Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 14 chapters

Published: 15-04-19

Last update: 28-04-19

 

Comments: 31 reviews

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Romance

 

Summary: Parfois les cadeaux du Père Noël changent notre vie... nos deux nettoyeurs vont en faire l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le sapin" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le sapin

 

Chapter 3 :: chapitre 3

Published: 17-04-19 - Last update: 17-04-19

Comments: Bonjour, comme promis la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 3  

 

Le lendemain matin, Kaori fut réveillée par les pleurs d’Emi. Elle se leva de bonne grâce, changea sa couche et l’emmena dans la cuisine pour préparer son biberon. Le temps de chauffer l’eau, elle prépara du café dont elle avait bien besoin après la nuit entrecoupée qu’elle avait eue. Emi engloutit son biberon et se remit à pleurer. Elle prit le complément plus lentement et finit par s’endormir dessus.  

 

- Une deuxième ventre sur patte à la maison…, s’amusa-t-elle.  

 

Elle la garda à bras, ayant oublié le couffin dans sa chambre, et se versa une tasse de café. Elle s’installa dans le divan, délimitant un espace pour Emi avec des coussins, et s’assit à côté d’elle. Elle but son café, la regardant songeuse. C’étaient ses dernières heures avec le bébé et elle sentait son coeur se serrer. Ils avaient rendez-vous à onze heures à la morgue avec Saeko et les parents de Maya. Alors ils leur confieraient leur petite-fille et Emi disparaîtrait de sa vie. Kaori essuya une larme qui coulait le long de sa joue. Elle aimait cette enfant comme si c’était la sienne. Elle ne l’avait peut-être pas portée dans son ventre, elle n’était pas de son sang mais elle était prête à tout pour elle. Maya la leur avait confiée. Elle regarda vers la chambre de Ryo et soudain une idée folle la prit. Il dormirait encore une heure. Ca lui laissait le temps…  

 

Elle jeta un œil vers Emi qui faisait des bruits de succion avec sa bouche et se reprit. Une vie de fuite… non elle ne méritait pas cela. Elle secoua la tête et recouvrit ses esprits. Elle profita du calme pour finir de ranger la pièce, restant à proximité du bébé. Elle termina et, voyant l’heure, monta Emi pour la coucher dans le couffin puis se dirigea, après un aller-retour en cuisine, vers la chambre de Ryo. Elle posa une tasse de café sur sa chevet et s’assit à coté de lui. Sans vraiment réfléchir, elle passa une main dans ses cheveux, appréciant le contact soyeux. Le nettoyeur ouvrit un œil ensommeillé et étonné sur sa partenaire. Ce n’était pas du tout le genre de réveil auquel il était habitué mais il ne s’en plaindrait pas.  

 

- Bonjour Ryo. C’est l’heure de se lever. On doit partir dans une heure., dit-elle doucement.  

- On est large., marmonna-t-il.  

- Non, je dois encore prendre ma douche et laver Emi. Kazue va arriver dans trente minutes.  

 

Il soupira, se renfonçant dans son oreiller. Elle ébouriffa ses cheveux, amusée.  

 

- Allez, fainéant. Je t’ai même rapporté une tasse de café.  

- Tu t’es pris une massue sur la tête ?, demanda-t-il, jetant un œil reconnaissant sur la tasse fumante.  

- Il faut croire que c’est encore l’ambiance de Noël. Je vais me doucher. Tu peux tendre l’oreille au cas où Emi se réveille. Je me dépêche., demanda-t-elle, anxieuse.  

 

Il acquiesça et elle le laissa. Il se leva et entendit la douche tourner. Il jeta un œil en passant sur le bébé qui dormait et descendit déjeuner. Il fut surpris de ne rien trouver. Entendant Kaori sortir de la salle de bains, il la héla.  

 

- Tu n’as pas mangé ?, demanda-t-il, la scrutant du regard.  

 

Il la vit réfléchir et virer au rouge.  

 

- Mince, non. Je n’ai rien préparé. Attends j’arrive., dit-elle en se pressant.  

- Kao, ce n’est pas la question. As-tu mangé ?, insista-t-il.  

- Non. J’ai juste bu un café., avoua-t-elle.  

- Tu finis avec la petite et tu viens manger., lui ordonna-t-il.  

- D’accord.  

