Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 21 capitoli

Pubblicato: 18-08-19

Ultimo aggiornamento: 07-09-19

 

Commenti: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un couple à part

 

Capitolo 3 :: chapitre 3

Pubblicato: 20-08-19 - Ultimo aggiornamento: 20-08-19

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. ShaninXYZ, j'espère avoir su trouver les mots pour cette fic. Je n'ai pas moi-même vécu cette expérience douloureuse et n'en ai été que spectatrice. Je me suis donc basée sur une autre expérience personnelle et le fruit de mes observations pour faire évoluer les personnages. RKever, oui, espérons que Ryo saura inverser la tendance et trouver la force en lui de peut-être offrir une plus belle première fois à sa partenaire… L'avenir nous le dira (ok, c'est surtout moi qui décide ;)) Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 3  

 

- Décidément, ces marches sont de plus en plus nombreuses., marmonna Ryo, ivre en rentrant en pleine nuit.  

 

Il s’adossa au mur un moment à un palier avant de reprendre l’ascension. Il tenait une sacrée cuite. Il n’arrivait même plus à se souvenir de la quantité de verres de whisky qu’il avait ingurgités avant de commencer à ne plus penser à Kaori faisant l’amour avec un autre homme et du nombre supplémentaire pour oublier qu’elle voulait un enfant.  

 

Depuis le retour de Sayuri, tout partait à vau l’eau. Il n’allait pas blâmer la journaliste car c’était bien normal qu’au moment d’effectuer le grand saut, elle ait souhaité être proche de sa famille mais ça lui compliquait sérieusement l’existence.  

 

Kaori voulait un bébé, permettre au Tachiki/Hisaishi et Makimura de vivre par delà elle, effacer la souffrance des deux familles en offrant le bonheur à leur descendant. C’était bien une de ses idées romantiques à la con… Dans son extrême générosité, elle lui offrait le droit de choisir s’il les acceptait elle et son enfant dans sa vie ou s’il les renvoyait comme le salaud qu’il était. A quoi elle pensait ? Il avait senti sa fureur décupler puis soudain s’effondrer. Il n’avait qu’à s’en prendre à lui-même après tout. Sans ses hésitations, ils n’en seraient pas là et elle n’aurait peut-être jamais pensé à cette solution. Peut-être même qu’il aurait trouvé le courage en eux de lui faire ce bébé dont elle rêvait. Assis au bout du comptoir, il avait poussé un grognement qui avait fait se retourner les autres clients.  

 

Une demoiselle au physique plaisant s’était approchée de lui et assise sur le tabouret voisin.  

 

- Alors beau brun, tu noies ton chagrin ?  

- Fiche-moi la paix., avait-il répondu sombrement.  

- Un bel homme comme toi ne devrait pas se morfondre sur une femme. Laisse-moi te montrer qu’il y a encore des trésors à découvrir., lui avait-elle susurré, lui caressant l’entrejambe.  

 

Attisé, Ryo s’était levé et avait suivi la demoiselle qui l’avait emmené sans gêne dans la ruelle voisine. Elle s’était jetée sur lui, l’embrassant à pleine bouche. Sans considération, il l’avait plaquée contre le mur et avait répondu à son attaque, passant rapidement les mains sous la blouse de la demoiselle puis sa jupe. Il l’avait entendue gémir sous ses caresses. Quand il l’avait dévisagée un instant, il avait fait face au visage de Kaori, la voyant les yeux fermés, gémissante, imaginant son corps soumis aux caresses d’un inconnu. Il s’était demandé si elle pensait à lui alors que l’autre… Stop ! Terrain miné. Son désir était retombé et il avait lâché la jeune femme qui l’avait regardé sans comprendre.  

 

- Tire-toi., lui avait-il dit sans ambages avant de se retourner et prendre le chemin de l’immeuble.  

 

Là maintenant, il montait péniblement les escaliers qui le menaient chez eux. Dans l’appartement, il partit directement en cuisine ingurgiter son remède anti-gueule de bois, espérant limiter les dégâts le lendemain matin. Il en tenait vraiment une bonne ce soir-là… Montant se coucher, il s’arrêta devant la porte de la chambre de Kaori. Un nœud à l’estomac, il poussa le battant et son coeur sombra : elle n’était pas rentrée… Il rebroussa chemin et se rendit dans sa chambre, se laissant tomber sur son lit.  

