Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 09-02-18

Ultimo aggiornamento: 20-11-21

 

Commenti: 20 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Trois années ce sont écoulées depuis la disparition de Vlad Lowski. Ryô et Kaori veille à nouveau sur la ville en City Hunter, entre crime de déraison et de passion. Hélène, de son côté, a essayé de tenir sa promesse « vivre comme toutes les jeunes filles civiles ». Y est-elle parvenue ? Est-ce que sa vie continuera sur le chemin de l’intégrité, ou devra-t-elle se contenter du plus sombre de son passé ? Entre présent, avenir et ombres déguisés, tous les dés n’ont pas été jetés.

 

Disclaimer: Les personnages de "Appassionata (suite d'Amour Ultime)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Appassionata (suite d'Amour Ultime)

 

Capitolo 8 :: Chapitre 7 : « Être père »

Pubblicato: 30-03-19 - Ultimo aggiornamento: 30-03-19

Commenti: Didinebis : Déjà, un grand, immense merci pour tous tes jolis mots concernant ma fiction « Amour Ultime ». Quel bonheur d’avoir lu tes commentaires sur cette fiction m’a tend tenu à cœur. Je suis heureuse de partager la suite avec toi, toi qui m’as rendu si heureuse par tes commentaires. J’ai encore plus de plaisir – c’est évident – quand je lis de si beaux commentaires. Quelle chance j’ai ! Voici la suite, en espérant qu’elle plaise.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 7 : « Être père »  

 

 

L’humidité pénétrait dans sa chaire, des gouttes de sueur dégoulinaient de sa nuque jusqu’à ses reins, et sa chemise en coton jaune délavée était trempée. Il respirait difficilement, et ne cessait de tousser, il venait de combattre dans une zone particulièrement sèche et poussiéreuse. Et puis, il avait mal à la cheville, il s’était pris les pieds dans une grosse racine d’un arbre en fuyant une grenade qui arrivait sur ses troupes.  

 

Il se leva, et partit se réfugier derrière un arbre imposant pour pleurer à distance des soldats ; s’ils le voyaient craquer, ils l’abandonneraient, c’était sûr. Il n’était qu’un enfant, d’à peine dix ans, observant jour après jour la mort, l’odeur du sang, le goût de la poudre, le bruit des armes, les déchirements des cris des hommes qui mourraient sous les balles ; il faisait la guerre.  

 

- Eh, mon garçon !  

 

L’enfant se releva vivement, sous la voix rauque et directive du chef de la troupe. L’homme avait une carrure imposante, et malgré ses jolis traits de visage, il dégageait une autorité qui ne donnait pas de temps à la réparti. Il pensait se faire réprimander, se prendre un coup pour s’endurcir devant ses larmes salés qui n’avaient jamais le droit de tomber, mais le militaire lui tendit une gourde.  

 

- Bois !  

 

Il prit rapidement la gourde des mains de l’homme et bu avec tant de soif qu’il faisait déborder l’eau de sa bouche. L’homme lui retira des mains ; quel gâchis. Il prit de l’eau dans ses fortes mains, et frotta la nuque et le front de l’enfant pour rester hydraté le plus longtemps possible ; une longue marche les attendait dans la jungle humide et putride.  

 

- Kaibara !  

 

Le militaire qui se dirigea vers lui, l’un de ses soldats, vint le réprimander. Le « gamin » les ralentissait, et ayant perdu la plupart de leurs hommes face à une troupe ennemie, ils ne pouvaient pas se permettre de se concentrer sur la défense de l’enfant et il était préférable de l’abandonner.  

 

- Tu es le chef ? Sourit Kaibara, d’une drôle de manière ; vicieuse  

- Non… Non, mais, les gars… !  

- Si les gars n’avaient pas crié comme des femmelettes à la vue d’un anaconda nous n’aurions pas été repérés par l’ennemi !  

- Mais… Chef… !  

- Hors de ma vue, lâche !  

 

Le soldat partit, humilié, crachant au pied de l’enfant responsable de sa honte. Kaibara ne supportait pas l’insubordination et encore moins qu’on discute ses ordres derrière son dos. Il avait pris la responsabilité de garder l’enfant avec lui, par pure stratégie, il ne lui manquait qu’un réel entraînement de guerrier, mais avec le débarquement de renfort de troupe ennemi, il n’avait pas eu le temps ces derniers jours.  

 

Kaibara repartit en direction de sa troupe, avant qu’ils n’organisent une mutinerie. L’enfant resté stoïque, partagé entre joie d’être défendu par le chef de l’armée, mais désespéré par l’avenir sûrement mortuaire qui l’attendait.  

 

- Ryô !  

- …  

- Ça sera ton nom !  

- …  

- Comme ça je pourrai te prévenir quand tu devras lever les pieds !  

 

Kaibara continua sa marche, montrant son dos brûlé et arraché par la chaleur de l’explosion de la grenade qui l’avait frôlé en ramassant « Ryô » après sa chute. L’enfant s’en trouva dépourvu, le cœur déchiré, mais reconnaissant que cet homme vaillant, à la carrure imposante et courageuse puissent l’avoir protégé.  

 

Ryô claqua ses deux joues pour remettre de l’ordre dans sa tête, et se mettre en condition de combat. Il était un enfant soldat, et s’il voulait survivre, il devait se comporter en homme et suivre les pas de Kaibara.  

