Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: CHANLYR

Beta-reader(s): Lifetree

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 12 capitoli

Pubblicato: 20-11-05

Ultimo aggiornamento: 24-12-06

 

Commenti: 42 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Pour les grandes lignes, lisez le défi.

 

Disclaimer: Les personnages de "Ryô au pays des Amazones" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Ryô au pays des Amazones

 

Capitolo 4 :: Errance

Pubblicato: 25-12-05 - Ultimo aggiornamento: 15-02-06

Commenti: Joyeux Noël ^_^ fantasme de Mikamaru: de Life

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12


 

(clin d’œil à Cloclo)  

 

La porte de l’appartement à peine fermée, Mikamaru ne prit pas la peine d’allumer la lumière. Il traversa la salle de séjour dans la pénombre, déboutonnant sa chemise alors qu’il marchait en direction de la salle de bain. Il la jeta nonchalamment sur le sol en passant dans sa chambre puis, se plantant devant le miroir triptyque, il s’examina le bras. Une auréole jaunâtre commençait à se former. Il avait beau avoir un corps d’athlète, certains coups portaient. Il palpa la chair et retint une grimace de douleur.  

 

« Elle a une sacré force la p’tite. Encore un peu et elle me cassait le bras ! Et pas de câlins pour m’remettre ! Argh ! Triste vie.  

 

Il sortit de la vaste salle de bain, marcha jusqu’au placard mural de l’entrée, fit coulisser une porte et prit un tube de pommade posée sur la dernière étagère. Il attrapa également un petit tube rempli de granules blancs homéopathiques contre la douleur. Elles atténueraient par la même occasion le bleu. Il en avala une dizaine, histoire qu’elles agissent plus rapidement, alors qu’il retournait dans la salle de bain. Il appuya sur le tube de pommade jusqu’à ce qu’une noisette se formât dans le creux de sa main. Puis il se massa énergiquement l’épaule. La peau lui chauffait. Elle n’y était pas allée de main morte en le percutant de plein fouet.  

 

« Elle semblait me connaître cette petite. Il faudra que je fasse plus attention dorénavant. »  

 

Il siffla pour lui-même alors qu’il se remémorait les traits de la petite.  

 

« Jolie la poupée ! »  

 

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Cette fille avait un corps vraiment appétissant. Elle avait toutes les courbes aux bons endroits, juste assez pour suggérer un petit côté androgyne qui encouragerait un homme à s’assurer du contraire. De plus il était évident qu’elle faisait partie de ces femmes qui avaient nullement besoin de régimes, de produits amincissants, ou autres méthodes pour garder une belle forme harmonieuse. Dame Nature s’était penchée sur son berceau. Elle n’avait pas non plus eu besoin de talons pour le regarder dans les yeux vu qu’elle possédait de belles jambes élancées et galbées que son pantalon moulait à la perfection. Quant à son visage si finement sculpté, il était enjolivé par une chevelure courte, couleur châtaigne qui accrochait la lumière du soleil alors que le vent prenait plaisir à y tournoyer.  

 

« Hum, à croquer » ajouta-t-il tout en s’humectant les lèvres de gourmandise.  

 

Son corps se souvenait bien de leur rencontre. Il avait énormément apprécié celle-ci. Il aurait aimé prolonger ce contact, la prendre dans ses bras, la serrer contre lui juste assez fort pour qu’elle se rende compte qu’elle ne pouvait pas lui échapper. Mais elle ne voudrait pas s’enfuir car elle se sentirait protégée par sa force physique. Il commencerait par glisser sa main dans ses cheveux, sentir leur texture si soyeuse entre ses doigts. Il prendrait son temps, faisant exprès de caresser son cuir chevelu du bout des doigts de manière à la faire frissonner. Il descendrait ensuite vers sa nuque où ses lèvres se joindraient à l’exploration de cette peau satinée et sucrée. Elle lâcherait un gémissement de plaisir à chaque fois que sa langue toucherait les nerfs de son cou tant elle serait réceptive à ses avances. Et là il s’éloignerait un peu pour la regarder dans les yeux avant de…  

 

Son regard… Elle l’avait regardé comme si elle le connaissait, comme si elle voyait un revenant.  

