Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 09-02-18

Ultimo aggiornamento: 20-11-21

 

Commenti: 20 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Trois années ce sont écoulées depuis la disparition de Vlad Lowski. Ryô et Kaori veille à nouveau sur la ville en City Hunter, entre crime de déraison et de passion. Hélène, de son côté, a essayé de tenir sa promesse « vivre comme toutes les jeunes filles civiles ». Y est-elle parvenue ? Est-ce que sa vie continuera sur le chemin de l’intégrité, ou devra-t-elle se contenter du plus sombre de son passé ? Entre présent, avenir et ombres déguisés, tous les dés n’ont pas été jetés.

 

Disclaimer: Les personnages de "Appassionata (suite d'Amour Ultime)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Appassionata (suite d'Amour Ultime)

 

Capitolo 10 :: Chapitre 9 : « Les âmes perdues de Golianovo » - partie 1/2

Pubblicato: 15-12-19 - Ultimo aggiornamento: 15-12-19

Commenti: DIDINEBIS : Désolée pour publier aussi tardivement, le temps est un ennemi pour les auteurs, haha. Je suis toujours aussi heureuse de constater que tu suis ma fiction avec tant de rigueur et de passion pour mes personnages et son histoire complexe. J’espère que ce chapitre comblera ton appétit. Et merci de souligner constamment mon « style » d’écriture, c’est très encourageant de lire ce genre de compliment. Merci à toi et avec toute mon impatience d’avoir ton avis.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 9 : « Les âmes perdues de Golianovo» - partie 1/2  

 

 

Kazue aurait souhaité que ce tableau vivant ne cesse jamais. Mick jouait au basket dans le jardin de la maison du Doc. Elle avait devant elle, un vrai moment qu’un père et son fils aurait pu partager. Mick aurait fait un bon père… C’est vrai qu’il était parfois immature, moqueur, qu’il avait la mauvaise habitude de draguer les femmes déjà cassées, mais il savait être drôle, protecteur et il possédait un grand cœur.  

 

Kazue en rougissait de plaisir, mais elle culpabilisa aussi rapidement. Les parents de Quentin lui manquaient et il s’inquiétait… Il essayait de ne rien faire paraître, mais il regardait souvent en cachette le téléphone portable de Mick pour voir s’il ne dissimulait pas de mauvaises nouvelles qu’on ne voudrait pas lui révéler.  

 

Kazue s’inquiétait : ils n’avaient aucune nouvelle de Déborah, ou même de Miki. Elle espérait de tout cœur que tout se passe bien et qu’ils reviennent tous sains et saufs. Quentin ne se morfondait pas que de l’absence de ses parents, mais aussi de sa marraine Amélie, sa tante Marie – se charrier mutuellement manquait à l’enfant – la gentillesse de Kaori et le perturbateur Ryô laissaient un grand vide… Et c’était sans compter l’absence depuis plusieurs jours d’Hélène qui faisait constamment naître une sorte de culpabilité dans son regard innocent.  

 

- Oncle Mick !  

 

Kazue entendit son mari être interpellé de manière paniqué par Quentin : elle accouru vers eux. Mick était à genoux tellement la douleur le lancer : il se tenait la main.  

 

- Doc !  

 

Kazue interpella le professeur pour qu’il vienne voir Mick et le contraindre à venir l’ausculter à l’intérieur. Quentin était si désolé d’avoir blessé son oncle que l’américain accepta d’être examiné uniquement parce que cet adorable enfant s’incriminait de sa douleur – Mick avait juste rattrapé le ballon un peu trop violemment avec sa main blessée – meurtri.  

 

Le Doc fut stupéfait de trouver la main de Mick en si mauvais état, elle était en train d’agonir, et l’américain devait serrer les dents pour ne pas montrer sa douleur lancinante. Mick n’avait pas suivi les conseils d’Hélène, elle lui avait pourtant dit d’en parler à Doc et Kazue, d’une éventuelle opération – amputation – elle avait même fourni une liste de médicament pour moins souffrir, mais « Angel » n’avait pas su trouver le courage d’affronter la vérité.  

 

- Chéri… souffla tristement Kazue  

- I’m sorry sweetie… I’m a coward…  

 

Kazue posa sa tête sur le torse de son mari : elle ne le trouvait pas lâche. Elle avait de la peine pour lui, elle savait très bien que Mick souffrait de son état, qu’il ne pourrait plus aider ses amis comme avant et combien faire face à la réalité pouvait être difficile. Kazue aurait juste préféré que son mari lui en parle, au lieu de la laisser le comprendre dans le mutisme.  

 

Mick embrassa le front de sa femme – sa tendre épouse. Il était touché par sa bonté, elle ne semblait pas lui reprocher son mensonge, mais plutôt son silence. Il ne méritait pas une telle femme à ses côtés, et pourtant, ça ne l’empêchait pas de l’aimer encore plus à cet instant.  

 

- Doc, Hélène m’a parlé d’une prothèse myoélectrique, vous en pensez quoi ? questionna Mick  

 

Doc regarda la liste de médicament qu’avait confié Hélène à Mick – qu’il avait gardé secrète. Il était impressionné par ses connaissances et par les soins apportés à Mick malgré la complication de l’état de sa main. Elle n’avait que trois années d’université de médecine pour le moment, mais Hélène semblait très impliquée.  

 

- Elle deviendra un grand médecin… assura le Doc, souriant de manière rassurante à Mick  

 

Quentin fut soulagé que son oncle Mick aille mieux et qu’il ait trouvé une solution à son problème. Il profita que les adultes parlaient entre eux d’opération et de chirurgie pour s’absenter discrètement. Quentin se dirigea dans le salon pour prendre le téléphone de son oncle par le cœur, mais fut une fois de plus déçu en n’y trouvant ni appel manqué ni message laissé…  

 

Quentin serra fort dans ses mains le téléphone : il retenait ses larmes de petit garçon. « Non ». Il ne devait pas pleurer, ce serait un homme bientôt – dix ans l’année prochaine – il devait être fort pour ses parents et le reste de sa famille.  

 

. . . . .  

