Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 21 capitoli

Pubblicato: 18-08-19

Ultimo aggiornamento: 07-09-19

 

Commenti: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un couple à part

 

Capitolo 10 :: chapitre 10

Pubblicato: 27-08-19 - Ultimo aggiornamento: 27-08-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires ShaninXYZ, RKever et Didinebis. J'ai essayé de rester légère mais réaliste sur le sujet tout en cadrant avec l'univers CH. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 10  

 

En cette fin octobre, par une matinée légèrement venteuse, Kaori et Sayuri revenaient de la supérette où elles avaient été faire quelques courses. Elles discutaient gaiement, conscientes qu’elles avaient réussi à gagner du temps et déjouer les pronostics des médecins pour leur plus grand bonheur. Depuis quinze jours, chaque jour qui passait était une nouvelle victoire contre la maladie. Arrivées à l’immeuble, elles ne poussèrent pas le vice jusqu’à monter les escaliers et optèrent sagement pour l’ascenseur.  

 

Après avoir rangé les courses, chacune vaqua à ses occupations. Alors qu’elle ramenait du linge propre à sa sœur, Kaori la surprit avalant deux comprimés. Elle connaissait son traitement par coeur et savait qu’elle n’avait aucun médicament à prendre à cette heure.  

 

- Ca ne va pas ?, s’inquiéta-t-elle, voyant sa pâleur soudaine.  

- J’ai dû aller un peu trop vite. J’ai des douleurs à la hanche. Ca va passer.  

- Ca fait plusieurs jours que ça dure, n’est-ce pas ?, lui demanda Kaori, se souvenant l’avoir vue frotter sa hanche à plusieurs reprises.  

- Oui., avoua son aînée.  

- Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Tu dois aller voir le médecin. Tu ne peux pas ainsi souffrir en silence., s’énerva Kaori.  

- Calme-toi. Je vais prendre rendez-vous., lui dit Sayuri, filant dans le salon.  

 

Kaori la suivit et prit place dans le fauteuil, sentant ses jambes trembler. Sayuri raccrocha et se tourna vers sa sœur, embêtée.  

 

- J’ai rendez-vous à quinze heures cet après-midi., lui apprit-elle.  

- Je déplace mon écho…, lui répondit Kaori, sans tergiverser.  

- Non, fais-la.  

- Mais on devait y aller à deux et je ne veux pas te laisser seule pour ton rendez-vous.  

- Le médecin va m’ausculter et me poser des questions. Il me prescrira des examens et me donnera le diagnostic un autre jour et tu seras avec moi. Ryo, tu tombes bien., lança Sayuri en le voyant descendre.  

- Qu’est-ce que j’ai encore fait ?, marmonna-t-il.  

 

Sayuri alla le trouver tout sourire et passa son bras sous le sien, l’emmenant à la cuisine où son petit-déjeuner l’attendait.  

 

- Me rendrais-tu un petit service, mon cher Ryo ?, lui demanda-t-elle, tout sourire.  

- Tout ce que tu voudras., répondit-il.  

- Il faudrait que tu accompagnes Kaori à son échographie cette après-midi. Merci.  

- Mais je…  

- Tu as accepté avant de savoir. Bon appétit., lança-t-elle, à la limite déçue que ça eut été si facile.  

- C’est réglé, ma chérie. Ryo s’est proposé de t’accompagner.  

 

Dans la cuisine, le nettoyeur manqua s’étouffer face à l’audace de la journaliste.  

 

- Ryo ?, répéta Kaori sans croire.  

- Lui-même., confirma Sayuri avec un grand sourire.  

 

L’heure du départ arriva rapidement. Ils déposèrent Sayuri à l’hôpital puis partirent à la clinique. Le trajet se fit dans un silence tendu. Kaori jouait nerveusement avec ses doigts à la fois heureuse de l’avoir à ses côtés mais soucieuse qu’il ne se sentit acculé. Elle n’avait rien prémédité. En même temps, elle était stressée par l’examen. Elle était à la joie de voir pour la première fois son enfant et avait une trouille bleue de ce que le Professeur pourrait découvrir. Le bébé serait-il bien formé ? Avait-il ses deux bras et deux jambes ? Y aurait-il des signes de trisomie, de retard de croissance, Peut-être que son enfant était mort dans son ventre ? Elle essuya furtivement les larmes qui coulèrent sur ses joues. Elle devait se calmer.  