 

Une figure paternelle venait de naître.  

 

. . . . . . . . . .  

 

- Ryô !!  

 

Ryô entendait les hurlements de désespoir de Kaori qui cognait ses mains sur la vitre pare-balle de la camionnette.  

 

À peine avaient-ils stationné leur véhicule devant la Cité des Tourbières à Nazia, qu’ils se retrouvèrent encerclés par des militaires armés de la tête au pied, ayant su cacher à la perfection leur aura meurtrière – ni Ryô ni Kenji ni Caleb n’avaient pressenti une attaque – l’armée d’Eduardo Flores égalait sa réputation d’homme « insaisissable ».  

 

Les soldats les tenaient en joue, formaient un cercle parfait et même à trois – Kenji avait ordonné à Marie de rester à l’intérieur du camion avec Kaori – même avec leur talent de tireur, ils doutaient de pouvoir les neutraliser sans sacrifice…  

 

- Ryô, il y en a d’autres dans la forêt… Murmura Kenji  

- Je sais…  

- Je vais vous couvrir et me jeter sur eux, profitez-en ! Proposa Caleb  

 

Caleb prenait décidément son statut de Lieutenant à cœur, avec sérieux, trop de sérieux. Un sacrifice que ne pouvait pas accepter Ryô et Kenji, par fierté, et égo ; il était hors de question de tirer à la loterie pour savoir lequel des trois allait terminer en passoire. Le plus important, c’était de donner assez de temps à Marie pour démarrer la camionnette et fuir avec Kaori le plus loin possible, tout en évitant de se faire massacrer par le reste de l’armée dissimulée dans la forêt.  

 

Ryô sentait son cœur tambourinait, il essayait de plonger dans ses souvenirs d’homme de guerre pour penser comme l’ennemi en face de lui et contrer son attaque. Malheureusement, la seule solution que ne cessait de se répéter Ryô, était que sans renfort, ils ne parviendraient à rien et que parfois, c’est de toute son armée dont on a besoin pour gagner une bataille,  

 

- La famille City Hunter…  

- Qu’est-ce que tu marmonnes Ryô ! S’impatienta Kenji  

- À terre ! Hurla le nettoyeur  

 

L’action se passa en une fraction de seconde, Ryô ordonna à Kenji et Caleb de se glissaient sous le véhicule et de se protéger la tête. Caleb entendit juste après une immense explosion et Kenji sentit un souffle brûlant sur ses jambes et la poussière venir chatouiller ses narines.  

 

La camionnette venait d’être secouée par un souffle causée par une roquette, puis une seconde. Caleb aperçu après le passage du brouillard de poussière, des soldats à terre, baignant dans le sang. Ryô ne laissa guère le temps à Caleb et Kenji de comprendre, que le nettoyeur donna un nouvel ordre, celui de sortir et d’aller aider leurs amis à combattre les hommes restants.  

 

Marie, assise côté conducteur, se releva difficilement et posa instinctivement une main sur sa tête qui avait cogné violemment contre le volant. Elle cligna brutalement des yeux, abrutis par le son de l’extérieur. Elle appuya sa tête contre l’appuie-tête et retira sa main qu’elle vit recouverte de sang – le choc était plus grave qu’elle ne le pensait.  

 

- Kaori !  

 

Marie se glissa immédiatement à l’arrière du véhicule espérant ne pas voir Kaori blessée elle aussi. Elle la secoua légèrement, examina avec attention son corps, sa tête, mais la partenaire de City Hunter s’était allongée et roulée en boule à l’entente du cri de Ryô ; elle n’avait rien.  

 

- Tu es blessée… Paniqua Kaori, observant une tâche de sang venant de tomber sur sa main  

- C’est rien… Grimaça Marie.  

 

La porte de la camionnette s’ouvrit brutalement sur un soldat qui pointait de sa mitraillette les deux jeunes femmes. Marie se releva et chopa son arme dans sa veste, mais elle se déséquilibra car elle s’était relevée trop vite et sa tête tournait. Elle craignait pour la vie de Kaori lorsqu’elle vit subitement le soldat être frappé à la nuque par la crosse d’une arme et assommé définitivement par un coup de pied féminin.  

 

- Amé… Amélie… ? Souffla Marie, avant de s’évanouir dans les bras de Kaori  

- Marie ?  

- Derrière toi ! Cria Kaori  

 

Un autre soldat les attaqua, venant venger la mort de son camarade, mais il fut rapidement abattu d’une balle dans le dos, laissant apparaître la silhouette de Déborah.  

 

- Sortez !  

 

Miki fit son apparition, ordonnant aux filles de sortir du véhicule et de se réfugier dans la cabane. Amélie et Déborah escortèrent Kaori qui portait Marie inconsciente sur son dos. Pendant ce temps, Miki scotchée des explosifs dans la camionnette. Falcon venu en renfort, il desserra le frein à main et avec l’aide de Caleb, ils poussèrent le véhicule pour qu’il dévale la petite pente et vienne exploser au milieu des soldats qui restaient nombreux cachés dans les bois.  

 

Une fluide neige tomba soudainement, annonçant le silence après des minutes de combat intense et particulièrement sanglant. La troupe de mercenaire parti se réfugier dans la maison ; Kenji et Ryô étaient blessés, et il fallait aussi s’occuper de Marie.  

