Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 14 chapters

Published: 15-04-19

Last update: 28-04-19

 

Comments: 31 reviews

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Romance

 

Summary: Parfois les cadeaux du Père Noël changent notre vie... nos deux nettoyeurs vont en faire l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le sapin" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le sapin

 

Chapter 11 :: chapitre 11

Published: 25-04-19 - Last update: 25-04-19

Comments: Bonjour, la suite. Merci pour vos commentaires les filles. Bonne lecture

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 11  

 

Depuis une dizaine de jours, Kaori réapprenait à apprivoiser son entourage. Elle sentait qu’ils se contenaient en sa présence pour ne pas l’oppresser et lui laisser du temps. Elle leur en était gré et appréciait leur gentillesse et leur amitié. Des souvenirs lui revenaient peu à peu mais, pour le moment, cela concernait son enfance et, même si c’était frustrant, cela lui permettait de garder espoir. Le bébé était toujours au chaud dans son ventre qui s’arrondissait et le médecin se montrait optimiste pour la suite. Néanmoins, elle n’était pas encore autorisée à se lever, les saignements ne s’étant pas encore tout à fait arrêtés…  

 

Chacun leur tour passait la voir dans la journée, rythmant leur vie monotone à la clinique. Mick la faisait rire, lui faisant du plat de manière éhontée, même en présence de Ryo qui, selon les jours, le regardait amusé ou énervé. Ca finissait régulièrement en chamaillerie, provoquant un fou rire de la jeune femme. Accompagnée de son mari d’une discrétion aussi massive que sa carrure, Miki l’entraînait dans des conversations plus échevelées les une que les autres. Elle lui racontait des anecdotes sur des soirées ou évènements qu’ils avaient vécus ensemble. Eriko l’abreuvait d’histoires sur leurs années lycée, certains souvenirs semblant proches de la surface mais pas encore suffisamment nets. Saeko passait de temps à autre et lui parlait de son frère, ce frère qui lui manquait tant, chose qu’elle semblait partager avec l’inspectrice et Ryo qui était lointain à ces moments-là.  

 

Il passait ses journées avec elles et Kaori savourait ces moments avec bonheur. Elle le regardait, émue, s’occuper avec beaucoup d’attention d’Emi. Il ne la laissait pas en reste, se montrant très tendre et aimant avec elle. Elle avait hâte de retourner chez eux, espérant que retrouver son environnement habituel l’aiderait à recouvrer plus vite la mémoire. De plus, ça leur éviterait la séparation du soir. Les premiers jours, Ryo avait refusé de rentrer dormir et avait somnolé dans le fauteuil, refusant de s’allonger à ses côtés de peur de lui faire du mal en dormant. Elle avait dû le forcer à partir le quatrième jour, quand elle s’était rendue compte des cernes sous ses yeux et de sa fatigue… Il avait fini par abdiquer et avait même admis le lendemain que ça lui avait fait du bien.  

 

Tous s’évertuaient à ne pas lui parler de Tanaka et du dragon d’or, ce qui l’énervait prodigieusement. Elle savait qu’ils échangeaient des informations lorsque Ryo s’absentait quelques minutes avec Saeko ou Mick mais, lorsqu’elle leur posait des questions, ils éludaient le sujet. Tout ce qu’elle avait su était que l’oyabun était sorti du commissariat sans préjudice.  

 

Ce matin-là, Ryo arriva à la clinique, préoccupé. Indubitablement, la mort de certains chefs de clan avait provoqué des remous dans les bas-fonds de Shinjuku et il avait dû aller remettre de l’ordre. Mais ça, il s’était bien gardé d’en parler à Kaori pour ne pas l’inquiéter. Elle lui avait bien posé des questions sur leur métier mais il était resté dans le vague. Il avait passé une bonne partie de la nuit à arpenter les rues de son quartier. Il savait la situation tendue sur le terrain mais, en aucune manière, il ne voulait rater une journée en leur compagnie.  

 

- Bonjour, mon ange., lui dit-il, lui offrant un magnifique sourire.  

