Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 21 capitoli

Pubblicato: 18-08-19

Ultimo aggiornamento: 07-09-19

 

Commenti: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Un couple à part

 

Capitolo 15 :: Chapitre 15

Pubblicato: 01-09-19 - Ultimo aggiornamento: 01-09-19

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 15  

 

Ryo pénétra dans le bâtiment. Il faisait sombre et l’humidité suintait des murs. Ca sentait le moisi et l’urine de souris ou de rats. Soudain, un cri déchirant troubla le silence pesant. Kaori pensa-t-il inquiet. Il se retint de courir. Agir dans l’urgence et sous le coup de l’émotion ne pourrait que la tuer. Il ne comptait pas enterrer deux sœurs et sa fille en si peu de temps. Il continua d’avancer et s’immobilisa, l’apercevant soudain. Elle avait l’air exténuée, le visage défait par la douleur et les larmes. Son regard descendit vers son ventre et il réprima la vague de nausée qui le prit. Le salaud l’avait entaillée à deux endroits sur au moins vingt centimètres de long. Son joli ventre rond était maculé de sang et elle devait souffrir le martyr.  

 

Avisant son agresseur, il sortit de l’ombre, arme au poing. L’homme était un parfait inconnu pour lui mais il avait pris Kaori en otage pour le faire venir. Il laissa échapper un rire mauvais et agita un couteau avec une longue lame tâchée du sang de sa partenaire devant ses yeux emplis d’effroi. Hypnotisé par cette lame, Ryo ne comprenait pas ce que l’autre disait. Soudain, cette lame se leva dans les airs et, sans qu’il put réagir, elle s’abattit dans le ventre arrondi dans un cri effroyable de Kaori. Lorsqu’il retira la lame, le sang mélangé au liquide amniotique s’écoula de la plaie. L’homme se mit à rire et, sans aucun remords, il tua Kaori. Il n’avait pas su bouger à un seul moment, simple spectateur de la scène.  

 

Ryo se réveilla d’un bond en sueur. Il regarda dans le lit à côté de lui et vit Kaori paisiblement endormie. Se sentant encore trembler de l’effroi ressenti, il posa la main anxieusement sur son ventre et sentit le bébé bouger, le rassurant totalement. Ce n’était qu’un cauchemar. Il regarda ses mains avec incrédulité, se demandant pourquoi il n’avait pas agi, si ce serait le cas si cela arrivait vraiment… Il ne pouvait pas le croire. Il ne pouvait pas les laisser mourir sans agir. Sentant encore le froid l’envahir, son corps humide refroidissant au contact de l’air, il se leva et alla prendre une douche qui le réchauffa au moins corporellement, chassant par la même occasion l’odeur âcre de la sueur.  

 

Quand il revint, Kaori était assise sur le lit, se frottant les yeux, ensommeillée. Elle se leva, beaucoup moins prestement qu’avant, à cause de son ventre qui commençait à prendre de l’ampleur, et retira les draps.  

 

- Tu crois vraiment que c’est l’heure ?, lui demanda-t-il sévèrement.  

- Les draps sont trempés. Je n’ai pas envie d’attraper froid ni toi. Ils avaient dit qu’à fin janvier les températures remonteraient mais regarde il neige encore une fois., répondit-elle.  

- Laisse-moi faire.  

 

Elle s’écarta et le regarda, tenant son ventre d’une main. Le bébé avait décidé de squatter en bas de son utérus et elle lui pesait. A cinq mois et demi de grossesse, ce fait ne plaisait pas au Professeur mais elle avait beau essayer de la faire remonter, Mademoiselle n’en faisait qu’à sa tête.  

 

Ryo retira les draps et en remit des propres. Il n’arrivait pas à chasser les images de son cauchemar de sa tête. Il observait du coin de l’oeil sa partenaire et tentait d’établir où se situait la Kaori de son cauchemar par rapport à la réelle. D’après lui, elle était plus avancée dans sa grossesse, ce qui ne le rassura pas. Il n’était pas du genre à croire aux rêves prémonitoires mais celui-là lui laissait une drôle d’impression.  