 

Ryô préparait son fidèle magnum en glissant six balles dans le chargeur. Il fit tourner la roulette, puis la remboîta. Il essayait de se concentrer depuis qu’ils étaient montés dans l’avion, mais le bruit de l’appareil et ses vibrations continuaient de réveiller sa phobie. La faille de son enfance ne se refermerait sans doute jamais, même en étant désormais un adulte apaisé et heureux, une partie de lui serait à jamais condamné par cet accident…  

 

Ryô comprenait sa protégée… Hélène pensait sûrement qu’en agissant seule, elle serait capable de mieux comprendre qui elle était, et à quelle destinée elle souhaitait se vouer. La découverte de sa vie passée l’avait chamboulé, car tout ceux en quoi elle croyait était finalement vain. Et d’autres personnes avec de mauvaises intentions avaient tenté de lui apprendre qui elle était dans une version différente. Une fois aimée, abandonnée, laissée, puis rattrapée, elle cherchait sa véritable identité dans cette « mission » qu’elle s’était elle-même confiée – à travers les dernières volontés de Vlad Lowski.  

 

Après tout… Ryô, lui aussi, avait un parent adoptif à l’âme déchue, mais qui ne l’avait pas empêché de s’aimer réciproquement.  

 

- Ryô, ça va…  

 

Ryô se retourna et croisa le sage regard de Kaori et son lumineux sourire. Absolument rien n’aurait été possible sans elle, sans cette incroyable femme rentré dans sa vie par la plus généreuse des étoiles. À son contact, il avait su trouver la paix et il avait pu atteindre – sans même penser encore le mériter – le goût du bonheur, la richesse d’une vie à deux, avec l’arme la plus efficace pour survire : l’amour.  

 

Ryô posa sa main sur la joue de Kaori et embrassa son front pour lui redonner de la chaleur et de l’espoir. Elle posa sa main sur son avant-bras avec un sublime sourire et un peu de rouge aux joues ? À quoi pensait-elle pour rougir subitement ?  

 

Amélie n’arrêtait pas de bougonner dans son coin : Déborah refusait qu’elle les accompagne dans l’affrontement d’Eduardo Flores car elle craignait une crise de bipolarité. Amélie avait refusé de manger un peu, elle avait mal à la tête et elle avait même rejeté un geste affectif de Kenji : Déborah craignait qu’elle ne soit en pleine crise.  

 

Kenji avait fortement insisté pour qu’elle prenne au moins une gélule de son traitement pour qu’elle stabilise son humeur et la maintienne à un niveau raisonnable si elle tenait à les accompagner. Amélie n’avait pas résisté longtemps à ce regard sévère et insistant, elle s’était même jetée dans ses bras – la crise apparaissait bien.  

 

Déborah indiqua à Marie qu’elle veillerait sur Amélie et qu’elle ne serait pas d’une grande d’aide. Marie déposa une main rassurante sur l’épaule de son amie en lui disant que tout irait bien et que le travail d’équipe s’était aussi de veiller les uns sur les autres.  

 

- Tu es effrayante en mode guimauve… grimaça moqueuse, Déborah  

- Et toi tu es un vrai glaçon ! se vexa Marie  

 

Déborah étira un rictus, sa meilleure amie avait donc encore de la répartie, c’est qu’elle n’était pas en train de ruminer et de s’inquiéter pour Hélène : elle était vivement concentrée et surtout positive.  

 

Caleb devrait en avoir l’habitude – bien qu’il les ait peu fréquenté – néanmoins, il restait admiratif de l’esprit d’équipe, de ses sourires qu’ils s’échangeaient, de petites moqueries qui redonnaient le sourire à tous dans un moment de quiétude extrême comme il devait l’être en sachant que l’ennemi était aussi dangereux qu’Eduardo Flores.  

 

À la Guoanbu, en tant qu’espion, on vous apprend que vos émotions sont vos pires ennemis, qu’il faut savoir les laisser de côté pour agir avec efficacité. Et pourtant, ces « nettoyeurs », « yakuzas », qu’importe comment les forces de l’ordre les nommaient, ils n’avaient pas du tout la même ligne de conduite. Caleb savait que Ryô et sa bande – sa famille – n’était pas comme les autres. Mais à les voir comme ça, on dirait qu’aucun tourment macabre ne les a atteint, ou détruit, plutôt. C’était inexplicable, presque irréel.  

 

- Eh, lieutenant Singh, on a un appel radio ! interpella Falcon  

 

Caleb fut étonné : qui pouvait bien appeler ? Était-ce des hommes de la Guoanbu à la recherche du Capitaine Shen-Yeng ? Ou des hommes de la sécurité russe ? Il était vrai qu’ils survolaient les terres du président Boris Eltsine sans autorisation.  

 

- Fighter China cinq j’écoute ! répondit Caleb  

- Fighter China cinq, ici la base aérienne Kheliport-Moskva, nous vous demandons d’atterrir ! À vous !  

- À qui ai-je l’honneur ? À vous !  

- Je suis Sacha Gueorgui, aiguilleur du ciel, j’ai la consigne de vous demander d’atterrir ! À vous !  

 

Caleb regarda Ryô et Kenji pour avoir l’avis de leur instinct.  

 

- Et le vôtre, Caleb ? répondit Ryô, encourageant  

 

Caleb tourna le dos à Ryô : il se trouvait ridicule. Il était encore lieutenant à la Guoanbu, depuis quand il doutait de son intuition et se pensait incapable de prendre une décision ? Est-ce qu’il était en train de tout remettre en cause lui aussi ? La découverte d’une trahison : quel pire ennemi ?  

 

- À combien de distance êtes-vous ? À vous ? demanda Caleb  

- À peine cinq pieds ! On vous attend, terminé !  

 

Caleb ne saurait dire s’il avait pris la bonne décision, mais la voix de cet homme semblait clair, calme et professionnelle, par conséquent, cet aiguilleur du ciel ne semblait pas recevoir des ordres sous la menace. Peut-être que des forces spéciales russes cherchaient à savoir pourquoi ils volaient sans autorisation au-dessus de Moscou ? Caleb saurait expliquer sa mission et des renforts – s’ils se montraient coopératifs – ne serait pas de trop.  

 

Falcon atterrit à l’aide de sa co-pilote Miki à l’héliport de Moskva. La base n’était pas très grande, mais semblait très moderne. Il y avait cinq dômes de couleur argenté, plus une bâtisse en verre où des bureaux se logeaient.  