- Bonjour Ryo., répondit-elle, le scrutant, sentant un certain malaise chez lui.  

- Qu’y a-t-il, Ryo ? Ca n’a pas l’air d’aller., lui demanda-t-elle, inquiète pour lui.  

 

Il la regarda surpris et gêné. Elle lisait toujours aussi bien en lui a priori. Il s’assit à côté d’elle sur le lit après avoir pris Emi à bras. Il regarda par la fenêtre puis la fixa, tentant de maîtriser son expression corporelle.  

 

- Ca chauffe dans le quartier en ce moment. On s’attend à voir la situation dégénérer. Ca m’inquiète. Quelque part, ça me rassure de te savoir ici., lui avoua-t-il.  

- Si tu dois t’absenter, je ne t’en voudrais pas., lui dit-elle, en lui serrant la main.  

- Je reste pour le moment.  

 

Ils jouèrent avec Emi, discutèrent tranquillement de tout et de rien pendant un moment jusqu’à ce que Ryo reçut un appel de Saeko. Voyant son air sérieux, elle s’inquiéta. Quand il raccrocha, elle le vit serrer le poing, le regard dur.  

 

- Ryo ?  

- Kaori, il faut que j’y aille. Ca chauffe et il faut que j’intervienne., lui apprit-il d’une voix tendue.  

- Fais attention. On t’attend., lui dit-elle, angoissée.  

 

Il s’approcha d’elle et caressa sa joue tendrement. Il lui adressa un regard rassurant.  

 

- Ne t’inquiète pas. Je vais revenir comme toujours, Kaori. J’ai deux raisons de plus de le faire qu’avant. Prends soin de toi, mon ange.  

 

Il l’embrassa tendrement puis Emi et caressa son ventre, le regard admiratif. Lorsqu’il sortit, il lui adressa un regard chargé d’amour et un clin d’oeil. Elle lui sourit en retour, tentant de garder le coeur léger.  

 

Montant en voiture, Ryo regarda vers la clinique, anxieux. Il n’avait pas envie de partir. Il aurait voulu rester avec elles, profité d’un moment de répit, leur vie étant déjà suffisamment mouvementée… D’un autre côté, il devait rétablir le statu quo dans leur quartier pour leur sécurité. Il soupira et prit la route pour retourner à Shinjuku.  

 

Kaori resta seule avec Emi qui finit par s’endormir au bout d’une bonne heure. Soudain, des cris de peur retentirent dans le couloir. Tout se passa très vite ensuite. Sa porte s’ouvrit brutalement et des hommes entrèrent dans sa chambre. Elle attrapa Emi et la serra contre elle, effrayée. L’un d’eux s’approcha d’elle et lui colla un mouchoir sur le nez. L’odeur lui piqua au nez. Elle se débattit mais ne put résister longtemps. Un voile noir s’abattit sur elle.  

 

Dans le port, au même moment, Ryo, Mick et Umibozu étaient pris dans une fusillade. La situation était périlleuse. Les hommes en face d’eux étaient nombreux et fortement armés. Cela faisait plus d’une heure que ça durait. Saeko les avait prévenus que la police était accaparée sur des interventions en ville et qu’il n’y aurait probablement aucune aide avant encore une heure. L’enfer se déchaînait sur Tokyo. Soudainement, les tirs cessèrent et les hommes s’enfuirent en voitures, laissant les deux nettoyeurs et le mercenaire stupéfaits.  

 

- C’est quoi ce bordel ?, s’exclama Mick, perplexe.  

- Je n’y comprends pas plus que toi, Mick., murmura Ryo, se triturant les méninges pour comprendre ce qu’ils avaient pu manquer.  

 

Ryo décrocha son téléphone qui sonnait. C’était Saeko. D’un coup, tout s’était arrêté, l’informait-elle. Tout comme eux, elle n’y comprenait rien. Ils sortirent prudemment de leur abri et allèrent voir du côté des ennemis. Ils observèrent certains hommes tombés.  

