Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 21 capitoli

Pubblicato: 18-08-19

Ultimo aggiornamento: 07-09-19

 

Commenti: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un couple à part

 

Capitolo 2 :: Chapitre 2

Pubblicato: 19-08-19 - Ultimo aggiornamento: 19-08-19

Commenti: Bonjour, le deuxième chapitre. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 2  

 

Accoudée au garde-corps sur le toit, Kaori regardait les gens déambuler dans la rue. Tout semblait si normal alors que, dans sa vie, tant de choses venaient d’être bousculées. Elle se sentait par moments oppressée et à d’autre submergée. Elle n’avait pas connu de moments de calme depuis l’arrivée de Sayuri dix jours plus tôt… jusqu’à maintenant. Elle commençait à accepter la situation et la décision qu’elle avait prise l’aidait à avancer. Sentant une présence familière et réconfortante, elle sourit.  

 

- Ca va ?, lui demanda Ryo.  

 

Il était plus prévenant depuis quelques jours. Il avait su être là, discret et mal à l’aise parfois, quand elle avait craqué loin de Sayuri pour qui elle voulait se montrer forte. Il ne l’approchait pas, ne l’enlaçait pas mais il restait dans les parages, jamais loin, sa seule présence suffisant à l’apaiser, et elle lui en était reconnaissante.  

 

- Oui. Sayuri dort encore ?  

- Oui.  

 

Il se posta à ses côtés, jouant nerveusement avec la rampe du garde-corps.  

 

- Tu peux fumer si tu en as envie., lui dit-elle.  

- Non… J’essaie d’arrêter.  

- C’est vrai ? C’est bien.  

 

Elle était contente, contente de savoir qu’il y aurait un danger de moins, une raison de moins de le perdre. Il était sa dernière famille. Quand Sayuri ne serait plus, la pensée faisant se serrer douloureusement son coeur, Ryo serait son seul parent. Enfin…  

 

- Je voudrais te parler de quelque chose., lui annonça-t-elle soudain, prenant son courage à deux mains.  

- Ce qui est arrivé à Sayuri, ce qu’elle voulait faire, ça m’a amenée à réfléchir.  

 

Ryo se tourna vers elle, tentant de rester impassible alors que la tension monter en lui. Elle était mal à l’aise, jouant avec ses doigts nerveusement, évitant son regard, comme si elle avait peur de lui et ça lui fit mal quelque part. Posant les doigts sous son menton, il la força à relever les yeux vers lui et à le regarder.  

 

- Je t’écoute, Kaori., l’invita-t-il, d’une voix apaisante.  

- Ca fait quelques jours que j’y réfléchis et je viens d’arrêter ma décision. Ca n’a pas été facile, tu sais, et je pourrais comprendre que tu m’en veuilles., dit-elle, anxieuse.  

- Ca va changer tellement de choses et bouleverser l’ordre établi entre nous. Je comprendrais que tu sois furieux., continua-t-elle.  

- Stop !  

 

Il la prit par les épaules, l’attira à lui et l’obligea à se calmer, l’entourant de ses bras, de sa chaleur. Kaori se sentait enfermée dans une bulle protectrice et, petit à petit, la tension redescendit. Elle aurait aimé ne jamais en sortir.  

 

- Je ne comprends rien à ton charabia. Alors commence par le début : qu’as-tu décidé ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle s’écarta de lui, se mordillant la lèvre, anxieuse. Elle leva ses grands yeux noisette sur lui et l’émotion qu’il y lisait le bouleversa plus que de raison.  

 

- J’ai… J’ai décidé d’avoir un bébé., avoua-t-elle.  