 

Caleb sortit le premier : s’il avait tort de faire confiance à ces individus, c’était à lui d’en assumer les conséquences. Et il allait le savoir rapidement car un groupe de trois hommes en uniforme se dirigèrent vers lui. Marie arrêta instantanément ses pas une fois ces hommes arrêtés près de Caleb, car l’écusson – un cercle vert et bleu – accroché à leur veste aida la nettoyeuse à les identifier aussitôt.  

 

- La PSIA ! entonnèrent Caleb et Marie à l’unisson.  

- Au moins les présentations ne sont plus à faire ! Suivez-nous…  

 

Les trois agents se retournèrent immédiatement et partirent en direction du plus grand et haut dôme de l’héliport. Les mercenaires avaient l’impression de faire un bon de trois ans en pénétrant dans le dôme : des ordinateurs, des agents armés, tout semblait à croire qu’ils se trouvaient dans une base temporaire pour les forces de l’ordre japonaise – à nouveau.  

 

- Avez-vous des hommes blessés ? demanda l’un des agents  

- Oui, dans l’avion ! Il faudrait une chaise roulante pour le transporter ! indiqua Caleb  

 

L’agent s’exécuta promptement et alla chercher le blessé à l’intérieur de l’avion. Caleb omit de dire que le blessé n’était autre que le Capitaine de la Guoanbu et le responsable de ce tintamarre. Car si les agents de la PSIA étaient ici, il doutait que ce soit par hasard…  

 

- Marie…  

 

Marie sentit son cœur rater un battement lorsqu’elle reconnut la voix qui l’interpella par son prénom doucement prononcé, presque troublé ?  

 

- Papa…  

 

Jeff s’avança près de sa fille aînée et posa une main sur son épaule de manière pudique. Il aurait préféré la prendre dans ses bras, mais c’était une femme aujourd’hui et même si leur lien s’était retissé, ils restaient encore intimidés par les sentiments de l’un et de l’autre. Marie se demandait bien ce qu’il faisait là ? Elle savait qu’il avait repris son statut d’agent à la PSIA après l’affaire de Stanislas Gomèz et Vlad Lowski, mais elle ignorait qu’il travaillait sur Eduardo Flores ?  

 

- Est-ce que s’est encore une longue histoire ? râla Ryô  

- En effet ! Et nous n’avons plus de temps à perdre ! assura Jeff  

 

Jeff se dirigea vers un groupe d’agent entouré de plusieurs ordinateurs et écrans. Il demanda s’ils avaient enfin réussi à localiser Hélène. Marie tiqua à cette demande. La PSIA, dont son père, missionnait bien sur Eduardo Flores et même sa petite-sœur ? Elle repensa aux évènements, et se souvenue soudainement de cette conversation avec son père quelques semaines plus tôt, cette conversation qui l’avait aidé à localiser Caleb…  

 

- Tu es au courant depuis le début ?! s’emporta Marie  

- Marie…  

- Pourquoi ? Pourquoi tu l’as laissé faire ça ?  

 

Jeff comptait répondre à sa fille, lorsqu’il vit un agent de la PSIA conduire Shen-Yeng dans un fauteuil roulant au médecin de la brigade. Jeff s’y opposa, cet homme avait voulu la mort d’Hélène, il avait aussi tué sa propre fille – par accident certes – mais le coup était parti de sa main et à cause de sa vengeance morbide, Hélène se retrouvait dans la situation actuelle.  

 

- Monsieur Turner, je… intervenu Caleb  

- Officier Turner ! corrigea Jeff  

- Je comprends ce que vous ressentez, mais Shen-Yeng a besoin expressément de soin !  

- Il attendra d’être rapatrié par mes agents au Japon !  

- Je vous en prie officier Turner ! Votre fille est médecin et le serment d’Hippocrate compte pour elle !  

- Il a raison… souffla Marie, obligée d’admettre l’inévitable  

 

Jeff trouvait moyen que Caleb utilise les sentiments d’Hélène pour le convaincre, mais il entendit la résignation de sa fille qui le fit céder. Et puis, Marie avait raison, Jeff aurait pu empêcher Hélène d’affronter seule Eduardo Flores et d’accomplir la dernière volonté de Vlad Lowski, mais il avait eu les informations tardivement et sa hiérarchie ne lui avait pas tout de suite révéler qu’Hélène – sa fille adoptive – était mêlée au Mexicain. Trop tard pour agir, il avait mis sur écoute le lieutenant Singh – ils savaient qu’ils étaient en contact avec Hélène – afin de comprendre pourquoi elle était autant impliquée.  

 

Jeff avait ainsi découvert la vérité sur Shen-Yeng et les raisons pour lesquelles il voulait abattre Hélène sans remord grâce à leur conversation avec Slave Polöff.  

 

- C’est vous qui aviez intercepté la lettre d’Eduardo Flores à Stanislas Gomèz ? demanda Ryô  

- Exact ! C’était à l’époque où nous cherchions sa trace…  

 

Marie était furieuse. Elle pensait qu’avec le temps, son père avait appris à aimer Hélène comme sa véritable fille, comme elle avait appris à l’aimer comme sa sœur. Et au lieu de ça, son père essayait de racheter une conduite chez la PSIA.  

 

- Tu te trompes, je m’inquiète pour elle !  

- Vous vous valez bien tous autant que vous êtes ! C’est votre parfait petit appât !  

 

Jeff n’en revenait pas de voir autant de colère dans les yeux de sa fille… Marie semblait avoir développé un véritable et puissant lien avec Hélène… Ça avait été finalement plus facile pour elle de trouver le pardon. Peut-être que sa fille avait raison, peut-être que Jeff avait encore du mal à faire table rase du passé… Il savait bien qu’Hélène n’était pas responsable, mais elle était liée avec les personnes qui l’avaient forcé à rompre définitivement avec sa vie d’espion et de père accompli.  

 

- Officier !  

 

Un agent interrompu la conversation pour une information inquiétante : des agents de la police moscovite venaient d’être éliminés dans les environs du nord-est de Moscou. Un véhicule avait échappé au contrôle de papier sur une autoroute qui menait vers l’est, les policiers avaient été tués. Des agents de la PSIA en ronde tout autour de la ville avaient repéré les faits, mais Eduardo Flores avait réussi à les semer.  