 

- Ce sont des hommes du dragon d’or. Que fichaient-ils ici ? Il n’y avait rien aujourd’hui., s’énerva Ryo, en se frottant la nuque.  

 

Il ne comprenait pas. Il pensait qu’après la fusillade chez Tanaka, ils prendraient le temps de rasseoir leur position en ville. Mais là, ils provoquaient des fusillades partout en ville, sur le port, sans faire de victimes comme si…  

 

- C’était un leurre. Ils n’en avaient rien à faire de ce qui se passait en ville., dit-il en partant en courant vers leurs voitures.  

- A quoi tu penses ?, demanda Umi.  

- Kaori et Emi., souffla Ryo dont l’angoisse montait d’un cran à chaque minute qui passait.  

 

Ils prirent la route vers la clinique. Ils s’arrêtèrent en trombe sur le parking et déboulèrent dans la clinique. Ryo courut jusqu’à la chambre de sa compagne et trouva la chambre vide. Mick et Umi s’étaient arrêtés près de Kazue qui rassurait les patients choqués. Elle se jeta dans les bras de son homme, cherchant un peu de réconfort. Ryo les rejoignit deux minutes après, le regard sombre.  

 

- Kazue, dis-moi qu’elles sont cachées quelque part…, murmura-t-il, l’angoisse perçant dans sa voix.  

 

Elle le regarda les larmes aux yeux et secoua la tête négativement.  

 

- Tout s’est passé si vite. Ils ont déboulé, ouvert toutes les portes une à une et, dès qu’ils les ont trouvées, ils sont repartis avec elles. Je n’ai rien pu faire, Ryo. Je suis désolée., dit-elle fondant en larmes.  

- Ce n’est pas de ta faute. Il y a des blessés ?, demanda-t-il.  

- Non. Je n’ai pas encore vu le Professeur mais il était en salle d’op., l’informa l’infirmière.  

- Tu peux aller voir s’il va bien. Je vais prendre l’air.  

 

Il sortit d’un pas lourd. Ils s’étaient faits avoir comme des bleus. Tanaka les avait baladés pour avoir le champ libre pour les récupérer. Ce qu’il ne comprenait pas, c’était pourquoi il avait emmené Kaori alors qu’il pouvait prendre uniquement Emi… Proche d’un arbre, il ne put s’empêcher de frapper dedans pour faire sortir la rage qui l’accablait. Une main se posa sur son épaule.  

 

- On va les retrouver, Ryo., lui dit Umi d’une voix posée.  

- Kaori n’avait pas besoin de cela. On commençait juste à voir le bout du tunnel pour le bébé… Il restait à gérer son problème d’amnésie. On allait pouvoir rentrer à la maison…, soupira Ryo.  

- J’aurai dû la forcer à partir avec Emi.  

- Ne dis pas de bêtise. Elles auraient été seules pour affronter Tanaka. Elles savent que tu feras tout pour les retrouver, qu’on fera tout pour les retrouver.  

- Merci Umi.  

- Le professeur va bien., les informa Mick en arrivant.  

- C’est quoi le plan ? On fonce chez Tanaka les récupérer ?, demanda l’américain.  

 

Ryo fixa un moment le plan d’eau, réfléchissant. Kaori ne pouvait toujours pas se lever, Emi se débrouiller. S’ils y allaient sans plan, ils allaient tous se faire descendre, seul l’un d’entre eux pouvant les défendre tous les cinq. C’était du suicide.  

 

- On va chez Tanaka et on évalue la situation. Je ne mettrai ni leurs vies ni les nôtres en danger inconsciemment. Il faut s’assurer qu’elles sont là-bas et trouver l’opportunité de les sortir de là sans danger, même si ça doit nous prendre du temps., décréta Ryo.  

 

Les deux hommes acquiescèrent. C’était sa famille, c’était son choix.  

 

En ville, dans la villa de Tanaka, Kaori se réveilla nauséeuse avec un goût âpre en bouche.  

 

- Emi !, s’écria-t-elle en tournant la tête dans tous les sens.  

