Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 09-02-18

Ultimo aggiornamento: 20-11-21

 

Commenti: 20 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Trois années ce sont écoulées depuis la disparition de Vlad Lowski. Ryô et Kaori veille à nouveau sur la ville en City Hunter, entre crime de déraison et de passion. Hélène, de son côté, a essayé de tenir sa promesse « vivre comme toutes les jeunes filles civiles ». Y est-elle parvenue ? Est-ce que sa vie continuera sur le chemin de l’intégrité, ou devra-t-elle se contenter du plus sombre de son passé ? Entre présent, avenir et ombres déguisés, tous les dés n’ont pas été jetés.

 

Disclaimer: Les personnages de "Appassionata (suite d'Amour Ultime)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Appassionata (suite d'Amour Ultime)

 

Capitolo 9 :: Chapitre 8 : « Le double six ».

Pubblicato: 10-08-19 - Ultimo aggiornamento: 10-08-19

Commenti: NAMI : Merci à toi de suivre ma fiction que j’aime tant écrire. C’est vrai que l’histoire est complexe mdr, je n’ai pas fait au plus simple, mais j’aime les choses compliquées, c’est tout moi ça ahah. J’espère que la suite t’emportera encore. Merci encore. DIDINEBIS : Je suis toute émue en lisant tes mots, l’écriture est très importante pour moi et savoir que cette fiction t’apporte autant me rend très heureuse, merci mille fois à toi. MDR. Encore un commentaire avec le mot : « complexe » et ça me plaît ! Parce que c’est vrai que c’est complexe, mais c’est un peu ce que je ressens des sentiments de la vie en général. En tout cas, heureuse que tu es cernée le personnage de Vlad Lowski qui malgré sa complexité, j’affectionne. J’espère que la suite te plaira tout autant et merci encore de me suivre. JAWRELL : Ahah, c’est vrai que quand je suis lancée, difficile de m’arrêter, je viens d’écrire trois chapitres en quelques semaines et me voilà à nouveau prise d’une pause pour mieux relancer ma fiction. Mais trois chapitres, dont un nouveau, seront compenser. Mdr !! Contente de voir que tu prends plaisir à la souffrance Kenji ahah ! Mais tu as raison, et tu sais ce qu’on dit, « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Ce que porte le personnage d’Hélène est assez lourd et j’en reviens au mot complexe à mon tour. En tout cas, elle va le porter jusqu’au bout, mais avec quelles conséquences…. à découvrir…. Je suis si heureuse et c’est vraiment sincère, de savoir que mes fictions puissent autant apporter. L’écriture m’est indispensable, et j’aime emmener les lecteurs dans mon univers, même « complexe ». Si je peux apporter un peu de plaisir dans ce monde si grand et si vaste de la littérature, je prends et c’est grâce à toi et aux autres lectures. Et félicitations pour ton BAC, c’est très important. À très bientôt pour la suite. Au Grand plaisir de vous lire aussi. Hime-Lay (cityxyz).

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 8 : « Le double six ».  

 

 

Marie regardait droit dans les yeux son adversaire : la forêt. Les traces de sang menaient dans les profondeurs de ce bois humide, froid, où une légère brume commençait à se former. Le cœur de la nettoyeuse battait fort, au fond de ses bois s’apercevait une vieille bâtisse où sa petite sœur était sûrement l’otage d’Eduardo Flores. Et si le pire était déjà arrivé ? Elle avait peur, de manière oppressante, elle avait un mauvais pressentiment, son instinct sororal ne cessait de lui murmurer qu’elle ne retrouverait pas Hélène au bout de ce chemin et son ventre se serrer de façon si puissante qu’elle en avait la nausée.  

 

- Marie !  

 

Marie sentit son corps être roulé au sol et positionné violemment derrière un arbre imposant : Kenji venait de lui sauver la vie. L’oreille droite de la nettoyeuse siffla, son partenaire venait de tirer sur l’ennemi : le rythme était donné.  

 

La bande de mercenaire c’était séparée en quatre groupes : Kaori et Ryô, Miki et Falcon, Déborah et Amélie et enfin, Marie, Caleb et Kenji. L’idée venait de Falcon, diviser pour mieux régner. Au lieu de se laisser encercler par le reste de l’armée du mafieux mexicain, il préférait pour une fois devancer l’ennemi et partir directement au front en se séparant.  

 

Marie entendait les tirs derrière elle, Caleb et Kenji essayaient de progresser vers le bâtiment, bien gardé par des hommes de main redoutables. Elle, elle n’arrivait pas à se concentrer, elle était dans une léthargie pesante, une pointe au cœur l’empêchait de respirer : le récit du passé d’Hélène l’avait bien trop secoué, remué, une foudroyante culpabilité avait envahi tout son corps.  

 

Marie ressassait toutes ces années où elle avait été une sœur horrible, cruelle, injuste. Elle repensait, revoyait tous ces jours passés avec elle, sans elle, elle observait subitement des détails jamais remarqué auparavant et cette douloureuse réalité l’avait comme tranché. Impossible de se lever, de penser, l’instinct professionnel s’était envolé, l’envie de survivre résorbée. Jamais elle n’avait ressenti un sentiment autant écrasant, elle se sentait vide, sans repère, sans identité, perdue, seule – minable.  

