Chapitre 1 :: Chapitre 1 Publiée: 14-08-20 - Mise à jour: 14-08-20 Commentaires: Première publication sur ce site
J'espère que cette histoire vous plaira :)
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16 mai.
La jeune femme se regardait dans le miroir de sa chambre. Elle regardait ses traits qu’elle avait toujours du mal à reconnaitre : ses cheveux mi-long, auburn tirants sur le rouge, ses grands yeux noisette presque dorés, son nez fin. Elle soupira. Cela faisait deux ans qu’elle habitait ici, du moins dans ses souvenirs. Ses parents lui avaient expliqué qu’elle avait eu un grave accident de voiture qui avait couté la vie à son mari. Cela lui avait valu une cicatrice à la tempe et une autre au niveau du ventre, là où un bout de tôle se serait enfoncé et lui aurait pris l’enfant qu’elle portait. Elle passa tristement une main sur ses cicatrices, une longue cicatrice le long de son abdomen et une autre plus petite, ronde juste au-dessus. Elle les regardait et sentait la tristesse l’envahir inexorablement. Elle secoua la tête, elle n’avait pas le droit de se laisser aller, pas maintenant, elle avait oublié, elle ferait son deuil quand elle se rappellerait et alors elle pourrait pleurer toute sa rage, sa colère et sa tristesse, quand elle comprendrait. Elle eut un petit rire nerveux, ironique, on lui avait donné des cachets pour éviter la dépression depuis son réveil, il fallait croire que sa mélancolie avait été la plus forte. Elle soupira encore, effaçant une larme de son visage. Elle en avait assez, tout cela devait cesser. Elle releva les yeux pour se regarder à nouveau dans le miroir, son visage et son regard avaient repris leur air déterminé.
Il faisait nuit noire, il était plus de deux heures du matin. Elle ouvrit lentement la cloison qui menait à sa chambre et regarda dans le couloir : personne. Elle tendit l’oreille, attentive au moindre bruit. La villa semblait déserte, endormie, tous les habitants avaient regagné leur chambre, les domestiques avaient cessé de s’affairer en cuisine ou dans les couloirs, les parquets étaient cirés, les volets fermés. Elle avait passé des semaines à étudier tous les mouvements de chacun, à les consigner dans sa tête et avait été surprise de retenir aussi facilement ce genre de détails. Elle s’était convaincue que ça ne servait à rien d’attendre plus longtemps, de toute façon, il y aurait toujours un facteur imprévisible que toutes les précautions du monde ne pourraient éviter. Malgré tout, elle devait sortir d’ici.
Elle avança sur la pointe des pieds, tentant de faire le moins de bruit possible. Elle se dirigea vers le bureau de son père, adjacent à la chambre. Elle savait qu’il avait le sommeil très lourd et qu’il n’entendrait pas son intrusion dans la pièce, mais elle prit quand même toutes les précautions qu’elle pouvait et prit son temps pour ouvrir la porte coulissante. La lumière de la lune entra dans la chambre et éclaira le visage de ses « parents ». Elle retint son souffle mais aucun des deux ne sembla se réveiller.
Elle les regarda quelques minutes, en passant ses mains sur son propre visage, cherchant à nouveau des traits en communs, comme elle l’avait souvent fait depuis deux ans. Les yeux, le menton, les pommettes, l’ovale du visage ? Elle ne saurait le dire. Quand elle s’était réveillée de son coma, ils lui avaient annoncé qu’ils étaient ses parents et qu’elle s’appelait Yumiko Shinoda, elle n’avait eu aucune raison de ne pas les croire. Elle-même n’avait aucun souvenir, amnésie totale, alors oui, elle les avait cru mais doutait de plus en plus depuis quelques semaines. Elle leur jeta un dernier regard : dans son cœur il n’y avait aucun regret, aucun pincement lui signifiant qu’ils allaient lui manquer. Elle se reconcentra donc sur la mission qu’elle s’était fixée et se dirigea vers le bureau de son père.
