Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 09-02-18

Ultimo aggiornamento: 20-11-21

 

Commenti: 20 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Trois années ce sont écoulées depuis la disparition de Vlad Lowski. Ryô et Kaori veille à nouveau sur la ville en City Hunter, entre crime de déraison et de passion. Hélène, de son côté, a essayé de tenir sa promesse « vivre comme toutes les jeunes filles civiles ». Y est-elle parvenue ? Est-ce que sa vie continuera sur le chemin de l’intégrité, ou devra-t-elle se contenter du plus sombre de son passé ? Entre présent, avenir et ombres déguisés, tous les dés n’ont pas été jetés.

 

Disclaimer: Les personnages de "Appassionata (suite d'Amour Ultime)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Appassionata (suite d'Amour Ultime)

 

Capitolo 5 :: Chapitre 4

Pubblicato: 30-08-18 - Ultimo aggiornamento: 30-08-18

Commenti: Réponse JAWRELL : Quel bonheur de lire tes réactions à chacun de mes chapitres ; ça me comble de joie, merci. MDR. Tu vas avoir quelques réponses à tes questions dans ce chapitre, mais les plus lourds secrets vont se faire encore un peu discrets. Mouahahah. Je ne savais pas que tu étais rancunière dit donc mdr ! Voir Kenji morflé te fait plaisir Lol……. Ah ah, tu es décidément trop adorable, j’ai beaucoup de chance d’avoir une lectrice aussi fidèle que toi. J’espère ne pas te décevoir avec chapitre et les suivants. Je te souhaite une bonne lecture, et te dis à bientôt.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 4 : « La baleine bleue ».  

 

 

Mick observait les gestes précis de sa femme, son épouse, sa moitié. Kazue remplissait la pharmacie du Doc’, concentrée, mais ce qu’il trouvait surtout d’exquis en cet instant, étaient les rides de contrariété sur son front et la colline de son nez.  

 

Mick s’en voulait, il se morfondait même, car il n’avait pas respecté sa promesse faite à Hélène, et n’avait encore rien dit de l’état dramatique de sa main à Kazue. Il détestait la faire souffrir, la faire se morfondre, l’inquiéter, que son cœur se brise dès qu’il disait partir en renfort épauler Ryô, ou partait en mission repérage. Mick ne pouvait pas le nier, il devenait de moins en moins performant, et se laisserait facilement dominer face un yakuza armé, même débutant.  

 

Mick était frustré, terrifié à l’idée de quitter le milieu, incertain quant à son avenir ; qu’allait-il devenir ? Qui allait-il être ? Une nouvelle identité devait naître pour faire taire l’ancienne, à moins que la solution de l’amputation et la greffe de main bionique ne soit la meilleure des solutions ? Il ricanait intérieurement, on ne voyait ce genre de technologie que dans les films à gros budget de son pays – les États-Unis.  

 

- Chéri ?  

 

Kazue venait de le remarquer – Mick s’approcha de sa femme, et lui donna un baiser sur ce nez toujours ridé par le mécontentement.  

 

- What’s going on darling ?  

 

Kazue était furieuse après un patient inconnu qui avait dévalisé leur pharmacie. Ils venaient tout juste de la réapprovisionner, et voilà qu’un étranger avait profité de leur bonté, de leur bienfaisant en les trahissant.  

 

- Il n’a rien prit de bien dangereux ou important, mais quand même, c’est le principe !  

 

Mick trouvait sa femme attendrissante, elle avait un certain sens de l’honneur et du mérite, ce fut certain. Il la rassura, même s’il comprenait sa colère, au moins le patient n’avait pas volé de médicaments dangereux, ni en très grande quantité.  

 

- Kazue… Il…  

 

Mick fut interrompu par le Doc’, venu chercher Kazue en urgence pour un patient arrivé gravement blessé. Kazue embrassa son époux, le remerciant pour sa tendresse, et promis de ne pas rentrer trop tard pour dîner en « amoureux ». Mick vit sa femme s’enfuir, et elle laissa son cœur en suspens, sa bouche entre-ouverte sur une vérité si lourde à porter.  

 

- Les secrets sont la destruction de l’âme !  

 

Mick partit chez lui, plus détruit que jamais par sa propre lâcheté.  

 

. . . . . . . . . .  

 

Hélène salua le gardien à l’entrée du bar, comme on salut un vieil ami. Elle ne rentra pas dans le bar par la porte où s’attroupaient les clientes, mais par la porte de derrière, située sur les côtés du bâtiment. Le bras-droit d’Ecchi venu lui ouvrir, mais la fit patienter plusieurs minutes sur le pallier, avant de pénétrer dans le bureau privée d’Ecchi.  

 

Hélène croisa une femme en rentrant, et devina pourquoi on l’avait fait attendre – Ecchi profitait des bons plaisirs d’une prostituée. Hélène se dirigea vers l’armoire située sur le côté droit de la pièce, et prit le nécessaire pour ses soins qu’elle pratiquait sur Ecchi depuis maintenant trois ans.  

 

Hélène prit place sur une chaise, près d’Ecchi, et appliqua ses soins que le yakuza sentit différent aujourd’hui. Hélène était toujours silencieuse, peu bavarde, elle se contentait de le soigner, et de sourire, constamment sourire.  

 

- Vous êtes faible aujourd’hui, vous devriez ralentir vos soins érotiques !  