 

Il se tourna vers l’horizon pour cacher les sentiments qui l’agitaient. Il aurait vraiment aimé avoir une cigarette sous la main à cet instant. Il était furieux qu’elle voulut changer les choses, que le destin s’acharna encore sur elle en lui enlevant sa sœur, que son monde fut si noir qu’il n’osait faire un pas vers elle pour l’aimer et la réconforter, lui enlever ce sentiment de solitude. Sous-jacent, un autre sentiment, plus perturbant encore, pointait le bout de son nez : l’envie, l’envie de lui faire cet enfant, de lui donner ce qu’elle voulait. Tout aussi tôt, ce fut le réalisme qui écrasa de son poids le précédent sentiment : avoir un enfant était impossible pour lui. Il ne pouvait sciemment être père et mettre au monde un enfant qui aurait une cible collée sur la tête dès sa naissance. Ce serait irresponsable.  

 

- J’ai compris le désir de Sayuri de ne pas vouloir que tout s’arrête avec elle. Ce serait une très mauvaise fin pour nos familles. Et j’ai une double raison de vouloir le faire parce que je n’ai pas qu’une mais deux histoires à transmettre : celle de ma famille biologique et celle de ma famille adoptive…  

- Tu es trop sentimentale., lui reprocha-t-il, amer.  

 

Il n’en pensait pas un mot mais c’était sorti tout seul comme un moyen d’auto-défense pour réprimer toutes les émotions qui le perturbaient.  

 

- Peut-être mais j’ai pris ma décision et je ne changerai pas d’avis., affirma-t-elle, légèrement vexée.  

- Je vais le faire. Je ne rajeunis pas. Les années passent et je n’ai pas de vie sentimentale. Je n’ai donc aucune chance d’avoir un enfant ainsi. Il faut que je le fasse et maintenant. Je ne veux pas me réveiller trop tard.  

- Ce n’est pas parce que Sayuri va mourir que tu vas la suivre de peu.  

- Je sais. Mais d’après toi, combien de temps dois-je encore attendre ?, lui demanda-t-elle en le fixant.  

 

Elle lui lançait un message et il l’avait parfaitement saisi. Elle l’attendait lui depuis suffisamment longtemps pour savoir que ça pouvait encore durer. Elle devait faire un choix et, pour une fois, elle devait penser à elle avant tout. Que c’était dur quand on était habitué à penser aux autres avant soi…  

 

- Sois honnête avec moi. Même si on se mettait ensemble, tu refuserais qu’on ait un enfant, n’est-ce pas ?  

- Oui., soupira-t-il, sachant le mal que ça lui ferait.  

- Alors ma décision est prise. Mais il y a d’autres choses à voir entre nous.  

 

Elle se retourna et s’adossa à la rambarde. C’était la partie la plus difficile après qu’il eut affirmé que même ensemble, il n’accéderait pas à son désir de maternité.  

 

- Ne tourne pas autour du pot. Ca ne rendra pas les choses plus faciles., lui dit-il d’un ton aigre.  

 

Il s’en voulut mais il n’arrivait pas à contrôler ce besoin de l’éloigner alors que tout son corps tendait vers elle, comme s’il y avait deux personnes en lui qui aspiraient à deux horizons différents. C’était là tout le problème : il aimait Kaori comme un fou mais la logique froide et implacable qui guidait ses actions lui interdisait de l’approcher et de l’enchaîner.  

 

- Ca va. Ne me rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà., le rembarra-t-elle.  

- Donc j’ai décidé d’avoir un bébé toute seule. Pour autant, je n’ai pas envie d’arrêter City Hunter mais je ne suis pas seule à décider. Tu as ton mot à dire sur le fait que je reste avec un enfant. Je ne te demande rien le concernant. Mais si tu le souhaites, tu as le droit de me demander de partir. Je comprendrai… même si ça me déchire…, murmura-t-elle, tentant de maîtriser sa voix pour ne pas craquer devant lui.  