 

Elle allait se lever paniquée, lorsque la porte s’ouvrit et Tanaka entra, Emi dans les bras.  

 

- Tu ne devrais pas te lever : ce serait mauvais pour le bébé., lui dit-il d’une voix sévère.  

- Je n’ai pas d’ordre à recevoir de votre part., lui répondit-elle, le regard dur.  

- Naori…  

- C’est Kaori, espère de menteur. Je sais que vous m’avez menti et que nous ne sommes pas mariés. Donnez-moi, Emi., lui intima-t-elle, en tendant les bras.  

 

Voyant sa mère lui tendre les bras, le bébé s’agita et tendit les bras vers elle, pleurnichant. L’oyabun s’approcha d’elle et lui donna Emi qu’elle serra contre elle.  

 

- Nous allons donc faire simple, Kaori. Ceci est dorénavant la maison d’Emi. Elle n’en bougera plus. Je t’offre de rester ici avec elle puisque tu l’as adoptée et qu’elle a besoin d’une mère.  

- Ai-je vraiment le choix ?, lui répondit-elle amère.  

- Quelqu’un veut tuer cette petite fille et vous voulez la laisser exposée au danger. Vous êtes un monstre.  

- Cette petite fille est ma petite-fille. Si tu veux continuer à la voir et t’en occuper, tu te plieras à mes règles. Fais montre de respect quand tu me parles. Me suis-je bien fait comprendre ?, lui demanda-t-il.  

- Oui.  

- Tant que le médecin ne dira pas que tu peux te lever, la nurse t’aidera pour Emi. Je lui ai demandée de ne pas vous déranger et tu auras juste à l’appeler quand tu as besoin d’elle. Pareil si tu as besoin de quelque chose.  

- Et si je veux que nous rentrions chez nous ?, le défia-t-elle.  

- Si j’ai bien cerné vos liens à toutes les deux, considère-toi chez toi dorénavant., lui répondit-il, arrogant.  

 

Il les laissa toutes les deux, heureux de sa victoire. Il les avait bien eus. Il avait réussi à manipuler City Hunter de manière à avoir le champ libre et récupérer ses biens. Il ne lui restait plus qu’à oeuvrer pour faire d’elle sa femme et ce ne serait pas une chose difficile, Emi l’aiderait pour cela…  

 

Kaori regarda la porte se fermer et se mit à pleurer, serrant Emi contre elle. Pourquoi le destin s’acharnait-il sur elles ? Elle se calma au bout de quelques minutes et regarda Emi, lui caressant doucement le visage.  

 

- Il faut que je me reprenne pour toi. Tu mérites d’avoir une vie douce et paisible. Tu ne dois pas souffrir de notre situation actuelle… Nous nous en sortirons Emi, tu verras. Ton père trouvera quelque chose…  

 

Soudain, Kaori eut un sentiment étrange. C’était comme si Ryo était à côté d’elle. Cela lui fit du bien même si c’était juste son imagination qui lui jouait des tours. A quelques centaines de mètres de là sur un toit, trois hommes observaient la villa attentivement…  

 

- Il y a trop d’hommes. On ne peut pas y aller et tout faire sauter comme à notre habitude. Cette fois, il faudra faire preuve de subtilité., affirma Ryo, d’une voix neutre.  

 

Le professionnel avait pris le dessus. Il avait enfoui ses sentiments au plus profond de lui-même, les utilisant uniquement pour nourrir sa volonté. Il ne pensait plus qu’en opportunités et faisabilité. Il analysait les faits avec froideur, sans colère car, à ce moment-là, la colère aurait été très mauvaise conseillère.  

 

- La subtilité, ça nous connaît hein Umi ?, taquina Mick.  

- Un petit coup de bazooka, quelques grenades, rien de tel pour passer inaperçus.  

- La ferme, le blondinet !, l’invectiva le géant.  

- Si vous voulez les tuer, c’est la meilleure solution…, lâcha Ryo qui n’était pas d’humeur à plaisanter.  