 

Il regarda les heures défiler à son radio-réveil, attendant d’entendre le bruit de la clef dans la serrure. A quatre heures du matin, il se demandait si elle passait une si bonne soirée, si l’homme savait tellement bien si prendre qu’elle avait décidé de remettre le couvert à plusieurs reprises. Il avait sentit l’étoffe du tissu dans son poing comprimé. Il se sentait blessé et en colère, se disant que finalement elle ne l’aimait pas tant que ça pour être capable de rester aussi longtemps avec un inconnu.  

 

A cinq heures, il fut pris d’inquiétude. Elle avait certainement été enlevée par des malfrats en rentrant, peut-être même en sortant… En fait, ça faisait des heures qu’elle était retenue en otage par une famille et attendait qu’il vint la délivrer. Il se souvint alors qu’aucune lumière n’était apparente sur le répondeur, ce qui pouvait signifier deux choses : ils n’avaient pas encore téléphoné ou son hypothèse était erronée. Son avis passa de la première à la deuxième option au cours de l’heure qui suivit.  

 

A six heures du matin, n’y tenant plus, il se leva et descendit dans le salon. Il fit les cent pas, se posta à la fenêtre, attendant de la voir rentrer, s’assit dans le canapé, se releva, reprit le cycle. Il se servit un verre, le regarda sombrement, faillit le balancer à travers la pièce de rage, se retint au dernier moment avec un regard sur la porte de la chambre de Sayuri, hésita à franchir ladite porte pour savoir si elle avait des nouvelles de sa sœur, se retint car elle avait surtout besoin de repos et pas de s’inquiéter.  

 

A sept heures du matin, il était fou tant d’inquiétude que de colère. Lui d’habitude si calme ne se maîtrisait que difficilement de tout casser. Il ne voulait même pas descendre à la salle de tir ni monter sur le toit pour être sûr de ne pas rater son retour. Elle allait avoir droit à une sacrée remontrance dès qu’elle arriverait. Elle ne pouvait pas se permettre de le laisser sans nouvelles aussi longtemps. Il ne voulait pas être celui qui annoncerait à Sayuri qu’elle était introuvable.  

 

A huit heures du matin, il ne tenait plus en place : il devait sortir, retrouver sa trace. Il enfila sa veste et ouvrit la porte brusquement. Elle était là, livide, les cheveux décoiffés, ses vêtements fripés, son maquillage avait coulé dévoilant les cernes sous ses yeux rougis, certainement par la fatigue. Il la prit sans ménagement par le bras et la tira à l’intérieur, furieux. Les preuves de son adultère le mettaient en colère. Elle se laissa faire, trébuchant sur ses talons.  

 

- T’étais où Kaori ?, hurla-t-il.  

- Je…  

- Tu ne peux pas partir te faire sauter toute une nuit n’importe où avec n’importe qui sans prévenir., lui asséna-t-il violemment.  

 

Elle garda les yeux baissés, se dégagea de son emprise et s’éloigna de lui. Elle enleva sa veste puis ses escarpins, les laissant négligemment traîner près du divan puis s’approcha de la fenêtre. Elle était lessivée. Elle n’avait plus la force de lui faire face, de lui répondre et le remettre à sa place. Elle avait eu tellement peur cette nuit à attendre le réveil de Sayuri… L’avisant, elle attrapa le verre de whisky que Ryo s’était versé et auquel il n’avait pas touché et le but d’une traite. Elle voulait oublier, elle voulait se réchauffer. L’alcool lui arracha une quinte de toux et des larmes. Elle reposa le verre et se dirigea vers l’escalier.  

 

- Je vais me coucher., murmura-t-elle en passant devant Ryo.  

 

Il vit rouge. Son indifférence face à son inquiétude, le fait qu’elle semblait l’ignorer le mirent hors de lui. Il attrapa son bras et la força à lui faire face, le regard durci par la colère. Trop fatiguée pour réagir, Kaori le fixa sans comprendre.  

 

- Tu ne peux pas rentrer ainsi après avoir découché toute la nuit sans me donner d’explication, Kaori., gronda-t-il.  

