. Tu es seule ici Marika ?  

- Oui et je m’ennuie. Je n’ai trouvé personne avec qui jouer depuis quelques jours.  

- C’est dommage pour une jolie poupée comme toi., lança-t-il sur un ton séducteur.  

 

Poupée, poupée, je lui en collerai des poupées, moi !, se dit-elle mais elle afficha un beau sourire.  

 

- Et tu as joué longtemps avec celui d’avant ?, continua-t-il, cherchant à savoir si elle était plutôt du genre une nuit ou à vie.  

- Non, il est arrivé. Il était étrange. Dans le genre ténébreux, on fait pas mieux.  

- Oh, alors je te déçois peut-être.  

- Oh non. Tu m’as l’air bien pourvu, susurra-t-elle en caressant son entrejambe, réprimant le dégoût qui lui montait à la gorge.  

- Aussi bien que l’autre qui se faisait appeler… Zut alors je ne me souviens plus bien… L’étalon… non ça ne me revient pas., finit-elle, voyant qu’elle avait attiré la curiosité de son interlocuteur.  

- L’Etalon ? Ce ne serait pas l’Etalon de Shinjuku par hasard ?, demanda-t-il soudain sérieux.  

- Si, c’est ça. Tu le connais ? C’est un de tes amis ?, demanda-t-elle innocemment, fière que le poisson ait mordu à l’hameçon.  

- Oui, oui… c’est un de mes amis. Tu sais où il est à tout hasard ? Ca fait une paye que je ne l’ai pas vu.  

- Il est parti. Il m’a dit qu’il partait sur la presqu’île d’Hokkaido. Comme ça, il a fait son affaire et après il m’a dit qu’il se tirait là-bas au nord, le goujat., continua Kaori, en faisant mine d’être vexée.  

- C’est vrai que ce n’est pas très sympa. Bon je te laisse, j’ai des choses à faire., dit-il en l’écartant et se levant.  

- Déjà ? Moi qui pensais m’amuser un peu ce soir., bouda-t-elle.  

 

Dès qu’il fut hors de vue, elle se leva et sortit de l’hôtel. Elle fit le tour, rentra par une porte dérobée et regagna sa chambre. Elle alluma le récepteur et, une demie-heure plus tard, vit que la voiture s’en aller. Elle prit la direction d’Hokkaido. Au bout d’un quart d’heure, elle ne recevait plus le signal. L’émetteur était hors de portée. Soulagée, elle se changea et se coucha, exténuée. Elle avait gagné un peu de temps mais il fallait absolument qu’elle ramena Ryo à la normalité, si c’était possible. Elle s’endormit rêvant de l’homme de sa vie.  

 

Dans la forêt, Ryo avait passé la soirée à réfléchir. Il s’en voulait : comment pouvait-il se laisser perturber par des sentiments alors qu’il était en temps de guerre ? Il ne pouvait penser qu’à sa survie. Il n’avait pas le temps pour des distractions. Il devait se concentrer. Il avait perdu son groupe et n’arrivait pas à le retrouver. Il n’avait repéré aucune trace, aucun indice lui permettant de les rejoindre. Il se coucha et laissa le sommeil le prendre. Les cauchemars vinrent à nouveau l’assaillir : des images de guerre et de tuerie tournaient en boucle dans sa tête, il voyait Kaibara faire des discours pour les motiver, lui injecter des produits… Il avait mal, le corps et la tête en feu. Mais quelque chose changeait cette nuit : Il sentait une présence réconfortante au loin, comme une lumière qui brillait et vers laquelle il voulait se diriger mais n’y arrivait pas pour le moment…  

 

Le lendemain matin, Ryo se réveilla sous la pluie. Il se sentit triste : elle ne viendrait pas. Il se rendit tout de même sur les lieux, espérant… Soudain, un bruit attira son attention : elle arrivait. Il s’approcha et la regarda grimper les rochers. Quand elle le vit, elle sourit. Ce sourire le bouleversa. Il se sentit réchauffé au plus profond de son être. Il s’approcha un peu plus pour l’accueillir. Soudain, il la vit glisser sur la roche humide et, d’un geste preste, il attrapa son poignet et l’attira à lui pour la faire monter. Arrivée à sa hauteur, il la prit dans ses bras. Cette odeur, c’était la même qui était sur son écharpe. Elle lui semblait si familière, si apaisante. Kaori fut surprise de ce geste mais apprécia le moment. Elle se sentit réconfortée, en sécurité. Au bout d’un moment, il s’écarta d’elle et, sans la lâcher, l’emmena à l’endroit où ils avaient l’habitude de se retrouver. Il ne lâcha sa main qu’une fois arrivés devant l’arbre et l’invita à s’asseoir avant de prendre place à côté d’elle.  

 

Ils restèrent longtemps assis l’un à côté de l’autre sans parler. Ryo appréciait la présence de la jeune femme. Il la dévisageait discrètement, la dévorait des yeux… Elle était belle. Il aurait aimé voir le corps qui se cachait sous cette parka. Il l’imaginait bien proportionné et relativement souple. Il sentait les premiers élans du désir monter en lui. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas touché une femme. Dans cette guérilla, il voyait peu de membre de la gente féminine. Peut-être qu’elle accepterait…  

 

Il posa une main sur son genou et se tourna vers elle. Elle leva un regard interrogateur vers lui et le vit approcher son visage du sien. Elle connaissait ce regard et, bien qu’elle mourut d’envie de sentir ses lèvres, elle tourna le visage au dernier moment. Ses lèvres se posèrent sur sa joue. Quand il s’écarta, elle s’attendait à ce qu’il se mit en colère ou qu’il ne retenta sa chance. Mais non, il lui souriait, énigmatique. Elle se sentit remuée. Elle lui rendit son sourire. Ils n’avaient toujours pas parlé mais ils communiquaient à leur manière.  

 

La pluie tombait toujours averse mais ils s’en fichaient : ils étaient plongés dans une bulle où seul l’autre importait. Ils se regardaient, se dévisageant, se jaugeant… Kaori retrouvait au fond de ses yeux l’homme qu’elle aimait même si elle voyait bien qu’il n’était pas encore lui-même. Ryo regardait la jeune femme et se sentait hypnotisé par son regard et ses lèvres. Ses yeux l’enveloppaient d’une chaleur et d’un bien-être réconfortants et ses lèvres réveillaient des sensations enfouies profondément en lui.  

 

Soudain, il prit sa main dans la sienne et, la caressant de son pouce, fit quelque chose qu’elle attendait depuis des jours :  

 

- Alors dis-moi, mon ange, comment tu t’appelles ? 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de