Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 09-02-18

Ultimo aggiornamento: 20-11-21

 

Commenti: 20 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Trois années ce sont écoulées depuis la disparition de Vlad Lowski. Ryô et Kaori veille à nouveau sur la ville en City Hunter, entre crime de déraison et de passion. Hélène, de son côté, a essayé de tenir sa promesse « vivre comme toutes les jeunes filles civiles ». Y est-elle parvenue ? Est-ce que sa vie continuera sur le chemin de l’intégrité, ou devra-t-elle se contenter du plus sombre de son passé ? Entre présent, avenir et ombres déguisés, tous les dés n’ont pas été jetés.

 

Disclaimer: Les personnages de "Appassionata (suite d'Amour Ultime)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Appassionata (suite d'Amour Ultime)

 

Capitolo 7 :: Chapitre 7

Pubblicato: 19-01-19 - Ultimo aggiornamento: 19-01-19

Commenti: Jawrell : J'espère que tu n'es pas de retour pour me jouer un mauvais tour xD ah ah !!! Merci encore de me suivre avec tant de panache et d'assiduité. Effectivement, la personnalité d'Hélène se révèle au fur et à mesure des chapitres et des épreuves. J'espère encore te surprendre avec tous mes personnages dans les chapitres qui suivent... Bonne lecture, et oui, rien que pour ta grande fidélité et gentillesse, tu mérites un Happy End :D

 


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Chapitre 6 : « Suo Tempore »  

 

 

- Ielena, ne colle pas ton nez à la vitre…  

 

Ielena regardait le paysage défiler, le bout de son nez écrasait par la vitre de la voiture. L’hiver avait pris la place de l’automne, et les arbres n’étaient plus rouillés, mais recouvert de poudreuse fraîche. Ielena du haut de ses trois ans, se demandait bien où sa mère l’emmenait, elle l’avait couvert comme un esquimau et ne pouvait presque plus respirer sous sa cagoule de fourrure.  

 

La voiture se stoppa, sa mère s’était garée sur un chemin de terre. Elle fit le tour de la voiture, et vint défaire sa fille du siège auto.  

 

- Maman, où on est ?  

- C’est une surprise dorogoy* !  

 

Linda sorti un gros sac du coffre, prit la main de sa fille, et elles traversèrent un petit chemin de forêt. Après une marche vive, elles arrivèrent prêt d’un lac, le Lac Ladoga. La vue fut magnifique, la mère et la fille, émerveillées devant ce paysage paradisiaque – là où elles vivaient, c’était vétuste, et triste, même à la saison de l’été.  

 

Le temps était gris, et la neige menaçait de tomber, mais l’atmosphère calme et sereine ne piétinait pas le moral.  

 

- Ça te dirait de patiner sur la glace… ? Sourit Linda, fière de son idée  

 

Ielena sautilla de joie, ravie que sa mère est trouvée une si amusante idée. Linda chaussa sa fille d’une petite paire de patin, et se chaussa à son tour. Elles ne lâchèrent pas leurs mains, et s’avancèrent comme deux oisillons essayant d’apprendre à voler. Linda n’avait jamais patinée, c’était pourtant banale dans ce pays, mais elle n’avait jamais eu l’occasion de faire une occupation « normale » dans son ancienne vie.  

 

- Surtout Ielena, fait attention de ne pas…  

 

Linda n’eut le temps de prévenir sa fille du danger de glisser, qu’elle s’entremêla les pieds, et tomba les fesses les premières sur le sol dur de la glace. Ielena fut épargnée, sa mère l’avait protégée et l’avait plaquée contre son ventre. Linda fut vexée, et encore plus sous les rires moqueurs de sa fille – un son qu’elle ne lassait jamais d’entendre.  

 

Linda se releva, et décida d’y aller petit à petit, comme sa fille, et finit par se faire à l’élément. Ielena, elle, avait plus de difficulté, mais sa mère ne lâchait pas sa main, et elle prit même les deux pour la faire un peu tournoyer, comme une princesse valsant avec son prince. Ielena s’entendait rire, entendait les félicitations de sa mère, lorsque subitement, elle se sentit tomber.  

 

Ielena était tombée dans un trou, elle voyait la silhouette de sa mère frappant sur la glace, hurlant son nom, essayant de briser l’élément, mais rien n’y faisait, Ielena était en train de se noyer.  

 

- Maman !!  

 

Hélène se réveilla en sueur, transpirante, le souffle court, et le corps paralysé ; elle sortait de son cauchemar. Hélène sursauta à la venue d’une hôtesse de l’air, interpeller par son cri – heureusement que l’avion n’était pas beaucoup occupé.  

 

- Mademoiselle, tout va bien ? Questionna l’hôtesse en langue russe  

- Mh ! Oui, pardon… ! Répondit Hélène, en russe  

- Tenez, une bouteille d’eau… N’hésitez pas s’il vous faut autre chose !  

- Oui, merci…  

 

Hélène essaya de revenir à un rythme cardiaque normal, mais son cœur avait beaucoup de mal à se remettre de ce cauchemar. Pourquoi ? Pourquoi, systématiquement, lorsqu’elle rêvait de moment heureux avec sa mère, ils finissaient constamment en drame, en mort… Pourtant, c’était sa mère qui était décédée, pourquoi alors c’était toujours elle qu’elle voyait mourir ? Une prémonition ? Une intuition ?  