 

Caleb regarda sa blessure à la tête ; par chance, elle n’était pas profonde, mais il fallait désinfecter et faire un bandage. Déborah et Kaori s’occupèrent des blessures de Ryô et Kenji, pendant que Falcon et Miki ramenèrent de l’eau, une boîte de soin et de nouvelles munitions. Amélie préparait un feu avec le reste d’une chaise en bois déjà brisée par le temps.  

 

- Où est Quentin… ? Souffla Kenji  

 

Kenji posait cette question comme s’il comptait voir son fils débarquer de derrière le dos de sa mère. Déborah l’avait confié à Mick et Kazue – il savait pertinemment qu’elle ne l’aurait pas emmené ici, avec eux.  

 

- Oncle Mick l’emmène à un match de basket demain ! Répliqua Déborah, ayant fini le soin de son épaule  

- …  

- Tu crois qu’on lui ramène un souvenir de Russie… Ironisa Déborah  

 

Kenji ne s’attendait pas à ce genre de sarcasme venant de Déborah, elle si pudique dans ses intentions et ses pensées – il fut touché. Kenji attrapa sa main et y déposa un baiser pour la remercier d’être une aussi bonne mère pour son fils – il ne l’oubliait jamais, car même s’il en aimait une autre, Déborah aurait à jamais ce lien de la chair avec lui.  

 

Amélie s’agenouilla près de Kenji et lui tendit une bouteille d’eau qu’elle avait déjà débouchée pour lui. Encore, il éprouva un sentiment de réconfort, de gratitude, ces femmes faisaient partit intégrante de sa vie, de son cœur et c’était malheureusement dans les moments funestes qu’il s’en souvenait. Affectueusement, il prit son visage dans ses mains et donna un baiser au front d’Amélie.  

 

À l’autre bout de la pièce, Kaori prenait aussi soin de la cheville de Ryô – son partenaire le regard dans le vague. Elle avait bien remarqué son absence lorsqu’ils s’étaient fait entourer par les soldats d’Eduardo Flores, comme un mutisme, enveloppé par un brouillard le guidant vers des souvenirs antérieurs.  

 

- Ryô…  

- Merci Kaori…  

 

Kaori fut étonnée, pourquoi être remerciée ? Elle n’avait rien fait pendant l’attaque, excepté être bardée par Marie, au péril de sa vie et si Amélie et Déborah ne les avaient pas protégées, elles seraient sûrement en moins bonne forme.  

 

- Merci d’avoir survécu… Dit-il, posant une main sur sa joue  

- Tout va bien Ryô ? S’inquiéta-t-elle, prenant sa main dans les siennes  

 

Ryô n’était pas du genre à se confier et son tourment resterait probablement secret – lorsqu’elle se fit mentir en entendant Ryô lui avouer qu’il avait pensé à son père ; Kaibara ; pendant qu’ils se faisaient encercler par les soldats. Il ignorait pourquoi il avait eu ce genre de souvenir, ce retour en arrière à cet instant précis.  

 

- C’est normal Ryô, ça fera partit de toi à jamais… Sourit-elle, pour le rassurer.  

 

Ryô s’en inquiétait ; car depuis sa rencontre avec Kaori, plus aucune douleur de son passé ne l’envahissait comme une porte ouverte vers la mort. Est-ce que son instinct de nettoyeur l’avait quitté quelques secondes pour permettre au doute de s’introduire dans son cœur et le mettre en position de déchéance ? Est-ce que l’image de ses soldats murmurant en espagnol avait bousculé des images d’un passé qui l’avait longtemps consumé…  

 

Kaori se sentait un peu impuissante en présence de l’incertitude de Ryô ; ce voyage en avion, en ajoutant cette attaque de soldat prêt à tout pour les emmener vers la mort avait agité la sensibilité de son bien-aimé.  

 

Kaori ne savait que faire de plus que les mots, alors, mettant au placard sa fiévreuse timidité, elle pinça avec une vive gourmandise les lèvres de Ryô avec les siennes, en le remerciant lui aussi d’avoir survécu.  

Caleb contemplait le couple City Hunter, si puissant, si fort, vaillant, courageux, amoureux. L’amour rendait la guerre moins grave, il se rassurait de trouver de la lumière dans ce combat ; aussi naïf que l’était sa pensée, il aurait adoré partager cette intimité avec Marie, mais elle se réveilla soudainement et le bouscula férocement ; un rejet complet.  

 

Amélie et Déborah allèrent à sa rencontre, serrer dans leurs bras leur amie qui paraissait avoir traversé des épreuves douloureuses et son visage tiré et pâle en résultaient.  

 

- Qu’est-ce… Qu’est-ce que vous faites là…  

 

Marie s’éloigna d’Amélie et Déborah ; sous leur incompréhension. Marie semblait tout fuir, tout rejeter, à bout, de tout, de ses pensées, de ses actes, elle se dirigea vers Kenji pour se positionner à ses côtés et défia du regard Falcon et Miki.  

 

- Merci d’être venu en renfort ! Remercia Ryô, sincèrement, avec un sourire gracieux  

 

Miki expliqua que Falcon avait pressenti du mouvement menaçant et qu’il avait pris la décision de les mettre sur écoute chez City Hunter pour intervenir en cas de nécessité.  

 

- Tu as fait quoi tête de poulpe ?? Enragea Ryô  

- Pff… Tu parles d’un pro, tu n’as rien remarqué !  

