Chapitre 3 :: Lamentation

Publiée: 12-03-09 - Mise à jour: 12-03-09

Commentaires: Re coucou tout le monde. Merci pour vos reviews elles me font très plaisir. Merci à toto aussi pour sa correction et son aide. Bonne lecture à tous et n’hésité pas à dire le fond de votre pensée. Kiss

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Un bruit sombre venait de retentir, la faisant sur sauter par la même occasion. Le bruit était long et aigu. A la fois inquiétant et intrigant. Elle savait qu’il provenait de sa gauche. Mais elle ne connaissait pas son origine. Il fallait qu’elle calme les battements désordonnés de son cœur. Qu’elle se reprenne ! Mais cela n’était pas évidemment. Un second craquement se fit entendre.  

Craquement ! Craquement ! Comment cela CRAQUEMENT ?  

- Non pas ça. Dit la jeune femme sur un ton anxieux.  

Son angoisse qu’elle tentait tant bien que mal de raisonner et maîtriser, venait d’être balayée d’un coup, au moment du second craquement. Déjà le premier n’était pas rassurant mais le second l’était encore moins. Et maintenant, son imagination allait de bon train.  

Elle imaginait la voiture se plier sous le poids du sable, les vitres éclater sous la pression. Et tout le sable entrer rapidement dans l’habitacle. Respirer la poussière qui la brûlerait en pénétrant dans ses poumons. Vidant petit à petit de son air, sa voiture.  

La vision de la scène de sa mort la fit transpirer à grosses gouttes. Elle se poussa le plus possible mais, elle se retrouva bien vite calée contre sa portière. Elle avala avec difficulté sa salive. Cette conception de sa mort était pour elle comme un pressentiment. L’illusion prit forme lorsqu’elle sentit un fin filet de sable couler sur ses pieds alors que le craquement se faisait plus fort.  

- HAAAAAAAAAAAA.  

La panique la gagna brusquement. Elle était adossée à sa portière. Elle ne pouvait plus reculer. Son sang ne fit qu’un tour dans ses veines. Alors que sa main droite cherchait désespérément la poignée de la portière, de sa main gauche, la jeune femme frappait la vitre avec son poing. A présent, elle se retrouvait accroupie sur son siège. Elle donnait des coups d’épaule dans la portière espérant l’ouvrir. Mais, elle ne réussit qu’à se faire mal à l’épaule.  

Alors, pour une énième fois, elle pleura...... Elle pleura sur son sort...... Elle pleura face à sa mort injuste et lente. Elle se recroquevilla sur elle. Serrant ses jambes contre elle et posant sa tête sur ses genoux, elle fit de petits balancements en fredonnant son air préféré. Elle pleura en attendant sa fin. Elle était comme un animal blessé et effrayé.  

Elle ferma les yeux. Son frère apparu alors devant elle. Lui tentant les bras. Il avait l’air si paisible. Il était comme dans ses souvenirs. Il lui souriait. Il avait la même fossette. Le même regard tendre et protecteur. Elle s’approcha de lui et il l’enlaça. Elle pouvait même apprécier sa chaleur. Respirer son parfum. Il était là devant elle. Prêt à la recevoir. A l’entraîner avec lui dans un monde meilleur. Elle était bien dans ses bras, la tête posée contre son torse.  

Elle en frissonna de bien être. Elle se sentait partir. Ses muscles la lâchaient doucement. Elle bascula comme un pantin sur les deux sièges du véhicule. Elle était semi-allongée. Elle se sentait détendue et flottait. Maki la regardait droit dans les yeux. La rassurant par son aura douce et chaleureuse. Puis, il l’embrassa sur le front, le nez et le menton. Comme lorsqu'elle était petite ! Son cœur se gonfla à ce geste. Il n’avait pas oublié. Il se souvenait de ces petits moments de gaietés partagés. Elle en pleura mais, de joie cette fois-ci. Cela faisait du bien de voir un visage connu. D’avoir un être cher près d’elle. Dans un moment aussi… Difficile.  

Puis elle pensa à Ryo. A son Ryo, dont elle ne courrait plus jamais après lui ! Qu’elle ne croiserait plus jamais son regard ténébreux qui la faisait craquer ! A son corps parfait qu’elle pouvait voir et toucher autant dans ses rêves que lorsqu’elle soignait ses blessures. A ces moments volés. Comme lors des réveils où elle le regardait dormir paisiblement ! Mais qui finissait toujours par une massue à cause de cette foutue Saeko.  

Grrrrrrrrrrrr. A ce souvenir, elle sentit la colère la gagner. Une massue montra le bout de son nez. Mais le manque de force la fit se matérialiser que quelques secondes. Mais un souvenir encore plus douloureux remonta à la surface. Un souvenir qui restera gravé à jamais dans sa mémoire et dans celle de son partenaire, car ça serait le dernier souvenir qu'ils auraient de l'autre. Ce souvenir qui remontait à ce matin même.  

FLASH BACK  

Kaori venait de se réveiller. Il faisait beau, les oiseaux chantaient, tout allait bien. Tout était bien comme dans le meilleur des mondes. Elle prit une douche rapide car, elle ne voulait pas faire attendre Miki. Elle l’avait tellement supplié de venir, alors si elle devait arriver au Cat’s avec du retard, cela n’aurait pas été très poli.  

Alors avec une rapidité dont elle ne soupçonnait pas l’existence, elle prépara le copieux repas pour son partenaire. Et, rangea le bordel qu’il avait laissé dans le salon. Non sans beugler contre celui-ci. Chose faite, elle se rendit dans la chambre de son partenaire. Elle ouvrit doucement la porte pour ne pas le réveiller et, ainsi profiter de son visage doux et serein qu’elle aimait tant. Elle se rapprocha du lit sur la pointe des pieds. Puis se pencha vers l’homme. Mais qu’elle ne fut sa surprise de trouver le lit vide. Les couvertures n’étaient pas défaites. Il n’y avait aucune traces de son partenaire.  