 

- Merde ! Où est-ce qu’ils vont ?! s’agaça Jeff  

 

Kenji sentait son sang bouillir : il avait la désagréable impression que personne ne contrôlait la situation. Eduardo Flores réussissait même à échapper à la police russe et à des espions japonais, cet homme n’avait aucune limite et il irait jusqu’au bout de son désir mortuaire. Il commença à paniquer, avec le guet-apens que préparait Hélène au mexicain, il craignait d’arriver trop tard, beaucoup trop tard, même si elle savait se défendre, elle n’aurait pas d’allié près d’elle et il serait compliqué de s’en tirer la vie sauve…  

 

- Ils se rendent près de la forêt de Golianovo… toussa Shen-Yeng  

 

L’assemblée se tourna vers Shen-Yeng, stupéfaits. Depuis le début il savait où Eduardo Flores se rendait ? Ils pensaient naïvement qu’ils se rendaient à Loubianka, le siège du KGB, mais visiblement, Stanislas Gomèz avait tout prévu pour éviter de se faire repérer par les autorités russes.  

 

- Stanislas Gomèz a racheté une centrale électrique abandonnée dans la forêt de Golianovo…  

 

À l’époque où le KGB possédait le dossier sur Vlad Lowski et Linda Lowski, les autorités russes avaient eu connaissance de l’achat d’une parcelle abandonnée où se trouvait une ancienne centrale électrique. Ils avaient envoyé plusieurs fois des hommes dans les environs, mais rien ne semblait être à signaler.  

 

Shen-Yeng avait approfondit sa recherche l’année dernière – ce dossier ne cessait de le hanter. Les agents de la Guoanbu avaient trouvé que la parcelle avait été achetée au nom d’une société fantôme dirigée par l’un des nombreux noms d’emprunts de Stanislas Gomèz. Il ne s’était pas inquiété de cet achat, pensant que c’était encore une de ses nombreuses fantaisies.  

 

- Je crois… Je crois que c’est de là-bas qu’il pourra contrôler le missile… souffla Shen-Yeng  

 

Caleb tapota l’épaule de Shen-Yeng par compassion. Cet homme, il le respectait et l’avait pris comme modèle : il voulait être un aussi grand agent que lui, à la réputation plusieurs faites, respecté à la Guoanbu pour son courage et son nombre de mission brillamment réussie. Il n’aurait jamais cru pouvoir un jour découvrir que Shen-Yeng cachait un aussi grand secret, une aussi imposante haine et malgré tout, une incurable douleur d’avoir perdu sa fille chérie – Hua – de sa main…  

 

Caleb sentit une main se poser sur son épaule, ce fut celle de Ryô, il dessina un sourire amical, mais soudainement donna un regard sérieux : il fallait partir et vite. Une heure de route serait nécessaire pour rejoindre le lieu révéler par Shen-Yeng, et Eduardo Flores avait bien trop d’avance sur eux.  

 

Les agents de la PSIA se préparaient déjà, mais Kenji s’interposa et fixa gravement l’officier Turner. Kenji fit remarquer que les agents de la PSIA étaient formés pour obtenir des informations, mais nullement pour neutraliser un homme de la trempe d’Eduardo Flores. Jeff trouvait cet homme bien prétentieux et arrogant, mais il se rappela aussi qu’il avait parcouru tout le Japon et la Russie pour retrouver Hélène…  

 

Jeff donna carte blanche aux mercenaires pour s’occuper eux-mêmes d’Eduardo Flores et ramener Hélène saine et sauve. Contrairement à ce que Marie pensait – Kenji aussi – il tenait à elle, à sa manière : elle pouvait dégager un sentiment de distance, mais elle restait sa fille adoptive et il l’avait vu grandir…  

 

Kenji ne répondit rien à Jeff, il n’avait pas le temps de s’étaler sur les sentiments de ce père qu’il méprisait un peu. Il partageait le sentiment de sa meilleure amie, Jeff aurait pu la retenir, la convaincre de rester et de demander de l’aide. Visiblement, l’obstination de sa bien-aimée rendait service à la Guoanbu et la PSIA.  

 

. . . . .  

 

Eduardo Flores avait attaché Hélène de la tête au pied, il avait aussi ballonné sa bouche. « L’idiote » avait fait perdre du temps au mexicain en essayant de porter secours aux policiers qu’avaient lâchement assassinés les hommes de ce truand. Elle s’était débattue face à certains hommes de main qui voulait la reconduire dans le véhicule, lorsqu’un autre l’avait attrapé fermement par les bras.  

 

Eduardo Flores l’avait giflé pour qu’elle arrête de s’agiter, puis il serra ses joues avec sa main fermement.  

 

- Tenez-vous tranquille Turner ! J’ai un appel à passer pour que des hommes débarquent à l’école du fils de votre « petit-ami » et s’en débarrasse comme d’un déchet, je suis clair ?!  

 

Hélène sentit sa respiration se saccader : elle n’avait jamais ressenti ça, pour personne, même pas pour ce psychopathe de Stanislas Gomèz, mais lui, Eduardo Flores, elle le haïssait. Malgré tout, elle n’avait d’autres choix que d’essayer de contrôler ses émotions : elle n’avait jamais su le faire. Elle devait d’ailleurs se préparer à être tué de ses mains : une fois que le code serait rentré, il n’hésitera pas à l’achever.  

 

- « Au moins je serais près de toi, maman…. »  

 

Hélène sentit ses fesses bondir sur le siège. Elle ne voyait pas grand-chose à cause des vitres blindées et surtout teintées de noir, mais il semblait qu’ils traversaient un chemin de terre ! Une forêt ? Après un long parcours bossu, le véhicule se stoppa. Un homme de main la fit descendre : elle n’en cru pas ses yeux.  

 

Hélène se trouvait devant un immense portail de fer, où derrière se laissait découvrir une centrale électrique érigée par quatre imposants pilonnes. Au centre trônait comme un radiotélescope à la forme parabolique haut d’environ trente-deux mètres : elle était à la fois fascinée et effrayée. À quoi pouvait bien servir se capteur d’onde ?  

 

Hélène tiqua, elle se souvenait que le missile était contrôlable par un satellite ! Ils avaient réussis à monter cet engin pour pouvoir contrôler le satellite en piratant les ordinateurs du Kremlin – du KGB ? La centrale électrique devait être un puissant puit de ressource pour faire fonctionner le radiotélescope. Elle paniqua. Eduardo Flores ne manquait pas à sa réputation de fin ingénieur en nucléaire et mathématicien.  

