Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 21 capitoli

Pubblicato: 18-08-19

Ultimo aggiornamento: 07-09-19

 

Commenti: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un couple à part

 

Capitolo 8 :: chapitre 8

Pubblicato: 25-08-19 - Ultimo aggiornamento: 25-08-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bon dimanche, bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 8  

 

Assise, les jambes repliées contre son corps, la tête sur les genoux, Kaori pleurait seule dans la douche, l’eau chaude coulant sur elle. Depuis l’opération de Sayuri, elle n’avait pas craqué et avait toujours fait preuve d’entrain pour aider sa sœur qui avait eu un coup dur. Le lendemain de l’opération, le chirurgien était passé la voir avec les résultats des analyses. La tumeur avait gagné certaines zones voisines et elle avait dû être réopérée pour enlever les parties infectées et, de ce fait, rester quelques jours supplémentaires à l’hôpital. Heureusement le praticien en avait profité pour pratiquer les examens nécessaires avant le début de sa radiochimiothérapie et elle avait pu avoir sa première séance le jour de sa sortie.  

 

Depuis dix jours, Kaori accompagnait sa sœur chaque matin de la semaine à l’hôpital où elle subissait une irradiation et, le mercredi, elle recevait en plus une perfusion pour la chimiothérapie. Elles étaient en repos le week-end. Depuis dix jours, elle la voyait s’affaiblir, être malade, ne plus arriver à manger et fatiguer. Elle restait souvent à ses côtés la journée, tentant de la réconforter par tous les moyens, lui passant un linge humide sur le visage, l’encourageant à lui parler de son enfance, de leur mère, des souvenirs qu’elle avait, lui lisant un livre ou le journal… Même lorsqu’elle dormait, elle n’était jamais loin.  

 

Le soir venu, une fois Sayuri couchée, Ryo et elle s’enfermaient dans la chambre et s’unissaient avec force de passion et désespoir mêlés. Pour elle, ces moments-là lui permettaient d’oublier la dureté de la vie, de rêver quelques heures. Elle ne pouvait que rêver puisqu’ils avaient un accord tous les deux et qu’elle ne le bafouerait pas quoiqu’il arriva. Alors elle rêvait que dans leurs grands moments d’intimité, parfois tendres, souvent très passionnés, il lui parlait, lui murmurait ces petits mots qu’elle aimerait l’entendre dire quand il se mouvait en elle et la rendait folle. Elle rêvait qu’elle-même lui avouait tout l’amour qu’elle lui portait, à quel point il était important pour elle, qu’elle ne voulait plus jamais être loin de lui. Mais aucun mot ne sortait de leurs bouches pour avouer ces sentiments tant attendus, tant ressentis.  

 

Et aujourd’hui, c’était la douche froide. Le mal de ventre qu’elle avait ressenti au réveil était bien annonciateur de cette fatalité : elle n’était pas enceinte. Elle recommençait un cycle et le temps gagnait la bataille. Là, ses défenses étaient tombées avec les premières traces de sang. Bien sûr, elle s’était doutée que le succès ne serait pas au rendez-vous le premier mois mais elle avait quand même espéré, plus qu’elle ne le pensait d’ailleurs.  

 

La porte de la salle de bains s’ouvrit et la ramena à la réalité. Ryo tira légèrement le rideau et l’observa attentivement. Son coeur se serra en voyant les traces de larmes sur ses joues.  

 

- Que fais-tu là ?, lui demanda-t-elle agressivement, serrant encore plus ses jambes contre elle.  

 

Elle se sentait exposée et n’aimait pas cela. Elle savait que c’était idiot car, depuis le temps, il connaissait son anatomie mais elle avait besoin de se protéger de son regard.  

 

- Sayuri s’inquiétait pour toi. Je suis venu voir ce qui te prenait autant de temps.  

- Je me dépêche. Laisse-moi., aboya-t-elle.  

 

Il fronça les sourcils. Elle savait qu’elle était injuste de lui parler ainsi mais c’était plus fort qu’elle. Il coupa l’eau de la douche et, prenant une serviette, l’en entoura lorsqu’elle sortit. Il garda ses bras autour d’elle quelques instants avant de la lâcher et elle baissa les yeux.  

 

- Tu peux sortir, s’il te plaît ? J’ai… des trucs de fille à faire., murmura-t-elle, gênée.  