 

. . .  

 

Miki en avait des frissons : ce combat contre ces soldats, essayant de gagner du terrain lui rappelait les affrontements du front. Une enfant militaire, elle oubliait souvent ce passé tumultueux, ne ressemblant à aucun autre. Aujourd’hui, elle était mariée, une vraie femme comblée par la vie commune qu’elle partageait avec Falcon, son grand amour, l’unique positif d’avoir vécu la guérilla : avoir rencontré l’homme de sa vie.  

 

Falcon avançait à coup de fusil à pompes et de grenades : ces jouets fétiches. Umibozu ne se laisserait pas impressionner par ces hommes habillés et maquillés de vert : il avait affronté hommes bien plus féroces, bien plus stratégiques en Amérique Centrale, l’uniforme n’allait pas le déstabiliser : l’ennemi n’est puissant que lorsqu’il observe de la peur dans les yeux de son adversaire : hors de question de la lui offrir.  

 

. . .  

 

Déborah utilisait pour la première fois un Beretta prêtait par Miki et ce fusil mitrailleur emportait parfois son poids plume vers l’arrière : impressionnant. Elle s’était quasiment toujours défendu avec une arme de poing, mais cette arme au coup précis, faisant défiler les balles lui rappelait la réalité de la situation : elle affrontait des hommes ravagés par la guerre, par le conflit, défendant une patrie, un pays, un « conquistador ».  

 

Déborah était concentrée, très concentrée, trop concentrée, et l’inexpérience de l’utilisation cette arme lui fit louper l’intonation qui indiquait qu’il fallait bientôt réarmer. Déborah se réfugia derrière un tronc d’arbre, les doigts tremblants à l’idée de ne pas recharger assez rapidement. La fatalité l’emporta puisque qu’un soldat profita de la faiblesse de son ennemi pour surgir de la forêt et viser directement le cœur.  

 

Déborah sentit une goutte de sueur froide rouler sur son front et sa dernière pensée fut pour son fils Quentin, l’être qu’elle aimait le plus au monde. Il avait été sa lumière dans ce monde de noirceur, il serait encore son guide en enfer. Déborah sentit sa main être prise : un démon venait-il lui indiquer l’entrée des abîmes ? Déborah sentit son corps être soulevé, elle avait la sensation qu’on la remettait debout, sur pied, la plaçant à nouveau sur la terre…  

 

- Eh, tu rêves ou quoi ! Bouge !  

 

Amélie avait neutralisé l’homme qui comptait supprimer son amie d’un coup de pied rotatif dans la tête, puis avait tiré dans son bras pour lui voler son arme de poing pour la donner à Déborah qui s’en sortirait bien mieux sur le terrain avec un allié habituel qu’un nouveau partenaire peu conciliant.  

 

. . .  

 

Ryô zigzaguait d’arbre en arbre, fonçant directement, la tête droite, le front plissé, la main en action, guidée par des yeux qui voyageaient au gré de l’instinct du nettoyeur. Ryô se sentait emporté par la sensation d’avoir fait un pas dans le passé au temps où il combattait dans la jungle aride d’Amérique Centrale. Il suivait le dos de son père adoptif comme une boussole, cet homme lui avait tout appris, tout enseigné, à faire corps avec la nature qui avait développé cette ouïe redoutable qui donnait systématiquement un coup d’avance à Ryô.  

 

Ryô se protégea derrière un arbre pour recharger son magnum et étira un rictus accusateur : c’était la deuxième fois qu’il pensait à Kaibara. Parfois, dans des moments vraiment incertains, très dangereux, une silhouette ressemblant à la carrure de son père adoptif apparaissait dans un coin de sa mémoire : une auto-défense ? Ryô se pensait à jamais débarrassé de cette faille, de cette blessure, mais elle semblait se rouvrir devant l’odeur de la guerre : le sang, la survie et la solitude.  

 

- Ryô !  

 

Ryô s’était laissé emporter par les abysses de son passé et n’avait pas entendu deux hommes approcher. La voix de Kaori le réveilla de sa léthargie, il pivota et se retourna pour tirer dans le ventre du mercenaire et tourna le dos au second – il savait que Kaori l’assommerait violement à la tête avec une branche. Fait, il choppa la main de sa partenaire et la plaqua contre l’arbre et se servit de son corps comme bouclier pour la protéger. Il mit son arme sur son épaule et tira une balle dans le troisième homme s’avançant vers eux dans leur dos.  

 

Kaori s’était accroché à Ryô en l’encerclant de ses bras, collant sa poitrine contre son thorax : la balle qui aurait pu traverser le corps de Ryô aurait traversé le sien aussi : mourir à deux, voilà bien une destinée qu’il ne lui offrirait jamais, malgré qu’elle n’effrayait pas sa moitié.  

 

- Ryô…  

 

Kaori plongea son regard dans le sien : elle s’inquiétait. Ryô embrassa passionnément son front : il promettait de ne plus l’inquiétait. Le nettoyeur devait se reprendre, il n’était pas sur un champ de bataille, il n’était plus en Amérique Centrale, il n’était plus seul : Kaori était sa partenaire, son double, une continuité de lui-même. Ils ne mourraient pas ensemble, ni ne survivraient ensemble, mais vivraient tous les deux, unis, soudés, indécrochables, inséparables – amoureux.  

