Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 21 capitoli

Pubblicato: 18-08-19

Ultimo aggiornamento: 07-09-19

 

Commenti: 36 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceDrame

 

Riassunto: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How to make an interactive story?

 

Here's a helpful link. Tutorial

 

 

   Fanfiction :: Un couple à part

 

Capitolo 17 :: Chapitre 17

Pubblicato: 03-09-19 - Ultimo aggiornamento: 03-09-19

Commenti: Bonjour, la suite Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 17  

 

Ryo rentra chez lui avec plaisir. Il venait de suivre le nouvel oyabun du lotus noir dans un voyage de cinq jours à travers le Japon. Il avait laissé Kaori et Sayuri seules et avait foncé à l’appartement sans prévenir dès qu’il était revenu sur Tokyo. Saeko lui avait promis de le prévenir si quelque chose arrivait. N’ayant aucune nouvelle de sa part, il fut bien étonné de trouver le séjour vide. Il fit le tour du duplex et dut bien constater que les deux sœurs n’étaient nul part. Son inquiétude grandit.  

 

Soudain, le téléphone sonna et il décrocha.  

 

- Saeba., répondit-il.  

- Ryo, c’est moi.  

 

La voix de Kaori était tendue au bout du fil. Elle semblait aussi épuisée.  

 

- Tu es où, Kao ?  

- A l’hôpital. Sayuri a dû être hospitalisée cet après-midi., répondit-elle, retenant difficilement les sanglots dans sa voix.  

- J’arrive.  

- Je t’attendrai en bas. Les visites sont finies pour aujourd’hui., l’informa-t-elle.  

- Je suis là dans dix minutes.  

 

Il raccrocha et redescendit en quatrième vitesse au garage. Dix minutes plus tard, il était en bas de l’accueil de l’hôpital, cherchant Kaori du regard.  

 

Après avoir raccroché, Kaori retourna voir sa sœur maintenant paisiblement endormie grâce au sédatif donné par les médecins. Elle l’observa deux minutes, l’embrassa sur le front et sortit de la chambre, la boule au ventre. Elle s’assura auprès de l’infirmière qu’elle avait bien le numéro de téléphone pour la joindre puis monta dans l’ascenseur dans lequel s’engouffrèrent également un autre homme et un brancardier avec un fauteuil roulant vide.  

 

Elle revécut les dernières heures, sentant son corps trembler. Tout s’était bien passé en l’absence de Ryo jusqu’à la sieste. Alors qu’elle dormait, Kaori avait été réveillée par les quintes de toux de sa sœur, de plus en plus fréquentes. Elle fut surprise par la force de celles-ci. Elle se leva et descendit la voir. Sayuri était pliée en deux, un mouchoir devant sa bouche. Sans rien dire, elle versa un verre d’eau et l’approcha de ses lèvres. Lorsqu’elle retira le mouchoir de ses lèvres, Kaori eut du mal à contrôler le mouvement de surprise qui lui aurait fait lâcher le verre d’eau sur les jambes de son aînée : le mouchoir était tâché de sang. Le médecin avait prévenu que cela pouvait arriver avec le retour des métastases aux poumons, beaucoup plus étendus et nombreux que la dernière fois. Elle appela les secours qui arrivèrent dix minutes plus tard et les emmenèrent à l’hôpital.  

 

Elles durent attendre un long moment aux urgences avant de pouvoir monter dans une chambre. Sayuri avait un masque à oxygène placé sur la bouche et respirait difficilement. Kaori resta près d’elle, ne lâchant sa main que pour permettre au personnel soignant de faire son travail. Celui-ci fut également prévenant avec elle, vu son état de grossesse avancé, lui ramenant un fauteuil plus confortable que la chaise réservée aux accompagnants. Quand enfin Sayuri fut montée et sédatée, elle put appeler. Elle tenta sans y croire l’appartement, priant pour que son partenaire fut enfin rentré, et elle fut exaucée. Elle allait enfin le retrouver et se sentit soulagée. Dans quelques minutes, il serait là et elle ne serait plus seule. Elle sentit un pincement dans son cou et un voile noir l’enveloppa.  