 

Elle disparut dans sa chambre. Peu après, il entendit la porte de la salle de bains se fermer à nouveau puis se rouvrir juste avant qu’on ne frappa à la porte. Il alla ouvrir. Kazue entra.  

 

- Ma Kazue adorée, tu es venue voir ton Ryo chou ?, susurra-t-il, d’une voix charmeuse.  

- Bonjour Ryo, ôte tes mains de là. J’ai toujours une seringue avec moi., répondit-elle avec un grand sourire.  

 

Ryo blêmit et s’écarta à une distance de sécurité.  

 

- Elles sont dans la chambre de Kaori., lui indiqua-t-il, la suivant à l’étage pour aller prendre sa douche.  

 

Vingt minutes après, elles redescendaient toutes les trois. Ryo était assis sur le divan et feuilletait un de ses magazines. Il se leva quand elles arrivèrent et prit le couffin des mains de sa partenaire.  

 

- Tu vas déjeuner. Dans dix minutes, on part. Je ne veux pas que tu t’évanouisses en plein rendez-vous. Ce serait mauvais pour notre réputation et je devrai m’occuper de la petite et je ne le veux pas., lui dit-il, fermement.  

 

Kaori lui obéit et se dirigea en cuisine. Kazue avait racheté un siège-auto à une autre voisine et le leur donna. Bientôt, bien trop tôt pour Kaori, il fut l’heure de partir. Ils installèrent Emi puis grimpèrent en voiture et se dirigèrent vers la morgue. Saeko les attendait à l’entrée et les fit passer, les emmenant dans une pièce réservée aux familles. La nettoyeuse frissonna en entrant. Cet endroit lui donnait la chair de poule. Elle se souvenait d’y être venue une fois, il y avait de cela sept ans un premier avril… Elle réprima la boule d’angoisse qui montait et tenta de calmer les tremblements qui s’amplifiaient. Elle jeta un œil sur Emi qui dormait paisiblement. Cette vision l’apaisa un peu.  

 

Quand ils entrèrent dans la pièce, ils s’immobilisèrent. Un couple d’une cinquantaine d’année se tenait face à eux. La femme était bouleversée mais l’homme affichait un visage fermé. Ryo posa une main dans le dos de Kaori pour la pousser à avancer et elle s’exécuta bien que réticente. Saeko leur proposa à tous de s’asseoir et fit les présentations succinctement. Ils se regardèrent un moment silencieux puis Ryo brisa la glace.  

 

- Je vous présente mes condoléances., commença-t-il, arrachant de nouveaux pleurs à la mère de Maya.  

- Nous ne connaissions pas Maya mais elle nous connaissait a priori. Elle nous a confié sa fille hier juste avant de mourir., continua Ryo d’une voix neutre.  

- Elle vous a dit quelque chose ?, hoqueta la mère.  

- Elle a juste laissé une lettre et une photo., répondit Kaori, la voix étranglée.  

- Votre petite-fille est là., indiqua Ryo en les regardant tour à tour.  

 

La femme regarda le bébé, les yeux brillants de larmes. L’homme gardait obstinément les yeux loin d’elle, le visage fermé.  

 

- Nous vous la rendons…, dit Ryo.  

- Je ne veux pas d’un bâtard à la maison ! Ma fille est morte il y a deux ans quand elle s’est enfuie de la maison sans un mot pour ses parents., s’énerva le père.  

- Cette petite n’est pas de notre famille. Je ne la prendrai pas avec nous. Nous ne salirons pas l’honneur de notre famille., insista-t-il.  

- L’honneur de votre famille ? C’est votre sang ! La fille de votre fille ! Maya a peut-être fait des erreurs mais Emi n’a pas à en payer le prix. Elle a besoin d’une famille. Elle a besoin de sa famille !, s’exclama Kaori avec véhémence.  

- Maya a fait ses choix. Elle s’est exclue de notre famille. Vous ne pouvez peut-être pas comprendre cela mais dans notre village, ce bébé sera à jamais exclu, un paria. Il en sera de même dans notre famille. Viens Mayuna, on y va., enjoignit-il à sa femme.  

 

Celle-ci se leva avec un dernier regard pour le bébé et suivit son mari, les laissant tous les quatre. Emi se réveilla doucement.  

 

- Ca va être l’heure de son biberon. On peut rester un peu ?, demanda Kaori dépitée par l’attitude des parents de Maya à Ryo et Saeko.  

- Oui. Prends le temps qu’il te faut., répondit Saeko.  