 

- Est-ce que tout va bien ? demanda Falcon, arrivant, suivi des autres nettoyeurs.  

 

Ryô se défit de l’étreinte de Kaori et pencha la tête en signe de « oui ». Les hommes d’Eduardo Flores étaient tous vaincus, mais la fin de cet affrontement définissait que le mexicain n’était plus sur les lieux, car aucun homme ne paraissait surgir de la bâtisse pour la protéger à quelques mètres.  

 

Marie devint folle à la conclusion de ses camarades et se mit à courir précipitamment à l’intérieur de l’établissement sans réfléchir, sans arme en main, sans défense psychologique, elle partait tête baissée, cœur brisée, âme déchirée.  

 

Caleb lui emboîta immédiatement le pas. Le bâtiment semblait être une ancienne prison, car des couloirs infinis se présentaient avec des portes ouvertes, des grilles consumées par le temps, des couchettes trouées, des tables renversées, des chaises cassées, les carreaux explosés, si les murs pouvaient parler, ils diraient qu’une mutinerie avait sans doute éclatée.  

 

 

 

Marie grimpa les escaliers, les nombreux escaliers, elle criait, hurlait le prénom de sa petite sœur en espérant entendre une réponse, mais elle n’avait qu’en retour l’écho de sa propre voix. Marie redescendit, Kenji lui attrapa le bras, mais elle s’en détacha rapidement et poursuivit ses recherches dans les sous-sols.  

 

Caleb la suivait toujours de près, craignant qu’un homme de main ne surgisse et qu’elle n’ait aucun réflexe pour se défendre, c’était d’ailleurs complètement vers la mort qu’elle allait, qu’elle pourchassait, et il se sentait impuissant : comment la faire revenir à la réalité.  

 

Au sous-sol, tout était sombre, glacial, Caleb éclaira la pièce à l’aide de sa torche, mais rien ne se laissait découvrir. Marie pestiféra, le bâtiment était vide de toute preuve de présence d’Hélène, peut-être même n’avait-elle jamais été conduite ici, les traces de sang menant vers un piège.  

 

- Là !  

 

Marie vit Caleb partir dans le fond de la pièce et soulever une trappe. Marie ne perdit pas un instant et descendit l’escalier étroit que cachait la trappe. Dans l’obscure couloir où pas une lumière ne traversait les murs épais, un air étouffant s’engouffrait dans les poumons de Marie au fur et à mesure qu’elle avançait : ça sentait la poudre et le sang. Elle finit sa traversée en tombant dans une impasse où se trouvait une porte au bout du chemin.  

 

Marie ne vérifia pas si la porte était ouverte, si un homme de main ne s’y trouvait pas derrière, ou écouter si une présence s’y cachait, elle sortit son revolver et tira dans la serrure : la porte s’ouvrit instantanément. Caleb intervint rapidement, il passa devant Marie, faisant armure avec son corps et éclaira la pièce avec sa torche – ils venaient de découvrir une pièce qui rappelait à Caleb les endroits à la pénombre absolu, si absolu que la pénombre rend les hommes fou et finissent par avouer toutes les vérités attendus.  

 

Caleb continua d’éclairer la pièce, en haut, au sol, quand soudain, une masse noire se présenta dans un coin. Caleb s’en approcha arme en joue et découvrit un corps inerte dont l’identité fut inattendue.  

 

- Capitaine… souffla-t-il  

 

Caleb alla à l’escalier et cria à Falcon de venir l’aider. Il mit sa lampe dans la bouche, rangea son arme et essaya de porter l’homme sur son dos : bien trop lourd. Marie n’eut guère le temps de réagir que Falcon les rejoignit et aida Caleb à sortir l’homme de l’étroite et étouffante pièce du sous-sol.  

 

Caleb et Falcon le poserait sur un lit d’une des cellules et Caleb commença les premiers soins. Kenji et les autres arrivèrent sur le lieu d’agitation, et le sang de Kenji ne fit qu’un tour en découvrant,  

 

- Shen-Yeng…  

- Capitaine !!  

 

Caleb essayait par tous les moyens de lui faire reprendre connaissance, mais excepté le secoué dans tous les sens, il n’était pas très efficace. Ryô posa une main sur son épaule et lui confia une fiole d’ammoniac pour la déposer sous le nez de l’endormi et le faire sortir de son sommeil. Caleb exécuta le geste en remerciant Ryô et Shen-Yeng toussa difficilement et se réveilla enfin.  

 

Caleb l’aida à le faire s’asseoir, il lui offrit une bouteille d’eau, mais à peine Da Shen-Yeng retrouvait ses esprits que le lieutenant Singh se sentit être écarté et Marie mettait en cible la tête du chinois contre son canon de revolver.  

 

- Marie ! cria Caleb  

- Où est ma petite-sœur ?  

 

Da Shen-Yeng semblait souffrir, il se tenait le cœur. Il n’avait pas été touché d’une balle, mais il portait des marques de coups sur le visage, sur le ventre, sur les jambes, donnés par des pieds et mains désirant obtenir réponses aux questions. Le voir dans un tel état par les hommes d’Eduardo Flores : ils n’osaient imaginer ce qu’il pouvait infliger à Hélène.  