L’éclat de ses yeux quand elle les avait posés sur lui le ramena immédiatement à la réalité. Il y avait lu tellement d’émotions qu’il ne se rendait que maintenant compte de tout ce qu’il y avait vu. De la surprise ? Elle devait être plongée dans ses pensées, aussi ne s’attendait-elle pas à le rencontrer sur son chemin. Elle l’avait alors regardé, et là avait-il lu une lueur d’incrédulité quand elle l’avait dévisagé ? Si tel avait été le cas, elle avait immédiatement disparu sous l’éclat de joie qui venait de traverser son regard avant d’être chassé tout aussi rapidement par la tristesse qui l’assiégeait. Ces fenêtres de l’âme l’intriguaient.  

 

Il n’aurait pas lu ce panel d’émotions qu’il aurait pu avoir la vanité de croire qu’elle était tombée sous le charme irrésistible que dégageait son corps viril et qu’elle n’avait pu en supporter le choc. Le coup de foudre revisité ? Mais voilà, il avait fui ! Il ne pouvait que glauser.  

 

« Etait-elle heureuse ? » Pourquoi se posait-il la question ? C’était une parfaite inconnue. Malgré cela, il reprit le fil de ses pensées. « Son visage disait oui mais la main sur son cœur ! Qui croyait-elle avoir rencontré ? un revenant ? un amour perdu ? L’avait-il fait souffrir cet autre avec qui elle me confondait ? » Il soupira et se gratta la tête puis sortit de la salle de bain. Il prit une bière dans le frigo qu’il décapsula avec ses dents avant de s’affaler sur le canapé du salon, le panneau des disparues lui faisant face. « Une fille me tombe dessus et voilà l’effet que je lui fais ! … Ouaip, vraiment étrange ! Faut que je pense à élucider ce mystère. »  

 

 

*-*-*-*-*  

 

Le soir tombait. Une agréable brise rafraîchissait l’air. Kaori, l’esprit absent parce qu’encore troublée par les événements de la journée, s’affairait à préparer le dîner tandis que Ryô écumait les bars à la recherche d’indices sur cette étrange femme et ce non moins étrange sosie. Malgré son apparence délurée, il était décontenancé. D’ailleurs, il ne resta pas longtemps dans ce quartier de débauchés. Tiens, voilà qu’il parlait comme Kaori maintenant ! Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi n’ai-je pas réagi autrement ?!  

 

Comme d’habitude, il avait joué le parfait idiot ;  

Comme d’habitude, elle avait réagi au quart de tour ;  

Comme d’habitude, il s’était enfui ;  

Comme d’habitude elle était restée plantée là, sur place ;  

Comme d’habitude.  

 

Allait-elle prendre racine ? s’enfoncer et envahir les sous-sols de l’immeuble, ligneuse, craquelant le plancher et le ciment jusqu’au plus profond de la terre ? ou bien s’épanouirait-elle à la clarté du soleil, de l’air, puisant dans les éléments sa générescence ? Sa peau, douce et velouté comme les pétales de roses, écarlate, couleur sanguine, ses épines, ses massues, un cœur qu’il jugeait franc, noble, son parfum, entêtant, envoûtant, hypnotisant.  

 

Il aurait pu l’étourdir de paroles, la surprendre en l’enlevant, la tirer par le bras, déjouer sa résistance, sauter dans la mini, et partir pour une destination inconnue, l’emmener loin de ce quartier, de cette ville, se découvrir autrement, dans d’autres lieux, approfondir leur relation…  

 

Et que lui disait-elle ? Il avait tellement été absorbé par ses lèvres qu’il n’avait rien entendu. Il fouillait dans sa mémoire, en vain. Il n’arrivait pas non plus à lire sur ses lèvres lorsqu’il passait, repassait la scène devant ses yeux. C’était incohérent. Cela le tracassait à un tel point qu’il se retrouva devant l’immeuble du commissariat sans s’en rendre compte.  

 

« Qu’est-ce que tu fiches ici ? »  

 

La voix féminine le tira de ses pensées.  

 

« Saeko mon petit cœur », lança-t-il en lui adressant un sourire charmeur. Il allait poursuivre son traditionnel couplet mais s’arrêta net. Il recula d’un pas ou deux, inclina la tête et plissa les yeux. « Ts, ts, Saeko, c’est quoi cette tenue ! »  

 

De quoi parle-t-il encore ?  