 

- Qu’y a-t-il, Ryo ?, lui demanda soudain Kaori.  

- Rien. Tout va bien., répondit-il, fuyant son regard.  

- Ne me mens pas. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure.  

- Rien de grave. Viens te recoucher, tu vas attraper froid.  

 

Elle ne se fit pas prier et se lova contre lui. Elle sentait son coeur battre vite et s’inquiéta.  

 

- Si ce n’est pas grave, dis-le moi. Je vois bien que ça te tracasse., l’encouragea-t-elle.  

 

Il lui adressa un regard noir cherchant à l’intimider mais ça ne fonctionna pas. Ca ne fonctionnait plus depuis longtemps même…  

 

- J’ai fait un cauchemar. C’est fini maintenant, n’en parlons plus., lui dit-il simplement en fermant la lumière.  

- Explique-moi. Si c’était réellement fini, ton coeur ne battrait pas si vite, ta voix ne serait pas aussi tendue.  

- Je ne veux pas en parler. Dors maintenant., lui enjoignit-il fermement.  

 

Elle n’insista pas. Elle réessaierait le lendemain matin, plus au calme. C’était sans compter sur la presque parfaite connaissance qu’ils avaient l’un de l’autre car, le lendemain matin, Ryo s’empressa de quitter l’appartement, laissant les deux sœurs seules.  

 

Contre toute attente, Sayuri avait réussi à vaincre l’infection qui l’avait touchée. Ca lui avait pris du temps mais elle avait remonté la pente et s’était suffisamment remise pour pouvoir rentrer. Le cancer était toujours là, sa hanche lui faisait toujours mal et elle savait que la fin approchait mais elle se battait pour sa sœur et pour sa nièce, pour que Kaori put avancer dans sa grossesse plus sereinement et ne pas risquer d’accoucher prématurément, pour avoir une chance de connaître Kimi.  

 

- Tu es sure que tu peux faire cela toute seule ?, s’inquiéta Sayuri, voyant sa sœur étaler un tapis par terre.  

- Oui, j’en ai discuté avec Kazue. Ce sont juste quelques exercices d’étirements et de respiration et la position surélevée de mon bassin empêchera la petite d’appuyer sur le col. Rassure-toi. Je deviens responsable., la taquina-t-elle.  

- Désolée. Je ne voulais pas te vexer.  

- Tu ne me vexes pas, Sayuri. Si seulement elle pouvait remonter un peu, j’aurai moins mal au dos., soupira la future maman, s’allongeant plus ou moins élégamment au sol.  

- Elle a du caractère, cette petite. Elle tient de ses parents.  

- Ah ah très drôle., maugréa Kaori.  

- Cette chipie a la même activité nocturne que son géniteur. Elle me tient éveillée jusque pas d’heure et après elle dort jusque pas d’heure.  

- C’est pas comme si son géniteur tenait sa mère éveillée une partie de la nuit., pipa Sayuri, narquoise.  

- Ou peut-être le contraire d’ailleurs.  

 

Kaori détourna le regard en rougissant. Elle n’aurait jamais pensé avoir un tel appétit sexuel. Elle ne savait dire si c’était les six ans d’attente ou la grossesse qui la rendait insatiable mais, en tout cas, elle ne lui disait jamais non et était même parfois, voire souvent, l’instigatrice. Sayuri éclata de rire à voir la gêne de sa cadette qu’elle trouvait trop mignonne avec sa pudeur, qui semblait vite oubliée la nuit…  

 

Lorsqu’elle se calma, elle l’observa et son regard devint sérieux.  

 

- Vous en êtes où avec Ryo ?, lui demanda-t-elle.  