- Tu es gonflé de nous avoir mis sur écoute !! Et si j’avais décidé de faire l’amour avec Kaori sur le canapé !  

 

Falcon devint aussi rouge que le magma du volcan prêt à rentrer en éruption et la lave implosa lorsque Kaori puni d’une massue l’impudeur de Ryô. La bêtise de Ryô et la massue de sa partenaire serait éternellement le meilleur des remèdes pour faire descendre l’adrénaline offensif.  

 

- C’était vous l’avion qui nous filait alors ? Demanda Caleb  

 

Miki, Falcon, Déborah et Amélie se regardèrent stupéfaits.  

 

- Non… Souffla Falcon  

 

Non ? Caleb avait repéré dans les radars de sa trajectoire aviatrice une masse chaude qui les suivait. Au début, il avait pensé à des oies voyageuses, mais la masse rouge devenait de plus en plus grosse au fur et à mesure qu’ils volaient vers la Russie.  

 

- Nous nous sommes cachés dans le second camion de l’avion ! Répondit Miki  

- Dans ce cas, qui nous suivait ? Questionna Caleb  

 

Marie n’écoutait pas, Marie ne vivait plus, elle était comme prisonnière, comme si deux bras puissants et musclés la serrer fort, jusqu’à ce qu’elle ne respire plus ; cette maison. Marie se moquait bien de la nouvelle conversation de Ryô et ses camarades sur l’avion espion qui les avait suivis, elle était envahie par l’atmosphère de la maison de bois humide. Une sorte de puissance cosmique la guida et elle se dirigea à l’étage, sous le regard volant de Kenji.  

 

Marie visita toutes les pièces de la maison ; des chambres, une bibliothèque, une salle de bain, et puis, et puis cette dernière porte qu’elle n’avait pas poussé, pas osé franchir, car son cœur empêché sa tête de se nourrir de sang ; elle étouffait.  

 

Marie poussa délicatement la porte de bois qui craqua. Doucement, tremblante, elle pénétra dans la pièce qui ressemblait à une chambre d’enfant. Un pied après l’autre, un regard mouillé de gauche à droite et Marie sentit son ventre se refroidir, ses larmes devenir de plus en plus nombreuses. Du bout des doigts, elle frôla une commode, puis caressa une petite table, ou d’anciens dessins se trouvaient encore. Et puis, ses yeux tombèrent sur un individu, un survivant de cette maison qui avait tout combattu : le temps, la neige, la guerre.  

 

Un lapin.  

 

Marie s’assit sur le petit lit d’enfant, et prit le lapin en peluche – bleu au ventre rose de tissu – sur ses genoux. La main de Marie frotta ses oreilles noires de poussière, elle remit en place son nez tordu et chatouilla ses pattes avant déchirées par le temps…  

 

Marie ferma les yeux et laissa l’émotion l’envahir, franchir son cœur. Dans le noir de ses paupières, elle voyait comme le fantôme d’une petite sœur qu’elle ne pouvait pas avoir connu ; Hélène apparaissait dans une robe mousseline blanche – ses préférées – et dessinait agenouillée devant la petite table. Hélène alla ensuite à sa fenêtre, faire un signe de main à sa mère qu’elle entendait dans la cour de derrière.  

 

Marie ouvrit les yeux, et vit une petite fille tendre ses deux mains vers elle, elle voulait sans doute récupérer son lapin en peluche. Hélène avait quatre ou cinq ans et elle souriait à Marie, sincèrement, joliment…  

 

- Hélène…  

- Eh, qu’est-ce que vous faites là ? Interrompit une voix rauque.  

 

Au rez-de-chaussée, la troupe de mercenaire entendit un cri provenir de l’étage comme un coup de théâtre. Kenji bouscula Falcon et accouru à l’étage suivi de Caleb, Amélie et Déborah pour venir au secours de Marie.  

 

Kenji entra en trombe dans la pièce, avec un Caleb qui mettait déjà en joue la silhouette sombre sur le côté de la pièce. Étrangement, Marie n’était pas en danger, mais elle avait comme sauté sur le coin de la chambre, et était en position qui donnait l’impression qu’elle protégeait quelqu’un… Déborah vint la relever, et elle vit son amie serrer dans ses bras un lapin en peluche.  

 

- Qui êtes-vous ? Menaça également Amélie d’une arme  

- Calmez-vous… Dit-il, levant les bras en l’air.  

 

L’homme avança doucement dans la lumière près de la fenêtre de la chambre, et fit découvrir son visage ; les mercenaires découvrir un homme âgé, très âgé.  

 

- Ma partenaire vous a posé une question ?! Répéta Kenji  

- …  

- Vous êtes Slave, Slave Polöff ? Devina Caleb  

- Bien vu, Lieutenant Singh… ! Répondit le russe  

 

Les mercenaires descendirent à nouveau dans le salon en compagnie de Slave Polöff – Marie était restée à l’étage dans la chambre. Déborah s’inquiétait, ce n’était pas le genre de son amie de perdre la raison, et toutes ses capacités de nettoyeuse, qu’avait-elle dans la tête ?  

 

Slave avait un comportement calme. Montrant qu’il n’était pas armé, il prit une chaise en bois, l’installa près du feu, et s’alluma un cigare, sous les yeux rond des mercenaires.  