La plupart du temps, l’accès à cette pièce était interdit mais elle s’y était perdue une fois quand elle était sortie de son coma, il y a deux ans. Cela lui avait valu la première remontrance de celui qui disait être son père. Elle n’avait jamais voulu être indiscrète et s’était confondue en excuses. Mais cette nuit, à sa grande surprise, elle se rappelait du moindre détail : la position du bureau, le tiroir qu’il avait refermé d’un coup sec et le coffre-fort, caché derrière le tableau au fond de la pièce. Tout, elle se rappelait de tout. Pourquoi une fille tout ce qu’il y a de plus normal comme elle pouvait retenir autant de détails qui paraissaient tellement insignifiant de prime abord ? Surtout à l’époque. Comment son cerveau avait-il pu emmagasiner autant en si peu de temps ? Elle était perdue. Qui était-elle ?
Elle se dirigea vers le tableau derrière lequel elle se rappelait avoir aperçu le coffre-fort. Elle le souleva précautionneusement et le posa au sol. Elle tendit l’oreille pour savoir si ses parents avaient réagi : pas de bruit. Elle se retourna vers le coffre et observa : une serrure électronique, avec un digicode. Elle analysa le panneau : quatre chiffres étaient plus effacés que les autres, ce sont ceux qui devaient composer le code, ce qui laissait, mine de rien, une large possibilité.
- Bon réfléchissons, se dit-elle. La plupart du temps, les codes à chiffres sont des dates importantes. Date de naissance, de rencontre, ce genre de choses…
Puis elle s’interrompit, intriguée.
- Mais comment puis-je savoir tout ça, qui suis-je ???, murmura-t-elle.
Une voleuse ? Se pouvait-il qu’elle soit une voleuse ??? Elle se renfrogna à l’idée, cela irait contre tous ses principes. Mais avait-elle au moins gardé les mêmes principes qu’avant son amnésie ? Elle se prit la tête entre les mains, elle avait l’impression de devenir folle.
Elle prit une grande inspiration pour se reconcentrer et commença à pianoter des dates qu’elle avait apprises : la date de naissance de son père, de sa mère ? La date de leur rencontre ? La date de naissance de son mari ? Etrange, mais elle ne s’en inquiéta pas, le coffre s’était enfin ouvert. Elle regarda à l’intérieur : des papiers administratifs, ordre de propriété d’un entrepôt sur le port à Tokyo signé il y a quelques jours, contrat de location d’un appartement dans le quartier de Shinjuku. Un ordre de virement d’une somme énorme à un homme du nom de Taisho Saza. Elle haussa les épaules et reposa les dossiers, bien plus intéressée par ce qui se trouvait en dessous.
Elle se saisit des différentes liasses de billets, les jaugea et pris les deux plus grosses qu’elle fourra dans sa poche. Elle ne voulait pas les piller, elle voulait juste prendre de quoi pouvoir fuir en toute sécurité. Elle referma le coffre, repositionna le tableau et ressortit de la pièce le plus silencieusement possible. Aucun de ses deux parents ne s’était réveillé.
Elle se dirigea vers la sortie de la villa, longeant les murs sur la pointe des pieds pour faire le moins de bruit possible et ne pas réveiller la sécurité et les gardes. Elle sortit enfin dans le jardin et se fondit parmi les ombres des buissons. Les chiens de garde ne se réveillèrent pas, habitués qu’ils étaient à sa présence, ils ne la prenaient pas pour une menace.
Elle se dirigea vers un arbre qu’elle avait repéré et qui enjambait la palissade. Elle entreprit de l’escalader et sauta de l’autre côté de la clôture de bois. Elle se réceptionna tel un félin, tout en souplesse et en douceur, puis se mit à courir pour s’éloigner de cette maison le plus vite possible. Elle ne savait pas vraiment où aller vu qu’elle n’avait jamais quitté cette maison depuis deux ans qu’elle était réveillée, mais elle sentait au plus profond d’elle-même qu’elle devait fuir.