Une aura noire s’éleva alors au-dessus de sa tête. Formant un nuage sombre, lugubre et menaçant. Lançant par moment des éclairs. Ses yeux se métamorphosèrent en faisceaux lasers détruisant tout chose où son regard se posait.  

Un bruit de porte se fit entendre. C’était celle du hall. Sa tête pivota alors à cent quatre vingt degrés. Son corps suivit le mouvement au moment où sa tête s’immobilisa. Ses jambes avançaient seules. De leurs propres volontés.  

Ryo qui arrivait, jeta avec beaucoup de dédain sa veste sur le porte manteau. Mais la violence du lancé, fit que la veste continua sa course, emportant avec elle le porte manteau qui finit sa course au sol, dans un bruit sourd. Kaori qui avait vu la scène en descendant l’escalier, se stoppa. Elle observa Ryo qui entrait dans la cuisine. En une fraction de seconde, elle se retrouva derrière lui.  

Ryo qui ne se doutait de rien, se frotta les mains en voyant les succulents plateaux posés sur la table. Et, s’assit comme ci de rien n’était. Il allait prendre le premier plat lorsqu’il eut une impression bizarre. Il se retourna mais… Rien ! Alors il refit face à la table. Et là. Le choc : Kaori était devant lui ! Le visage décomposé par la fureur ! Et en plus à quelques millimètres de son visage. Il bascula en arrière sous le choc de la surprise et ce qui venait arriver, arriva. La chaise céda.  

- Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. Hurla-t-il autant de peur à cause de Kaori. Autant à cause de la chaise effondrée.  

Il était à présent à terre la main devant son visage pour se protéger.  

- Ka… Kaori articula-t-il avec peine. Tu vois que tu sais dissimuler ta présence quand tu le veux ! Dit-il en riant bêtement.  

Mais la jeune femme n’était pas d’humeur à écouter les balivernes de son partenaire. Elle était concentrée sur le parfum de femme qu’il dégageait et, surtout sur les traces de rouge à lèvres qu’il avait sur le cou et le col de sa chemise.  

- J’en étais sûr ! , Hurla-t-elle.  

- De quoi ? , Osa demander le nettoyeur.  

- De quoi ? DE QUOI ? IL DEMANDE EN PLUS !!!!!  

Ryo regrettait déjà sa question. Il pouvait voir grossir l’aura meurtrière de son ange. Enfin, plutôt de son démon sur ce coup ci. Ces yeux sortirent de leurs orbites à la vue de l’énorme massue. Non, de la gigantesque, ....... monumentale,.......... colossale massue qui lui arrivait droit dessus.  

Et en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « ouf », il se retrouva aplati, explosé, pulvérisé. Kaori reprenant doucement le contrôle de ses nerfs. Sa respiration ralentie. Ses yeux redevinrent noisette. Et dans un petit « plouf », le nuage qui avait envahi la cuisine, disparu. Faisant place à la lumière du jour.  

FIN DU FLASH BACK  

A ce triste souvenir, elle prononça le nom de l’élu de son cœur dans un murmure déchirant « Ryo…. ».  

Mais tout cela allait prendre fin. Aujourd’hui. Dans dix ou douze heures. Peut être moins… Tout s’arrêtait là, ici et maintenant, dans cette voiture.  

- Dans cette tombe.... Bredouilla-t-elle dans un sanglot.  

Tout prenait fin. Les coups de massue envers son partenaire. Mais aussi envers Mick. Son fidèle et pervers meilleur ami. Les défilés avec Eriko sa styliste préférée malgré sa fâcheuse tendance à vouloir la changer à tout prix. Les accrochages avec les sœurs Nogami qui la rendaient dingue avec leurs comportements de manipulatrices aguicheuses.  

Après un long moment dans cette position, elle bougea. Elle posa sa main sur le siège et se repositionna de façon plus confortable. Puis, elle se rendit compte que le sable qu’elle avait senti était celui qu’elle avait fait rentrer en ouvrant la fenêtre. La tension retombait. Elle se sentit idiote d’un coup.  

- Ryo à raison. Je m’emporte pour un rien. Dit-elle à voix haute.  

Et d'ailleurs elle n'avait aucune preuve que Miki soit morte, peut être était-elle retournée au Cat's pour prévenir les autres de la situation. Ils étaient même peut être tout proche. Et puis Ryo ne la laisserait pas tomber ainsi. Sans la retrouver.... Mais si… S’ils ne la retrouvaient pas à temps ! Elle allait partir sans lui dire qu’elle l’aimait. Sans lui avouer qu’elle avait passé les meilleurs moments de sa vie avec lui. Auprès de lui.  

Elle sentit alors quelque chose effleurer son épaule gauche. Elle en resta figée. Elle coupa sa respiration et tenta de se fondre avec son siège. Espérant ne pas attirer l’attention sur elle. Elle perçue un léger râle. Celui-ci provenait de derrière elle. Puis, elle sentit son fauteuil basculer légèrement en arrière. Comme attiré vers le fond !  

Les grognements se firent de plus en plus présents. Il y avait quelque chose avec elle. La pression exercée sur le siège était de plus en plus forte. Comme si quelque chose l’attirait vers l’arrière de la voiture ! Le frottement qu’elle avait perçu contre son épaule gauche, venait de passer à sa droite.  

D’abord aérien, il devint plus présent, jusqu'à devenir pesant, oppressant....  

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