 

Il sortit de la pièce et partit dans sa chambre. Il se posta à la fenêtre et regarda les nuages voguer sans vraiment les voir. Il savait qu’il n’avait pas été le parfait gentleman ces derniers jours, qu’il s’était éloigné de l’amant tendre et attentionné qu’il avait été au début de leur accord mais elle ne s’était aperçue de rien car il savait qu’elle cherchait dans leurs ébats une part d’oubli que la passion animale qui les animait et qu’ils ne tentaient pas de contrôler leur conférait. Il savait aussi qu’il aurait pu l’aider en étant plus aimant avec elle, en l’entourant comme elle en avait besoin, pas à cinquante mais à cent pour cent.  

 

Ryo grimaça. La dure loi de ce milieu s’était rappelée à lui. Un nouvel arrivant avait apparemment décidé de l’abattre. Il ne l’avait pas encore attaqué mais s’en était fait la publicité. Il avait clamé haut et fort qu’il aurait City Hunter. La présence de Kaori à ses côtés était un fait établi. C’était le moyen préféré des truands pour l’atteindre. Ce qu’il espérait, c’était que personne n’eut pris au mot le fait que City Hunter, c’était elle et lui parce qu’elle ne servirait plus alors d’otage : elle deviendrait une cible à part entière. Il avait réalisé alors qu’il lui avait mis une cible encore plus grande sur la tête en la laissant faire et sa peur de la perdre avait refait surface. Il ne pouvait entamer quoique ce fut avec elle. S’il la tenait encore à distance, il pouvait lui assurer une plus longue vie surtout dans les circonstances actuelles.  

 

Cela avait amené une autre question également. Certes il était hors de question de la faire partir maintenant, pas avec Sayuri malade ni alors qu’elle allait être enceinte mais il devrait certainement y réfléchir à nouveau lorsque Sayuri ne serait plus et que le bébé serait là. Il ne voulait pas voir la femme de sa vie et la chair de sa chair baigner dans leur sang. Il devrait les mettre à l’abri, pouvoir assurer leur sécurité, même si ça impliquait de ne plus pouvoir les voir. Son poing se crispa. Il s’était pris à rêver d’une vie à trois. La chute était dure…  

 

- Ryo ?  

 

Il se retourna et vit Kaori dans l’encadrement de la porte. Elle le regardait, interrogative.  

 

- Qu’y a-t-il, Kaori ?  

- Je… Je voulais te dire que je ne dormirai pas avec toi ce soir. Je… mes règles sont arrivées, ce ne sera pas nécessaire., finit-elle en murmurant, le regard incertain.  

- Très bien. Je vais proposer à Mick de sortir. Ca ne me fera pas de mal de m’amuser un peu dans les cabarets. Dès que ce sera fini, tu me fais signe., répondit-il d’un ton neutre.  

 

Sa désinvolture lui fit mal. L’entendre parler sur le même ton de ses sorties nocturnes et de leurs essais bébé lui donna envie de fuir. Elle avait tant eu envie de l’entendre dire qu’elle pouvait rester malgré tout.  

 

- On peut retenter d’ici une dizaine de jours., lui proposa-t-elle.  

- C’est le temps de tes règles ?  

- Non, ça ne dure que quatre jours en général., répondit-elle, légèrement gênée.  

- Alors je t’attends dès que c’est fini et on reprendra nos ébats. Tu le veux ce bébé, oui ou non ?, lui demanda-t-il en la fixant droit dans les yeux, d’un ton froid.  

- Oui., admit-elle, déstabilisée.  

- Alors l’affaire est réglée. Il faut que j’y aille.  

 

Il passa devant elle et la laissa. Il était écoeuré par ce qu’il venait de faire : lui rappeler qu’il était un homme froid, rabaisser ce qu’ils vivaient à une pure histoire de procréation, qui était certes l’objectif, mais qui n’était pas que cela à ses yeux. Il vivait enfin un moment privilégié avec elle et il ne voulait en perdre aucun moment. S’il n’avait pas tenu à mettre fin à tout cela lorsqu’elle serait enceinte, il lui aurait avoué qu’il se fichait bien de ne pas pouvoir faire l’amour avec elle pendant ses quatre nuits, que la tenir dans ses bras pour dormir lui suffisait amplement. Mais il ne pouvait pas. Il devait la tenir à distance malgré l’envie, malgré la douleur.  