 

Lorsqu’ils arrivèrent, ils sortirent de la voiture et pénétrèrent dans la clinique. Kaori prit place dans un siège et continua à cogiter alors que Ryo faisait les cent pas, tentant de calmer sa nervosité. Il s’était fait avoir. Elle l’avait mis dans une position délicate. Il en voulait à Sayuri mais en même temps… il regarda Kaori et vint s’asseoir à ses côtés, les mains derrière la tête. Il avait déjà remarqué l’effet lénifiant que sa simple présence pouvait avoir sur elle, même sans la toucher. Il avait remarqué son stress et ne comprenait pas bien ce qui pouvait se passer dans sa tête. Elle allait pouvoir voir son enfant. Elle aurait dû être extatique mais elle semblait terrorisée.  

 

- Je… Rien ne t’oblige à venir avec moi pour l’examen., murmura-t-elle soudain.  

- Mais si tu en as envie, fais-le. Ca ne t’engage à rien., poursuivit-elle.  

- C’est ton enfant, Kaori., statua-t-il d’une voix neutre.  

- Je sais. Je ne te demande rien. Je propose et tu disposes, Ryo.  

- Pourquoi tu es si nerveuse ? Tu devrais être heureuse de le voir, non ?, lui demanda-t-il.  

- Je le suis mais j’ai peur qu’on découvre un problème., avoua-t-elle.  

- Tout ira bien, Kaori.  

- J’aimerais…  

 

La porte s’ouvrit sur le Professeur qui l’invita à entrer. Sur le seuil, elle se retourna et son regard le fit chavirer. Elle avait besoin d’être épaulée et, Sayuri n’étant pas là, c’était à lui de le faire. Il se leva et les rejoignit, son sourire de reconnaissance le touchant au plus profond. Après un examen de routine où Ryo détourna les yeux faisant sourire sa partenaire, le Professeur prépara le nécessaire pour l’échographie.  

 

Lorsqu’il plaça la sonde sur son ventre après avoir appliqué le gel, elle retint son souffle. Soudain, apparut sur l’écran une forme grisée qui bougeait, agitant ses appendices. Kaori laissa échapper le souffle qu’elle retenait.  

 

- C’est ton enfant. La tête, le tronc, les deux bras avec les mains et les doigts et les deux jambes avec les pieds et les doigts. Tout cela n’est pas encore très distinct mais tout est là.  

- Alors il va bien ?, demanda Kaori, la voix étranglée.  

- Oui. Tu en doutais ?, l’interrogea le Professeur, la scrutant.  

 

Ryo n’avait pas voulu regarder l’écran en entrant dans la pièce. Il s’était résolu à détourner le regard tout au long de l’examen. L’émotion de Kaori le surprit et il la fixa puis l’écran. C’était la vie qu’il avait contribué à créer qui apparaissait devant ses yeux, une vie apparemment déjà bien mouvementée qui n’avait existé qu’au travers des perturbations physiques de sa partenaire mais qui prenait un tout autre sens maintenant. Doucement, il approcha de la table d’examen et posa une main sur l’épaule de sa partenaire qui le dévisagea surprise mais ne dit rien. Soudain, un bruit rythmé envahit la pièce.  

 

- Ce sont les battements de son coeur, forts et réguliers., précisa le vieil homme.  

 

Emue, Kaori saisit la main de son partenaire qui lui avait offert ce cadeau. Ryo serra ses doigts entre les siens, le coeur battant à l’unisson de celui qu’il entendait. Il avait rarement entendu de son aussi beau.  

 

- Je vais prendre quelques mesures. Profite de la vue. J’ai tout enregistré pour ta sœur., l’informa-t-il.  