 

« Tu prépares ton entrée dans les ordres ? »  

 

Il la contourna, le sourire jusqu’aux oreilles. Saeko avait troqué son habituel tailleur jupe fendue mi-cuisse chemisier décolleté provoquant contre un pantalon seyant assorti d’un pull en cachemire. Elle ne savait pas pourquoi mais ce jour-là, elle avait eu envie de passer cet ensemble qui mettait davantage son charme naturel en valeur. La température du colèromètre de la femme atteignait la limite de la zone d’explosion.  

 

« C’est quoi cette tenue anti-mokkori. C’est l’âge ? » Il attendit quelques secondes avant de porter le coup suivant. « Tu caches tes varices ? » dit-il faussement en la regardant droit dans les yeux.  

 

Piquée au vif, Saeko lui assena un soufflet qu’elle croyait assez puissant pour aplatir cet offenseur de la gente féminine. Mais non, bien au contraire, il se tenait bien droit devant elle, les jambes légèrement écartées, les mains dans les poches. Il était impressionnant de prestance. Il ne faisait qu’un avec la terre, un arbre vigoureusement enraciné, puisant son énergie et sa majesté des profondeurs de la mère nourricière.  

 

« Tu t’es encore disputé avec Kaori ? Ne te venge pas sur moi ! » articula-t-elle en pointant son index d’un ton menaçant.  

 

Kaori. Cela lui revenait. Que s’était-il passé au juste ? Il avait osé enlacer son corps dans un élan de tendresse. Ils s’étaient retrouvés à un millimètre l’un de l’autre. Pourquoi l’avait-elle rattrapé ? D’ordinaire, elle l’aurait laissé tomber et s’écraser dans un fracas monumental en lui hurlant que c’était bien fait, qu’il l’avait cherché et qu’il n’avait qu’à bien se tenir.  

 

« Passe ton chemin tu veux ! J’ai d’autres chats à fouetter. Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Tu sais parfaitement ce qu’on risque tous les deux, lança l’inspectrice d’une voix glaciale qui ne souffrait pas de répliques excentriques.  

- Ce qu’on risque tous les deux ? rétorqua Ryô, revenu à la réalité par les propos ambigus de Saeko. Il fit mine de réfléchir. Le faciès de pervers dans toute sa splendeur venait de refaire surface. Toi et moi, une torride après-midi d’amouuuuuuuuuuuur !!!!! » lâcha-t-il fougueusement en s’envolant comme un oiseau.  

 

Couché dans les airs, les lèvres en avant, embrassant déjà à distance les lèvres de Saeko, histoire d’avoir un rapide échauffement avant d’atteindre la cible, le mokkori au garde à vous, Ryô tendait les bras pour emprisonner Saeko.  

 

« Ryô ! »  

 

Mais Ryô ne répondait plus. Sa langue pendante d’où s’écoulait une écume baveuse avait déjà regagné son antre. Elle fut surprise par la prompte réaction de Ryo, cette fois-ci elle n’avait pas eu à mentionner Kaori. Soit il vient d’apercevoir un jupon, soit il prépare encore un mauvais coup!.  

 

« Ryô ?! »  

 

Figé, les oreilles dressées, aux aguets, les sens en alerte, Ryô sentit la même aura glaciale envahir soudainement l’espace. Ses yeux balayèrent méticuleusement les environs. Saeko n’eut pas à ouvrir la bouche pour lui demander ce qui lui prenait. Au même instant, elle sentit la présence menaçante, malfaisante qui les épiait.  

 

« Tu as une idée de son identité ? » murmura t-elle doucement tout en cherchant à localiser leur ennemi.  

 

Ryô fit non de la tête avant d’ajouter :  

 

« Kaori avait l’impression d’être suivie ces derniers jours. »  

 

A peine avait-il prononcé ces mots que l’aura disparut.  