 

- Hélène est venue à vous ? Questionna Caleb, que rien ne paraissait arrêter, ou choquer  

 

L’expérience du pire sans doute.  

 

- C’est une jeune fille brillante, mais très imprudente… Répondit Slave  

- Où est-elle maintenant ? Demanda Kenji, entraîné par la ferveur de Caleb  

- Capturée par les hommes d’Eduardo Flores…  

 

Les jambes cédèrent sous la nouvelle, Eduardo Flores avait fini par avoir Hélène en ses filets. Amélie l’insulta de monstre, comment avait-il pu tout ce temps ne rien faire, ne pas intervenir, et pour son amie, et durant l’attaque des soldats ?  

 

- J’ai soixante-cinq ans mademoiselle… Je n’aurai rien pu faire…  

- Lâche ! Cria-t-elle  

- Vous savez où ils l’ont emmené… Calma Déborah, prenant Amélie par les bras  

- Allez savoir, Eduardo Flores n’est pas du genre à laisser des indices derrière lui…  

 

Les yeux se baissèrent, ils étaient arrivés bien trop tard. Eduardo Flores était capable du pire, ce n’était pas Shen-Yeng, qui pouvait avoir un semblant de ressentiment devant elle, non, le mexicain n’hésiterait pas à l’éliminer, comme souhaitait le faire Stanislas Gomèz.  

 

- C’est faux…  

 

Le groupe se tourna vers une Marie qui s’avança devant Slave Polöff, serrant une peluche dans ses bras, le regard vif, et brûlant.  

 

- Shen-Yeng voulait la tuer, mais Eduardo Flores a besoin d’elle, pourquoi ?  

- …  

- Qu’est-ce que sait ma petite sœur que ces mafieux veulent absolument ! Dit-elle, en rage  

 

Slave Polöff n’avait rien souhaité dévoiler à Hélène pour éviter qu’elle ne fonce tête baissée – comme la première fois. Mais devant le regard implorant de Marie, de cette sœur aînée capable d’exterminer la moitié de la planète pour retrouver sa petite sœur, le russe ne pouvait qu’abdiquer.  

 

- C’est fou… Souffla Slave  

- …  

- Vous n’êtes pas du même sang, et pourtant, vous avez exactement le même regard…  

 

Marie serra un peu plus le lapin en peluche dans ses bras, comme si elle pouvait serrer Hélène contre son cœur. Marie avait mille regrets, le goût de l’amertume ne la quittait jamais, même pas quand ses yeux croissaient la bonté sororal d’Hélène.  

 

Slave demanda au groupe de mercenaire de prendre place sur le vieux mobilier du salon, le récit allait être un peu long, et sans doute remuant. Néanmoins, Marie s’y refusa, elle resta debout, le regard fixe sur Slave, serrant encore plus fort le lapin bleu, et se tenant aux côtés de Kenji – elle avait encore fui Caleb qui s’était installé près d’elle.  

 

- Dimi… Vlad, Vlad Lowski m’a écrit quelques semaines avant sa mort…  

 

La lettre de Vlad Lowski comptait cinq pages, cinq pages servant de confesse, pour avouer ses fautes, assumer ses erreurs, couler ses regrets. Au début, il avait annoncé l’enfance qu’ils avaient partagé ensemble près de Nazia – sa tante, ancienne ouvrière de la cité. Une enfance pauvre, brisée par les guerres, marquée par le froid, mais rempli de la générosité de sa tante, une femme courageuse et cultivée.  

 

En continuité, ce qu’était devenue sa vie après avoir été renvoyé du KGB – Slave n’avait plus eu de ses nouvelles après ça – sa rancune envers les services secrets, l’ayant plongé dans le réseau de la mafia. Dans l’engrenage, il avait rencontré Stanislas Gomèz, un homme politique véreux qui rêvait d’avoir un haut grade dans le gouvernement russe. Besoin d’argent pour se faire un nom, pour agrandir sa campagne politique, Vlad avait travaillé pour lui en ce sens. Au début, de simple trafic, drogue, arme. Le talent du russe s’agrandissant, pour plonger davantage dans la filiale du banditisme, il lui fallait un homme : de confiance, doué au combat, intelligent, capable de se sortir de n’importe quelle situation.  

 

Vlad Lowski s’était rendu à Taïwan, attiré par l’information d’un trafiquant sur la Chendaofei, entraînant des enfants soldats d’une force peu commune. Dès son arrivée, ses yeux c’étaient posés sur le numéro cinquante-trois « K » ; il a su que c’était elle : son regard, sa tenue, son visage, poupon – il en ferait tué plus d’un par sacrifice. Dans l’intimité, il l’appelait Lena – le prénom de sa défunte mère – dans le milieu il l’avait nommé Linda.  

De longues lignes furent consacrées au partenariat entre sa fille adoptive et lui – il l’avait toujours bien caché aux yeux de Stanislas Gomèz qu’il avait deviné fou. En suivant, sa rencontre avec une certaine Ylia, une femme courageuse, au fort tempérament, et sa force de caractère – dans un monde parfait, il en serait tombé amoureux.  

