Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 12 capitoli

Pubblicato: 29-07-23

Ultimo aggiornamento: 11-11-23

 

Commenti: 11 reviews

» Scrivere una review

 

Humour

 

Riassunto: De l'histoire de City Hunter dans un couvent...

 

Disclaimer: Les personnages de "Au nom du Père" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the minimum we're asking for is quite less.

 

 

   Fanfiction :: Au nom du Père

 

Capitolo 2 :: Chapitre 2

Pubblicato: 06-08-23 - Ultimo aggiornamento: 06-08-23

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour l'accueil pour que vous avez fait à cette nouvelle histoire. J'espère que la suite vous plaira. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12


 

Chapitre 2  

 

Arrivée devant un imposant bâtiment, Kaori coupa le moteur de la mini et se tourna vers son partenaire. Après bien des simagrées de sa part, elle avait fini, excédée, par l’assommer et le mettre dans la voiture avant de prendre le volant.  

 

- On y est., lui annonça-t-elle.  

- J’m’en serais pas douté., grommela Ryô, lui adressant un regard ennuyé.  

- Cesse de faire l’enfant. C’est une mission. On n’en a pas pour des mois., lui opposa-t-elle patiemment.  

 

De la patience, elle devrait en avoir s’il se comportait ainsi. Il était hors de question de hurler et le corriger à l’aide de massue dans ces lieux de prières. Alors autant se mettre dans l’ambiance de suite…  

 

- Encore heureux. Mais tu sais, j’ai toute confiance en toi pour assurer cette mission seule alors on pourrait…, tenta-t-il à nouveau.  

- Non, Ryô. C’est toi la tête de proue de l’agence Saeba. Ce n’est pas mon nom sur les tracts., lui fit-elle savoir, lui adressant un regard d’avertissement.  

- Si ça ne tient qu’à ça, on peut changer le nom de l’agence., lança-t-il avec un grand sourire.  

 

Surprise, Kaori le regarda les yeux écarquillés. C’était bien la première fois qu’il lui sortait un truc du genre, alors, malgré la petite voix qui lui disait qu’il se payait encore sa tête, elle ne put s’empêcher de rosir.  

 

- Agence Kaoru Makimura, ça sonne bien, non ?, conclut-il, mimant les doigts écartés une enseigne.  

 

Cette fois, la massue fit une apparition fulgurante et écrasa le nettoyeur au moment même où sa partenaire sortit du véhicule, sans un regard en arrière.  

 

- Ben quoi ? C’était une bonne idée, non ?, protesta-t-il, s’extirpant de sa prison de bois et sortant de la voiture.  

- Je ne suis pas un homme !, lui rappela-t-elle, la mâchoire crispée.  

- Je sais., admit-il, ce qui poussa sa partenaire à ralentir le pas.  

- Je n’ai pas oublié, tu sais. J’en ai l’air mais je n’ai pas oublié.  

- Euh… Je…, bafouilla Kaori, des papillons s’envolant dans son estomac au ton intime de sa voix.  

- Eh oui, pour cette mission, nous sommes pareils tous les deux, deux femmes, sinon on ne peut pas rentrer. Ca ira dans ce rôle de composition ?, lui demanda-t-il, l’air très sérieux.  

 

Le voile de la rouquine se retrouva de travers un court instant avant qu’une gigantesque vague de fureur l’envahit et, malgré toutes ses bonnes résolutions, le voile de Ryô vola alors qu’il se retrouvait écrasé sous une massue cent gigatonnes intitulée « Punition divine ». L’impact fut tel que la terre trembla fortement sous leurs pied et fit tomber un pot de fleurs non loin et fit se précipiter la Mère supérieure dehors.  

 

- Vous n’avez rien ? Ce tremblement de terre était vraiment intense, court mais intense., souffla-t-elle, le cœur encore battant.  

- Comme les éclairs de lucidité de mon partenaire, intenses mais courts., pesta Kaori, lui lançant un regard noir.  

- Mes autres… fulgurances sont loin d’être courtes, elles. Mais elles sont intenses, très intenses., pipa-t-il, l’air narquois.  