 

Dans le hall de l’hôpital, Ryo regardait partout et ne voyait pas Kaori. Il demanda la chambre de Sayuri, se disant qu’elles étaient peut-être encore entrain de discuter. L’infirmière lui indiqua le numéro mais l’informa que les visites étaient finies. Il lui dit qu’il voulait juste récupérer sa femme qui n’avait pas dû voir l’heure passer. Elle acquiesça et il monta. Arrivé au secrétariat du service d’oncologie, Ryo se fit intercepté par l’infirmière en chef.  

 

- Je cherche ma femme. Elle a accompagné sa sœur ici il y a quelques heures. Elle devait m’attendre en bas mais je pense qu’elle est restée coincée avec sa langue., plaisanta-t-il.  

- Quel est le nom de la patiente ?, demanda l’infirmière avec un regard suspicieux.  

- Tachiki, Sayuri Tachiki. Ma femme est enceinte.  

 

Il se fit la réflexion que le mot glissait sur sa langue naturellement : sa femme, c’était ce qu’il pensait de Kaori après tout même s’il avait du mal à le vocaliser en face d’elle. Cinq jours loin d’elle lui avaient permis de réaliser cela. Avec les complications de Sayuri, il attendrait un peu avant de lui en parler mais il était enfin décidé à avancer avec elle. Il avait encore besoin d’un peu de temps mais peut-être qu’il serait aussi capable d’assumer la paternité de Kimi…  

 

- Kaori ?, lui demanda-t-elle et il acquiesça.  

- Elle est partie il y a bien dix minutes maintenant. Je l’ai vue prendre l’ascenseur. Elle avait l’air épuisée. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé. Attendez, on va appeler le service d’obstétrique et les urgences. On ne sait jamais.  

 

Ryo sentit sa tension monter. Elle n’était enceinte que de sept mois. Si elle accouchait maintenant, Kimi serait prématurée et, même si ses chances de survie seraient bonnes, ce serait un dur moment à passer pour Kaori qui se sentirait tiraillée entre sa sœur et sa fille. L’infirmière raccrocha en fronçant les sourcils.  

 

- Elle n’est pas aux urgences ni en obstétrique. Vous êtes sûr que vous ne l’avez pas vue en bas ?, lui demanda-t-elle.  

- Non., répondit-il inquiet.  

 

Il la remercia et la laissa, descendant. Il trouva le poste de sécurité et demanda à visionner les dernières bandes mais le gardien refusa. Enervé, Ryo téléphona à Saeko.  

 

- J’ai besoin de tes services maintenant à l’hôpital., lui dit-il, raccrochant sans lui laisser le temps de répondre.  

 

Cinq minutes plus tard, Saeko arriva, les sourcils froncés. Elle était visiblement mécontente.  

 

- Je ne suis pas à ta disposition, Ryo., lui dit-elle sèchement.  

- Je sais. Mais j’ai un mauvais pressentiment : Kaori a disparu., lui répondit-il sombrement.  

 

Elle le regarda et se calma.  

 

- Explique-toi.  

- Elle devait m’attendre en bas et elle est introuvable. J’ai voulu visionner les vidéos de surveillance mais je ne peux pas. Il faut que tu joues de tes atouts pour que je puisse le faire., lui expliqua-t-il.  

 

Elle se dirigea vers le poste de sécurité et montra sa carte. Faisant jouer un peu ses atouts féminins pour finir de convaincre l’homme, elle eut accès aux enregistrements qu’elle visionna avec Ryo.  

 

- Elle est là., souffla Ryo, montrant Kaori visiblement inconsciente transportée sur une chaise roulante.  

- Ce sont les hommes du Lotus Noir. Apparemment mon intervention ne leur plaît pas., murmura-t-il.  

 

La tension le gagna. Le Lotus Noir avait changé d’oyabun quelques mois plus tôt. Le nouveau avait les dents longues et souhaitait étendre ses activités à n’importe quel prix. Ryo avait déjà entendu parler de son bras droit, un homme particulièrement sadique, mais il ne l’avait jamais vu, celui-ci restant volontairement dans l’ombre. Ils remercièrent le garde et prirent le chemin emprunté par les ravisseurs. Non loin de là, ils trouvèrent le sac à main de Kaori avec l’émetteur.  