 

La nettoyeuse prépara le repas du bébé et le lui donna. Elle observait Emi, à la fois soulagée et attristée pour elle. Elle n’avait plus de famille où se réfugier, la seule qui lui restait, elle devait s’en protéger. Cela signifiait qu’il n’y avait plus non plus de raison qu’Emi lui fut enlevée. Le seul qui pouvait encore l’en empêcher, c’était Ryo mais, en attendant de s’être assuré de sa sécurité, il ne chercherait pas à l’éloigner et, de toute façon, elle avait fait son choix…  

 

- Que va-t-il se passer pour Maya ?, demanda soudain Kaori.  

- Ses parents vont l’enterrer ?  

- Non, ils refusent de s’en occuper. Ils ont reconnu le corps. C’est tout ce qu’ils ont accepté. Elle va être enterrée dans le carré des indigents., répondit Saeko, refusant de croiser le regard de la jeune femme.  

 

Un coup de poignard au coeur n’aurait pu lui faire plus mal. Non seulement elle était morte seule dans une impasse mais elle finirait perdue au milieu d’inconnus. Ryo posa une main sur l’épaule de sa partenaire, sentant son angoisse.  

 

- Nous allons l’enterrer correctement, Kaori. Quelque chose de discret bien évidemment, mais elle aura une sépulture où la petite pourra plus tard aller se recueillir., lui assura-t-il d’un ton rassurant.  

 

Ayant les mains prises, elle posa sa joue contre sa main en signe de remerciement. Saeko les regarda tous les trois, émue.  

 

- Qu’allez-vous faire pour Emi ? Je dois appeler les services sociaux ?, demanda-t-elle.  

- Non, le danger n’est pas encore totalement écarté., affirma Ryo.  

 

Après tout, cela ne faisait que vingt quatre heures… la famille paternelle du bébé n’était peut-être pas encore au courant du décès de Maya et donc de sa naissance.  

 

- Nous allons encore la garder avec nous. C’est plus sûr. Ils feront d’abord le tour de tous les hôpitaux puis orphelinats. Pour l’instant, elle est encore sous les radars.  

- Très bien. Appelle-moi quand tu auras besoin., lui proposa l’inspectrice conciliante.  

- Saeko, est-ce que je pourrai la voir ? Est-ce que je pourrai voir Maya ?, demanda Kaori, d’une voix hésitante.  

- Kaori, tu es sure ?, l’interrogea Ryo, posant un regard inquiet sur elle, regard qu’elle soutint sans faillir.  

- Si tu veux., accepta Saeko, remettant une mèche en place nerveusement.  

 

La nettoyeuse se leva, le bébé dans les bras. Elle hésita à la reposer puis l’emmena avec elle. Ce serait la première et dernière fois qu’elle verrait sa mère… Elles entrèrent dans une salle où le corps était encore, recouvert d’un drap. Saeko souleva le drap, découvrant le visage de la jeune femme, puis la laissa seule. Kaori s’approcha lentement de la table et observa la mère d’Emi. Elle semblait si paisible, les yeux fermés, le teint pâle. Elle avait de beaux cheveux roux, un peu plus clairs que les siens. Elle tourna la petite vers la table.  

 

- Emi, c’est ta maman, Maya. Elle t’a aimée de tout son coeur pendant les neuf mois où elle t’a portée. Avant de partir, elle t’a laissée par amour chez nous., dit-elle, la gorge serrée par l’émotion.  

- Maya, je te promets de tout faire pour elle. Je ne l’abandonnerai pas. Je lui parlerai de toi, du peu que je sais mais de l’amour infini que tu avais pour elle. Tu peux reposer en paix. Je prendrai soin d’elle comme si c’était ma propre fille. Je l’ai appelée Emi parce qu’elle sourit très souvent et que je veux qu’elle ait une vie heureuse comme tu as dû le souhaiter pour elle. Merci Maya. Merci pour ce merveilleux cadeau que tu m’as fait., acheva-t-elle, essuyant les larmes qui coulaient sur son visage.  

 

La porte s’ouvrit délicatement et Ryo entra. Il ne voulait pas jouer les intrus mais ils avaient un impératif. Kaori se tourna vers lui et vit son visage tendu.  

 

- Il faut qu’on y aille tout de suite, Kaori.  