- Merci Professeur. Elle en sera ravie.  

 

Le vieil homme avait bien vu l’attitude de son protégé mais l’avait sciemment ignorée, ne voulant pas interférer dans ce moment de partage. Il connaissait Ryo et il lui faudrait du temps avant d’éventuellement admettre la paternité de cet enfant. Des expériences comme celles-ci pouvaient l’y aider et il ne serait pas celui qui le pousserait à ne plus y assister.  

 

- Il n’y en a qu’un, n’est-ce pas ? Je ne me sens pas prête à avoir des jumeaux., demanda Kaori soudain inquiète.  

- Oui, un seul. Il a l’air déjà très actif et tout va bien. Tout se passe bien, Kaori., la rassura-t-il.  

 

Il l’observa un peu plus, plus pour le plaisir des deux jeunes gens que par nécessité puis éteignit l’écran. Ils retournèrent au bureau le temps pour le médecin de remplir le dossier.  

 

- Sayuri n’a pas pu venir ?  

- Non, elle a dû retourner à l’hôpital à cause de douleurs à la hanche. On doit retourner la chercher. Je m’absente deux minutes., les informa Kaori sortant du bureau.  

- Ca peut être quoi d’après toi ces douleurs ?, lui demanda Ryo, la voix sombre.  

- Le plus probable ? Métastases. C’est déjà un miracle qu’elle ait dépassé le délai des trois mois. Elle va devoir repasser par une chimiothérapie et une opération si elle accepte de le faire., soupira le médecin.  

- Elle le fera pour Kaori et pour le bébé. Elle a envie de le voir.  

- Ryo, je crains que les métastases se multiplient au cours des semaines à venir. Ca va être douloureux et quand ce sera généralisé…  

 

Il se tut en entendant les pas approcher mais lança un regard lourd, bien compris par le nettoyeur. Kaori frappa, puis entra.  

 

- Désolée, je ne tenais plus., s’excusa-t-elle, encore sur son nuage après l’écho.  

- Ca va bientôt s’arranger. Ton utérus remonte et va moins compresser ta vessie dans les quelques mois à venir. Tes nausées diminuent ?  

- Oui, doucement.  

- C’est bien. Tu vas commencer à te sentir mieux. Ca ne veut pas dire que tu doives passer ton temps à courir dans tous les sens. Ecoute ton corps et repose-toi de temps à autre. Impose-toi une sieste s’il le faut. Ton ventre va commencer à s’arrondir. Hydrate ta peau avec une crème, ça t’évitera les démangeaisons et limitera les vergetures. Sinon, tout va bien pour moi. Tu peux mener une vie normale si tu fais attention., l’informa-t-il, en se levant.  

- Merci Professeur., répondit Kaori en souriant.  

 

Ils sortirent et se dirigèrent vers la voiture, Kaori s’extasiant sur ce qu’ils avaient vu. Sans rien laisser paraître, Ryo l’écoutait et revoyait les images, l’émotion revenant l’assaillir. Arrivés à la voiture, il lui ouvrit la porte et elle se tourna vers lui, surprise. Leurs regards se croisèrent et une vive tension les entoura. Sans réfléchir, Ryo se pencha vers elle et l’embrassa, Kaori ne tardant pas à passer les bras autour de son cou et répondre à son baiser. Tout le manque et l’amour qu’ils ressentaient transparurent et ils se séparèrent haletant un long moment après, Ryo ramenant Kaori contre lui.  

 

- Merci Kaori., murmura-t-il seulement.  

- C’est moi qui dois te remercier de ce merveilleux cadeau., lui répondit-elle tout aussi doucement.  

- Quand Mick va apprendre cela…, s’extasia Kazue, les voyant du pas de la porte, arrivant à la clinique.  

- Si tu veux que ça devienne une réalité, tu ne parleras à personne de ce que tu viens de voir., lui intima le vieil homme, les sourcils froncés.  

- S’il l’embrasse, c’est que…, s’étonna Kazue.  