 

C’était la dernière chose à laquelle il s’attendait en montant ici. Non, toute cette conversation était inattendue. Il n’aurait jamais pensé en arriver là. Comment pouvait-elle lui demander cela ? Elle imaginait quoi : que ça ne lui faisait rien ? Est-ce qu’elle pensait qu’en le mettant au pied du mur il plierait et accepterait tout venant d’elle ? Il lui jeta un coup d’oeil en coin et secoua la tête. Non, c’était Kaori : elle n’avait jamais eu de mauvaises intentions ni l’esprit retors. A voir sa posture, légèrement prostrée, l’incertitude au fond de ses yeux où la tristesse avait remplacé la joie, il sut que la décision n’était pas simple pour elle, qu’elle avait dû sacrément réfléchir à tout cela avant et encore plus prendre sur elle pour lui en parler. Il savait qu’elle l’aimait, à un point qui dépassait l’entendement même, alors, pour elle, imaginer devoir se séparer devait être un déchirement.  

 

- J’ai besoin d’un peu de temps pour y réfléchir. Tout cela est si… soudain., répondit-il.  

- Je sais mais j’aimerais avoir une chance que Sayuri connaisse son neveu ou sa nièce et…  

 

Un sanglot lui échappa, l’empêchant de finir sa phrase. Les médecins tokyoïtes avaient confirmé le diagnostic des médecins new-yorkais : d’après eux, il ne restait que deux ou trois mois à vivre à Sayuri. Refusant de baisser les bras, elles s’étaient fixées des petits objectifs, le premier étant d’aller ensemble au festival des chrysanthèmes en novembre qui avait lieu trois mois plus tard.  

 

- Kaori, tu sais qu’il y a peu de chances que ça arrive., tenta de la raisonner Ryo doucement.  

- Je le sais mais laisse-moi espérer. Je… je n’ai que ça pour tenir.  

- Tu es forte, Kaori, et je suis là. Tu ne seras pas toute seule.  

- Ryo, je… je sais que je peux compter sur toi, je sais que tu éprouves quelque chose pour moi mais, aujourd’hui…  

 

Elle détourna les yeux, souffrant des paroles qu’elle s’apprêtait à prononcer, mais il devait comprendre.  

 

- Aujourd’hui, ça ne me suffit plus. Je ne veux pas finir toute seule. Je ne veux pas qu’arrivée au bout du chemin, je me retourne et contemple tout ce que j’aurais dû faire. Je ne veux pas regretter.  

 

« J’ai tellement peur de te perdre aussi et de finir vraiment seule. », pensa-t-elle sans oser le formuler. Elle sentit son estomac se nouer.  

 

- Comprends-moi bien : je t’aime et je donnerai tout pour que l’on puisse vivre ensemble, s’aimer librement mais je ne vois pas les choses avancer et je ne peux plus me permettre d’attendre. Sayuri ne peut plus attendre. J’ai besoin de temps avec elle. J’ai besoin de l’aider à lutter. Ca doit te paraître confus., soupira-t-elle.  

- Pas tant que ça. Tu as le droit de vivre ta vie. Je regrette de ne pouvoir t’offrir celle dont tu rêves., soupira-t-il.  

- Laisse-moi un peu de temps pour réfléchir à tout cela et nous en rediscuterons., finit-il.  

- D’accord.  

 

Kaori se tourna de nouveau vers l’horizon et observa le paysage. Si elle devait partir, tout cela lui manquerait : cette vue, cet appartement, cet homme. Elle n’avait pas voulu choisir entre lui et un enfant, n’y avait même jamais pensé jusqu’à maintenant, mais les choses changeaient et aujourd’hui elle privilégiait le futur et pas seulement le sien. Elle voulait que l’histoire se termina mieux qu’elle n’avait commencé pour elles deux. Elle voulait offrir du bonheur à son enfant, une vie emplie d’amour et de certitudes, un passé sur lequel bâtir son futur. Elle retint le rire nerveux qui naissait au fond d’elle : il n’était pas encore là et il avait déjà une place si importante dans sa vie…  

 

- Comment tu comptes t’y prendre ?, demanda brusquement Ryo.  