 

Ecchi ria du bout des dents, voilà pourquoi il l’avait choisi ; sous ses airs innocents, Hélène possédait une sincérité piquante, foudroyante, et ironique. C’était un médecin exigeant, prévenant, et très sévère. Ecchi ne savait pas ce qu’était d'avoir une mère, mais s’il devait en deviner la définition, il citerait les bonnes attentions du Docteur Turner.  

 

- Vous êtes troublée aujourd’hui, vous devriez arrêter de vouloir jouer les héroïnes !  

 

Ecchi rétorqua sous le même ton ; accusateur et sarcastique. Le yakuza s’agaçait constamment de la crédulité d’Hélène, de croire que tous les mafieux du milieu pouvaient devenir dociles, et se charmer de son innocence. Il s’en amusait également, il savait que derrière le masque de l’ange, sommeillait « Ielena Lowski », la jeune femme prête à prendre une arme en main, et poursuivre une meurtrière et se venger de son acte criminel.  

 

- Face à Eduardo Flores, vous ne pourrez rien, et moi non plus…  

 

Ecchi semblait deviner ses pensées, il semblait comprendre ses intentions, il copiait la détermination différente dans son regard, la résignation dont Hélène faisait subitement preuve, il le sentait à ses gestes tremblants, et à son regard qu’elle vidait, vidait de toute identité.  

 

- Vous n’avez pas peur de la mort… C’est effrayant !  

- Merci… Merci pour tout Ecchi…  

 

Hélène se leva, elle avait terminé ses soins, et ne pouvait pas rester plus longtemps. D’habitude, elle appréciait échanger avec Ecchi – en réalité, ils n’avaient pas réellement de conversation, Hélène adorait juste conter ses journées passées à l’Hôpital, ou ce qu’elle apprenait de fascinant en cours. Ecchi s’en ennuyait, il avait d’autres lubies, d’autres occupations plus exotiques, mais sans vouloir savoir pourquoi, il se voyait captiver par ses récits.  

 

Hélène s’inclina devant le bras-droit d’Ecchi, et quitta les lieux, calmement, sereinement – le yakuza avait l’horrible impression qu’elle venait de dire « adieu ».  

 

- Suis-là…  

 

Le bras-droit Ecchi suivit les ordres de son patron, et fila discrètement Hélène.  

 

. . .  

 

À l’intérieur du bar, Kaori et Marie cherchaient un moyen de rencontrer Ecchi, mais aucun des serveurs ne venaient prendre commande – avaient-ils l’instinct qu’elles n’étaient pas des clientes comme les autres ? Marie ne pouvait pas être naïve, un des hommes d’Ecchi avait dû les repérer depuis longtemps, et le yakuza s’amusait sûrement de les ignorer.  

 

- Qu’est-ce qu’on fait ? Demanda Kaori  

- Ça ne va pas être facile d’atteindre son bureau ! Je…  

 

Marie fut stoppée par la vision de Kenji, pénétrant de force dans le bar, retenu par sa veste par trois gorilles qui lui refusaient l’entrée. Kaori vit Ryô rappliquer juste derrière ; il n’avait visiblement pas pu stopper les intentions irréfléchies de son ami.  

 

Kenji avait le diable au corps – il neutralisa les trois garde du corps. Kenji avait combattu le premier des hommes en lui cassant une bouteille de champagne sur la tête, récupéré sur le plateau d’un serveur. Le deuxième avait reçu un coup de pied dans le ventre, puis dans la tête. Le dernier avait réceptionné dans le bas de ses jambes, une chaise haute du bar, et avait fini son travail en le cognant de son coude sur le haut de sa tête.  

 

Ryô s’impressionna de sa capacité à neutraliser trois hommes d’une carrure presque égale à celle d’Umibozu – il s’effraya aussi du sang qui semblait couler dans ses yeux, Kenji était hors de lui, incontrôlable face à sa rancœur.  

 

Kenji se dirigea directement vers le bureau d’Ecchi, suivi aux pas par Ryô, Kaori et Marie. Les hommes de mains du yakuza s’apprêtaient à les empêcher d’avancer, lorsque le chef du bar les interdit d’un geste de la main – le patron voulait les rencontrer.  

 

Kenji explosa presque la porte du bureau en rentrant – mais à peine les pieds posés dans la pièce, il s’immobilisa, se pétrifia, il ne s’attendait pas à une telle vision, et ses camarades encore moins.  

 

Dans le fond du bureau, se trouvait désormais un lit, un lit où était assis Ecchi. Le lit ressemblait à ceux que l’on trouve dans les chambres des Hôpitaux, Ecchi était entouré d’un cardioscope, et de prolongateurs de perfusion où vitamine et eau sucrée s’engouffraient dans ses veines. Le torse nu, Kenji observait des cicatrices sur sa poitrine,  

 

- Un stimulateur bi ventriculaire… Toussa Ecchi  

 

Une transplantation d’un appareil équivalent à une pompe sanguine, servant à réguler l’activité sanguine vers le cœur. Une greffe serait plus efficace, mais avec la moitié du corps paralysé, l’intervention paraissait risquée et puis,  

 

- Qui voudrait greffer un cœur sur un corps à moitié mort…  

- …  

- Le Docteur Turner retarde l’évidence… ! Toussa plus fort, Ecchi  

 

Kenji perdit soudainement sa pitié, et s’approcha d’Ecchi en le menaçant de son arme.  