- On passe nos nuits ensemble., répondit Kaori, brièvement.  

- Ca, je l’avais bien entendu mais il a avancé sur sa position par rapport à toi ?  

- Si c’est le cas, il ne m’en a pas parlé., soupira la nettoyeuse.  

- Et le bébé ? Tu parles toujours de lui comme le géniteur. Ca veut dire qu’il ne veut toujours pas assumer la paternité ?  

- Il n’est pas prêt., fit Kaori, posant les mains sur son ventre, prenant une profonde respiration avant de la relâcher doucement.  

- Pourtant, il vous aime, ça crève les yeux. Quand tu parles du bébé, il a cette lueur dans les yeux… Et le regard qu’il porte sur toi… Je n’ai aucun doute sur ses sentiments.  

- Mais lui si. Il n’est pas sûr de pouvoir s’engager sur le long terme., lui expliqua Kaori.  

- Il trouve que six ans, c’est pas du long terme ? Il lui faut quoi ?, s’étonna Sayuri.  

 

Kaori détourna le regard, les larmes menaçant de tomber. Elle n’en pouvait plus de ces foutues hormones qui la faisaient décoller ou plonger pour un rien. Par dessus tout, elle avait de plus en plus de mal à gérer la situation avec son partenaire. Elle se laissait emporter, profitant de sa « disponibilité » en évitant de penser au lendemain, quand le bébé serait là et qu’il faudrait tout arrêter et revenir à avant… Elle avait besoin de lui, de ses bras, de ce qu’il lui donnait. Il lui arrivait d’espérer mieux, plus pour après mais elle essayait de prendre chaque jour comme il venait parce qu’inévitablement quand elle pensait à après, elle pensait aussi à la mort de Sayuri et ça la mettait dans un état de stress incompatible avec sa grossesse.  

 

- Je suis désolée, Kaori. Je ne voulais pas te blesser., s’excusa Sayuri.  

- Tu… tu n’y es pour rien. J’ai envie de gâteaux. Ca te dit qu’on fasse un peu de pâtisserie ?, l’interrogea-t-elle d’un ton enjoué.  

- Oui. Pourquoi pas…  

 

Elles allèrent en cuisine et Kaori prépara une pâte à biscuits avec affairement.  

 

- Tu n’en fais pas un peu beaucoup, Kaori ?, s’étonna Sayuri.  

- Tu crois ? On verra bien., dit-elle en haussant les épaules.  

 

Elle mit les biscuits à cuire et en sortit des fournées. Sayuri se frappa la tête en la voyant faire. Elle en avait au moins cuit une cinquantaine.  

 

- Tu crois vraiment qu’on va manger tout ça ?  

- Euh non… Je crois que je me suis laissée emporter., admit Kaori en se grattant la tête.  

- J’ai une idée : si on invitait les filles cette après-midi ?, proposa la nettoyeuse.  

- Si ça te fait plaisir, ça me va. Ca nous fera du bien d’avoir un peu de compagnie.  

 

Kaori appela Miki, Kazue et Eriko pour les inviter. Ryo rentra peu après et trouva sa partenaire farfouillant les films qu’ils avaient et en sortir toute une série qu’il classa dans la catégorie film hypra romantique, le genre de film qu’elle regardait avec sa boîte à mouchoirs sous le coude. Il avait hâte de retrouver sa furie à la massue, celle qui le harcelait pour le travail. Il la regarda concentrée à la tâche et finit par sourire, attendri.  

 

- Que fais-tu ?, lui demanda-t-il.  

- Je cherche un film à regarder cette après-midi avec les filles.  

- Oh je ferais mieux de quitter la place alors…  

- Tu peux rester si tu veux mais je crains que tu ne t’ennuies., lui proposa-t-elle.  

- Non, profite.  

 

Il la laissa et partit à la cuisine où il piqua une poignée de biscuits.  

