Chapitre 3 :: Chapitre 3

Publiée: 20-04-09 - Mise à jour: 20-04-09

Commentaires: Coucou :) Merci à toutes et tous pour reviews et vos encouragements. Bonne lecture et à bientôt.

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Le lendemain matin, Kaori s'était levée un peu plus tard qu'à son habitude. Il faut dire que sa nuit avait été relativement courte. Mais cela ne changeait en rien sa bonne humeur.  

C’est donc en chantonnant qu'elle prépara le petit-déjeuner pour elle et son goinfre de partenaire. Elle se sentait bien ce matin et cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie ainsi.  

Ce qu'elle ignorait, c'est que son partenaire l'observait.  

Il était visiblement inquiet, et n'avait pas très bien dormi. Et cela n'était pas dû à l'alcool. Toute la nuit, enfin du moins ce qu'il en restait, il n'avait pu se vider la tête de toutes les pensées qui l'avaient envahies. Il tentait tant bien que mal de cacher sa colère, sa jalousie.  

Comment pouvait-elle lui faire ça ! Il enrageait. Toute la nuit il avait dû contrôler sa rage, son besoin de réponse. Il aurait voulu aller dans sa chambre, la confronter à la vérité, mais il s'était dit que dans son état, cela risquait plus d'aggraver les choses qu'elles ne l'étaient déjà. Mais est-ce que cela pouvait être pire après tout ? Et surtout avait-il le droit d'être si en colère, si jaloux ?  

Il était lâche la concernant et il le savait ; il faisait soi-disant tout pour qu'elle parte, et les rares fois où cela avait faillit se produire, il avait fait en sorte de l'en empêcher. Alors pourquoi était-il si énervé ? Pourquoi son cœur saignait-il autant ? Pourquoi se sentir mourir de l’intérieur ?  

Il voulait qu'elle ait une vie heureuse, normale. Loin de ce monde, de son monde. Mais il ne pouvait se résigner à ce qu'elle le quitte, car il savait au plus profond de lui qu'il ne survivrait pas à son départ. Il avait tout à perdre. Son âme, son cœur… Sa vie. Au pire, la mort le cueillerait rapidement, au mieux, l'Ange de la Mort ferait de nouveau son apparition pour ne plus disparaître. Laissant pour seule trace de son passage : la mort.  

- Finalement, qu'est-ce qui était pire ? Se demanda-t-il ironiquement. Mourir ou bien survivre tel un démon !  

Qui était celui qui avait osé la lui prendre ! Lui ôter sa lumière. A cette pensée, sa colère reprenait de plus belle. Puis dans un sursaut, il se rendit compte qu'il n'avait peut-être pas le droit de réagir ainsi. Après tout n'était-ce pas de sa faute si elle avait peut-être trouvé un quelconque réconfort auprès d'un homme ? Homme qui ne la traitait certainement pas comme lui le faisait.  

Il avait besoin de réfléchir avant de demander des explications à Kaori, mais surtout il avait besoin de se calmer. Il prit une profonde inspiration et pria pour qu'il puisse se contrôler pendant leur petit-déjeuner.  

Il s'installa à la table de salle à manger que Kaori avait déjà dressée non sans craintes.  

- Déjà levé ? Dit-elle d'un ton surpris en sortant de la cuisine avec le plateau contenant le petit-déjeuner.  

- Oui, pourquoi ? Lui répondit-il d'un ton plus glacial qu'il ne le souhaitait, ce qui n'échappa pas à Kaori.  

- Et bien, parce que généralement il faut que j'aille t'extirper de ton lit. Répondit Kaori d'une douce voix mais où l'on pouvait entendre une certaine inquiétude.  

- Oui, et bien pas aujourd'hui. Rétorqua-t-il de plus belle avant de s'empiffrer plus que d'habitude. Au moins, avec la bouche pleine, je ne pourrai pas lui répondre ! pensa-t-il.  

Kaori le vit se jeter littéralement sur le petit-déjeuner, en temps normal, c'est ce qu'il faisait, mais là. C'était différent. Elle sentait qu'il y avait quelque chose, mais elle ne pouvait l’expliquer. Puis soudain, une pensée la frappa et elle écarquilla les yeux.  

Non, il ne pouvait pas se douter ! Mais plus elle le regardait, et plus ses craintes se matérialisaient.  

Une fois son estomac calé, Ryô se leva sans dire un mot. Sans la moindre petite insulte sur ses dons culinaires. Ce qui étrangement, inquiéta un peu plus Kaori. Décidément, il ne semblait pas être dans son état normal.  

- Tu t'en vas ? Se hasarda-t-elle à lui demander.  

- Tu le vois bien. Non ?  

Et sans se retourner, il prit sa veste, ouvrit la porte et passa le seuil de leur appartement.  