 

- Qu’est-ce qu’Hélène foutait chez toi ?  

- Tu es jaloux ? Toi ?  

 

Kenji n’avait pas envie de rire, de s’amuser, ou de subir quelconque taquinerie, il était à bout, à bout de tout, de sa patience surtout, et il n’aurait aucune hésitation à lui planter une balle en pleine tête, là, tout de suite, s’il continuait son jeu, s’il le faisait tourner en rond jusqu’à ce qu’il espère qu’il s’effondre, le supplie.  

 

- Le Docteur Turner pense avoir une dette envers moi…  

 

Kenji poussa le chien de son arme, prêt à le tuer, lorsqu’il sentit la main de Marie se poser sur son arme, et la lui arracher. Marie ne laisserait personne tuer Ecchi avant qu’il ne dévoile tout ce qu’il savait sur Eduardo Flores, même si pour réussir, il fallait qu’elle assomme la tête rempli de stupidité de son meilleur ami.  

 

Kenji fut percé en plein cœur par le regard de Marie, un regard inquiet, effrayé, au bord du gouffre de son cœur. L’inquiétude de Marie dépassait l’entendement, dépassait la raison, mais elle en gardait suffisamment – contrairement à Kenji – pour savoir ce qui était utile ou non.  

 

Kenji s’éloigna d’Ecchi, et s’alluma une barrette de nicotine pour évacuer toute l’angoisse de son ventre, l’adrénaline cognant sur ses tempes.  

 

- Pourquoi Hélène se sentirait reconnaissante d’un homme comme vous ? Demanda Marie  

 

Hélène était devenue le médecin d’Ecchi car elle se devait de lui rendre ce qu’il avait donné, comme une dette qu’elle devait payer. Hélène se persuadait que lorsqu’elle était venue il y a trois ans lui demander le dossier qu’il possédait sur sa véritable identité, Ecchi avait épargné la vérité, et avait vidé le dossier exprès pour ne pas qu’elle commette le pire face au contre coup de la vérité. Le dossier ne contenant rien, elle ne pouvait découvrir les morbides circonstances de sa naissance, de son adoption, de ce qu’avaient fait d’elle et de sa famille la Guoanbu et la PSIA. Le dossier avait juste permis d’accéder à Shen-Yeng avec le logo de son gouvernement, indice suffisant pour la mener vers un chemin de vérité.  

 

- Le Docteur Turner est vraiment naïf, comme si j’aurai pu avoir ce moment d’égarement et réfléchir avec mon cœur ; c’est gerbant !  

 

Ecchi termina sa phrase en se servant un verre d’alcool. Pas sûre que le « Docteur Turner » apprécierait ce débordement étant donné son état de santé critique. Marie n’avait pas le temps de s’apitoyer sur le sort de ce yakuza qui possédait une pomme pourrie à la place du cœur, et il ne pouvait effectivement jamais avoir eu cette attention envers sa petite-sœur – l’intérêt, sûrement.  

 

Malgré tout, Marie ne pouvait pas ignorer les sentiments d’Hélène ; elle s’était réellement convaincu qu’Ecchi lui voulait du bien, et qu’elle se devait de prendre soin de lui en retour. Elle connaissait son bon cœur, sa grande sensibilité, son empathie démesurée, mais Hélène ne pouvait pas être au service d’Ecchi que par reconnaissance.  

 

- Hélène vous a demandé des informations sur Eduardo Flores, c’est ça ?  

 

La question de Marie percuta Ryô et Kaori, mais ils étaient, ou seraient stupéfaits d’apprendre qu’Hélène avait connaissance de l’existence d’Eduardo Flores, de sa venue en ville, et d’une probable affiliation avec Da Shen-Yeng. Kenji se retourna, et fit face à sa meilleure amie. Hélène ne pouvait pas avoir autant de secret, autant de réalisme de la situation sans avoir fait appel à eux, sa famille, ses amis, Marie pensait-elle vraiment ce qu’elle venait de sous-entendre ? Ecchi aurait fait du chantage ?  

 

- Je suis puissant, mais à ce point… Ricana Ecchi  

- Et donc vous prenez en otage ma petite sœur, alors que vous ne savez rien ! S’agaça Marie  

- Permettez-moi de vous dire que vous ne connaissez pas votre sœur !  

- …  

- Pas étonnant vu votre relation passée…!  

 

Marie s’apprêtait à corriger ce monstre, lorsqu’elle sentit sa taille être entourée par les bras de Kaori. La partenaire de City Hunter montra un regard triste, mais aussi de courage, le courage de ne pas entendre les vilenies d’Ecchi, qui cherchait à fragiliser psychologiquement Marie et Kenji, sûrement par vengeance personnelle.  

 

- J’ai du mal à croire que vous ne possédiez rien sur Eduardo Flores ! Intervient Ryô  

- Dommage que vous ayez tué votre père Saeba ! Il vous aurez renseigné, lui !  

 

Ryô ne s’attendait pas à un tel répondant, et même si sa réflexion ne l’atteignit pas vraiment, connaissant les raisons du cœur qui l’avait poussé à mettre une balle dans le cœur de son père adoptif, il avait justement l’impression qu’Ecchi désirait le même bourreau sentimental.  

 

- On perd notre temps avec ce déchet ! On ferait mieux de… !  