 

Elle comprit très bien à quoi il faisait allusion mais se retint de le punir à nouveau, surtout devant sœur Marie-Joseph.  

 

- Bon, vous êtes arrivés et, que Dieu m’en soit témoin, si je ne savais pas, je ne douterais pas une seule seconde que vous soyez des femmes. Tant mieux., leur confia la religieuse, soulagée.  

- Vous avez choisi votre nom, Monsieur Saeba ?, lui demanda-t-elle à voix basse.  

- Soeur Marie-Ryô si cela vous convient., intervint Kaori.  

- Pourquoi moi je dois changer de prénom et pas lui ?, fit le nettoyeur, boudeur.  

- Ne faites pas attention., objecta la rouquine face au regard circonspect de la mère supérieure.  

- C’est une petite boutade entre lui et moi. On te l’a déjà dit. De un, tu es… ce que tu es…, réexpliqua-t-elle à voix basse alors que deux religieuses sortaient du bâtiment.  

- Et de deux, tu as déjà prononcé tes vœux.  

- Ah oui, c’est vrai et toi, tu es la novice. Pas un rôle de composition pour le coup., pipa-t-il, lui lançant un regard inquisiteur qui la fit rougir.  

 

Kaori ne sut quoi répondre et resta coite. Que dire ? Que faire ? Qu’insinuait-il exactement ?  

 

- Venez. L’heure du repas approche et je voudrais vous faire visiter les lieux avant., leur fit savoir la Mère Supérieure, retournant vers le bâtiment.  

- Ce bâtiment est strictement réservé aux sœurs. Personne ne peut y rentrer… sauf cas de maintenance bien évidemment. A ces moments-là, nous nous isolons dans d’autres lieux.  

 

Ils avancèrent dans des couloirs de taille moyenne où des étiquettes affichaient la destination de chaque pièce.  

 

- Ici, c’est le réfectoire. Les sœurs font la cuisine à tour de rôle. Je vous donnerai votre planning de tâches., leur indiqua-t-elle.  

- De quoi ? Je suis pas venu jouer les bonniches !, s’étrangla Ryô.  

 

Décidément, cette mission allait de mal en pis. Il devrait protéger ladite Hitomi qu’il n’avait même pas encore vue et en plus, se coltiner les tâches ménagères ? Cuisine, balayage, poussières, lessive, potager… Lessive ? Il sentit tous ses sens en alerte : il s’imaginait déjà frotter les petites culottes de toutes ses sœurs, les humer, les pendre, les prendre, les questions de ses demoiselles auxquelles il s’empresserait de répondre… Son regard dériva vers la Mère Supérieure et une grimace de dégoût le prit : en lieu et place de petites culottes affriolantes, il se retrouverait avec des vieilles culottes de mémères, des gaines, pas des couches quand même ?  

 

- Beurk…, lâcha-t-il, le teint verdâtre.  

- Un souci, sœur Marie-Ryô ?, l’interrogea la religieuse.  

- Vous êtes accueilli ici, logé et nourri. Il est de votre devoir de participer aux corvées du couvent. En plus, cela générerait beaucoup de questions si vous y échappiez., lui annonça-t-elle, un regard sévère posé sur lui.  

- Tiens-toi bien., gronda Kaori.  

- Ce n’est pas toi qui te retrouve en enfer…, murmura-t-il à son intention.  

 

Pour seule réponse, il reçut un regard noir et se tut, les suivant les épaules basses, le moral en berne.  

 

- Le repas est servi à cinq heures, onze heures et dix-neuf heures., leur apprit-elle.  

- Cinq heu…, commença Ryô, vite bâillonné par la main de sa partenaire.  

- Mais c’est pas humain !, s’indigna-t-il dans un chuchotement.  

- La f… Tais-toi et écoute., se reprit Kaori, lançant un regard inquiet vers la religieuse pour voir si elle avait entendu.  

 

Heureusement, elle continuait à avancer, donc elle n’avait pas dû l’entendre. Ce qu’elle ne pouvait voir, c’était le regard consterné qu’arborait Soeur Marie-Joseph qui priait pour ne pas avoir pris la mauvaise décision.  