 

Les quatre jours qui suivirent furent durs pour la jeune femme. Alors qu’elles sortaient de l’hôpital deux jours plus tard, pouvant enfin aborder les deux jours de repos qui arrivaient, Sayuri fit un malaise et dut être hospitalisée. Après une grosse frayeur, le médecin les rassura : elle était juste trop faible et déshydratée à cause de son manque d’appétit et de ses vomissements. Elle avait besoin d’être perfusée et pourrait sortir le lendemain. Epuisée, elle força Kaori à quitter l’hôpital et ne pas rester là à la regarder dormir. Au long regard qu’elle lui adressa, la nettoyeuse n’eut pas le coeur de discuter et accéda à sa demande. Elle rentra à l’appartement pour le trouver vide. Elle passa par la cuisine et en ressortit immédiatement. Elle n’avait pas le coeur à manger et monta dans sa chambre. Rageant, elle trouva un tee-shirt de Ryo sur le sol et le ramassa. Sans réfléchir, elle le prit et se coucha en le serrant contre elle, s’entourant de son odeur à défaut de ses bras.  

 

Quand elle se réveilla tard dans la journée, son partenaire n’était toujours pas là. Elle prépara un repas et attendit son retour, en vain. Inquiète, elle finit par téléphoner à Umibozu qui ne savait où il était et Mick qui ne répondit pas. Elle en déduisit qu’ils étaient sortis à deux. Elle finit par monter se coucher. Ereintée, elle ne l’entendit pas rentrer dans la nuit ni s’approcher d’elle pour l’observer un long moment.  

 

Ryo avait passé la soirée avec Mick dans un cabaret. Il avait donné la mesure en draguant quelques bunnies et descendant quelques verres mais le coeur n’y était pas. Mais sa venue était utilitaire et il réussit à glaner quelques informations mais pas assez pour débusquer son nouvel ennemi. Il n’aimait pas savoir sa partenaire en danger. Il la regarda dormir un long moment, laissant enfin la tension qui l’habitait redescendre. Il dut lutter pour ne pas s’allonger à ses côtés. Il avait hâte de la retrouver et de pouvoir passer ses nuits avec elle. Il quitta sa chambre et rejoignit la sienne.  

 

Le lendemain matin, Kaori se leva et se dirigea immédiatement vers la chambre de son partenaire, soulagée de l’y trouver profondément endormi. Elle prépara un petit-déjeuner copieux, alla le réveiller et ils déjeunèrent ensemble.  

 

- Sayuri n’est pas levée ?, s’inquiéta-t-il.  

- Elle a été hospitalisée hier. Elle a fait un malaise. Je dois aller la rechercher aujourd’hui.  

- Ok. J’espère que ça ira. Je te laisse, j’ai des choses à faire., dit-il, se levant sans attendre.  

 

Elle le regarda partir, le coeur lourd. Elle ne pouvait plus nier qu’elle avait rêvé l’homme tendre et amoureux, qu’elle n’aurait pas un happy end, juste ce qu’ils avaient convenu… Elle ravala ses larmes de dépit, refusant de pleurer plus qu’elle ne l’avait déjà fait. Elle devait se concentrer sur Sayuri puis sur sa grossesse le moment adéquat.  

 

Elle alla chercher sa sœur à l’hôpital et la ramena chez eux. Voyant sa faiblesse, elle n’osa pas la laisser seule et demanda à Kazue de venir lui tenir compagnie le temps qu’elle alla à la pharmacie chercher la liste de médicaments que le médecin lui avait prescrits. Elle écouta le pharmacien lui donner les conseils et précautions à prendre entre les compléments alimentaires, anti-émétiques, solutions de réhydratation, les lotions hydratantes, les anti-douleurs pour les aphtes qu’elle avait attrapées… Quand elle rentra, Kazue refit le tour avec elle au calme, la familiarisant avec les substances. Elle la quitta peu après et Kaori resta seule avec Sayuri.  

 

L’après-midi fut difficile, la journaliste étant malade dès qu’elle avalait le moindre liquide, ses vomissements lui provoquant des douleurs insoutenables sur les aphtes qui parsemaient sa trachée et sa bouche. Elle finit la journée en larmes dans les bras de sa cadette, complètement démunie face à sa détresse. Sayuri refusant de retourner à l’hôpital, Kaori la mit au lit et la veilla, s’endormant à son chevet.  

 

Ryo la trouva ainsi agenouillée. Il jeta un œil sur le visage de Sayuri et fut surpris de le voir aussi marqué. Il ne pouvait pas faire grand-chose pour elle à part s’occuper de sa cadette. Alors il prit Kaori à bras et l’emmena dans sa chambre. Il la déposa dans son lit et la recouvrit avant de la laisser. Il approchait de son but. Il aurait dans les jours à venir l’adresse de son ennemi et se chargerait de lui.  