 

La question était partie d’elle-même et il s’en voulut : il allait lui-même se planter le poignard de la jalousie dans le dos. Peut-être aurait-il mieux valu qu’il n’en sut rien… D’un autre côté, il devrait se méfier des hommes qu’elle fréquenterait, juste au cas où l’un d’eux aurait de mauvaises intentions… oui, juste pour cela, pas pour se demander ce que l’heureux élu aurait de plus que lui… Il se passa une main sur le visage maudissant ce foutu sentiment de jalousie.  

 

- Comme Sayuri, une insémination. J’ai rendez-vous dans trois jours pour le premier entretien.  

- C’est glauque…, lâcha-t-il.  

 

Elle méritait tellement mieux que ça : une belle rencontre, un amour passionné, un partage qui vous mène de deux à trois… C’était tellement loin de ce qu’elle était, tellement peu romantique.  

 

- Tu vas choisir un géniteur sur fiche ?, grimaça-t-il.  

- Oui. Je peux même choisir un génie si je le souhaite ou un chef mafieux., s’amusa-t-elle, un rictus amer marquant le coin de ses lèvres.  

- C’est toujours plus sain que de me faire engrosser par le premier inconnu rencontré dans la rue.  

 

Il ne sut quoi répondre. Malgré la détermination et la légèreté qu’elle affichait, il sentait sa fragilité et son déchirement. Il aurait aimé la protéger de cela mais il ne pouvait lutter contre le cancer. Il la vit agripper la rambarde avec une telle force que ses jointures blanchirent.  

 

- Bon, je vais te laisser. Je sors ce soir., l’informa-t-elle, évitant son regard.  

- Toi, tu sors ?, s’étonna Ryo.  

- Oui. Je sors et je compte bien rencontrer un homme qui me plaise suffisamment pour résoudre un petit problème technique., avoua-t-elle, se détournant et partant.  

 

Elle ne rougit pas. Elle s’était détachée de ce qu’elle s’apprêtait à faire autant que faire se pouvait. La femme qu’elle était ne pouvait être celle qui allait s’offrir à un inconnu pour que sa virginité fut effacée par un être humain et non un objet métallique et froid.  

 

- Quoi ? De quoi tu parles ?, s’enquit Ryo atterré, son cerveau refusant de révéler la signification de ses paroles.  

 

Elle s’arrêta et se retourna, le fixant de ses yeux emplis de larmes.  

 

- Je n’ai pas envie qu’un speculum soit ma première fois., répondit-elle.  

- J’aurais aimé que ce soit toi mais je suppose que je ne dois pas espérer., tenta-t-elle, le rose aux joues, un soupçon d’espoir dans la voix.  

 

Pour le coup, il resta sans voix, incapable de réfléchir. Mick avait donc raison : elle était toujours vierge. Il l’avait rêvé sans réellement y croire. Après tout, il l’avait revue à ses vingt ans et s’était dit qu’elle avait eu une vie avant, une vie sexuelle aussi. Mais non elle était aussi innocente dans ce domaine-là.  

 

Lorsqu’il revint à la réalité, Ryo observa la scène devant lui : elle n’était plus là. C’était certainement mieux ainsi : il n’aurait su quoi lui répondre. Bien entendu il aurait aimé être le premier… et le dernier aussi mais cela il valait mieux l’oublier. Serait-il capable de s’en tenir là ? Il en doutait. S’il goûtait au fruit défendu, il n’était pas sûr de pouvoir ne plus le faire après et il ne pouvait se le permettre.  