 

- Parlez !  

 

Le cri venait du cœur déchiré de Marie : cet homme était devant elle, vivant, sorti d’affaire, l’homme qui avait commandité l’assassinat de sa petite-sœur s’en sortait, encore, pendant qu’Hélène affrontait l’un des plus dangereux truands de la pègre : inlassablement.  

 

- Ils… Ils l’ont emmenés… toussa Shen-Yeng  

- Où ?? Parlez !! S’acharna Marie  

 

. . . . .  

 

– Quelques heures plus tôt –  

 

Hélène ouvrit brusquement les yeux. Elle avait la tête en bouilli, elle avait chaud malgré le froid de la pièce, elle suait à grosse goûte, elle avait les membres ankylosés : mains et pieds liés par une corde épaisse. Elle se trouvait dans le noir total, mais sentait plusieurs présences autour d’elle : trois hommes exactement, elle les comptait au rythme des respirations qu’elle entendait. Elle sentit quelque chose d’inconfortable sous ses fesses, elle vit qu’elle était en position assise sur une vieille chaise, en face d’une table de bois.  

 

La lumière d’un projecteur éclaira l’endroit où elle se trouvait précisément : elle cligna des yeux, fort, pivotant sa tête vers la droite pour l’éviter, l’intensité du spot cogna contre ses rétines et sa tête. Une main forte empoigna sa tête et la fit pivoter pour regarder en face : un nouveau projecteur s’alluma, laissant apparaître Eduardo Flores, cigare en bouche, le dos posé contre une table.  

 

- Vous n’êtes pas facile à attraper, señorita Lowski !  

 

Hélène avait la gorge sèche et se retrouvait un peu désorientée. Elle avouait être un peu désemparée face à l’aura meurtrière et malsaine du mexicain. Physiquement, il était moins imposant que Stanislas Gomèz : une taille moyenne, des cheveux grisonnants, néanmoins plus svelte, plus musclé, des yeux vert dans lesquels observer les entrailles de l’enfer et cette chemise à moitié ouverte laissant apparaître une vieille cicatrice sur le torse. Le russe ne dégageait pas autant de soif de sang, il aimait l’argent et le pouvoir, le mexicain aimait la soumission et la destruction. Un léger battement de cœur sourd lui fit comprendre qu’elle allait devoir s’accrocher aux êtres qu’elle aimait le plus pour combattre le vice d’Eduardo Flores. Le mental serait essentiel à sa survie.  

 

- Vous n’êtes pas très bavarde señorita Lowski… Et pourtant…  

- …  

- Je veux le code pour activer la bombe nucléaire « Jupiter » !  

- Non…  

 

Hélène savait pertinemment qu’elle allait mourir ici après avoir dévoilé le code, elle préférait périr avec Eduardo Flores que le laisser s’échapper en connaissance du code : elle devait à tout prix le maîtriser, lui faire sentir qu’il aurait besoin d’elle jusqu’au bout. Les conséquences une fois le code rentré pour contrôler la bombe « Jupiter » serait bien plus mortel que l’explosion de la bombe en elle-même…  

 

Hélène ferma les yeux, quelle première sentence lui réservait Eduardo Flores ?  

 

Le mexicain fit un geste de la tête à son homme de main. Il déposa une bassine d’eau glacée, rempli de glaçons imposants sur la table où était positionnée Hélène. Il chopa sa tête entre sa grosse main, attendit que son patron repose la même question : « je veux le code de la bombe Jupiter ».  

 

« Non ».  

 

Le tortionnaire plongea la tête d’Hélène dans le bac d’eau gelée plusieurs secondes et l’en fit ressortir : elle reprit difficilement sa respiration dû au froid et cracha de l’eau qu’elle avait absorbée par les poumons. Le mexicain posa sa question encore et encore, et plus elle le faisait attendre à répondre, plus le spadassin plongeait sa tête dans l’eau plus longuement.  

 

Hélène avait les lèvres bleues, le visage tuméfiés, elle souffrait, mais tenait bon, elle tenait bon pour les personnes qu’elle aimait : ils ne devaient rien leur arrivé de grave à nouveau par sa faute.  

 

- Fermée comme une japonaise, têtu comme une russe, naïve comme une chinoise…  

 

Hélène eut un rictus : Eduardo Flores essayerait-il de la manipuler par les sentiments non-identitaires ? Elle ne savait pas qui elle était tous les matins en se réveillant, parfois, quand elle marchait dans la rue et qu’elle observait sa silhouette dans une vitrine, elle ne saurait ni se décrire ni même vraiment s’apprécier. En revanche, en cet instant, elle pensait égocentriquement pouvoir sauver l’humanité d’une crise diplomatique sans précédent…  

 

Eduardo Flores avait raison de la croire naïve : il n’était pas cette « serpillère » d’Ecchi : son père avait travaillé pour le puissant Kaibara, et ce monstre au visage à moitié déformé avait succombé tel Quasimodo pliant devant la beauté d’Esméralda. Un geste élégant de la part d’une femme et l’homme devient peu de chose : voilà la raison qui avait toujours empêché le mexicain d’en tomber amoureux et de les traiter comme de la chaire à consumer de temps à autre.  