 

Hélène ferma les yeux, et essaya de penser à quelque chose de beau, de meilleur, et ce rêve où elle patinait sur la glace avec sa mère, lui rappela soudainement un joli souvenir. À cette époque, elle était triste, et perdue sans Kenji, mais elle se souvenait avec émotion de cette après-midi où elle avait été patinée avec Monsieur Saeba et Kaori du temps où elle vivait chez eux.  

 

Ce souvenir chaleureux pansa son cauchemar.  

 

- Mesdames et Messieurs, l’équipage vous annonce que nous allons bientôt atterrir à Saint-Pétersbourg…  

 

Hélène avait d’abord décollait de l’aéroport de Narita, pour faire une première escale à Irkoutsk, ville de Russie. Puis elle avait décollé de cette même ville pour une nouvelle escale à Moscou, et un autre avion la menait vers Saint-Pétersbourg.  

 

À l’aéroport de Saint-Pétersbourg, Hélène loua une voiture ; elle avait encore plus d’une heure de route à faire pour parvenir au village souhaité. Un pas posé en Russie, et Hélène se sentait comme chez elle – sa langue maternelle était par ailleurs revenue sans difficulté. Et plus elle approchait du lieu désiré, plus son cœur et sa tête jouaient une symphonie bruyante, se bousculant pour faire passer des images malgré sa mémoire endormie.  

 

Hélène traversa un chemin de sable et de terre, semant de la poussière qui étouffa les arbres environnent. Elle s’arrêta devant une vieille maison de bois, plantée dans un champ de blé.  

 

Hélène se mit à avoir mal au ventre, et sa respiration se saccada. Les mains tremblantes, elle ouvrit sa portière, et s’appuya à celle-ci pour tenir debout. Devant elle, une maison en forme de « L », contenant un étage, et deux cheminées. Les vitres des fenêtres étaient toutes brisées, et les portes avaient été arrachées. L’un des toits avait comme prit feu, et un arbre avait poussé à cette endroit, telle une renaissance.  

 

Hélène comprenait maintenant pourquoi elle s’était toujours sentie bien dans la maison de son père adoptif, cette maison de campagne, ressemblait un peu à la cabane où ils vivaient près de la mer.  

 

Un pas après l’autre, tel le nourrisson apprenant à marcher, elle se dirigea vers la maison, et comme un tourbillon de flash-back, Hélène entendit des voix, vit des silhouettes courir autour d’elle, parler, chanter – les larmes tombèrent de ses yeux qui glissèrent sur ses joues.  

 

Hélène pénétra à l’intérieur de la maison, et les souvenirs furent plus forts, plus intenses, elles donnèrent comme un coup de poing dans son ventre ; l’émotion fut trop saisissante. Le regard d’Hélène blanchit, et ses yeux firent un demi-tour ; elle s’évanouit. Mais bien avant que sa tête ne heurte violemment le sol, où un chemin de verre brisé se longeait,  

 

Une paire de bras la rattrapa.  

 

. . . . . . . . . .  

 

Kenji, Marie, et maintenant Caleb, retournèrent à l’appartement de City Hunter pour se détendre un peu, et réfléchir assis dans un confortable canapé, et une tasse de café réconfortante.  

 

Caleb était persuadé qu’Hélène gardait des informations quelque part, mais où ? Et surtout, qui pour la mettre sur la voie ? Ecchi, même s’il avait affirmé le contraire, ne savait rien des intentions d’Hélène. Néanmoins, elle avait forcément dû confirmer ses informations trouvées, et si elle ne s’était pas confié à Caleb, à qui d’autres ?  

 

- Vous pensiez à quelqu’un d’autre Caleb ? Questionna Ryô  

- Non, mais, il y a ces trois personnes qui la suivent en permanence…  

- Quoi ? S’emporta Kenji, se levant.  

 

Kenji se souvenait avoir vu des ombres s’enfuir la nuit où Hélène était menacée, et qu’elle avait manqué de mourir de l’arme de ce yakuza, n’était-ce pas lui et du renfort qui l’avait sauvé ?  

 

- Non… J’étais effectivement là, mais ce n’est pas moi qui ai tiré…  

- Mais expliquez-moi ? Comment ça trois personnes la suivent ?  

 

Kenji dépérissait de plus en plus ; il n’avait même pas remarqué que trois personnes suivaient, veillaient, protégeaient, menaçaient – il ne savait – sa bien-aimée. Bon sang, sa vie foutait le camp !  

 

Malheureusement, Caleb ne put répondre plus précisément à Kenji. Il avait bien évidemment essayé de les filer plusieurs fois, mais ils étaient rapides, malins, et très discrets. Hélène avait senti cette présence permanente sur elle, mais comme elle disait à Caleb, elle ne se sentait pas menacée ; étrange.  

 

- Bon, et si on réglait un mystère à la fois, hein ! Intervenu Ryô  

 

Kaori regarda son partenaire d’un air dubitatif. Le ton de Ryô fut tremblant, presque comme gêné, et nullement intrigué. D’ordinaire, il aurait été le premier à avancer l’idée d’envoyer des hommes de confiance, Falcon ou Mick en recherche de l’identité de ces étrangers, mais il était comme fuyant. Est-ce que Kaori se faisait des idées à cause de tout ce chamboulement, ou son intuition était la bonne.  

 

Quoi qu’il en soit, chacun fut en accord avec l’intervention de Ryô, la priorité, c’était de savoir où était Hélène, et donc de découvrir où et comment elle avait fait ses recherches ?  

 

- Comment, on le sait ! Ecchi est son informateur, son complice, son confident, je suis sûr qu’il sait tout ! Ragea Kenji, allant près de la fenêtre.  