 

- Ne mange pas tous mes biscuits, Ryo !, le sermonna-t-elle.  

- La grossesse a réveillé tes talents culinaires en tout cas., la taquina-t-il.  

 

Il se prit un coup de yo-yo sur le coin du nez et cria de douleur.  

 

- Ca t’apprendra ! Et ce soir, ce sera ceinture !, se fâcha-t-elle, les poings sur les hanches.  

 

Ryo la regarda en souriant. Les yeux lançant des éclairs, les joues légèrement rouges, elle était extrêmement désirable et il fit un effort considérable pour ne pas lui sauter dessus. Il décida de sortir de la cuisine par mesure de prudence. Il s’arrêta à sa hauteur et se pencha à son oreille :  

 

- Tu es sure que tu résisteras à la tentation ?, lui susurra-t-il.  

 

Il la vit frissonner, le regard légèrement perdu dans le vague. Fier de son effet, il la laissa. Ayant besoin de dépenser l’énergie qu’elle ressentait, elle prépara un repas copieux. Ryo la regarda manger avec appétit et sourit : cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé.  

 

- Quoi ? J’ai de la salade coincée entre les dents ?, demanda-t-elle, en cachant ses dents.  

- Non. Je constate que le moineau mange comme un ogre aujourd’hui. Ca fait plaisir à voir.  

- Je… j’avais faim., balbutia-t-elle, honteuse.  

- Kaori, ce n’était pas un reproche., la rassura Sayuri, posant une main sur la sienne.  

- Non ?  

- Non, partenaire. Tu dois nourrir une personne supplémentaire. Tu n’as presque pas pris de poids depuis le début de ta grossesse. C’est rassurant que tu manges suffisamment pour deux.  

 

Elle le regarda attendant la chute, la petite remarque mesquine sur son poids mais il ne dit rien de plus. Après le repas, il abandonna son appartement à la horde féminine, préférant déserter les lieux que de se retrouver entouré d’une bande de femmes sous l’influence des hormones ou de leurs horloges biologiques.  

 

Les filles arrivèrent peu après son départ et elles entamèrent leur après-midi. Les deux sœurs s’étaient assises l’une à côté de l’autre, entourée par les autres. Les biscuits circulèrent mais, à la fin du premier film, et de la première boite de mouchoirs, il n’en restait plus.  

 

- Il nous faut des munitions pour le deuxième round., s’écria Kazue.  

- Viens Miki, on va faire des courses.  

- Prends de la glace vanille… et des cookies…, lui demanda Kaori.  

- Tu vas faire une indigestion, Kaori., l’avertit sa sœur.  

- J’ai faim.  

- Ce n’est pas une raison pour manger n’importe quoi.  

- Pour une fois que j’ai une bonne excuse, je ne m’en priverai pas., lui répondit-elle en lui tirant la langue.  

 

Sayuri regarda sa sœur et poussa un long soupir. Les filles revinrent peu après avec les courses et un carton. Le bac de glace fut vide en moins de deux minutes et elles entamèrent le deuxième film. Au bout d’un quart d’heure, Sayuri entendit un léger ronflement et se rendit compte que sa sœur s’était endormie. Miki allongea Kaori et la couvrit, retirant sa tasse encore pleine.  

 

- Elle n’a pas arrêté une minute depuis ce matin., expliqua Sayuri.  

- Ca lui ressemble bien. Laissons-la dormir un peu.  

 

Elles finirent le film et Kaori se réveilla sur le générique de fin. Kazue se leva et alla chercher le carton qu’elle avait ramené. Elle en sortit un poupon.  

 

- Que veux-tu que je fasse avec une poupée ? Ca fait longtemps que j’ai passé l’âge et ça n’a jamais été mon truc., s’étonna Kaori.  

- Toutes les petites filles jouent à la poupée., rétorqua Sayuri, fronçant les sourcils.  