 

- Elle n’en avait pas d’autres sur elle. Tu sais ce qu’il risque de lui faire, Saeko., dit-il d’une voix blanche  

- Oui. Bon sang, il faut la sortir de là, Ryo. Je retourne au commissariat pour trouver une piste.  

- Je préviens Mick et Umibozu pour qu’ils activent leurs réseaux puis je rentrerai chez moi voir si j’ai un message.  

 

Saeko le regarda partir. Elle l’avait rarement vu aussi troublé mais c’était certainement normal. Kaori n’avait jamais été enceinte quand elle s’était faite enlever. Ils avaient eu une période de grâce qui venait de se terminer… Elle fila au commissariat se plonger dans tous ses dossiers, sortant les plans de tous les bâtiments connus pour appartenir au Lotus Noir.  

 

Après être passé au Cat’s où il avait trouvé Mick également et avoir activé son réseau d’indics, Ryo rentra chez lui et attendit le retour d’informations ou l’appel des ravisseurs. Après une heure d’attente, le téléphone sonna. Il décrocha et entendit une voix inconnue. C’était fou comme les réseaux fonctionnaient bien quand il s’agissait de l’appeler pour le défier, son numéro étant introuvable dans l’annuaire.  

 

- Si vous voulez retrouver votre partenaire, rendez-vous à vingt trois heures, entrepôt 1016B sur le port., dit simplement la voix avant de raccrocher.  

 

Rapidement il rameuta les troupes. Saeko arriva avec les plans qu’ils commencèrent à étudier avant l’arrivée de Mick, Miki et Umibozu.  

 

- Miki, tu peux rester ici au cas où on aurait un appel pour Sayuri. Elle a été hospitalisée aujourd’hui., lui demanda Ryo alors qu’ils s’apprêtaient à partir.  

- Oui. Ramène-les nous Ryo., le pria Miki, soucieuse.  

- Ne t’inquiète pas.  

 

Ils partirent à trois sur le port, se garèrent un peu plus loin que l’entrepôt.  

 

- Vous me laissez intervenir. Si jamais je ne sors pas de là dans dix minutes, venez la sauver. C’est elle la priorité. Si j’ai besoin de vous avant, je ferai le signal convenu. Je vais certainement devoir réaffirmer ma position. Je ne veux pas qu’elle assiste à cela., dit-il d’une voix neutre.  

- D’accord. Fais attention, Ryo.  

 

Il ne dit rien et s’éloigna. Approchant du bâtiment, il neutralisa trois gardes discrètement. Il pénétra dans le hangar. Ca sentait l’humidité et le moisi. Cette odeur lui rappela vaguement quelque chose et il sentit un long frisson d’appréhension traverser son corps. Il avança dans l’obscurité et entendit un gémissement lui parvenir. Il continua d’avancer et s’arrêta quand enfin il put l’apercevoir. Elle était exténuée. La position devait la faire souffrir, le dos complètement plaqué au dossier, les jambes fermement liées aux pieds de la chaise et les mains attachées dans le dos. Il sentit la panique le gagner quand il vit son ventre exposé, le bébé bougeant. Ca ressemblait trop à son cauchemar fait quelques semaines auparavant. Le rire cynique d’un homme le tira de ses pensées et il le regarda avancer vers sa partenaire un couteau à la lame effilée voyageant devant ses yeux emplis de larmes. Il la vit secouer la tête dans tous les sens, ses cris de panique étouffés par le bâillon qui lui barrait la bouche. Il devait rester calmer pour elles.  

 

Alors qu’il passait devant elle, laissant la lame métallique courir sur son ventre sans l’entailler, elle croisa le regard de son partenaire, le calme prit la place de la panique. Depuis qu’elle s’était réveillée quelques heures plus tôt, elle avait été incapable de garder son sang-froid. La fatigue additionnée à la tension de la journée et la peur de ce qui pouvait arriver avait annihilé tout son self-control. Elle n’arrivait plus à penser de manière cohérente et sereine. Puis il était arrivé, lui expliquant par le menu tout ce qu’il allait lui faire, la laissant mariner avant d’entamer son programme. Il avait laissé courir son couteau sur son corps, le plongeant soudainement dans son décolleté avant de découper son tee-shirt de haut en bas et d’écarter les pans pour la découvrir et donner libre accès à son ventre proéminent, y laissant voyager sa lame avec un éclat sadique dans le regard. Il était parti brusquement.  