 

Le lendemain, les effets secondaires diminuèrent quelque peu mais Sayuri fut incapable de se lever, beaucoup trop faible. Kaori passa la journée à s’occuper d’elle. De toute façon, Ryo était invisible depuis le petit-déjeuner. Elle soupira.  

 

- Ca va, Kaori ?, murmura sa sœur.  

- Oui. Comment tu te sens ?  

- Super…, répondit-elle, levant les pouces avec un sourire épuisé.  

- Où est Ryo ?  

- Sorti.  

- Il rentre quand ?  

- Je ne sais pas., dit-elle en fronçant les sourcils.  

 

Elle ne savait pas s’il rentrait ce soir. Devait-elle l’attendre dans son lit ? Ne devait-elle le rejoindre que le lendemain ? Elle n’en savait rien. Sayuri la regarda et vit les traces de fatigue sur son visage et la tristesse également.  

 

- Kaori, que se passe-t-il ? Ne me dis pas rien.  

- J’aurai dû m’en tenir à l’insémination., murmura-t-elle baissant les yeux.  

- Pourquoi ? Ryo n’est pas correct avec toi ?, s’inquiéta sa sœur.  

- Non, il me traite bien. C’est juste… que c’est difficile de ne pas mêler les sentiments dans l’affaire.  

- Tu espères plus ?  

- J’ai cru un moment qu’il… mais je me suis trompée., admit-elle.  

- Prends les choses comme elles viennent. Il est dur en affaires et long à la détente…  

- Pour un pro de la gâchette…, pipa Kaori, ironique.  

 

Elles se regardèrent et éclatèrent de rire.  

 

- Garde espoir, Kaori.  

- Oui. Tu veux un peu de bouillon ?, lui proposa Kaori pour changer de sujet.  

- Je donnerai cher pour une assiette de sushis mais je serais incapable de l’avaler., avoua la journaliste. Du bouillon, on peut essayer.  

 

Sa cadette lui donna ses médicaments et la laissa quelques minutes le temps de réchauffer le potage. Elle revint avec deux bols fumant, quelques biscuits et morceaux de légumes et de fruits. Sayuri picora, se forçant à avaler malgré la douleur, et se cala dans son oreiller, à peine le repas terminé, ses yeux se fermant.  

 

- Ne reste pas à mon chevet, Kaori. Occupe-toi un peu de toi. Ca va mieux. Je vais dormir.  

- D’accord. Tu m’appelles si tu as besoin de moi., lui dit-elle, déposant un baiser sur sa tempe.  

 

Elle la laissa, débarrassant le plateau en cuisine, avant d’aller se faire couler un bain, laissant la porte entrouverte au cas où Sayuri l’appellerait. Elle se glissa dedans avec plaisir, laissant l’eau chaude dénouer ses muscles. Elle ferma les yeux et somnola un moment. Elle sentit soudain du mouvement et ouvrit les yeux. Ryo était à ses côtés.  

 

- La vue était trop tentante. Je n’ai pu résister. La voie est dégagée ?, demanda-t-il.  

- Je n’ai pas entendu qu’il y avait eu de bouchons aujourd’hui à Tokyo., répondit-elle, levant un sourcil.  

 

Il grogna de mécontentement.  

 

- Sinon, oui c’est fini., l’informa-t-elle.  

- Cool., fit-il en se relevant.  

 

Elle le vit stupéfaite se déshabiller et se glisser derrière elle, l’encerclant de ses bras qui lui avaient tant manqué ces derniers jours. Il ne tarda pas à passer à l’offensive, laissant glisser ses mains sur son corps, ses lèvres découvrant l’ovale de son visage, sa nuque, sa bouche. Ils s’aimèrent ainsi toute la nuit quittant la salle de bains pour rejoindre leur chambre.  

 

Quand elle lui demanda ce qu’il avait fait ces derniers jours, Ryo éluda à plusieurs reprises. Elle finit par ne plus poser la question. Il ne voulait pas lui parler de la menace pour ne pas la stresser plus. Quand elle finit par s’endormir au creux de ses bras, il l’observa un moment et nota le froncement de sourcils. Il passa doucement un doigt sur la zone et elle se détendit. Peu après, il sombra dans les bras de Morphée, profitant d’une bonne nuit de sommeil pour la première fois depuis quatre jours.  