- Euh non. Moi je préférais les jeux d’assemblage., répondit Kaori, en repensant avec nostalgie à la première massue qu’elle avait montée.  

- Kaori, ce n’est pas n’importe quelle poupée. Je te présente ta fille., lui dit l’infirmière en la lui tendant.  

 

Kaori prit le poupon et l’observa, le manipulant dans tous les sens, sans comprendre.  

 

- Un peu de douceur, s’il te plaît. Tu penses vraiment que ton bébé appréciera d’être tenue la tête en bas ?, la sermonna Kazue.  

- Que veux-tu que je fasse d’une poupée même si elle personnifie ma fille ?, répéta Kaori.  

 

Soudain, le poupon se mit à pleurer au grand désarroi de la nettoyeuse.  

 

- Eh bien, à toi de jouer. Que feras-tu quand elle pleurera ?, lui demanda Kazue.  

 

Instinctivement, Kaori prit le bébé contre elle et, au bout d’un moment, les pleurs cessèrent.  

 

- C’est bien mieux. Je me sers de ce bébé pour les cours de parentalité. Une merveille de technologie. Je te le confie pendant un mois. Tu devras t’en occuper comme d’un vrai. Ca ce sont les couches qui doivent être utilisées et le biberon.  

- Si c’est une blague, elle ne m’amuse pas du tout., pipa Kaori, n’en croyant pas ses oreilles.  

- Tu vas être maman, ma chérie. Autant t’habituer tout de suite., lui fit Kazue en souriant.  

- Fais attention à ne pas mettre l’eau du bain trop chaude.  

- Parce qu’il faut que je le baigne en plus ?  

 

La nettoyeuse regarda tour à tour les quatre autres femmes, attendant de voir laquelle allait craquer en première pour cette blague mais aucune ne le fit. Elles l’observaient toutes avec les yeux pétillants. Le bébé se remit à pleurer et elle le regarda incrédule. A priori, elle était partie pour un mois de galère avec un faux bébé. Elle le prit contre elle et il se calma.  

 

- Et la nuit, je l’éteins comment ?, demanda-t-elle en soupirant.  

- Parce que tu vas éteindre ton bébé pour la nuit ?, pipa Kazue, un sourire en coin.  

 

Ryo allait la tuer… Voilà qu’ils se retrouvaient coincés avec un faux bébé pendant un mois, juste de quoi le dégoûter. Le reste de l’après-midi passa tranquillement, Kaori tenant le bébé à bras contre elle. Lorsque son partenaire rentra, peu après que les filles furent parties, il s’immobilisa au pied du divan, goguenard.  

 

- Tu retombes en enfance ? Tu recommences à jouer à la poupée ?, s’amusa-t-il.  

 

Il recula face au regard noir qu’elle lui lança.  

 

- Je ne recommence pas à jouer à la poupée : je n’y ai jamais joué. Je viens de commencer les cours de préparation et ça, c’est ma fille pendant un mois qui pleure, qui mange et qui dort.  

- Heureusement que c’est une poupée, sinon on aurait le droit au caca aussi., la nargua-t-il.  

- Ah ah très fin, Ryo. Et bien détrompe-toi parce que si elle ne fait pas réellement, elle demande quand même à être changée. Tu remercieras Kazue pour sa délicieuse idée.  

 

Ryo échangea un regard avec Sayuri qui lui sourit. Elle avait eu le droit à la mauvaise humeur de sa sœur depuis qu’elle avait son « bébé ». Dès qu’elle le lâchait, il se mettait à hurler, leur vrillant les tympans. Kaori se leva, le poupon dans les bras, et s’arrêta près de son partenaire.  

 

- Tu tombes bien d’ailleurs. Tiens, tu vas le garder quelques minutes., lui dit-elle en lui collant la poupée dans les bras.  

- Quoi ?! Mais non. J’ai l’air fin avec ce truc dans les bras. Kaori, reviens !, cria-t-il, en tenant la poupée par un pied.  