 

- Les repas sont servis à l’heure et vous êtes priés d’être là à l’heure également., leur indiqua-t-elle.  

- D’ailleurs, nous n’aurons pas le temps de finir la visite. Venez vous rafraîchir avant de passer à table., les pria-t-elle, les emmenant vers les sanitaires… collectifs.  

 

Kaori sentit une suée la prendre en imaginant Ryô dans cet endroit entouré de femmes. Elle allait en baver s’il faisait des siennes. Elle l’imaginait déjà passer dans chaque cabine, simplement fermée par un rideau, et proposer de frotter le dos de la sœur qui y serait, nue et désemparée. Feraient-ils seulement une journée ? Ca allait être l’enfer…  

 

Ryô avait les mêmes pensées, enfin presque… Il s’imaginait dans cette pièce, nu comme un ver, son corps d’athlète exposé aux regards de toutes ces femmes qui ne voyaient jamais aucun homme et qui ne tarderaient pas à lui sauter dessus comme le morceau de choix qu’il serait à leurs yeux. Il frémit d’horreur en pensant à toutes ces vieilles qui le toucheraient, lui si jeune, à peine vingt ans, beau et musclé. Pourrait-il compter sur sa partenaire pour le défendre ? Il ne tiendrait jamais. Ca allait être l’enfer…  

 

- Je vous prierai d’être le plus discret possible en ces lieux. Je n’ai là encore pas d’autre choix, sœur Marie-Ryô., lui fit savoir la Mère Supérieure.  

 

Les deux partenaires poussèrent un même soupir résigné en se lavant les mains. Surpris par cette concomitance de faits, ils se dévisagèrent avant de se tourner le dos, fâchés contre l’autre, se séchant les mains. Une fois fini, ils rejoignirent la Mère Supérieure. Pour une fois, Ryô ne râlerait pas : les repas, c’était sacré. Ils revinrent donc au réfectoire qui était cette fois-ci occupé… à leur grande surprise car ils n’avaient entendu aucun bruit de mouvements ni de bavardages.  

 

- Elles sont muettes ?, lâcha Ryô, prenant une voix de femme.  

 

Des sourires ou des regards sévères lui répondirent. Seul le regard surpris de la Mère Supérieure l’amusa cependant. Ils ne lui avaient en effet pas parlé de ce petit don qui lui permettait d’imiter n’importe quelle voix féminine ou masculine. Elle avait dû s’attendre à devoir justifier d’une manière ou d’une autre cette voix grave ou bizarre qu’il aurait dû prendre.  

 

- Mes sœurs, je vous présente Soeur Marie-Ryô et Kaori, une jeune novice qui l’accompagne. Elles sont originaires d’un couvent d’Okinawa et resteront avec nous pour quelques temps. Mes sœurs, nous vous souhaitons un bon séjour parmi nous. J’espère que le vœu qui nous lie toutes ici ne vous sera pas trop pénible., les présenta-t-elle aux autres pensionnaires.  

- Quel vœu ?, interrogea naïvement Ryô.  

- A ton avis ? Le silence, pardi !, lui apprit Kaori, levant les yeux au ciel.  

- Le vœu de…, murmura-t-il avant de se taire au regard noir de sa partenaire.  

 

Oh bon sang, dans quoi s’était-il embarqué… Comment elles imaginaient qu’il puisse enquêter s’il ne pouvait poser de questions ? C’était comme demander à un homme de ne pas avoir d’érection matinale… Il frémit… Non, il y allait un peu fort là.  

 

Voyant le mouvement, il prit place à table, guidé vers un siège loin de Kaori qui eut, à ses yeux, la chance d’être bien entourée. Lui était entouré des vieilles, moches, desséchées, pas mokkori du tout, religieuses alors qu’elle était avec les novices et, contrairement à ce qu’il s’attendait, les trois jeunes femmes présentes étaient… mokkori. Il n’avait pas besoin de voir leurs cheveux ou leurs corps pour le savoir. Il l’imaginait très bien rien qu’à la manière dont leur habit leur allait. Soudain, la corvée de lessive lui semblait beaucoup moins rebutante…  

 

Kaori sentit une aura particulière monter dans l’air et ne fut pas surprise de voir le regard lubrique de son partenaire quand elle se tourna vers lui. Elle savait à quoi il pensait et elle ne pouvait rien faire… et encore moins dire. Elle ne serait même pas tranquille pendant les nuits… Elle ne pouvait que croiser les doigts pour qu’il se retienne.  