 

Il reprit les plans de la villa qu’il avait faits la dernière fois et observa à nouveau avec ses jumelles.  

 

- Ils ont rajouté des barreaux à ces deux vitres-là. Si elles sont dans la villa, elles sont dans ces pièces-là., les informa-t-il.  

- Comment tu veux t’en assurer ?, demanda Umibozu.  

- Il me faudrait un émetteur à l’intérieur, mais, vu le nombre d’hommes, ce sera difficile de pénétrer dans l’enceinte de la maison.  

- Trouve-toi un bon angle de tir. Je t’arrange cela., dit Umibozu en se levant et les quittant.  

 

Les deux nettoyeurs se regardèrent puis Ryo laissa Mick en observation pendant que lui cherchait un moyen d’atteindre les fenêtres ciblées. Deux heures après, Umi revenait et donna à Ryo deux balles dans lesquelles il avait inclus un émetteur radio miniature et le fusil qui allait bien.  

 

- La portée n’est pas exceptionnelle mais suffisante pour nous. Tu as une balle pour chaque fenêtre. Ne te rate pas.  

- Je suis la meilleure gâchette du pays. Merci Umi.  

 

Ryo les laissa et se rendit à l’endroit qu’il avait repéré. Par chance, en cette fin d’après-midi, les fenêtres avaient été ouvertes pour aérer les pièces. Il ajusta son fusil à longue portée muni d’un silencieux et cibla un point relativement à couvert dans la première chambre. Sans problème, il atteint sa cible et en fit de même pour son deuxième tir.  

 

Dans la chambre, Kaori entendit un léger bruit d’impact et chercha partout ce qui pouvait en être à l’origine. Elle remarqua le doudou d’Emi qui était tombé à terre et se pencha pour le récupérer.  

 

- Fais attention, ma chérie., lui dit-elle doucement.  

 

Emi poussa un cri heureux et lança à nouveau son doudou par terre. D’un mouvement rapide, Kaori intercepta l’objet dans sa chute. Elle s’étonna elle-même d’avoir réussi cet exploit.  

 

- Maman a des réflexes de championne. Allez Emi, tu vas aller prendre ton bain et te mettre en pyjama maintenant. On va appeler la vieille bique.  

 

A l’extérieur de la propriété, Mick se mit à rire.  

 

- Je n’aurais jamais cru Kaori capable de dire du mal de quelqu’un…  

- Tu l’entends ?, demanda Ryo en arrivant.  

- Oui, haut et fort. Elle est là avec Emi.  

- C’est déjà une bonne nouvelle. On n’aura pas à courir tout le pays pour les localiser., laissa-t-il échapper soulagé.  

 

Ils organisèrent leur tour de garde. Umi prit le premier tour, Ryo viendrait le relever pour la nuit dans quelques heures et Mick prenait le matin. Le japonais eut du mal à partir : il avait la sensation d’abandonner sa famille. Il se força néanmoins, aidé par son américain d’ami qui le traîna par le bras, lui donnant toutes les bonnes raisons pour lesquelles il devait le faire : se nourrir, se reposer, se préparer… tout ce qui ferait qu’il serait au mieux de ses aptitudes pour sauver sa famille.  

 

La nuit arriva rapidement et Ryo prit la relève d’Umi qui ne signala aucun fait notable. Il mit les écouteurs et s’assit patiemment. Il entendit Kaori chantonner une berceuse à une Emi qui semblait récalcitrante à dormir, puis lui parler de manière rassurante de tout ce qu’elles feraient après lorsqu’ils seraient à quatre. Si seulement elle savait que ses paroles lui faisaient du bien à lui aussi… Puis ce fut le silence. Elles devaient dormir toutes les deux.  

 

Plus tard dans la nuit, il entendit un léger bruit de porte qu’on ouvrait et, les sens en alerte, le souffle court, il se tendit. Des pas feutrés approchèrent de l’émetteur et s’arrêtèrent. Un long moment de silence s’ensuivit. Il se concentrait au maximum mais ne sentait aucune intention meurtrière.  