- Non. Son coeur a gagné cette bataille mais pas la guerre. Il n’est pas encore prêt à laisser ses peurs de côté. Alors n’en parle pas. Si on lui met la pression, il se cabrera et on repartira en arrière. Il faut le laisser faire son chemin, seul, même si c’est long. Si tu ne le fais pas pour lui, fais le pour elle.  

- D’accord. Je ne dirai rien., accepta l’infirmière, voyant son amie monter en voiture, un beau sourire aux lèvres.  

 

Le couple de nettoyeurs retrouva Sayuri à l’hôpital et ils rentrèrent tous trois à l’appartement. A peine arrivés, Kaori montra à sa sœur l’enregistrement. Du palier, il les vit assises côte à côte, main dans la main, émues, et sourit. Il espérait que cela durerait encore longtemps mais les mots du Professeur lui revinrent en mémoire, rabaissant ses espérances. Il devait faire comme elles. Leur prochaine objectif, c’était de fêter Noël ensemble… Noël était dans huit semaines. Il croisa les doigts pour qu’ils y arrivèrent.  

 

Le lendemain matin, ils retournèrent tous les trois à l’hôpital. Ryo attendit dans le couloir le retour des deux sœurs qui revinrent une demie-heure plus tard. Kaori soutenait Sayuri dont les larmes coulaient librement sur les joues et la fit asseoir quand elles arrivèrent près de lui.  

 

- Qu’a dit le médecin ?  

- Métastases osseuses à la hanche. Elle doit reprendre une chimiothérapie pour faire diminuer les tumeurs avant de pouvoir se faire opérer.  

- Tu acceptes d’en passer encore par là?, lui demanda Ryo, se tournant vers la journaliste.  

 

Il sentit la tension émaner du corps de sa partenaire et attrapa sa main.  

 

- Oui. Je n’ai pas vraiment le choix si je ne veux plus avoir mal., répondit Sayuri.  

- Et je veux une chance de passer Noël avec vous et une autre de voir ce bébé arriver. Je ne veux pas baisser les bras.  

- Très bien. Alors on sera là., décréta-t-il.  

 

Les doigts de Kaori pressèrent les siens en signe de remerciement puis les lâchèrent, aidant Sayuri à se relever.  

 

En début d’après-midi, alors que Kaori s’était endormie, Sayuri trouva Ryo dans le salon.  

 

- J’ai un service à te demander.  

- Comme hier matin ?, la taquina-t-il, la faisant sourire.  

- Non, cela me concerne. Le médecin m’a dit que la dose serait élevée et que je risquai de perdre mes cheveux. Tu connais quelqu’un qui vend ou crée des perruques. Je ne veux pas que Kaori s’en rende compte. Elle n’a pas besoin de cela en plus du reste., déplora Sayuri.  

 

Le regard de Ryo s’assombrit et il acquiesça.  

 

- Oui, je connais quelqu’un, une amie de Kaori. Quand veux-tu y aller ?  

- Maintenant c’est possible, tu penses ?  

- Laisse-moi demander à Mick de venir la surveiller et on y va.  

- Tu es menacé ?, s’inquiéta Sayuri.  

- Non mais je ne veux pas laisser la moindre chance au hasard.  

 

Elle acquiesça et partit se préparer. Quand elle revint quelques minutes plus tard, l’américain frappait à la porte et Ryo lui ouvrit.  

 

- Merci Mick. Kaori est dans sa chambre et dort. Je pense qu’on en a pour une heure, peut-être deux.  

- Je lui dis quoi si elle se réveille ?  

- Que Sayuri voulait prendre l’air.  

- Ok. Pas de bêtise., lui intima son ami avec un clin d’oeil.  

- Et toi, tu la laisses dormir, compris ? Et tu ne lui sautes pas dessus., lui ordonna Ryo avec un regard sévère.  

- Promis., grogna Mick, dépité.  

 

Une heure plus tard, Kaori apparut et fut surprise de trouver Mick assis dans le canapé, regardant un match de football américain à la télé.  