 

Hélène fut poussée pour comprendre qu’elle devait avancer. Elle semblait être au bout du monde, dans un cauchemar ou une antichambre de l’enfer. Elle avait le pressentiment d’être seule au monde, même si elle avait la sensation… D’être observée… Elle ne tourna pas la tête pour en être certaine et ne pas faire repérer des éventuels alliés ? mais elle avait vraiment l’impression que son dos fut fusillé du regard ?  

 

Dans un coin de la forêt, perché au plus haut d’un arbre, quatre silhouettes ne quittaient pas des yeux Hélène et Eduardo Flores. L’une d’elle perdait patience, il planta ses ongles dans l’écorce de l’arbre, il ne tenait plus.  

 

- Calme-toi, tu vas nous faire repérer ! conseilla fermement l’un d’eux  

- On ne peut plus attendre, ils n’arrivent toujours pas ! s’agaça-t-il  

- Un peu de patience, ils vont venir… calma une voix féminine  

- C’est vrai qu’ils tardent quand même… se préoccupa un second  

 

À l’entente de la quiétude partagée de son camarade, l’homme, ne parvenant plus à patienter, désobéit à ses partenaires et sauta de branche en branche pour redescendre et s’approcher de la centrale.  

 

- Mi…  

 

La voix féminine n’eut guère le temps de prononcer son prénom pour le retenir qu’un de ces hommes avaient déjà rejoint le sol pour pointer son arme sur son associé et l’empêcher d’avancer. Ils se défièrent du regard.  

 

- Tu peux bien me tirer dessus si ça t’amuse, je ramperais jusqu’à la centrale s’il le faut !  

- Tu es ridicule… On ne peut pas intervenir, et tu le sais…  

- Nuance, « tu » ne veux pas intervenir… Et même si je te comprends, la situation devient trop dangereuse pour la laisser seule !  

 

Même avec de bonnes et généreuses attentions de la part de son coéquipier, il ne pouvait pas concevoir l’idée d’une intervention. La décision ne l’enchantait pas, mais ils avaient fait un choix et ils devaient à tout prix le respecter jusqu’au bout. Et bien qu’il pense le contraire, c’était justement pour la protéger qu’il insistait sur ce point.  

 

- Tu es surtout un lâche !  

 

Frustré et l’humeur non conçu pour recevoir des menaces, des ordres et encore moins des reproches, par colère, il était prêt à tirer dans l’épaule de ce têtu pour l’empêcher de partir. Cet échange agaça leur autre équipier qui s’interposa en sautant du haut de la branche et imposa un coup de manche de la main pour le désarmer et laisser leur camarade s’enfuir vers la centrale électrique.  

 

- Pourquoi tu as fait ça ?!  

- Tu ne t’es pas beaucoup défendu… ironisa-t-il  

 

La raillerie de son camarade ne le fit pas sourire et il se retourna pour observer son équipier partir vers la centrale et risquer de se faire démasquer – de les faire démasquer. Mettre les sentiments de côté, c’était bien ce qu’ils s’étaient promis pour accomplir leur devoir jusqu’au bout…  

 

Dans le bâtiment au rez-de-sol de l’imposante radiotélescope, l’homme de main d’Eduardo Flores suivait son chef en traînant Hélène comme une véritable prisonnière – il ne l’avait pas encore détachée. Le mexicain retrouva ses hommes dans une pièce – des soldats – et il ordonna d’encadrer les lieux au cas où ils recevraient une courtoise visite. Ils montèrent tous les trois à l’étage par un escalier en tôle : les talons de leurs chaussures résonnaient.  

 

Hélène fut emmenée dans une pièce où des écrans et des ordinateurs se faisaient commander par une dizaine d’assistants en informatique – la plupart paraissait être des otages. Elle fut enfin libre de ses gestes, l’homme de main défit ses liens, mais Eduardo Flores la tenait en joue avec son pistolet pour qu’elle reste sous contrôle. Il lui fit signe d’avancer vers un informaticien, placé devant un large clavier.  

 

- Préparez le programme…  

- Bien monsieur ! balbutia le programmateur  

- Señorita Lowski tiene el codigo !  

 

. . . . .  

 

Marie ne cessait de grogner contre ses amis ; Caleb conduisait le fourgon à vive allure sur l’autoroute pour rattraper Eduardo Flores ; ils l’avaient laissé monter avec lui à l’avant. Un panneau de séparation cloisonnait les passagers du conducteur, Marie et Caleb étaient donc seuls.  

 

Marie détournait la tête et regardait défiler le paysage : il n’y avait que des arbres à perte de vue. Elle ne cessait de penser à Hélène et elle avait une pointe au cœur qui ne voulait pas la quitter depuis leur départ ; était-ce un mauvais pressentiment ? Eduardo Flores n’hésiterait pas à l’éliminer, même son cœur rempli de tendresse n’atteindrait pas cet homme à l’âme enraciné à la criminalité, la fureur.  

 

- Hélène est plus forte que tu ne le crois tu sais ! rassura Caleb  

- Elle ne devrait pas vivre ça !  

 

Marie détourna son visage pour cacher ses larmes : « non », elle ne le méritait pas ! Hélène avait le cœur tendre et généreux, elle avait une aura douce et amicale, c’était une jeune fille intelligente, dévouée, courageuse, surtout courageuse. La vie l’avait amené dans une famille de truand, puis dans une famille adoptive incapable de l’aimer au départ, pour finalement s’interroger sur sa propre identité… Elle devrait avoir le quotidien facile, entouré d’amis, à étudier sagement, sans se préoccuper de la terreur de ce monde si sombre qu’était le « milieu ».  

 

- Tu as raison !  

 

Marie se tourna vers Caleb ; il dessinait un lumineux sourire ; pourquoi souriait-il tandis qu’elle avait la tête écrasait par la peine et les regrets.  

 

Caleb avait passé trois années auprès d’Hélène ; même s’il n’était pas souvent présent. Il avait pu voir sa détermination, sa volonté et son courage comme Marie l’avait souligné. Caleb n’était pas convaincu qu’Hélène ne sache pas « qui » elle était, mais plutôt qu’on l’empêche d’être « celle » qu’elle veut être. Toute son âme appartient au milieu, elle n’a pas peur, elle n’est pas dégoûté de ce « monde » de « terreur », c’est le monde dans lequel elle est née…  

 

- Hélène s’est toujours plu à Shinjuku parce que l’aura de cette ville est la sienne aussi !  