- Que veux-tu que je te dise ?, marmonna-t-elle, ses yeux se fermant d’eux-mêmes sous l’effet conjugué de l’alcool et de la fatigue.  

- Je ne sais pas : où tu étais ?  

- Je…  

- Avec qui ?  

- Ca…  

- Tu comptes le revoir ?  

- Quoi ?  

- T’as pris ton pied, j’espère.  

 

Tellement obnubilé par sa fureur et la jalousie qui l’avait dévoré toute la nuit, Ryo ne réfléchissait plus à ses propos. La violente gifle que Kaori lui asséna le ramena à la réalité. Il la regarda et vit la blessure dans ses yeux, la colère également.  

 

- De quel droit, Ryo ? De quel droit tu me fais une crise de jalousie ? Tu n’es ni mon mari ni mon petit-ami. Tu veux me faire des reproches sur mes fréquentations. Commence par être honnête envers toi et moi !, cria-t-elle.  

 

Elle se sentait au bord de l’explosion. Tout était hors de contrôle dans sa vie. Elle ne savait plus si elle avait pris la bonne décision la veille, ne se reconnaissait pas dans sa volonté d’aller trouver le premier venu pour perdre sa virginité, ni dans la jeune femme triste et désespérée qu’elle était devenue. Elle voulait épauler sa sœur et se montrer forte mais, au fond, elle était terrorisée à l’idée de se retrouver seule et se sentait égoïste de penser à elle alors que Sayuri allait mourir. Elle le tenait aussi pour responsable de ce qu’elle avait décidé car il avait été incapable de s’engager envers elle et, ça non plus, ça ne lui ressemblait pas. Elle n’était pas rancunière, elle pardonnait normalement.  

 

- Cesse de crier. Tu vas réveiller ta sœur., tenta-t-il de la calmer.  

 

Il savait qu’il était de mauvaise foi car lui-même s’était laissé emporter un peu plus tôt mais il voulait reprendre le contrôle.  

 

- Monsieur est trop bon de se préoccuper du bien-être de ma sœur dont il s’était bien gardé de me parler jusqu’à il y a peu., lui balança-t-elle, cherchant juste à le blesser, avec succès.  

- Kaori…  

- Non, tais-toi ! Tu es bien le plus mal placé pour me faire des leçons de morale, Ryo Saeba. Tu sais ce que sont mes soirées maintenant ! Tu sais ce que je vis quand je t’attends en me demandant si je vais devoir sortir te chercher dans la rue, si je vais tomber sur toi ivre mort, mort tout court ou dans les bras d’une femme…  

 

Elle s’approcha soudain de lui et saisit l’encolure de sa veste. Il la vit pâlir puis son visage se figer dans une expression de colère.  

 

- Je vois que tu as aussi passé du bon temps hier soir. Elle était bonne ? Tu as pris ton pied ? Moi, tu ne peux pas faire l’amour mais à une autre oui ? Alors ça continue, n’est-ce pas ? Tu m’aimes mais tu ne bandes toujours pas pour moi ? Ca va continuer combien de temps encore ce petit jeu ?  

- Kaori…, gronda-t-il, sentant qu’il atteignait ses limites.  

- Non, j’en ai marre ! J’ai tout fait pour toi, tout supporté venant de toi ! Je ne te demande que de m’aimer, d’être là pour moi, même imparfaitement. Je veux dormir avec toi, faire l’amour avec toi mais toi, tu t’esquives, te caches derrière des promesses, la noirceur du milieu, le danger. Tu avances, tu recules mais moi dans l’histoire, combien de temps je dois attendre ?  

- Je ne peux pas t’offrir ce que tu mérites, Kaori., lui dit-il nerveusement.  

- Qui te parle de ce que je mérite ? Je te parle de ce que je veux.  

 

Elle le regarda encore un instant et lâcha sa veste qu’elle tenait toujours. Elle croisa les bras autour d’elle, ayant soudain très froid. Elle se tourna pour monter les escaliers, souhaitant un peu de solitude.  

 

Ryo la vit partir, se détourner encore une fois de lui, l’ignorer et sa colère revint. Il attrapa son poignet, lui arrachant un cri de douleur, et la força à lui faire face.  

 

- Tu n’as pas répondu à mes questions., gronda-t-il, le regard dur.  