 

Dans la chambre, Tanaka observa Emi dormir un long moment puis se tourna vers la jeune femme. Lui faisant face, il croisa son regard sévère.  

 

- Tu ne dors pas, Kaori ?, lui demanda-t-il en s’asseyant près d’elle sur le lit.  

- Pas quand un intrus pénètre dans ma chambre., répondit-elle d’un ton sec.  

- Il va falloir t’habituer à ma présence, Kaori. Tu vas être amenée à rester ici un long moment. Tes enfants seront mes enfants et bientôt tu seras ma femme, réellement cette fois-ci.  

- Dans vos rêves…, vociféra-t-elle, faisant sourire Ryo malgré la situation.  

- Pourquoi voudriez-vous des enfants d’autres hommes ?  

- Parce que je ne peux en avoir moi-même. Lorsque j’aurais besoin d’héritiers supplémentaires, je trouverais bien quelqu’un souhaitant s’amuser avec toi. Une beauté pareille, je n’aurai certainement aucun mal à te trouver un étalon.  

- Allez en enfer !, cracha Kaori, écoeurée d’en être réduite à un utérus sur patte.  

 

Ryo serra des poings. Tanaka était un être odieux. Comment pouvait-il imaginer épouser sa Kaori et la donner en pâture à d’autres hommes pour lui faire des enfants ? Il la prenait vraiment pour une jument ? Et il croyait vraiment que lui, Ryo Saeba, allait le laisser lui prendre ses enfants ?  

 

- Tu te plieras à ma volonté, Kaori. Ton caractère et ta beauté m’ont subjugué. La copine de mon fils te ressemblait énormément mais elle était encore jeune et idéaliste pour notre monde… Tu seras parfaite. Une sacrée coïncidence que Saeba et toi ressembliez autant à mon fils et Maya. Nos deux premiers enfants se ressembleront au moins… Dès que tu pourras te lever, je ferais célébrer notre mariage et je suis sûr que ce jour-là, tu me diras oui pour ne pas être séparée d’Emi. Dans le cas contraire, ta vie s’arrêtera le jour où tu donneras naissance au bébé que tu portes et, d’ici là, tu ne verras plus ta fille.  

 

Cela étant dit, il se détourna et sortit de la pièce calmement. Quelques minutes après, deux hommes entrèrent dans la pièce et emmenèrent le lit du bébé hors de sa chambre. Elle tenta de les retenir mais ne pouvait se lever sans risquer la vie de l’enfant. Malgré la douleur, elle retint les cris de détresse qui ne demandaient qu’à sortir pour ne pas réveiller et affoler Emi. Elle s’effondra sur le lit, pleurant toutes les larmes de son corps.  

 

- Ryo, sors-nous de là, je t’en supplie., hoqueta-t-elle de désespoir.  

- J’y travaille, mon ange. J’y travaille., murmura-t-il, réprimant l’envie de sauter de son poste d’observation et d’aller braver le dragon d’or à lui tout seul.  

 

Il posa la tête entre ses mains, le coeur brisé par la tristesse de la femme qu’il aimait. Les dés étaient jetés. Ryo connaissait les intentions de Tanaka. Il avait quatre bonnes raisons de garder Kaori auprès de lui : il s’était épris d’elle, elle portait un enfant qui devait lui servir d’héritier, pourrait lui en donner d’autre et leur servir de mère et elle était le bouclier contre toute attaque de sa part… Il se sentait pieds et poings liés et il avait horreur de cela.  

 

Il ne pouvait pas agir tant que Kaori ne pouvait se déplacer par elle-même et il savait qu’il aurait très peu de temps pour le faire quand ce moment arriverait. Il était hors de question que ce mariage eut lieu et que ce sale type profita d’une nuit de noces avec sa femme. Il lui avait déjà fait suffisamment de mal.  

 

- Tu es ma femme, Kaori. Je ne te laisserai pas ce porc poser les mains sur toi. Je te le promets., murmura-t-il, serrant les poings. 

 


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