 

Ils entendirent des bruits de voix dans le hall d’entrée et Ryo la prit par le bras et l’entraîna. Saeko leur indiqua une sortie alternative. Ils hâtèrent le pas, priant pour qu’Emi ne pleura pas, ce qui aurait alerté les autres de leur présence. Ils grimpèrent en voiture sans prendre le temps de la mettre dans son siège-auto, cherchant juste à s’éloigner le plus vite possible. Dix minutes après, Ryo se gara et ils installèrent correctement la petite.  

 

- Qui c’était, Ryo ? Tu avais l’air tellement tendu., demanda Kaori, anxieuse.  

- C’était l’oyabun du dragon d’or, Nobuto Tanaka, et sa troupe de yakuzas., répondit-il, le regard sombre.  

- Tu veux dire…  

- Le grand-père du bébé.  

 

Kaori serra le poing sur sa veste. Elle ne l’avait jamais croisé mais elle connaissait la réputation du dragon d’or. Elle se tourna vers Emi qui dormait paisiblement. Elle était la petite fille du dirigeant de l’un des plus puissants clans du Japon, voire d’Asie. Ce petit bout était l’héritière désignée : sa valeur était sans égale.  

 

- C’est l’oyabun dont le fils unique a été empoisonné il y a six mois, c’est cela ?, l’interrogea Kaori, d’une petite voix.  

- Oui. Il n’a pas d’autre descendant mais beaucoup de monde voudrait prendre sa succession. Le bruit court que celui qui l’a tué fera tout pour prendre la tête du dragon d’or. Mais il doit d’abord éliminé la concurrence avant de se débarrasser du grand chef. Le problème, c’est qu’on ne sait pas qui est derrière tout cela.  

- Maya ne voulait pas que sa fille grandisse dans cette famille. Elle avait peur pour sa vie.  

- A raison. Je pense que son grand-père veut juste récupérer sa famille. Mais la personne qui veut prendre la tête fera tout pour la faire disparaître.  

- Que va-t-on faire, Ryo ? Tu veux démasquer le traître pour pouvoir rendre Emi à son grand-père ?, lui demanda Kaori, inquiète.  

- Une chose à la fois.  

 

Ils étaient arrivés à l’appartement et montèrent en silence. La nettoyeuse posa le siège-auto près du divan avant de se tourner vers son partenaire.  

 

- Ryo, il faut que je te parle., lui dit-elle décidée.  

- Je t’écoute.  

- Maya nous a confié sa fille pour qu’on la garde comme notre fille. Je ne sais pas quelle est ta position mais j’ai accepté cette mission et je l’accomplirai jusqu’au bout.  

- C’est-à-dire ?, l’interrogea-t-il même s’il avait parfaitement compris.  

- C’est ma fille. La nôtre si tu le souhaites, mais je ne la laisserai à personne d’autre. Une fois ta partie de la mission terminée, tu me diras si tu veux que nous restions ou non. Je ne te jugerai ni te blâmerai. J’accepterai ta décision.  

 

Elle s’interrompit, voyant son visage se fermer. Elle avait mal de lui dire tout cela mais il le fallait. Elle devait réfléchir pour elles deux maintenant.  

 

- Je vois que ta décision est prise., répondit-il amer.  

 

Elle s’approcha de lui et, d’une audace qu’elle n’avait jamais ressentie, posa la main sur sa joue.  

 

- Ryo, je t’aime., lui avoua-t-elle et, même s’il le savait, l’entendre lui dire lui fit énormément de bien.  

- Je ne veux pas avoir à choisir entre toi et elle, mais, s’il le faut, je le ferai. On peut rester sans que tu sois son père. Je ne te demande rien de plus qu’avant. Je peux m’occuper d’elle.  

- Il faudra tout de même que je la protège. Tu en fais une cible de choix, Kaori. Tu as réfléchi à cela ?, lui dit-il, tentant de lutter contre la chaleur qui l’envahissait sous son regard, avec la chaleur de sa main sur son visage, l’impact de ses mots.  

- Par son lien de parenté, elle l’est déjà. Je me sens responsable d’elle.  

- Tu veux vraiment être sa mère ?  

- Oui, sans aucune hésitation., répondit-elle soutenant son regard.  

 

Il sonda ses yeux, tentant de lire au plus profond d’elle et tout ce qu’il ressentit, c’était de l’amour, de la détermination et une force incroyable. Il ne chercha pas à lutter plus longtemps. Il reprit le siège-auto et se dirigea vers la porte.  