- …  

- J’y retourne !  

 

Kenji se précipita vers la porte, mais Marie fit barrage. Hors de question que Kenji retourne là-bas, et encore moins tout seul. Elle était certaine qu’il ne saurait pas se contrôler, et pire, qu’il était capable de le tuer s’il ne disait rien, tout simplement parce qu’il ne savait rien.  

 

- Tu es aussi naïve que ta sœur ! Cet homme sait tout ! Tout tu entends ! S’emporta Kenji  

- Tout quoi Kenji ? Tout sur toi ! Tout sur ton passé ! Tout sur l’homme que tu étais avant ?!  

- Marie…  

- Kenji… ! Tu n’y arriveras pas, tu es trop bouleversé pour faire quoi que ce soit de bien !  

 

Kenji ne pouvait jamais rien caché de son état à Marie. De tout temps, elle avait su lire en lui, voir en lui, deviner ses pensées, ses humeurs, et les fautes, les bêtises desquels il était capable. Kenji avait le cœur en sang, la tête en guimauve, le ventre en coton, il sentait une partie de lui partir en fumée… Le mensonge ; était qu’il était en colère, frustré et anéanti. Et la vérité ; était qu’il était inquiet, apeuré de ne plus jamais prendre Hélène dans ses bras.  

 

Kenji le savait, Hélène était devenu son oxygène, son coin de paradis, elle bouclait les sentiments heureux qu’il avait déjà frôlé en devenant père. Marie avait raison, il ne pouvait pas anticiper son humeur, ses gestes et encore moins devant Ecchi, mais s’il était persuadé d’une chose,  

 

- Quand je suis parti, il y a quatre ans, Hélène a tout fait, tout tenter pour me retrouver…  

- Kenji…  

- Je ferais tout, tout pour la ramener, même si pour ça je dois pactiser avec mes anciens démons !  

 

Marie ne put que baisser les bras devant la confession de son meilleur ami, et le laisser filer. Elle se sentait subitement impuissante, et elle avait maintenant peur de perdre et sa petite sœur et Kenji.  

 

Ryô ne laisserait pas faire ça. Il embrassa Kaori sur le front, et annonça qu’il allait filer Kenji, et qu’il interviendrait s’il le fallait – dans son ventre, il avait les même peur que Marie. Le nettoyeur confia ces dames à Caleb, qu’il promettait de surveiller et de protéger.  

 

Kaori, depuis leur retrouvaille avec Caleb, avait remarqué que les coups de regard du lieutenant de la Guoanbu n’avaient pas eu de cessent pour Marie. La moitié de City Hunter prétexta vouloir se reposer pour les laisser tous les deux.  

 

Marie se posa à la fenêtre, et s’alluma une cigarette. Caleb entendait son cœur battre à la chamade, et se maudissait d’être le plus haut gradé de la Guoanbu, et d’être effrayé à l’idée de prononcer un mot à la femme qui ne quittait plus ses pensées depuis la première rencontre…  

 

- Marie…  

- Pourquoi… ? Annonça-t-elle, ferme  

- Pourquoi, quoi ?  

- Pourquoi tu n’es pas venu nous trouver avant ?! Dit-elle, affrontant son regard  

 

« Mauvaise idée ». Marie ne l’avait pas encore regardé droit dans les yeux, et maintenant que le regard fut échangé, elle en aurait presque perdu l’équilibre. Elle avait oublié à quel point le regard de Caleb était calme, doux, réservé et brûlant à la fois. Une image vint immédiatement à sa mémoire, celle de ce premier baiser, de cette première fois.  

 

Kenji était le seul homme qu’elle avait permis dans son lit, parce qu’elle l’aimait, et qu’elle pensait ce sentiment impossible en son cœur. Et puis, lui, Caleb Singh, lieutenant à la Guoanbu, espion – comme son père – et qui aurait cru qu’une fois cet homme rentré dans sa vie, son esprit n’aurait su s’en débarrasser…  

 

- Je pensais avoir été clair, j’avais promis à Hélène…  

- Tu voulais surtout une fois de plus tout contrôler ! On ne sait jamais, et si ma petite sœur cachait encore une intrigue !  

- Tu n’arrêtes pas de dire ça…  

- Dire quoi ?  

- « Petite sœur »… Tu as donc appris à l’aimer… Sourit-il  

 

Caleb avait de bons sentiments pour Marie en avouant son ressenti, mais elle le gifla car elle se sentit frustrée et vexée de tels dires. Évidemment qu’elle l’aimait comme sa sœur, et elle ferait tout pour la protéger, et n’aurait aucune pitié pour tous ceux qui se mettront sur son chemin.  

 

- Tu dis ça pour moi ? Demanda Caleb, un peu tristement  

- Je ne sais pas qui tu es ! Je ne te connais pas !  

- Tu ne nous en as pas vraiment laissé le temps…  

 

Marie tourna vivement le dos à Caleb, pour qu’il n’aperçoive pas son teint rougit par la timidité ; il disait vrai. Marie avait eu peur, peur de ce sentiment qui naissait pour un autre homme que Kenji. Elle n’était pas du genre sentimental, elle combattait avec elle-même, les mièvreries, les beaux discours, les gestes affectueux – comme un combat permanent…  

 

Et pourtant, Caleb parvenait à créer des volcans dans son ventre, une explosion en son cœur, des tempêtes dans sa tête – sa voix, sa prestance, sa présence, son regard – à peu près tout semblait la séduire, pudiquement.  