 

- Ordure… souffla Hélène, devant l’obscénité du mexicain  

 

Eduardo Flores prit ce mot comme un compliment et donna un nouvel ordre à son homme de main. Une lumière se positionna sur le corps recroquevillé au sol de Shen-Yeng, attaché de la tête au pied. Le bourreau du mexicain s’approcha du capitaine de la Guoanbu – Eduardo Flores reposa la question, Hélène émit un silence : il n’allait pas faire ça ?  

 

Un premier coup de pied dans le ventre fut donné à Shen-Yeng. Le mexicain posait et reposait sa question, mais Hélène était dans un mutisme, elle ne bougeait pas, son regard dans le vague, ne croyant pas ce qui se passait sous ses yeux : on massacrait un homme à coup de poing et de pied pour qu’elle parle,  

 

- Parle bon sang ! S’énerva Eduardo Flores  

 

Le bras droit du mexicain aller infliger un coup de poing dans le cœur de Shen-Yeng, mais il sentit un coup venir dans son dos : Hélène s’était levée et vint le bousculer pour l’en empêcher. Elle donna un coup de pied rotatif dans le visage de son adversaire, mais il l’attrapa par la gorge et la plaqua au mur.  

 

- Que tigresa… ricana le mexicain  

 

Eduardo Flores agita sa main pour ordonner à son soldat de lâcher Hélène et de la laisser s’écraser au sol. Il regarda sa chaussure, dans le logo cousu sur sa basket se trouvait une lame de rasoir. Elle avait dû mettre du temps, de la force et de la discrétion pour réussir à rendre vulnérable les cordes qui serraient ses chevilles et s’en défaire : une vraie forcenée.  

 

- Je me doutais bien que vous ne craqueriez pas pour sauver cet homme !  

- …  

- Je ne suis pas bête !  

 

Eduardo Flores s’approcha d’Hélène, il prit une poignée de ses cheveux et la fit se relever. Il prit une photo dans sa poche et l’écrasa sur sa bouche, son nez et enfin ses yeux qu’elle ferma. Le mexicain voulait un modèle, un modèle pour montrer ce qu’elle allait faire subir au fils de son amant si elle ne se décidait pas à parler.  

 

Hélène ne fit rien paraître, elle se contenta de faire un « oui » de la tête. Eduardo Flores la poussa contre le mur et demanda à son homme de main de tuer Shen-Yeng et de déguerpir d’ici, ils avaient assez perdu de temps.  

 

- Non !  

 

Hélène échappa à l’emprise de son bourreau et se positionna devant le corps de Shen-Yeng qu’il visait avec son arme à feu.  

 

- Vous me fatiguez Lowski ! Râla Eduardo Flores  

- Vous n’avez pas besoin de le tuer puisque je vais vous donner le code !  

- Vous croyez vraiment que je suis le genre à plier devant un chantage !  

- Non… Mais…  

 

Elle savait que le seul objectif d’Eduardo Flores était de lancer cette bombe nucléaire sur les États-Unis et que malgré sa « discrétion » il devait s’être vanté d’être celui qui coulerait les USA. Il n’était pas du genre patient et bon nombre d’ingénieur et génie de l’informatique avait dû échouer pour décoder l’accès à la bombe. C’était pour cette raison qu’il avait déjà patienté trois ans. Aujourd’hui, assoiffé par sa vengeance, il était bien trop fier d’avoir capturé la seule personne en possession du code pour prendre le risque de la perdre maintenant.  

 

- Vous savez que je suis capable de m’interposer ou de me jeter d’un pont ! menaça Hélène  

- Vous n’allez pas survivre très longtemps dans ce monde de toute façon !  

 

Eduardo Flores fit un signe de la tête à son homme de main : il donna un coup de pied dans la tête de Shen-Yeng et ils partirent en le laissant inconscient.  

 

. . . . .  

 

Caleb procurait les premiers soins à Shen-Yeng pendant qu’il comptait son récit – Marie l’avait toujours en joue. Caleb essayait de réfléchir, vite, rapidement, même si à l’heure qu’il était, l’endroit où Eduardo Flores emmenait Hélène ne laissait plus de place au doute,  

 

- Loubianka… prononça Ryô  

- Qu’est-ce que c’est ? demanda Amélie  

- Le siège du KGB… répondit Kenji  

 

Vlad Lowski était un ancien espion du KGB et s’il avait la main sur la bombe nucléaire « Jupiter », ça ne pouvait être qu’à cet endroit que la bombe pouvait être contrôlée. Eduardo Flores devaient avoir des complices ou des agents corrompus au sein du siège pour s’y rendre sans crainte d’être arrêté – notamment grâce à l’influence de feu Stanislas Gomez, son allié et ami. Les soviétiques sont pointilleux sur les entrants et sortants du bâtiment et rejoindre les salles où se manipule les armes nucléaires, probablement infranchissables.  

 

Caleb se releva : plus aucune minute n’était à perdre. Qu’Hélène connaisse ou pas le code nucléaire, elle n’allait pas laisser Eduardo Flores s’emparait d’une telle arme de destruction massive, et lorsqu’il s’apercevrait de la supercherie, il n’aurait ni pitié ni remord à l’éliminer.  