 

*-*-*-*-*  

 

L’horizon flamboyait sous les rayons déclinant du soleil alors qu’au loin se dessinait un front noirâtre avançant irrémédiablement vers la cité. Sa noirceur bleutée découpait le ciel, menaçant d’absorber les immeubles encore placés sous la clarté du jour. Au dernier étage d’un immeuble moderne, au cœur du nouveau quartier de Shinjuku, une jeune femme faisait les cent pas. Elle avait nonchalamment jeté son bonnet de laine multicolore sur le lit tiré à quatre épingles, et ôté ses bottes violette rayurées et son impair. A première vue, elle paraissait songeuse, non, les poings puissamment fermés, les plis qui sillonnaient son front, la flamme de son regard, et ses épaules crispées trahissaient sa colère. Avait-elle été négligente ? Et cette femme, est-ce qu’elle avait senti sa présence ? Elle commença à soliloquer, ponctuant ses paroles de grands gestes colériques.  

 

« Non, bien sûre que non, elle n’a pas senti ma présence. »  

 

Elle rageait, piétinait sur place, foulant d’un pied vengeur le lino du studio. Pas un millimètre n’y échappa. Elle était comme une lionne affamée, en cage, qui allait bientôt bondir sur sa proie, cette proie qu’elle avait croisée, par hasard, le jour où celle-ci se rendait au cimetière. Elle avait de suite remarqué son élégance naturelle, son joli minois. Cela servirait sa mission. En revanche, son attitude la laissait perplexe.  

 

Le visage lisse d’Hortense avait encore les rondeurs de l’enfance. Une expression mutine déformait cette peau de lait dont l’éclat appuyait la noirceur de ses yeux. Sa chevelure de jais atteignait la base de son menton tandis qu’une mèche cachait son front, renforçant la sévérité de ses traits.  

 

Elle n’avait quitté son clan que depuis un mois. Elle vivait dans un centre au cœur de la forêt auquel on accédait par une série de portes secrètes, chacune s’ouvrant selon un code. Le clan dont elle était l’héritière en titre cherchait une nouvelle instructrice. L’aïeule, en accord avec la reine, décida d’envoyer sa petite fille en mission.  

 

 

Peu de personnes connaissaient l’existence de leur clan. Composé d’un groupe de fermiers qui avaient fui la terreur des brigands, le clan s’était réfugié à l’intérieur des terres, dans la montagne, il y a bien des décennies. A la faveur de la nuit, une grotte avait accueilli leur fatigue et soulagé leur détresse. Hommes et femmes cherchaient une solution. Comment se défendre ? Quant aux enfants, éblouis par cette grandiose aventure, ils avaient fermé leurs paupières d’épuisement. Les époux avaient combattu les brigands, certains étaient tombés, d’autres blessés à la jambe, d’autres aux bras, d’autres aveuglés. Estropiés, ils ne pouvaient prétendre défendre leur clan. Les femmes leur avaient succédé. Elles avaient pris les armes que les brigands avaient laissées. Des éclats des katana, le clan avait fondu d’autres armes, semblables à des couteaux d’office dont le tranchant était devenu une arme redoutable entre leurs mains qui maîtrisaient de plus en plus les gestes. Comme ils vivaient au rythme de la nature, en respectant cette dernière, ils avaient favorisé l’arc et les flèches pour chasser le gibier.  

 

« Installons-nous ici.  

- Ici ? mais il n’y a que de la pierre !  

Une voix féminine, impérieuse, s’était élevée, calme.  

- La pierre est notre protection, la terre notre source d’énergie, le ciel notre lumière. Qui risquerait de s’aventurer au cœur de cette forêt ? Les cieux sont de bon augure. Cette grotte sera notre chef-lieu. »  

 

C’est ainsi que la vie s’était organisée autour et dans la grotte. La reine avait pris la décision de former les jeunes. Ils apprendraient à défendre le clan. Hasards ou coïncidences, il n’y avait que des enfants femelles.  

 

Or depuis peu, un brigand, égaré, sans doute, avait découvert leur repère et rapporté à sa bande l’existence de ce chef-lieu. A partir de ce jour, des attaques avaient assailli leur retraite, Les estropiés gardaient les enfants alors que les femmes se joignirent aux quelques hommes encore valides. Elles résistaient, les jeunes voulaient participer mais ils manquaient cruellement de techniques innovantes. La question était revenue.  