 

Kaori regarda Ryo partir dans une profonde réflexion. La question ne méritait pas tant de considération pour elle. Elle lui offrait ni plus ni moins ce qu’elle avait de plus précieux après son amour, quelque chose qu’elle ne pourrait donner qu’à un seul homme, quelque chose qui avait tellement de signification à ses yeux qu’elle aurait aimé le partager avec le seul homme qui y avait droit à ses yeux : lui. Mais il n’en voulait pas. Aussi préféra-t-elle partir avant d’essuyer un refus…  

 

Le coeur lourd, elle se rendit dans sa chambre et ouvrit son armoire. Elle sélectionna quelques tenues qu’elle jeta désinvoltement sur son lit avant de partir prendre une douche. Elle laissa l’eau chaude couler sur elle, emmenant avec elle les larmes qu’elle ne put retenir. Lorsqu’elle ressortit de la salle de bains, enroulée dans une serviette de bains, elle s’observa un long moment dans le miroir avant de prendre sa brosse à cheveux et de se coiffer rageusement. Poursuivant sa préparation, elle se maquilla. Le premier jet, peu affirmé, ne lui parut pas assez aguicheur et elle se démaquilla. Le deuxième essai lui parut trop outrancier et elle se démaquilla de nouveau. La troisième fois fut la bonne : plus affirmée qu’à son habitude mais supportable pour elle.  

 

Elle retourna à sa chambre. D’abord indécise, elle finit par passer des sous-vêtements aguicheurs noirs dans lesquels elle ne se sentit pas très à l’aise puis un pantalon et un chemisier. S’observant dans le miroir, elle se trouva trop masculine, trop grande, trop plate, trop quelconque… elle se déshabilla et attrapa une jupe noire sur laquelle elle passa un haut blanc qui laissait transparaître son soutien-gorge. Elle baissa les yeux se trouvant vulgaire mais au moins le message serait clair. Elle attrapa la veste coordonnée à la jupe et l’enfila.  

 

- Quel changement…, souffla Sayuri en la voyant descendre.  

- Pas de commentaires., soupira Kaori.  

- Tu sors ?  

- Oui. Je vais m’envoyer en l’air., railla la nettoyeuse.  

 

Ryo entra dans la pièce à ce moment précis et lui lança un regard noir. Elle était à tomber même si ce n’était pas son style. Elle respirait la sensualité et il ne lui aurait pas fallu beaucoup pour succomber à ses charmes. La flamme de la jalousie s’embrasa de nouveau : elle allait coucher avec un homme, trouver du plaisir dans d’autres bras que les siens et il ne le supportait pas. Kaori était à lui et personne ne pouvait la toucher, même lui. Elle était trop bien pour lui, trop bien pour tout inconnu traînant dans un bar ou une boite. Aucun ne méritait de poser les mains sur elle. Il ne pouvait rester là. Il était capable de tout, même de renoncer et abdiquer face à elle, de l’empêcher de sortir et il n’en avait pas le droit : elle devait pouvoir aller au bout de ses choix. Sans un mot, il attrapa sa veste et sortit en claquant la porte, furieux.  

 

Les deux jeunes femmes restèrent seules, grimaçant au choc auditif. Après quelques secondes, Sayuri se tourna vers sa cadette.  

 

- Tu m’expliques, Kaori ?  

- Je ne sais pas ce qu’il a., répondit-elle, haussant les épaules.  

- Pas ça. Le fait que tu sortes pour coucher avec un homme., s’expliqua Sayuri.  

- Oh ça… Viens, assieds-toi., l’invita-t-elle en prenant place sur le divan.  

 

La journaliste s’assit à ses côtés et jeta un regard interrogateur sur elle.  

 

- J’ai pris une grande décision aujourd’hui, Sayuri.  

- Laquelle ?  

- J’aurai le bébé qui laissera une trace de notre famille., l’informa Kaori.  

 

Sayuri porta les mains à sa bouche, émue. Sa sœur posa une main sur son genou en signe de réconfort.  

 

- Kaori, c’est… c’est merveilleux. Mais toi et Ryo ?  

- Moi et Ryo…, murmura-t-elle, laissant un petit rire amer lui échapper.  

- Il n’y a pas de moi et Ryo. Il ne veut même pas de ma virginité, alors, tu vois, je dois avancer. J’ai pris ma décision. De toute façon, si lui et moi devenions quelque chose, nous n’aurions pas d’enfant. Je devais faire un choix et je l’ai fait même si c’est douloureux.  