 

. . . . . . . . . .  

 

Kenji rentra en trombe dans le bar d’Ecchi ; il échappa aux gardes du corps, et arriva jusqu’à son bureau privé sans difficulté – le diable au corps. Kenji tomba sur une scène pour la moins gênante, Ecchi refermait son pantalon et une femme était en train de remonter la fermeture de sa robe.  

 

- C’est mignon ce qui vient ici !  

 

La jeune femme s’approcha de Kenji en léchant ses lèvres – il la trouva d’une vulgarité sans nom. Ecchi lui demanda de rapidement s’en aller, et de revenir demain après-midi pour les mêmes prestations ; elle prit immédiatement congé.  

 

- Tu ne peux plus te passer de moi ? Annonça Ecchi, s’allumant une cigarette  

 

Kenji avait soudainement presque pitié de cet homme à peine plus âgé que lui, paralyser, ressemblant à une bête, un monstre, mit sous insuffisance respiratoire, avec le souhait de certainement mourir puisqu’il osait donner de la nicotine à ses poumons et son cœur.  

 

- Je suis venu faire un marché avec toi ! Avoua Kenji  

- Un marché, vraiment…  

- Tout, je te donne tout ce que tu veux de moi en échange du lieu où est partit Hélène !  

 

Ecchi partit dans une toux grasse incontrôlable pendant plus d’une minute, surpris d’une telle déclaration. Kenji, venant faire un marché, première surprise ! Et promettre de se donner complètement à lui, faire ce qu’il voulait de lui ; une aubaine !  

 

- Hélène… Essouffla Ecchi  

- …  

- Je veux Hélène…  

 

Kenji reçu une flèche en plein cœur, il s’attendait à tout ; qu’il revienne travailler pour lui, qu’il effectue une mission périlleuse en son nom, qu’il se tire même une balle dans le pied, qu’il le supplie, mais Hélène ? Il en était sûr, certain, à la façon qu’il avait eu de prononcer son prénom hier, et d’envoyer l’un de ces hommes pour la protéger, il savait qu’il adorait ce lien qu’elle avait créé avec lui.  

 

Kenji s’approcha du lit d’Ecchi et jeta son arme sur la couverture. Hélène ne lui appartenait pas, et elle était libre de finir ses jours auprès de l’homme qu’elle désire. Mais lui laissait Hélène revenait à vivre sans elle, et vivre sans elle, revenait à mourir !  

 

- Je préfère que tu m’abattes… Si c’est ma vie que tu veux, prends là !  

 

Ecchi desserra les dents, il se mit à applaudir, et à rire, à rire fort ; il trouvait la déclaration d’amour de Kenji complètement ridicule. Depuis quand était-il devenu une larve, une guimauve, un canard, un chien prêt à recevoir des coups de son maître et à lui rester fidèle ?!  

 

- Je suis peut-être un chien, mais moi je ne crèverai pas seul !  

- …  

- L’amour que je ressens me fait survivre à la folie, et toi, c’est quoi qui te fait survivre ? La drogue, l’argent, les prostituées ?!  

 

Ecchi ne supporta pas ses vérités qui mutilaient son cœur ; il attrapa l’arme de Kenji, et le mit en joue. Kenji riposta aussi rapidement, il chopa une arme qu’il avait insérée derrière son dos.  

 

Les canons de feu brillants reflétaient la haine que ces deux hommes se portaient. Une rancœur certaine se tenait ; ils s’étaient un jour senti trahit l’un par l’autre, et maintenant, une tenace concurrence pour le cœur d’une même femme embellissait cette haine.  

 

Ryô ne fut jamais aussi convaincu que sans son intervention, ces deux hommes se seraient entre tués sans regret. La moitié de City Hunter avait pénétré dans la salle, tirant dans l’arme d’Ecchi pour le désarmer, et appuya une poignée de main ferme sur l’épaule de Kenji pour le faire reculer.  

 

- Vous devriez plutôt coopérer pour retrouver la même source de votre survie… Se moqua Ryô  

- Vous vous égarez Saeba ! Rétorqua Ecchi  

 

Ryô n’était pas convaincu par sa réponse. Il y a trois ans – encore à la poursuite d’Hélène – lorsqu’ils étaient venus lui rendre visite, c’était un homme à l’agonie, se laissant mourir, l’âme ayant à moitié quitté le corps qu’ils avaient rencontré. Aujourd’hui, et malgré son état de santé encore minable, il semblait apprécier les sourires, et la douceur du – de son – Docteur Turner et le faire survivre tant qu’il peut.  

 

- Je ne pensais pas le grand Ryô Saeba aussi sentimental… Se moqua Ecchi, réglant l’une de ses perfusions.  

 

Ecchi détourna le regard, un peu secoué par les paroles de Ryô. Dès sa première apparition, Hélène l’avait touché comme une prière touche le prophète. Ce regard ; perdu, sensible, doux, naïf ; Ecchi avait de la haine, et l’amour du dégoût en lui, et en un seul regard, en une seule quête, pour un courage et une détermination écrasantes, il s’était incliné.  

 

Ecchi s’inclina face à l’amour de Kenji.  

 

- L’endroit où Hélène cache ses informations est plus que flagrant, mais moins qu’évident…  

- Quoi ? C’est quoi cette indice de merde ? S’agaça Kenji  

- Bien sûr ! Se réjouit Ryô  

 

Ryô attrapa Kenji comme un enfant, et l’enfila sur son épaule comme un sac – sous les cris de mécontentements de ce dernier. Il remercia d’une main dans le vent Ecchi, et s’empressa de retourner à l’appartement annoncé où Hélène avait dissimulé ses recherches.  