 

Elle le fixa et quelque chose en elle se révolta.  

 

- Ah oui c’est vrai. J’ai passé toute la nuit dans une chambre avec quelqu’un que je compte bien revoir le plus longtemps possible. La nuit a été plutôt agitée et j’ai ressenti tellement d’émotions que je ne saurai te dire si j’y ai pris du plaisir ou non. Quand j’ai dû quitter cette personne ce matin, ça a été un déchirement et j’ai hâte de retourner la voir. Donc tu vois, là je vais aller prendre une douche pour relâcher mes muscles hyper sollicités et me débarrasser de toutes ces odeurs étranges, puis dormir pour recouvrer quelques forces avant de remettre ça., railla-t-elle.  

 

Il la lâcha comme si son contact le brûlait. Il se sentait trahi et il avait mal. Comment pouvait-elle lui dire cela sans faillir en le regardant droit dans les yeux ? Kaori ne savait pas parler de sexe sans rougir ou bafouiller. Elle lui avouait avoir eu une aventure et vouloir le revoir. Il était en train de la perdre et ne le supportait pas.  

 

- Je dis quoi à ta sœur quand elle se réveille ? Que sa petite sœur chérie se transforme en grue ?, l’attaqua-t-il d’un ton acerbe.  

- Non en pied de grue, ce sera plus correct.  

- Tu t’inquiètes de ce qui est correct maintenant ?, ironisa-t-il.  

 

Elle haussa les épaules et se retourna à nouveau vers les escaliers, épuisée.  

 

- Pour répondre à ta toute première question, j’ai passé la nuit à l’hôpital avec Sayuri., murmura-t-elle.  

- Quoi ?, fit Ryo, interdit.  

- Elle a fait un malaise avant que je sorte hier soir.  

- Kaori…  

 

Ryo se sentit mal. Toute sa colère, sa jalousie disparurent, laissant place à une profonde culpabilité. Pourquoi ne lui avait-elle rien dit avant ? Pourquoi n’avait-elle pas appelé ? Pourquoi l’avait-elle poussé dans ses limites ? Il faillit laisser échapper un rire nerveux : parce qu’il ne l’avait pas ménagée depuis qu’elle était rentrée. Il s’était laissé aveugler par sa jalousie et ses mots avaient dépassé sa pensée, pour peu qu’il en eut encore une à ce moment-là.  

 

- Non, ne me demande pas de t’excuser, Ryo. Ce que tu m’as dit… c’est… c’était…  

 

Les mots restèrent coincés dans sa gorge. Le stress de la nuit et de leur dispute eut soudain raison d’elle et elle ne put empêcher son corps de trembler avant que les larmes ne sortirent d’elles-mêmes. Elle n’arrivait plus à se contrôler. Elle était submergée et se noyait dans son chagrin. Soudain, deux bras l’entourèrent et elle s’y raccrocha désespérément. Elle laissa Ryo la guider vers le divan, la faire asseoir et la prendre contre lui. Elle se pressa un peu plus contre lui, avide de sentir sa chaleur envahir son corps glacé.  

 

- J’ai eu si peur de la perdre., murmura-t-elle, la voix tremblante.  

- Comment va-t-elle ?  

- Elle s’est réveillée au petit matin. Elle a fait une chute de tension., lui expliqua-t-elle.  

- Je suis restée avec elle jusqu’à ce qu’elle se rendorme à nouveau.  

- Tu as dormi ?  

 

Elle secoua négativement la tête. Elle sentit les muscles entre ses omoplates se contracter puis se relâcher, le tressaillement se répandant dans son corps entier. Il resserra son étreinte sur elle.  

 

- Elle va rester combien de temps à l’hôpital ?  

- Pour la journée normalement. Je vais aller prendre une douche et y retourner., dit-elle, se dégageant mollement de ses bras où il la ramena doucement.  

- Hors de question. Tu as besoin de dormir. Va prendre ta douche et après te coucher. Je t’emmènerai à l’hôpital en fin de matinée.  

 

Il n’eut aucune réponse. Il baissa les yeux et aperçut Kaori endormie. Elle était tombée d’un coup. Doucement, il la souleva, la tenant fermement contre lui, et l’amena dans sa chambre. Après l’avoir allongée et recouverte d’un drap, il la laissa dormir.  