 

Comme si quelqu’un répondait à ses prières, trois sœurs arrivèrent avec les plats, ce qui détourna l’attention de son partenaire. L’odeur qui emplit l’air était appétissante et Ryô regarda avec envie le contenu. Ca ne semblait pas quelque chose d’exceptionnel mais cette odeur… Affamé, il attrapa la cuillère et commença à se servir de bon cœur.  

 

- Soeur Marie-Ryô ! Le voyage vous aurait-il égarée ?, le sermonna la Mère Supérieure.  

- Ah ? Parce que vous, vous pouvez parler ?, répliqua le nettoyeur sans réfléchir.  

- Soeur Marie-Ryô, je pense qu’il vous serait fort utile de faire pénitence., lui affirma-t-elle sévèrement.  

- Faire… pénitence ?, répéta Ryô, incrédule.  

- Oui. Vous allez participer à ce repas sans ouvrir la bouche., lui apprit-elle.  

 

Il comprit le sens complet de ces mots lorsque l’une des sœurs retira son couvert. Il faillit protester mais, au regard déterminé de « Maman », il sut qu’il n’aurait gain de cause et il se tut tout simplement à la grande surprise de Kaori qui entendit des corbeaux volés derrière elle. C’était rare de voir quelqu’un réussir à lui rabattre son caquet, surtout en dehors de leur cercle.  

 

D’un air impassible, malgré sa frustration, le nettoyeur observa le repas qui se passa dans le plus grand silence. Même les bruits habituels semblaient atténués. Il jeta un coup d’oeil vers sa partenaire qui elle aussi semblait intriguée par cette ambiance et maniait ses couverts du bout des doigts.  

 

Heureusement, le supplice ne s’éternisa pas et bientôt la table fut débarrassée. Chacune (et un) participa et, en moins de dix minutes, la salle était dans l’état dans lequel ils l’avaient vue la première fois. Ryô voyant cela faillit sortir une réplique bien sentie à sa partenaire mais il se tut en voyant la Mère Supérieure l’observer dans un coin. Le regard noisette qu’il croisa ensuite légèrement amusé apaisa cependant sa frustration. Un claquement de mains entraîna un mouvement en chaîne des sœurs présentes et ils prirent la suite.  

 

- Nous allons maintenant nous rendre dans l’église pour l’office de midi. Une question peut-être Soeur Marie-Ryô ?, l’interrogea Soeur Marie-Joseph.  

- Je vais encore devoir faire pénitence ?, lui retourna-t-il, suspicieux.  

- Non, je vous invite à vous exprimer. Ca nous arrive. Il y a des temps pour cela., lui fit-elle savoir, visiblement amusée.  

 

Il la trouva presque chaleureuse, presque parce que son estomac lui était aux abois et criait famine, ce qui le rendait un peu grincheux.  

 

- Laquelle est Hitomi ?, lui demanda-t-il, observant les religieuses un peu plus loin devant eux.  

- Elle était face à Kaori lors du repas si ça peut répondre à votre question., lui fit-elle savoir.  

- Oui, je vous remercie., acquiesça-t-il, gardant un air sérieux.  

 

Intérieurement, le petit Ryô faisait une danse de la joie. Des trois novices, c’était celle qui lui avait le plus tapé dans l’oeil. Les nuits allaient être mokkori, se félicita-t-il. Il devait cependant faire profil bas en attendant et suivit les sœurs dans l’église sans mot dire. Il pensait se retrouver assis dans les premiers rangs face à l’autel, ce qui était déjà beaucoup à ses yeux mais il n’en fut rien, ce qui le soulagea… un court instant puisqu’elles se dirigèrent sur le côté et s’alignèrent, restant debout.  