- J’en ai pour cinq minutes. Je dois aller faire pipi pour la quinze millième fois aujourd’hui parce que ta fille a décidé de jouer au foot avec ma vessie. Alors assume cinq minutes !  

- Ma fille… C’est elle qui l’a voulue d’abord…, maugréa-t-il.  

- Moi j’ai rien avoir dans l’histoire…  

- Tu es sûr, Ryo ? Ce n’est pas ton mokkori qui a rendu une… enfin non, de très nombreuses visites à ma sœur et encore maintenant d’ailleurs., ironisa Sayuri.  

- Mais… Je ne fais que rendre service moi !, s’écria-t-il.  

 

Le bébé se mit à hurler et Ryo le regarda, blême, puis Sayuri.  

 

- Je fais quoi ?, lui demanda-t-il, paniqué.  

 

Sayuri se mit à rire, amusée de voir l’homme sans peur affolé face à un poupon électronique.  

 

- Tiens-le bien déjà et mets-le contre toi. Ca a l’air de marcher avec Kaori., lui conseilla-t-elle.  

- Comme ça ?  

 

La journaliste approuva mais le bébé ne se calma pas au grand désarroi du nettoyeur. Kaori revint et grimaça.  

 

- Si tu le tiens et que ça ne marche pas, c’est autre chose. On peut essayer le biberon…, suggéra-t-elle.  

- Non, non, non. Il n’y a pas de « on peut ». C’est ta fille, tu te débrouilles…, se fâcha-t-il en lui collant le bébé dans les bras.  

 

Pour la deuxième fois, Sayuri se mit à rire face à l’attitude de ce grand dadais.  

 

- Il s’enfuit comme s’il était poursuivi par un chien enragé., dit-elle entre deux hoquets.  

- Non, un chien enragé ne lui ferait pas aussi peur…, contesta Kaori, attristée.  

 

Même si elle savait qu’elle ne devait s’attendre à rien de sa part, l’attitude de Ryo lui fit tout de même mal. Etait-ce ce à quoi elle devait s’attendre après la naissance ? Fuirait-il le pays dès que le bébé serait dans les parages ? Quel avenir cela présageait-il pour eux ? Désappointée, elle s’assit sur le divan et donna le biberon au bébé qui se calma. Ce faisant, elle s’imagina avec sa fille faisant le même geste et un soupçon d’impatience, une envie de la voir la prit. Sa colère s’évanouit. Sayuri s’en aperçut et sourit tendrement à sa sœur.  

 

- Tu verras, ce sera encore bien mieux quand Kimi sera là. Tu croiseras son regard, tu sentiras sa chaleur contre toi. Tu l’aimeras comme jamais tu n’as aimé.  

- Oui mais si je fais mal, c’est elle qui souffrira., murmura Kaori, anxieuse.  

- Elle te pardonnera comme tu devras apprendre à te pardonner dans ces cas-là. Nul n’est parfait, Kaori. Tout ce qui compte c’est que tu l’aimes et que tu sois là pour elle.  

- Je serai là, toujours. Peu importe si c’est dur ou fastidieux, je serai là pour elle. Je te promets qu’elle sera heureuse et qu’elle aura un foyer chaleureux, des personnes qui l’aimeront et l’entoureront en plus de moi, en plus de toi.  

 

Sayuri posa la tête sur l’épaule de sa sœur, émue.  

 

- Elle aura une belle vie. J’aurais juste aimé qu’elle ait ses deux parents, pour qu’eux aussi soient heureux., murmura la journaliste, levant les yeux vers l’étage où Ryo s’était réfugié.  

 

Bien moins loin qu’elle ne le pensait, il posa la tête sur le mur sur lequel il était adossé, à l’abri des regards. C’était un souhait qu’ils partageaient à trois mais, pour lui, le réaliser nécessitait une force qu’il n’avait pas encore… 

 


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