 

Rassuré sur la sécurité de sa partenaire, il fila sous la douche. Il fut pris d’un rire nerveux : il avait complètement perdu les pédales depuis hier soir. Il s’était laissé aveugler par la jalousie et la colère et ça ne lui ressemblait pas. La situation lui échappait et il ne pouvait laisser les choses ainsi déraper. Il devait trouver une solution et vite, sinon ils couraient à leur perte. Il sortit de la douche et se sécha rapidement. Dans sa chambre, il s’allongea sur son lit, réglant son réveil pour qu’il sonna deux heures plus tard. Il devait dormir aussi pour pouvoir penser correctement.  

 

A l’heure dite, cette maudite invention le tira du pays des songes. Il prit quelques secondes pour écouter mais n’entendit aucun bruit : Kaori devait toujours dormir. Il se souvint de l’état dans lequel il l’avait trouvée derrière la porte et de la première pensée qui lui était venue. Ils n’étaient rien à part des partenaires et, pour lui, elle avait commis un adultère… Il sentit un sourire cynique fendre son visage : un adultère… Ca résumait en gros le sentiment qu’il avait depuis hier soir : il se sentait trahi par la seule femme qu’il ait jamais aimée alors qu’elle ne lui devait rien. Elle lui avait redit qu’elle l’aimait et que la décision qu’elle avait prise lui faisait mal. Elle voulait rester avec lui et il ne voulait pas non plus la voir partir.  

 

Il poussa un long soupir : il y avait tellement de choses qu’il ne voulait pas. Il ne voulait pas la voir dans les bras d’un autre. Il ne voulait pas l’inclure dans sa vie. Il ne voulait pas la mettre en danger ou la faire souffrir. Il ne voulait pas la voir triste. Il ne voulait pas qu’elle ait un enfant d’un autre. Il ne… Pourquoi d’un autre ? Il ne voulait pas qu’elle ait un enfant, non ?  

 

Agité, il se leva d’un bond et s’habilla, se concentrant sur des choses futiles. Une fois prêt, il alla réveiller Kaori. Elle dormait profondément et il en profita pour l’observer un moment. Elle était son rayon de soleil, la lumière qui éclairait ses journées, la chaleur qui irradiait dans son foyer, même si elle avait perdu un peu de son intensité depuis quelques temps. Il devait l’aider à trouver un nouvel élan, le petit quelque chose qui l’aiderait à avancer et à surmonter les épreuves à venir dont l’ultime, le décès de sa sœur.  

 

- Kaori, réveille-toi., l’appela-t-il, remettant une mèche de cheveux en place.  

 

Kaori ouvrit péniblement les yeux. Elle se sentait vaseuse et avait légèrement mal au crâne. Elle n’aurait jamais dû boire ce whisky… Elle se redressa, clignant des yeux pour chasser le sommeil.  

 

- Je vais faire du café. Va prendre une douche et après on partira à l’hôpital, si tu veux.  

 

Elle acquiesça, masquant un bâillement de la main. Machinalement, elle se leva et partit d’un pas traînant sous la douche. L’eau chaude lui fit un bien fou et la réveilla totalement. Elle resta un peu plus longtemps que d’habitude, profitant de la chaleur sur son corps engourdi. Lorsqu’elle sortit de la douche et vit son reflet dans le miroir, elle grimaça : des traces de mascara s’étalaient sur ses joues.  

 

- J’aurais dû me démaquiller avant..., soupira-t-elle.  

 

Au bout de cinq minutes, elle avait repris apparence humaine. Voyant les cernes qu’elle avait sous les yeux, elle se remaquilla légèrement. Elle ne voulait pas inquiéter Sayuri. Une fois satisfaite, elle sortit de là et retourna dans sa chambre pour s’habiller.  