 

Kaori faillit rire en voyant la tête de Ryô lorsque les sœurs se mirent à chanter. Outre les chants religieux bien loin des chansons paillardes qu’il avait l’habitude de brailler, c’était l’harmonie qui devait lui hérisser les poils. Autant les sœurs savaient cuisiner, autant elles ne savaient pas chanter. C’était tout simplement horrible. Voyant son regard sceptique, elle observa les lieux et imagina ce qu’il devait se dire : est-ce que ça valait la peine pour la seule personne qui était là ?  

 

A croire l’énergie dont faisait preuve ce chœur, la réponse était simple : oui, ça en valait la peine. Elle ne savait cependant pas qui était à plaindre : la pauvre croyante qui supportait les… comment qualifier les sons discordants qui résonnaient ? Coassements, hurlements… elle n’aurait su dire. Ou les sœurs qui s’égosillaient de toutes leurs forces pour un seul membre ?  

 

La messe s’acheva, enfin, et Ryô se retint de rire en pensant au film qu’il avait déjà entrevu, le fameux film avec Whoopi Goldberg planquée dans un couvent, Sister Act. Il avait comme l’impression étrange d’être en plein dedans sauf qu’il n’était pas le pourchassé. Non, ça ne pouvait qu’être un rêve, un mauvais rêve et, pour une fois, ce fut lui qui se pinça.  

 

- Ouille !, lâcha-t-il dans un cri haut perché.  

 

Il adressa un regard contrit à la Mère Supérieure, faisant semblant de boiter pour expliquer son cri. Merde, il ne rêvait pas. Il était bien dans un couvent entouré de sœurs qui ne savaient pas chanter. Kaori lui paierait ça. Elle le paierait très très chair… euh cher, se reprit-il. Il aurait pu être dehors à draguer les jeunes femmes au parc en cette belle journée de printemps. A la place, il se retrouvait avec une robe noire, une espèce de collerette blanche, un voile sur la tête posé sur un bonnet blanc qui cachait sa crinière. Et autour de sa taille pendait une cordelette sur laquelle était suspendu un bonhomme à moitié nu… Ce n’était pas un homme qui devait être pendu à sa taille mais une femme. UNE FEM-MEUH !, s’entendit-il hurler intérieurement.  

 

Comme si la journée ne pouvait être pire, ils suivirent les sœurs jusqu’au potager où il se retrouva avec une bêche en main. Il pouvait manier une mitraillette, un couteau, un magnum, un lance-roquette, brancher et débrancher une bombe, tuer à mains nues, déshabiller en moins de dix secondes une femme mais il n’avait jamais manié un outil de jardinage de sa vie… même pour se défendre. Il leva l’engin et adressa un regard d’incompréhension à sa partenaire qui se retint d’éclater de rire difficilement. Elle lui montra comment faire.  

 

Il put compter sur sa capacité d’adaptation visiblement toujours à toute épreuve pour accomplir sa tâche alors que tous les yeux semblaient braqués sur lui. Lui, en revanche, n’avait qu’une cible en vue, Hitomi à un mètre de lui et qui souriait apparemment amusée de le voir faire. C’était au moins une bonne chose, se dit-il. Ca briserait la glace quand il irait la retrouver pendant la nuit. Il trouva un peu plus de cœur à l’ouvrage et ne vit pas le temps passer, ne s’arrêtant que lorsque les sœurs le firent.  

 

- Enfin, l’heure du repas., murmura-t-il à l’oreille de sa partenaire.  

- Si tu le dis…, fit-elle mystérieusement.  

 

Il n’eut pas le temps de lui demander d’explications qu’elle était déjà entrain de suivre le groupe qui se dirigea… vers l’église.  

 

- C’est une plaisanterie…, pipa-t-il pour lui-même lorsqu’ils se retrouvèrent de nouveau assis sur les bancs.  

 

Cette fois-ci, l’office n’était que pour eux… elles. Il n’y eut pas de chant, uniquement le silence pendant une heure, une très longue heure pour le nettoyeur qui, imitant la position des autres sœurs, les observa, cherchant à déterminer si la menace pouvait venir de l’intérieur. Lorsqu’il entendit les quatre coups de cloche, il faillit faire un bond, effaré. Il était mort de faim et venait de se rendre compte qu’il devrait encore attendre avant de manger.  