 

Il venait de revenir après l’avoir laissée un long moment seule, frigorifiée. Elle craignait pour la vie de sa fille, se demandait si et quand Ryo arriverait. Elle savait que la prochaine étape impliquait douleur et sang et mettrait en jeu la vie de sa fille. Elle ne pouvait pas le supporter. Voir la lame devant ses yeux avait déclenché une crise de panique. Elle sentit sa respiration se saccader et devenir incontrôlable, ses muscles se raidir, sa fille se faire toute petite en elle. Lorsque le froid de la lame frôla son ventre, elle sentit son abdomen se durcir sous l’effet d’une contraction. Elle leva les yeux vers son agresseur, prête à le supplier, et croisa alors le regard rassurant de son partenaire, ce qui l’apaisa instantanément. Son cerveau se remit en marche doucement et elle sut comment aider son partenaire.  

 

La suite se passa rapidement. Il se positionna derrière elle, la dominant. Ryo apparut, arme au poing, le regard sérieux, sans aucune faille, et l’autre se mit à rire. Il baissa sa lame mais un coup de yo-yo le frappa au menton, le faisant basculer. Ryo dégaina et tira, la balle frôlant sa tempe, l’assommant. Il s’approcha et le ligota puis détacha Kaori.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il, doucement.  

- Mieux maintenant., répondit-elle, soulagée.  

 

Elle tenta de se lever mais ses jambes ankylosées refusèrent de la porter et Ryo eut juste le temps de la rattraper. Il la souleva dans ses bras, appréciant sa chaleur contre lui.  

 

- Tu commences à faire ton poids., la taquina-t-il.  

- Toi aussi tu m’as manqué., répondit-elle en posant la tête contre son épaule.  

 

Il ne répondit pas mais resserra sa prise sur elle, heureux de la retrouver. Ils trouvèrent Mick et Umibozu dehors et il leur confia sa partenaire à regrets mais cette séparation serait très courte.  

 

- Emmenez-la chez le Professeur qu’il l’ausculte. Je termine ce que j’ai à faire et je vous rejoins.  

- Ryo…, l’appela Kaori inquiète.  

- Tout va bien, Kaori. Assure-toi que ta fille va bien et décide de rester encore un peu là où elle est. J’ai du sommeil à rattraper., lui dit-il avec un clin d’oeil.  

 

Sous ses airs décontractés, elle sentit son inquiétude et accepta de suivre ses ordres. Ryo retourna à l’intérieur de l’entrepôt et récupéra le ravisseur de Kaori qui se réveillait.  

 

- On va aller rendre visite à ton chef., l’informa-t-il.  

 

Il le prit par le col et le traîna jusqu’à la mini. Il constata avec soulagement que ses amis étaient déjà partis. Il jeta son colis dans le coffre et le referma sans ménagement. Démarrant sans attendre, il se dirigea vers la résidence de l’oyabun du Lotus Noir. Il défonça le portail d’entrée et s’arrêta dans un crissement de pneu devant l’entrée. Nonchalant, il sortit de sa voiture et, sans attendre, désarma sans les tuer tous les hommes qui arrivèrent. Lorsqu’il fut enfin tranquille, il sortit son colis du coffre et le força à l’amener à son chef.  

 

- Oyabun Makito., fit Ryo en entrant dans le bureau de celui-ci.  

- City Hunter. Que me vaut le plaisir ?, demanda celui-ci froidement.  

- Je vous rapporte votre adjoint après avoir récupéré ma partenaire., dit-il en jetant le bras droit de Makito sur un siège.  

- Vraiment. Il paraît que les félicitations s’imposent. Vous allez être père. C’est une bien opportune fantaisie que voilà., ironisa l’oyabun, un sourire mauvais aux lèvres.  

- Ma partenaire va être mère. Je vais me permettre de vous rappeler les quelques règles qui régissent nos relations, Oyabun. S’en prendre à elle et maintenant son enfant, c’est vous mettre directement ma personne à dos. Vous avez quelque chose à me dire, adressez-vous à moi. Je suis un professionnel, un membre du milieu. J’en respecte et fais respecter les règles. Tout écart mérite sanction, Oyabun.  