 

Pendant ce temps, Ryo avait préparé du café et cuisiné des œufs brouillés. Il était hors de question pour eux de partir l’estomac vide à l’hôpital. Connaissant Kaori, elle ne voudrait certainement pas quitter sa sœur et c’était à lui de veiller sur sa santé… surtout après tout ce qu’il lui avait dit ce matin…  

 

Portant la tasse à ses lèvres, il retrouva le cours de ses pensées antérieures. Pourquoi avait-il pensé qu’il ne voulait pas qu’elle ait un enfant d’un autre ? Ce n’était pas logique. Cela laissait supposer qu’il aurait aimé qu’elle ait son enfant mais il savait que ce n’était pas possible. Il ne pouvait pas avoir d’enfant. Il l’entendit arriver et la regarda : même habillée d’un simple jean et d’un pull, elle était craquante. La fragilité qu’il ressentait chez elle lui donnait envie de la prendre dans ses bras et de la réconforter.  

 

Il s’était posé la question de ce qu’il ne voulait pas mais, à l’inverse, que voulait-il ? L’aimer fut la première chose qui lui vint en tête. C’était le plus évident et pourtant le plus difficile à mettre en œuvre quand il s’agissait de donner plus que quelques gestes tendres ou attentions. La garder le plus longtemps près de lui parce que sa vie sans elle n’aurait plus aucun sens. Son bonheur parce qu’il aimait la voir sourire, son regard pétillant, son rire sincère et joyeux et que tout cela le rendait lui-même heureux. Il se sentait bien démuni pour réaliser ce dont il avait envie. C’était tellement plus simple de s’interdire que de s’autoriser. C’était tellement plus facile de suivre la raison que son coeur. C’était tellement plus simple de vivre l’un à côté de l’autre que de vivre l’un avec l’autre. Et pourtant…  

 

Pourtant il sentait que ce qui était simple n’était pas forcément ce qui le rendait le plus heureux ni elle d’ailleurs. C’était juste le plus facile à suivre, le plus facile à faire et imposer.. Il l’observa un moment subrepticement. Elle avait eu le courage de prendre une décision difficile, le courage de lui en parler et de s’exposer à sa réaction, aux conséquences de son choix, à son jugement et elle devait se douter que, de sa part, elle pouvait s’attendre à tout. Elle avait essuyé sa colère, sa jalousie, ses reproches et, malgré tout, elle lui avait encore fait assez confiance pour le laisser l’approcher au moment où elle en avait eu besoin. Lui revint ce sentiment étrange que d’eux deux ce n’était pas lui le plus fort.  

 

- Tu es prêt ?, lui demanda Kaori, le sortant de ses réflexions.  

- Oui.  

 

Ils prirent leurs vestes et se rendirent à l’hôpital. Arrivés sur le parking, Kaori sortit et s’immobilisa devant la voiture, regardant le bâtiment avec appréhension.  

 

- A quoi tu penses ?, lui demanda Ryo.  

- Que je n’ai pas fini de voir cet endroit et je me demande si je ne suis pas égoïste de vouloir garder ma sœur le plus longtemps possible, ce qui signifie qu’elle souffrira aussi plus longtemps.  

- Tu l’aimes, Kaori. C’est normal de vouloir la garder près de toi.  

- Même si ça signifie de la laisser souffrir ?  

- Tant que tu verras un sourire sur son visage quand elle te regardera, dis-toi que c’est un bon signe. C’est ce que je me dis chaque fois que je te regarde., dit-il, détournant les yeux et posant une main sur son épaule pour la pousser à avancer.  

 

Elle se laissa guider, méditant ses dernières paroles. Etait-ce ce qu’il pensait ? Qu’elle était malheureuse avec lui ? Certes, elle pourrait être plus heureuse s’il laissait leur couple prendre forme par exemple mais elle avait de nombreux souvenirs, certains joyeux, d’autres aigres-doux mais qu’elle chérissait malgré tout, d’autres tendres. Malgré tout ce par quoi ils étaient passés, elle ne regrettait rien et ne voudrait pas d’une autre vie.  

 

- Je suis loin d’être malheureuse, Ryo. Je ne changerai rien à notre vie., lui affirma-t-elle avant de rentrer dans la chambre de Sayuri.  

 

Le coeur battant à tout rompre, il vit les deux sœurs s’étreindre avec beaucoup d’émotions. Le médecin arriva peu après et autorisa la journaliste à rentrer avec un traitement et beaucoup de repos. Ils repartirent soulagés de quitter les effluves de désinfectant et repas réchauffés et rentrèrent à l’appartement. Ils déjeunèrent calmement puis tous partirent se reposer après la nuit trop courte qu’ils avaient eue.  

 


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