 

À leur départ, Ecchi attrapa sa canne, et frappa trois coups au sol ; son bras-droit fit son apparition. Ecchi lui demanda de faire préparer un avion, des manteaux, et des écharpes aussi,  

 

- C’est encore l’hiver là où nous allons…  

 

. . . . . . . . . .  

 

Ryô et Kenji regagnèrent l’appartement, Kaori se leva pour accueillir son partenaire, et Marie sauta au cou de son meilleur ami avec une légère exagération. Kenji resserra son étreinte, légèrement, il fut surpris d’une telle attention câline.  

 

Caleb s’en désespéra.  

 

- Je sais où Hélène a caché ses informations…  

- Où, où ça ??  

 

Marie se détacha immédiatement de Kenji pour attraper le col de veste de Ryô ; impatiente.  

 

- À l’université… Répondit-il, fièrement  

- À l’université ? Fut surprise Kaori  

- Yep ! Et plus précisément, au rayon des livres jamais empruntés… !  

 

Marie regarda de manière un peu tordue Ryô, son idée semblait un peu farfelu, elle imaginait avec difficulté Hélène en train de faire des recherches sur Eduardo Flores, au milieu des autres étudiants en train de réviser les cours de médecine.  

 

- Et pourquoi pas ? Bouda Ryô  

 

« Oui » ; après tout, pourquoi pas ; actuellement, ils n’avaient pas une autre réflexion, et le temps était un peu compté… Mais il restait à savoir comment ils allaient s’y prendre pour rentrer dans l’université, et surtout pour ne pas se faire trop remarquer au milieu des étudiants, et pour emprunter des livres, il faudrait une carte ?  

 

- J’ai pensé à tout, bien évidemment… Ricana Ryô  

 

De la force de sa main, il quitta le costume de nettoyeur pour celui de professeur, en enfilant une paire de lunette ruisselante. Voilà longtemps qu’il ne s’était pas glissé dans la peau d’un professeur, au petit soin pour de charmantes et innocentes étudiantes !  

 

Caleb en décolla du sol ; le coup de massue fut donné par Kaori, poussant la tête de son partenaire à s’écraser, et s’encastrer dans le mur du salon – il ne cesserait donc jamais d’apprécier la chaire des autres corps féminins.  

 

- Tu ne vas rien faire du tout, Monsieur le professeur ! Grinça Marie  

- C’est Marie et moi qui allons pénétrer dans l’enceinte de l’université !  

 

Marie et Kaori échangèrent un check de confiance ; hors de question que ce vieux pervers se charge d’une telle mission ; il allait les retarder à jouer les séducteurs lubriques du samedi soir.  

 

Caleb et Kenji ricanèrent discrètement – la situation ne leur donnait pas envie de rire – les pitreries de Ryô, face au fort tempérament de Marie et Kaori qui ne laisserait pas dominer « l’étalon de Shinjuku », les détendirent, et enleva un peu de l’angoisse qui écrabouillait l’estomac.  

 

Marie et Kaori – changeaient à la mode des étudiantes – partirent à l’université en voiture. Et non pas que les trois hommes ne leur faisaient pas confiance, mais Ryô avait souhaité les filer en voiture, et les surveiller une fois sur place en toute discrétion. Caleb n’en comprenait pas tellement l’intérêt, il ne voyait pas quel danger elles risquaient à l’université ?  

 

- Ryô n’est pas qu’un sale pervers lieutenant Singh ! Ironisa Kenji  

 

Marie et Kaori arrivèrent à l’université – Kaori ne se doutait pas que les garçons les suivait, et quant à Marie, elle les insulta intérieurement d’idiot à ne pas savoir couvrir leur aura meurtrière dans un tel endroit.  

 

Kaori, elle, se demandait surtout comment elle allait pouvoir récupérer une carte étudiante pour pouvoir emprunter des livres.  

 

- Kaori… Kaori Makimura… ?  

 

Kaori se retourna à l’appel de son prénom, elle tomba les yeux dans les yeux sur un homme de son âge, charmant, en costume, arborant un délicat sourire à son attention. Elle le regarda encore quelques secondes avant de mettre un prénom sur ce visage pas totalement inconnu.  

 

- Fuhito, c’est ça ?  

- C’est ça ! Tu vas bien ?  

 

Kaori présenta Fuhito à Marie, c’était un ancien camarade de lycée. Marie remarquait qu’elle était encore très populaire auprès de ces anciens camarades de classe, et particulièrement à la gente masculine, elle se souvenait de ce,  

 

- Tomeo m’a dit qu’il t’avait croisé il y a trois ans déjà, mais tu ne l’as jamais rappelé ! Se moqua-t-il  

- Ah, ah, oui, c’est vrai ! Rougit-elle  

 

Tomeo, l’ancien sportif de son lycée qui avait gracieusement laissé son numéro privée à Kaori rencontré au Cat’s Eyes. Kaori resta polie, et discrète, demandant ce que devenait son ami.  

 

- Je travaille ici !  

 

Fuhito était devenu professeur de chimie à l’université de médecine. Il devait reprendre les activités restauratrices de son père, mais le commerce et les sacrifices de ce métier l’avaient rapidement tourné vers une autre voie.  

 

- En tout cas, Tomeo ne m’avait pas menti, tu es resplendissante !  