 

Kenji fut interrompu par l’arrivée remarqué du bras-droit d’Ecchi, rampant sur le sol, tenant son épaule gauche où une balle s’était logée ; ainsi que sa jambe. Ecchi prit sa béquille qu’il avait sur le lit, et essaya de se lever tant bien que mal – il s’approcha un peu de son bras-droit, et demanda ce qu’il s’était passé.  

 

- Je suivais Mademoiselle Turner lorsque j’ai été attaqué…  

- Et Hélène, où est-elle ?  

 

Kenji fit tilt aux paroles d’Ecchi ; lui qui appelait Hélène le « Docteur Turner » depuis tout à l’heure, voilà que sous la panique, il la nommait par son prénom – ce monstre osait tenir à elle ?  

 

Le bras-droit d’Ecchi raconta sa mésaventure ; alors qu’il suivait Hélène qui se dirigeait vers le centre-ville, c’était elle qui avait été attaqué la première. Une voiture la coursait, faisant déferler les balles. Hélène s’était réfugiée dans un coin de rue, et avait grimpé sur le toit des immeubles. Un hélicoptère avait alors prit la suite de la poursuite. Hélène avait sauté d’immeuble en immeuble, lorsqu’une roquette fit exploser l’hélicoptère qui la poursuivait. Sur la route, ce fut une autre voiture qui neutralisa les chasseurs en tirant dans les roues et leur faisant faire un tonneau. Hélène était descendue, et était montée dans la voiture du conducteur qui l’avait sauvé, sans hésiter.  

 

Kenji eut comme un courant d’électricité dans le cœur, et sans que son cerveau n’en donne l’ordre, ses jambes se mirent à courir vers la sortie, vers les rues de Shinjuku, vers l’appartement qu’il partageait avec Hélène…  

 

Kenji enfonça la porte, la faisant rebondir sur le meuble d’entrée. L’appartement était plongé dans le noir, il alluma la lumière et ses yeux se posèrent immédiatement sur la table du salon, là où il craignait de trouver un mot d’adieu… Kenji s’avança près de la table, et coinça immédiatement entre ses doigts, le carré de papier laissé.  

 

- « Kenji,  

Je sais de cœur et de souvenir, qu’à la lecture qui confirmera ma fuite, tu n’auras qu’une envie, courir dans mes pas. Je ne te guiderais pas sur ce chemin qui s’avère dangereux et périlleux, mais j’aurai une faveur à te demander. Le médaillon que je t’ai laissé ne doit jamais te quitter, et je te demande de l’ouvrir uniquement s’il m’arrivait le pire… Mon amour, ne m’en veux pas… Hélène. »  

 

Marie n’en revient pas, et se tient au mur pour ne pas céder sous les tremblements de ses jambes. Hélène était devenue folle, Hélène avait perdu la raison, fuir, seule, avec un complice inconnu, sans ne laisser aucun indice, aucun détail qui permettrait de la retrouver au plus vite.  

 

Marie sursaute soudainement, Kenji devint incontrôlable, et remua son appartement dans tous les sens, à la recherche d’indice ; il fit tomber les chaises, renversa les tapis, déshabilla le lit, vida les armoires – rien.  

 

Ryô le coinça entre ses bras, essayant de calmer son ardeur. Le nettoyeur ne se laissa pas maîtriser, et se défit de la force de Ryô sans difficulté ; la rage venait de prendre possession de lui.  

 

- Sortez…  

- Kenji… Se leva Marie  

- J’ai dit sortez !! Hurla-t-il  

 

Kaori guida Marie jusqu’à leur appartement, et Ryô resta le dos à la porte pour surveiller Kenji, et ferma les yeux devant le bruit des dégâts matériels que faisait subir le nettoyeur à son habitat. Les meubles valsaient, les tissus voyageaient, la décoration s’envolaient, Kenji cherchait le moindre bouton de veste, la plus infime trace de sa bien-aimée qui l’aiderait à la poursuivre.  

 

Ryô entendit subitement Kenji s’effondrait au sol – il crut l’entendre pleurer – il avait hurlé une dernière fois avant de finalement s’endormir sur le parquet. La nervosité avait pris le dessus, et le sommeil vint en renfort pour apaiser la douleur de Kenji et le faire tomber de fatigue.  

 

Ryô pénétra dans l’appartement ; il souleva Kenji et l’allongea sur le canapé. Ryô n’aurait jamais cru Kenji capable de se mettre à nouveau dans cet état de frustration – pire – de haine. Il connaissait le passé – l’enfance – douloureux de Kenji, et savait que ses démons refaisaient surface à la fuite d’Hélène. Ryô avait bien compris que comme Kaori pour lui, Hélène était son équilibre, son fil solide sur lequel il pouvait désormais avancer sans crainte de la vie, mais avec force de la croquer.  

 

Ryô passa sa fin de soirée à remettre de l’ordre dans l’appartement, tout en essayant de réfléchir à une solution efficace qui mènerait vers Eduardo Flores – Hélène allait en sa direction. Ryô marmonna, parla à voix basse, essaya de remettre de l’ordre chronologique dans les événements. Une réponse fini au bout de plusieurs heures à mûrir dans sa tête, mais le nettoyeur savait par avance qu’elle ne mènerait finalement nulle part – mais essayer, c’était déjà éviter de reculer.  

 

Ryô veilla sur Kenji toute la nuit, et Kaori fit de même avec Marie.  

 

Au lever du soleil, le chaos referait surface.  

 

. . . . . . . . . .  