 

- Que fais-tu ?, l’interrogea-t-elle en panique.  

- On va voir le Professeur. Il faut la faire examiner et lui faire un acte de naissance., lui répondit-il avec un petit sourire.  

- C’est vrai, Ryo ?, lui demanda-t-elle sans y croire.  

- Tu es sa mère, Kaori, depuis le départ. Ne te leurre pas. Il n’y aura que ton nom sur son acte de naissance., la prévint-il.  

- D’accord., accepta-t-elle, tempérant sa joie.  

 

Ils reprirent la voiture et partirent à la clinique. Le professeur fut heureux de les voir arriver, surtout Kaori sur laquelle il se jeta au meilleur de sa forme. Comme elle tenait le siège-auto, elle ne put rien faire et se retrouva avec un vieillard gluant scotché sur sa poitrine. Elle était rouge pivoine. Ryo dut lutter cinq minutes avant de réussir à le décoller. Le bougre avait encore de la vigueur… Finalement, il se retira sous la menace d’un python 357 magnum et les emmena dans une salle d’examen. Il ausculta Emi, la mesura, la pesa.  

 

- Il lui faut un certificat de naissance., l’informa Ryo.  

- Comment s’appelle la mère ?, lui demanda le Professeur.  

- Kaori Makimura., répondit-il, la jeune femme rhabillant le bébé grognon.  

 

Le scientifique leva vers lui un regard étonné que Ryo soutint sans broncher puis inscrivit le nom de la nettoyeuse sur le document.  

 

- Pour le père, j’inscris ton nom ?, demanda le Professeur.  

- Non, pas de père connu., répondit Ryo, évitant son regard.  

- Bien dommage, Babyface. Pour que l’histoire soit plus crédible, Kaori devrait rester ici deux trois jours avec le bébé. Et il faudrait rembourrer ses vêtements pendant deux trois semaines pour simuler une fin de grossesse. Seuls Kazue et moi l’examinerons. Tu peux leur ramener des vêtements ?  

- J’y vais. Tu as entendu ?, demanda Ryo à sa partenaire qui s’était approchée.  

- Oui.  

- Bon, il faut que j’examine l’accouchée maintenant., l’informa le Professeur, prenant un air pervers.  

- Je te préviens, vieux schnock. Pas touche à Kaori. C’est une jeune maman sans défense. Un pas de travers et tu ne te serviras plus de ton membre central.  

 

Le médecin le regarda et déglutit face à son air sérieux. Il leva les mains en signe de reddition et conduisit la jeune femme dans une chambre. Ils croisèrent Kazue dans le couloir qui les suivit inquiète.  

 

- Il y a un problème avec Emi ?, demanda-t-elle.  

- Non, nous assistons une accouchée. Kaori vient d’avoir un bébé que nous avons accouché tous deux, ne te souviens-tu pas, ma chère Kazue ?, l’informa le Professeur, le regard pétillant.  

 

Elle les regarda tous tour à tour puis comprit. Elle s’approcha de son amie et prit le bébé, le temps qu’elle enleva son manteau. Puis elle partit chercher un berceau. Ryo s’absenta et revint deux heures plus tard avec des affaires pour les deux. Kaori donnait à nouveau le biberon au bébé. Il l’observa un moment en silence. La maternité lui allait bien. Elle semblait si sereine.  

 

- Tu es heureuse, Kaori ?, lui demanda-t-il soudain sans réfléchir.  

- Oui. Il me manque peu pour que ce soit parfait., répondit-elle en lui envoyant un sourire doux, empli de tendresse, faisant battre un peu plus vite son coeur.  

 

Il gigota sur son siège soudain mal à l’aise, ce qui la fit rire. Soudain elle fut prise d’un énorme bâillement. Il remarqua alors les cernes sous ses yeux.  

 

- Tu as l’air fatigué.  

- Elle s’est réveillée trois fois cette nuit.  

- Je n’ai rien entendu., avoua-t-il, médusé.  

- Je me doute. Pourtant elle a du coffre., dit-elle en riant.  

- Essaie de dormir un peu. Je vais rester ici en attendant.  

- Tu es sûr ?, demanda-t-elle, le rose aux joues, et il acquiesça.  

- Merci.  