 

Fuhito attrapa la main de Kaori et la fit tournoyer – il est vrai que pour se fondre dans l’université, elle s’était vêtit de vêtement plutôt moderne et tendance.  

 

Du haut de son arbre, perché comme le corbeau, Ryô observait la scène, et le volcan qui grondait en lui à l’approche de ce blanc-bec sur Kaori était rentré en éruption lorsqu’il avait osé prendre sa main sans autorisation, et parcourir son corps du ventre jusqu’à ses fesses tel le vicieux qui guette sa proie.  

 

- C’est toi qui dis ça ? Grimaça Kenji  

Ryô n’écoutait plus, la fin du monde aurait pu se présenter en personne qu’il l’aurait ignoré, son regard et ses oreilles n’étaient portés que sur cet homme qui ne lâchait toujours pas la main de Kaori. Voilà pourquoi il n’aimait pas qu’elle sorte seule, qu’elle se décontracte, qu’elle se moule dans la foule « clandestine », il était convaincu que s’ils ne se connaissaient pas, Kaori aurait déjà un mari digne de ce nom avec une vie parfaite et bien rangée.  

 

- Vous êtes un conteneur de jalousie à vous tout seul Saeba ! Je ne l’aurai pas cru ! S’effraya Caleb, étouffé par l’électricité rageuse que dégageait Ryô  

 

Et Caleb n’était pas au bout de ses surprises ; il vit avec surprise, Ryô se munir d’un lance-pierre, et attraper un gros caillou qui se trouvait au sol et qui n’attendait mystérieusement que lui.  

 

- Tu ne vas pas faire ça ! Pâlit Kenji  

 

Ryô ferma un œil et étendit l’élastique pour calculée sa visée. Dans le collimateur les « bijoux de famille » de ce prétentieux, de cet arrogant, sa main toujours attachée à celle de Kaori. Ryô lâcha l’élastique et le caillou atteignit sa cible à la perfection.  

 

Honteux, Fuhito se tint la fierté, grimaçant de douleur, pliant ses genoux à terre, et respirant aussi bruyamment qu’une femme sur le point d’accoucher. Marie retenait un rire, l’image de ce dragueur du dimanche humilié devant sa conquête était risible. Marie en profita pour dérober sa carte de professeur. Kaori ne pouvait pas le laisser dans cet état, et décida de l’accompagner à l’infirmerie.  

 

Marie fit un signe de remerciement en direction de Ryô, follement amusé par ces pitreries – cet homme valait toutes les thérapeutes du monde.  

 

Marie se rendit à la bibliothèque, et suivi les conseils de Ryô, se dirigeant vers le rayon ergonomie – par chance, le rayon n’était pas très grand, mais comment savoir dans quel livre Hélène cachait ses informations ? Et puis, elle eut un éclair, un livre jamais emprunté devait être dans un état presque neuf ; elle scruta alors un à un les livres qui lui paraissait de bonne qualité. Après quelques-uns, Marie tomba sur un titre très ennuyeux rien qu’en le lisant,  

 

- « Le langage des fleurs et leurs vertus médicales au douzième siècle ».  

 

Bingo ! Marie feuilleta rapidement les pages du livre, et découvrit de nombreuses feuilles volantes glissées entre les pages. Elle regarda rapidement s’il n’en n’avait pas d’autre, mais visiblement, un seul avait suffi.  

 

Marie repartit dans la cour principale, rejoindre les garçons et annonça qu’elle avait bien trouvé les informations d’Hélène – le cœur de Marie semblait peser moins lourd, un sourire fier s’était glissé.  

 

- Tu as trouvé ?! Fut déçue Kaori, arrivant vers eux, essoufflée  

- Désolée, j’ai continué sans toi… S’excusa Marie  

- Non… Tout ça c’est de ta faute Ryô ! Grogna Kaori  

 

Dans le trajet retour, Kaori ne cessait de marmonner des méchancetés pour son partenaire, faisant rire et sourire Marie jusqu’aux oreilles. Marie la tempéra – curieusement – elle devrait se réjouir que Ryô soit aussi jaloux qu’elle pouvait l’être. Même si Ryô n’avait pas employé les bons termes pour se défendre : « tu étais contente on dirait qu’il te fasse tourner comme un rosbif ». Ryô ayant récolté une massue de plusieurs milliers de tonnes, c’était toujours amusant et attendrissant d’observer ce gaillard d’un mètre quatre-vingt-dix prêt à tous les plus stupides des actes pour empêcher qu’un homme ne l’approche.  

 

Kaori en rougissait, car Marie avait complètement et infiniment raison. Les sourires et les rires des deux jeunes femmes qui pouvaient s’observer dans le rétroviseur de la voiture des garçons juste devant leur furent contagieux.  

 

À nouveau à l’appartement, ils se partagèrent les tâches, et éparpillèrent sur la table de salon les différents papiers. Étrangement, ils ne découvrirent pas des recherches sur Eduardo Flores, ou même Stanislas Gomèz, mais sur Vlad Lowski – son grand-père par adoption.  

 

Caleb s’en étonna, il avait déjà tout dit sur Vlad Lowski à Hélène ; même si les informations ne venaient bien évidemment que de Shen-Yeng.  

 

- Là, regardez ! Montra du doigt Ryô  

 

Ryô montra un nom qu’Hélène avait entouré : « Slave Polöff ». Les recherches d’Hélène les avaient mené jusqu’au nom de cet homme, qui avait travaillé pour le KGB – comme Vlad Lowski à l’époque.  

 

- Kenji, là ! Intervint Marie  

 

Marie avait repéré une phrase soulignée trois fois et avec appuie sur la mine par Hélène.  