 

- Dans une heure, nous célébrerons la messe des Vêpres qui est une messe publique., leur apprit la Mère Supérieure.  

- Encore une messe !, s’exclama Ryô alors qu’ils étaient seuls.  

- Oui, il y en a huit par jour, sœur Marie-Ryô., l’informa-t-elle.  

- Huit mais pourquoi ?! On a tant de choses à lui dire… enfin, penser… ou je ne sais pas quoi…, laissa-t-il échapper.  

- Vous vous amusez quand ?  

 

La sœur Marie-Joseph claqua de la langue avec réprobation.  

 

- Nous ne nous amusons pas. Notre vie et notre plaisir résident en notre relation à Dieu. Le reste n’est que futilités., lui fit-elle savoir.  

- Futilités… Des futilités… mais…, commença-t-il.  

- Soeur Marie-Ryô, vous vous égarez., le reprit Kaori alors qu’une autre sœur arrivait.  

- Nous sommes prêtes, ma Mère., les avertit cette dernière.  

- Venez, c’est l’heure du conciliabule., les invita sœur Marie-Joseph.  

 

Les deux partenaires se retrouvèrent dans une salle fermée, assis dans un cercle formé par les sœurs et s’engagea alors une discussion à bâtons rompus uniquement alimentée par les besoins de la communauté, les nouvelles qui devaient être partagées et ce fut l’occasion pour les deux nouvelles de se présenter de manière un peu plus complète.  

 

- Je suis sœur Marie-Balthazar. Vous restez longtemps parmi nous ?, demanda la première.  

- On ne sait pas encore. Nous sommes là pour voir comment ça se passe dans d’autres congrégations., répondit Ryô avec un sourire amical.  

- Vous êtes drôlement grande pour une femme., pipa une des novices, visiblement impressionnée.  

- Ca… C’est dû à mes origines nordiques., plaisanta-t-il, faisant s’étrangler Kaori.  

- Nordique… On ne dirait pas., répondit-elle.  

- On me le dit souvent. Ca se voit plus dans le caractère : je suis très chaleureu… se., fit-il, son regard la détaillant.  

 

Oh oui, il pouvait se montrer très chaleureux avec elle, vraiment très chaleureux, pensa-t-il, s’imaginant lui prouver la chose. Il ne réfléchit pas à la partie centrale de lui qui se manifestait dans ces cas-là.  

 

- Soeur Marie-Ryô, il est l’heure de prendre votre médicament !, intervint soudain Kaori, remarquant la tension soudaine qui faisait soulever la robe.  

 

Elle se leva et le tira par le bras, l’emmenant vers le couloir.  

 

- C’est marrant, on dirait presque un couple., pipa une autre sœur, faisant rire les autres.  

- Quoi ?! Mais…, commença à s’offusquer Ryô avant d’être bâillonné par la main de sa partenaire.  

- Mes sœurs…, les rappela au sérieux sœur Marie-Joseph.  

- Tu es une femme, Ryô, alors… ça…, indiqua-t-elle, le rouge montant aux joues.  

- Ca reste en berne ou je vais devoir opter pour un recours plus drastique., le prévint-elle.  

- Tu te rends compte qu’on nous prend encore pour un couple ?!, répliqua-t-il comme s’il n’avait pas entendu ce qu’elle venait de dire.  

- Tu devrais vraiment faire quelque chose pour avoir l’air plus féminine., lui conseilla-t-il, la considérant attentivement.  

 

Un nouveau séisme frappa le couvent, faisant accourir toutes les sœurs hors de la pièce. Elles trouvèrent les deux sœurs d’Okinawa face à face, sœur Marie-Ryô lissant sa robe. Aucune ne vit dépasser de leurs robes les restes de la massue qui avait puni l’ironie du nettoyeur.  

 

- Vous allez bien ?, les interrogea-t-il en toute innocence.  

- Oui oui. Ca devient inquiétant ces secousses à répétition., pipa la Mère Supérieure.  

- Oh ça… Vous savez ce qu’on dit : les voies du Seigneur sont impénétrables., pipa-t-il, poussant discrètement du pied un morceau de bois qui venait de se détacher d’un autre. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de