 

Les phares de la voiture de Ryô éclairaient l'entrée de l’immense villa de Shen-Yeng. La pluie tombait abondement sur le pare-brise, malgré l’essuie-glace qui faisait valser les gouttes d’eaux de rouille, l’averse tombait violemment. À travers les grilles noires du portail, s’accrochait une pancarte « à vendre » ; plus aucun propriétaire ne se trouvait à cette adresse.  

 

Kenji, assis auprès de Ryô dans la voiture, rageait, vibrait, s’agaçait. Quel hasard ? Non ! Shen-Yeng avait senti le vent tourner en sa défaveur pour le nettoyeur, et il avait fui comme un lâche, ou peut-être même qu’Eduardo Flores le cachait.  

 

La grêle tomba du ciel, et rebondit bruyamment sur le capot de la voiture. Le tempo des grêlons s’accordaient avec le rythme cardiaque de Kenji, qui n’y tenant plus, sorti témérairement de la voiture, grimpa la grille et sauta par-dessus. Ryô demanda aux filles de restaient dans la voiture, mais de rester prudente – il suivi les pas de son ami, inconscient.  

 

Kenji tira une balle dans la serrure de la porte d’entrée, et l’éclair d’un orage arrivant, éclaira le hall d’entrée de marbre, où le vide et le silence régnaient. La villa semblait complètement abandonnée, comme si aucune âme n’y avaient jamais vécu. Kenji grimpa directement à l’étage, mais il ne tomba que sur des pièces vides qui avaient servi de chambres, de salles de bains, et de bibliothèque. Ryô fouilla le rez-de-chaussée, et sembla tomber sur l’ancien bureau de Shen-Yeng, il en avait l’instinct – mais rien.  

 

Shen-Yeng avait quitté le navire.  

 

Kenji et Ryô fouillèrent de fond en comble la villa, cherchèrent des pièces peut-être secrètes – en vain. Ils retournèrent à la voiture, trempés, et les poches vides.  

 

- Et maintenant ? Interrogea Marie  

 

Kenji frappa de son poing sur le tableau de bord, à bout de nerf, à croire que le ciel était contre eux. Il cacha son visage avec sa main, posant sa tête contre la vitre, réfléchissant déjà à une autre solution. Ryô balança son regard dans le rétroviseur pour observer Kaori qui lui fit un signe de « oui » de la tête.  

 

City Hunter avait déjà anticipé le fait que Shen-Yeng aurait fait ses valises et se serait carapaté. Ryô avait réfléchi à une seconde personne sûrement capable de les aiguiller, mais faudrait-il encore que Kenji soit d’accord.  

 

- Kenji, il…  

- Je sais… ! J’y ai également pensé…  

 

Sylvana. Vlad Lowski en avait fait un « cadeau », un « présent » charnel, contre information, ou marchandise conclu avec ses clients et investisseurs. Probablement, elle aurait pu entendre, savoir, écouter, fréquenter un collaborateur d’Eduardo Flores, même si Kenji doutait que Stanislas Gomèz eu mis en relation le mexicain et le russe.  

 

Le cœur lourd et la tête bourdonnante, ils se rendirent chez Sylvana, en espérant vivement qu’elle saurait les aider. Kenji sonna à l’entrée de la bâtisse, la jeune femme les fit immédiatement entrer, ayant affrontés la pluie diluvienne.  

 

Katarina faisait ses devoirs sur la table du salon, lorsqu’elle vit sa mère ouvrir la porte à Kenji et ses amis – elle sauta immédiatement dans ses bras. Kenji caressa sa chevelure blonde et demanda à l’enfant comment elle allait.  

 

- Très bien ! Tu es venu avec Quentin ?  

 

Katarina vit que Kenji n’était accompagné que de ses amis. Sylvana les fit s’installer et prépara du thé. Elle demanda à sa fille de bien vouloir les laisser, et de se rendre dans sa chambre pour terminer ses exercices – la compagnie de Ryô, Kaori et Marie indiquait à Sylvana qu’ils ne venaient pas en simple visite de courtoisie.  

 

Une fois l’enfant absentée, l’atmosphère s’alourdit quelque peu, et Kenji en prit les commandes.  

 

- Est-ce que le nom d’Eduardo Flores te dit quelque chose ?  

 

Kenji n’y alla pas par des déviations, et n’enfila pas de gants, il posa sa question clairement, et fermement. Sylvana vit la noirceur de l’âme de Kenji en cet instant, et la profondeur de cet abysse lui rappela la déchéance de sa sœur jumelle – pas un jour ne passait sans qu’elle ne pense à elle.  

 

Sylvana se demandait bien ce qui pouvait ronger Kenji à ce point, il semblait à bout de nerf, prêt à exploser comme une bombe à retardement, et elle ferait des dégâts une fois implosée.  

 

- Ça ne me parle pas vraiment… Répondit-elle  

- Pas vraiment, ça veut dire quoi, pas vraiment ? S’impatienta Marie  

- C’était surtout ma sœur qui négociait avec Vlad Lowski, moi, je n’étais qu’une offrande…  

 

Sylvana semblait sincère, et il était vrai qu’elle n’était pas dans les affaires de Vlad Lowski et de sa sœur, la plupart du temps, elle ne connaissait même pas les noms des hommes auxquels elle devait s’offrir...  