Cette sensation enflait dans sa poitrine et dans tout son être depuis quelques semaines maintenant. En y repensant, c’était peut-être juste une idée, une simple lubie d’une femme qui ignorait tout de son passé et qui courait après des souvenirs qu’elle n’avait pas. Un rêve, au final elle avait simplement fait un rêve qui avait alors chamboulé toute la vie qu’elle s’évertuait à reconstruire mais ce qui la travaillait autant, c’était les sensations qui en avaient émané. C’était même au-delà de ça, elle en était sûre au fond d’elle-même, ce n’était pas juste un rêve.
Elle contemplait un paysage urbain, elle était sereine, heureuse, elle entendait le bruit de la ville qui s’étendait à ses pieds, attentive à chaque alerte et chaque cri qui pourrait l’interpeler. Elle veillait sur la ville, elle en était sûre : elle flottait au-dessus de la ville et veillait sur elle. Puis soudain, en face d’elle, était apparue la silhouette d’un homme, sombre, élancée, le torse et les bras puissants, elle n’en distinguait que les contours mais le devinait d’une beauté du diable. Il lui souriait et alors qu’il lui ouvrait les bras, des ailes aussi noires que sa silhouette se déployèrent dans son dos. Un ange protecteur, sombre, comme la mort et pourtant, elle ne ressentait aucun danger en le regardant et ses bras qu’il avait ouverts pour elle l’attiraient comme un aimant, elle s’y précipita sans hésiter. Quand il l’enlaça, une sensation de bien-être absolu, d’être à sa place et d’être entière l’envahit. Elle sourit. Elle ressentit un amour si violent, si intense que l’avoir oublié lui ravagea le cœur. Elle releva la tête pour regarder et admirer celui qui lui inspirait ce sentiment si fort et la bulle de son rêve avait alors éclaté dans un bruit atroce de détonation.
Cette nuit-là, elle s’était réveillée en hurlant, en larmes et en sueur, avec l’impression de tomber dans un puit sans fond. Elle s’était redressée dans son lit et avait resserré ses bras autour d’elle. Sa peau la brûlait là où les bras puissants de l’homme l’avaient entourée dans ses rêves. Cette brûlure était tellement vive qu’elle en devenait réelle. La brûlure du manque. Elle en avait pleuré, le souffle coupé, et avait enfin pu comprendre le vide immense qui emplissait son cœur. Elle avait rêvé de l’homme qu’elle avait aimé, l’amnésie n’avait en rien altéré la puissance des sentiments qu’elle avait pu ressentir, et cela avait ouvert un gouffre en elle.
Le lendemain, au petit déjeuner, elle avait été muette, taciturne et à fleur de peau. Un rien la faisait pleurer, le café trop chaud, le riz pas assez cuit, un regard de travers…. Elle avait même fait tomber la vaisselle qu’elle voulait aller laver quand elle avait senti l’odeur de la cigarette des employés qui fumaient devant la cuisine et elle s’était rappelée l’odeur qu’elle avait cru sentir dans son rêve, un mélange subtil de poudre, de tabac et de rose. Elle était tombée à genoux, le visage ravagé par les larmes et s’était même coupée en ramassant le verre brisé. Si bien que ses parents avaient commencé à lui poser des questions et quand elle leur avait raconté son rêve, son père était rentré dans une colère noire, l’accusant d’avoir mal pris ses comprimés. Elle n’avait pas compris, jamais encore il n’avait élevé la voix contre elle. Il était froid et distant mais sa mère lui avait dit qu’il l’avait toujours été, qu’ils n’étaient pas du genre à montrer leurs sentiments dans la famille. Sa dose de comprimés avait été doublée ce soir-là.
Quand sa mère lui avait amené son médicament, elle lui demanda/ avait demandé :
- S’il-vous-plait, dites-moi à nouveau comment s’appelait mon mari.
- Il s’appelait Shinobu. Shinobu Shinoda, il était comptable de la société de ton père, lui répondit-elle après un moment d’hésitation, détournant le regard, un éclat de tristesse passant dans ses yeux.