- Je suis désolée, ma chérie., répondit Sayuri.  

- Ne le sois pas. J’ai rendez-vous dans trois jours pour le premier rendez-vous pour l’insémination. Ce soir, je sors. Il faut que je trouve un homme qui me débarrasse de mon petit souci et tout sera bon. Je dois te décevoir…, soupira Kaori, se sentant soudain très lasse.  

- Non, tu ne me déçois pas. J’aurais juste aimé que cette expérience soit plus belle pour toi. Tu mérites mieux que ça.  

- Mieux vaut être réaliste et ne pas attendre grand-chose de la vie. J’espère mieux pour la prochaine génération.  

 

Sayuri prit la main de sa sœur dans la sienne et la serra. Elle était émue par la détresse et le cynisme de sa cadette : c’était tellement peu elle. Elle se demanda même un moment si elle n’aurait pas mieux fait de la prendre avec elle quelques années plus tôt à New York. Elle ne pouvait cependant revenir en arrière et il ne servirait à rien de vivre sur des regrets, surtout vu le peu de temps qu’il lui restait.  

 

- Sayuri, tu voudrais m’accompagner dans cette démarche ? J’avoue que ça me fait un peu peur., lui demanda Kaori.  

- J’en serai honorée. Je serai à tes côtés tant que je le peux.  

- Il faudra que tu me parles de notre famille, de notre… mère., ajouta Kaori.  

 

Ce mot était tellement étrange sortant de sa bouche. Ca lui paraissait tellement incongru d’en parler, elle qui n’avait jamais été entourée que d’hommes : un père, un frère, un ami/amant…  

 

- On le fera. Je te le promets.  

- Merci Sayuri., répondit la nettoyeuse en enlaçant sa sœur.  

 

Elles restèrent ainsi quelques instants puis se séparèrent, Sayuri gardant les mains de sa sœur dans les siennes.  

 

- Comment tu te sens ? Par rapport à… ce soir, je veux dire., lui demanda-t-elle.  

- J’ai peur et je suis mal à l’aise. Je n’ai pas l’habitude de draguer dans les bars ou encore de me laisser aborder par des inconnus dans ce… but. Je prie pour ne pas tomber sur un type qui veuille me faire des trucs bizarres ou dégoûtants ou dont je n’ai pas envie. J’aurai aimé que ça se passe dans d’autres circonstances…  

- Je comprends. Tu es sure que tu vas pouvoir vivre avec ça après ?, s’inquiéta Sayuri.  

- Je n’aurai pas le choix. Je ne passerai pas la nuit avec lui. Dès que c’est fait, je rentre.  

- Et si tu tombes enceinte ?  

- Non, pas ce soir. C’est protégé ou rien. Je ne ferai pas un enfant d’une rencontre d’un soir. Je préfère encore l’insémination.  

- D’accord. Fais attention à toi surtout., lui préconisa la journaliste.  

- Promis. Bon, il vaudrait mieux que j’y aille. Avec un peu de chance, je tomberai sur un mec pas trop imbibé., ironisa Kaori.  

 

Elle se leva, se réajustant. Elle sentait la boule qui grandissait dans son ventre, signe de la nervosité qui l’habitait. Elle se dirigea vers la porte, sous le regard triste de son aînée. Soudain, cette dernière aperçut son sac à main oublié sur le divan.  

 

- Kaori, attends. Tu as oublié ton sac à main., dit-elle en se levant précipitamment.  

 

La nettoyeuse se retourna juste au moment où sa sœur devint livide et s’évanouit, son sac à la main.  

 

- Sayuri !, cria-t-elle en se précipitant vers elle.  

 

Elle s’agenouilla à ses côtés et tata son pouls, faible mais présent. Poussée par l’adrénaline, elle téléphona aux urgences. Dix minutes après, toutes deux partaient en direction de l’hôpital, Sayuri toujours inconsciente. 

 


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