 

Le lendemain matin, ils se réveillèrent et profitèrent d’un moment sensuel. Reposant la tête sur l’épaule de sa partenaire, Ryo reprit le contrôle de son souffle. Malgré deux semaines déjà passées dans ses bras, l’effet était toujours le même, voire de plus en plus fort. Il n’avait jamais vécu une relation aussi intense. Lui qui avait l’habitude de ne pas s’attarder dans les bras d’une femme se plaisait dans les bras de cette femme. Il sentit ses mains se serrer autour de ses épaules et le presser contre elle. Il aurait aimé ne jamais quitter cette bulle.  

 

A contre-coeur, Kaori le lâcha. L’heure avançait et elle devait emmener Sayuri à l’hôpital. La troisième semaine de traitement débutait. Encore deux après celle-ci, quelques jours de repos et enfin la dernière vague, la curiethérapie où Sayuri resterait à l’hôpital de nouveau quelques jours. Elle se leva et se prépara puis descendit faire le petit-déjeuner. La nouvelle journée débuta et fila comme la semaine. Sayuri résista un peu mieux aux effets secondaires, ce qui leur permit de profiter un peu l’une de l’autre et même de sortir faire un tour au parc le week-end suivant, ce qui leur fit du bien.  

 

De son côté, Ryo était de plus en plus nerveux. Il avait trouvé la planque du truand qui voulait lui faire la peau mais celui-ci en avait changé récemment. Enfin un qui se montrait un peu plus intelligent même si ça ne l’arrangeait pas forcément… Il sentait le danger rôder autour d’eux et n’aimait pas cela, surtout alors que Kaori était moins attentive. Le fait qu’elle passa la plupart de son temps à l’appartement ou à l’hôpital le rassurait.  

 

La quatrième semaine de traitement débuta tout aussi rythmée. Le mercredi, en plus de ses deux traitements, Sayuri dut rester pour subir des examens préparatoires pour la phase suivante. Kaori ne pouvant être présente, elle lui proposa de passer les heures d’attente au Cat’s avec ses amis plutôt qu’à l’hôpital. Elle laissa les coordonnées du café à l’infirmière au cas où Sayuri aurait fini plus tôt puis s’en alla. Elle eut un pressentiment étrange pendant le trajet, le sentiment d’être épiée, et fut rassurée de trouver Ryo sur place. Elle ouvrit la porte et fut soudain tirée et projetée au sol par deux bras puissants, alors que deux coups de feu résonnaient non loin. Elle entendit le son caractéristique du magnum de son partenaire riposter, puis fut prise au piège de son regard sombre. Plus rien n’existait, il n’y avait qu’eux.  

 

- Tu n’as rien ?, murmura-t-il, tendu.  

 

Elle secoua la tête négativement, incapable de parler sous l’intensité des sentiments qui brillaient dans ses prunelles. Ryo ne pouvait la quitter des yeux : il avait eu peur quand il avait senti l’aura meurtrière dirigée non vers lui mais vers elle. Il avait réagi d’instinct en la protégeant de son corps. Sans cela, elle pousserait son dernier souffle. Il se releva doucement et l’aida à en faire autant. Vacillante, elle posa la main sur son torse et sentit l’humidité poisseuse. Regardant sa main, elle la vit couverte de sang.  

 

- Tu es blessé ?, lui demanda-t-elle paniquée.  

- Ce n’est rien, Kaori., tenta-t-il de la rassurer.  

 

Miki avait déjà ramené la trousse de secours et Kaori, affolée, lui retira sa veste et son tee-shirt sans rougir. Elle nettoya la plaie et appliqua une compresse attachée avec du sparadrap, laissant ses doigts traîner un peu plus que nécessaire.  

 

- Ce n’est qu’une légère éraflure. Tu auras une cicatrice supplémentaire., l’informa-t-elle, tentant de reprendre le dessus sur ses émotions.  

- Merci… Bien que j’aurais préféré que ce soit la belle Kazue qui me dorlote., dit-il, histoire de donner le change.  

 

Il se prit un coup de yo-yo sur la tête et grimaça. Ils reprirent leurs chamailleries habituelles, Mick arrivant entre temps se joignant à eux. Ryo réfrénait mal ses instincts meurtriers quand son ami tentait de toucher à Kaori mais elle se défendait avec vigueur et Mick sortit de là, un peu moins beau gosse qu’en y entrant. Echaudé par la tentative de meurtre, le nettoyeur accompagna sa partenaire à l’hôpital pour récupérer sa sœur.  

 

- Tu ne les trouves pas bizarres, nounours ?, demanda Miki à son mari après leur départ.  

- De quoi tu parles ?  