 

Le bruit, les odeurs, les yakuzas, les rues illuminées par des lampadaires, les quartiers chauds, Marie, Kenji… Hélène aimait sa sœur et son petit-ami parce qu’elle se sentait vraiment en confiance…  

 

- Lin… sa mère, Lena avait cet aura… souligna Caleb  

 

Le parfum de sa mère, sa manière de vivre, sa façon de survivre, par le combat, sûrement, par le son des balles qui quittent le canons pour élancés l’arôme de la poudre, tout ça, c’est ce qui l’entourait depuis l’enfance… Ce n’était pas la plus belle enfance, ce n’était pas celle qu’on trouvait dans les contes, ou le genre d’histoire qu’on raconte pour s’endormir, mais c’était ce qu’elle avait toujours vécu et rien ne pourrait l’en défaire…  

 

Marie sentit son cœur s’accélérait au regard que posa Caleb sur elle : un regard aussi délicat qu’une plume qui se pose sur le sol. Caleb avait semblablement compris ce que ressentait Hélène, ce qu’elle éprouvait et pensait vraiment.  

 

Hélène ne pouvait alors que lui offrir sa confiance. Et Marie s’en trouvait désolée, elle qui avait complètement fui Caleb il y a trois ans parce qu’elle doutait de lui… Hier encore elle le soupçonnait, elle le croyait incessamment lieutenant de la Guoanbu, espion obéissant, protocolaire, soupçonnant sa petite sœur d’être une bombe humaine, possédait par le pire de la lignée de sa famille, mais c’était tout autre. Caleb semblait presque s’être attaché à elle et il avait le goût de la justice. Il avait cherché à la comprendre, à savoir la vérité, quitte à être déçu d’un homme – Shen-Yeng – qu’il admirait.  

 

- Caleb…  

 

Marie sentit ses doigts être enlacés, serrés, presque compressés. Caleb n’avait visiblement pas besoin d’entendre les excuses de Marie : que pourrait-il en faire ? Ce n’était pas l’objet de son désir…  

 

- Marie, j’ai…  

 

Caleb fut interrompu par une vision subite et surprise qui venait d’apparaître dans le coin de son œil. Il sentit la main de Marie s’échappait et ses joues rougir ? Un bras venait de passer à travers l’ouverture coulissante pour y secouer sous leur nez un… Un préservatif ?  

 

- C’est très important de ce couvrir mes enfants ! ricana Ryô  

 

Marie grogna et fit presque perdre le contrôle du véhicule à Caleb en essayant de faire passer la grosse tête de Ryô dans l’ouverture bien trop étroite à cet effet. Elle l’insulta de tous les noms – insultes – possibles qu’elle connaissait : il lui faisait honte, ce qu’il pouvait être indécent.  

 

- Tu peux me dire quel homme censé a un préservatif sur lui étant donné la situation !  

- Justement ! Si mon heure arrive, je veux pouvoir le faire une dernière fois ! justifia Ryô, écrasé par les mains de Marie  

- Non mais je rêve ! Et c’est toi le numéro un du milieu, sale pervers lubrique !  

 

Dans le fond du fourgon les mercenaires assistés à cette scène ridicule, risible, sans sens ; ce n’était ni le moment ni le sujet, mais cet éternel timide ne pouvait s’empêcher de mettre son grain de folie pour apaiser les tensions.  

 

. . . . .  

 

Hélène attendait que l’informaticien prépare le programme pour prendre le contrôle du satellite qui permettrait à Eduardo Flores d’utiliser le missile contre son pire ennemi : les États-Unis. Elle observait les horizons : la pièce était grande, mais une seule sortie semblait possible à l’œil et c’était la porte par laquelle ils étaient entrés. L’homme de main du mexicain avait quitté les lieux pour rassembler les troupes en cas d’assaut ; c’était un homme de moins à combattre lorsqu’il faudrait s’enfuir.  

 

Hélène avait quand même plusieurs obstacles. Le plus évident : ces innocents qui se comptaient par dix dans la salle. Parviendrait-elle à réunir assez de temps pour qu’ils aient la possibilité de fuir sans se faire tuer ? Eduardo Flores ne serait pas un homme aisé à impressionner ; il savait sûrement se battre et il avait déjà démontré qu’il avait la gâchette facile.  

 

Hélène commençait à douter, à douter de tout, même de la raison qui l’avait mené ici ? Est-ce que son instinct disait vrai ? Est-ce qu’elle avait raison de faire confiance à son grand-père – Vlad Lowski – il n’avait pas la haine et le sang que pouvait avoir Eduardo Flores dans les yeux, mais il fut un temps où il avait appartenu au mauvais côté.  

 

- C’est prêt Monsieur !  

 

Hélène allait bientôt le savoir : son cœur battait fort contre sa poitrine. Et si rentrer ce code permettait en effet de prendre possession du plus destructeur des missiles ? Et si elle allait contribuer au pire qui puisse arriver à un peuple comme le sien pendant la seconde guerre mondiale : elle en frissonnait de peur. Et si elle se trompait ? Et si elle avait été naïve ? Elle aimerait savoir ce que pense Kenji de la situation… Elle était certaine qu’à l’heure qu’il était, il avait ouvert le médaillon… À quoi avait-il pensé ?  

 

Hélène reçu un coup dans le dos : il était temps qu’elle s’installe à la place de l’informaticien et qu’elle rentre le code. Hélène glissa de son siège à celui qu’on lui tendit, jetant un regard sur l’informaticien qui ne paraissait pas avoir trahi le mexicain en tentant de leur faire gagner du temps.  

 

Hélène avait les doigts qui tremblaient, elle avait les mains humides, elle ne cessait de se repasser ce moment où ligotée à une chaise, son grand-père lui avait glissé cette phrase à l’oreille : « Life is not dramatic affair ». Depuis le début, il avait cherché à la protéger, il ne pouvait pas lui avoir confié le bouton « star » d’une bombe capable d’anéantir tout un état et de tuer des innocents…  

 

- Vous me faite perdre patiente Turner ! Barco !  