 

Ryo dégaina son arme et tira dans les rotules du bras droit de Makito puis la rangea.  

 

- Ca pour s’en être pris à une femme enceinte.  

 

Il sortit un couteau et poignarda le ravisseur de Kaori dans les épaules.  

 

- Ca pour l’avoir menacée et terrorisée.  

 

Il ressortit la lame et l’essuya sur la chemise de l’homme qui suait à grosses gouttes, gémissant sous la douleur. Sans plus attendre, il lui planta le couteau dans le ventre, lui infligeant une plaie béante de quinze centimètres, le sang coulant à flot de son abdomen.  

 

- Ca c’est pour avoir envisagé de les tuer, elle et son enfant. Comme je ne suis pas un monstre…  

 

Il lui planta le couteau dans le coeur, abrégeant ses souffrances.  

 

- A nous deux Oyabun parce que lui n’est que votre bras droit. Vous êtes jeune, vous avez les dents longues, je peux comprendre. Mais je vais vous faire passer l’envie de recommencer., le prévint Ryo en approchant. Makito tenta de s’échapper mais Ryo le rattrapa et le fit asseoir à son bureau.  

 

- Vous connaissez la dure loi des yakuzas ?, lui demanda-t-il, la voix posée.  

- Oui.  

 

Ryo prit son couteau et lui sectionna trois doigts de la main gauche. Il grava ensuite les initiales CH sur le dos de la main.  

 

- Pour vous souvenir de ce qui vous attend s’il vous reprenait l’envie d’enfreindre les règles…, lui rappela-t-il avant de partir.  

 

Il regagna sa voiture et se dirigea vers son immeuble. Il devait se changer avant de retrouver Kaori. Il ne voulait pas lui infliger la vue du sang en plus de l’épreuve de ce jour. Lorsqu’il arriva, Miki le regarda, le visage fermé.  

 

- Kaori va bien. Mick et Umi l’ont emmenée chez le Professeur., l’informa-t-il.  

- Falcon m’a prévenue. Elle va bien et s’est endormie., lui répondit-elle.  

- Tant mieux. Pas de nouvelles de l’hôpital ?  

- Non.  

- Je vais prendre une douche et me changer. Si tu veux, je t’emmène à la clinique ou je te dépose chez toi après. Je ferai un transfert d’appel.  

- Je voudrais voir Kaori., admit-elle.  

 

Elle avait besoin d’être rassurée. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas vu Kaori, un trop long moment pour elle qui était habituée à la voir tous les jours avant. Son amie s’occupait de sa sœur malade dont l’état se dégradait de jour en jour depuis début mars, depuis que les symptômes s’étaient à nouveau amplifiés et que les examens avaient rendu réels ce qu’ils ne voulaient pas envisager : le retour des métastases au foie et aux poumons et l’apparition d’un premier nodule au cerveau. Quand elle avait du temps pour elle, Kaori se reposait, grossesse oblige. Alors lorsqu’elles passaient pour l’aider ou lui ramener des courses, Kazue et elle ne s’attardaient jamais longtemps. Elle leur semblait loin l’après-midi entre filles de janvier…  

 

Ryo fila sous la douche et laissa enfin la tension redescendre. Il avait eu peur. Il avait cru revivre son cauchemar mais non elle était vivante, Kimi toujours au chaud dans son ventre. Il réprima la vague de nausées qui l’assaillit en repensant à ce qui aurait pu se passer et une nouvelle fois le doute le prit. Sa place, leur place n’était pas à ses côtés. Elles seraient mieux au loin sans lui, sans le milieu pour les menacer. Il se mit à rire, d’un rire dur et cynique. Le destin était cruel avec lui et avec elle. Juste au moment où il se décidait à ne plus seulement partager ses nuits mais ses jours également, ils se prenaient cela dans la gueule comme s’ils n’en avaient pas déjà assez. Il sortit de la douche, le coeur lourd, et se rendit dans sa chambre. Il s’habilla puis attrapa un sac et jeta quelques affaires de Kaori dedans. Puis il descendit rejoindre son amie.  

 

Dans la voiture qui les emmenait à la clinique, Ryo et Miki étaient tendus.  

 

- Il l’a blessée ?  