 

 

Par la force de l’âge, la préceptrice ne tenait plus le rythme intensif des cours ni des combats quotidiens. Envoyer l’héritière pour découvrir des nouveaux us et coutumes lui ouvrirait, pensait naïvement l’aïeule, de nouveaux horizons et materait la fureur de son esprit. Tôkyô regorgeait d’une population féminine qu’il fallait prendre en compte. Elle y était plus sauvage, plus intéressante. Les précédents critères de sélection ainsi que les choix opérés s’étaient relevés désastreux. Peut-être s’étaient-ils trompés ? Les nouvelles recrues décevaient par leur manque de combativité ou échouaient à gagner la confiance de la préceptrice en titre. Chacune avait pourtant une beauté particulière, juste ce qu’il fallait pour susciter et maintenir l’intérêt des élèves. Il leur fallait un modèle. Malheureusement, l’une après l’autre craquait sous la pression. Il arrivait aussi que la nouvelle recrue s’énamourait d’un des leurs. La terre tremblait de joie alors. Le clan avait rallié l’une d’elles à leur cause mais cela signifiait également grossesse, accouchement, allaitement, couches-party, tétées toutes les trois heures, et puis poussées de dents. Et quand la mère redevenait femme, c’était reparti. Une fois l’amour découvert dans les bras de son élu, la femme était droguée, intoxiquée par les prouesses de son amant protéin qui se faisait un plaisir d’honorer sa femme avec ferveur. Pour eux, la mère était toujours une femme.  

 

Hortense ne comprenait pas le choix de ses femmes. Elle ne comprenait pas comment elle pouvait s’avilir à ce point à la volonté d’un homme, aussi estropié fut-il. Ignorante de la vie, idéaliste, c’était une jeune fille dont le cœur était à prendre mais son caractère rebelle effrayait les prétendants à marier. Ainsi l’aïeule eut cette idée. Les critères avaient été repensés. Sa petite fille devait trouver une femme extraordinairement belle, sûre d’elle, sachant se défendre, et prioritairement célibataire.  

 

Hortense prenait sa mission très à cœur. Elle avait enfin une petite idée de ce que sa grand-mère recherchait. Elle avait déjà sillonné maintes fois les rues de Takamatsu, de Osaka, celles de Nagoya, elle avait parcouru celles de Tôkyô depuis une semaine déjà et s’apprêtait à partir pour Nagano quand un cri de colère mêlé à de l’indignation avait failli lui percer le tympan. Elle s’était retournée et fut témoin, comme tant d’autres, d’un curieux spectacle. Un homme gisait face contre terre, il paraissait avoir été « sauvagement » attaqué par une furie dont les bras se prolongeaient d’une massue gigantesque. Comment avait-elle fait pour la soulever et la tenir à la force de ses poignets ? et d’où pouvait-elle bien sortir cette massue ? A la fois intriguée et impressionnée, elle décida de prolonger son séjour et d’observer de plus près cette femme qui ne craignait pas d’user d’une telle arme. Elle se fondrait dans le paysage.  

 

Une huitaine de jours s’était donc écoulée.  

 

Elle ne savait que penser de cette jeune femme. Elle représentait une énigme mais elle avait l’intuition que sa quête s’achevait là. C’était elle. Toutefois, quelque chose la gênait. Elle répondait à trois des quatre critères, le quatrième restant à ses yeux sans réponse. Elle ne comprenait pas comment cette jeune femme réagissait. Elle revoyait les scènes et les commentaires fusaient.  

 

« Comment peut-on être aussi cruche ?! »  

 

Elle tapa du poing sur le mur. Un bruit sourd se répercuta à travers l’ossature de l’immeuble.  

 

« Cette fille est une honte. Un claquement de doigts et elle accourt. Un mot de travers et elle cogne, elle hurle, elle pleure, une vraie femmelette. Et d’où elle sort cette massue ?!!! Cette fille est complètement stupide ou diablement intelligente pour agir de la sorte. … une manipulatrice !!! A moins que ce ne soit une nouvelle tactique défensive ??? »  

 

Il fallait bien avouer que le comportement de sa future proie le décontenançait. Jamais elle n’avait vu ça.  