 

- « Nazia, Cités ouvrières des tourbières » ?  

 

Caleb expliqua ce qu’étaient les « Cités ouvrières des tourbières de Nazia », situées en Russie. À Nazia se trouve une ancienne exploitation de tourbe – matière faucille égal au charbon après transformation – créé par un groupe Américain un peu avant la seconde guerre mondiale. La Cité ressemble à un petit village, où ont été bâties des cités où logeaient les ouvriers. Pendant la guerre, les cités furent les témoins de combat, et la société a fait faillite par la suite.  

 

- C’est là-bas qu’elle se trouve ? Questionna Kaori  

- Probablement ! Mais qu’est-ce qu’elle irait faire dans une cité fantôme ? Ajouta Marie  

. . . . . . . . . .  

 

Hélène ouvrit les yeux difficilement, elle avait mal à la tête, et elle sentait ses poignées la serrer – on avait attaché ses mains dans son dos. Ouvrant plus grand le regard, elle fut éblouie par les flammes brûlantes d’un feu de cheminée ; elle détendit aussi ses jambes, recroquevillées sur un vieux fauteuil poussiéreux, et sale. Secouant sa tête, elle tourna son regard vers la silhouette sombre qui cachait sa vision depuis tout à l’heure ; elle croisa le regard affaibli d’un homme âgé.  

 

- Que puis-je faire pour vous ? Demanda subitement l’homme âgé  

- Je… Je ne comprends pas… Souffla Hélène, encore assommée  

- Vous me cherchiez, non ?  

 

Hélène ne comprenait pas, et elle devait fermer ses yeux pour remettre de l’ordre dans ses idées. Soudainement, elle réalisa, elle comprit que l’homme qui se trouvait en face d’elle était,  

 

- Vous êtes Slave Polöff ?  

- Pourquoi vous vouliez me rencontrer ?  

- Mais… Comment… Comment vous savez… ?  

 

L’homme se leva, il sortit un couteau de sa poche intérieur de veste et coupa les cordelettes qui maintenaient Hélène – il ne sentait pas le danger de cette toute jeune femme. Il s’assit à nouveau sur sa chaise de bois, et expliqua que la SVR – héritier de l’ancien service central de renseignement du KGB pour l’URSS – l’avait informé qu’on faisait des recherches sur sa personne sur internet.  

 

- Vous comprenez que chercher un homme qui a appartenu au KGB même s’il a maintenant plus de soixante-cinq ans ne passe pas inaperçu ! Souligna-t-il  

 

Hélène reconnaissait bien là le talent et la curiosité en effet des services d’espionnages – tous pays confondus. L’adresse de l’internet protocolaire avait permis de vérifier l’identité de la personne qui faisait des recherches sur Slave Polöff – une étudiante japonaise au nom d’Hélène Turner.  

 

Et ce prénom et ce nom n’étaient pas étrangers à l’ancien KGB.  

 

- Vous êtes la petite-fille de Dimitri… Souffla un peu émue, Slave  

- Dimitri… ?  

- Ah ! J’oubliais ! Il s’est fait appeler Vlad Lowski lorsqu’il a rejoint la pègre !  

 

Hélène s’effraya de la situation ; même l’ancien KGB connaissait son identité… Elle ne serait donc jamais anonyme, quel que soit l’endroit où elle serait… Née en Chine, éduquée en Russie, puis remis au Japon, elle ne savait laquelle de ces racines dominaient, elles ne faisaient que se mélanger pour noyer son âme, son identité encore plus.  

- Vous me vouliez quoi ? Insista Slave  

- Je souhaitais que vous me parliez de mon grand-père…  

 

En tapant « Vlad Lowski » dans le net, Hélène n’avait bien évidemment rien trouvé d’intéressant sur son grand-père adoptif, rien sur l’ancien agent du KGB ; elle voulait s’adresser à un ancien de ses collègues et le nom de Slave Polöff était apparu dans un article russe qui traitait de la dissolution du KGB pour laisser place au FSB depuis le début des années quatre-vingt-dix.  

 

- C’est incroyable… Vous avez ça dans le sang ! Ironisa Slave  

- Et cela signifie… ? Fronça Hélène  

- Je ne vous dirais rien sur Dimitri… !  

- Pourquoi ?  

 

Slave se leva, et s’alluma un odorant cigare. Tournant le dos à Hélène, il comprenait, lui, ce que signifiait sa remarque. Hélène avait à peine vingt ans, elle était parvenue à retrouver la trace d’un ancien membre du KGB pour l’interroger ; naïvement. L’innocence qu’elle dégageait était déstabilisante, et s’il n’était pas encore autant professionnel, même en étant à la retraite, il aurait pu craquer – la raison pour laquelle il tournait son dos.  

 

- Bien…  

 

Hélène se leva, remercia cet homme pour l’avoir rattrapé avant que sa tête ne cogne le sol lorsqu’elle avait perdu connaissance, et annonça avant de partir qu’elle ferait autrement pour ses recherches.  

 

Slave ne la retint pas, bien que très surpris qu’elle n’eut pas insisté.  

 

Hélène grimpa dans son véhicule, perdue et frustrée, mais elle devait rapidement se reprendre pour trouver une autre solution. Elle se dit que de se rendre directement à l’ancien centre du KGB serait la meilleure des solutions, mais puisqu’ils connaissaient tous son nom et probablement son visage, personne ne répondrait aux questions qu’elle se posait en boucle.  