 

- Les lignes de sa lettre sont devenues ensuite plus serrées, plus vives, comme s’il pleurait pour la première fois de sa vie…  

 

Le départ de sa fille enceinte, condamnée à fuir, à fuir un pays qu’elle avait commencé à adorer, une famille formée, un homme qu’elle aimait, un père qu’elle respectait, tout devait lui être arrachée à cause de la folie d’un seul homme : Stanislas Gomèz. L’homme pourtant qu’il haïssait en cet instant le plus, c’était lui-même, le déshonneur d’avoir fait croire à une jeune fille qu’elle pourrait prétendre au bonheur en devenant mère était finalement vaine. Pourquoi n’avait-il pas fui avant avec sa fille ? Pourquoi ne pouvait-il simplement pas être un père digne de ce nom ? La réponse, il la connaissait bien sûr : il payait pour ses crimes.  

 

Le pire arriva : la mort de Linda, la mort de sa fille. Les mots qu’il avait employés pour décrire sa souffrance ne pourrait être à nouveau utilisé, Vlad Lowski avait avec conviction entendu son cœur se fendre, se tordre, s’arrêter de battre pendant un trop long moment ; il ne se remettrait jamais du corps inanimé dans ses bras et de l’odeur du sang coulant sur sa veste.  

 

La haine, l’inhumanité, la folie venaient de naître.  

 

Le seul réconfort qu’il avait reçu était de savoir que sa petite-fille avait survécu à l’attentat du bateau. Cette petite-fille rencontrée sur le paquebot, qui avait tenu sa main avec une confiance innocente. « Ielena » ; lorsqu’elle avait prononcé son prénom, d’une petite voix timide, il avait chuté de bonheur – Linda avait donné le prénom de « Ielena », prénom de la tante de Vlad qui l’avait élevé et protégé.  

 

Vlad ignorait où se trouvait l’enfant, mais un de ses hommes avait rapporté que le capitaine du bateau portait une enfant dans les bras lorsqu’on l’avait retrouvé inanimé entouré d’une bouée. Plus tard, adolescente, elle avait frappé à la porte de Serge et ce fut le choque. Il devait à tout prix la protéger de Stanislas Gomèz et faire tout son possible pour ne pas avoir connaissance de son existence…  

 

Le malheur avait décidé de s’acharner. Un soir, alors qu’il rendait visite à Stanislas Gomèz, il surprit une conversation, une conversation entre le russe, Eduardo Flores, et Shen-Yeng.  

 

- Shen-Yeng… Souffla Marie, sentant son corps devenir froid, glacial.  

 

Vlad n’a jamais su comment Shen-Yeng était entré en contact avec eux, mais le Chinois, le propre Capitaine de la Guoanbu était en train de conclure un marché avec le diable et son serviteur en personne. Shen-Yeng promettait de mettre tout en œuvre, moyen et argent pour découvrir le code de la dernière bombe nucléaire encore active après l’accord de mille neuf cent soixante-trois : « le Jupiter » s’ils promettaient d’éliminer Vlad Lowski, le gang Shu’Kiru et Ielena « Hélène Turner » ; toujours en vie. Stanislas fut très intéressé, surtout par Ielena, la petite-fille de Vlad, ce roublard qui ne voulait pas lui donner le code nucléaire. Même sous la torture, il ne parlerait pas, mais avec sa « chère » petite-fille comme otage, comme monnaie d’échange ; il comptait bien s’en amuser – à commencer par lui faire accepter toutes les affaires sur lesquelles ce lâche refusait de se salir les mains.  

 

L’accord fut conclu.  

 

Shen-Yeng, ravi, prit congé rapidement, afin de ne pas rester trop de temps avec ces deux trafiquants, très recherchés. Et la conversation qui suivi le départ de Shen-Yeng acheva Vlad Lowski. Eduardo Flores connaissait bien Stanislas Gomèz, son fidèle allié et ami. Le mexicain avait hâte de savoir comment il comptait tenir Shen-Yeng par la barbichette, au cas où il risquerait de tourner sa veste, et de les trahir pour les dénoncer aux autorités.  

 

Stanislas Gomèz demanda à l’un de ses gardes du corps d’apporter la télé et de mettre le « fameux » chantage en marche. La télévision grésilla et quatre petits écrans apparurent, quatre petits écrans qui diffusaient chacun un angle de vue, un angle de vue sur un bateau…  

 

- Stanislas Gomèz avait entre ses mains les cassettes des vidéos surveillances du bateau…  

 

La lecture de la vidéo commençait sur le plan d’une pièce où deux jeunes femmes et une enfant se trouvaient ; il s’agissait de Hua, Linda et Ielena. Dans l’angle du couloir extérieur, on pouvait apercevoir la large silhouette de Shen-Yeng s’approcher. L’objectif de la caméra montra alors Linda cachant sa fille dans un placard en la suppliant de rester à l’intérieur et de ne sortir qu’à son autorisation seule. Le zoom montra pourtant la porte du placard se rouvrir quelque peu et donna ainsi un champ de vision à Hélène…  

 

Après une conversation virulente entre Hua et son père, Shen-Yeng mit Linda en joue avec son arme. Hua semblait supplier son père de ne pas tirer sur Linda, mais il était décidé à l’éliminer, se sentant sûrement trahit, trahit par sa propre fille à cause d’une vulgaire meurtrière. Shen-Yeng détendit le chien de son arme, mais alors qu’il avait le cœur de Linda dans sa visée, ce fut sa fille, sa propre fille Hua qui se trouva sur le chemin de la balle et perdit la vie en quelques secondes. Linda avait hurlé et s’était abaissée sur le corps sans vie de Hua.  