 

« Quelle mouche l’a piquée ? Embrasser comme ça, dans la rue, devant tous ces gens, deux parfaits inconnus. Quelle déshonneur ! Pour qui se prend-elle ? Pourquoi ne pas les avoir défroqués pendant qu’elle y était ! Pourquoi est-ce qu’elle ne les a pas ignorés ? Pourquoi est-ce qu’elle ne leur a pas asséné une cinglante paire de gifles ? Pourquoi est-ce qu’elle n’a pas interpellé un agent ? Pris à partie les passants ? Pourquoi ? N’a t-elle donc aucune dignité ?! Aucun sens de justice pour corriger ses deux hommes de leur affront ?! »  

 

Un coup de pieds colérique et les bottes voltigèrent à travers la pièce avant de venir s’écraser contre le mur, les tiges gisant sur le sol, comme abattues par ce mauvais traitement. Elle passa ses mains dans ses cheveux, les attrapant de ses poings et tirant d’un coup sec, avant de les relâcher. C’était la première femme extraordinairement belle qu’elle croisait.  

 

« Et cet homme qui la suit constamment. Qui est-ce ? Son père ? Il est assez vieux pour l’être. Son frère ? Après tout, la différence n’est pas aussi importante. Son tuteur ? A son âge ? Elle est peut être sous l’emprise d’une autorité qui craindrait pour son honneur ? C’est pas bon signe ça, il faudrait qu’elle gagne son indépendance, qu’elle s’émancipe. Pourtant elle sait se défendre ! C’est peut-être son précepteur ? Qu’est-ce qu’il lui apprendrait ? A moins qu’il ne soit un petit ami jaloux ? Un amant ? Son fiancé ? Ils ne sont pas mari et femme, j’en suis sûre, elle ne porte pas d’alliance. … » Elle tournait de nouveau en rond. « Hum, c’est peut être un piège à amants. Si ça se trouve, elle fait partie de ces femmes qui ne portent pas leur alliance ! Et si elle ne porte pas d’alliance, c’est pour attirer des hommes dans sa toile. Et si elle s’habille de la sorte en cachant ses formes comme elle le fait, c’est pour attiser le fantasme des hommes. J’ai bien vu la réaction du vendeur, il bavait sur elle. J’en mettrai ma main au feu. Si l’autre type n’était pas intervenu, qui sait ce qui ce serait passé. »  

 

Ce « type » à la veste bleue et au t-shirt rouge l’intriguait de plus en plus.  

 

« C’est qui ce mec ? Une victime de cette manipulatrice ? Il est loin de rivaliser avec les hommes du clan. Celui-ci n’est rien qu’un bellâtre qui entretient son physique en plus, c’est rare de voir des pectoraux comme ça de nos jours. Si seulement il pouvait entretenir sa garde-robe de la même façon. Rien à voir avec les nôtres. Toujours fichu des mêmes vêtements. Est-ce qu’il les lave au moins ses fringues ?! Hum, continua-t-elle de dépit, la semaine des quatre jeudis ?!!! Je suis prête à parier qu’ils tiennent debout par eux-mêmes. Remarque, pour sauter dedans, c’est pratique. »  

 

Elle se martela la tête. Ses réflexions déviaient. Il fallait qu’elle se reprenne, qu’elle revienne à sa proie. Elle ne devait pas lui échapper ! Elle se calma un peu et après avoir revu toutes les informations qu’elle possédait elle y vit tout d’un coup plus clair. Une ébauche de plan prenait forme dans son cerveau d’intrigante.  

 

« Apparemment, elle suit un rituel. Tous les matins, elle se rend à la gare et se plante devant un tableau. Pourquoi est-ce qu’elle reste plantée là, elle attend un message ou quoi ? N’empêche, c’est le seul moment où elle est seule parce qu’après elle se rend invariablement dans un café. Elle y est toujours entourée de curieux personnages. Serait-ce un point de ralliement ? »  

 

Son poing frappa alors la paume de son autre main.  

 

« C’est ça. C’est LE moment idéal pour agir. Je vais lui apprendre moi. Ce n’est plus une jeunette. Bientôt la trentaine, toujours célibataire malgré un physique avantageux, pas le moindre signe quant à un éventuel soupirant. C’est louche. Et ce n’est pas en se comportant de la sorte qu’elle trouvera chaussure à son pied. Elle doit assurer ! Il est temps que quelqu’un la prenne en main. Je vais te la faire entrer dans la norme, tu vas voir. Un formatage complet. Cette mission lui fera le plus grand bien ! »  

 

Le sourire carnassier aux lèvres, un éclair de jouissance animant son regard, elle cria victoire.  

 

 

 


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