 

Hélène était dans ses pensées, tellement qu’elle pila violemment avec sa voiture, et se cogna le front au volant, et perdit un peu de sang ; une camionnette bouchait le passage. Elle se ressaisie vite, et vit apparaître des hommes armés jusqu’aux dents sortir du fourgon.  

 

Hélène n’était pas armée, elle avait son artillerie dans le coffre ; sa seule solution fut de fuir. Elle passa rapidement la marche arrière, mais à peine quelques mètres, un autre véhicule boucha la sortie. Hélène passa alors la première rapidement, et essaya de fuir par la forêt par la droite. Mais la piste était bien trop abîmée et cabossée pour sa petite voiture, et l’ennemie n’eut aucune difficulté à tirer dans ses roues et la stopper.  

 

Hélène n’avait pas le choix, elle devait terminer sa fuite à pied. Elle sortit par la portière côté passager et couru de tout son énergie à travers la forêt. Hélène entendit, et sentit soudainement une valse de balle la frôler ; on lui tirait dessus. Hélène esquiva les balles – elle n’avait rien perdu de l’entraînement de Ryô – mais elle chuta dans un petit banc de sable, et une balle vint se loger dans sa cheville. À terre, Hélène cria sa douleur, et essaya de se relever ; en vain. Elle rampa au sol comme une larve, espérant semer l’ennemie à vitesse d’escargot, mais aussi pour garder sa plaie à la cheville ouverte, et perdre plus de sang…  

 

Un homme se jeta sur elle, s’asseyant sur son dos, et planta une aiguille dans son cou…  

 

Hélène, avant de perdre complètement connaissance, eut le temps d’entendre,  

 

- C’est Eduardo Flores qui va être content de nous !  

 

. . . . . . . . . .  

 

Kaori épongeait le front de Ryô, et lui faisait de l’air à l’aide d’un magasine – le décollage de l’avion dans lequel ils se trouvaient fut rude pour les nerfs de Ryô, et la nausée l’avait gagné.  

 

À bord d’un Antonov, avion le plus gros du monde, Caleb avait décollé dans l’aéroport privé de la Guoanbu, sous l’ébahissement de ses hommes – il restait Lieutenant. L’avion les menait vers la Russie, à Nazia, espérant de tout cœur arriver à temps, et retrouver Hélène.  

 

L’avion ne passait pas inaperçu, mais c’était le seul capable de contenir une voiture et un camion, et même plus.  

 

- Ça va Ryô… Questionna Kaori, inquiète  

 

Ryô se morfondait un peu ; il ne parviendrait jamais à calmer sa phobie de l’avion, il avait toujours le ventre en frac, la tête qui bourdonnait, et des souvenirs d’une grosse explosion qui ne cessait jamais.  

 

Kaori entrelaça ses doigts avec ceux de Ryô, et elle posa sa tête sur son épaule ; elle souriait. Une vague de chaleur gagna le cœur du nettoyeur, et tous ses muscles se décontractèrent. Auprès de sa bien-aimée, il savait que rien ne pouvait lui arriver… Et les mauvais souvenirs se métamorphosaient en pensées heureuses ; il était auprès de la femme qu’il aimait et c’était incroyable. Ryô passa son bras au-dessus des épaules de Kaori, et la serra un peu plus contre lui ; le voyage serait long, il aurait besoin de toute sa force.  

 

Marie les regardait du coin de l’œil ; elle les enviait. Ryô et Kaori se disputaient sans cesse, se chamaillaient beaucoup, ils adoraient attirer l’autre par des gestes ou des mots taquins, mais dans l’adversité, l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre était indestructible. Tous les jours ils devaient cacher leur amour, et si certain pensait qu’ils s’en étoufferaient, s’en lasseraient, les éloigneraient ; ils s’aimaient encore plus fort, encore plus… La mort elle-même ne pourrait les séparer, et en ça, ça les rendait invincible.  

 

Marie tourna son visage vers Caleb – il pilotait l’avion à l’aide de Kenji qui semblait bien s’en sortir, malgré son inexpérience – elle ne partageait pas un tel sentiment avec lui. Trois années les avait séparés, même bien plus, et il n’en n’était rien ressorti. Caleb était presque un étranger, d’ailleurs, c’était un étranger, car contrairement à Ryô et Kaori qui se connaissaient par cœur, Marie, elle, ne savait rien sur Caleb.  

 

Un échange charnel, c’était tout ce qu’ils avaient partagés, une passion du corps qui ne liait pas les cœurs. Marie le savait bien. Ryô et Kaori avaient passés des années sans se toucher, sans s’embrasser, sans même vraiment se regarder, et ils s’aimaient sans faille malgré ça.  

 

Caleb et Marie avaient commencé à l’inverse par s’unir uniquement de corps. Et pourtant,  

 

Pourtant ça comptait pour elle…  

 

. . .  

 

Dans la masse de nuage gris, de noir vêtu, suivant en toute discrétion l’avion de Caleb, un hélicoptère veillait à ne pas se faire remarquer par l’avion du Lieutenant Singh. À bonne distance, l’équipage se demandait bien où ils se rendaient…  

 

Qu’importe !  

 

Ce voyage ne devait mener qu’à rejoindre une seule personne…  

 

- Surtout, ne nous fait pas repérer ! Ordonna un passager  

- Don’t worry ! Je sais ce que je fais…  

 

L’hélicoptère gagna en altitude – jamais, jamais on ne devait savoir qu’ils étaient là…  

 

 

 

* chérie, en russe  

 

 

 

 


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