 

Shen-Yeng, sous le choc, anéanti instantanément par la mort de sa fille, par sa faute, tira sur Linda, sans trembler, sans faillir, sans regret. Tel un zombie, il avait fait demi-tour et quitta la pièce et le couloir. À peine quitté la pièce qu’une première explosion se fit entendre.  

 

La vidéo montra Hélène sortir du placard et ramper vers sa mère, en sang, souffrante. Linda, haletante, supplia sa fille de partir, de courir loin, très loin, de demander à un monsieur ou une dame du bateau de l’aider. Hélène refusa et pleura devant l’état de sa mère. Une seconde explosion se fit entendre et apparaît enfin le capitaine du bateau. Il vient immédiatement porter les premiers secours à Linda, mais elle le rejette, consciente de son état critique. Linda donna un papier dans les mains du capitaine et l’implora de sauver son enfant. Hélène refusa, mécontente, en colère, se débattant dans les bras du capitaine qui l’avait pris dans ses bras pour fuir. Hélène ne cessa d’hurler « maman » en russe : « mama ». Linda prononça un dernier « je t’aime » à sa fille, avant de laisser son cœur l’emporter jusqu’à l’enfer.  

 

Entre temps, la vidéo montre Shen-Yeng revenir sur ses pas et si le capitaine tourne le dos au chinois, Hélène, regardant l’horizon s’éloigner de sa mère, semble croiser le regard de l’assassin de sa mère.  

 

- Dimitri a découvert la vérité sur la mort de sa fille et n’est jamais autant devenu Vlad Lowski qu’à cet instant… S’émut Slave Polöff.  

 

Un hoquet bruyant se fit entendre et sorti de leur léthargie triste les interlocuteurs ; Marie avait la tête baissé et serrait encore et davantage le petit lapin de peluche dans ses bras. Et puis, la pudeur n’y tenait plus, il fallait qu’elle éclate, qu’elle expulse sa peine, sa rage, son regret. Marie sorti en trombe de la maison et accouru vers la forêt.  

 

Caleb se leva immédiatement, désirant la suivre et ne pas la laisser seule, mais il stoppa ses pas en se rappelant qu’elle ne lui faisait pas confiance.  

 

- Vous devriez aller la voir… Dit-il, se retournant vers Kenji  

 

Mais Kenji n’avait même pas vu ni entendu Marie sortir, il avait le regard embué, abattu, et le corps lasse. Kaori par un courage encore inconnu, se dirigea vers Caleb et posa une main chaude sur son épaule.  

 

- Vous, allez-y…  

- Marie a besoin d’une personne en qui elle a confiance…  

- Et vous êtes cette personne, croyez-moi…  

 

Caleb se précipita à l’extérieur, apeuré que d’autres hommes d’Eduardo Flores surgissent et que Marie soit en danger. Elle n’était pas allée bien loin dans la forêt, son chagrin pesant trop lourd pour la porter plus profondément dans les bois. Marie était assise entre les racines d’un arbre, recroquevillée, déversant de l’eau salée contre la tête de la peluche. Elle regrettait, elle regrettait d’avoir été une sœur aussi méprisante, intolérante, insensible, d’avoir ignoré toutes ces nuits où sa petite sœur cauchemardait. Maintenant qu’elle savait ce qui rendait ses nuits sombres, solitaires et sordides, elle se haïssait, Ô oui, combien elle se haïssait.  

 

- Marie, le passé n’a pas d’importance… Consola Caleb, s’abaissant à son niveau  

- Mais tais-toi ! Implora Marie, frappant son torse.  

- …  

- Tu ne sais rien, tu ne sais rien de moi ! Ce que je suis ! Je suis une femme horrible, une sœur indigne, je… je…  

- Marie, Hélène t’aime comme sa sœur, tu es sa grande sœur, elle t’a pardonné, pardonne-toi aussi…  

 

Marie sentait le gouffre dans lequel elle tombait être de plus en plus profond, personne ne pouvait entendre sa douleur hurlait sa doléance, qu’elle s’agrippa soudainement à la veste de Caleb et confina sa tête contre son thorax. Le lieutenant Singh referma immédiatement son étreinte et resserra davantage ses bras contre le corps tremblant de Marie.  

 

Dans la cabane, Slave continuait son récit.  

 

- Dimitri est devenu un autre homme après avoir entendu les circonstances de la mort de sa fille…  

 

Vlad Lowski devait avant tout protéger sa petite-fille, Ielena, de ces trois hommes prêts à tout pour obtenir ce qu’il désirait. Il devait être plus malin, plus rusé. Le russe avait donc pris la décision de s’éloigner d’Ylia, de Serge et de Stéphane, essayant par tous les moyens de ne pas les mêler de trop près aux affaires futures qu’ordonnerait Stanislas Gomèz.  

 

Vlad Lowski embaucha les fatales jumelles Rosenberg, filles d’un mafieux russe très respecté dans le milieu. Vlad répondit à toutes les demandes de Stanislas Gomèz, des plus simples ou plus inhumaines – protéger sa petite-fille par tous les moyens demandait le sacrifice de son âme pour le diable. Et puis, dans un même temps, Vlad Lowski mènerait par le bout du nez Shen-Yeng.  