 

- Vous n’en savez rien Lieutenant… toussa Shen-Yeng  

- Capitaine…  

- Vous plaisantez ? Vous la soupçonnez d’un tel crime ? S’emporta Amélie  

- Votre amie n’est pas… comme les autres… s’essouffla le Capitaine de la Guoanbu  

- Et à qui la faute ?! hurla Marie  

 

Elle fit glisser la culasse de son pistolet automatique et il ne restait plus qu’un mot de travers pour blesser le sentiment sororal de Marie et tirer dans sa tête : sans regret ni empathie. Marie ne pouvait plus voir en face cet homme rempli d’aigreur et il déversait sa pénitence sur Hélène, c’était la seule survivante de l’accident, elle avait assisté au meurtre de sa fille – de sa propre mère – et au lieu de se repentir, il versait sa honte sur elle.  

 

- C’est vous… C’est vous qui avez fait ce qu’elle est… accusa Marie, la gorge serrée  

 

Hélène n’était effectivement pas comme les autres jeunes filles ni même comme « eux ». Ils appartenaient à un monde froid, arrivé par choix, par contrainte, par miséricorde, par haine ou injustice. Le milieu des nettoyeurs était sans issue, sombre, effrayant où le plus noir de l’âme humaine se présente à vous. La mort, l’odeur et le goût du sang, le combat, l’argent, la corruption, tout ce qui rend l’homme fou, ils le côtoyaient.  

 

- Mais pour Hélène et sa mère, ce fut tout autre chose…  

 

Marie versa des larmes – c’était la première fois qu’ils la voyaient pleurer, le regard triste, le cœur serré prêt à s’étouffer par la peine et le chagrin.  

 

Marie avait regardé les différents dessins qui restaient dans la chambre d’Hélène à Nazia… Elle avait dessinait tout un tas de paysage différent. Il y avait la mer, la montagne, la forêt, beaucoup de forêt et de roche… Combien de pays, de village « Linda » avait traversé avec sa fille pour la protéger, pour fuir les autorités, pour éviter qu’elle se fasse arrêter et qu’elle devienne aux yeux de son enfant la pire terreur de ce monde. Combien de fois Hélène devait avoir observé sa mère en train de courir, de se battre, de se défendre, de se déguiser, de se cacher…  

 

Fuir, se cacher, survivre, se réveiller chaque matin sans savoir si sa fille serait encore vivante et en sécurité. Elle avait dû prier chaque jour pour ne pas être séparée de sa fille, espérant que son père et son petit-ami, même de loin veillaient sur elles. « Ça », c’était bien pire que d’ôter la vie à un yakuza faisant du chantage à un innocent.  

 

- Hélène a effectivement une aura différente du notre…  

 

Marie l’avait compris, depuis longtemps, et Ryô aussi… Lorsqu’elle avait demandé à être entrainé par lui : « Monsieur Saeba », et qu’elle s’était trouvée douée, vive, rapidement passée de l’apprentie a plus que dégourdie, Ryô lui aussi s’était douté qu’elle n’était pas comme les autres. Ce n’était pas une jeune fille lambda, elle avait des capacités, des réflexes cachés, ou plutôt endormi, appris ou observé par une mère qui avait dû se débattre avec la mort de nombreuse fois. C’était pour cette raison que Ryô s’en était méfié, et qu’il était partagé entre deux sentiments à l’époque.  

 

- Elle vient peut-être d’une famille de truand, lié à une haute pègre, mais elle a le cœur tendre et généreux…  

 

Hélène s’était senti toujours bien à Shinjuku, elle ne se sentait pas en danger dans les quartiers chauds et souvent infréquentables. Elle était serveuse pour un restaurant où des yakuzas venaient se sustenter devant un repas : sans jamais être effrayée. Son instinct appartenait au milieu et son corps ne pouvait avoir peur d’une « ambiance » qu’elle connaissait bien…  

 

Marie était à bout de nerf, elle avait le cœur débordant de tristesse et de regret elle aussi. Cet homme osait être méfiant de sa petite-sœur, alors qu’elle se refusait même de tuer une mouche virevoltant dans une cuisine. Cet homme avait tiré dans le cœur de sa propre fille et c’était elle le monstre ? Mais pour qui se prenait-il ?  

 

Elle voulait le faire disparaître de sa vue.  

 

- Arrête !  

 

Kaori leva le bras en l’air de Marie à temps et la balle destinée à se déposer dans la tête de Shen-Yeng fini par s’engouffrer dans le mur.  

 

- Tu es folle ou quoi, j’aurai pu te !  

 

Marie observa les yeux de Kaori : elle avait pleuré… L’histoire du passé d’Hélène rappelait à Kaori le triste jour où elle avait appris le douloureux passé de Ryô… Où la peur, la solitude, où les sentiments sont impénétrables, presque interdits avaient brisé son cœur. Être né dans un endroit où la survie plus que le bonheur peut vous embrasser est la pire de toutes les douleurs que porte le monde.  

 

- Hélène ne veut pas ça… souffla Kaori  

- Tu crois ça ?! Shen-Yeng mérite de flamber en enfer ! Il mérite d’être puni pour son crime !  