 

- Navrée de vous avoir fait repenser à tout ça… S’excusa Kaori  

- C’est moi qui suis navrée de ne pas pouvoir vous aider…  

 

Ryô se leva, il était visiblement inutile de rester plus longtemps, et il craignait une réaction excessive de Marie, bien que le nettoyeur pressent de la fausseté dans la voix de Sylvana. Kaori suivi son partenaire, et Marie en fit de même, ne comprenant pas pourquoi City Hunter paraissait presque fuir.  

 

Une fois les quatre compères dans les couloirs, Kenji cessa ses pas, ce qui stoppa également Marie.  

 

- Qu’est-ce qu’il y a Kenji ?  

- Partez, rentrez, je voudrais parler seul à seul avec Sylvana…  

- Tu l’as entendu, elle ne sait rien ! Qu’est-ce que tu crois obtenir de plus ?  

 

Dans le ciel sombre, l’orage grondait, mais il grondait encore plus fort dans le regard qu’échangèrent Kenji et Marie. Le nettoyeur avait peur de comprendre ce que sous-entendait sa meilleure amie : la trahison.  

 

- Je te tuerais de mes propres mains si tu oses tromper ma petite sœur !  

 

Kenji eut un rictus de moquerie – il connaissait Marie par cœur. Il s’en amusa, car Hélène n’avait pas été honnête avec lui, avec eux, avec sa famille, leur famille, ses amis, leurs amis. Elle avait préférée avoir comme confident un yakuza sans sentiments, sans paroles, capable de lui tirer dans le dos : Ecchi. Et puis ce complice, qui la protégeait, qui devait suivre ses ordres comme un chien fidèle : à gerber.  

 

Kenji était furieux, c’était lui qui se sentait trahit, trompé, escroqué ; comment Hélène pouvait avoir ainsi tourné le dos à la confiance de leur amour qu’ils avaient l’un pour l’autre mutuellement ? De la colère, il en avait, dans tout son corps, de la rancœur, elle lui en faisait mal au ventre, mais ce qu’il avait encore plus dans son cœur, c’était de l’inquiétude… Kenji se morfondait de ne jamais revoir celle qu’il aimait…  

 

Kenji passa devant Marie en tapant son épaule avec la sienne ; elle l’avait blessé.  

 

Marie s’apprêtait à monter en voiture avec Ryô et Kaori, mais elle préférait attendre Kenji en bas de l’immeuble. City Hunter respecta le choix de Marie sans rechigner, sans essayer de la convaincre de son erreur, et rentrèrent chez eux.  

 

. . .  

 

Kaori s’allongea de tout son long dans le canapé, épuisée, fatiguée. Ryô vint s’asseoir à ses côtés, il posa la tête de sa partenaire sur ses genoux pour venir caresser son front. Kaori rougissait toujours comme une adolescente lorsque Ryô se trouvait tendre, comme en cet instant. La carrure imposante, et les diableries de cet homme cachaient la chaleur fiévreuse de Ryô.  

 

- Ryô…  

- Mh ?  

- Je n’arrive pas à comprendre pourquoi Hélène a décidé de se battre seule ?  

 

Ryô fut étonné par la question de Kaori, qui semblait être une réelle interrogation. Kaori était plutôt du genre rassurant, compréhensif, tolérant et ouvert d’esprit, et là, une ride de mécontentement se dessinait sur la ligne de son nez.  

 

- Moi… Je la comprends…  

 

Kaori s’en redressa tellement la réponse de Ryô l’interpella, la choqua, la fit rester bouche-bée. Ryô s’en amusa, mais il réaffirma sa réponse. Hélène avait sans doute peur dans un premier temps de les mettre en danger une seconde fois, après tout ce qu’ils avaient vécus d’intense et de dangereux il y a trois ans. Et puis, surtout, elle devait être perdue entre ce qu’elle était, et ce qu’elle devait faire. Hélène ne pourra jamais être seulement une étudiante en médecine éloignée du milieu, elle était recherchée, visiblement attaquée dans les rues par la faute de sa véritable identité.  

 

Devait-elle disparaître ? Elle ne s’en sentait pas le courage, car elle aimait Kenji et sa sœur.  

 

Devait-elle impliquer alors les personnes qu’elle aimait ? Non, car la peur de les perdre fut bien trop forte !  

 

Devait-elle alors combattre sur le champ de bataille seule ? En tout cas, pour elle, c’était la meilleure des solutions.  

 

Kaori comprenait où souhaitait en venir Ryô ! Lui aussi, à une époque, il était déchiré entre le fait de la garder près de lui comme partenaire, ou de la forcer à retourner dans un monde de lumière, de paix, et ne plus courir aucun danger. Ryô avait tranché, et avait gardé près de lui Kaori comme partenaire, et maintenant comme…  

 

Kaori prit le visage de Ryô en coupe, et plongea intensément son regard dans le sien.  

 

- J’aurai tout fait pour rester à tes côtés, Ryô !  

- …  

- Et Kenji fera tout pour retrouver Hélène, quitte à mourir, ou à faire ce qu’il ne devrait pas !  

- Comme défier un ennemi ? Ou faire exploser la pauvre carcasse d’un immeuble ?!  

 

Kaori bouda sous la moquerie de Ryô, comme s’il trouvait ça stupide et sans intérêt. Mais Ryô pensait tout autre, il se souvenait d’une partenaire inconsciente, mais d’une amoureuse prête à tout pour hurler son amour, et promettre qu’elle ne laisserait personne atteindre son partenaire ; l’homme qu’elle aimait.  