- Non. Physiquement, il n’a pas eu le temps de s’en prendre à elle., répondit le nettoyeur.  

- Préviens-moi si demain elle ne peut pas aller voir Sayuri. J’irai. On ne la laissera pas seule.  

- Merci Miki.  

- C’est la fin, n’est-ce pas ?, lui demanda-t-elle d’une petite voix.  

- Oui. On ne sait pas quand mais elle arrive au bout du chemin. J’espère juste…  

 

Il se tut, se sentant mal d’avoir une telle pensée mais il ne pouvait s’en empêcher sachant le mal que ça ferait à Kaori.  

 

- Quoi Ryo ?  

- J’espère qu’elle ne partira pas le jour de l’anniversaire de Kaori…, murmura-t-il.  

- Elle a déjà perdu son frère ce jour-là. J’espère qu’elle ne perdra pas non plus sa sœur.  

- Dis-lui que si elle le souhaite, je peux être là le jour de son accouchement. Elle ne doit pas être seule.  

- On s’est déjà organisés, Miki. C’est moi qui l’accompagnerai., répondit Ryo.  

- Toi ?  

- Oui. Je l’ai promis à Sayuri et je compte bien tenir ma promesse. Je ne voudrai pas que ma camionneuse de partenaire broie tes jolies mains., plaisanta-t-il.  

 

Miki ne dit rien et ils finirent la route dans le silence. Quand ils arrivèrent, elle se précipita dans la chambre de Kaori pendant que Ryo alla voir le Professeur. Le vieil homme l’attendait dans son bureau.  

 

- Elle va bien, Ryo. Elle est toujours sous traitement d’antispasmodique, ce qui a dû éviter qu’elle parte en travail. On va garder la médication encore un mois. Le col commence à se modifier. Pour un bien, elle devrait rester allongée mais, avec sa sœur à l’hôpital, je ne peux pas lui demander de rester alitée toute la journée.  

- Je la ferai se reposer à la maison. Je restreindrai son activité au maximum.  

- Ce serait le mieux pour elle. Et plus de galipettes non plus., lui dit le vieil homme, le regardant droit dans les yeux.  

- Reçu. Je saurai me contenir., répondit Ryo, l’air sombre.  

 

Le Professeur regarda son protégé et fronça les sourcils.  

 

- Ryo, tu ne vas pas faire une énorme bêtise, j’espère ?  

- Moi ? Jamais., tenta-t-il de plaisanter.  

- Elle a besoin de toi comme tu as besoin d’elle. Elle porte la vie que vous avez créée à deux et que tu aimes malgré toutes tes résolutions. Réfléchis à deux fois avant de créer trois malheureux.  

 

Le nettoyeur le regarda sombrement. Son coeur et sa raison se battaient âprement au moment même où ils discutaient.  

 

- Que vaut-il mieux, Doc ? Trois malheureux en vie ou une famille décimée ?  

- Tu ne sais pas ce qui arrivera ni quand. Tu ne peux pas prévoir les circonstances de la mort ni ses chemins tortueux. Tu peux décider d’être heureux et de profiter de la vie en faisant deux heureuses de plus.  

- Ca a failli les tuer aujourd’hui.  

- Mais ce n’est pas arrivé. Tu es le meilleur pour assurer leur sécurité, Ryo.  

 

Le jeune homme l’observa une dernière fois puis sortit de la pièce. Il retrouva Mick, Miki et Umi dans la chambre de Kaori et les remercia de ce qu’ils avaient fait. Peu après, ils le laissèrent. Il resta un long moment au pied du lit à regarder sa partenaire dormir. Il laissa ses souvenirs remonter à la surface : leurs engueulades, leurs moments de tendresse en tant que simples partenaires puis amants, les nuits à créer cette petite vie et tout ce qui en avait découlé. Instinctivement, il démarra pour aller s’asseoir dans le fauteuil, suffisamment près mais suffisamment loin aussi, comme la distance qu’il s’apprêtait à mettre entre eux, mais son corps se figea et il changea de direction, ôta ses chaussures et se glissa dans le lit à ses côtés, l’entourant de ses bras. Non, c’était fini, finies les tergiversations, les peurs qui dirigeaient sa vie. A deux, ils étaient plus forts. A trois, il ne savait pas encore… 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de