 

- Bonjour, ma belle., lui lança-t-il tout sourire.  

 

Elle fut encore plus déstabilisée de ne pas le voir se précipiter sur elle.  

 

- Bonjour Mick, que fais-tu ici ?  

- J’attends Ryo…  

- Pourquoi ? Il est où ? Et Sayuri ?, s’inquiéta-t-elle, craignant le pire.  

- Tout doux, tout va bien. Ils sont juste sortis faire un tour. Ta sœur avait besoin de s’aérer.  

- Tu es sûr ?  

- Oui, allez viens t’asseoir à côté de moi et regarder le match., l’invita-t-il.  

 

Elle le regarda méfiante puis accepta.  

 

- Le cancer de Sayuri a métastasé., lui apprit-elle soudain.  

- Je suis désolé, Kaori. Que va-t-il se passer maintenant?, lui demanda-t-il, passant un bras autour d’elle.  

- Elle doit recommencer la chimiothérapie jusqu’à ce que la tumeur soit suffisamment petite pour être opérée.  

- Je suis sûr que ça va aller, ma belle. Et toi, comment tu te sens ?  

- J’ai peur, Mick. J’essaie d’être forte pour elle et pour prouver à Ryo qu’il n’a pas tort de me garder près de lui malgré ça., dit-elle en posant une main sur son ventre.  

- Mais j’ai peur. Je ne suis pas encore prête à la laisser partir. J’ai encore besoin de temps avec ma sœur., admit-elle, la voix étranglée.  

 

Mick la serra contre lui pour la réconforter. Bercée par les commentaires des présentateurs qu’elle ne comprenait qu’à moitié, peu familière du vocabulaire anglais de ce sport, elle finit par se rendormir, lovée contre le torse de son ami qui réussit à l’allonger, posant sa tête sur ses cuisses. Ce fut ainsi que Ryo et Sayuri les trouvèrent, Mick leur faisant signe de ne pas faire de bruit. Ryo regarda le tableau avec envie, se voyant bien à la place de son ami, profitant de ce moment pour passer les doigts dans ces cheveux soyeux, veillant ses rêves. Il releva les yeux et croisa le regard perçant de Mick. Il prétexta une envie de café pour filer en cuisine, loin des regards, et revint quelques minutes plus tard avec un plateau, Kaori se réveillant doucement au bruit de la conversation entre Mick et Sayuri. La journée fila ensuite à toute vitesse.  

 

Dès le lendemain, la journaliste reprit les séances de chimiothérapie. Après quatre semaines de traitement, le bilan tomba : la chimiothérapie n’avait pas les effets escomptés alors que les effets secondaires se faisaient ressentir à plein régime, affaiblissant la patiente. Sayuri l’avait caché à sa sœur mais elle avait perdu ses cheveux deux semaines auparavant. Quand elle avait vu les premières mèches tomber, elle s’était arrangée avec Ryo pour occuper Kaori ailleurs le temps pour elle d’aller chez le coiffeur tout raser et mettre en place sa perruque récupérée quelques jours auparavant chez Eriko. Il l’avait soutenue à travers cette épreuve et Kaori n’avait rien vu à leur grand soulagement. Elle était déjà bien fatiguée à s’occuper de sa sœur et des effets secondaires dont elle souffrait encore plus que la première fois.  

 

L’oncologue de Sayuri leur annonça donc la fin du traitement, la fin de tout traitement curatif, son seul schéma d’action étant dès lors de traiter les symptômes pour soulager la douleur et améliorer ses conditions de fin de vie. Elles gardèrent toutes deux la tête froide malgré le choc. Pas une larme pas un cri ne sortit : Sayuri pour préserver sa sœur enceinte, Kaori pour soutenir sa sœur malade. Elles sortirent main dans la main du cabinet et rejoignirent Ryo qui les attendait dans le couloir.  

 

- C’est fini., dit simplement Sayuri, la voix atone.  