- A un moment, j’ai presque cru qu’il y avait quelque chose entre eux. Il y avait une telle tension sexuelle dans les lieux…  

- Avec Ryo, il y a toujours de la tension sexuelle dans les lieux…, marmonna-t-il, rouge fumant.  

 

Lui avait ressenti autre chose, de bien plus profond, un espoir mêlé de tristesse, une allégresse teintée d’urgence, quelque chose de beau et touchant à la fois, une chose dont il se priverait de parler tant elle lui semblait intime et personnelle.  

 

D’un commun accord, les City Hunter avaient décidé de ne pas parler de l’attaque à Sayuri. Ils rentrèrent chez eux à trois dans le calme et les jeunes femmes montèrent alors que Ryo alla discuter avec un de ses indics. Ils y étaient. Il était convoqué en duel le soir-même sur le port à vingt trois heures. Il n’en parla à Kaori qu’après le dîner, lorsque Sayuri, fatiguée de sa journée, partit se coucher.  

 

A l’heure prévue, il quitta l’appartement, laissant la jeune femme seule et anxieuse. Il revint aux alentours de minuit et la trouva assise dans l’encadrement de la fenêtre de sa chambre, dans un de ses tee-shirts, à regarder les étoiles. Dès qu’elle le vit, elle se précipita vers lui et l’embrassa. Il la souleva et l’amena sur son lit où il lui fit l’amour désespérément. Il voulait oublier qu’une nouvelle fois il avait ôté la vie, et surtout qu’il l’avait fait avec colère et haine après que son ennemi lui eut déclaré qu’une fois qu’il l’aurait tué, il viendrait s’occuper d’elle, lui rendre un hommage appuyé, voire plusieurs, avant de l’envoyer le rejoindre. Après l’attaque de cette après-midi, cette deuxième menace était de trop et déclencha sa colère. Il le tua d’une balle en plein coeur et, pour rappeler à tout le monde de quoi il était capable, il leur redonna un exemple du type d’atrocités dont il était capable, même sur un homme vivant. La nouvelle circulerait vite et certainement Saeko le contacterait demain matin et le tancerait pour ce carnage mais il s’en fichait. Kaori était sauve et il avait la nuit avec elle pour oublier et redevenir l’homme qu’elle avait fait naître.  

 

Les jours défilèrent ensuite à une vitesse folle. Saeko appela et se fâcha. Les indics de Ryo lui firent un retour sur l’émoi qu’avait causé son action et Sayuri acheva son traitement de radiochimiothérapie, pouvant enfin profiter de huit jours de repos. Elle se reposa les premiers jours puis, comme elle allait un peu mieux, elles firent un tour jusqu’au mont Fuji profitant d’une belle journée ensoleillée et Kyoto où Sayuri avait un temps travaillé.  

 

La veille de sa nouvelle entrée à l’hôpital, elle avait repris du poil de la bête et préparé son sac, affichant une sérénité face à la dernière ligne droite de son traitement.  

 

- Je viendrai te voir tous les jours. Tu te sentiras moins seule ainsi., l’informa Kaori.  

- Si tu veux, tête de mule. Mais d’abord tu vas me rendre un service., exigea sa sœur, le matin de son départ.  

- Tout ce que tu voudras.  

 

Sayuri lui tendit une boite avec un petit sourire. Kaori la prit et ouvrit des yeux ronds.  

 

- C’est trop tôt. Je ne dois être réglée que dans deux jours.  

- Non, le pharmacien m’a certifié que si tu étais enceinte, le test serait positif. Va le faire. Je ne te laisserai pas entrer dans ma chambre sans savoir. Je ne voudrais pas te contaminer avec les radiations.  

- Mais…  

 

Sayuri lui fit le signe de déguerpir et Kaori s’exécuta. Fébrilement, elle déballa le paquet, lut la notice et l’appliqua. Elle devait attendre deux minutes normalement mais, dès le prélèvement effectué, le test afficha deux bandes parallèles. Elle se sentit pâlir et sortit de la salle de bains au moment où Ryo sortait de la chambre.  

 

- Kaori, ça va ?, lui demanda-t-il, inquiet de sa pâleur.  

- Je suis enceinte., lui apprit-elle.  

 

Elle se sentit emplie d’une soudaine joie mais, quand elle releva les yeux, la tristesse s’ajouta dans la balance : leur histoire était finie…  

 

- Félicitations, Sugar., murmura-t-il, le regard luisant d’une intensité qu’elle n’avait jamais vue. 

 


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