 

Hélène sentit le canon de l’arme d’Eduardo Flores pousser sur sa tempe : elle n’avait plus le temps de réfléchir ni la concentration pour. Elle devait faire confiance à son instinct, c’était sa quête depuis trois ans, elle n’allait pas tout gâcher en se sacrifiant sans savoir si elle pouvait à tout jamais éteindre le cœur d’une arme nucléaire.  

 

Hélène tapa la première lettre – L – sur le clavier qui s’afficha en lettre majuscule sur l’écran. Eduardo Flores détourna le regard et voulu connaître enfin ce code que Vlad Lowski cachait depuis des années entières. I, N, D… Hélène sentit sa respiration se saccadait, une goutte de sueur perler dans sa nuque, elle croqua sa lèvre inférieur traduisant sa peur, elle devait le faire, elle devait taper ce « A » et répondre à la plus cruelle des révélations : son grand-père avait-il bien confié une mission héroïque à sa « vnoutchka ».  

 

« ACCÉS VALIDÉ – LE MISSILE JUPITER EST DÉSACTIVÉ ».  

 

Une voix robotique à la tonalité féminine fit retomber toute la pression à Hélène qui en versa des larmes de soulagement. Une ligne de chiffre et de lettre défila pour charger la désactivation de la bombe. Le missile ne serait jamais plus accessible, le satellite aller s’éteindre, condamné à flotter dans l’espace.  

 

« AUTODESTRUCTION DE LA BASE PROGRAMMÉ DANS TRENTE MINUTES ».  

 

Le personnel présent paniqua, la base allée exploser ? Stanislas Gomèz avait donc pensé à tout, jusqu’à faire exploser une centrale électrique pour effacer quelconque preuve et ne jamais pouvoir mettre un nom sur le fou qui aurait réduit à néant la paix aux États-Unis.  

 

Hélène n’osait pas bouger, le canon d’Eduardo Flores était toujours dirigé vers elle et l’informaticien était tétanisé de peur et ne parvenait pas à trouver de la force pour s’enfuir. Le mexicain de ses grands yeux verts aussi vifs que la vipère, lisait et relisait les informations sur l’écran : il n’en revenait pas d’avoir été berné ! Le poivre et sel de ses cheveux et de sa barbe mal taillé devint blanche d’effroi. Une simple petite étudiante en médecine venait tout simplement de le duper.  

 

- Perra !  

 

Eduardo Flores visa la tête de l’informaticien encore présent dans la pièce, elle allait assister aux dégâts de sa propre erreur. Hélène eut le réflexe rapide et se leva pour infliger un coup de pied dans le genou du mexicain ; sa balle rebondi contre le mur.  

 

- Fuyez, partez ! hurla Hélène à l’informaticien, qui avait pâlit devant sa dernière heure  

 

Eduardo Flores se retourna vers elle et rit. Il rit tout en remettant des munitions dans son arme. Que pensait-elle faire sans arme, sans personne pour venir la sauver ? Elle était folle, inexpérimentée, elle avait voulu jouer les héroïnes, mais elle allait périr comme un vulgaire rat.  

 

Hélène ne comptait pas mourir de la main de cet homme : elle donna un coup de pied dans la chaise pour le déséquilibrer et il la prit en plein dans le ventre. Elle prit appuie sur le bureau informatique et sauta pour être dans le dos du mexicain et se saisir d’un manche de balai qui trainait. Eduardo Flores ricana, que comptait-elle faire avec un vulgaire manche en bois contre son arme à feu. Le mexicain ne devrait pas se faire déconcentrer par son arrogance, Hélène mania le balai et lui donna un nouveau coup dans l’estomac ; il cracha.  

 

Eduardo Flores commençait à être lassé par l’impertinence de cette tigresse. Les femmes, il savait les mater et puisqu’elle voulait se mesurer à lui, elle n’allait pas le regretter. Le mexicain rangea son arme dans son fourreau et couru vers elle les poings serrés et menaçant. Hélène l’esquiva avec l’avant-bras et tenta de donner un coup de pied dans ses reins, mais il réceptionna sa jambe de sa main et lui fit un croche-pied de l’autre ; elle atterrit à terre. Il voulait l’achever d’un coup de pied dans la tête, mais elle l’évita le coup en faisant une roulade arrière. Il accouru à nouveau vers elle le poing acéré, mais elle se baissa et il cogna contre le mur ; elle en profita pour lui infliger un coup de paume dans la mâchoire.  

 

Eduardo Flores eut un geste de recul et cracha son sang. Le sang du mexicain bouillait, il ne s’était jamais battu avec une femme – les pensants fétiches, faibles et faite pour d’autre plaisir – celle-ci commençait particulièrement à l’enrager. Le mexicain attrapa le manche laissé tomber par Hélène et le fit tournoyer entre ses doigts : elle pensait sûrement qu’il n’était qu’un chef ne sachant que donner des ordres, mais il savait aussi tuer de ses propres mains ; il savait se salir.  

 

Eduardo Flores donna des coups dans le vide qu’Hélène su parer, mais coincée bientôt par une chaise de bureau il réussit à lui donner un coup dans le visage et l’acheva d’un coup dans l’estomac : elle s’écroula par terre, toussant. Le mexicain jeta le manche et s’approcha doucement d’Hélène en pointant son arme à nouveau vers son cœur : ils avaient assez joué.  

 

Hélène était à bout de force et de souffle. La torture déjà infliger dans la prison par Eduardo Flores, la crainte, l’angoisse et maintenant se combat main à main qu’elle avait lamentablement perdu lui fit perdre subitement espoir. Après tout, peut-être était-ce sa destiné ? Peut-être que le monde se porterait mieux sans elle, elle qui venait de mettre un nombre incalculable de personne en danger, dont des personnes à qui elle tenait. Pousser son dernier soupir en compagnie d’Eduardo Flores et de sa main serait son plus grand regret, mais elle ne pouvait plus bouger, elle voyait trouble, elle ne parvenait plus à réfléchir à comment se défendre…  

 

- Adiós, señorita Lowski…  

 

. . . . .  

 

Caleb stationna le véhicule devant un grillage à moitié courbé ; on été déjà passé par là. Les mercenaires quittèrent le véhicule, arme en poing et avançant prudemment dans la forêt où au loin apparaissaient les infrastructures énergétiques. Bizarrement, les environs paraissaient dégagés car ils n’avaient pas encore été attaqué, tout semblait ; calme. En s’approchant encore un peu, ils furent surpris de voir des soldats du mexicain à terre ; des douilles, des traces noirs laissées par des grenades ; visiblement, le travail de défense était fait.  