- Mais il a déjà connu pire que la mort !  

 

Shen-Yeng avait tué sa fille – par accident – il était responsable de sa mort : il était mort avec elle ce jour-là. Marie poussa un grognement pour ne pas faire sortir le hurlement qu’elle voulait pousser face au cœur tendre et généreux – lui aussi – de Kaori. Marie abdiqua – elle rangea son arme et sortit de la pièce pour refroidir ses pensées à l’extérieur.  

 

Falcon aida Caleb à soulever Shen-Yeng pour le faire marcher : ils devaient absolument ne plus perdre de temps et retourner à l’avion pour décoller en direction de Moscou et le siège du KGB.  

 

. . .  

 

Dans l’avion, Caleb essaya d’en savoir un peu plus sur le missile « Jupiter » auprès de Slave Polöff – ils n’avaient pas manqué de l’embarqué avec eux. L’agent de la Guoanbu avait des difficultés à comprendre comment un missile « Jupiter » pouvait être encore actif alors que le président des États-Unis avait ordonné leur démantèlement.  

 

Les États-Unis et Cuba en guerre, des missiles avaient été installés à Cuba par l’union soviétique pointant en direction des USA. Le démantèlement des missiles par la Russie servit à calmer les ardeurs de Cuba, et de passer un accord avec les États-Unis en promettant de ne plus être envahit par les américains. Caleb se rappela alors le récit de Stanislas Gomèz, fier soldat défendant les terres de son enfance.  

 

Mais les services secrets américains et soviétiques convinrent d’en laisser un actif : « au cas où ». Entre grandes puissances mondiales, il y a toujours un « au cas où », apeurées d’être attaquées les premières et de ne pas pouvoir montrer la riposte. Via le téléphone rouge – supervisé par Vlad Lowski au Kremlin – l’accord se fit et il fut nommé à la surveillance et maintenance de cet unique missile restait en service.  

 

Au-delà des risques, la maison blanche et le kremlin se mirent d’accord que seul le superviseur du missile en connaitrait le code d’activation : Vlad Lowski. « Dimitri » supportait difficilement cette responsabilité, il avait l’impression de tenir la vie de millions de gens innocents entre ses mains et d’être le pantin des États-Unis et de la Russie. Sans doute avait-il perdu la tête face à ce rang et avait décidé de s’en aller… La suite il l’avait déjà entendu.  

 

Caleb ne comprenait pas, qu’est-ce que Vlad Lowski attendait d’Hélène – de sa petite-fille – en confiant le code nucléaire de la dernière bombe « Jupiter » ? Que tous les gouvernements s’intéressent à elle ? C’était quoi ? Une sorte de pied-de-nez à ces deux pays constamment en quête de pouvoir ?  

 

Kenji avait trop d’information dans sa tête pour pouvoir réfléchir et conclure le fin mot de cette histoire. Shen-Yeng était bien celui qui voulait intenter à la vie de sa bien-aimée à cause d’un macabre secret. Mais si Hélène s’était battue toutes ces années avec ses souvenirs, ses informations sur son passé, la lutte contre Shen-Yeng, elle ne s’était pas sacrifiée pour le Capitaine de la Guoanbu, mais pour finir le travail de Vlad Lowski. Elle ne comptait pas s’en prendre à des innocents, Vlad Lowski était devenu un monstre, mais au point de vouloir emmener sa petite-fille dans sa folie, il avait assez lutté toute sa vie pour qu’elle soit à l’abri de ce monde corrompu et dangereux.  

 

Kenji s’en voulait de ne pas avoir compris avant, de ne pas avoir décelé tout de suite, immédiatement les intentions non pas de Vlad Lowski, mais d’Hélène, sa bien-aimée, l’amour de sa vie, sa seconde raison de vivre – de survivre. Elle avait le cœur débordant d’empathie et la tombe qu’elle avait fait faire pour son grand-père et sa mère ne suffisait pas à donner paix à leur âme. Elle devait accomplir un dernier devoir avant qu’ils ne puissent veiller complètement sur elle, l’esprit libre et repentit. Elle savait ce que c’était que d’être une bombe à retardement vivante et si quiconque, un homme comme Eduardo Flores possédait une telle arme massive, elle n’osait imaginer les pertes, les douleurs, le chaos…  

 

- Bon sang !  

 

Marie vit Kenji se lever et farfouiller dans un sac pour trouver un stylo et du papier : que faisait son meilleur ami ? Kenji retourna à sa place et décida qu’il était temps d’ouvrir le pendentif de sa bien-aimée. Elle lui avait demandé de l’ouvrir uniquement si le pire arrivait, mais la savoir entre les mains d’Eduardo Flores capable de la tuer en sachant qu’elle ne connaissait pas le code d’activation… Car Kenji en était persuadé maintenant, Hélène n’avait pas en sa possession un code permettant le contrôle du missile, mais,  

 

Kenji ouvrit le pendentif et fut ému de constater qu’à la première vue il trouva deux dés – les symboles de leur amour. Il ne put s’empêcher de sourire, et pourtant, la peur de la perdre définitivement envahissait tout son corps. Au creux du pendentif se trouvait un morceau de papier qu’il déplia et il lut :  

 

- « Life it’s not dramatic affair ».  