Kaori se retrouva seule. Le regard toujours fixé sur la porte close que son partenaire venait de franchir. Ce dernier était vide et se remplit d'un voile de tristesse. Ses yeux commencèrent à s'humidifier. Elle prit une profonde inspiration pour se remettre du comportement du nettoyeur. Non, elle ne devait pas pleurer.  

Ryô marchait dans la rue sans but précis. Il avait besoin de réfléchir et pourquoi pas de quelques conseils extérieurs pour tenter de comprendre ce qui se passait avec Kaori.  

- Pourquoi ai-je réagi comme cela ? Après tout rien ne prouve qu’elle a un amant. Se dit-il. Mais rien ne me prouve le contraire non plus.  

- Ryô… Ryô.  

Ce fut à la seconde appellation que le garde du corps se retourna pour voir son jumeau américain foncé droit sur lui. Il le salua mollement ce qui étonna ce dernier.  

- Ca va ?  

- Oui, pourquoi. Lui répondit Ryô tout en haussant les épaules.  

- Oh ! Je n'en sais rien. Disons que cela ne te ressemble pas de ne pas sentir la présence des gens surtout lorsque c’est un ami qui t’appelle.  

- Cela dépend de la personne. Répondit Ryô avec un air de pervers en regardant tout autour de lui.  

- Oui, je te comprends. Ricana le pervers numéro 2 du Japon à l'allusion de son compère  

Après quelques instants d'égarement (dirons-nous), Mick se doutait que quelque chose n'allait pas chez le nettoyeur. Son attitude et son comportement le trahissaient. Alors il engagea la conversation afin de briser le silence qui venait de s’installer entre eux.  

- Alors, tu vas me dire ce qu'il ne va pas ?  

Il faut dire que Mick était loin d'être patient, vu qu'il était sûr que l'attitude de Ryô devait avoir un rapport avec Kaori. Elle était la seule à pouvoir le mettre dans un tel état . Elle pouvait aussi bien le rendre vulnérable comme il était actuellement. Ou bien le pousser à devenir l'ange de la mort lorsqu'elle était en danger. Elle le faisait bien sûr involontairement mais, le plus important, était qu'elle seule, savait amadouer la bête lorsqu'il apparaissait.  

Se rend-t-il compte du pouvoir qu'elle a sur lui. Se demanda soudainement Mick.  

Ryô regarda son ami. Ce dernier n'avait pas l'intention de lâcher prise tant qu'il n'aurait pas obtenu sa réponse. Il était inutile de songer à lui mentir, il le découvrirait immédiatement.  

- C'est…c'est Kaori. Ryô murmura.  

Mick acquiesça puis, croisa les bras sur son torse, signe qu'il attendait un peu plus d'explications de la part son ex-partenaire et qu'il n'était pas réellement surpris par cette annonce. Il se retint tout de même de lui demander ce qu’il lui avait encore fait.  

- Elle est étrange en ce moment… Elle est rentrée très tard hier soir, bien après moi. Et en plus elle était habillée avec une robe du soir.  

- Ryô ce n'est pas comme si tu lui interdisais de sortir. Lui fit remarquer Mick avant d’ajouter Tu lui as tout de même pas interdit de sortir ?  

- QUOI ? Bien sûr que non. Répondit-il outré. Et puis tu la connais suffisamment pour savoir que je n'aurais aucune chance de rester en vie si je lui disais cela ! T'es fou !  

Ryô n'en revenait pas de ce que son ami venait de dire.  

- Ben alors, c'est quoi le problème ?  

- Le problème, c'est… C'est qu'elle ne m'en a même pas parlé. Moi, je lui dis quand je sors, mais elle. Non ! Je trouve cela louche. Et puis, il y a autre chose. Je ne sais pas mais depuis quelque temps, j'en sais rien… Elle semble par moment si distante. De plus, en y réfléchissant, elle s'absente souvent dans la journée. Quand je lui dis que je sors, elle ne me dit rien. Finit-il par dire dans un murmure.  

- Ah je vois, t'as pas eu ton quota de massues ! Répondit Mick du tac au tac le doigt en l’air faisant ainsi tomber le garde du corps à la renverse.  

- Non mais ça va pas ? Répondit Ryô en se relevant péniblement. Je suis pas maso je te signale et le fait que… qu'elle…mais attends.  

Il se mit à réfléchir puis son visage s'assombrit. C'est vrai que les massues étaient de moins en moins présentes ces derniers temps.  

- Ryô ? Ca va ? S'inquiéta Mick qui venait de remarquer le changement du nettoyeur. Alors, j’ai raison ?  

- Mais de quoi tu parles ?  

- Des massues. Tu n’as pas eu ton compte aujourd’hui. Répliqua Mick fier de sa trouvaille.  

- Kaori… Kaori a un amant. Fut les seuls mots que le nettoyeur arriva à articuler.  

A SUIVRE…  

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