 

Ryô n’y résista pas, ce souvenir bouleversa son cœur sans qu’il ne puisse le contrôler, et il pinça ses lèvres à celles de Kaori pour réduire le rythme de son cœur. Mauvaise idée. Il implosa, encore, et comme toujours au contact charnelle avec Kaori…  

 

Ryô accentua le baiser, et prit dans ses bras sa partenaire, éteignit toute lumière, et s’en alla assouvir de manière animale et possessive, ce corps et ce cœur qui lui appartenaient ; jusqu’à ce que la mort les séparent.  

 

. . . . .  

 

Kenji partageait à nouveau un café avec Sylvana, et il s’était permis de s’allumer une cigarette – après accord de la propriétaire. Kenji n’avait pas cru Sylvana lorsqu’elle avait affirmé ne pas connaître Eduardo Flores. Elle s’était immédiatement refermée, et avait justifiée de son ignorance par le fait qu’elle n’était pas aussi concernée par les affaires de Vlad Lowski que sa sœur jumelle.  

 

- Je comprends que tu es peur pour ta fille, et pour toi…  

- …  

- Mais je t’ai promis de vous protéger toutes les deux, et je ne faillirais pas dans ma promesse… !  

 

Sylvana releva son regard vers Kenji, émue d’une telle amitié, d’une si puissante loyauté, et d’une immense générosité. Elles n’étaient pas plus pour lui qu’une femme et qu’une enfant qu’il avait sauvé dans les circonstances de sa propre survie. Après les événements, il aurait pu les abandonner à leur sort, ne plus prendre de nouvelle, mais Kenji avait été présent, et encourageant.  

 

Et puis, Sylvana l’aimait toujours.  

 

- Vlad Lowski m’a offerte à un membre de la pègre américaine…  

 

Vlad Lowski souhaitait justement obtenir des informations sur Eduardo Flores, et l’homme avait demandé une grosse somme d’argent, et une gourmandise charnelle japonaise en souvenir. L’homme ne parlerait qu’après ces deux présents obtenus. Sylvana avait déjà commencé – à la demande de sa sœur – à interroger l’américain sur l’oreiller. Occupé à la retourner dans tous les sens dans le lit, il ne s’était pas montrer très bavard, mais elle avait surtout senti chez lui un malaise. Au final, l’américain ne savait rien, et avait roulé Vlad Lowski dans la farine. Elle se souvenait que le russe était parti furieux, d’une colère noire, et diabolique qu’elle ne lui connaissait pas comme à son habitude.  

 

- Je le connais de nom, mais c’est tout…  

 

Les dires de Sylvana confirmaient ceux de Mick, et des indics de Falcon ; personne ne savait rien sur Eduardo Flores, d’une nature discrète, très discrète, il ne faisait pas affaire en face à face et envoyait constamment un homme de main. Kenji s’en désespérait, il n’y avait donc personne sur cette planète excepté Stanislas Gomèz – en enfer – capable de les renseigner sur cet homme ?!  

 

Kenji se noyait dans ses pensées, et il n’avait pas vu ni ressenti le rapprochement de Sylvana, avant de sentir son bras capturé, et une main glisser sur sa cuisse. Sylvana resserra son étreinte, c’était déloyal, elle le savait bien, mais elle profitait de la faiblesse, de la détresse du nettoyeur pour creuser une éventuelle faille, et pouvoir profiter d’un moment plus intime.  

 

- Tu sens bon… Dit-elle, alors qu’il sentait davantage la cigarette que le parfum  

 

Sylvana posa sa tête dans le creux de l’épaule de Kenji ; elle frôlait de ses lèvres et de son nez, son cou. Elle essouffla de l’air chaud, qu’elle espérait faire remonter de sa gorge à son échine, et réveiller son appétit animal qu’elle lui avait deviné.  

 

Kenji ne bougeait pas, il était comme pétrifié – c’était bien la première fois devant une femme. Il y a encore quelques années, il aurait sans doute allongé Sylvana sur le canapé, et dégusté ce corps sans remord. Le pêché ne l’attisait même pas, et la tentation n’avait aucune saveur ; il ne pensait qu’à Hélène…  

 

Kenji se leva, décidément surpris de l’homme qu’il était désormais en tout point. Il s’excusa auprès de Sylvana, partit embrasser affectueusement Katarina, promettant de revenir très vite avec Quentin.  

 

- Attends !  

 

Sylvana s’avança vers Kenji, et glissa un papier dans la poche de sa veste, et en profita pour l’embrasser aux coins des lèvres.  

 

Kenji descendit dans le hall de l’immeuble, et croisa Marie qui s’était protégée de la pluie qui tombait toujours sous un ciel encore plus sombre avec la nuit tombée.  

 

- Tu es pire qu’une mère ! Se moqua Kenji  

- Est-ce qu’elle t’a donné des infos ? Demanda immédiatement Marie  

 

Kenji sortit de sa poche le morceau de papier plié en quatre offert par Sylvana avant son départ, sur lequel elle ne s’était pas exprimée. Marie le déplia et lu « Fumiyo Kobayachi ; Shitamachi ».  