La rouquine avait acquiescé et avait retenu son hôtesse alors qu’elle s’apprêtait à s’en aller.
- Et notre nom à nous ? Je sais que vous ne me l’avez déjà donné, mais je suis désolée, je n’arrive pas à le retenir, avait-elle demandé, honteuse.
- Fukuhara, lui avait répondu sa mère sans se retourner.
- Fukuhara, avait-elle répété, essayant de l’associer à son prénom, sans réussir à obtenir un quelconque sentiment d’appartenance. Elle renfrogna.
- Merci…. Mère, ajouta-t-elle alors que la femme sortait de sa chambre.
Son hôtesse lui avait répondu avec un hochement de tête triste. Elle s’en était voulu de faire la faire souffrir sans réussir à se rappeler. Elle ne se rappelait de rien avec elle. Tous les souvenirs qu’elle avait étaient ceux qu’on lui avait racontés à son réveil, elle avait senti une gêne et une frustration énorme enfler en elle. Elle était tellement en colère contre ce qui lui était arrivé, contre elle qui n’arrivait pas à se rappeler, contre tous ceux qui s’évertuaient à lui faire entrer des souvenirs dans sa tête, souvenirs qui ne résonnaient pas en elle. Elle s’était pris la tête entre les mains pour retenir son cri de détresse, des larmes étaient apparues aux coins de ses yeux et elle avait serré les poings. Elle avait eu envie de frapper quelqu’un pour évacuer toute cette tension. Elle avait eu envie de retrouver cette sérénité qui avait émané de son rêve. Elle avait eu envie de hurler ce soir-là. Puis d’un coup, alors qu’elle s’apprêtait à frapper dans le mur de sa chambre pour évacuer toute la tension qui l’habitait, une massue était apparue de nulle part entre ses mains. Une massue estampillée 100T et « menteurs ». Cela avait eu pour effet de calmer immédiatement sa colère, de la transformer en peur, puis la massue se volatilisa, laissant la jeune femme complétement inerte, abasourdie, assise sur son lit, les bras encore levés comme s’ils tenaient toujours son arme providentielle. Elle n’avait pas compris. Elle avait pris peur, avait avalé ses gélules et s’était endormie comme une masse, d’un sommeil sans rêve. Le lendemain, plus personne n’avait parlé de l’incident et la jeune femme resta muette sur l’épisode de la massue.
Cette journée-là avait semée en elle les graines de sa réflexion. Elle devait partir à la recherche de celle qu’elle était. Elle devait se battre pour retrouver ses souvenirs. Elle avait déjà fait un pas en réussissant à faire accepter à son père qu’elle reprenne ses cours d’infirmière. Cela faisait un mois maintenant qu’elle avait repris et elle se sentait bien dans cette filière, comme si cela répondait à un besoin enfoui en elle. Peut-être avait-elle été infirmière avant ? Ses parents ne lui avaient jamais répondu quand elle avait posé la question, arguant que ce devait être son coma et son histoire qui la poussait dans cette direction. Elle s’en était contenté au début, cela paraissait logique après tout, le coma, les soins et la rééducation étaient tout ce qu’elle connaissait depuis son réveil.
Elle avait aussi repris l’entrainement physique, des bases de kendo comme le souhaitait ses hôtes et son entraineur devait bien l’avouer, elle était plutôt douée, surtout en ce qui concernait l’attaque frontale sur le crâne, elle y mettait une force surprenante pour un si petit bout de femme et il était heureux de porter le casque. Elle avait aussi demandé à suivre un entrainement de combat au corps à corps pour se défouler, évacuer sa colère suite à cette soirée où cette massue était apparue. Plus les jours passaient, mieux elle se sentait, presque apaisée, même si son mal être par rapport à son identité manquante était toujours là, même si la sensation des bras de cet homme dans son rêve brûlait toujours sa peau le matin au réveil, elle était parvenue à trouver un certain équilibre ou bien était-ce la fatigue qui l’empêchait de trop réfléchir. Quoi qu’il en soit, un soir, trois semaines avant sa fuite, sa mère la trouva déjà endormie alors qu’elle lui apportait ses gélules et ne l’avait pas réveillée. Elle les avait posées sur sa table de nuit et était sortie, laissant la jeune femme dans un sommeil qu’elle avait pensé réparateur. Cette nuit-là, un autre rêve troublant s’invita dans son sommeil avec toujours cette odeur si subtile qui faisait battre son cœur plus vite encore.