 

Le chinois avait été bien crédule, à peine avait-il quitté la pièce que les deux hommes, Stanislas et Eduardo s’étaient moqués de sa demande de revanche. Stanislas avait à sa merci et Vlad Lowski et le capitaine de la Guoanbu – hors de question de sacrifier ces deux éléments. Les élections russes, prendre le pouvoir du pays, voilà ce dont rêvait Stanislas Gomèz, prendre les rênes d’une toute puissance pour contrer les États-Unis et se venger.  

 

Eduardo Flores et son vieil ami scellèrent un pacte, s’il arrivait quelque chose à l’un d’entre eux, l’autre terminerait le travail de l’un et ferait tout pour obtenir le code nucléaire qui anéantirait les États-Unis.  

 

- En m’écrivant cette lettre, Dimitri savait qu’il allait mourir et il espérait égoïstement que ce soit dignement…  

 

Vlad Lowski avait laissé un post-scriptum dans le bas de la dernière page de sa lettre. Le contenu avait toujours intrigué Slave, car il s’agissait d’un phrase en anglais, une simple phrase, le dernier héritage qu’il comptait laisser à sa petite fille et qu’elle saura en faire meilleur usage que lui : « Life is not dramatic affair ».  

 

- Le dernier héritage ? Se questionna Ryô  

- Je suis persuadé que c’est un indice pour déchiffrer le code nucléaire de la bombe « Jupiter » ! Déclara Slave  

- Ça n’a pas de sens, pourquoi Vlad Lowski confirait le code d’une bombe prête à exploser à sa petite fille qu’il voulait protéger ! Interféra Kaori  

 

Slave Polöff ne saurait répondre, même s’il était en accord avec la moitié de City Hunter. En revanche, ce qu’il savait, était que la priorité désormais restait celle de retrouver Hélène. Car si Stanislas Gomèz était prêt à manipuler les gens pour s’en servir, qu’il était déprimé, schizophrène au point de se suicider, décidant lui-même de sa propre fin, Eduardo Flores était bien différent. C’était un vrai truand, un homme réfléchi, censé et intelligent et il ne ferait certainement pas de sentiment.  

 

À l’intérieur de la maison de bois, l’atmosphère devenue pesante et énigmatique. Vlad Lowski confiait le code d’une bombe nucléaire à sa petite fille que tous les plus grands criminels convoitaient qui la mènerait à sa perte ? Ça n’avait pas de sens, le russe protégeait sa petite fille de ces mêmes criminels, pourquoi lui confier alors les secrets du code ? Que voulait-il qu’elle accomplisse à sa place ? Est-ce qu’en lui confiant son argent et le code, il voulait qu’elle remonte un gang d’assassin, de trafiquant ? Aucune personne dans cette pièce ne portait Vlad Lowski dans son cœur après avoir été l’auteur de trafic atroce, mais ils doutaient également que ce « grand-père » désir la perte de sa petite-fille « Ielena ».  

 

- Hélène, elle, a compris, mais où est-elle à présent… ? Répliqua Ryô, en pleine réflexion  

 

À l’extérieur, Marie avait calmé sa peine dans les bras de Caleb. Les larmes avaient cessées de couler et le cœur semblait plus léger. Marie se défit quelque peu de son étreinte et osa plonger son regard dans le sien. Une tendresse argumentait par son beau sourire réchauffa tout le corps de Marie. Ce n’était ni le lieu ni le moment, mais une envie ravageuse de l’embrasser se faisait oppressante… C’était le seul homme capable de ce miracle, de faire valser sa pudeur et de se donner complètement à lui, à son doux visage, à sa voix suave, à ces traits gentils et prévenants.  

 

Caleb, gardant son sourire – ravageur pour le cœur de Marie – approcha lentement, délicatement ses lèvres des siennes. Il les caressa d’abord, parvenant à peine à croire que cette gourmandise qu’il fantasmait depuis trois années allait enfin devenir réalité…  

 

- Tu saignes… ? Murmura Marie  

- Mh ?  

 

Marie abaissa son regard sur le sol, sa main posait sur la terre et ayant frôlé une matière gluante. Du sang, elle venait de toucher du sang, mais Caleb affirma qu’il n’avait aucune blessure ni plaie ouverte. Leurs regards se dirigèrent alors plus loin et plusieurs tâches de sang se firent découvrir devant et derrière eux.  

 

Marie et Caleb se levèrent immédiatement et suivirent les traces de sang situées derrière eux et elles les conduisirent à une voiture abandonnée, poinçonnée d’impacts de balles. Caleb fit le tour de la voiture et ne trouva rien, pas même à l’intérieur, mais dans le coffre se trouvaient des armes et des accessoires de soin.  

 

- C’est la voiture qu’Hélène a emprunté !  

- Oh mon dieu… S’agenouilla Marie, imaginant déjà le pire  

 

Caleb la rejoignit aussitôt et releva son visage. Marie ne devait pas perdre pied, ils allaient reprendre leur esprit, souffler et suivre les autres traces de sang à l’extrémité, car il était convaincu qu’Hélène s’était éventuellement blessée pour qu’ils suivent une trace du lieu où elle serait conduite.  

 

Caleb releva Marie, embrassa simplement son front, prit sa main dans la sienne et se redirigea vers la maison de bois prévenir leurs camarades de la piste qu’ils possédaient pour espérer retrouver Hélène et arriver à temps.  

 

- À temps… Supplia Marie dans une buée épaisse, regardant le ciel se couvrir de gris et laisser la neige tomber  

 

 


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