 

Il ne répondit pas : aucun mot n’aurait été juste pour exprimer ce qu’il ressentait. Frustration, colère, tristesse se mêlaient indistinctement. Ils sortirent de là, le pas traînant.  

 

- Je voudrais aller voir Hide. Tu peux me déposer ?, demanda Kaori.  

- Non, dépose-moi à la maison et accompagne-la, s’il te plaît. J’ai envie de rester un peu seule mais elle ne doit pas.  

- Sayuri…, protesta Kaori, inquiète.  

- Je vais me reposer. Je ne veux pas que tu sois seule : tout ça… je ne veux pas que tu partes en travail prématuré sans avoir quelqu’un qui puisse t’emmener à la clinique. Tu ferais peut-être bien de t’assurer que tout va bien, d’ailleurs., lui conseilla-t-elle.  

 

Kaori se tourna vers sa sœur et lut l’inquiétude dans son regard, se résignant à suivre ses conseils pour la tranquilliser. Ils déposèrent donc Sayuri à l’appartement puis Ryo emmena Kaori au cimetière. Devant la stèle de son frère, Kaori s’agenouilla, son partenaire restant un peu à l’écart.  

 

- Tu feras une petite place à Sayuri là-haut, aniki. Veille sur elle, fais en sorte qu’on ne me la reprenne pas trop vite., demanda-t-elle à son frère.  

 

Elle se tut un moment, passant les bras autour d’elle pour lutter contre le froid qui la gagnait.  

 

- Pourquoi vous devez tous me quitter aussi vite ? Est-ce que je vais aussi perdre mon enfant sans avoir le temps d’en profiter ? Est-ce que je vous porte malheur à tous ? D’abord mon père, notre père, toi puis Sayuri ?, gémit-elle soudain, les larmes coulant le long de ses joues.  

 

Ryo entendit ses paroles et son coeur saigna. Il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras.  

 

- Tu ne portes pas malheur, Kaori. C’est la vie qui est injuste., la rassura-t-il.  

 

Elle s’accrocha à ses bras, les sanglots secouant son corps, corps qui se figea soudain, un gémissement de douleur sortant de ses lèvres.  

 

- J’ai mal au ventre, Ryo. Le bébé…  

 

Il la lâcha et la souleva dans ses bras, regagnant en toute hâte la voiture.  

 

- Essaie de te calmer. Dans dix minutes, on est à la clinique., lui enjoignit-il, inquiet de sa pâleur.  

 

Un nouveau gémissement se fit entendre peu après et il accéléra. Arrivé à la clinique, il la prit et l’emmena à l’intérieur. Kazue le dirigea vers une salle d’examen avant d’aller chercher le Professeur en urgence. Rapidement, il diagnostiqua une montée de tension accompagnée d’un travail prématuré. Le bébé n’était pas en danger tant qu’il restait au chaud : il fallait donc arrêter les contractions.  

 

Il commença par donner un sédatif à sa patiente pour calmer le jeu puis fit poser deux perfusions de magnésium et d’antispasmodique pour faire cesser les spasmes utérins.  

 

- Que s’est-il passé, Ryo ? Elle a fait un effort particulier ?, lui demanda le médecin, cherchant à comprendre l’origine.  

- Non, pas d’effort. Mais Sayuri vient d’apprendre qu’il n’y avait plus de traitement pour elle. C’est la fin et Kaori a craqué.  

- Où est sa sœur ?  

- Elle se repose à la maison. Elle ne sait pas ce qui vient d’arriver.  

 

Au bout d’une heure, les contractions se firent moins fortes et s’espacèrent peu à peu. Le coeur du bébé lui continuait à battre normalement. Le Professeur décida de garder Kaori pour la nuit et verrait le lendemain s’il pourrait la libérer, ce qu’il fit avec l’obligation pour elle de suivre un traitement quotidien pour éviter un nouveau risque. Les deux sœurs se retrouvèrent avec beaucoup d’émotions et décidèrent de profiter de chaque jour qui passerait comme si c’était le dernier, sous l’oeil vigilant de l’homme de la maison et avec l’aide de la bande. 

 


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