 

Shitamachi était un quartier dans Tokyo, où vivaient il y a plusieurs années la classe inférieure de l’Edo. Aujourd’hui, c’était un quartier abandonné qui servait avant tout de musée historique au Japon. Le quartier se situait à vingt minutes de Tokyo en voiture – ils ignoraient qui était Fumiyo Kobayachi, mais visiblement, cet homme saurait les renseigner ; enfin.  

 

. . .  

 

Kenji et Marie rentrèrent à l’appartement du nettoyeur ; la journée fut longue, la fatigue se faisait sentir, et les nerfs bouillaient. Marie préparait le canapé du salon pour s’y reposer, mais le nettoyeur voyait bien de la nervosité à son égard de la part de sa meilleure amie.  

 

- Vas s’y ! Dis-le ! S’emporta Kenji, étouffé par les non-dits de Marie  

- Les indics de Falcon, Ecchi, la villa Shen-Yeng, rien ne nous a amené à Eduardo Flores, et voilà que mademoiselle parfaite te donne un indice, comme ça, sortie de sa poche, pouf ! Dit-elle, imitant un magicien faisant apparaître un lapin de son chapeau  

 

Kenji ne pensait pas que c’était possible que sa meilleure amie puisse avoir aussi peu confiance en lui, en la fidélité qu’il avait pour Hélène. Et ça le blessait tellement qu’il voulait l’entendre de façon claire, de manière précise de sa bouche.  

 

- Et alors ?!  

- Alors l’échange en nature a dû être particulièrement torride ?!  

- Tu es jalouse ?!  

 

Le bruit d’une gifle ce fit entendre ; Kenji était parti bien trop loin dans ses propos. Marie l’avait sûrement aimé – elle l’avait aimé. Mais aujourd’hui, la personne qu’elle aimait bien plus que lui, c’était Hélène, sa petite-sœur, et elle avait cru, ridicule, être parvenue à conquérir ce statut dans le cœur d’Hélène ; foutaise. Elle ne s’était pas confiée à elle, pire, Marie n’avait rien vu, ou n’avait rien voulu voir venir de la situation dangereuse dans laquelle se trouvait sa petite sœur maintenant. Quelle sœur pitoyable !  

 

Marie se déchirait le cœur, et Kenji ne put faire autre geste fraternel que celui de la prendre dans ses bras, et de la convaincre de soulager sa peine sur son épaule. Marie n’était pas affectueuse, ni câline, très effrayée par ces intentions charnels, mais elle se laissa porté par l’ami le plus cher qu’elle possédait, et sûrement celui qui la connaissait le mieux ; de nombreuses larmes mouillèrent le tee-shirt de Kenji, recueillant la détresse d’une grande sœur naissante.  

 

. . . . .  

 

Sept heures trente du matin, Kenji et Marie étaient au sous-sol dans le garage, déjà préparés à se rendre à Shitamachi. Kenji n’avait pas désiré en parler à Ryô et Kaori, préférant les laisser tranquille, et ne pas plus les solliciter – déjà bien trop impliqués. Et puis, peut-être que ce nouvel indice serait un échec.  

 

Marie respectait le choix de Kenji – mais c’était sans compter la ténacité de City Hunter. Kenji et Marie furent éblouis par deux phares lumineux, et virent deux ombres s’approcher d’eux.  

 

- Vous avez loupé le réveil ou quoi ? Ça fait une heure qu’on vous attend ! Marmonna Ryô  

 

Marie ne put s’empêcher de sourire – il se dessinait très rarement sur son visage – elle ne pouvait s’empêcher d’admirer l’amitié rempli de détermination que possédait Ryô et Kaori. Visiblement, rien ne les sépareraient dans cette épreuve.  

 

Les quatre nettoyeurs se rendirent à Shitamachi. Stationnant la voiture à l’entrée du quartier, ils décidèrent de continuer à pied, et de découvrir où pouvait bien se trouver ce « Fumiyo Kobayachi » - Ryô et Kaori n’avaient jamais entendu ce nom.  

 

Un brouillard épais couvrait le village, des vélos abandonnés, des vitres brisées, de la végétation poussant de toute part, s’il ne servait pas de musée vivant, Shitamachi serait sûrement hanté. Les environs semblaient vides, inhabités, et aucune âme ne se présentait. Qui pouvait être ce Fumiyo Kobayachi ? Comment aurait-il pu être en relation avec Eduardo Flores alors que personne ne l’avait jamais rencontré jusque-là ? Et surtout, qui était-il ? Ancien espion ? Policier ? Mafieux ?  

 

Marie faisait le tour des environs avec ses yeux, lorsque subitement, une vieille enseigne captiva son regard « La baleine bleue ». Marie se souvenait rapidement de la conversation qu’elle avait eu avec son père – elle avait eu beaucoup de mal à comprendre ce qu’il disait au téléphone, le seul mot entendu et retenu étant « baleine ». Marie n’aurait su l’expliquer, mais elle sentait, non, savait qu’elle était devant la bâtisse même qui allait les aider. Elle s’avança de quelques pas, lorsqu’elle vit une silhouette à la fenêtre.  

 

- Hey !!  

 

Au cri de Marie, la silhouette s’éloigna de la fenêtre, et semblait s’enfuir par les derrières. Marie partit à sa poursuite, sous la surprise de ses amis.  

 

Marie courait après l’étranger, et sans savoir pourquoi, son cœur se mit à s’emballer bien plus que le rythme de sa course ne le demander.  

 

- « J’ai un sentiment bizarre, mon cœur me pince ! »  

 

Intuition.  

 

 


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