 

- Tu crois que ton père aurait envoyé des hommes ? questionna Amélie  

- Non, ce n’est pas la PSIA, ce n’est pas leur façon de combattre ! assura Caleb  

 

Marie acquiesça de la tête, il avait raison, les espions avaient une manière de se débarrasser de l’ennemi plus propre et moins brouillon. Pour autant, qui d’autre aurait massacré les soldats d’Eduardo Gomèz ? Ils n’avaient que la PSIA pour allier ?  

 

- À terre !  

 

Falcon ordonna à ses camarades de se coucher et de protéger leur tête : ce qu’ils firent. Une énorme explosion retentit, l’une des structures venaient d’éclater. Ryô leva la tête, car il crut entendre des personnes crier ; un groupe de plusieurs individus apeurés semblaient sortir d’une bâtisse et couraient dans tous les sens.  

 

Kenji alla à la rencontre de l’un d’eux : il choppa un homme par le bras. Il demanda ce qu’il se passait, l’ingénieur balbutia et s’évanoui. Un homme vêtu d’une blouse s’approcha du nettoyeur, il avait l’air paniqué, effrayé, mais réussi à dire à Kenji qu’une jeune fille était encore dans la bâtisse avec Eduardo Flores.  

 

Kenji bouscula le scientifique et couru vers le radiotélescope. L’homme s’approcha de Ryô en disant qu’il fallait rattraper son ami, le bâtiment allait exploser aussi dans à peine dix minutes. Marie sentit son enveloppe charnelle la quitter à la réception de cette information et demanda à ses jambes de bien vouloir trouver l’énergie pour courir vers le bâtiment.  

 

Caleb l’arrêta et l’empêcha de continuer sa course.  

 

- Laisse-moi ! Je dois aller l’aider ! se débattait-elle  

- Marie, ai confiance en Kenji ! Ça ne sert à rien de tous prendre des risques !  

 

Marie le gifla ; il ne comprenait pas. Hélène et Kenji étaient les deux personnes qui comptaient le plus pour elle, les perdre, ça serait mourir instantanément ; vivre sans eux, c’était impossible. Caleb lâcha son emprise sur Marie et la laissa s’échapper à la poursuite de Kenji…  

 

Kenji grimpa les marches deux à deux de l’escalier, il avait suivi le plan du bâtiment qui indiquait la salle informatique à l’étage. Kenji fut couper dans son élan ; un homme de main apparu ; il ne fut guère de temps au nettoyeur pour dégainer et l’abattre. Il comptait reprendre sa route lorsqu’il sentit une présence courir vers lui : Marie.  

 

- Kenji !  

- Marie, retourne à l’extérieur !  

- Non !  

 

Marie pivota sur elle-même et tira dans la tête d’un homme qui les mettait en joue dans le dos. Elle ne comptait pas s’en aller pour cette raison, ensemble, il serait plus fort, ils étaient partenaire depuis des années, Kenji ne s’en sortirait pas sans elle, et sans lui, Hélène périra.  

 

Kenji ne l’entendait pas ainsi : il arracha l’arme des mains de Marie et tira dans le vide pour vider le barillet.  

 

- Tu es complètement fou ! dit-elle, attrapant le col de sa veste  

- Va-t’en s’il te plaît…  

 

Marie fut bousculée au cœur ; Kenji eut soudainement une voix basse et douce. Marie ne comprenait pas : à quoi il pensait ? Le nettoyeur ne voulait pas que sa meilleure amie la suive, tout simplement parce qu’il n’était pas certaine que… Il ne voulait pas qu’elle voit ça, si Hélène ne s’en était pas sorti, il ne voulait pas entendre une seconde fois le hurlement du cœur d’une sœur qui se déchire.  

 

Et puis, Kenji ne voulait pas aussi que Marie aperçoive ce regard, le regard du « ruthless » ; si Eduardo Flores avait abattu « sa femme », il n’aurait aucune pitié…  

 

- Veille sur elle s’il te plaît… souffla Kenji  

 

Marie sentit ses épaules être prise tendrement par les mains de Caleb. La nettoyeuse retenu un hoquet de sanglot, elle fit un geste rare, elle prit le visage de Kenji en coupe et lui donna un baiser sur la joue. Elle sentit son cœur se briser, mais elle laissa ses pieds reculer pour laisser Kenji s’en aller.  

 

Caleb prit les bras de Marie, mais elle refusa de tout de suite sortir du bâtiment, elle voulait attendre, les attendre, tous les deux en bas de l’escalier.  

 

. . . . .  

 

Une balle dans la tête, une balle dans le thorax, une balle dans le cœur. Un bruit sourd se fit entendre, un son définissant qu’un poids lourd venait de s’effondrer au sol.  

 

Eduardo Flores venait de recevoir trois balles dans le corps.  

 

Hélène ouvrit les yeux, cligna plusieurs fois ses paupières supérieures contre ses paupières inférieures pour humidifier ses iris. La main salie par le cigare d’Eduardo Flores gisait à ses pieds. Elle tourna difficilement la tête vers la porte d’entrée d’où semblait venir le tir : on l’avait sauvé ? Hélène déglutit, elle sentait sa tête tourner, elle fronça les sourcils pour commander sa tête de reprendre ses esprits. Elle insista auprès de ses pupilles pour se concentrer et deviner la silhouette encore positionné à la porte.  

 

 

 

Le cœur d’Hélène rata un battement : la personne qui venait de lui sauver la vie ne pouvait pas être réel… Elle devait sûrement rêver ? Non ; elle le vit bouger et put parfaitement deviner qui il était ; ce visage affectueux, ces traits taquins, ce corps mince, mais puissant. Cet accent charmant, ses yeux bleus étincelants…  

 

Ce père gaga de ses deux jumelles…  

 

La porte se ferma brusquement, la séparant de la silhouette qui avait sauvé sa vie. Hélène était-elle l’otage d’une hallucination, d’une illusion, est-ce que le paradis ouvrait la porte sur le visage familier d’un fantôme…  

 

- Mickaël…  

 

Hélène s’évanoui sous le compte à rebours qui indiquait que cinq minutes restaient avant la désintégration du bâtiment.  

 

 

 

 


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