Des bras qui l’enlaçaient, un torse puissant où poser la tête et un battement de cœur si doux dans son oreille. Deux corps nus qui se complétaient et s’emboitaient à la perfection. Une voie grave qui murmurait des mots tendres. Une sensation de plénitude absolue alors qu’il lui faisait l’amour. Des yeux bleu sombre envoûtants qui la regardaient avec tendresse et amour, c’était tout ce qu’elle distinguait sur son visage. Elle passait ses doigts sur le torse de son amant pour en dessiner les contours, un torse parsemé de cicatrices inquiétantes. Ils étaient entourés d’une aura d’amour comme elle n’en n’avait jamais connu et en même temps, une sensation de danger omniprésente autour d’eux. Elle se lova contre lui dans leur bulle et, prise d’un présentiment, elle lui murmura :
- On va se faire une promesse : celle de continuer à vivre et à aimer, continuer à rire et à rêver. Continuer sans l’autre si cela devait arriver. Promets-moi, fit-elle en tendant son petit doigt.
Son amant s’en saisit et lui sourit tendrement en répondant :
- Je te le promets, Sugar.
Puis il s’était emparé de ces lèvres dans un baiser avide avant de la caresser à nouveau pour faire renaitre son désir. Ils s’étaient aimés comme s’ils ne faisaient qu’un, en parfaite communion de corps et d’esprit.
Cette nuit-là aussi, elle s’était réveillée en sursaut, en sueur et encore rougissante du rêve qu’elle venait de vivre. Elle avait posé ses mains sur ses joues brûlantes, troublée par la réalité de ces rêves. Elle avait pleuré encore sur cet amour fusionnel qu’elle pensait perdu. Elle avait voulu se lever pour se passer un peu d’eau sur le visage quand elle avisa les gélules sur sa table de nuit. Elle s’en était saisit, et les avait regardés d’un œil beaucoup plus méfiant, cela faisait maintenant presque deux ans qu’elle les prenait religieusement et elle ne s’était pas rendue compte la veille qu’elle s’était endormie avant la prise, épuisée qu’elle était. Et puis ce rêve qui avait suivi, avec ces sensations si réelles, comme celui qu’elle avait fait une semaine plus tôt, elle s’était rappelé avoir été malade ce jour-là et avoir rendu son repas et la gélule qu’elle avait prise. Elle s’était alors promis de ne plus les prendre et les résultats ne se firent pas attendre. Dès le lendemain alors qu’elle était en colère et désespérée en repensant à la douceur qui émanait de son rêve, d’autres massues firent leur apparition, estampillées d’autres inscriptions : « prison », « libérez-moi ». Comme autant d’expressions de celle qu’elle était réellement, tapie au fond d’elle-même, enfouie sous les effets abrutissants des médicaments qui ne demandait qu’à revenir à la surface. Elle s’était levée et avait balancé les gélules aux toilettes, se jurant de ne plus les prendre à partir de ce jour.
Chaque soir depuis elle les cachait sous sa langue, faisant croire à son hôtesse qu’elle les avalait et dès qu’elle sortait de la chambre, elle les recrachait et les jetait dans les toilettes. Elle avait pris la décision de s’enfuir, de retrouver sa ville et celle qu’elle était, reconstruire ses souvenirs. C’est pour cela qu’elle était partie et qu’elle s’aventurait maintenant dans l’inconnu. Elle savait qu’elle était à Takamatsu dans la préfecture de Tagawa, sur l’île de Shikoku, mais n’avait aucune idée d’où aller, peu importait, son instinct revenait et elle allait le laisser la guider.
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