 

« La vie n’est pas une affaire dramatique ». Kenji écrivit plusieurs fois la phrase – déjà révélé par Slave Polöff grâce à la lettre de Vlad Lowski – en anglais, puis en japonais. La phrase servait sûrement à découvrir le code nucléaire. Il écrivit, griffonna, raya bons nombres de fois et ne comprenait pas le sens de cette phrase. Caleb n’était pas un expert, mais il s’approcha du jeune homme en expliquant que le code se cachait derrière cette phrase, mais qu’il n’en comprenait pas le sens. Il le donna à tous, au cas où l’un d’entre eux ait une révélation et puisse deviner le code.  

 

Les mercenaires tournaient en rond : ils essayèrent de mettre dans un autre ordre les lettres, Ryô tenta même une vieille technique avec les chiffres appris avec l’armée : en vain. Slave lui-même, ayant travaillé pour le KGB, ne comprenait pas en quoi cette phrase pouvait menait à déchiffrer le code. Vlad Lowski était intelligent, il devait avoir glissé tout un tas de mot technique dans cette phrase, où même un sens philosophique, mais comment savoir… Les combinaisons possibles se comptaient par mille.  

 

Marie ne cessait de lire et relire la phrase, elle pensait – comme Caleb – que c’était dans les mots qu’il fallait se concentrer pour trouver le code. Marie tournait en rond, faisant les cents pas, elle allait et venait, son cœur tambourinait, elle s’angoissait, elle ne cessait de penser à Hélène entre les mains d’Eduardo Flores, prête à se sacrifier…  

 

« Non ». Impossible, elle ne pouvait pas abandonner, elle aimait sa famille, ses amis, Kenji et son futur métier aussi. Elle savait que ça avait de l’importance pour sa petite-sœur et elle ne se laisserait pas dominer ! Hélène avait l’esprit solide, elle était têtue et bornée,  

 

- « C’est de famille »… pensa émue, Marie  

 

Marie s’arrêta à sa pensée patriarcale : de famille… Elle s’avança rapidement vers Caleb, le plus proche qui avait un stylo en main et le lui emprunta : vivement. Une idée, comme si une petite fée lui avait soufflée la solution, ça venait de percuter son esprit, la bousculant et Caleb vit Marie simplement entourer les premières lettres de chaque mot.  

 

Caleb n’en revenait pas : L, life, I, it’s, N, not, D, dramatic, A, affair : L.I.N.D.A.  

 

- Linda… souffla Marie  

- Le nom que donnait Vlad Lowski à sa fille dans le milieu ! répliqua Caleb  

- Et bien, il ne manquait pas d’ironie… grimaça Amélie  

- Cet espèce de fou a surtout donné un nom de code nucléaire à sa « fille » ! grinça Déborah  

- Ce n’est pas le code pour l’activée… intervint Kenji  

 

Caleb se tourna vers Kenji et essaya de comprendre ce qu’il pensait dans son regard. Ce code n’était pas celui qui activerait le missile, mais celui qui le désamorcerait définitivement. Hélène s’était donc jurée de répondre à la dernière volonté de son grand-père en lui laissant en héritage une mission aussi périlleuse, tout ça pour qu’en enfer sa conscience s’allège.  

 

- Et si… Ce code… n’était pas ce qu’elle croyait… toussa Shen-Yeng.  

 

Même très affaibli, cet homme osait encore soupçonnait Hélène de vouloir consolider l’idée d’un truand Mexicain qui souhaite avec une arme de destruction massive sûrement déclencher une troisième guerre mondiale pour prendre revanche sur les États-Unis.  

 

Marie n’avait plus la force de taire les diffamations de cet homme écartelé entre la tristesse et la colère. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que lorsqu’Eduardo Flores se rendrait compte qu’Hélène a rentré un code qui arrêterait définitivement le fonctionnement de ce missile et qu’il ne pourrait se venger du pays de l’Oncle Sam : il l’exécuterait.  

 

L’atmosphère se fit étouffante.  

 

- Caleb, j’ai une question… demanda sérieux et concentré Ryô  

- Je vous écoute…  

- Si vous ne piloter pas l’avion, qui est aux commandes ? grimaça le nettoyeur  

- Falcon s’est proposé !  

- Vous avez donc confié notre vol à un homme aveugle Lieutenant ! dit-il, croisant les bras, fier  

- Kya ? Prononça Caleb dans sa franche langue indi  

 

Caleb accourut au poste de pilotage et s’accrocha aux commandes de l’avion, paniqué : ce mercenaire imposant aurait pu préciser qu’il était aveugle : mais comment faisait-il pour piloter cet avion sans la vue ? Ryô se tenait le ventre de rire en apercevant son balourd d’ami et le fétiche lieutenant de la Guoanbu se débattre pour prendre les commandes – il n’avait pas confiance en la seule vue de sa co-pilote, Miki – ce qui donna un spectacle gênant et pathétique.  

 

Kaori regarda Ryô avec tendresse : il ne laisserait jamais le moral de ses amis succomber à la déchéance du désespoir : ils allaient tous revenir sains et saufs.  

 

Parole de City Hunter.  

 

 

 


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