 

Elle reposa Emi qui s’était rendormie et se cala contre l’oreiller avant de s’endormir bien vite. Il la regarda dormir un long moment, réfléchissant aux changements impliqués par sa décision. Ca l’avait secoué : il n’était plus au centre de son attention et était un peu jaloux du bébé pour cela mais, d’un autre côté, elle avait avoué qu’elle l’aimait et ça, ça n’avait pas de prix à ses yeux. Elle avait raison aussi en disant que la petite était une cible de par son sang. Peu importe où elle serait, sa vie serait toujours en danger. Le serait-elle plus ou moins qu’en restant avec eux, il n’aurait su le dire… Toujours était-il qu’il devait compter avec elle dorénavant…  

 

Kaori avait changé en une journée : elle était plus douce, plus sereine, comme si le bébé avait été le révélateur de sa féminité. Elle n’avait physiquement pas changé mais irradiait de bonheur, d’apaisement. Après tout, c’était certainement normal pour elle qui avait perdu sa famille, se dit-il : elle en reconstituait une nouvelle, libre à lui de s’y joindre ou non. Il les regarda tour à tour toutes les deux et soupira. Laissant ses pensées vagabonder, il somnola quelques heures également jusqu’à l’arrivée de leurs amis qu’il avait invités à jouer le jeu de la visite au nouveau-né.  

 

Ils passèrent un agréable moment tous ensemble, discutant et riant. Emi fut le centre d’attention de ces dames, admiratives et émues, certaines adressant des regards soutenus à leurs conjoints qui les ignorèrent du mieux qu’ils purent. Puis le Professeur passa et invita tout le monde à se retirer pour laisser la jeune maman et son enfant se reposer. Ryo resta encore un peu pour s’assurer que Kaori ne manquait de rien, retardant le moment de rentrer seul à l’appartement.  

 

- Ca va me faire bizarre de ne pas t’avoir à l’appartement., admit-il.  

- Tu n’auras qu’à aller prendre tes repas au Cat’s. Pour le reste, je ne serai absente que trois jours. Je rattraperai mon retard à mon retour., dit-elle pragmatique.  

- Kaori…, il s’interrompit, ne sachant comment formuler la suite.  

- Je me fiche de tout ça. C’est ta présence qui va me manquer., avoua-t-il, gêné.  

 

Elle le regarda éberluée. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Il était en train de lui dire qu’elle allait lui manquer, pas la cuisine, le ménage… mais elle. Elle sentit une explosion de joie envahir son corps.  

 

- Ryo, je… tu vas me manquer aussi., dit-elle timidement.  

 

Il s’assit face à elle un moment, la regardant sans oser bouger ni parler. Puis finalement, il l’enlaça tendrement pendant de longues minutes. Elle sentait ses bras autour d’elle et passa les siens autour de son cou, n’osant croire que tout cela était réel. Elle laissa sa chaleur imprégner son corps, respira son odeur dans le creux de son cou, elle se sentait bien.  

 

De son côté, Ryo était ému au-delà des mots. Il sentait son corps de femme, ce corps qu’il avait si longtemps dénigré, légèrement pressé contre le sien qui provoquait des étincelles dans tout son être. Dans le même temps, sa chaleur l’apaisait. Il sentait son coeur battre et entraîner le sien au même rythme. Il ne s’était jamais senti aussi bien.  

 

Au bout d’un long moment, ils se séparèrent à regrets et s’observèrent intensément.  

 

- Il faudra qu’on parle quand je rentrerai, non ?, murmura Kaori, d’une voix douce.  

- Oui. Je… je vais y aller maintenant.  

 

Il relâcha son étreinte, s’écartant légèrement d’elle, puis se leva. Il regarda un instant le bébé.  

 

- J’espère qu’elle te laissera dormir un peu plus cette nuit.  

- On verra. Ca va peut-être prendre quelques semaines pour se régulariser.  

- Dors bien, Sugar., dit-il, en déposant un léger baiser sur ses lèvres.  

 

Il se redressa aussi surpris qu’elle de son geste. Il n’avait rien prémédité. Il voulait l’embrasser sur la tempe mais son coeur en avait décidé autrement apparemment. Il la vit rosir et toucher ses lèvres et, sans dire un mot, de peur surtout de gâcher finalement ce beau moment entre eux, s’en alla, refermant la porte derrière lui doucement et s’y adossant quelques instants avant de s’en aller le coeur léger. Il venait de franchir une ligne invisible entre lui et elle et ne le regrettait pas, bien au contraire. 

 


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